• Extrait du livre «  Hymne à la joie » de Maurice Zundel

     

    « La joie est pour nous le couronnement de ce dépouillement créateur où notre libération s'accomplit. Joie difficile à garder, qui nous fait passer du moi qui < possède > au moi qui < se donne >, joie qui s'échappe inévitablement dès que nous tentons de nous l'approprier.

     

     

     

    « La joie est difficile à garder, elle nous échappe, inévitablement, dès que nous tentons de nous l’approprier. Elle ne peut flamber, silencieuse comme un cierge, que nourrie par la générosité qui constitue toute la réalité de l’univers humain que nous avons à construire. »

     

     

     

    « Pour l’instant, il pourra nous suffire de retenir que la joie d’exister est la première joie, quelle est le lien fondamental du vivant avec soi et que toute joie est, vraisemblablement, l’écho ou l’orchestration de ce premier accord. »

     

     

     

    « L’affectivité plus que le raisonnement enracine l’homme dans son univers, et c’est en elle qu’il faut chercher la source d’un lyrisme qui semble parfois défier toute logique. Le bonheur est expansif, il ne pèse pas ses mots et, quand il émane de la Nature, pourquoi n’exprimerait-il pas dans le langage de l’amour le don qui le suscite ? »

     

    « Souvent, au coucher du soleil, des torrents de feu se répandaient dans le ciel ; peu à peu ils s'éteignaient et une cendre rouge pleuvait sur la verdure veloutée du jardin. Puis tout s'assombrissait rapidement, s'élargissait, se gonflait, noyé par la nuit chaude. Rassasiées de soleil, les feuilles s'abaissaient, les herbes s'inclinaient vers la terre. Tout devenait plus doux, plus somptueux ; mille parfums s'exhalaient doucement, caressants comme de la musique; des sons flottaient, venus de la campagne lointaine : on sonnait la retraite dans les camps. La nuit tombait et, avec elle, quelque chose de fort, de rafraîchissant comme la tendre caresse d'une mère, se déversait dans la poitrine; le silence vous effleurait le cœur de sa main chaude et veloutée et tous les mauvais souvenirs, toute la poussière brûlante et fine de la journée s'effaçaient de la mémoire. Alors glissa Parmi les feuilles sans bruit un petit bruit né du soupir même que le silence exhale. Comment suggérer mieux la muette polyphonie du silence et sa présence comme de quelqu'un qui se murmure en vous ? Homme du matin autant que du soir, comment ne dirais-je pas cette respiration, au réveil du jour, du silence où le merle semble puiser les perles liquides qui roulent de sa gorge dans l’air vierge qui a germé sous le voile de la nuit ? Et aussi aussitôt les moineaux commencent à tisser avec leurs petits  becs cette tapisserie pépiante où ma prière s’adosse pour écouter la Voix à nulle autre pareille qui dit tout sans parole. » (Maxime Gorki)

     

    Ils ne savent pas tout ce qu’ils perdent ceux qui ne savent pas écouter le silence ponctué par tous ces chants de la vie qui s’éveille en répandant sur nous la rosée de la joie.

     

    Ainsi la Nature peut être le berceau du silence d’où naissent toutes les grandes œuvres : mais l’homme, d’abord, qui ne parvient à les créer qu’en écoutant la Musique originelle dont Bach mourant disait que nul jamais ne pourra l’écrire.

     

     

     

    « Puisque nous sommes capables de reconnaitre comme mal tout le mal que nous sommes capables de  faire. Un redressement est toujours possible dès là qu’une prise de conscience réveille sans équivoque, le sens de nos erreurs et de nos responsabilités. »

     

     

     

    « Dieu, en bref, ne peut nous toucher autrement qu’en suscitant notre intériorité, qu’en faisant mûrir notre liberté, parce qu’Il est : « un pur dedans. »Dès que l'on y réfléchit, cependant, on s'aperçoit qu'il en est proportionnellement ainsi dans tous les rapports où des personnes comme telles sont engagées. Elles ne peuvent se joindre qu'en échangeant leur intimité. Mais cela implique une indispensable réciprocité. C'est toujours, pour le moins, une histoire à deux. Le courant ne passe plus dès qu'un des partenaires se ferme à l'autre, aussi présent que ce dernier puisse demeurer. C'est ce qui fait la fragilité des liens les plus précieux. C'est sous cet aspect que Dieu est fragile et désarmé devant les refus que nous pouvons toujours opposer à un dialogue qui exclut radicalement toute contrainte. »

     

     

    « Les livres, je leur dois cette conversation qui ne lasse ni ne blesse jamais, ce besoin de silence qu'ils nourrissent, ce tranquille bonheur qui n'est pris à personne, ce stimulant indispensable qu'ils ne cessent d'offrir à ma pensée et, dans les heures tragiques, la présence de l'éternel, dont ils sont la quête et le signe.

     

    Je sais qu'il y a des livres qui ne valent pas d'être lus. Nul ne nous contraint à les lire et cela suffit pour échapper à leur impuissante intrusion dans un monde d'où le silence les rejette.

