• EXTRAIT D’UN LIVRE D’OG MANDINO

    « Le plus grand miracle du monde »

     

    « Ces extraits me sont offerts par une amie, extraits que sa maman avait mit sur son blog pour que chacun de vous puisses découvrir ce miracle d’amour. Sa maman Sarah est partie, mais elle a laissé tous pleins de belles choses à partager. (http://www.blogg.org/blog-21933.html) »

     

     

    Faisons un inventaire.
    Faisons d'abord le tour de tes handicaps, car comment puis-je te demander de te construire une vie nouvelle, à moins que tu n'aies les outils en mains.


    Es-tu aveugle ? Est-ce que le soleil se lève et se couche sans que tu le vois ? Non, tu peux voir, et les centaines de million de récepteurs que j'ai placés dans tes yeux, te permettent de jouir de la magie d'une feuille d'arbre, d'un flocon de neige, d'un étang, d'un aigle, d'un enfant, d'un nuage, d'une étoile, d'une rose, d'un arc-en-ciel et du regard de l'Amour.
    Compte une première bénédiction.

    Es-tu sourd ? Un enfant peut-il rire ou pleurer sans attirer ton attention ?
    Non, tu peux entendre, et les vingt-quatre mille fibres que j'ai construites dans chacune de tes oreilles vibrent sous l'effet du vent dans les arbres, des vagues sur les rochers, de l'harmonie du chant d'un rossignol, du jeu des enfants et au mot je t'Aime.
    Compte une autre bénédiction.

    Es-tu muet ? Tes lèvres ne remuent-elles que pour laisser passer ta salive ?
    Non, tu peux parler comme ne peut le faire aucune autre de mes créatures et tes paroles peuvent apaiser la mauvaise humeur, remonter le déprimé, stimuler les lâcheurs, égailler le malheureux, réchauffer le solitaire, louer le valeureux, encourager le vaincu, enseigner à l'ignorant et dire je t'Aime.

    Compte une autre bénédiction.

    Es-tu paralysé ? Ton corps impuissant d’épacte-t-il le sol ?
    Non, tu peux bouger, tu n'es pas un arbre condamné à un carré de terre alors que le vent et le monde profite de toi.
    Tu peux t'étirer et courir, danser, travailler, car en toi j'ai placé cinq cent muscles, deux cent os et onze kilomètres de fibres nerveuses que j'ai synchronisées moi-même pour qu'ils exécutent tes ordres.
    Compte une autre bénédiction.

    Est-ce que personne ne t'aime ? Est-ce que tu n'aimes personne ?
    La Solitude t'étouffe-t-elle jour et nuit ? Non, jamais plus, car, maintenant, tu connais le secret de l'Amour.
    Pour recevoir l'Amour, tu dois le donner sans penser au retour.
    Aimer par intérêt, pour sa propre satisfaction ou par orgueil, ce n'est pas de l'Amour.
    L'Amour est un cadeau que l'on donne sans rien demander en retour.
    Tu sais maintenant qu'aimer sans égoïsme est sa propre récompense.
    Et même si l'Amour ne t'était pas rendu, il ne serait pas perdu, car cet amour-là te reviendra, pour adoucir et purifier ton cœur.
    Compte une autre bénédiction, compte-là deux fois.

    Ton coeur est-il malade ? Doit-il combattre pour te maintenir en vie ?
    Non, ton cœur est assez fort.
    Porte ta main à ta poitrine et sens son rythme et ses pulsations, heure après heure, jour et nuit, trente-six millions de battements par année. Année après année, endormi ou éveillé, faisant circuler ton sang dans plus de cent mille kilomètres de veines, d'artères et de capillaires, pompant plus de deux millions sept cent trente mille litres chaque année.
    L'homme n'a jamais été capable de créer Une machine semblable.
    Compte une autre bénédiction.

    As-tu une maladie de la peau ? Les gens se détournent-il avec horreur à ton approche ?
    Non, Ta peau est claire, c'est une merveille de création, nécessitant seulement que tu l'entretiennes avec du savon, de l'huile, une brosse et des soins.
    Avec le temps, même l'acier ternira et rouillera, mais pas ta peau. Éventuellement même les métaux les plus résistants finissent par s'user à l'usage, mais pas cette enveloppe que j'ai construite autour de toi.
    Elle se renouvelle continuellement.
    Les vieilles cellules se remplacent continuellement par de nouvelles, comme ton ancienne vie est maintenant remplacée par une nouvelle vie.
    Compte une autre bénédiction.

    Tes poumons sont-il atteint ? Le souffle de la vie lutte-t-il pour pénétrer dans ton corps ?
    Non, les piliers de la vie te soutiennent même dans les environnements les plus horribles que tu as toi-même créés et ils ne cessent de travailler pour filtrer l'oxygène qui donne la vie à travers six cent millions de petits sacs de peau repliés et éliminent de ton corps les déchets gazeux.
    Compte une autre bénédiction.

    Ton sang est-il empoisonné ? Est-il dilué avec de l'eau ou du pus ?
    Non, dans tes cinq litres soixante-dix de sang il y a vingt-deux milliards de cellules contenant chacune des millions de molécules dans lesquels se trouvent des atomes oscillants plus de dix millions de fois par seconde.
    Chaque seconde, deux millions de tes cellules sanguines meurent pour laisser la place à deux millions de cellules nouvelles, dans un processus de résurrection continuelle depuis ta première naissance, comme il en a toujours été ainsi à l'intérieur de toi et maintenant à l'extérieur de toi.
    Compte une autre bénédiction.

    Es-tu simple d'esprit ? Es-tu devenu incapable de penser par toi-même ?
    Non, ton cerveau est la structure la plus complexe de l'univers, je le sais.
    Dans ton cerveau qui pèse un kilo trente-cinq, il y a treize milliards de cellules nerveuses, plus de trois fois plus de cellules qu'il y a d'habitants sur cette terre, pour t'aider à retenir chaque perception, chaque son, chaque goût, chaque odeur, chaque action que tu as expérimentés depuis le jour de ta naissance.
    J'ai doté tes cellules de plus d'un millier de milliard de milliards de molécules de protéine.
    Chaque incident de ta vie est enregistré, attendant ton rappel et pour aider ton cerveau à contrôler ton corps.
    J'ai dispersé en toi, quatre millions de structures sensibles à la douleur, cinq cent mille détecteurs sensibles au toucher et plus de deux cent mille détecteurs sensibles à la température.
    Aucune nation ne protège son or aussi bien que tu l'es.
    Aucune des anciennes merveilles du monde n'est aussi extraordinaire que toi.
    Tu es ma création la plus raffinée.
    En toi, il y a assez d'énergie atomique pour détruire n'importe quelle  grande ville et pour la reconstruire.

    Es-tu pauvre ? Ta bourse ne contient-elle ni or ni argent ?
    Non, tu es riche.
    Nous venons ensemble, de faire le compte de ta fortune. Étudies-en la liste, recompte-la encore, pointe ton actif.

    Pourquoi t'es-tu trahi ? Pourquoi as-tu pleuré en disant que toutes les bénédictions de l'humanité t'avaient été retirées ?
    Pourquoi t'es- tu fais croire que tu étais impuissant à changer ta vie ? Es-tu dépourvu de talents, de sens, de possibilités, de plaisirs, d'instincts, de sensations et de fierté.
    L'espoir t'a t'il abandonné ?

    Pourquoi te blottis-tu dans l'ombre comme un géant vaincu, dans l'attente de transport pathétique qui te mènera vers le vide attendu et l'humidité de l'enfer.
    Tu en as tellement, tes bénédictions débordent de ta cour et tu n'y as jamais pris garde comme un enfant élevé dans l'abondance, car je te les ai toutes données généreusement, régulièrement.


    Réponds-moi, réponds toi- même : quel homme riche, vieux et malade, faible et impuissant n'échangerait pas immédiatement tout l'or que contiennent ses coffres contre tes bénédictions que tu as traitées tellement à la légère.

    Apprends alors le premier secret du bonheur et de ta réussite.
    Tu possèdes maintenant chaque bénédiction nécessaire pour atteindre une gloire merveilleuse, elles sont ton trésor, tes outils avec lesquels tu vas construire, dès aujourd'hui, les fondations d'une vie nouvelle et meilleure.
    Alors je te dis" compte tes bénédictions " et sache que tu es ma plus grande CRÉATION.

     

    Tu es le trésor le plus précieux de la terre, car tu sais qui t'a créé et tu sais que tu es un exemplaire unique.

    Jamais parmi les dix-sept milliards d'individus qui ont foulés le sol de cette planète depuis le début de tous les temps, il n'y a eu quelqu'un qui te ressemblait exactement, jamais jusqu'à la fin des temps, il n'y aura quelqu'un qui te ressemblera exactement.

     

    Qui ai-je décidé de créer ?
    Toi, unique, le plus rare de tous.
    Un trésor sans prix, doté de qualités d'esprit, d'expressions, de mouvement, d'aspect et d'instinct tel que personne ayant vécu, vivant ou qui vivra, n'aura jamais.

     

    N'imite personne, sois toi-même, montre ta rareté au monde et le monde te couvrira d'or.

    Il y a eu plusieurs modèles, plusieurs formes, plusieurs dimensions avant que j'en arrive à la perfection avec toi.
    Il y a plus de trente mille ans et depuis, je n'ai fait aucun effort pour t'améliorer, car, comment peut-on améliorer un miracle ?
    Tu étais une pure merveille à contempler, j'en étais content, je te donnais ce monde et tout pouvoir sur lui, puis, pour te permettre d'atteindre ton plein potentiel, j'ai une fois de plus, placé ma main sur toi.
    Je t'ai donné des pouvoirs inconnus à toutes autres créatures de l'univers, même encore aujourd'hui.
    Je t'ai donné le pouvoir de penser, je t'ai donné le pouvoir d'aimer, je t'ai donné le pouvoir de vouloir, je t'ai donné le pouvoir de rire, je t'ai donné le pouvoir d'imaginer, je t'ai donné le pouvoir de créer, je t'ai donné le pouvoir de planifier, je t'ai donné le pouvoir de parler, je t'ai donné le pouvoir de prier.

    L'orgueil que j'ai de toi, est illimité.

    Tu es ma création ultime, mon plus grand miracle, un être vivant, complet.
    Un être qui peut s'adapter à tous les climats, à toutes les rigueurs, à tous les défis, un être qui peut diriger sa propre destinée, sans aucune interférence de ma part.
    Un être qui peut traduire une sensation ou une perception, non pas par instinct, mais par la pensée et la délibération de la meilleure action pour lui et pour l'humanité tout entière.

    Je t'ai donné le pouvoir de choisir.


    Avec ce cadeau, je t'ai même placé au-dessus de mes anges, car les anges n'ont pas la liberté de choisir leurs péchés.
    Je t'ai donné le contrôle total de ta destinée.
    Je t'ai dit de déterminer pour toi-même, ta propre nature conformément à ta propre volonté et tu as également reçu le pouvoir d'écouter ton âme, et de remettre sous une forme aisée et divine.
    Jamais je ne t'ai retiré ce grand pouvoir qu'est celui de choisir.
    Qu'as-tu fais de cette force extraordinaire ?
    Regarde-toi, penses aux choix que tu as faits dans ta vie et souviens-toi maintenant de ce dur moment où tu te serais mis à genoux pour que l'on te laisse l'opportunité de recommencer.
    Ce qui est passé est passé.


    Sers-toi avec sagesse de ton pouvoir de choisir.

    Choisis d'aimer plutôt que de haïr, choisis de rire plutôt que de pleurer, choisis de créer plutôt que de détruire, choisis de persévérer plutôt que de lâcher, choisis de louer plutôt que de critiquer, choisis de guérir plutôt que de blesser, choisis de donner plutôt que de voler, choisis d'agir plutôt que de remettre à demain, choisis de t'améliorer plutôt que de rester sédentaire, choisis de prier plutôt que de maudire, choisis de vivre plutôt que de mourir.

    Tu sais maintenant que je ne suis pas responsable de tes malheurs, car je t'ai nanti de tous les pouvoirs.
    L'accumulation des actions et des pensées qui t'ont mené sur les déchets de l'humanité viens, de toi et non pas de moi.
    Les cadeaux de puissance étaient très importants pour ta petite nature.
    Maintenant, tu es grand et sage, les fruits de la terre seront à toi.
    Tu es plus qu'un être humain, tu es un humain en évolution.
    Tu es capable de grandes merveilles, ton potentiel est illimité.
    Qui d'autre parmi mes créatures a maîtrisé le feu, qui d'autre parmi mes créatures a conquis la gravité à étudier les cieux, a conquis la maladie, la peste et la sécheresse.

    Ne te rabaisse plus jamais.

    Ne te contente jamais des miettes de la vie et, à partir d'aujourd'hui, ne cache plus jamais tes talents.

     

    Tu ne t'apitoieras jamais plus sur toi-même et chaque jour sera pour toi, une joie nouvelle et un nouveau défi.
    Tu renais, mais tout comme auparavant, tu peux choisir l'échec et le désespoir ou la réussite et le bonheur, le choix t'appartient. Ce choix n'appartient qu'à toi, je ne peux qu'observer, comme je le faisais avant, fier ou triste.

     

    Il y a autre chose pour compléter les quatre grandes lois
    "FAIS TOUT CE QUE TU FAIS AVEC AMOUR "
    Amour pour toi-même, amour pour tous les autres et amour pour moi.
    Sèche tes larmes !
    Tends la main ... prends la mienne ! Tiens-toi droit
    Laisse-moi couper les sueurs qui t'emprisonnent.
    Aujourd'hui tu as reçu mon message...

    "TU ES LE PLUS GRAND MIRACLE DU MONDE"

     

    Le plus grand miracle du monde

     


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  • EXTRAIT DU LIVRE DE FRANCOIS GARAGNON 

     

    « Jade et les sacrés mystères de la vie » 

     

    « Jade est une petite fille qui se passionne pour les choses spirituelles (au sens à la fois mystique et humoristique du mot). Jade s’est mise dans la tête qu’il fallait sauver le monde dans sa saveur. Aussi met-elle tant de cœur à chercher le lien entre sa petite graine de vie et le grand bouquet de l’infini. 

    Elle est irrésistible par sa fraîcheur inventive et son esprit d’émerveillement. Elle est inoubliable. » 

     

    Voici quelques extraits, que j’ai retenus, tout est tellement beau, que j’aurais pu transmettre le livre en entier !!! Mais je préfère vous donner le goût de le découvrir. 

     

     

    Depuis que je connais Dieu, j'ai beaucoup Changé. Oh ! de l'extérieur je n'ai pris que quelques centimètres, mais j'ai peuplé mon royaume intérieur de plusieurs milliers de sujets d'intérêt, et je suis bien décidée à ne pas en rester là ! Avant, je n'étais qu'un petit bout de femme de rien du tout; maintenant, je suis une créature unique, parmi des milliers de milliers. C'est une sacrée métamorphose qui est à la portée de tout le monde, à une condition : aimer et se sentir aimé. Pour de vrai, et pour toujours.

     

     

    Dieu ne force jamais ton cœur : tu peux lui faire la tête un jour, il ne t’en voudra pas le lendemain. C’est un sacré chic type, au fond. Il est là pas seulement quand il a envie d’être là, mais quand on a besoin de lui, même dans les pires moments. Et ça, c’est drôlement rare. Quand il dit je t’aime, ce n’est jamais du bout des lèvres, c’est  à pleine tendresse, avec de l’amour du monde et puis aussi sa manière de fabriquer en un clin-Dieu des instants d’éternité.

     

    Dieu, c'est difficile à expliquer, c'est quelqu'un qui ressemble à personne, on ne l'entend pas avec les oreilles et on le voit pas avec les yeux. On le sent, c'est tout. Je ne sais pas si ça t'est déjà arrivé de le rencontrer, mais c'est un peu comme un tour de magie ; en apparence, c'est simple comme bonjour, et pourtant il y a toujours une énigme qui plane, comme un oiseau invisible dans un espace inconnu. Il paraît que cet oiseau invisible s'appelle l'Esprit, il est même tellement pur qu'on l'appelle parfois l'Esprit saint. Quand il plane au-dessus d'un paysage, le paysage devient beau et lumineux. Quand il plane au-dessus de quelqu'un, le quelqu'un est aussitôt éclairé. Monsieur Saint-Esprit, c'est un peu comme un allumeur de réverbères, il illumine tout ce qu'il approche. Donc, la présence de l'Esprit, c'est facile à reconnaître : on respire un parfum d'harmonie, d'équilibre et de transparence. C'est simple, c'est comme si l'homme ressentait une connivence. Une connivence entre sa petite graine de vie et le grand bouquet de l'infini, entre le visible et l’invisible. Comme si Monsieur Saint Esprit serrait la main de Monsieur Homme.

     

    « Ce qui est bien avec maman, c’est qu’elle apprend à contempler la beauté même quand il fait pas beau : j’ai compris comme ça qu’une personne, c’est un peu comme un paysage. Si vous l’aimez vraiment, vous n’avez pas besoin qu’elle soit tout le temps au beau fixe pour l’aimer. »

     

    Tu sais, ça m'est déjà arrivé d'être hier malheureuse. Eh bien, je me suis aperçue que la seule façon de chasser le brouillard qui plane à l’intérieur c'est de faire briller un moment des rayons de sourire. Tu me diras : c’est difficile de sourire quand on est malheureux. En fait, on apprend. Et on s'aperçoit vite qu'il est encore plus difficile d'être malheureux quand on sourit.

     

    Tout est finalement,  une question d’état d’âme ; la confiance en soi amène le succès, l’illusion crée la déception, la crainte systématique entraîne l’échec, l’amour suscite l’espérance…. Tous les événements que nous vivons trouvent leurs racines en nous, dans nos prédispositions conscientes ou inconscientes.

     

    C’est toi qui change tes climats intérieurs, par exemple quand tu es très chagrin et qu’il pleure très fort dans ton cœur, tu penses à Dieu  et qu’il te vient un petit rayon de sourire, eh bien tu sais ce qu’il fait Dieu ? Ce rayon il le transforme en plein soleil, qui t’illumine de l’intérieur. Le sourire, c’est un clin-Dieu, alors normal : ça permet les miracles. Les nuages gris foncés disparaissent comme par enchantement dans le grand bleu de l’éternelle harmonie.

     

    « Moi, j'ai compris un grand secret...  approche-toi, je vais te le glisser dans le creux de l'oreille... là où il y a de l'abandon, il y a de l'amour, et là où il y a de l'amour, il y a Dieu. Voilà, voilà. Il faut savoir choisir, et puis tout donner, sans se retenir, s'abandonner au courant après s'être assuré de la pureté de sa source, se laisser porter par son propre élan, sentir le rythme, l'équilibre et l'harmonie, savourer le goût de la vie, et dans un grand soleil de tendresse, dire merci à Dieu, merci de nous guider vers des mondes inconnus et de nous porter sans se lasser, sans se fatiguer, sans ralentir sa course, loin, loin, loin... Laisser Dieu couler en nous comme une source. Tout simplement. Quand tu auras compris ça, tu verras : la vie, ça coule de source... »

     

     

    Le bonheur, c’est tellement grand, c’est tellement absorbant, qu’on ne peut pas le garder rien que pour soir tout seul ; ou alors, ce n’est pas du cent pour cent pur bonheur : c’est un mélange de plaisir, d’égoïsme, d’émoustillement, un tralala qui n’a rien à voir  avec Alléluia.

     

     "Si vous attendez que vos rêves prennent la poussière, eh bien vous serez bientôt un viel épouvantail plein de toiles d'araignée !"

     

    Si vous ne réalisez pas vos projets maintenant, c'est que se sont des ballons de baudruche, ou bien c'est que vous n'êtes pas chiche.

     

    C’est vrai qu’on peut faire des choses pour son bon plaisir. Mais le plus grand plaisir c’est le plaisir de faire plaisir. Au plaisir de Dieu ! Raph appelle ça «  la sublime gratuité

     

    Dieu  créé l’homme libre. Il ne veut pas avoir l’air de s’occuper de ce qui ne le regarde pas... Alors peut être bien qu’il donne des rendez-vous à l’homme en cours de route, au cours de la vie, à travers ce qu’on appelle des hasards ou des coïncidences.

     

     

    « Dans la vie, les jeux sont donnés, mais avec un jeu donné chacun peut faire une partie différente. » Ce qui veut dire que devant le jeu de la vie, nous avons tous des cartes, des atouts, mais que le déroulement de la partie dépend de nous, de notre talent, de notre aptitude à nous adapter, et de notre brio à maîtriser l’instant dans son ensemble. Il y en qui gâchent leurs atouts, et d’autres qui gagnent la partie en partant avec de sérieux handicaps. Rien n’est joué d’avance.

     

    Dieu a laissé l’homme libre de conduire sa vie comme il l’entend. Dieu a mis en lui quelques graines, et il attend qu’il les cultive, qu’il en prenne soin. Libre à lui de faire mûrir ou de les laisser mourir ! Il y a comme ça de nombreuses graines étouffées dans leur germe. C’’est çà la liberté de l’homme : le pouvoir de dire oui ou non, d’entretenir ou de laisser périr, de faire fructifier ou de massacrer. 

     

     « Tu es née au milieu d’un champ de possibles, avec un certain nombre de talents : tu ne peux pas tout faire, il y a même des choses que tu ne sauras jamais faire. Mais il y a beaucoup d’autres choses que tu peux faire, et c’est à toi de choisir parmi ces possibilités, et de faire fructifier son talent au mieux. »

     

    Ton champ de possibles, ça veut dire : le domaine de ta liberté, l’espace où tu peux faire de tes désirs des réalités, bref l’endroit où les choses sont accessibles, ou des possibilités te sont offertes.

     

    « Carpe Diem, en latin, cela veut dire : « Mets à profit le jour présent. » C’est Horace qui disait ce mot, pour rappeler que la vie est courte et fugitive, et qu’il ne faut pas la gâcher. »

     

    La vie est trop courte pour la perdre à moitié.. Il faut vivre pleinement les heures de ton existence. Toutes ne seront pas intenses, bien sûr, car la vie est faite de contrastes. Mais il faut que tu n’en renies aucune.