     

    Mais il y en a tant d'autres, capables de nous enrichir, que j'ai toujours trouvé en eux, quand l'humanité devenait folle, la force d'espérer et de croire, malgré tout, en l'homme, à cause de ces meilleurs d'entre nous qui, au-delà d'un absurde carnage, ne cessaient d'orienter nos regards et nos efforts vers « le pays de la vérité ».

     

     

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     EXTRAIT DE « Mille et un bonheurs » de SŒUR EMMANUELLE

     

    « La vie humaine est simultanément douce et amère. Elle est douce, parce qu’il y a une source d’amour qui est le Seigneur. Notre vie est traversée par un fleuve d’amour où nous pouvons tremper nos lèvres. Ce courant d’amour ininterrompu est la parole de Dieu. »

     

    « À quatre-vingt-dix-huit ans passés, une récolte m'est offerte. Les graines que j'ai semées au fil des années ont germé. Elles fleurissent et fructifient aujourd'hui sous le grand soleil de la bonté de Dieu. De belles et bonnes actions ont multiplié aux quatre coins du monde. Sur les cinq continents mes associations récoltent des moissons d'amour. Au soir de ma vie, je cueille par brassées des bouquets de joie qui adoucissent les épreuves de ma vieillesse. »

     

    « La patience nous aide à marcher en cordée vers Dieu. La main dans la main nous nous soutenus mutuellement aux jours de difficulté. Nous avançons les yeux levés, plus loin que les mille bonheurs décevants de la terre. Nous avons la force de toujours dépasser los découragements, sans jamais nous arrêter. Parce qu'il y a une source d'amour en notre cœur. »

     

    Le monde n’est pas un paradis parce que nous ne savons pas aimer. Dans la mesure où l’on aime vraiment, le monde devient beau et bon. Si l’on aime que soi, on ne trouvera jamais le chemin du bonheur. C’est très simple à comprendre, mais plus difficile à vivre.

     

    « Sur fond de douleur et d'insatisfaction, il faut savoir apprécier et goûter les mille petits bonheurs très simples qui s'offrent dans le cours d'une journée, du matin au, soir. Ils se présentent comme une éclaircie, comme des rayons de soleil perçant un ciel orageux. Ce sont des bonheurs à regarder comme le sourire d'un enfant, le visage d'une personne aimée, les branches du figuier qui ploient sous le poids des fruits mûrs ; des bonheurs à respirer comme les grappes jaunes de la glycine qui embaument sous la tonnelle, les senteurs fraîches de la lavande ou le parfum suave des lys ; des bonheurs à écouter comme le chant des oiseaux qui reviennent avec le printemps, accompagnant chaque journée des éclats de leur gaieté ; Mille petits bonheurs jalonnent ainsi notre existence. Les plaisirs qu’ils procurent sont passagers, mais ils réjouissent notre quotidien. »

    Nos mille petits bonheurs ont la fragilité des choses de ce monde. Nos mille petits bonheurs ne résistent pas à l’usure du temps.

    Nos mille petits bonheurs ne durent pas mais ils nous donnent la force d’affronter joyeusement les difficultés de l’existence

     

    Il est difficile d’abandonner ses illusions à des niveaux très profonds. Difficile de renoncer à se sentiment flatteur du moi. Difficile d’accepter de ne plus être quelqu’un de spécial. Difficile de ne plus recevoir l’attention des autres, de ne plus attendre leur reconnaissance. Mais cette difficulté est la condition d’un indispensable renoncement. Ainsi assumée, elle devient une joie.

     

     

     

    Le renoncement n’est pas un but en soi. Il ne s’agit pas de dire non pour dire non. C’est un non à quelque chose qui permet de dire oui à autre chose d’autrement meilleur !

     

    « Les fruits ont une enveloppe, que ce soit l'écorce ou la peau. Ils se protègent ainsi de l'extérieur. Tout le monde voit l'enveloppe. Ce n'est pas un secret.

    Les fruits ont une chair qui mûrit doucement sous le soleil, à l'abri des regards. C'est le premier sécrétées fruits. En leur cœur, les fruits ont une amande qui contient le germe des fruits à venir. C'est le deuxième secret des fruits. Un secret essentiel, puisqu'il renferme la promesse du renouveau.

    Mon bonheur est pareil à un fruit. L'enveloppe, tout le monde la connaît. C’est l'histoire de mes actions sur le terrain, de mon engagement humanitaire. La chair de mon bonheur est un premier secret, au sens où il est intérieur. II correspond à l'inspiration profonde de mes actes.

    Ce premier secret est le don de soi, dans' le partage d'une immortalité d'amour inspirée du Christ. Le cœur de mon bonheur est un deuxième secret. Je l'ai découvert au soir de ma vie. La totalité de ce secret, je l'emporterai avec moi car il ne n'appartient pas. Il n'est pas de ce monde.Pourtant je peux en dévoiler l'essence en expliquant ce qui est le plus grand bonheur des dernières années de ma vie. »

     

    « Il faut savoir offrir notre passé. Le passé peut avoir été très lourd. Dans toutes ces souffrances, si l'on y réfléchit, on reconnaîtra qu'il y a eu aussi du bien. En offrant son passé à Dieu, qui est amour, la vie et l'être, on se délivre du négatif. On donne son passé à Dieu, on n'a plus à y penser. C'est une libération. »

    « Toutes les personnes qui, du matin au soir, multiplient des gestes de générosité. Ce ne sont pas des actions héroïques ou extraordinaires. On, n’en parlera pas à la une des journaux. Ce sont simplement : un sourire, une main tendue, une attitude chaleureuse, un mot de réconfort. J’entre avec un bonheur indicible dans cette océan d’amour. »

    « Dans un bidonville où l'on n'a rien, on est porté à s'entraider. C'est ce qui donne à la vie une telle légèreté. Je n'ai jamais autant ri que dans le bidonville. On trouvait toujours des occasions de s'amuser. Comme on ne possédait rien, on ne risquait pas d'être préoccupé au sujet de sa maison ou de son compte en banque. De sorte qu'on s'intéressait beaucoup à ses proches. On était les uns pour les autres la seule richesse, le seul  centre d'intérêt. Il en résultait une très grande  gaieté. »

    « La douceur est comme une onction bien plaisante . La douceur écarte ce qui est trop fort rude, âpre et difficile. Quand on est doux, on accepte les paroles de l’autre même si elles sont excessives ou déplacées. On ne se dispute pas, on ne se révolte pas. »

    « La douceur permet d’accueillir les personnes et les événements. Il est extrêmement précieux de savoir prendre les choses comme elles viennent, telles qu’elles sont. »

     

    « J'ai compris que toutes les difficultés de la vie, petites ou grandes, peuvent être acceptées dans la profondeur de l'être  sans se révolter, sans les porter comme un poids insurmontable et invivable. La grâce de Dieu aide à accepter toute situation, quelle qu'elle soit. Sinon c'est impossible. Dans de tels moments, on sent sa faiblesse, sa misère, son incapacité. C'est  l'image de l'enfant qui avance sur le chemin la main dans la main du Christ. L'enfant ne sait pas où il va. Peu importe il a confiance. »

    « La prière est l'une des plus grandes armes qui existent sur terre. C'est une arme au sens où la prière produit quelque chose de fort. L'arme fait exploser. De même la prière fait exploser de la bonté et de la beauté dans le monde, dans le cœur de nos frères et de nos sœurs. La prière est l'arme de l'amour. Au lieu de détruire, elle construit. Elle ne tue pas mais elle donne la vie. Il n'y a pas que des armes de destruction. Il y a aussi des armes de vie et la prière en est une, très puissante dans l'invisible. »

     « Le dénuement consiste à s’oublier. Se dépouiller pour aller vers Dieu. Le processus s’effectue toute la vie à travers les actes les plus simples, posés du matin au soir. »

     

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    EXTRAIT DU LIVRE  « Le vieil  homme qui m’a appris la vie » 

    De MITCH ALBOM 

     

    Résumé : 

    C'est la rencontre de trois personnes que tout aurait dû séparer. Un pasteur excentrique et incroyablement attachant qui a commis des actes impardonnables et tente de se racheter ; un vieux rabbin, drôle et généreux, qui sait qu'il va mourir, et qui, avant, doit accomplir une dernière mission ; un brillant écrivain, rattrapé par son passé. Cette rencontre a changé la vie de ces trois hommes. 

    Et leur histoire va changer la vôtre. 

     

    Extrait d'un sermon du rabbi, 1975 

     

    « Un homme cherche du travail dans une ferme. II tend sa lettre de recommandation à son nouvel employeur. Il y est simplement écrit : "Dort en dépit de la tempête." 

    «Ayant désespérément besoin d'aide, l'agriculteur embauche l'homme en question. 

    « Plusieurs semaines passent et tout à coup, au milieu de la nuit, une puissante tempête déferle sur la vallée. 

    « Réveillé par la pluie battante et le vent rugissant  l'agriculteur saute de son lit. Il appelle son nouvel ouvrier mais ce dernier dort à poings fermés 

    « II se précipite vers la grange. À sa grande surprise, il voit que les animaux sont à l'abri et approvisionnés en fourrage. « II se précipite vers le champ. Il voit que les ballots de paille sont ficelés et recouverts de bâches goudronnées 

    « II se précipite vers le silo. Les portes sont biens fermées et le grain est sec. 

    «C'est alors qu'il comprend les mots "Dort en dépit de la tempête". 

    «Mes amis, si dans la vie nous nous occupons des choses importantes, si nous sommes dans le juste avec ceux que nous aimons et si nous nous comportons en adéquation avec notre foi, nos vies ne seront pas alourdies par la douleur lancinante du devoir inaccompli. Nos paroles seront toujours sincères, et nos actes aussi. Nous ne nous perdrons jamais dans les affres d'un "Ah ! Si j'avais su". Nous pourrons alors dormir en dépit de la tempête. « Et, le moment venu, nos adieux seront déni de regrets. » 

     

    « Cet enfant, par exemple, me rappelle un enseignement de nos sages. Quand un bébé vient au monde, ses poings sont serrés, n'est-ce pas? 