     

    « Le sens de ta vie, voici le secret : « Fais de ton mieux. Puis laisse faire Dieu. » N’écoute pas ceux qui veulent t’éloigner de tes rêves, ceux qui veulent te décourager en chemin, ceux qui n’y croient plus. Que connaissent-ils de ton mystère ? C’est à toi de l’exprimer pleinement de toutes les forces de ton amour. Il faut être amoureux fou de la vie ! Il faut oser risquer ! Même quand tu crois oser, tu n’oses jamais assez. Dis-toi bien que quand on se donne, ce n’est jamais « trop ». On ne peut se tromper, on peut aimer mal, mais on n’aime jamais assez. Tu sais : le mal, on le fait si bien, et le bien, on le fait si mal… Fais de ton mieux ! Et quand tu auras fait tout ce qu’il t’est possible de faire, n’oublie pas de lâcher prise, et de t’abandonner à la volonté de Dieu. Parce que si tu n’as pas la foi, la vraie, eh bien tes rêves seront emportés comme des feuilles mortes au premier souffle de vent.

     

    Lorsque tu t'éveilles le matin, songe que tu n'as aucune certitude d'être vivante au coucher du soleil... N'est-ce pas la meilleure des raisons pour dire chaque jour merci à Celui-quî-meut-l'univers et-ordonne-toute-chose, merci de faire que la Terre est parfois si jolie ? N'est-ce pas une raison pour t'émerveiller de la Vie, sous quelque forme qu'elle s'exprime — fût-ce l'imperceptible frémissement du brin d'herbe dans la brise du soir ? N'est-ce pas une raison pour rechercher les grandes occasions, les personnes de valeur et tout ce qui est digne d'espoir ? N'est-ce pas une raison pour vivre pleinement tes joies et supporter dignement tes peines ? N'oublie jamais de respirer le parfum de la vie, d'entretenir la flamme de l'allégresse intérieure, d'être sensible à la caresse de l'air lorsque  tu te déplaces, et d'emplir tous tes sens des images, des senteurs et des mélodies du monde. Oui, n'oublie pas de savourer le goût de la vie, son royal nectar butiné sur des fleurs à la splendeur intacte, ce miel à la tiédeur exquise, aux virtualités secrètes et magiques. »

     

     

    On reconnaît l’amour véritable à ce que le silence de l’autre n’est plus un vide à remplir, mais une complicité à respecter.

     

    Quand on aime quelqu’un, hé bien le quelqu’un qu’on aime : c’est un quelqu’un qui ressemble à personne, qui n’a pas besoin de parler pour être présent, qui est incapable de vous fabriquer de l’infini en un sourire et, quand vous pensez à lui très fort, de vous transporter dans un monde qui n’existe pas – ou qui existe seulement quelque part ailleurs.

     

    Il t’arrive d’aider les gens et, en échange, tu ne reçois au bout de tes peines que de l’indifférence ou de l’ingratitude ; à l’inverse, parce ce que tu as écouté quelqu’un qui avait besoin de parler, tu entends dire merci, comme si tu venais d’accomplir un miracle, alors que tu n’as rien dit, tu n’as pas fait autre chose qu’écouter.

     

    Dieu est la lumière, l’homme est le cierge et Monsieur Saint Esprit est la mèche.

     

     

    « Tout le mystère de la vie est dans tes yeux. Il suffit de les exercer à percer l’apparence des choses. Et dis-toi bien que lorsque l’univers te paraît s’assombrir, ce n’est pas parce que les portes se ferment devant toi, mais parce que ton regard se dérobe à la lumière.

     

    D’abord, Dieu, on le trouve partout où il y a de la lumière. La lumière est invisible, vous êtes d’accord ; ce que l’on voit, ce sont les choses éclairées. Hé bien Dieu c’est pareil : il est invisible ; ce que l’on voit, ce sont les choses qu’il éclaire. Et pour ce qui est du soleil, vous pouvez lui faire confiance à Dieu, il en connaît un rayon !

     

     

    C’est par les yeux que tu perçois la lumière qui vient du dehors, c’est par les yeux que tu exprimes la lumière qui vient du dedans. Tu as remarqué : c’est par les yeux que tu reçois et que tu donnes, les yeux s’est fait pour percer l’apparence des choses.

     

     

    « Je suis sûr que si Dieu faisait notre volonté ce serait catastrophique ! Il réaliserait tous nos caprices, et on s’apercevrait plus tard qu’on s’est trompé. Alors, on se tournerait vers Dieu, et on lui dirait : « Pourquoi tu m’as laissé faire ça ? » Donc il vaut mieux s’abandonner à la volonté de Dieu, rien désirer d’autre que ce qu’il veut lui.

     

     

    Au  lieu de songer à conquérir le monde, l’homme ferait mieux de songer à reconquérir sa souveraineté intérieure ! Il faudrait que vous appreniez à remettre un peu d’ordre dans votre jardin secret, en arrachant les mauvaises herbes l’irrésolution, de l’égoïsme, de la cupidité et de l’orgueil, et en cultivant un peu mieux les graines de certitude, de joie et de partage

     

    Essaie d’imaginer que quand tu prie, tu deviens une lumière pour le monde. Donc, tous les gens qui prient, c’est comme si c’étaient autant de lumières qui montent dans la nuit. Et alors, grâce à Dieu, grâce à Monsieur Esprit Saint, grâce à la communion des saints, le ciel réfléchit cette lumière et éclaire le monde. Et c’est comme ça que le monde va bien. Si personne ne priait, il n’y aurait plus de lumière, et le monde entier sombrerait dans l’obscurité, le chaos, les ténèbres.

     

    Prier ce n’est pas uniquement avec de mots, c’’est en répandant de l’amour tout autour, chaque jour, comme quand on met de la lumière qui diffuse dans une pièce noire. Donc il faut être illuminé de l’intérieur pour éclairer l’extérieur.

     

    Aimer, ce n’est pas vouloir rendre l’autre heureux. C’est être heureux, et offrir son bonheur à l’autre.

     

     « Exister véritablement, c’est « être » de toutes les fibres de son être. Il ne peut y avoir de plénitude sans engagement. Et il ne peut y avoir d’engagement sans foi ni don de soi. C’est cela : croire et Donner. N’est-ce pas la plus authentique façon d’aimer ?

     

     


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  •  EXTRAIT DU LIVRE D’ANSELM GRÜN 

    « Le trésor intérieur » 

     

    Anselm Grün est moine à l'abbaye bénédictine de Münsterschwarzach depuis l'âge de 19 ans. 

    Dans les années 1970, il découvrit la tradition des moines de l'Antiquité et entrevit leur signification nouvelle, en lien avec la psychologie moderne. Après ses études de philosophie, de théologie et d'économie, il est cellérier depuis 1977, ce qui fait de lui le directeur financier et le chef du personnel de l'abbaye. 

    C'est un auteur chrétien de renommée internationale. Son succès a pu être attribué au fait que ses ouvrages s'inspirent de sagesse chrétienne sans s'embarrasser de la dureté des dogmes de la foi. 

                         

    "Les moines des premiers temps disent que l’ambition pousse le jeune moine à exercer la discipline et à lutter contre ses passions. Elle me stimule à un travail soigné : elle m’incite à beaucoup lire et à bien me préparer à la prédication. En un sens, nous avons besoin de cette ambition. Mais elle peut devenir un piège si je veux me pousser toujours d’avantage et faire tout à la perfection. Elle devient alors une pression qui m’affecte. Dans ce cas, il ne s’agit plus de Dieu, mais uniquement de moi et de ma réputation." 

     

    "Dans la parole d’un être humain, nous reconnaissons s’il aime, s’il porte sur lui un regard sincère et s’il est en paix avec lui-même, ou en revanche s’il se méprise ou se montre impitoyable. Parfois la parole de certains théologiens m’effraie. Par pur intellectualisme, ils ne reconnaissent pas qu’ils se contentent de se dire eux-mêmes. Et trop souvent s’exprime un cœur encombré, confus et amer." 

     

    "Les états de découragement ne me sont pas étrangers. Même si j’ai souvent confiance en moi se produisent aussi des phases où j’ai peur de savoir si je ne me surcharge pas trop. Dans ce cas, je ne tente pas de lutter contre ce découragement, mais je l’envisage comme un défi, m’invitant à réfléchir sur mes propres critères, à réduire mes attentes pour me jeter totalement dans les bras de Dieu" 

     

    "Il est essentiel qu’il y ait une liaison étroite entre le plan spirituel et le plan thérapeutique. La thérapie aide à se libérer des mauvais schémas de vie qui manquent aussi la vie spirituelle. La spiritualité aide à voir dans les blessures une chance de rencontrer Dieu et de s’ouvrir aux autres de façon nouvelle." 

     

    "La spiritualité bénédictine est caractérisée par la nostalgie de l'Église des premiers siècles et par une communion dans l’Esprit de Jésus Christ. Il faut la pratiquer de manière concrète en se témoignant du respect les uns pour les autres et en adoptant un mode de communication de bon aloi. Quand on vit ensemble, on ne peut se camoufler derrière aucune idéologie : il faut que l'être humain se montre tel qu'il est. Et on le comprend: on ne peut tenir ensemble que si l'on est miséricordieux les uns envers les autres et envers soi-même. 

    La seconde mission des Bénédictins est de traduire dans notre époque la spiritualité des premiers moines et des Pères de l'Église pour annoncer, contre des courants moralisants, une spiritualité qui mène à l'expérience de Dieu et qui invite également à une sincère rencontre avec soi. Saint Benoît a placé cette quête de Dieu au centre de sa spiritualité. Je considère qu'il est de notre devoir de tenir ouverte dans notre société la question Dieu et de ne pas mentir aux hommes. 

    La spiritualité bénédictine est une spiritualité concrète qui prend cette terre au sérieux, qui se traduit concrètement et qui de la sorte devient visible et viable aux yeux des autres, qui relativise toutes les envolées spirituelles qui proviennent d'idéaux mirifiques incapables de transformer la terre. Si notre spiritualité n'assume pas sérieusement la chair et l’environnement, elle deviendra sans signification pour ce monde." 

     

    "Les jeunes me disent souvent qu’ils sentent dans mes livres une certaine profondeur. Je crois qu’ils recherchent ce qui facilite leur vie. Vous savez aussi que l’on ne peut y parvenir par des méthodes purement psychologiques. Quelques-uns m’assurent qu’ils y ont découvert une trace d’amour. Souvent ils viennent me rendre visite et me disent que mes livres répondent à leurs sentiments intimes." 

     

    "En aucun cas, je ne voudrais devenir l’auteur d’un grand nombre de livres. J’ai vraiment peur que le niveau de mes livres baisse. Aussi refusé-je souvent la demande des éditeurs qui me sollicitent. 

    Je me fie à mon sentiment pour savoir si un sujet m'inspire vraiment. Je ne voudrais pas écrire sur des sujets que j'ai déjà traités auparavant. Naturellement, beaucoup d'affirmations reviennent et je reprends bien des sujets. J'éprouve le sentiment que j'ai toujours davantage besoin d'écouter ma voix intérieure pour aller de l'avant. Écrire ne doit pas aboutir à l’interruption  de la réflexion et à la répétition des mêmes réponses. Écrire implique, selon moi, la persistance de ma vitalité et la découverte de nouvelles conceptions. En ce sens, j’écoute mes sentiments. Je refuse la pression qui m'obligerait à continuer d'écrire parce qu'on l'attend de moi. Il est possible que dans un avenir proche, je me contente de me taire que j'attende jusqu'à ce que quelque chose de nouveau sorte de moi qui ne demanderait alors qu'à s'exprimer." 

     

    "Le dialogue avec Dieu ne peut se nouer que si nous sommes en mesure de communiquer avec nous-mêmes. La première condition est le silence. Un silence qui me permet de connaître mes propres pensées afin de pouvoir les présenter à Dieu. Il suffit de se contenter d’être en silence en présence de Dieu et de lui offrir ce que l’on est en train de vivre. Cette démarche est un bienfait pour notre âme et elle nous apprend à vivre soi-même tels qu’on est. Mais il est bon aussi de réfléchir dans le silence à une parole spirituelle, par exemple aux versets d’un psaume, pour tenter de trouver quelle expérience se cache derrière ces paroles." 

     

    "Dieu attend de nous que nous le rencontrions dans la prière. Cela ne se réalisera que si tout ce qui est en nous se met en relation avec Dieu. Notre prière ne doit pas être pieuse, elle doit être sincère. Il faut laisser à Dieu la possibilité de regarder tous les recoins de mon cœur : je dois lui présenter toutes les parts d’ombre, la passion, l’entêtement, l’amertume, mais aussi toute mes aspirations et mes désirs non avoués. Je peux étaler ma vie avec tous ses évènements actuels. Dans la prière je dois dévoiler tout ce que j’ai réprimé ou refoulé, ce que j’ai refusé de m’avouer à moi-même parce que cela altère cette image idéale que je me suis construite de moi-même. Je dois exprimer ma peur ou mon désespoir. Ma connaissance de moi n’est pas une fin en soi, mais elle contribue à rencontrer Dieu avec tout ce  que je suis devenu : Dieu désire mon cœur avec tout ce qu’il anime afin de pouvoir le combler de son amour." 

     

    "Qui prie sincèrement et s’expose en silence devant Dieu avec tout ce qui est en lui, découvre l’état de son cœur. Alors sa joie s’exprime ainsi que sa paresse sa colère et sa jalousie, ses désirs et sa déception. Quand je me place devant Dieu sans protection, je suis confronté à ma vérité intérieure. Et l’inconscient émerge aussi. Ce que j’ai refoulé depuis longtemps surgit dans une prière intensive du fond de mon âme." 

     

    "Si les mots me manquent, il me suffira de présenter mon cœur à Dieu. J’ouvre toutes les cellules de .mon corps et de mon âme devant Dieu pour qu'il puisse y pénétrer avec sa lumière. Une fois que je pense avoir tout dit, je dois simplement faire silence et écouter ce que Lui cherche me dire." 

     

    "Dans notre prière, nous ne pouvons pas forcer Dieu à nous parler. Le silence de Dieu est parfois bénéfique. Cela nous force à nous dépouiller de nos propres images pour nous tourner vers le Dieu incommensurable et invisible. Dieu est toujours le tout Autre. Il n'existe aucune technique de prière qui pourrait disposer de Dieu. Dieu n'est pas à notre disposition. Et son silence et son apparente absence découlent du fait qu'on n'a pas lie sur Dieu. L'absence de Dieu veut me purifier intérieurement afin que, cessant de confondre mes projections avec Dieu je puisse m'ouvrir à son mystère insondable".

     

    "Quand une souffrance m’atteint, je peux l’accueillir comme un défi lancé à ma vie spirituelle. La souffrance peut me purifier. Elle brise les illusions que je me suis faites de ma personne et de ma vie, illusions de croire que je dois réussir dans la vie en m’appuyant sur ma vie spirituelle et me contentant d’observer les lois de la psychologie. La souffrance me fait découvrir que je ne suis pas maître de ma vie."

     

     

    "En tout homme se trouve effectivement l'espace du silence. Souvent, nous en sommes coupés. Une épaisse chape de béton, faite de nos soucis et de nos problèmes, s'est déposée sur cet espace de silence. En faisant silence dans la prière et la méditation et en nous mettant à l'écoute à l'intérieur de nous-mêmes, nous sommes à même d'entrer en contact avec ce lieu de silence — ne serait-ce que pour un bref instant.

     

    Cet espace de silence est le lieu où Dieu demeure en nous. Avec leurs requêtes et leurs attentes, leurs jugements et leurs condamnations, les hommes n'ont aucun accès à ce lieu d’intimité  Isaac de Ninive nomme joliment ce lieu : « la chambre du trésor de mon intériorité ». C’est justement là où Dieu demeure en nous que j’entre en contact avec mon être intime, avec l’image originelle et inaltérée que je me fais de Dieu." 

     

    "J'ai appris de la méditation zen à m'asseoir en silence et elle m'a enseigné la position assise. J'ai appris qu'il ne s'agissait pas de réfléchir mais d'exister simplement dans l'instant et de chercher la voie qui conduit à mon centre intime. La psychologie de Jung m'a appris que la religion appartient essentiellement à l'homme. La fréquentation de Jung m'a encouragé à réinterpréter et à comprendre les symboles de la liturgie et les images de la Bible. Et en même temps, j'ai appris de Jung à prêter attention à l'action que produit la spiritualité sur les hommes. Chaque fois que la spiritualité rend l'homme malade et le guinde, c'est qu'elle ne correspond pas à l'esprit de Jésus. La spiritualité a toujours quelque chose à voir avec le processus de l'épanouissement des hommes. Se mettre en route vers la spiritualité, c'est trouver son véritable soi. Mais sur cette route, il faut précisément regarder et travailler sa réalité propre, avec ses parts d'ombre". 

     

    "L’homme est un être comportant des faiblesses et une part  d'ombre. C'est seulement quand l'homme s'accepte lui même avec tout ce qu'il y a en lui, qu'il peut se transformer et poursuivre son chemin intérieur. Celui qui lutte contre tous défauts fait une fixation sur eux et il ne s'en affranchira  pas Les défauts engendreront une force contraire si intense que l'on en sera désarmé ou de plus en plus féroce contre soi et cela conduira à une dureté envers soi encore plus grande,  et en conséquence, également contre autrui." 

     

    "Bien des gens ne peuvent pas se pardonner à eux-mêmes. Ils viennent se confesser pour vivre le pardon de Dieu, mais au fond de leur cœur, ils ne cessent de se faire des reproches. Se pardonner implique de renoncer à l'illusion que l'on est parfait. Cela requiert aussi de l'humilité. Il arrive que des personnes ont d'elles une image trop idéale et qu'elles ne peuvent pas se pardonner parce qu'il leur faudrait renoncer à cette illusion. Elles préfèrent tenir à leurs idées et, en conséquence, elles sont incapables de se changer.

    La seule condition qui me permette de me pardonner est la foi dans le pardon de Dieu et l'expérience que j'en fais. Mais je dis à beaucoup de pénitents qui viennent se confesser : « Si Dieu te pardonne, tu dois aussi te pardonner à toi-même. Sinon tu ne crois pas vraiment au pardon de Dieu ! » Se pardonner implique que l'on enfouisse ses sentiments de culpabilité, qu'on abandonne les reproches que l'on s'adresse et que l'on s'accepte comme celui qui a endossé la responsabilité ou comme  celui qui est devenu tel qu'il est à présent." 

     

    "La nature de la liberté réside en ce qu’aucun homme n’a de pouvoir sur moi, qu’aucune attitude et aucune tendance, aucune mode ou aucun schème de vie idéologique ne peuvent me dominer, que je ne suis dépendant d’aucun être humain, ni d’aucun caprice, mais que je puis librement disposer de moi, de mon attitude. Les Pères du désert voyaient la liberté dans la liberté vis-à-vis des désirs et des passions. Quand Dieu règne dans l’âme de l’homme, il est alors véritablement libre." 

     

    "Juger autrui, c’est donner la preuve que l’on n’est pas en harmonie avec soi. Celui-là a besoin de juger autrui pour s’élever au-dessus d’eux. Qui est en paix avec lui-même, qui a trouvé Dieu, n’a pas besoin de juger autrui. Il prie pour tous les hommes afin qu’ils trouvent la paix". 

     

    "On ne peut retenir le bonheur, pas plus qu’on ne peut le voir. Est heureux celui qui est en accord avec lui, manifestant sa reconnaissance pour la vie, à même de s’assumer dans son état actuel. Celui qui ne cesse de tourner autour de cette question sur le bonheur, toujours préoccupé de lui, sur ses gardes, se demandant si finalement il est vraiment heureux, celui-là ne connaîtra jamais le véritable bonheur." 

     

    "Tout être humain aspire à aimer et à être aimer. L’amour peut le fasciner. Mais en même temps, bien des hommes savent que l’amour peut être vulnérable et qu’il peut rapidement aboutir à une attitude inverse. Notre amour humain est toujours abîmé par un mélange de quête de possession et de volonté de contrôle. 

    Dans cette expérience de l'amour fascinant et en même temps fragile, l'homme aspire à un amour plus pur, qui ne soit rien que de l'amour. Si je rejoins ce désir, alors je suis en mesure de rendre intelligible à l'homme que l'amour de Dieu envers nous est absolu, parce qu'il est inconditionnel et qu'il n'est terni par aucune autre intention. Mais le problème réside en ce que nous ne percevons pas souvent cette intensité de l'amour divin." 

     

    "L'homme est aujourd'hui une énigme à ses propres yeux. Il existe de nombreuses explications pour éclaircir ce mystère. L'homme n'a pas d'état ferme qui lui permette d'expliquer ce qui se passe en lui. Il a besoin d'autres hommes qui puissent l'aider à interpréter ses pensées et ses sentiments. L'homme ne se sent pas à son aise. Il a perdu son bon sens. Aussi lui faut-il écouter les explications d'autrui pour pouvoir se comprendre lui-même. Ce sentiment d'étrangeté qu'il éprouve envers lui est la cause de cet état."

     

    "Les chrétiens vivent dans ce monde. Aussi est-il tout à fait  normal qu'ils lisent les mêmes revues et qu'ils regardent les mêmes programmes de télé que les autres consommateurs. La question qui se pose concerne leurs réactions : se laissent-ils manipuler dans leurs opinions par les médias ou conservent-ils un regard critique ? Le regard critique peut aussi les amener à cesser de regarder certains programmes de télé et à se désabonner de certaines revues." 