    II a serré son poing droit. 

    «Pourquoi? Parce qu'un bébé, qui ne sait rien  de son environnement, veut tout attraper, histoire de pouvoir dire "Le monde entier m'appartient". 

    «Mais quand une vieille personne meurt, que font ses mains? Elles sont ouvertes. Pourquoi? Parce qu'elle a appris la leçon. 

    Laquelle ?» Il a écarté ses doigts vides. .«Que l'on ne peut rien emporter avec soi.» 

     

    « Et donc, avons-nous percé le secret du bonheur ? 

    -         Je crois bien que oui. 

    -         Et vous allez me le donner ? 

    -         Oui, tu es prêt ? 

    -         Je suis prêt. 

    -         Sois satisfait. 

    -         C’est tout ? 

    -         Sois reconnaissant. 

    -         C’est tout ? 

    -         Pour que tu ce que tu possède déjà. Pour l’amour que tu reçois. Et pour ce que Dieu t’a donné. 

    -         Et c’est tout ? » 

    Il m’a regardé au fond des yeux. Puis il a eu un profond soupir. « C’est tout. » 

     

    Extrait d'un sermon du rabbi, 1981 

    C'est un aumônier militaire qui m'a raconte cette histoire : 

    Une fillette dont le père soldat était envoyé v un poste lointain, était assise à l'aéroport au milieu des rares affaires de sa famille. 

    La fillette avait sommeil et s'était appuyée contre les paquets et les sacs marins. Une dame est arrivée, s'est arrêtée et lui a tape la tête 

    "Pauvre enfant, a-t-elle dit, tu n'as pas de foyer ? » 

    L'enfant a levé les yeux et l'a regardée 

    « Mais si, nous avons un foyer! Simplement  nous  n'avons  pas de maison  pour le mettre dedans. » 

     

    « Que sert-il à l’homme de gagner le monde entier s’il perd son âme. » (Jésus) 

     

    « Ce n'est pas  un problème de se disputer. Ce n'est pas un souci que l'autre vous taquine ou vous embête un peu. Cela fait partie de la proximité avec un autre être. « Mais la joie que procure cette même proximité  quand vous regardez vos enfants, quand vous vous regardez et souriez - ça, c'est une bénédiction, ainsi que nous l'enseigne notre tradition. Trop souvent, les gens l'oublient. Pourquoi ? Parce que le mot "engagement" a perdu son sens. Je suis suffisamment vieux pour me souvenir de l'époque où ce terme avait une connotation positive. Une personne engagée était admirée. Elle était loyale et stable. Aujourd'hui, l'engagement fait peur. On n'a pas envie d'être pieds et poings liés. « Et c'est la même chose avec la foi, au final. On n'a pas envie d'être coincé par l'obligation d'assister régulièrement à des offices, ou de devoir suivre les règles. On ne veut pas s'engager avec Dieu. On se tourne vers Lui quand on a besoin de Lui, ou on le remercie quand ça va bien. Mais le véritable engagement ? Ça, ça demande de la constance, dans la foi comme dans le mariage. 

    — Et si on ne s'engage pas ? 

    — C'est un choix personnel. Mais on ratera alors ce qu'il y a en contrepartie. 

    — C'est-à-dire? 

    — Ah! (Il a souri.) Un bonheur que l'on ne, peut-pas trouver tout seul. » 

     

    « Notre foi nous recommande les actes charitables, et d’aider les pauvres. C’est ça qui est juste, quels que soient les gens que l’on aide. » 

     

    « Est-il possible de sortir victorieux d'une discussion religieuse ? Quel Dieu est meilleur que l'autre ? Qui a interprété la Bible correctement ? Je préférais des personnages comme Rajchandra, le poète indien qui a influencé Gandhi en enseignant qu'aucune religion n'est supérieure à une autre, toutes rapprochant les gens de Dieu; ou Gandhi lui-même, qui rompait un jeûne avec des prières hindoues, des citations musulmanes ou un cantique chrétien. » 

     

    « -    Mais que se passe-t-il si quelqu’un d’une autre religion ne reconnaît pas la votre ? Ou souhaite votre mort à cause d’elle ? 

    -         Ce n’est pas de la foi ça. C’est la haine. Et si tu veux mon avis, Dieu est assis là-haut et il pleure quand cela arrive. » 

     

    « Comment vous, un ecclésiastique, pouvez-vous être si ouvert d'esprit ? 

    — Écoute. Je sais en quoi je crois. C'est inscrit dans mon âme. Mais je le dis constamment à notre peuple : vous devriez être convaincu de l’authenticité de ce que vous savez, mais vous devez aussi être suffisamment humble pour reconnaître que vous ne savez pas tout. Et puisque nous ne connaissons pas tout, nous devons accepter qu'une autre personne puisse croire autre chose. » 

     

    « Dès le départ, Dieu a énoncé : "Je vais déposer ce monde entre vos mains. Si c'est moi qui dirige tout, ce ne sera pas vous." Et donc nous avons été créés avec une part de divinité en nous, avec notre libre arbitre, et je pense que Dieu nous regarde chaque jour avec amour, en priant pour que nous fassions les bons choix. » 

     

    « Peut être que quand on obtient uniquement des occasions d’être bon, le peu de mal qu’on fait est pas si grave que ça. Mais si  Dieu nous a mis en position d’être toujours bon, quand on fait quelque chose de mal, c’est comme si on laissait tomber Dieu. 

    Et peut être que les gens comme nous qui avons l’occasion de mal faire parce qu’on est toujours du mauvais côté, quand finalement on fait quelque chose de bien, Dieu est heureux. » 

     

    « Mitch, ce n’est pas bon de d’être en colère ou d’avoir de la rancœur, ça te ronge de l’intérieur, et ça te fait plus mal que l’objet même de ta colère. » 

     

     

     

     

     
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  • EXTRAIT DU LIVRE « Invitation à la Sérénité du cœur »

    D’ANSELM GRÜN

    « Il existe une intranquillité maladive que seul un médecin ou un psychiatre est à même de traiter. Je n'entrerai pas ici dans une analyse détaillée de notre époque car cela dépasse mes compétences. Je voudrais seulement présenter quelques observations et réflexions, à partir de mon expérience, sur les causes de cette incapacité à trouver la paix. Pour cela je ne m'appuierai pas sur des études mais sur les entretiens que j'ai pu avoir en marge de mes séminaires. J’espère pourtant que cette perspective, bien que limitée, rendra clairs quelques phénomènes caractéristiques de notre époque. »

     

    « Mark Twain pensait déjà que l’activisme de son époque était l’expression d’une absence de but et d’orientation : « Lorsqu’ils perdirent de vue leur but, ils redoublèrent d’efforts. » Celui qui a un but devant les yeux maintient le cap sans se presser. Celui qui ne connaît plus son objectif essaie de le remplir par l’activisme ce vide intérieur. Il se sent important parce qu'il a beaucoup à faire. Il veut se prouver que sa vie a un sens. Occupé en permanence, son activité, à y regarder de plus près, semble bien vaine. Elle ne lui sert qu'à masquer le vide qui, derrière son stress, le menace dangereusement. Paul Virilio a traduit cette expérience par ces mots : « La vitesse suscite le vide et le vide provoque la hâte. » Plus quelqu'un est affairé et plus le vide s'empare de lui, plus il tente de combler ce vide, par des activités stressantes. Ainsi se forme un cercle vicieux duquel il ne peut s’échapper. »

     

    « Vouloir posséder quelque chose n’est pas mal en soi. L’aspiration à posséder prend sa source dans le désir de vivre dans la paix et la sécurité. La possession est promesse de paix. Mais beaucoup sont « possédés » par leur désir de possession. Ils ont poussés à acquérir toujours plus. Parce qu’ils n’ont pas suffisamment de richesses en eux, ils la recherche à l’extérieur. »

     

    « L’Akedia : Incapacité de trouver la paix. Etre incapable d’être dans l’instant, à se laisser aller à ce que qui est. Pas capable de se concentrer sur rien, ni sur le travail, ni sur la prière, ni sur l’oisiveté. Si nous n’allons pas bien, c’est la faute des autres.  Nous nous révoltons contre tout, les personnes avec lesquelles nous vivons, l’endroit où nous habitons, le temps qu’il fait, le programme de la télévision, les vêtements que nous portons et même contre notre corps qui n’est pas comme il devrait être. Cette maladie, très répandue aujourd’hui, à été fort décrite par Pascal Brucker dans la « Tentation de l’innocence ».  Maladie de la victimisation : c’est toujours la faute des autres et il nous est impossible de trouver la sérénité. Jean Cassien dresse une liste des attitudes qui découlent de l’akédia : L’oisiveté, l’envie de dormir, la mauvaise humeur, l’inquiétude, l’errance, l’inconstance, le flot de paroles, la curiosité. Il décrit de façon pertinente, le comportement de beaucoup de nos contemporains. »     

    « Celui que la jalousie tourmente sait combien celle-ci le prive de la paix. Mais reconnaître cette jalousie détruirait l’image que nous avons de nous-mêmes. Aussi la transformons-nous en colère contre l’autre »

    « Jésus incarne la sagesse divine. Il nous montre le chemin pour accéder à la vraie vie, à la joie, la paix et la sérénité. Il conçoit son action comme une offrande de paix à tous ceux qui peinent et qui s’inquiètent. Jésus donne  aux hommes accès à Dieu son Père et à ce qui le caractérise, c'est-à-dire la sérénité et le repos issus de la joie d’accepter ce qui est. »

     