     

    "Dans le cas où je devrais devenir un ange, je voudrais annoncer aux hommes que Dieu les aime tous inconditionnellement, qu'il leur confère la vraie liberté et qu'il guérit toutes les blessures. Je voudrais en même temps les encourager à ouvrir leur cœur à Dieu, pour qu'il puisse les pénétrer de son amour. Je voudrais aussi leur dire qu'ils ne doivent pas se condamner eux-mêmes, parce que Dieu les accepte tels qu'ils sont et qu'il leur offre le chemin de la conversion et du renouveau. Et s'ils empruntent ce chemin, ils réussiront leur vie !" 

     

     


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  • EXTRAIT DU LIVRE DE JACQUES SALOME

    « T’es toi quand tu parles »

    L’apprentissage de la communication ressemble au jardinage, si nous acceptons de découvrir, d’entretenir, de laisser fleurir le jardin qui est en nous.

     

    Souvent ce qui est entendu est différent de ce qui est dit !

     

    Chacun  de nous a des filtres, de références, de points de fixation ou des zones d’intolérance, de seuils de tolérance fragiles à la fois proches et lointains de ceux qui nous entourent.

    Communiquer c’est mettre en commun soit des différences, soit des ressemblances, à partir de deux besoins fondamentaux :

    Celui d'être reconnu

    Être reconnu dans mon unicité et dans ma ponctualité aussi.

    Être reconnu avec la part de mystère et de possibles qui m'habitent, même quand ils restent encore dans l'inaccessible.

     

    Celui d'être entendu

    Être entendu dans ce que je dis aujourd'hui, à ce moment précis,

    avec ce que je suis,

    ce que je sais»

    ce que je sens...

    Sans que l'autre m'identifie ou m'enferme tout entier dans ce que j'exprime.

     

    « Ce que je te dis, c'est seulement moi, tel que je suis aujourd'hui qui l'énonce, tel que je le sens en ce moment. »

     

    « Reconnaître autrui dans sa différence : s’agit  de reconnaître l'expression  de  l'autre comme étant la sienne. En lui confirmant que ses    sentiments, ses idées, son avis, ses croyances lui appartiennent bien. Je n'ai pas besoin de m'approprier les sentiments ou les désirs de l'autre, de les combattre ou de les dénigrer. Je peux les constater comme étant à l’extérieur de moi, comme ne m’appartenant pas, même si je me reconnais en eux. »

    Celui qui exprime une difficulté, parfois veut surtout être entendu, reçu, amplifié, parfois confirmé, dans ce qu’il a fait ou vit.

    Se définir ce n’est pas faire appel à des connaissances abstraites, à des savoir-faire, cela relève plutôt du savoir-être, du savoir devenir. Cela s’enseigne par le témoignage.

    Je suis seul responsable de mon écoute. C’est celui qui reçoit le message qui lui donne sons sens immédiat. C’est donc bien moi qui donne un sens au message reçu. Si je me blesse avec, c’est seulement moi qui entretien la souffrance.

    Contrairement à ce que croient beaucoup d’adultes, les enfants ne souhaitent pas toujours de réponse à leur question…. Mais attendent une véritable écoute de leurs interrogations et de leurs inquiétudes.

    A travers leurs questions, les enfants cherchent à combler l’énorme fossé qu’il y a entre la réalité et le réel qui l’habite, en mettant au monde des réponses et des repères les plus sûrs possibles... même s’ils ne sont pas durables et éternels.

     

     

    Nous sommes d'une grande habileté pour dévier les échanges trop directs, ou trop impliquant, sur le terrain de notre choix: celui du déplacement sur loi terrain sensible de l'autre ou sur celui du reproche, de l'accusation ou de la plainte. Inversant par là même le rapport d'influence.

     

    Ne pas suivre celui qui parle sur son sujet, sur son terrain, permet de ne pas l’entendre, de ne pas se laisser interpeller par lui et donc de nier tout échange.

     

    Quand il y a le silence des mots,

    Se réveille trop souvent la violence des maux.

     

    Quand je dis Je, je ne ramène pas tout à moi, je témoigne, je me situe, je me positionne. Cela permet à l’interlocuteur d’avoir quelqu’un de réel, de concret, quelqu’un d’existant, devant lui.

     

    Ce qui me permet de parler de moi à l’autre à partir d’un « vécu actuel ». J’ose exprimer mon ressenti plutôt que de penser pour l’autre en utilisant un Nous trop souvent factice. Le On et le Nous servent trop fréquemment de protection et engendrent des relations « en conserve », figés, trop conventionnelles, qui stérilisent les échanges.

     

    J’exprime mes idées, ou mon expérience, je me définis à partir de ce que je sens ou de ce que je sais. Je parle de moi à l’autre avec ce que je suis aujourd’hui. Je peux lui dire par exemple mon trouble, mes interrogations quand il y a un décalage entre ce que je sens et ce que je sais !

     

    Oser la confrontation, en affirmant ma différence.. Se confronter, ce n’est pas m’opposer ou m’imposer, ni rejeter l’autre, c’est tenter de me faire reconnaître de lui avec ce que je suis. Je peux poser ma propre parole à côté de celle de l’autre.

     

    Je laisse l’autre libre et responsable de sa perception, de son désir, de sa décision. Et je reste libre et responsable de ma perception, de mon désir ou de ma décision. C’est une attitude à cultiver car elle est dynamise beaucoup la réflexion intérieure qui suit la rencontre. Quand je me sens pas menacé, contredit ou jugé, je peux enfin entendre et recevoir le point de vue de l’autre, même si je ne le fais pas mien.      

     

    Il n’y pas d’autre moyen de maintenir une relation vivante que celui de garder son propre respect pour soi et pour l’autre.

     

    Il ne suffit pas d’engranger les récoltes du savoir, du savoir-faire, ni de vendanger les fruits du savoir être et du savoir devenir, encore faut-il accepter de les offrir pour s’agrandir ensemble.

     

    Quand quelqu’un veut me parler, c’est qu’il est demandeur. Demandeur de la plus belle des demandes : une écoute.

     

    En matière de communication, le vécu est plus important que la réalité. Le vécu c’est ce qui est touché, qui vibre, qui résonne en nous à l’impact d’un mot, d’un événement. Souvent nous le cachons, le nions ou le minimisons. Comme pour ne pas donner prise à l’autre, sur notre 

     

    Il faudra prendre le risque de rencontrer l’autre pour ce qu’il est et non pour ce que nous croyons qu’il est.

     

    Nous risquons de développer de l’autoprivation en accusant par exemple autrui de ne pas nous aimer, de ne pas nous entendre, de ne pas nous comprendre ou de toujours refuser.

     

    Je reste entier quand je sais refuser ce qui n’est pas bon pour moi. Je garde ma cohérence en sachant accepter et recevoir ce qu’il est possible d’accueillir sans me trahir.

     

     

     


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  • Extrait du livre  « La voix du désert »

    D’ANSELM GRÜN

     

    « Nous ne pouvons pas devenir des justes par nous-mêmes. Nous sommes ce que nous sommes. Et nous devons tenir compte du fait que beaucoup d’aspects de notre personnalité sont encore cachés, que nous possédons des côtés obscurs dont nous n’avons pas connaissance. Mais nous ne devons pas penser continuellement à nous-mêmes en cherchant à observer à quel point nous en sommes de notre cheminement intérieur. Parcourons notre route sans nous estimer meilleurs que les autres. »

     

    « Nos péchés, nous devons simplement les remettre entre les mains du Seigneur. Il nous pardonne. Et si Dieu nous pardonne, nous aussi nous devons nous pardonner nous-mêmes. »

     

    « Vis-à-vis de ce qui nous a blessés, nous devons le regarder, l’offrir à Dieu et puis le laisser derrière nous. Nous ne devons pas sans cesse ressasser les mêmes choses comme le font aujourd’hui beaucoup de gens qui passent d’une thérapie à l’autre. Il est suffisant d’en prendre conscience puis de permettre que cela devienne du passé. Dieu me donne aujourd’hui son Esprit afin de me rendre plus fort dans le moment présent. Je ne dois pas commencer à l’affaiblir avec les offenses de mon passé. Je ne dois pas ignorer la douleur présente dans ma vie. Je dois l’observer et la remettre entre les mains du Seigneur. »

     

    « Seul celui qui est conscient de sa propre culpabilité se libère de l’habitude intérieure de juger de constamment condamner les autres.

     

    « Nous devons tourner notre regard vers nos péchés. De cette manière nous n’observerons pas sans cesse ceux des autres. Se considérer soi-même avec humilité nous libère de notre manie de juger les autres. Si nous ne nous reconnaissons pas tels que nous sommes, nous projetons nos erreurs sur les autres et nous les condamnons, au lieu de nous confier à notre tour à la miséricorde de Dieu. »

     

    « Il est fondamental que nous ouvrions notre cœur à Dieu, surtout quand il est brisé. Alors l’amour de Dieu se déversera dans notre cœur grand ouvert, il le pénétrera et le conduira à cette paix que l’on ne peut trouver qu’en lui. »

     

    « La prière est un don de Dieu. Elle guérit les blessures des êtres humains. Elle permet à l’âme de respirer et purifie l’esprit. La prière transforme les pensées et les sentiments de l’être humain. »

     

    « Dans notre prière nous devons porter à Dieu aussi notre peur, notre colère et notre tristesse. Si sous ses yeux nous pénétrons dans notre tristesse en la suivant jusqu’au bout, elle nous conduira au Seigneur. Sur le fond de notre peur, de notre dépression de notre amertume, nous trouverons Dieu qui apaisera notre cœur blessé et éclairera les abîmes de notre âme de sa douce lumière. »

     

    « Dans la prière, il s’agit simplement de présenter à Dieu notre colère. Lorsque que porte ma fureur devant le Seigneur, je réussis déjà à prendre de la distance par rapport à elle. Et si dans ma colère je me tourne consciemment vers Dieu et sa miséricorde, elle perdra une partie de son pouvoir. »

     

    « La prière m’aide moi-même à me retrouver moi-même, à retourner dans mon cœur. Si je persiste dans ma colère je ne suis pas en moi, mais plutôt auprès de celui qui m’a offensé. Et je lui donne du pouvoir sur moi. Je me laisse conditionner par lui. La prière prive la colère de son pouvoir et me libère de la personne que, dans ma colère, j’ai laissée prendre de l’ascendant sur moi. La prière purifie l’esprit. Elle améliore la respiration de mon âme. Celui qui est plein de colère dégage souvent une odeur de haine et de fureur. Celui qui prie émet un parfum agréable, le parfum de l’amour et de la paix. »

     

    « Sois le gardien de ton cœur et ne fais entrer aucune pensée sans l’avoir d’abord interrogée. Pose à chaque pensée cette question : « Es-tu l’une des nôtres ou viens-tu de chez nos ennemis ? » Si elle appartient à ta maison, elle te remplira de paix. Si au contraire elle provient de l’Ennemie, elle te troublera par la colère ou suscitera de la concupiscence en toi. »

     

    « Nous devons donc nous asseoir devant la porte de notre maison et demander à chaque pensée qui frappe à la porte de notre  cœur si elle nous appartient ou non. »

     

    « Quand nous éprouvons intérieurement de la tristesse et de l’inquiétude, cela n’a aucun sens de jeter dehors nos sentiments dépressifs. Ils ne feront que revenir. Ils font partie de notre maison. Nous devons nous y résigner. L’inquiétude aussi à un sens, la dépression a le droit d’exister. Seulement, nous ne devons pas leur permettre de faire ce qu’elles veulent. Nous devons parler avec elles. »

     

    « Nous devons entrer d’abord dans la partie de notre âme qui est triste, troublée, pleine d’inquiétude. Et donc nous familiariser avec cette inquiétude intérieure. Que veut-elle nous dire ? Quelles sensations nous transmet-elle ? Où voudrait-elle nous conduire ? Nous devons d’abord lui demander ce qu’elle veut nous dire, puis nous pouvons la tourner vers le Seigneur : « Espère en Dieu ! » »

     

    « La prière exclut la tristesse et le découragement. Les premiers moines voyaient dans la prière la véritable thérapie de l’âme, celui qui parcourt la voie de la prière est guéri de la tristesse et du découragement »

     

    « Si Dieu ne nous exauce pas tout de suite, c'est qu'il veut nous accorder un bien plus grand que celui que nous avons demandé. Dans nos supplications, nous étions peut-être trop centrés sur nos désirs. Et nous pensions qu'ils devaient absolument être exaucés, sinon nous ne pourrions pas survivre. Nous pouvons et nous devons déployer nos désirs devant Dieu. Mais chaque prière doit se conclure par : « que ta volonté ''-soit faite ».

     

    « Le but de toute prière est d'entrer en intime union avec Dieu, de vivre en sa présence, de nous fondre avec le Seigneur en une prière qui ne soit plus sujette aux distractions. La dignité de l'être humain consiste dans le fait qu'il peut vivre une intime relation personnelle avec Dieu, qu'il est toujours et en tout lieu enveloppé de sa présence aimante et reconstituante. »

     

    « La prière nous met en contact avec la vérité de notre moi. Nous verrons affleurer à nouveau tout ce qui nous agite intérieurement. Reviendront les conflits du passé, les blessures et les plaies de notre enfance. Remonte à la surface ce qui nous préoccupe en ce moment: des préoccupations économiques pour l'avenir, notre anxiété pour nos enfants qui grandissent, la souffrance causée par nos propres phobies, notre insatisfaction profonde, notre inquiétude. Nous ne devons pas alors être obsédés par notre faute, ni par les préoccupations et les problèmes. Nous devons au contraire les offrir à Dieu et tourner notre regard vers le Seigneur, qui apaisera notre cœur au milieu des tempêtes de notre existence, au milieu de notre impression de faute qui autrement nous démolirait. »

     

    « La prière au cours de laquelle se manifeste la vérité de notre moi est une prière du silence, une prière où nous nous abandonnons à Dieu sans défense, où nous présentons au seigneur tout ce qui est en nous, afin qu’il le transfigure et le redresse. »

     

    « La confiance est, en plus de la paix, le plus grand fruit de la prière. C’est la confiance que tout est bien. Lorsque je perçois Dieu en moi, tout le reste qui me fait souffrir n'est plus aussi important. Je ne parviens pas à m'expliquer ma vie, mais au profond de mon cœur, je sens que tout est bien, tel que cela s'est passé. J'ai confiance dans le fait que Dieu lui-même m'a façonné, qu'en ce moment encore il est auprès de moi et qu'il dirige chaque chose vers le bien. »

     

    « La prière nous conduit au respect devant le mystère de l’être humain. Je ne peux pas me recueillir en prière pour ensuite mépriser et blesser le prochain. La prière exige une manière nouvelle de se comporter envers les personnes. Si je regarde en elle les autres avec des yeux neuf je les traiterai aussi d’une manière différente, avec amour et respect, en m’identifiant à eux. La prière m’indique l’unité entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain. »

     


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  • EXTRAITS DU LIVRE DE SŒUR EMMANUELLE
    «  J’ai 100 ans et je voudrais vous dire …. »

     

    Le véritable amour, solide, durable, est celui qui cherche le bonheur des autres en même temps que son propre bonheur. Il faut que nous soyons heureux ensemble, que nous soyons « en cordée », c’est une expression que j’utilise beaucoup.

     

    Quand on s’aime, il existe une source de joie même à travers la souffrance. J’en ai connu des souffrances, j’en ai rencontré des gens qui souffraient, mais quand ils sont ensemble et qu’ils s’aiment, une source de joie jaillit dans leur monde de souffrance. Je le sais parce que je l’ai vue, et vous l’avez vue aussi, vous pouvez tous la voir si vous savez regarder les autres, partager avec eux.

     

    Un homme c’est un cœur. Le problème, c’est de laisser respirer son cœur, de ne pas l’étouffer. Alors la source d’amour pourra jaillir.

     

    L’amour pauvre, c’est l’amour purifié de l’attente de gratitude, de valorisation personnelle. On aime avec ce que l’on possède, on aime avec ce que l’on est.

     

    Je suis absolument persuadée que l’Enfer c’est soi, l’enfermement en soi et que le Paradis s’ouvre, commence, le jour où l’on regarde l’autre, on l’écoute. Alors, ensemble, on marche la main dans la main.

     

    Ce n'est pas mal, le don, c'est nécessaire, et j'ai  beaucoup fait appel aux dons. L'Association, qui poursuit cette action, a tellement besoin de dons, et il faut, il est indispensable que ça continue quand je ne serai plus là. Mais dans le don, il y a quelque chose qui va du haut vers le bas. Et il faut éviter que  l'habitude du don fasse de celui qui reçoit un mendiant toujours prêt à demander. Alors que l'on doit l'aider à faire par lui-même.

     

    Surtout, ce que je ne comprends pas, ou plutôt ce que je n’admets pas du tout, ce sont les gens qui accusent Dieu des malheurs qui les frappent. « Qu’es-ce que Dieu m’a fait ? » J’ai entendu ça, je ne sais combien de fois ! Comme s’ils rendaient Dieu responsable d’une chute ou d’un accident.

    Les hommes se font la guerre et en même temps ils demandent à Dieu de les protéger. Vous trouvez que c'est logique, normal ?

    Dieu les a laissés libres, y compris de faire le mal, de s'entretuer. Il n'a pas créé des robots téléguidés, mais des hommes capables du mal comme du bien, libres. Parce que, s'ils n'étaient pas libres, ils ne pourraient pas aimer. La liberté est la condition de l'amour. Et ce que Dieu veut, vous allez dire que je me répète, mais voilà l'essentiel - c'est que nous nous aimions. Jésus l'a assez dit : « Aimez-vous les uns les autres. ».

    Les épreuves que nous rencontrons, ce n’est pas Dieu qui nous les envois, attention, il ne faut pas penser ça, ces épreuves peuvent nous aider à progresser.

     

    Quand un homme est vraiment aimé, il va aimer, lui aussi.

     

    Je suis persuadée que Dieu écoute toute âme qui l’appelle. Les Psaumes le disent, chaque âme qui appelle est écoutée, mais ne le sait pas toujours.

     

    Parler avec soi, parler avec Dieu, dans le silence et le recueillement est nécessaire, vital. Sinon, nous sommes comme des personnages de roman qui ne comprennent pas ce que veut l'auteur, et la vie s'écrit, nous semble-t-il, comme à notre insu, et si .vite!

    La vraie vie, c'est se regarder en face, sans tricher avec soi, écouter la musique qu'il y a en nous... une partition... Nous devons la déchiffrer et y ajouter paroles, nos paroles. Aimer? C'est être attentif à la musique de l'autre et traduire ses paroles. Nous vivons en profondeur, tous, la même vie! Une vie d'humain faite de questions

    Dans le recueillement, dans la prière des réponses apparaissent. C'est ainsi pour tous, je le croîs  Un humain égale un humain. Il ne faut pas faire semblant de n'être qu'un homme parmi les hommes il faut être  l’homme unique, sans fausse humilité.

     

    Les musulmans ont un sens de la transcendance de Dieu que nous catholiques, oublions parfois, très souvent. Quand ils prient, ils ont le visage contre terre. Certains trouvent même leur attitude ridicule. Mais si l’on voyait leur visage, et on le voit quand ils se redressent, on pourrait y lire les signes de leur foi, de la grandeur de leur foi.

     

    J’ai toujours essayé de respecter tous les croyants, tous les athées aussi. Pour moi, chaque être humain à un jardin sacré, qui n’appartient qu’a lui : là où vivent ses convictions, religieuses, nationales, politiques. Je ne veux pas y entrer par effraction.

     

    Un bon modèle c’est quelqu’un qui accepte la différence, qui se bat pour l’égalité et l’équité, la justice, et surtout c’est quelqu’un qui prouve sa capacité à aimer, à partager ! C’est quelqu’un de joyeux, positif, d’optimiste.

     

    Le choix d’une religion, c’est la liberté de l’homme. C’est tout. Si un homme décide de rester ou de devenir musulman, ou chrétien, c’est sont affaire, sa liberté. L’homme est libre. Dieu nous a crées libres.

     

    Dans un lieu complètement dépouillé, un monde où il n’y rien, comme dans les bidonvilles, que reste-t-il ? Il reste l’homme. Et l’homme, pour survivre dans ces conditions, pour les accepter, est obligé de se montrer solidaire, convivial.

     

    Avec les jeunes, ce que nous avons cherché ensemble, le plus souvent, c’est ce qui pouvait les intéresser. Qu’ils fassent quoi que ce soit, mais qu’ils aient un but. Sinon, ils tombent dans l’ennui, donc l’alcool, la drogue.

     

    Ce qui importe c’est de ne jamais perdre de vue le but, aussi longue que soit la route. Il ne faut pas se détourner se laisser divertir. Par contre quand vous partager un plaisir, quand vous l’offrez, le plaisir devient du bonheur, de la joie, des joies simples qu’il faut savoir goûter avec intensité. Ce sont des haltes qui s’imposent sur le chemin. L’essentiel est de ne pas se dérouter ou, en tout cas, se donner les moyens de retrouver ma route. Et savoir recommencer quand on n’a pas réussi du premier coup à franchir l’obstacle.

     

    Etre adulte, c’est être seul, le savoir et l’accepter. C’est admettre qu’on est responsable de sa vie, de ses actes, de ses choix. Ne pas incriminer les autres, le destin, la chance ou la malchance. Même si ils existent.

    On dit que grandir c’est renoncer. Grandir, c’est être capable de chercher des solutions. C’est ce que les jeunes attendent de l’adulte, qu’il sache, qu’il sache aussi les aider à faire face. Le véritable adulte est un passeur pour les jeunes.

    J’ai 100 ans et je voudrais vous dire …


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  • Extrait du livre de Carlo Maria MARTINI « Le rêve de Jérusalem » (Entretien avec Georg Sporschill sur la foi, les jeunes et l’Eglise)

     

    « Nous autres chrétiens croyons que tout est crée à partir de l’amour. Dés lors, d’où vient le mal ? Pourquoi y a-t-il tant de souffrances ? » 

     

    Lorsque je regarde le mal qui existe dans le monde, cela me coupe le souffle. Je comprends les gens qui arrivent à la conclusion que Dieu n'existe pas. C'est seulement lorsque nous regardons le monde, tel qu'il est, avec les yeux de la foi que quelque chose peut changer. La foi éveille l'amour ; elle nous conduit à nous engager pour d'autres. Le don de soi fait naître l'espérance malgré la souffrance.