    « II nous faut aussi apprendre que Jésus est bienveillant, humble, doux, aimable et non violent. Il est humble parce qu'il est descendu jusqu'au plus profond de la condition humaine. Douceur et humilité, , sont bien les deux attitudes qui conduisent à la paix. Prays désigne l'amabilité et la patience dont Jésus fait   preuve   même   envers   les pécheurs.  Jésus  est  humble  et  doux. Qui apprend  de Jésus  cette  bienveillance, cette douceur envers les autres comme envers soi-même trouve la paix du cœur, qui au contraire, est agressif et libère ses passions et ses désirs éveille une énergie négative qui l'empêche de trouver la "sérénité. Il se tient en permanence sur ses gardes pour éviter que ses passions ne le dominent et ne l'aveuglent. La bienveillance envers soi et les autres évite la peur le se sentir toujours attaqué et exploité. Se laisser envahir par la douceur, laisser les meules de la vie broyer dureté et rigidité conduit à la paix véritable. »

     

    « Avoir le courage de s'accepter comme tel, c'est ne pas s'élever au-dessus de notre état de créature. Être humble, c'est avoir le courage de regarder la vérité en face, c'est abandonner la fière monture des idéaux pour mettre pied à terre afin de se réconcilier avec sa véritable humanité. Ne fuyons pas notre vérité, ne refusons pas de voir notre condition humaine si nous voulons trouver la sérénité. »

    « Le chemin vers le repos passe par une bonne gestion des affects qui agitent notre âme. Il faut ne pas se laisser ébranler mais canaliser ses émotions pour les mettre au service de la seule aspiration à Dieu. »

     

    « Si nous nous posons la question «Et moi, qui suis-je ? », nous renonçons aux images fausses que nous nous faisons de nous-mêmes, nous cessons de nous considérer comme le centre du monde. En effet, l'ego est une source d'anxiété. L'ego est bavard, il se demande s'il plaît, s'il attire l'attention des autres, s'il réussit. Nombreux sont ceux qui n'accèdent jamais à la sérénité parce qu'ils sont obnubilés par leur ego et se demandent en permanence si celui-ci est assez considéré. La question « Qui suis-je ? » me rapproche de mon être véritable, du point d'où je peux vraiment dire « Je ». Ce « moi » reste, en fin de compte, un mystère. »

    « Il nous faut renoncer à quelque chose que nous faisons trop souvent : juger les autres. Même si nous ne l’exprimons pas, notre cœur s’occupe sans cesse des autres. Juger nous empêche de demeurer en nous. Nous passons notre temps à découvrir chez les autres des défauts pour échapper à notre propre vérité. Et ainsi, nous n’accédons jamais ni à nous-mêmes ni à la sérénité. »

    « La vraie patience et tranquillité ne s’acquiert et ne se garde que par une profonde humilité du cœur. L’humilité est connaissance de sa propre vérité, de sa médiocrité, des ses passions, de sa part d’ombre. Seul celui qui est prêt à regarder en face  sa vérité peut accéder à la paix de l’âme. Aucune méthode ou technique ne peut apporter cette paix, seule le courage de descendre au plus profond de soi, d’accepter sa condition terrestre et son humanité, le permet. »

    « La paix du cœur est bien un état intérieur. Lorsque nous ne souffrons plus des attaques de notre entourage, nous pouvons dire  que nous sommes vraiment parvenus à la Paix en Dieu. »

    « Sois le gardien de ton cœur et n’y laisse entrer aucune pensées sans l’interroger !  Demande à chacune d’entre elles : « Es-tu des nôtres ou es-tu une adversaire ? »  Si elle fait partit de ta maison, elle t’emplira de paix, mais si elle  ennemie elle suscitera ta colère et excitera tes désirs. »

    « Tant que nous vivons, nous subissons constamment l’assaut des pensées et des émotions. En les laissant nous traverser, nous restons calmes malgré tout. Au-delà de la conscience, dans notre cœur, dans notre véritable moi l’inquiétude n’a pas de prise, elle n’habite que dans notre intellect, dans nos émotions. »

    « Nous pouvons passer de l'intranquillité au calme en concentrant à chaque instant notre attention sur ce qui est. Nous ne luttons pas alors contre notre inquiétude mais nous la vivons en toute conscience. Nous prêtons attention à ce qui se déroule en nous lorsque nous sommes inquiets. Ce regard attentionné transforme déjà notre inquiétude. Nous là laissons advenir sans la combattre : elle est là sans nous dominer. Nous lui donnons le droit d'exister mais elle n'a plus la première place. Le point d'où nous regardons notre inquiétude n'est plus contaminé par elle. Nous nous lions d'amitié avec elle et cela l'amadoue bien mieux que si nous la combattions violemment. Nous devons observer comment cette inquiétude se traduit dans nos pensées et dans notre corps, comment elle croît, se renforce puis s'atténue. Ainsi, nous arrivons à rester calmes au milieu de la tempête. »

    « La plupart du temps, nous ne nous sentons pas à la hauteur de nos attentes. Insatisfait de nous-mêmes et du monde, une inquiétude  diffuse naît en nous alors que nous pourrions laisser les choses telles qu’elles sont, sans nous sentir obligés de les changer, puisqu’elles se transformeraient d’elles mêmes. »