     

     

    La question de l’origine du mal, pas un homme ne peut y répondre. Mais il y a des approches possibles : Dieu a donné la liberté à l’homme. Il ne veut pas de robots, pas d’esclaves ; il veut des partenaires. Les partenaires répondent par oui ou par non aux offres qui leur sont faites ; ils aiment ou  n'aiment pas, ils ne sont pas contraints. Avec la liberté, cependant, naissent aussi les difficultés. Nous pouvons dire non, y compris à l'amour de Dieu, y compris au bien. 

     

    « Comment pouvons-nous vivre avec la souffrance et le malheur. »

    Lorsque je fais face au malheur et trouve le courage de m’en occuper, il se produit une dynamique à la suite de laquelle les malheureux deviennent plus heureux et les heureux plus reconnaissants. Ils sentent tout ce qu’ils peuvent faire. Ils ne disent pas d’une manière résignés : C’est comme cela, on n’y peut rien.

     

     

     

    Une grande  part du malheur que nous connaissons provient des hommes. Cela nous contraint à réfléchir au plan politique et à lutter pour la justice, pour la place des enfants, des personnes âgées et des malades, contre la faim, contre le sida. Nous autres humains pouvons accomplir beaucoup de choses positives avec les moyens et mes possibilités qui permettent de fabriquer des armes et de mener des guerres. Nous pouvons employer les mêmes moyens à d’autres fins, à des fins meilleures. Il ne suffit pas de demander : « Pourquoi mon Dieu, cela existe-t-il ? » nous devrions également demander : « Quelle est ma part dans tout cela et comment puis-je, moi, changer la situation ? » Et encore : « A quelle restriction, à quel renoncement suis-je disposé afin que quelque chose change ? »

     

    « Avez-vous une réponse à la question ; Qu’est-ce que Dieu nous demande ? »

    Dieu nous demande d’avoir confiance, à la foi confiance en lui et les uns dans les autres. La confiance vient du cœur. Si nous avons eu de nombreuses expériences positives comme enfants, avec les parents, avec des gens que nous aimons, nous devenons des hommes sûrs d’eux même et forts. Les hommes qui ont appris la confiance ne tremblent pas, mais ont le courage d’intervenir, de protester lorsque quelqu’un dit quelque chose de méprisant, de méchants, de destructeur. Ils ont surtout le courage de dire oui lorsque l’on a besoin d’eux.

     

    « Au lieu de prêcher vous-même, vous vous laissez instruire par la jeunesse. Est-ce un nouveau principe pastoral ? »

     

     

     

    C'est chez les jeunes que j'ai trouvé ce principe pastoral si c'en est un confirmé de la façon la plus nette. Personne dans l'Église n'est pour nous un objet, un cas ou un patient que nous devrions traiter; et surtout pas la jeunesse. Rien ne sert de rester assis devant sa table de travail et de réfléchir sur la façon de gagner les jeunes ou de construire la confiance; cette confiance, il faut qu'ils nous en fassent don. Ils sont les sujets qui se trouvent en face de nous, et avec lesquels nous recherchons un partenariat et un échange. Les jeunes ont quelque chose à nous dire. Ils sont l'Église, qu'ils soient d’accord ou non avec notre pensée et nos idées ou encore avec les prescriptions de l'Église. Cet échange, qui se déroule les yeux dans les yeux et non pas de haut en bas ou de bas en haut, garantit la dynamique de l'Église. Dès lors, la discussion .à partir des questions de l'homme moderne se déroule au cœur de l'Église.

     

    J'entends sans cesse des jeunes qui disent : « Je voudrais être vraiment indépendant. »

     

    L'indépendance est un but élevé et important. Je dirais volontiers à ces jeunes : Tu dois veiller sur toi et devenir fort, par ta formation et tes passe-temps, par le déploiement de tes facultés. Celui qui s'aime peut également en aimer d'autres. Celui qui se comprend peut également en comprendre d’autres. La foi et la confiance, la communication ouverte, cela s’apprend. Il faut espérer que dans l’Eglise se trouve les modèles et les enseignants qui fortifient les jeunes.

     

     

     

    « Personnellement comment avez-vous gagné des amis ? »

    Le moyen le plus efficace pour gagner des amis particulièrement important pour moi dans mon travail avec les jeunes tient dans une formule magique : « Fais des autres tes assistants, tes collaborateurs ! » Il faut tout simplement s’intéresser en premier lieux aux soucis des jeunes, et non à ce que l’on veut leur apprendre.

     

    Un ami fait grandir l’autre. Il découvre ses talents et l’aide à les utiliser et à les parfaire.

     

    « Que pouvons-nous enseigner à des jeunes selon vous ? »

     

    Nous ne pouvons rien enseigner aux jeunes; nous ne pouvons que les aider à écouter le maître intérieur. C'est une ; parole de saint Augustin; elle résonne curieusement. Il dit explicitement que nous ne pouvons que créer les conditions dans lesquelles un jeune peut comprendre. La compréhension, l'intelligence, doit lui être donnée de l'intérieur.

     

    « Votre parcours spirituel doit beaucoup, entre autres, à votre appartenance à une famille religieuse, la Compagnie de Jésus. Quel est, lorsque vous regardez votre vie aujourd'hui, le noyau de votre spiritualité « 

    À mes parents, je dois mes racines religieuses, ainsi que le respect à l'égard de ceux qui pensent autrement. Mais c'est également dans mes rencontres avec d'autres religions que fui appris beaucoup et surtout rencontré nombre de personnes pleines de bonté. Ce qui est beaucoup plus important pour moi qu'une religion déterminée et une forme extérieure, c'est que nous cherchions Dieu, honnêtement et en étant prêts à faire le don de nous-mêmes.

     

    « Quelle est la tâche des Jésuites aujourd’hui ? »

     

    Nous, Jésuites, devrions aider les hommes à comprendre le sens de la vie. Nous sommes invités par Jésus à être ses amis, à vivre avec lui et à travailler avec lui. Celui qui recherche la pauvreté plutôt que la richesse, qui accepte l'injure et le mépris au lieu de chercher des honneurs mondains, et qui sait que les difficultés peuvent faire mûrir l'être humain, devient l'homme le plus précieux. Il a confiance en lui-même, il sait pourquoi il est sur terre, il a un cœur joyeux. Cet accomplissement et l’espérance de ce qui viendra encore, c’est là le gain que procure Jésus

     

    « Vous voulez une Eglise ouverte. Vous avez le courage du risque. Sur quoi fondez-vous ici votre confiance ? »

     

     

     

    Oui je veux une Eglise ouverte, une Eglise dont les portes sont ouvertes à la jeunesse, une Eglise dont le regard est orienté vers un horizon lointain. Ce qui rend l'Eglise attrayante, ce n'est pas l'adaptation et les offres tièdes. J'ai confiance dans la parole radicale de Jésus, que nous devons transposer dans notre monde : en tant qu'aide à la vie, en tant que Bonne Nouvelle que Jésus veut apporter. « Transposer » ne veut pas dire « banaliser ». C'est par notre vie, avec le courage de l'écoute et de ma confession ; que la parole de Jésus doit montrer son profil aujourd'hui. Jésus veut soulager ceux qui mènent une vie pénible et qui sont accablés, il veut montrer aux riches leurs possibilités et s'opposer à ceux qui pratiquent l'injustice.

     

    Je suis impressionné par la question de Jésus : le Fils de l'homme, lorsqu'il reviendra, rencontrera-t-il la foi sur la terre ? Il ne demande pas : Rencontrerais-je une grande Église bien organisée ? Il sait apprécier aussi bien une Église pauvre et petite, animée d'une foi puissante et agissante selon cette foi. Nous ne devons pas nous rendre dépendant des chiffres et des résultats. Nous sommes dès lors beaucoup plus libres de suivre l'appel de Jésus.

     

    « Comment voyez-vous les relations interreligieuses ? Quels en sont les objectifs ? Et quelles en sont les illustrations les plus marquantes ? »

     

    A l'automne 2007, Benoît XVI a repris le débat interreligieux à

     

    Naples : de très hauts représentants du judaïsme, de l'islam et du christianisme ont donné suite à son invitation, y compris le patriarche de Constantinople et l'archevêque de Canterbury. C'était une rencontre de la paix, à la fois interreligieuse et internationale. C'est une source d'espérance dans un monde belliqueux.

     

    Je perçois aussi le respect profond dont jouit le dalaï-lama chez bien des chrétiens; il est fréquemment invité à des rencontres d'Eglise, ainsi que par des hommes politiques chrétiens. Ceux-ci risquent, el le rencontrant, une dégradation de leurs relations avec la puissance mondiale qu'est la Chine. Le dalaï-lama est également venu chez moi, c'est un homme modeste. Par sa personnalité, il nous invite à la franchise et à la paix.

     

    Le mahatma Gandhi est également un grand exemple pour moi ; il n'a jamais caché le fait qu'il tenait de Jésus son action pour la paix et sa résistance non violente II vivait avec la Bhagavad-Gîta, l'un des écrits fondamentaux de l'hindouisme, et il appréciait hautement le Sermon sur la montagne de Jésus. Il était un vigoureux combattant par la parole ; il a pris le chemin d'un Hindou, le chemin vers Dieu par lequel Jésus nous mène en tant que Chrétiens

     

    «L'individu n'est-il pas impuissant vis-à-vis de la misère et l'injustice oui règne dans le monde ? »

     

     

     

    Lorsque je suis informé d'une catastrophe seulement par la télévision ou la presse, je me sens abattu et impuissant. En revanche, lorsque j'aide une personne, je peux ressentir ma force. Être simple spectateur, c'est déprimant ; aider une personne, cela surprend par le résultat : je peux sauver une vie, je peux compter sur l'assistance et la puissance de Dieu. La tâche première des institutions sociales et caritatives est de procurer à tous les hommes de bonne volonté, et d'abord aux jeunes, un accès à des personnes qui ont besoin d'eux et à des situations où ils peuvent être utiles. Construire de tels ponts, c'est un savoir-faire que les professions sociales modernes peuvent développer encore davantage Tous les jeunes ont le droit d'être appelés à participer à la lutte conte les injustices.

     

    « Que peuvent faire les jeunes pour gagner la confiance de leurs aînés et être impliqués dans l'engagement pour la justice ? »

     

    J'aimerais inverser la question. N'est-ce pas plutôt nous, les adultes et les aînés qui devons gagner la confiance de jeunes ? Ce sont bien les jeunes qui nous devancent dans la marche vers la justice. Qui attire l'attention de l'industrie sur la destruction de l'environnement et qui proteste, si ce n'est les jeunes ? La jeunesse a développé une prise de conscience nouvelle et aiguë pour ce que nous théologiens, appelons la Création ; sur ce plan, nous ne pouvons que nous laisser entraîner par elle.

     

    J'attends le renouveau surtout du côté des jeunes. Les initiatives en matière sociale, la bonne action quotidienne, les groupes de chrétiens d'action contiennent un potentiel énorme. Quelques fois, c'est seulement une braise sur laquelle nous devons souffler pour attiser le feu.

     

    Transmets à tes enfants un monde qui ne soit pas détruit. Ancre-les dans la tradition, et surtout dans la Bible ; lis-la avec eux garde une profonde confiance dans les jeunes ; ils sauront résoudre les problèmes. N'oublions pas toutefois d'imposer des limites aux enfants. Ils apprendront à supporter les difficultés et les outrages dès lors que la justice leur importe plus que tout.

    Carlo Maria MARTINI « Le rêve de Jérusalem


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  • Extrait du livre  d’Antoine d’Augustin 

    «  L’oraison une école de l’amour » 

      L’oraison est un commerce d’amitié avec Dieu dont nous nous savons aimés

     

    Dans l’oraison, Dieu vient en nous tels que nous sommes.

     

    Dieu veut se donner à nous ; il veut nous communiquer ses Richesses.

     

    En faisant oraison, nous ouvrons une porte pour entrer en nous-mêmes et nous unir à Lui. Nous découvrons que Dieu est présent, là, prêt à se donner à nous. En acceptant son désir, en y répondant en prenant le temps d’entrer en nous-mêmes, c’est comme si en faisant un pas, nous lui permettons d’en faire deux.

     

    Le fruit de l’oraison ne se perçoit pendant l’oraison mais après. Les facultés de la personne qui prie sont plus affûtées, précises, justes, adaptées à sa mission.

     

    Dieu vient à nous dans l’état dans lequel nous sommes fatigué tendu, reposé, joyeux, préoccupé, malade …Dieu vient aussi à nous dans l’activité dans laquelle nous sommes. Quelles que soit notre activité, Dieu est là.

     

    Dieu nous fait grandir tels que nous sommes.

     

    Dieu construit son Eglise avec les pierres que nous sommes. Il respecte notre nature et bien des traits de notre personnalité seront toujours présents et saillants après des années de prières. Mais nous les assumerons plus facilement et ils ne seront plus des obstacles à notre amour vivant et vrai, pour Dieu et pour le prochain, celui de notre famille, de notre travail ou de notre voisinage. L’oraison n’empêche pas la souffrance mais par ce contact de la prière, Dieu peut aussi nous donner la force et la patience nécessaires. Si Dieu utilise toutes les circonstances de notre vie pour nous faire grandir, l’oraison est un moyen privilégié.

     

    Demandons que l’Esprit Saint nous fasse prendre conscience au début de notre vie spirituelle que nous devons nous abandonner au Seigneur dans une grande confiance, dans une grande pauvreté sans nous étonner de notre péché.

     

    Souvenons-nous que Dieu est toujours à l’œuvre. Il est le principal agent de notre croissance.

     

     Celui qui prie ne doit jamais oublier qu’il s’est forcément passé quelque chose en lui s’il a fait fidèlement et de façon la plus sincère possible un acte de foi au Dieu vivant.

     

    Quand Dieu entre en contact avec nous, il ne fait pas le vide mais le plein ! Nous devons nous vider de nous-mêmes afin que Dieu vienne. Abandonner nos propres lumières pour recevoir celle de Dieu, cesser de nous poser des questions sur notre prière, et accepter de regarder Dieu dans un regard simple, pour , petit à petit, toucher dans sa diffusion d’amour l’intelligence ; ainsi, petit à petit, nous nous poserons de moins en moins de question.

     

    Le Seigneur donne son amour, dans des régions où nous n’avons pas l’habitude de le ressentir extérieurement. Dieu vient graver sa Parole dans des régions profondes de notre être, ces régions vitales pour nous et que nous ne connaissons pas. Au cœur du cœur de notre personne, en son centre, Dieu « travaille » plus que nous ne l’imaginons. Et cela c’est notre foi qui fiat adhérer à ce travail secret de Dieu en nous.

     

    L’oraison est une aventure personnelle  car elle est une relation de personne à personne, un échange d’amour au sein de l’épreuve comme dans les moments de joie

     

    Mon résumé sur ce livre :

    Quand on prie, quand on vient à la rencontre de Dieu dans l’oraison, il faut accepter d’être ce que l’on est, pêcheur, pauvre, imparfait, d’avoir un cœur disponible, d’être là pour le rencontrer, essayer de faire l’effort de l’écouter, il n’a pas besoin que nous parlions sans arrêt ; il a besoin que nous nous laissons faire par Lui, façonné par Lui. Il nous demande d’être assidus à ce rendez-vous dans l’oraison. Parfois nous ne ressentirons pas sa présence, mais peut importe, le plus important, c’est d’être au rendez-vous, car Il est toujours là. Parfois il peut se cacher, mais c’est pour que nous ayons l’envie de le chercher plus loin au fond de notre cœur. Parfois quand on se sent seul, qu’on a l’impression de traverser un désert, qu’on le sent loin de nous, il est là, il permet ces moments de solitudes pour mieux réfléchir, pour que l’on désire encore plus sa présence. C’est dans ces moments de pauvreté, de solitude que Dieu est le plus présent, même si on le croit absent. Il est là. C’est à nous de lui ouvrir notre cœur, d’accepter ce vide, ce vide qu’Il pourra combler puisqu’on aurait fait de la place dans notre cœur. Accepter d’être humble, d’être tout petit, qu’il puisse nous remplir de son Esprit Saint, afin que nous soyons pour les autres, une lumière, un réconfort, et le signe de sa présence. 

    L’oraison est un rendez-vous avec Dieu, une rencontre d’amour, une invitation à nous laisser aimer, habiter par lui dans un moment de recueillement. Bien sûre, ce n’est pas facile au début d’être recueillis, mais si on prend la peine de venir à ce rendez-vous régulièrement. Si on fait le premier pas, Dieu fera le plus important, il nous aidera par son Esprit Saint à nous recueillir. Ces moments d’oraisons, nous aiderons par la suite à vivre notre foi autour de nous, avec plus d’amour et de charité. Prendre le temps de faire oraison, de rencontre Dieu dans le silence de notre cœur régulièrement ne peut  que faire grandir notre Foi. Le plus dur c’est de trouver le temps pour faire ce premier pas, après je pense le reste viendra avec l’aide de sons Esprit saint. Dieu nous aime tellement  qu’il attend ce moment, il ne le laissera pas passer. Il est là, il a besoin de nous ; et ça souvent on ne l’imagine pas. 

    Dieu veut nous habiter de son amour et l’oraison est un des moyens le plus important pour y arriver. 

      

    Nicole février 2009 


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     EXTRAIT DU LIVRE : « DU CŒUR DE PIERRE AU CŒUR DE CHAIR 

                                ANDRE DAIGNEAULT 

     

    « Du cœur de pierre au cœur de chair, c’est le combat de toute une vie. 

    Un cœur dur ne s’ouvrira pas au pardon. 

    Un cœur dur deviendra un cœur avare. 

    C’est la foi en l’infinie tendresse qui fait fondre doucement  

    La dureté de notre cœur. 

    C’est elle qui éteint en nous la haine et le ressentiment. 

    C’est elle qui nous apprend qu’il faut avoir passé soi-même  

    A travers l’épreuve pour être en mesure d’entrer dans le cœur d’un autre 

    Sans le blesser. » (René Coste) 

     

    « La frontière entre le royaume du bien et le royaume du mal passe par mon cœur. » (St François de Salles) 

     

     

    L'acceptation de sa faiblesse est toujours signe d'une véritable maturité humaine et spirituelle. C'est un fait que chaque individu a des insécurités, des blessures et des manques, mais plusieurs veulent les cacher en ne faisant paraître aucune défaillance, laissant croire aux autres leur supériorité ou leur équilibre. Mais en réalité, cet effort pour cacher leur vraie personnalité et leur faiblesse prouve que ces individus ne veulent pas s'identifier à des mortels. Ils veulent montrer qu'ils sont nu-dessus des autres ; et ce désir d'être sans faiblesses prouve qu'ils manquent d'une véritable connaissance ou acceptation de leur état. Leur ego est si fragile qu'ils ont toujours besoin de porter un masque de force, car ils ne peuvent admettre la vérité. Ils se croient puissants, au-dessus des autres. Ils ont besoin d'être flattés, admirés, cajolés d'une certaine façon. 

     

    La quête humaine la plus profonde est celle d’une rencontre qui se veut une véritable communion, où nous partageons le meilleur de nous-mêmes. Nous avons une soif intense d amour et, en même temps, nous en avons terriblement peur. Aimer réclame que nous nous dévoilions que nous quittions notre carapace et notre armure, que nous laissions monter à la surface de notre conscience nos, fragilités et nos secrets. Bref, c'est mettre notre cœur à nu et partager ce que nous portons au plus profond de nous-mêmes. 

     

    En amour, beaucoup d’échecs viennent de ce que nous ne savons pas ce qui se passe sous la carapace de l’autre. 

     

    Il y a des gens coupables qui se cachent ou rejettent le blâme sur les autres au lieu de reconnaître leur torts et leurs péchés. Ils nient ainsi leur culpabilité. Ils ont peur   d'admettre leurs erreurs. Nous nous comportons souvent de cette manière.

     

    « Les gens qui ont besoin d'avoir toujours raison se sentent en droit de n'être jamais critiqués, mis en doute ou remis en question. Admettre une erreur leur apparaît comme une manifestation de faiblesse. Et puisque leur fausse vertu les empêche de discerner leur part de responsabilité dans quelque difficulté qui surgisse, ils doivent penser qu'ils sont ceux dont on abuse, ceux qui sont les "victimes" des autres. Et comme ils ne peuvent voir que la source de leurs problèmes repose en eux-mêmes, alors ils doivent en rendre les autres responsables. »

     

    Aimer la vie, c’est aussi s’aimer soi-même. S’aimer soi-même, c’est aussi aimer l’autre. Aimer la vie, soi-même et l’autre, c’est accepter de recevoir.

    C’est à travers la pauvreté, l’échec et la faiblesse que Dieu aime agir. Ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu. Notre Dieu est le Dieu de l’impossible. 

     

    Aimer quelqu’un, ce n’est pas organisé les choses pour  lui. Aimer quelqu’un, ce n’est pas se pencher sur lui. Aimer, c’est désirer que l’autre personne puisse croître, grandir, devenir elle-même, c'est-à-dire différente de moi. 

    Pourquoi voyons-nous plus facilement la paille dans l’œil de nos frères plutôt que la poutre qui obstrue nôtre ? Nous sommes moins clairvoyants pour nous-mêmes que pour les autres. 

     

    Le premier pas que nous devons faire pour être sincères avec nous-mêmes, c'est d'accepter la vérité sur nous-mêmes. La plupart de nos dépressions découlent de la tentation de réprimer les erreurs que nous avons faites dans l'inconscient et de tout faire pour oublier. Ce refus, même inconscient, d'accepter la vérité sur nous-mêmes, pour nous cacher derrière un personnage, tient de la malhonnêteté. C'est une tentative de jouer au martyr et à l'innocent. Plutôt que d'avouer nos faiblesses, nous cherchons subtilement à dominer les autres par une sorte de fausse bonté remplie d'agressivité refoulée. 