    « Tout chemin qui nous rapproche de la communion avec Dieu nous rapproche de la Paix. Pour l’un ce sera la méditation, pour un autre l’eucharistie, pour un troisième une promenade. Les chemins sont nombreux qui peuvent nous conduire à l’union avec Dieu. Ce ne sont pas de simples techniques qui peuvent nous aider à surmonter notre inquiétude : les chemins qui mènent vraiment à la paix passent par l’expérience de notre propre vérité, par la rencontre avec Dieu. En fin de compte c’est le chemin de la prière et de la méditation qui, après un détour par notre propre vérité, nous conduit jusqu’à Dieu et nous offre, en Dieu une part de paix divine. »

    « Dans la prière, nous nous retirons momentanément de tout ce qui nous accapare, nous l’envisageons à partir de Dieu. Par cette saine distance, nous nous libérons des troubles et des soucis. La prière nous ramène au calme au cœur même de l’intranquillité. La prière quotidienne nous garantit que nous ne nous laisserons pas happer par le stress plus de huit heure et nous offre des balises pour prendre du recul afin d’ancrer à nouveau notre vie en Dieu et l’apaiser. »

    Conclusion

    « Nous ne pouvons, par nos propres moyens, calmer notre cœur intranquille. Nous ne pouvons atténuer nos propres angoisses et notre sentiment de culpabilité, nous ne pouvons échapper à notre ombre. Nous avons besoin de Dieu auprès duquel nous nous sentons à l’abri. Nous avons besoin de son amour grâce auquel nous nous sentons acceptés sans condition puisque nous avons le droit d’êtres tels que nous sommes avec nos angoisses et nos tourments. Devant Dieu, nous pouvons nous montrer tels que nous sommes et, ainsi, cesser de nous fuir de façon mortifère. Installés à l’ombre de son arbre, nous pouvons accéder à la véritable sérénité, à ce repos auquel nous aspirons tous tellement. »

     

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  • EXTRAIT DU LIVRE « LA SOURCE DES LARMES » DE JEAN VANIER

     

    Où se trouve la source des larmes ? D'où viennent ces eaux qui affleurent soudain à la surface de nous-mêmes et que nous ne pouvons pas retenir ? Eau brûlante de la douleur, eau amère du remords, eau douce de la compassion, eau apaisante du repentir et de la consolation, eau pétillante de la joie... les larmes jaillissent quand quelque chose en nous est touché très profondément. Quand nous sommes ébranlés par la souffrance bien sûr, brisés par elle, mais aussi quand nous sommes bouleversés par la douleur d'un autre, émus par sa faiblesse, saisis par sa détresse ou quand nous sommes éblouis par les retrouvailles, par l'amour reçu, par le pardon donné. Quand nos cœurs de pierre se fissurent, il en coule de l'eau, comme du rocher de Mériba a coulé de l'eau dans le désert (Ex 17, 6). D'où naissent les larmes, sinon du plus profond du secret de notre être ?

     

     

    « Si nous sommes violents, c’est parce qu’avant tout nous sommes vulnérables. La violence est la réponse de notre cœur blessé à l’incompréhension, au rejet, au manque d’amour. Dés que nous sommes mal aimés, rejetés, la blessure s’ouvre, nous fait mal et nous déployons alors tout notre système de défense. »

     

     

    « La source des larmes et de la violence n’est pas toujours l’orgueil ou l’avidité ou la peur de manquer. Mais quelque chose de plus profond : une façon de se défendre contre l’intolérable, de se protéger de sa propre vulnérabilité, de sa peur de souffrir. »

     

    « La pauvreté, ce n'est pas seulement la pauvreté matérielle, c'est être dépouillé, être impuissant, se sentir démuni.

     

    Une mère qui vient de perdre son enfant est une pauvre, une femme abandonnée par son mari est une pauvre, un homme qui perd son travail est un pauvre, celui qui apprend qu'il a un cancer est un pauvre, celui qui vieillit et s'affaiblit est un pauvre; chacun de nous,

     

    Quand il se sent désarmé, faible, incapable et qu'il l'admet, est un pauvre

     

    Le drame est que nous refusions d'admettre notre pauvreté, de peur d'être rejetés. On nous a appris qu'il fallait être le meilleur, le plus fort, le plus solide, celui qui gagne, car les pauvres, les faibles, les fragiles, les mal aimés, les  démunis sont méprisés; la société les met de côté. Alors, nous trichons aussi longtemps que nous le pouvons. Nous prétendons être forts et capables, et nous vivons d'apparence. »

     

     

    « Il y a beaucoup d'hommes qui ne savent pas ce que c'est qu'être père. Ils croient qu'il suffit d'assurer la vie matérielle de leurs enfants et de les diriger dans le chemin qu'ils jugent bon. Non être père, c'est bien plus que cela. C’est d'abord aimer ses enfants, les  écouter, être attentif à ce qu'ils sont, respecter leur croissance et les aider à grandir en les protégeant, mais aussi en leur faisant confiance ; et en les laissant trouver leur propre espace. C’est une vocation spéciale que d'être père ou mère. »