     

    Certes il est difficile et humiliant d’avouer nos fautes en allant jusqu’à leurs racines. 

    C’est cependant  le chemin qui conduit  à la libération et à la paix du cœur. 

     

    Le plus grand explorateur ne fait pas d’aussi longs voyages que celui qui descend au fond de son cœur (Julien Green) 

     

    Nous pouvons être célibataires ou mariés, laïcs, prêtres ou religieuses, il y a des luttes, des combats humains et spirituels qui ne se font que dans la solitude. Il y a des temps dans notre vie où personne ne peut nous aider, sauf Dieu et même à ce moment-là, Dieu lui-même semble nous laisser seuls.

     

    Nous devons accepter de vivre notre solitude, et ne pas chercher constamment à lui échapper en fuyant et en nous fuyant.

     

    S’abandonner est l’essence du pardon véritable. Plus nous gardons nos ressentiments, nos haines, plus nous demeurons négatifs, et plus nous nous faisons mal, plus nous faisons mal aux autres. Pour aimer, nous devons nous débarrasser de notre esprit critique, du goût et de l'habitude de juger, d'analyser, de critiquer les personnes ou les groupes. La haine, la rancœur, l'agressivité refoulée rongent notre cœur.  Les haines, les jalousies, les blessures, les abus, les remords sont autant de chaînes qui entravent la paix intérieure. Elles nous retiennent dans le passé. Elles nous rongent intérieurement, un peu comme un excédent d’acide gastrique.

     

    La peur de sa faiblesse est au cœur du problème de l'individu arrivant au milieu de sa vie. Il doit s'affronter lui-même, faire face à sa solitude, mais trop souvent, il veut cacher sa faiblesse sous une apparence de force.

     

    « II veut cacher sa faiblesse, son insécurité, sa peur de la solitude, son impuissance, son incapacité de s'affirmer, son angoisse. Pour ce faire, il se crée une apparence de force. Mais plus ses efforts vers la sécurité s'orientent vers la domination, plus son orgueil s'attache à la puissance, et plus il se méprise profondément. Non seulement il ressent la faiblesse comme danger, mais il la réprouve en lui-même comme en autrui.

     

    La jalousie nous fais nous replier sur nous-mêmes et nous sépare des autres : parfois, cela apparaît très tôt dans la vie. Tout comme dans notre enfance nous pouvons démontrer de l’affection, de même nous pouvons commencer à être jaloux parce que nous ne nous sentons pas aimés pour nous-mêmes.

     

    La jalousie vient souvent d’un manque de confiance en nos propres dons. Les dons de l’autre au lieu de nous réjouir nous blessent.

     

    Lorsque nous sommes déprimés, nous avons besoin de quelqu'un qui nous écoute sans nous juger. C'est souvent une démarche très importante et indispensable à la guérison. Lors d'une dépression, nous éprouvons le besoin de faire part de nos sentiments de façon ouverte et honnête. Nous ne voulons pas être jugés et rejetés, mais seulement écoutés.

     

    Nous savoir acceptés par quelqu'un en qui nous avons confiance peut souvent dissiper des sentiments d'anxiété et de dépression. Cependant, nous avons besoin de quelqu’un qui non seulement nous écoutera, mais aussi réagira avec amour, bonté et compréhension.

     

    La dépression est souvent une occasion de faire la découverte de soi et d’entrer dans l’humilité véritable. Elle peut nous aider à devenir humble parce que la vérité c’est d’accepter ses limites. La vérité, c’est  d’être ce que nous sommes et devenir ce que nous devons être. L’homme qui accepte ses torts, qui accepte la réalité, qui prend le risque de la vérité et de ce fait, expérimente sa petitesse obtient une chance de devenir lui-même.

     

    « Le fait de s’accepter soi-même est la racine de tout. Il me faut consentir à être qui je suis. Consentir à avoir les qualités que j’ai. Consentir à vivre à l’intérieur des limites auxquelles je me heurte. Cette acceptation nette, courageuse, est le fondement de l’existence entière. » (Romano Guardini)

     

    Une personne qui ne s'aime pas est souvent une personne qui a peur. Elle est souvent agressive et colérique parce qu'elle a peur d'aimer et d'être aimée. N'oublions pas qu'une des causes les plus fréquentes de l'agressivité ou de la colère est la peur, surtout la peur d'être rejeté. Une personne qui ne s'aime pas et qui ne se sent pas aimée est également possessive, arrogante, voire même dépendante.

     

    Si celui qui a été charitable garde en lui une exigence vis-à-vis de celui qu’il a un jour aidé, s’il en attend de la reconnaissance, il prouve qu’il cherchait  à acheter quelqu’un et qu’il n’était donc pas charitable. (Françoise Dolto)

     

    « La personne qui ne s'aime pas et ne parvient pas à vivre avec son "moi réel", va se créer un "faux moi". Elle va vouloir projeter l'image de l'homme ou la femme parfaite, équilibrée, qui a réponse à tout, qui peut tout prendre en main, tout entreprendre. Au fil des années, la personne abandonne son "moi réel", pour adopter l'image idéalisée. De toutes ses forces elle cherche à se conformer à cette image et à l'entretenir. »

     

    (Karen Horney,)

     

    Nous avons peur d'aimer. Nous aimons mal. Nous voulons posséder l'autre pour nous seuls. Nous voulons apprendre à l'autre, faire quelque chose pour l'autre, mais pour nous, à notre manière. Et si l'autre se rebiffe, nous le jugeons et nous nous refermons. «Après tout ce que j'ai fait pour lui. C'est un sans-cœur. » Nous vivons tous la tentation perpétuelle de nous artosuffire, de nous retrancher d’une certaine communion avec les autres et Dieu. C'est cela, l'orgueil. Il n'y a rien de pire que l'orgueil de la personne « désintéressée » qui se fend en quatre pour les autres, car les autres se sentent coupables s'ils se détachent d'elle. « Après tout ce que j'ai fait pour toi », dit-elle à l'autre pour lui faire sentir combien elle est coupable de penser s'éloigner de tout le bien qu'elle voudrait encore leur faire.

     

    Le but de la vie humaine, c'est d'apprendre à aimer : à s'aimer, à aimer les autres et à se laisser aimer. Mais il est très rare qu'on sache aimer. Que d'égoïsme sous des apparences d'amour ! Combien de personnes s'intéressent aux autres parce qu'elles ne peuvent se faire face à elles-mêmes ? C'est ce qu'on appelle parfois la générosité ou désintéressement névrotique.

     

    Pour aimer, nous devons nous accepter et pour nous accepter, nous devons comprendre que nous sommes humains comme les autres. L'acceptation de soi est le premier signe d'une charité paisible et bien ordonnée envers soi-même. En partant de là, il est possible d'accepter et éventuellement d'aimer notre prochain. Nous ne pourrons pas pardonner charitablement les fautes d'autrui si nous sommes incapables de tolérer les nôtres. Au contraire, dès que nous avons accepté les nôtres, nous pouvons plus facilement tolérer toutes les imperfections du prochain. Nous ne porterons pas de fruits spirituels tant que nous ne nous accepterons pas nous-mêmes.

     

    Quand nous commençons vraiment à nous aimer et à valoriser notre état malgré notre laideur et nos faiblesses, alors nous sommes libres d'aimer d'autres  personnes et de les traiter avec un souci aimant. Une fois que nous possédons une véritable considération pour nous-mêmes, nous ne demeurons plus sur la défensive pour détourner constamment l'attention sur les défauts des autres, Nous ne protégeons plus notre ego derrière un bouclier de critiques et d'agressivité. Nous ne nous inquiétons pas de ce que les autres peuvent dire de nous puisque nous savons qui nous sommes et que nous faisons de notre mieux. Ce que les autres disent n'ajoutera ni n'enlèvera rien à ce que nous sommes. Les critiques des autres ne nous blesseront pas parce que nous saurons qu'elles ont dépassé la pensée de leurs auteurs. 'Nous commençons à nous oublier et à nous tourner vers les autres en pensant à eux et à ce qui les touche. Ainsi, nous pouvons leur démontrer un amour véritable. Nous n'avons plus besoin de nous prouver quelque chose. Nous connaissons nos faiblesses et nous pouvons en rire. Nous pouvons alors, sans être paternalistes et dominateurs, aller vers les autres sans peur.

     

    C’est la vie, avec ces joies et ces peines, qui nous révèle à nous-mêmes et nous fait connaître nos limites et nos possibilités.

     

    La belle histoire du cheval de peluche

     

    Un jour, le petit lapin demandait au cheval de peluche, qui tramait dans le coffre à jouets depuis bien longtemps : « Qu'est-ce qu'être vrai ? Et cela fait-il mal ? »

     

    «• Quelquefois, répondit le cheval de peluche qui disait toujours la vérité, mais quand on est vrai, cela n'a pas d'importance d'avoir mal. »

     

    «Est-ce que cela arrive tout d'un coup, comme lorsqu’'on remonte notre ressort, ou petit à petit», demanda le lapin.

     

    «Cela n'arrive jamais tout d'un coup, dit le cheval de peluche, on le devient peu à peu. Cela prend beaucoup de temps. C'est pourquoi cela arrive rarement à ceux qui se cassent facilement, ou qu'on doit ranger soigneusement. En général, quand on est devenu vrai, on a perdu presque tous ses poils, on a les yeux qui pendent, on a des 

     

    faiblesses aux articulations et on est bien usé. Mais tout cela n'a aucune importance; parce qu'une fois qu'on est vrai, on ne peut plus être laid, sauf aux yeux de ceux qui ne comprennent pas encore. »


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  • EXTRAIT DU LIVRE « MON TESTAMENT SPIRITUEL » DE SŒUR EMMANUELLE 

      

     Il nous appartient de préserver le monde dans lequel Dieu nous a placés. Nous avons la responsabilité de notre environnement terrestre et de notre santé. L'intelligence prodigieuse de l'être humain travaille à améliorer sans cesse les conditions matérielles de la vie. Au lieu de fuir nos devoirs humains au nom de la promesse du royaume, sachons, nous impliquer afin de promouvoir la justice. Les actes bons et justes que nous posons représentent le Christ vivant en nous. Ils sont annonciateurs de la résurrection avec Lui dans la gloire. 

      

    La prière est la forme de communication sans doute la plus intense avec les êtres chers disparus. La prière nous révèle que nous ne sommes pas séparés. 

     

    Dans toute chose humaine, dans toute détresse, si abyssale soit-elle, il ne faut jamais oublier qu'il y a toujours un côté positif. Si celui ou celle qui souffre dans sa chair pouvait communier tous les jours à la souffrance du Christ, il comprendrait que, dans l'épreuve terrible qu'il subit, il y a une grâce cachée. Qui sait ? Peut-être que ces personnes plus accablées que la moyenne pourraient écrire des livres extraordinaires, dans la mesure où elles ont conservé leur lucidité et un moyen de communiquer. Elles deviendraient ainsi une lumière et une espérance pour des millions d'êtres humains.

     

     

     

    Nous sommes fait pour tomber par terre et, toujours, dans la lutte nous grandir puis finir par nous relever.

     

     

    Si Dieu permet la guerre, la violence et la mort, c'est qu'il a voulu donner à l’homme le cadeau le plus merveilleux, la liberté. Dieu a préféré que nous ne soyons pas des robots appliqués à faire le bien. Il n'y a aucune valeur à agir ainsi, l’essentiel  est de marcher dans le chemin direct qui est celui de Dieu.

     

    Le cœur humain est un lac jonché de feuilles. On ne connaît de son cœur qu’une poignée de feuilles mortes déposées en surface, en ignorant qu’au fond du lac gisent en profusion les richesses d’une vie cachée !  Une vie insoupçonnable, si l’on s’arrête aux apparences. (Henri Bergson)

     

    La vérité est dans le cœur, l’homme  de bonne volonté est celui qui sait aimer.

     

    On transforme sa douleur lorsque, au lieu de rester enfermé dans sa souffrance, on arrive à en sortir pour pénétrer dans la souffrance des autres.

     

    Dans la religion chrétienne, on ne dit pas que Dieu supprime la souffrance. 

     

    La souffrance fait partie de la vie. Elle vient parfois du manque d'amour. Si tous les hommes s'aimaient, la terre serait un paradis. Dans la mesure où l'on s'aime, la vie est un chant de joie. Si l'on se hait, la vie est un enfer,

     

    La meilleure manière d’enrichir l’autre est de l’aider à découvrir ses trésors cachés qu’il ignore.  Nous sommes riches de richesses inouïes, Le drame est que bien souvent notre vie passe sans que nous en devenions conscients.

     

    Je n’avais  pas de richesses matérielles  à distribuer autour de moi, car je n'en  possède pas. Mais j'ai tenté de rendre les autres! Riches d'une richesse inestimable, la richesse de leur propre humanité.

     

    Ainsi avons-nous grandi ensemble en humanité, car en les enrichissant, ils m'ont en retour enrichie. Nous   avons   partagé   l'essentiel   pris dans le meilleur de nous-mêmes.

     

    La paix est l’éclat du cœur qui réussit à apaiser les vieilles haines, à pardonner dans la joie de se rendre accueillant à autrui. Dans l’accomplissement de la paix, l’anxiété du lendemain s’évanouit. On vogue sur la paix, comme sur une mer calmée par la tempête.

     

    Notre drame humain, c’est que nous ne voyons pas ce qui est présent sous nos yeux. Et nous allons chercher bien loin, sans le trouver, ce qui est à portée de nos regards, à portée de nos mains. Ce qui est proche reste invisible- parce qu’il est proche.

     

    « Fends le cœur de l’homme, tu y trouveras un soleil. » (Shabistari)

     

    Dieu ne peut supprimer nos souffrances, mais il nous aide à marcher. Cela se passe dans les profondeurs qui sont hors du sensible.

     

    Le dénuement matériel permet parfois de creuser les richesses incroyables du cœur. Un cœur de pauvre peut être si riche qu’il débordera d’une richesse spirituelle de valeur incomparable.

     

    On l'oublie trop souvent — on peut donner non seulement ce que l'on a, mais aussi ce que l'on est.

     

    Quand je suis arrivée au bidonville, je n'avais rien à donner. J'étais sans le sou. Les médias ne me connaissaient pas et ne s'intéressaient pas à moi. Je n'avais pas d'argent à distribuer. Je n'étais ni médecin, ni infirmière. Je parlais mal l'arabe et j'avais déjà soixante-deux ans.

     

    J'ai appris moi aussi la richesse de la pauvreté.

     

    J'ai compris que, faute de pouvoir donner ce que j’avais, je pouvais donner ce que j'étais. Donner le meilleur de moi-même tel qu'il s'exprimait dans la prière, dans la relation à Dieu.

     

    Il y a une profondeur incroyable dans un tel don de soi.

    Quand on croit qu'on n'a rien à donner, on se trompe,

    On peut encore donner ce que l'on est.

     

     

     

    La joie rend léger.

    La joie donne envie de danser.

    Quand on a trop de soucis dans le cœur, le cœur est lourd.

     

    On doit en passer aussi par là. C'est évident. Mais il faut savoir se détacher de ce qui est trop pesant et qui nous entraîne vers le désespoir.

     

    Je veux toujours semer de la joie autour de moi, offrir à l'autre ce qui ne meurt pas, l'aider à s'épanouir dans le laps de temps si court de nos vies.

    Tout passe et le plaisir ne dure pas.


     

    L’humanité avance en passant par des cataclysmes épouvantables. Pourtant, à mon sens, le bien dépasse le mal. Notre compréhension de ces évènements est déformée, comme je l’ai souvent dénoncé, par la présentation de l’actualité dans les médias. La presse montre le mal. Comme ont coutume de le dire les journalistes, le public ne s’intéresse qu’aux trains qui déraillent, pas à ceux qui arrivent à l’heure.

     

    J’ai vu la guerre. J’ai vu la famine. Partout, dans ces circonstances tragiques, j’ai vu aussi des hommes et des femmes extraordinaires qui donnaient leur vie.

     

    Ce n'était pas une question de religion. Cet héroïsme venait directement du cœur. Non, le monde n'est pas méchant. Il y a du bon et il y a du mauvais. Certains laissent se développer davantage l'amour et le partage. D'autres pensent d'abord à eux, et à eux seuls. Pour réussir à tout prix, ils n'hésitent pas à écraser les autres, à mentir, voler ou trahir. C'est le monde de la corruption.


     

    Je vois la lumière dans le monde. Plutôt que de me lamenter parce que tout va mal et de m’en affliger, je prends le parti de m’arrêter sur cette lumière. Je la regarde quand elle illumine le visage des gens et leur cœur.

     

    Trop de personnes sont plongés dans la détresse et ne lèvent par les yeux vers la lumière.


     

    La souffrance  une arme terrible, à double tranchant. Elle   peut   nous   sanctifier   mais également nous rendre plus durs, mauvais et méchants. Celui qui a trop souffert   fait souvent souffrir les autres. Lorsque la souffrance est assumée avec le Christ, elle se transforme.

     

    Le   regard   sur  la  croix  ouvre  notre cœur, nous permet de mieux comprendre souffrance autour de nous.


     

    Dans certains cas, la souffrance nous plus rend plus humains.

    Mais la souffrance risque aussi de nous déshumaniser.

    Elle révolte celui qui ne comprend pas pourquoi il souffre. Alors il se détache de la source de vie, il se recroqueville sur lui-même et sa vie devient une source de douleur. Il est prisonnier de sa souffrance.


     

    Quand on ferme son cœur à l’autre, on entre dans l’obscurité. On détruit en soi la paix profonde, cette paix qui est le signe le plus fort de la présence de l’esprit de bonté en nous. Dès que l’on se fâche avec quelqu’un, la paix disparaît dans le cœur.

     

     

    La source du vrai bonheur est proche, dans notre cœur.

    Pourquoi chercher au loin ce qui nous appartient déjà ?

    Pourquoi vouloir acquérir ce qui noua a été donné à profusion ?

    Il faut avoir vécu et être passé par la souffrance pour comprendre cela et revenir à la simplicité de l'essentiel.


     

    La prière donne de la force, elle crée une relation directe, silencieusement qui, jour après jour, allie la joie à la force. Parce que, aider l’autre, courir vers l’autre, sourire à l’autre, sont une source de joie extraordinaire.

     

    Le cœur humain se comble seulement dans une relation très simple, très fraternelle et très vraie. Dans un bidonville, on ne porte pas de masque. On ne cache pas ses sentiments. Les  relations  sont naturelles,   franches, fraternelles   et   foncièrement   solidaires. On ne survit d'ailleurs que grâce à la solidarité. Si un soir on manque d'eau, on va chez la voisine qui offrira le reste de sa cruche.

     

     

    Si des parents meurent, les voisins prennent les enfants à charge. La nature fait que l'homme est le frère de l'homme. Quand on laisse tomber le superficiel que parfois la civilisation développe excessivement, on arrive dans les profondeurs les plus secrètes et on découvre une fraternité très simple. On ne s'embarrasse pas de grands discours mais on vit la fraternité.

     

     


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    EXTRAIT DE : « VIVRE AVEC SOI »

    DE JACQUES SALOME

     

     

    Dynamiques psychologiques

     

     

    Les blessures de l’enfance laissent des cicatrices profondes qui, je le crois, ne guérissent jamais. Tout au plus peuvent-elles se refermer, vivre à minima, se faire oublier. Mais un événement banal, une parole légère, une association d’idées incongrue, une rencontre inopinée peuvent venir les réveiller, les réactualiser, les dynamiser. Alors elles remontent à la surface et explosent, telle une bombe à retardement.

     

    La plupart de nos échanges s'organisent autour de cinq grandes dynamiques relationnelles que nous-mêmes ou l'autre mettons en place. Elles sont pour la plupart tenaces, efficientes, et qu'elles soient hypertrophiées ou hypotrophiées (chez nous ou chez l'autre), elles sont quasi indestructibles 

      

    La dynamique de l'éponge 

    La personne qui fait l'éponge absorbe tout, non seulement les malheurs, les catastrophes, les épidémies, les souffrances individuelles et collectives, mais aussi les petits et grands bonheurs et tous les plaisirs qui passent à sa portée, cela dans la plus grande des confusions : c'est pour elle ! Tout ce qui arrive de par le monde, proche ou lointain... c'est toujours pour elle ! Tout se passe comme si, dans une installation de plomberie, on mélangeait les conduites d'eau : l'eau potable avec l'eau de vidange, si bien qu'au robinet, plus rien n'est bon ! Pour une éponge, quelles que soient les expériences vécues, le monde est souvent grisâtre ou a irrémédiablement mauvais goût ! 

      

    La dynamique du filtre 

      

    Celui qui la pratique retient surtout le mauvais et laisse passer le bon. Vivre avec un « filtre » est décourageant et éprouvant, mais surtout épuisant. Cela donne le sentiment d'être vraiment nul dans tous les domaines. Quoi que vous proposiez, offriez ou partagiez, le filtre ne retient que le  négatif, ce qui ne va pas, car c'est sa spécialité : garder essentiellement tout ce qui ne passe pas au lieu de retenir ce qui passe bien. Fuyez avant que le désespoir ne vous dévitalise ! 

      

      

      

    La dynamique de l'entonnoir 

      

    Simple comme un entonnoir, la personne ne garde rien. Incapable de retenir, elle laisse tout s'échapper : le bon et le pas bon, le possible et l'impossible. Elle traverse la vie en état de manque permanent, avec le sentiment de n'avoir rien reçu, totalement anesthésiée, les sens usés par tant de choses qui n'ont laissé aucune trace en elle. Elle n'a rien perçu, rien donné, gaspillant son existence sans même le savoir, éliminant aveuglément tous les cadeaux de la vie. L'entonnoir, ce n'est pas vous bien sûr... c'est l'autre ! 

      

    La dynamique de la passoire 

      

    Celui qui connaît cette dynamique sait garder le bon et laisser passer le mauvais. Il trouve son compte à capter les miracles de la vie, les rires et les douceurs, le positif et les possibles de l'existence. Il ne s'encombre pas de déchets, laisse la pollution à l'extérieur de la relation. Il relativise, dédramatise et accepte beaucoup de la vie avec une grande ouverture. Il est bon de vivre avec une passoire qui ne retient que le meilleur de nous et des autres. 

      

      

    La dynamique de l'alambic 

      

    Elle est la plus rare et la plus recherchée. Celui qui la connaît sait transformer, recueillir le bon et le merveilleux dans tout ce qu'il rencontre. De tout ce qu'il vit, il retire l'essentiel. Il peut ainsi offrir le meilleur. Les alambics sont précieux, si vous en rencontrez un, gardez-le au plus près de vous. 

      

      

      

    Quand tu échanges un œuf contre un œuf tu as toujours un œuf. 

    Quand tu échanges une idée contre une autre idée tu as deux idées. 

    Quand tu échanges de l’énergie avec une autre énergie, tu crées de l’amour 

      

    L’important n’est pas dans la vérité ou la beauté de la réponse, 

    Mais dans le chemin que la réponse fait en l’autre. 

     

    C’est souvent avec des mots-poignards que nous blessons ou assassinons autrui, et avec des pensées-poisons que nous polluons notre présent. En étant plus vigilants par rapport aux mots que nous utilisons et plus attentifs à ceux que nous pensons, nous pouvons en faire des amis plus fiables.

     

    Il y a des mots pour l’état de grâce, et des mots qui rendent beau.

    Il y a des êtres qui savent écouter les soupirs du silence et nous permettre de les entendre.

    Il y a ceux qui savent regarder un paysage et l’embellir de leur regard.

    Il y a encore et toujours des instants d’amour propre à embellir la vie.  

     

    Vivre au présent est un vrai cadeau à se faire : être vraiment là, entier, ouvert au moment qui surgit, au temps qui passe, à la relation dans laquelle on est engagé – quel plaisir !     

     

    Revenir sur le temps qui fuit ou se dérobe, n’est pas possible, ni souhaitable. Et anticiper le temps futur est hasardeux, car il est difficile de faire des prophéties, surtout si elles concernent notre propre avenir ! Le mieux, le bon, c’est encore de vivre et de jouir de chaque parcelle de ma vie. C’est bercer mon désir, lui laisser la liberté de prendre des chemins inattendus, ahurissants parfois, alanguis ou fougueux, surprenants et stimulants.   

     

    Il y a un soleil en chacun de nous, ce soleil ne peut être séparé ni de notre ciel intérieur, ni de notre terre profonde, de l’humus d’où nous sommes issus.

     

    Dire non n’est pas nécessairement le signe de désaccord ou d’un conflit, c’est la manifestation d’une différence, d’une prise de position personnelle, c’est l’ouverture à la possibilité d’une confrontation. C’est l’expression de notre unicité, de notre singularité et surtout le témoignage que nous éprouvons le besoin de respecter ce que nous ressentons, nos idées et nos choix de vie.              

     

    Dire non est une marque de respect envers nous-même, quand ce non correspond à ce que nous ressentons réellement. Une relation vivante et saine est une relation dans laquelle existe justement la liberté de pouvoir dire non à l’autre sans déclancher chez lui un drame ou un malaise. Oser dire non à l’autre, c’est parfois dire ou à un peu plus de soi-même.

     

    Oser demander, oser proposer, oser inviter ou faire les premiers pas vers quelqu’un sans anticiper le refus, la gêne ou le manque que nous projetons sur lui, c’est aussi une façon de respecter l’autre en arrêtant de penser à sa place et d’imaginer que nous allons le gêner ou le contraindre. C’est surtout arrêter de l’infantiliser en pensant à sa place !

     

                                                                                   

    J’ai du pouvoir quand j’influence l’autre par la contrainte, quelle que soit la nature de cette contrainte. J’ai de l’autorité quand je peux l’aider à devenir lui-même.

     

    Rire ce n’est pas une question j’habitude, c’est un plaisir,un plaisir vital. Rire est en relation directe avec le bien-être, le plaisir d’être vivant, le fait de se sentir bien dans sa peau et avec autrui. C’est une façon de dire «  J’occupe le présent, je ne suis pas soucieux de l’avenir, ni persécuté par mon passé. » Rire est lié à la capacité de saisir la dimension joyeuse, étonnante ou surprenante de la vie dans une situation particulière.

     

    Celui qui rit s’abandonne, s’ouvre. Il invite en quelque sorte l’autre à partager son plaisir et sa joie. On ne peut commander son rire, mais au moins peut-on le féconder par un sourire et le partager avec ceux qui se réjouiront ne nous voire rire.      

     

    Recevoir, c’est abandonner ses défenses, c’est s’ouvrir, c’est accepter l’altérité, la différence.

     

    Nous n’acceptons pas toujours facilement ce qui vient d’autrui, mais nous pouvons au moins lui confirmer que ce qu’il nous a donné est bien arrivé jusqu'à nous.

     

    Recevoir est le miroir du don. Il lui permet de prendre toute sa place, et de s’offrir sans réticence.

     

     Pour aimer, encore faut-il accepter de nous aimer nous même, et pour cela avoir été élevé sur la base de relations de qualité s’appuyant sur nos ressources, confirmant notre valeur, renforçant notre confiance en nous, et balisant nos limites !  

     

    Aimer l’autre et aimer être ce que l’on est en aimant l’aimé(e) deux conditions qui ne sont pas toujours remplies.

     

    Quand l’amour est utilisé comme une défense contre l’angoisse d’être seul ou comme réponse urgente au besoin d’être aimé, je crois qu’il n’est pas réellement aimé. Nous n’avons pas à proposer à l’autre d’être un compagnon de solitude, mais un partenaire pour une vie d’échanges, de partages et de découvertes mutuelles.

    La pire des solitudes, faut-il le redire, n’est pas d’être seul : c’est de s’ennuyer en sa propre compagnie, d’imposer parfois cet ennui à tout son entourage et de stériliser ainsi l’amour qui ne saurait resister à ce traitement. 

     

    L’amour ne doit pas être utilisé comme un remède à la solitude, mais comme un soleil propre à faire éclore en chacun le meilleur de lui-même.

     

    Accepter la différence, c’est s’ouvrir à la confrontation et enrichir le partage. Le besoin d’avoir raison traduit la tendance de certains à entretenir et à développer des rapports dominants, dominés à leur profit.

     

    Si je permets que s’accumulent des ressentiments, des reproches, des accusations dans une relation intime, j’engrange des toxines redoutables, dangereuse tant pour la relation que pour moi-même.

     

    Nourrir, alimenter la bonne image de soi peut devenir une activité à plein temps qui entretient de nombreux malentendus et nous coupe à la fois de notre être profond et de la réalité dans laquelle nous vivons.   

     

    La confiance que l’on s’accorde à soi-même est plus fiable et plus durable que celle qui nous est offerte.

     

    L’intimité est à la fois un espace et un temps dont chacun a besoin, essentiellement pour pouvoir se rencontrer, pour pouvoir échanger avec lui-même. Un temps et un espace permettant à chacun de prendre soin de lui, de sa propre intimité.

     

     

     

    Chacun d’entre nous à droit à un jardin secret, constitué par son imaginaire et par tout ce qui gravite autour de ses rêves, de ses attentes, de ses désirs personnels, mais aussi à une attitude de respect de la part de l’autre. Nous nous attendons implicitement à ce que l’autre sente qu’il ne doit pas intervenir, poser de questions ou faire irruption quand nous sommes en dialogue avec nous-mêmes ou engagé avec quelqu’un d’autre..

     

    Nous pouvons sentir, au cour d’une rencontre, que certaines personnes ont un quotient relationnel élevé, qui leur permet de s’ouvrir, alors que d’autres ont un quotient relationnel plus faible, qui les inhibe, les place immédiatement sur la défensive.

     

     

    « La vie n’est ni mauvaise ni difficile. Elle est belle et sereine, c’est nous qui la maltraitons. Alors ose ta vie, toi seul la vivras »

     

    Une des erreurs consiste à confondre plaisir et joie, le sentiment du bonheur ne résulte pas d’une accumulation de plaisirs, mais de la capacité à vivre dans la joie les moments les plus anodins de la vie. La joie n’est pas seulement un élan, elle est jaillissement interne d’énergie qui dynamise la personne et son entourage. La joie participe d’un accord de tous les sens avec l’instant. Le plaisir et une sensation qui peut être forte et bonne mais qui reste limitée à une action donnée. Le plaisir s’épuise au moment même où il est vécu, alors que la joie s’amplifie et se diffuse au fil de multiples accords qui renaissent et laissent des traces plus durables.

     

    Être heureux ne dépend pas seulement de l’irruption d’un évènement gratifiant ou bienveillant dans notre vie, mais surtout de notre capacité à accueillir, à protéger et à amplifier cet événement sans le parasiter par des pensées toxiques.

     

    La qualité d’une écoute permet même d’entendre ses propres silences.

     

    L’écriture est semblable à un chemin ouvert sur la quête de soi-même et de son propre mystère. Un chemin qui nous fait voyager à l’intérieur

    de nous, pour aller à la rencontre de quelques-uns de nos possibles.

     

    « Ecrire pour aller mieux, pour donner une forme à son imaginaire, pour se relier au regard et à l’écoute de l’autre, se ressourcer et grandir. »

     

    « Il n’y a rien de plus important en amour que d’accepter la fragilité de l’autre : c’est ce que j’appelle la douceur. Et rien de plus important dans la sagesse, que d’accepter sa propre fragilité, c’est ce qu’on appelle : l’humilité. »

    (André Compte-Sponville)

     

    Soyez les poètes de votre vie. Osez chaque jour mettre du bleu à votre regard, de l’orange au bout de vos doigts, un sourire dans votre écoute et surtout, surtout, de la tendresse dans chacun de vos gestes.

     

           

     

     

     

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    Vivre à quoi ça sert ?  de Soeur Emmanuelle

    Extrait du livre : « Vivre à quoi ça sert ? » De Sœur Emmanuelle      

     
     
    Loin d'entrer dans un chemin de pensée, nous sommes aujourd'hui fascinés par la raison, au point de ne pouvoir nous libérer de la ratiocination qui n'ouvre aucun horizon. Tout est sujet à discussions sans fin, tout est sans cesse remis en question, toutes les valeurs. Comme l'arbre cache la forêt, des détails, des broutilles, des événements singuliers sont tellement mis en relief que le reste de l'univers n'apparaît plus, ni aucune vision d'ensemble qui donne à chaque chose sa place dans un tout unifié. Nous sommes ballottés d'une question à l'autre.
     
     
    Nous ne nous contentons pas de la vie que nous avons en nous et en notre propre être : nous voulons vivre dans l'idée des autres d'une vie imaginaire et nous nous efforçons pour cela de paraître. Nous travaillons incessamment à embellir et conserver notre être imaginaire et négligeons le véritable (Pascal)
     
    L’homme cherche un complément d’être devant l’expérience du vide, de ce vide pourtant irréductible. Comment le combler ? La solution immédiate qui se présente est une recherche éperdue hors de soi.
    Les Sollicitations extérieures sont aujourd’hui légion. Au cœur de nos appartements : radio, télévision, ordinateur. Dans le garage : véhicules prêts à nous emporter. Dans la ville : rues brillamment éclairées jour et nuit, vitrines et affiches publicitaires alléchantes, offres dites gratuites de voyages ou d'équipements merveilleux que l'on passe sa vie à rembourser. Tout est appât dévorateur de nos forces physiques, financières, psychiques.
    Or, c’est précisément dans le seul lieu de l’intériorité, dans la contemplation d’étoiles qui ne sont pas filantes que se construit la personnalité.
     
    Cette tentative de combler le vide intérieur par la vanité de l’extérieur, elle est en nous tous. Nous n’en sortirons jamais complètement ici-bas. Mon tempérament de jouisseuse m’a apporté, ô combiens à comprendre tous ceux qui, reconnaissant leur faiblesse, ne sont pas arrivés à la surmonter : avoir profondément senti sa propre misère amène à compatir à celle des autres.
     
     
    Dieu n’est pas le produit des fabrications humaines. Il ne se dévoile pas au terme des investigations de l’homme, comme un astre étincelant au bout d’un télescope ou une découverte scientifique au bout d’un processus expérimental.
     
    Dieu est absent de ce monde qui tourne mal, de ce monde violent et injuste. Et pourtant, il y a bien une présence de Dieu dans le monde, mais ce n’est pas sous le mode de l’intervention. Cette présence est au cœur de l’homme, de sa conscience et de sa volonté, de son inconscient et de son âme, pour le porter vers le bien, qu’il le sache ou non. Dieu a confié le monde à la responsabilité de l’homme, créé à son image et à sa ressemblance. Aussi Dieu n’agit dans le monde que dans et par l’homme. Pour autant, nous ne sommes pas des robots. Nous sommes libres, ou plutôt nous possédons des germes de liberté. Que Dieu soit un Dieu caché est la condition même de notre liberté : si un Dieu s’imposait à nous, qu’en serait-il de notre libre arbitre ? Il n’y aurait même plus besoin de croire, puisque Dieu serait évident. La foi et un acte libre.
     
    C’est le cœur qui sent Dieu et non la raison. Voilà ce que c’est que la foi : Dieu sensible au cœur, non à la raison.
     
    Le cœur est le centre de l’être humain, l’union de la chair et de la raison, de la sensibilité et de la volonté. C’est le moteur de l’agir, tout ce qui fait la personne humaine au plus intime, un être unique tissé d’une entrelace complexe
     
     
    L'amour est mystère : il n'est ni ici ni là. Il est mystère parce qu'il est «mouvement». Et il est mouvement parce qu'il est relation. La relation, cela ne se laisse pas saisir, ni maîtriser ni posséder. La relation, elle ne tient ni à toi ni à moi, mais au mystère entre nous. Elle est la réciprocité du mouvement de chacun de soi vers l'autre.
     
    Aimer, c'est apprendre à écouter la différence de l'autre. L'amour est une écoute qui retentit en soi. Alors s'ouvre la réception du don de l'autre, de sa manière autre d'aimer. Nous serons toujours différents, mais quand tu sais écouter l'autre différent de toi, tu fais entrer en toi une vision qui n'est pas tienne. L'autre, tu ne le changes pas, mais ta vision, oui, tu peux la changer. Qu'est-ce que l'autre sent, attend, et que je eux lui donner? L'amour, c'est ce complément d'être que je donne, mais tel que l'autre le désire, et non pas tel que je l'imagine. L’amour, c'est ce complément d'être que, réciproquement, l'autre me donne, mais à sa façon. Ceux qui s'aiment sont dans le mystère d'une relation vécue différemment, dans la différence.
     
    Dans la mesure où, en effet, je reste collée à mon nombril, l'autre se pose devant moi comme un étranger, un métèque, un rastaquouère. Son identité différente devient un danger. Il s'agit alors de l'éloigner, de l'éliminer, même. S'il est plusieurs façons de tuer l'autre,  toutes se résument à nier son identité. En revanche, dans la mesure où je suis capable de reconnaître que ma vie prend sa valeur de la relation avec l'autre différent, mon être rabougri, ratatiné, prend une soudaine envergure.
     
    Le domaine de la science et de la religion, sont rigoureusement séparés et ne peuvent empiéter l’un sur l’autre. La religion n’a pas à juger ou condamner la science, et la science n’a pas à juger ou condamner la religion.
     
    Seul l’amour permet, avec notre grandeur et notre misère, de demeurer dans la joie.
     
    Le champ de l'amour, s'il est infini, dépend de chaque personne, de sa capacité d'ouverture, de ses décisions. Chacun a une vocation d'amour particulière. L'amour n'est pas uniforme, chacun l'incarne à sa manière, dans les conditions déterminées de sa vie personnelle. Ainsi, la vie n'est pas un sens unique, général et valable pour tout le monde. Il n'y a pas de recette. L'amour est un pari personnel. L'amour est multiforme. L'amour est le fruit véritable de notre liberté.
     
    Toutes nos misères ne sont rien au regard de la valeur authentique de nos existences : le mystère de l’amour.

    Vivre à quoi ça sert ?  de Soeur Emmanuelle


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    CONFESSION D’UNE RELIGIEUSE DE SŒUR EMMANUELLE

     

    J’ai d’abord approfondi la vérité de cette parole : « Dieu a besoin des hommes » pour réparer ce que font d’autres hommes. Sur cette terre où nous avons été créés libres, les uns détruisent, artisans de mort, les autres rebâtissent, artisans de vie. Fort est qui abat, plus fort est qui relève. J’ai rencontré des êtres, qui rendent vigueur corps et esprit à des milliers d’enfants, font repousser la chair des squelettes, offrent a sérénité à ceux qui marchaient vers la mort, extraient de l’abîme des adolescents en voie de débauche. 

     

    Voici le témoignage de Moustapha assis dans sa chaise roulante.

     

    « L'an dernier, le Liban était particulièrement à feu sang, le parcourir était aller vers une mort quasi certaine. Il fallait faire quelque chose. J'ai décidé d'organiser une  marche de la paix avec des amis, infirmes de guerre comme moi : "Traversons le pays, sans armes, musulmans et chrétiens  confondus ; si nous sommes tous handicapés, qui aura le cœur de nous tuer ?" Nous sommes partis, unelongue colonne d'une cinquantaine de sourds, muets, aveugles, paralytiques, les uns poussant les autres. Nous portions des banderoles : Salam ! Shalom ! Peace ! Paix ! A travers les villes et les villages, nous scandions : "chrétiens et musulmans, tous frères !" Contrairement à ce qu'on m'avait dit, personne ne nous a attaqués, les miliciens de tous bords abaissaient leurs mitraillettes, les gens criaient dans un délire de joie : Salam ! Shalom ! On nous jetait du riz, comme à des noces. Nous avons senti battre le vrai cœur du Liban ! » Mgr Haddad approuve de toutes ses forces : « Ah ! Si on pouvait comprendre l'âme libanaise, non pas fanatique mais fraternelle ! » 

     Le drame libanais est un de ceux qui m'a le plus forcé à réfléchir sur la destinée humaine. Quel mystère que l’agonie d'un peuple, quel mystère que la résurrection d'un peuple ! Je l'affirme pour l'avoir vu : le Liban ne peut pas mourir. Cette nation possède des hommes et des femmes d'une force indomptable. Jetés à terre, ils sont prêts à rebondir. Avoir senti vibrer leur âme, au cœur même de leur tragédie, fait comprendre que « l'homme passe l'homme »  Il est des heures où la bestialité paraît l'emporter, lorsque « la sale politique » transforme des humains en fauves hurlant la mort.

     

    C’est par la rencontre de l’autre que l’on s’enrichit. C’est ainsi qu’en profondeur on peut voir se transformer son cœur, se convertir son jugement et créer un nouvel art de vivre et de penser.

     

    Le vrai, le beau, le bien ne sont pas faciles à discerner aujourd’hui sur notre terre. Les médias nous accablent de flashes sur un monde presque exclusivement Oppressé par la corruption, la bassesse et la violence. Il existe pourtant une autre vision, malheureusement trop cachée. Notre planète demeure habitée par des hommes et des femmes doués d'un singulier pouvoir d'altruisme : ils savent faire germer le bien dans les champs les plus rebelles à la Culture. Ce sont des catalyseurs d'espérance, ceux qui osent dire « il devient beau » devant le dernier des humains.

     

    Que de jeunes viennent se dévouer en volontaires. Les lieux les plus hétéroclites ! Le nombre est incalculable ces filles et garçons qui travaillent bénévolement et que rien  n'arrête. Parfois privés d'eau et d'électricité, je les ai vus coucher au milieu des rats et des ordures, abattre des taudis sous un soleil de feu, construire en dur avec des moyens de fortune, emporter au loin des immondices puantes qu'aucun ouvrier ne voulait remuer, soigner des lépreux aux plaies purulentes que docteurs et infirmières n'approchaient pas. Ils véhiculaient l'espérance et repartaient dans la joie Ils ont amplifié mon action, ils ont été le tremplin qui me' propulsait toujours plus loin et renouvelait ma verdeur comme celle de l'aigle.

     

    J’ai eu la chance et la malchance d’être médiatisée. La chance, oui, de tomber sur quelques gens de cœur travaillant dans les médias : leur interviews ont suscité des milliers et des milliers d’amis qui continuent à sauver des milliers et milliers d’enfants. Mais malchance aussi, car il y a une imposture là-dedans : je suis mise en relief comme si mon action était unique au monde, alors que celle plus humble, plus modeste, de tant de gens est laissé au rancart ! Un seul exemple : qui a parlé de sœur Albertina qui a passé sa vie, en même temps que moi dans une des plus pauvres favelas du Brésil et qui est morte dans l’accablement. Elle n’avait pas eu les moyens de sortir les enfants de la prostitution !

     

    Au Soudan, j'ai côtoyé un foisonnant clergé noir. Il anime et aide à survivre une quantité de chrétiens doués d'un courage peu ordinaire. Certains ont déjà été torturés les autres s'aident mutuellement et prient pour ne pas faiblir dans leur foi menacée. Les évêques luttent de toutes leurs forces   pour maintenir des écoles,   des   centres   médio sociaux. Ils tiennent bon, sont parfois emprisonnés, mais renoncent pas. Qui parle d'eux ? Qui parle de tous ces   acteurs anonymes, en Europe et à travers le monde, « rayonnent d'une foi vivante, agissante ?

     

    L’Église est certes terrestre, constituée de Terriens pétris du limon de la terre. Il est facile de trouver ceux qui, depuis vingt siècles, ont multiplié les erreurs et les fautes... c'est sa misère. Mais elle est habitée par l'amour du Christ. Depuis vingt siècles, il anime des hommes et des femmes qui, malgré leurs faiblesses, se sont consacrés corps et âme au service de leurs frères et sœurs. C'est là sa grandeur.

     

    La valeur d'un homme ne dépend  pas de ses convictions, mais de ses actions. Aussi la foi ne  peut-elle pas être une croyance abstraite qui scandalise par  son immobilisme. Elle nous fait entrer de plain-pied dans le mystère de l'incarnation où la divinité se révèle dans la  chair ; elle est une porte ouverte au mystère de Dieu  reconnu dans la vie des hommes ; elle unit Dieu à l’homme  dans la simplicité d'un même mouvement d'amour.

     

    Le Christ a capté ma fureur de vivre, il l’a projeté vers le bonheur des autres et m’y a fait trouver mon propre épanouissement

     

    Ainsi, en coulant mon regard dans le regard de Dieu sur  l'homme, j'ai approfondi l'homme. Le regard de Dieu est  toujours un regard de respect, de compréhension. Dieu a l'indulgence que montrent, en général, les mères : quoi qu’il  arrive, elles excusent tout de leur enfant et, pour lui sont  prêtes à tout car il est toujours plus ou moins innocent  leurs yeux. Dieu a aussi l'indulgence des père : si leur  enfant fait une chute, ils l'attribuent à sa faiblesse, s’il est  fautif, moins aveuglés que les mères, ils ne mettent cependant pas la faute ou le crime au premier plan, mais plutôt leur lien avec l'enfant bien-aimé. Dieu est l'avocat des causes perdues en apparence, car lui seul connaît le dédale du cœur, les labyrinthes d'une vie. 

     

     


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  • Extrait du livre de Jacques Salomé ;

    Pourquoi est-il si difficile d’être heureux ?

     

    Le bonheur, faut-il le rappeler, c'est également une petite lumière au plus sombre de soi. Petite veilleuse fidèle, patiente et inaltérable, patiente mais qu'il est bon de raviver sans cesse jour après jour, qu'il est bon de tenir à l'abri des vents, de protéger des tempêtes du chagrin ou de la pluie des désespoirs. Une petite lumière qu'il appartient à chacun de préserver de la malveillance, des pensées négatives, des poisons du ressentiment, de l'inattention des habitudes. 

    Le bonheur est une conquête permanente sur la lassitude, les découragements ou les enfermements.

    Le bonheur, une toute petite flamme scintillant en plein jour, courageuse, précieuse, magique et mystérieuse au cœur de chacun.

    Une lumière sertie dans les voiles bleutés de la tendresse en ses murmures tissés de bienveillance et d'acceptation.

     

    Il ne s’agit pas d’être angélique devant le bonheur, mais au contraire suffisamment  lucide et ouvert, pour accepter de le savourer sans retenue, sans culpabilité, sans vouloir le capter ou le garder à jamais « que pour soi »

    Le bonheur n’est pas un état permanent, mais une vibration subtile qui colore, dynamise, embellit un instant et l’agrandit loin très loin, jusqu’aux rêves les plus fous.

     

    Être conscient que, si j'envoie des messages positifs, cela nourrira la vivance de la vie chez l'autre, dynamisera ses énergies, confirmera son amour pour lui-même et son estime de soi. Et que, si j'envoie trop de messages négatifs, je peux blesser la vivance de sa vie, rendre ma relation énergétivore pour lui et ainsi inhiber l'amour et l'estime qu'il pourrait avoir pour lui-même, en suscitant des doutes, de la non-confiance, des blocages.

     

    Les petits bonheurs déposés dans l’imprévisible d’un instant ne se cultivent pas et ne peuvent se mettre en conserve,  car ils sont fragiles et périssable, tout au plus peuvent-ils s’engranger dans les strates secrètes de la confiance que j’ai en la vie.

     

    II sera difficile de se sentir heureux si l'on fait porter la responsabilité de tout ce qui nous arrive sur les autres, car cela signifie que nous sommes dépendants des comportements ou des actes d'autrui. Sachant qu'une relation a au moins deux bouts, le fait de me sentir responsable de mon bout peut m'aider à mieux m'engager, à faire confiance à mes ressources, à moins accuser 'l’autre et/ou les autres et, surtout, à renoncer à la démission ou à la victimisation en m'appuyant sur le principe suivant : « En me reconnaissant partie prenante de tout qui m'arrive, je suis bien dans un positionnement responsable. »

     

    Nous avons trop tendance à accuser les autres, le monde, Dieu, le gouvernement, la société, des incidents de parcours, des malentendus ou des malheurs qui nous arrivent, en faisant ainsi l'économie de notre propre implication, de notre propre mise en cause dans les multiples choix et décisions que nous avons pris en amont d'un événement. C'est en acceptant de me responsabiliser dans mes conduites et leurs effets que je deviens réellement coauteur de toutes mes relations.

     

    La tendresse, c'est en quelque sorte la sève de la vie. Quand dans une relation ne circule pas de tendresse, la vie reste en attente, en retrait, en quelque sorte en jachère. La tendresse n'est pas un sentiment, c'est une qualité de regard, une qualité d'écoute, de contact, de sourire.

    C'est aussi une qualité plus sensible de l'énergie qui va passer entre les êtres. C'est une ouverture pour plus d'abandon, de confiance proposée, reçue, amplifiée et redonnée dans le cycle de l'amour vivant.

     

    Laisser se déposer en nous,

    Laisser germer à l'intérieur de soi

    Les possibles d'un échange.

    Accueillir.

    Arroser.                

    Laisser fleurir.

    Puis accepter de moissonner,

    De vendanger les fruits du partage,

    De l'abandon, du lâcher-prise.

     

    Communiquer  ce n’est pas seulement parler, se dire, c’est se donner les moyens d’être entendu. C’est aussi écouter, apprendre à partager, à échanger à mettre en commun. 

     

    Une relation vivante, une relation heureuse est une relation dans laquelle chacun des interlocuteurs peut demander recevoir, donner et refuser.

     

    il est possible de se confronter sans s'affronter, de se positionner sans avoir besoin de contredire, ni de disqualifier ou de violenter le point de vue de l'autre, de se respecter en ne se laissant plus définir par les attentes, les peurs et les désirs de ceux qui prétendent nous aimer..

     

    La confiance en soi comme l'amour et l'estime de soi se structurent autour d'une image intérieure que nous avons de nous-mêmes, à partir d'un noyau qui, lui, est suffisamment solide et protégé pour résister aux critiques et aux rejets, à un afflux d'intolérance aux vagues de déception et d'amertume, aux violences de tous ceux qui nous entourent.

    La confiance en soi comme l'amour et l'estime de soi s'amplifient quand nous acceptons de demander pour compléter nos connaissances, quand nous cessons de croire que nous ne savons pas, quand nous découvrons que nous savons beaucoup de choses que nous ne voulions pas savoir !

    Quand nous acceptons d'entendre que nous possédons plus de ressources que celles que nous avons déjà mises en œuvre.

    Quand nous misons sur le mouvement, la dynamique de l'interaction entre l'autre et nous. Quand nous acceptons de nous appuyer sur le surgissement de l'inattendu pour agrandir nos propres possibles.

    Quand nous acceptons d'arrêter de nous réfugier sur ce que nous avons appris, de nous appuyer seulement sur nos connaissances et certitudes pour entrer dans la créativité de l'instant.

     

    La confiance en soi comme l'amour et l'estime de sol ne sont donc pas de l'ordre de la volonté, mais de la créativité, une créativité enfin mise au service de sa propre personne.

     

    Nous sommes fondamentalement des êtres de relation, que nous ne pouvons pas exister sans échanges et que les partages qui sous-tendent  toute tentative de communication peuvent  nourrir, vivifier ou maltraiter, dynamiser ou détruire la vivance de notre vie

     

    Dans un échange, nous posons une question, l’autre doit pouvoir être libre de sa réponse. Parce que si nous posons une question et que nous attendons la réponse que nous souhaitons, ce n’est pas une demande, c’est une exigence déguisée. C’est risquer d’enfermer l’autre dans notre propre attente.

    Quand nous prenons la liberté de faire des demandes, nous devons prendre le risque de la réponse de l’autre.

     

    Une relation vivante et en santé sera celle qui donnera le plus de liberté d’être à chacun des protagonistes dans la rencontre et les échanges qu’ils auront.

     

    Il est important de ne pas me laisser définir par les autres (ou un proche) si je veux continuer à pouvoir me respecter.

     

    Si une relation veut rester vivante, il est important de la nourrir de messages positifs et valorisants pour entretenir chez l'autre et en soi la vivance de la vie, une

    énergie dynamisante, l'amour et la confiance en soi.

     

    Les femmes ont une capacité infinie d'entrer dans le plaisir quand elles acceptent surtout de se l'offrir et qu'elles ont une générosité dans l'abandon qui dépasse tout ce qu'un homme peut recevoir.

     

    Nous avons reçu en cadeau (certitude très forte en moi), au moment de la conception, une parcelle de vie, d'énergie et d'amour et qu'il est de notre responsabilité soit de simplement la consommer, soit de l'agrandir jusqu'au rire des étoiles.

     

    Etre autonome, c'est-à-dire adulte, c'est prendre le risque de m'affirmer et donc de ne pas avoir l'approbation de mon entourage et surtout de ceux qui prétendent m'aimer.

     

     

    Nous aspirons tous au bonheur, à un mieux-être bienfaisant qui envelopperait, bercerait notre existence et, en même temps, nous sommes (pour la plupart d'entre nous) d'une extrême habileté pour maltraiter, avec une sincérité redoutable, les manifestations possibles du bonheur quand il se présente à nous.

     

    Le bien-être ne s’achète pas, il est une conquête à construire au quotidien.

     

    Se donner les moyens d'apprendre à mieux communiquer, avec soi-même et avec autrui, et donc de cultiver des relations vivantes.

     

    Pour réussir ces démarches, il faut surtout oser et  pour cela s'appuyer sur cinq modalités de base :

     

    Oser demander en prenant le risque que la réponse de l'autre ne corresponde pas à nos attentes.

     

    Oser recevoir les messages cadeaux qui nous viennent d'autrui pour les amplifier ou simplement les adapter à nos possibles.

     

    Oser restituer les messages négatifs, qui nous viennent parfois de l'autre, en se positionnant clairement, en trouvant la bonne distance ou même en renonçant à poursuivre des relations qui peuvent se révéler toxiques pour nous.

     

    Oser  donner gratuitement, sans ambiguïté, sans mettre l’autre en dépendance ou en dette.

     

    Oser refuser, c'est-à-dire prendre le risque de faire de  la peine ou de décevoir, en se positionnant, en se confrontant par un « non » clair, face à une demande ou une invitation de l'autre qui ne correspond pas à nos valeurs, à notre disponibilité ou qui touche- notre seuil de tolérance.

     

    En fait, la clé principale du bien-être me semble résider dans notre capacité à ne pas se laisser définir par autrui à ne pas cultiver la dépendance, à ne pas se laisser polluer par les tentatives de culpabilisation des proches ou de ceux qui prétendent nous aimer et qui, au nom de leur « amour », voudraient nous faire entrer dans leurs désirs,  leurs peurs ou leurs projets.

     

    Le bien-être s'épanouit dans la convivialité, dans la résonance avec le bien-être d'autrui. Mais encore faut-il souligner, sans amertume ou culpabilité, avec lucidité, humour et beaucoup de tendresse, que le bien-être personnel reste une oasis dans un désert d'incommunication, une île dans un océan d'injustices et de guerres, une fleur dans un champ de violences et d'intolérances, une graine d'espoir à semer face à l'avidité du consumérisme et de l'individualisme dominants.

     

    L'Injustice est une des cinq grandes blessures de l'enfance, que nous allons porter parfois très longtemps en nous. Avec l'abandon, l'humiliation, la trahison et l'impuissance, l'injustice, quand elle est répétée, donne à celui qui la vit le sentiment d'être nié, d'être sans influence ni valeur, d'être sans existence propre.

     

    Si nous nous aimons, nous allons être moins dans le besoin ou l’exigence d’être aimés. Nous allons être plus dans l'ouverture à l'amour, dans le don d'amour. En termes relationnels, nous aurons la possibilité d'être plus oblatifs que possessifs, moins demandant et plus offrants, nous serons plus ouverts, plus disponibles à la réciprocité.

    Pourquoi est-il si difficile d’être heureux ?


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  • EXTRAIT DU LIVRE : LA GRENOUILLE QUI NE SAVAIT PAS

    QU'ELLE ÉTAIT CUITE. ET AUTRES LEÇONS DE VIE    D’OLIVIER CLERC

     

    Sans conscience, nous devenons moins qu'humains, mus par les seuls instincts et automatismes. La conscience est donc une condition sine qua non de notre humanité : pas de vraie pensée

     

    pas de réflexion, pas de libre arbitre sans conscience. Inconscient, l'homme dort, au propre ou au figuré. C'est pourquoi« l’ « éveil » est au cœur de toutes les formes de spiritualité

     

    2, Privés de mémoire, nous pourrions passer chaque jour de la clarté à la nuit (et inversement) sans nous en apercevoir le moins du monde, car les changements d'intensité lumineuse sont trop lents et trop faibles pour être perçus par la pupille humaine

     

    C'est la mémoire qui nous fait prendre conscience a posteriori de l'alternance du jour et de la nuit, comme c'est elle qui nous permet de mesurer toutes ces évolutions subtiles qui ont lieu en nous et autour de nous, à un rythme très lent. Sans mémoire, pas de comparaison, pas de discernement, donc pas d'évolution possible

     

    Les grands dangers ne sont souvent pas les plus visibles. Des nappes de pétrole dans la mer, cela se voit. Mais quand le fragile équilibre de la composition de l'eau de mer, indispensable à la survie des végétaux et poissons qui en dépendent, commence à se rompre, quand certains composants commencent à faire défaut ou au contraire à être surnuméraires, nous ne le voyons pas. C'est parfois la disparition soudaine d'une espèce végétale ou animale qui nous signale une dégradation passée inaperçue, du fait que certains nutriments fondamentaux, essentiels à leur survie, ne sont plus disponibles pour eux. Il ne faut pas nous fier à des apparences dangereusement trompeuses. Des gaz à effet de serre, dont certains mettent trente ans à atteindre le niveau de l'atmosphère où ils vont produire leurs dégâts, à l'exposition quotidienne à des lignes à haute tension qui, au bout de plusieurs années, finissent par provoquer des cancers, il y a un « effet retard » susceptible d'avoir des conséquences funestes

     

     Au-delà des opinions et des modes et, au-delà des appréciations fluctuantes de chaque époque, le temps reste le juge le plus sûr et le plus impitoyable des œuvres humaines : ne résiste à son usure que la qualité - le beau, le bon, le vrai, le juste. Le reste y succombe. À l'inverse, quand nous voulons aller trop vite

     

    Sans prendre le temps de développer des racines profondes avant de vouloir nous élancer vers le ciel, nous courons le risque de produire quelque chose de faible et fragile qui manquera d'une sève<o:p></o:p>

     

    insuffisante pour nourrir ses branches et produire des fruits. C’est vrai pour les végétaux, comme pour les hommes et les œuvres qu’ils produisent

     

    Avant de naître, un bébé passe neuf mois dans l’obscurité du ventre de sa mère. Avant de germer, toute graine passe un temps plus ou moins long sous terre, dans le noir. De manière analogue, la plupart de nos entreprises et de nos projets ont besoin d’une phrase plus ou moins longue de maturation dans l’obscurité avant que nous ne puissions les présenter au grand jour. Autant la lumière nourrit et vivifie ce qui vit au grand jour, autant elle peut détruire et tuer des formes de vie embryonnaires qui ont encore besoin de grandir et de se fortifier dans le secret de la terre, d’une matrice ou de notre imagination

     

    Un homme du sud de l'Inde, âgé d'une soixantaine d'années, que j'ai rencontré il y a dix ans en France où il était venu négocier la vente d'huiles essentielles que sa société produisait. Cet homme avait connu la dramatique partition de l'Inde, à l'âge de sept ans

     

    Avec ses parents, il avait dû marcher des centaines de kilomètres, en emportant un minimum d'affaires, pour fuir cette région qui allait devenir le Pakistan, car lui et sa famille étaient hindous. Il commença à travailler à sept ans. À force de volonté et d'acharnement, il réussit à créer un jour sa propre entreprise et à la rendre prospère. Pourtant, il me confia qu'à sa mort toute sa fortune irait à des œuvres de charité et qu'il n'en léguerait rien à ses enfants. J'en fus surpris. « S'ils ont les mêmes compétences que moi, ils n'auront pas besoin de ma fortune », m'expliqua-t-il, « ils se créeront la leur par leurs propres moyens. Et s'ils n'ont pas les mêmes capacités que moi, alors ma fortune ne pourra que leur nuire, puisqu'ils n'auront pas les moyens d'en faire bon usage. » Dit d'une autre façon, il laissait à ses enfants le soin de se tailler des habits sur mesure plutôt que de leur léguer les siens, au risque qu'ils soient trop grands pour eux

     

    Il donne la priorité aux qualités intérieures - force, courage, intelligence, leadership, amour, débrouillardise, esprit d'entreprise et j'en passe - et voit dans les moyens et acquis matériels la concrétisation ou le reflet extérieur de ces qualités-là

     

     

    On ne fait pas un papillon en collant des ailes sur une chenille, ni un roi en posant une couronne sur la tête d'un enfant, ni davantage un homme en passant à un gamin des habits d'adulte. On ne peut pas donner à autrui ce qui ne peut être que le résultat d'une transformation intérieure, strictement personnelle. Nous pouvons, en revanche, favoriser cette maturation intérieure, tout comme on peut arroser une graine pour qu'elle germe

     

    L'évidence, la métaphore du papillon est pleine de sagesse. Elle souligne la primauté de l'intérieur sur l'extérieur, de ce qui est subtil, énergétique ou spirituel sur ce qui est matériel. Inside-out : faire sortir notre potentiel intérieur, favoriser l'émergence de nos ressources, plutôt que de les atrophier par des apports externes. Elle redonne ses lettres de noblesse à nos efforts, dans tous les domaines, et même à nos souffrances, quand elles sont utiles, porteuses de sens, indices d'un dépassement de soi, d'une évolution. Elle évoque une pédagogie de l'accompagnement, de l'émergence, plutôt que de l'aide mal comprise qui affaiblit ou détruit ce qu'elle croit sauver. Quel symbole !

     

    Il ne faut pas nous arrêter à la surface des choses, aux apparences. Mais remonter aux causes premières. D’agir sur les déterminants profonds de ce que nous voulons changer en nous ou dans le monde, plutôt que de perdre notre temps et notre énergie à modifier une forme dont l’agencement obéit de toute façon à des influences cachées

     

    Le monde, découvrons-nous chaque jour davantage, n'est pas que matière, il n'est pas seulement ce que nos cinq sens nous laissent en percevoir. Nous ne voyons qu'une faible proportion de tout le spectre lumineux, nous n'entendons qu'une petite part du spectre auditif, des millions d'informations qui circulent dans l'univers à chaque instant échappent à nos cinq sens, mais jouent cependant un rôle crucial dans le fonctionnement du monde visible 

     

     


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  • EXTRAIT DU LIVRE  « PASSEUR DE VIES » DE  JACQUES  SALOMÉ

     

    Je ne suis certes pas responsable de ce qu’on m’a fait, mais je reste responsable de l’interprétation que j’en ferai.

     

    II y aura un jour dans le monde Une éducation à la beauté. Un enseignement pour permettre au regard de voir, À la parole de fleurir

     

    À la peau de sentir, au toucher d'éprouver, Au goût de s'épanouir

     

    Et à l'oreille d'entendre. Non seulement les murmures de l’imprévisible ou les balbutiements de l'inattendu Mais la gestation permanente du beau dans la créativité de la vie.

     

    Si nous arrivons à échanger autour de ces trois points : attente, apports et zones de tolérance, peut-être sera-t-il plus facile de définir la relation que l’un et l’autre est prêt à vivre, pour laquelle il peut s’engager avec ce qu’il est.

     

    Si nous sommes en accord sur la nature de notre relation, nous pouvons la vivre harmonieusement et l’inventer au présent.

     

     

     

    L’important est d’être suffisamment clair vis-à-vis de l’autre dans ce qu’on lui propose de vivre, en fonction de ce que nous sommes. Le décalage, la souffrance ou les malentendus vont surgir de ce que l’un des deux va changer, au cours de rencontres, de positions relationnelles.

     

    Il faut être capable de proposer une relation qui nourrisse et vivifie chaque rencontre.

     

    Si je ne sais pas m’aimer, je ne pourrais pas aimer quelqu’un d’autre car je serais toujours dans le besoin, et parfois l’exigence, d’être aimé.

     

    Chaque fois que je prends la liberté de faire une demande, je dois prendre aussi le risque de la réponse de l’autre. Sinon ce n’est pas une demande, mais une exigence déguisée. Il faut donc pouvoir se dire et être entendu, ainsi que donner les moyens (l’écoute, le temps, l’espace) à l’autre de se dire et d’être entendu. Voilà ce que j’appelle les bases d’une communication possible, dans laquelle chacun peut nourrir la relation.

     

    Toute relation s’appuie sur quatre éléments : être capable de demander, de donner, de recevoir, de refuser. Tout échange, toute tentative de partage, à la base de la communication humaine, tourne autour de l’un ou l’autre de ces quatre points. La difficulté majeure, qui n’est pas toujours perçue, est que nous demandons, recevons, donnons, ou refusons à l’intérieur d’un système de référence propre, qui ne correspond pas toujours au système de référence de l’autre.

     

    La partie la plus fréquemment maltraitée dans la communication interpersonnelle est le ressenti. Ce n’est pas ce qui s’est passé qui est le plus essentiel dans un échange, c’est comment je l’ai ressenti et qu’est-ce qui a résonné, qu’est-ce qui a été touché chez moi. Nous avons tous, j’ai eu aussi, des surdités et des cécités importantes dans les registres qui étaient essentiels pour l’autre.

     

    Écouter ce sera être capable de redire à l’autre ce qu’il vient d’exprimer ; ce qu’il vient de dire, je l’ai reçu, que cela n’est pas tombé dans le vide entre lui et moi. Entendre s’appuie sur quelque chose de plus, sur ma capacité à me décentrer, à ne pas ramener tout à moi, à ne pas confondre mise en mots et mise en cause, pour permettre à celui qui parle d’entendre, lui, où se situent  son interrogation, sa problématique, ou son véritable désir.

     

    L’écoute la plus maltraitée aujourd’hui est l’écoute de la personne même, ce que j’appelle l’écoute de l’intime. C’est regrettable car cette non-écoute du ressenti, du vécu, renforce la solitude, l’incompréhension, la souffrance intérieure, et incite à rester dans le réactionnel. Cette non-écoute du sensible renvoie à la solitude et coupe la personne des possibles d’un partage.

     

    L’écoute active, c’est savoir entendre le ressenti au-delà du fait, et au-delà du ressenti permettre au retentissement d’émerger, de se dire.  C’est ce qui permet de déboucher sur une communication pleine, dynamique et vivifiante pour chacun des protagonistes.

     

     

    « Je suis un homme, je rencontre et j’aime une femme, qui m’aime également, nous avons donc la base, la trame, pour tenter, si tel est notre désir mutuel, de construire une relation de couple » C’est à ce moment qu’intervient la dimension relationnelle. Il ne suffit pas de s’aimer pour s’allier, s’engager et pouvoir rester ensemble, car l’amour ne peut pas se contenter  « d’être », nous devons le nourrir. Il faut donc une qualité de relation qui alimentera, au sens fort du terme, cet amour et soutiendra, accompagnera, l’évolution de chacun d’entre nous pour nous permettre de partager le meilleur ou le pire.

     

    La solitude, ce n’est pas d’être seul, c’est d’être un mauvais compagnon pour soi. Et la pire des solitudes me semble être la solitude à deux ; quand deux solitudes s’ajoutent et pèsent l’une sur l’autre !

     

    Je dois souvent préciser que les parents sont là pour répondre aux besoins des enfants, mais seulement jusqu'à un certain âge ! Après l’enfant doit apprendre à répondre lui-même à ses propres besoins..


     

    Nous nous pensons ouverts 

    Mais nul ne sait à l’avance 

    Dans l’imprévisible d’un échange 

    Le surgissement émerveillé 

    D’une rencontre vraie. 

      

    Nous avons le droit d’être en colère, pour des raisons qui nous appartiennent. Vous avez le droit d’être en colère contre moi, vous pouvez l’exprimer devant moi, mais cela ne vous donne pas le droit de la déposer sur moi. 

      

    J’appelle quotient relationnel l’ensemble des compétences, des moyens, des outils et des repères dont dispose une personne donnée, pour pourvoir communiquer et entrer en relation et pour entretenir et nourrir ce lien dans la durée que ce soit avec les autres ou avec soi-même. 

      

    Le quotient relationnel d’une personne est palpable, il se sent dès les premières rencontres. Sa manifestation ou son impact suscite chez l’interlocuteur divers sentiments et impressions globales, immédiatement reconnaissables Ils sont repérables à quelques attitudes perçus en soi : lâcher prise, écoute active, disponibilité à une implication plus grande, amplification de ressentis, ouverture aux résonnances et aux associations verbales, meilleur attitude à se responsabiliser pour gérer le bout de sa relation 

      

    Je constate qu'un individu possède un quotient relationnel élevé quand, par sa manière d'être, il induit généralement des relations énergétigènes, créatives, stimulantes et enrichissantes pour l'autre Il est vigilant et collabore le moins possible à entretenir les pollutions et les sabotages qui le constituent

    À l'inverse, je peux constater qu'un individu dispose d'un quotient relationnel moyen ou bas, quand il a tendance à susciter ou à déclencher des relations infantilisantes, énergétivores et aliénantes, pour autrui et lui-même et lui-même. 


    En réalité, le plus grand problème n’est pas de dire la vérité mais d’entrer suffisamment en relation avec quelqu’un pour entendre s’il est prêt à la recevoir, à l’accueillir, pour en faire quelque chose de dynamisant.

     

     

     

    Aimer quelqu’un pour ce qu’il est, et non pas uniquement en fonction de nos propres désirs, ou pour ce qui vient de lui, pour ce qui rayonne de sa personne et qui me réveille, qui me stimule, qui m’anime.

     

    L’amour ne se troque pas, ne se monnaye pas, ne s’échange pas, il s’invente au présent. 

     

    J’ai mis longtemps à découvrir que les mots étaient nécessaires, indispensables, pour communiquer, mais qu’ils n’étaient pas suffisant pour construire une relation dans la durée. Au-delà des mots, il faut accepter de prendre appui sur les autres langages que nous avons à notre disposition : le langage des énergies et celui de la tendresse, celui du toucher ou de la disponibilité. La plus part du temps, nous n’utilisons qu’une  toute petite partie de cette multitude de langages que nous avons à notre disposition.

     

    Il faut laisser le temps aux mots de germer, de croître dans le silence et d’émerger, puis fleurir pour se vendanger dans la fête d’un échange.

     

    J’apprends à aimer, quand j’apprends à m’aimer. Il s’agit d’apprendre l’amour de soi, non pas un amour narcissique, égocentrique, mais un amour de bienveillance, d’estime, de respect, de réconciliation et de réunification de nos dualités

     

    Il ne suffit pas  de naître à l’amour, encore faut-il être capable de le donner, et de le donner, j’insiste gratuitement ! sans contrepartie, sans troc relationnel, sans échange, dans le meilleur de soi, vers le meilleur de l’autre.

     

     

    La plupart du temps, nous sommes trop pleins, trop imbibés de nous-mêmes, ou de choses futiles qui prennent beaucoup de place en nous. Si je suis trop plein de préoccupations, trop plein de mon problème, trop plein de mon conflit, avec mon patron (ou avec qui que ce soit), souvent je ne peux pas recevoir. Je ne sais pas accueillir par exemple, ce que la femme que j'aime veut me donner, ce que cet inconnu peut m’offrir de surprenant ou d'étonnant. Pour pouvoir recevoir il faut, en premier que je lâche prise, que je vide ma bouteille. Ensuite, pour savoir recevoir il faut que j'aie une sécurité suffisamment stable, pour ne pas être menacé par ce que je vais accepter de laisser venir vers moi et entrer en moi.  

      

    Je crois que le rire est la base d’une grande production énergétique. Le rire est un carburant essentiel à l’énergie de vie.  

      

    Différence entre l’estime naturelle de soi et l’inflation du moi, c'est-à-dire l’orgueil  

    « PASSEUR DE VIES » DE  JACQUES  SALOME

    Je vois la différence essentiellement dans la possibilité ou non d'un jeu de pouvoir. Il me semble que lorsque je suis dans l'estime de moi je n'ai nul besoin d'exercer mon pouvoir sur autrui, je n'ai nul besoin d'influencer l'autre, de faire en sorte qu'il soit d'accord avec moi ou qu’il entre dans mon désir.

    Quand je suis dans l'estime de moi, ma relation à autrui ne s'inscrit pas du tout dans une relation de pouvoir, mais dans une relation de partage, de réciprocité, de confrontation possible. En revanche, quand je suis dans l'orgueil de moi, j'introduis tout de suite un rapport de pouvoir, en tentant, évidemment, de l'établir à mon avantage. Quand je suis dans l'orgueil de moi, c'est comme si j'avais besoin d'exercer une influence  sur l'autre afin de lui transmettre mon point de vue, et surtout de lui faire passer l'image que j'ai de moi pour qu’il la fasse sienne. Dans l'estime Me moi, je ne suis confronté qu'à moi-même. Ou je m'estime, ou je ne m'estime pas, mais ce n'est qu'à mes propres yeux. Il y a des .aspects plus complexes à l'orgueil, qui sont d'ordres compensatoires et réparateurs, et qui visent essentiellement à restaurer la façade derrière laquelle, s'agitent tous les pièges de l'ego. 

      

    Tout d'abord, je ne vois pas l'orgueil comme quelque chose de négatif, c'est son excès qui le sera. L'orgueil est semblable à la flexibilité d'une jeune pousse qui, face à une pression, se redresse, témoigne de sa vitalité, de sa présence de son aspiration à la lumière, de sa tentative pour atteindre le soleil!  L'excès, c’est quand l'orgueil pousse cette tige à faire de l’ombre à toutes les autres. 

      

    Ce n’est pas l’argent qui est pervers, c’est l’usage qu’on en fait, et surtout les enjeux qu’il cache et les dérives qu’il suscite. 

      

    Tout combat véritable contre la violence commence à l’intérieur de soi. Combattre la violence en soi, est la première démarche du non-violent. 

    « PASSEUR DE VIES » DE  JACQUES  SALOME


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    PENSÉES DE PASCAL

     

    Quand on veut reprendre avec utilité, et montrer à un autre qu'il se trompe, il faut observer par quel côté il envisage la chose, car elle est vraie ordinairement de ce côté-là, et lui avouer cette vérité, mais lui découvrir le côté par où elle est fausse. Il se contente de cela, car il voit qu'il ne se trompait pas, et qu'il manquait seulement à voir tous les côtés ; or on ne se fâche pas de ne pas tout voir, mais on ne Veut pas s’être trompé ; et peut-être que cela vient  ce que, naturellement l'homme ne peut tout voir, et de ce que naturellement il ne se peut tromper dans le côté qu’il envisage ; comme les appréhensions des sens toujours vraies.

     

    On se persuade mieux, pour l’ordinaire par les raisons qu’on a soi-même trouvées, que par celles qui sont venues dans l’esprit des autres.

     

    Les rivières sont des chemins qui marchent, et qui portent où l’on veut aller. 

     

    La maladie principale de l’homme est la curiosité inquiète des choses qu’il ne peut savoir ; et il ne lui est pas si mauvais d’être dans l’erreur, que dans sa curiosité inutile.

     

    Il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une chose ; cette universalité est la plus belle. Si on pouvait avoir les deux, encore mieux, mais s’il faut choisir, il faut choisir celle-là, et le monde le sent et le fait, car le monde est un bon juge souvent.

     

    Il faut se connaître soi-même : quand cela ne servirait pas à trouver le vrai, cela au moins sert à régler sa vie, et il n’y a rien de plus juste.

     

    D’où vient qu’un boiteux ne nous irrite pas, et un esprit boiteux nous irrite ? A cause qu’un boiteux reconnaît que nous allons droit, et qu’un esprit boiteux dit que c’est nous qui boitons ; sans cela, nous en aurions pitié et non colère.

     

    C’est sans doute un mal que d’être plein de défauts ; mais c’est encore plus grand mal que d’en être plein et de ne vouloir les reconnaître, puisque c’est y ajouter encore celui d’une illusion volontaire.

     

    Le temps guérit les douleurs et les querelles, parce qu’on change : on n’est plus la même personne. Ni l’offensant ni l’offensé, ne sont plus eux-mêmes.

     

    Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passion, sans affaire, sans divertissement, sans applications. Il sent alors son néant, son abondance, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira du fond de don âme l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir.

     

    Il y a du plaisir à voir deux contraires se heurter ; mais, quand  l’une est maîtresse, ce n’est plus que brutalité.

     

    Nous ne nous contentons pas de la vie que nous avons en nous et en notre propre être : nous volons vivre dans l’idée des autres d’une vie imaginaire, et nous nous efforçons pour cela de paraître. Nous travaillons incessamment à embellir et conserver notre être imaginaire et négligeons le véritable.

     

    Les belles actions cachées sont les plus estimables.

     

    La conduite de Dieu, qui dispose toutes choses avec douceur, est de mettre la religion dans l’esprit par les raisons, et dans le cœur par la grâce. Mais de la  vouloir mettre dans l’esprit et dans le cœur par la force et par les menaces, ce n’est pas y mettre la religion, mais la terreur.

     

    Entre nous et l’enfer ou le ciel, il n’y a que la vie entre deux, qui est la chose du monde la plus fragile.

     

    J’aurai bien plus peur de me tromper, et de trouver que la religion chrétienne soit vraie, que non pas de me tromper en la croyant vraie.

     

    Il faut mettre notre foi dans le sentiment ; autrement, elle sera toujours vacillante.

     

    La bonne crainte vient de la foi, la fausse crainte vient du doute. La bonne crainte, jointe à l’espérance, parce qu’elle naît de la foi, et qu’on espère au Dieu que l’on croit ; la mauvaise, jointe au désespoir, parce qu’on craint le Dieu auquel on n’a point de foi. Les uns craignent de le perdre, les autres craignent de le trouver.

     

    La foi dit bien ce que les sens ne disent pas, mais non le contraire de ce qu’ils voient. Elle est au-dessus, et non pas contre.

     

    Le cœur  a ses raisons, que la raison ne connaît point ; on le sait en mille choses. Je dis que le cœur aime l’être universelle naturellement, et soi-même naturellement selon qu’il s’y adonne ; et il se durcit contre l’un ou l’autre à son choix. Vous avez rejeté l’un et conservé l’autre : es-ce par raison que vous vous aimez ?

     

    C’est le cœur qui sent Dieu et non la raison. Voilà ce que c’est que la foi : Dieu sensible au cœur, non à la raison. La foi est un don de Dieu.

     

    C’est pourquoi ceux à qui Dieu a donné la religion par sentiment du cœur sont bien heureux et bien légitiment persuadés. Mais ceux qui ne l’ont pas nous ne pouvons  la (leur) donné que par raisonnement, en attendant que Dieu la leur donne par sentiment de cœur, sans quoi la foi n’est qu’humaine et inutile pour le salut.

     

    J’avoue bien qu’un Chrétien  qui croie sans preuve n’aura peut être pas de quoi convaincre un infidèle qui en dira autant de soi. Mais ceux qui savent les preuves de la religion prouveront sans difficultés, que ce fidèle est véritablement inspiré  de Dieu, quoiqu’il ne pût le prouver lui-même.

     

    Dieu  d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob,  le Dieu des chrétiens, est un Dieu d'amour et de consolation ; c'est un Dieu qui remplit l’âme et le  cœur de ceux qu'il possède ; c'est un Dieu qui leur fait sentir intérieurement leur misère, et sa miséricorde infinie ; qui s'unit au fond de leur âme ; qui remplit d'humilité, de joie, de confiance, d’amour ; qui les rend incapables d'autre fin que de lui-même, tous ceux qui cherchent Dieu hors de Jésus-Christ et qui s'arrêtent dans la nature, ou ils ne trouvent  aucune lumière qui les satisfasse, ou ils arrivent à se  former un moyen de connaître Dieu et de le servir sans  médiateur, et par là ils tombent ou dans l’athéisme  ou dans le déisme, qui sont deux choses que la religion  chrétienne abhorre presque également.

     

    Les prophéties, les miracles mêmes et les preuves de notre religion ne sont pas de telle nature qu’on puisse dire qu’ils sont absolument convaincants. Mais ils le sont aussi de telle sorte qu’on ne peut dire que ce soit être sans raison que de le croire. 

     

     


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  • EXTRAIT DU LIVRE  JE REVIENS TE CHERCHER 

    DE GUILLAUME MUSSO 

      

    C'est vrai. Nous avons tous intérêt à chasser nos pensées négatives, à voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Pour y arriver, il faut nous débarrasser des préjugés que nous avons sur nous-mêmes et qui nous empêchent de progresser. Éliminons le doute de notre esprit ! Ne pensons plus je voudrais, pensons je veux ! Ne pensons plus je pourrais, pensons je peux  

      

    C'est vrai : la recherche du simple plaisir ne conduit pas à un bonheur durable. 'Le véritable bonheur se construit en étant tourné vers l'autre, en s'investissant dans une relation durable, en s'engageant en amitié et en amour, en s'impliquant dans des actions bénévoles,.... L'individualisme est une illusion. C'est en contribuant au bien-être des autres que l'on aura une chance d'atteindre son propre bien-être. 

      

    Nous devons apprendre à vivre dans le présent. A trop regarder le passé, nous ressassons des remords et des regrets. A trop espérer du futur, nous nous berçons d’illusions. La seule vie qui vaille vraiment la peine est celle du présent. 

      

    « La fêlure par laquelle la tristesse se faufile, c’est celle par laquelle vous aurez laissé entrer le monde des apparences et des futilités. » 

    (Hélène Grimaud) 

      

    Il existe des événements dont on ne peut stopper le cours, continua Curtis. Les choses qui doivent arriver arrivent, quelles que soient les actions que nous entreprenons pour les éviter. 

      

    Les actions vertueuses mènent au bonheur, les actions malveillantes entraînent des souffrances. 

      

    En réalité, nous n'avons pas d'autres choix que d'accueillir ce que le destin nous envoie,  même s'il s'agit de la maladie, du deuil ou de la mort », et c'est : « La seule chose que nous maîtrisons vraiment, c’est la manière dont nous réagissons aux événements qui nous affectent. » 

      

    « Pour l’instant, vivez les questions. Peut-être, un jour lointain, entrerez-vous ainsi peu à  peu, sans l’avoir remarqué, à l’intérieure de la réponse. » (Rainer Maria Rilke) 

      

    « L’avenir n’est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre. (Saint-Exupéry)  

      

    « Tu sais, peu importe ce que tu feras de ta vie. L’important, c’est de ne pas tricher avec toi-même. Tu as forcément des rêves, des ambitions…. 

     

     

     

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  • Extrait du livre « Chemins de vie spirituelle »De Joseph de Mijolla

     

    Qu’est-ce que la vie spirituelle ?

    « La vie spirituelle est  une relation vécue par chacun comme une aventure personnelle, consciente assumée, cultivée, relation d’union à Dieu que j’aime et dont je sais qu’il m’aime le premier. »

     

    « Je me rends compte que je suis aimé, moi personnellement, qu’il existe entre Dieu et moi un amour auquel personne ne peut répondre à ma place, un amour auquel je ne peux pas répondre en me cachant derrière les autres, en m’abritant dans la masse. Et ce jour là je me suis mis à prier. »

     

    « La vie spirituelle est l’engagement de notre cœur et de notre vie envers Dieu. Le bonheur d’être aimé et d’aimer, le don de soi pour aimer. »

     

    « Quand une personne est liée à Jésus par sa foi, sa fidélité à Jésus se joue évidement dans ces dimensions de la  vie : comme chance, comme grâce, comme épreuve, comme purification. »

     

    Dans l’union a Dieu, la prière

    Faire oraison, c’est donner  à Dieu chaque jour(ou de façon régulière, plusieurs fois dans la semaine), un espace un peu consistant de son temps. Un temps de vrai rendez-vous, seul avec son Dieu, un temps de dialogue d’amour avec ce Dieu donc on se sait aimé.

     

    Dans la solitude, chacun peut aller à la racine de soi, coïncider avec soi autant qu’il peut, être sujet de sa vie et ainsi devenir apte à la rencontre d’un autre. Quand nous allons au centre de notre être, nous y trouvons nos émotions, notre vertige d’exister, notre bonheur d’exister, nos désirs, nos peurs, nos angoisses, notre singularité, notre « je », notre âme. Alors je peux dire à un autre « je » t’aime, « je » souffre, « j’ » ai besoin de toi, « je » te remercie, « je » te fais plaisir, et accueillir ce que l’autre me dit de lui. C’est vrai du dialogue entre ceux qui s’aiment, c’est vrai aussi de la rencontre avec Dieu dans l’oraison.

     

    Il faut laisser le Christ nous prendre dans ses bras ; se laisser conduire, aimer, porter par l’amour que Jésus a pour nous. Cela suppose évidemment, de notre part, vouloir, coopération, disponibilité, souplesse et, quoi qu’il arrive, abandon confiant et donc renoncement à soi. C’est la grâce de Dieu qui construit dans l’homme un cœur capable d’aimer.

     

    Il nous faut apprendre à laisser Dieu le temps de nous acheminer à lui : «  Dieu seul peut vous instruire, il faut seulement lui en donner le temps, et assez de silence pour entendre une voix qui fait moins de bruit qu’un rayon sur l’eau. Il est l’amour même avec qui l’enfer serait doux, l’amour capable de nous dédommager de toute perte terrestre et de surprendre et rassasier le cœur le plus amoureux.

     

     


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  • Je viens de finir un roman d'une histoire vraiment émouvante.

    Il s’agit du livre d’HELENE LEGRAIS « Les enfants d’Elisabeth

    C’est l’histoire d’une femme Elisabeth, qui mène un combat exceptionnel pour sauver des enfants de réfugiés d’une mort certaine dans une maternité crée dans la ville de Elne dans les Pyrénées Orientales de 1939 à 1944. À partir de 1939, des réfugiés espagnols, juifs, et tziganes sont parqués dans des camps d’internement où les conditions de vie sont effroyables. Pour celle qui sont enceintes l’angoisse de perdre leur enfant est un pas de plus en plus vers l’horreur. Cette femme Elisabeth Eidenbenz va accueillir ces femmes dans une maternité de fortune qu’elle a créée. L’histoire raconte comment quelques femmes, toutes dévouées à l’action d’Elisabeth vont-elle pendant 5 ans, faire de cet endroit un havre de paix et de résistance malgré la menace nazie.

    Cette femme est tout au long de ce livre tellement forte et tellement humaine en même temps, ne renonçant jamais, ne baissant jamais les bras. Elle sera secondé par une autre femme, Theresa, qui va l’aider malgré un début difficile entre elles, un combat qu’elles vont menées toutes les deux remplis d’amour de force et de foi pour Elisabeth, même si elle ne le montrait pas, était très forte. En 1944 les Allemands ont réquisitionné la maternité, sans arrêter personnes, mais elles ont du partir dans d’autres maisons. Elles avaient mis au monde 597 enfants
    Le 22 mars 2002, la maternité, rachetée après la guerre, a accueilli une partie de tous ses enfants nés pendant la guerre, autour d’Elisabeth et de Theresa. A la fin du livre j’avais les larmes qui coulaient toutes seules.

    Une histoire vraie, qui montre le combat des femmes, des mères pendant la guerre.

    D’HELENE LEGRAIS « Les enfants d’Elisabeth »



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