     

    « Dieu nous aime, tels que nous sommes, pas tels que nous aurions aimé  être, pas tels que la société ou nos parents auraient souhaité que nous soyons, mais tels que nous sommes aujourd’hui, avec nos fragilités, nos blessures, nos peurs, nos qualités et nos défauts. Tels que nous sommes aujourd’hui, nous sommes aimés de Dieu »

     

    « Ce qui fait obstacle à la foi, c’est la désunion. La désunion entre les personnes, entre les peuples, entre les Églises, entre les chrétiens, empêche le monde de croire. »

     

    « Le grand danger pour chacun de nous est de vivre dans l’illusion par rapport à soi-même. On est souvent assez clair pour juger les autres, mais pour soi-même on a beaucoup de mal, on se croit merveilleux ou abominable, on s’exalte ou on se dénigre, mais on a le plus grand mal à se voir tel qu’on est. »

     

    « Une seule chose est importante : que nous soyons vrai, que nous échappions aux mensonges, aux illusions, aux faux-semblants et même aux rêves et aux théories qui nous enferment dans un monde illusoire où nous sommes coupés de notre réalité profonde.

     

    Dans la mesure où nous acceptons nos blessures, nous entrons dans le chemin de l’unité ; dans la mesure où nous refusons de regarder notre vérité, nous maintenons une cassure à l’intérieur de nous-mêmes.

     

    Dès que nous acceptons cette partie de nous-mêmes que nous refusions de regarder que nous refusions de reconnaître, que nous refusions d’admettre l’unité commence à se faire à l’intérieur de notre être. Et c’est de l’unité que jaillit la fécondité. »

     

    « C’est important de pouvoir dire à quelqu’un qui écoute en vérité, avec tendresse et compréhension, tout ce qui nous a blessé, tout ce qu’on a fait, mal fait ou refuser de faire, tout ce que l’on regrette et qui peu à peu nous remplit le cœur jusqu’à l’empêcher de battre avec espérance. »

     

    « La maturité, c'est l'accueil plénier du réel, l'acceptation du présent.

     

    C'est rendre grâce pour ce que l'on a et ne plus pleurer pour ce qu'on n'a pas. C'est très rare d'arriver à cela, d'arriver à ne plus vivre dans l'idéalisme qui refuse de voir les choses et les êtres comme ils sont,

     

    mais de s'accepter et d'accepter les autres, tels qu'ils sont, en voyant la lumière qui est en eux et en ayant la certitude que nous pouvons tous grandir.

     

    Nous sommes tous plus ou moins en lutte avec le réel, qu’avec ce que nous vivons ou ce que nous avons vécu, avec nous-mêmes ou avec les autres.

     

    Nous nous épuisons dans la colère parce que nous ne voulons pas      accepter la réalité telle qu'elle est. Alors, nous vivons dans le passé ou nous nous projetons dans l'avenir, mais nous ne vivons pas réellement dans le présent. »

     

     

    « Vous savez, nous sommes des êtres de communion et quand la communion n'est pas possible, nous nous fermons sur nous-mêmes,  devenant  incapables de communiquer, d'agir, d'entrer dans cette circulation vitale du monde et des êtres ; c'est comme si nous n'étions plus irrigués. L'enfant qui est abandonné, laissé à lui-même à sa naissance, s'enferme dans un monde de tristesse et de dépression et devient incapable de réagir. »

     

    « Quand l’autre n’est pas comme nous, nous voudrions qu’il soit, nous nous angoissons très vite, nous nous mettons en colère, et nous entrons dans un type de relation où se mêle la dépression et l’agression, même si nous savons les cacher sous un masque de politesse.

     

    Il y a des silences pleins de tendresses et des silences pleins de haine. On peut être très déprimé et ne pas cesser de sourire. On dit souvent que les clowns qui font rire tout le monde sont, à l’intérieur d’eux-mêmes, pleins d’une grande tristesse. »

     

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  • EXTRAIT DU LIVRE D’ANSLEM GRÜN

    « Ouvre tes sens à Dieu »

     

    Les méditations sont de Maria-Magdalena ROBBEN

     

    La perle fine

     

    Je rêvais.

    Depuis toujours je cherche.

    Je cherche la perle fine.

    Me voici dans une caverne,

    Me voilà au sommet d’une montagne.

    Toujours cherchant, je parcours les océans.

    Je m’élève dans les airs.

    Je me hâte de lieu en lieu.

     

    Jour après jour.

    Torturé par mon désir,

    Déchiré par mon expérience

    Divisé par ma quête,

    Epuisé jusqu’à m’effondré.

    Crise, saut créateur dans le vide,

    La terre  me recueille,

    Le vent rafraîchit mon corps moite.

    Douces sont les caresses de l’herbe,

    Qui fraîchement coupée, m’inonde de son parfum.

    Une fleur, dans la légère de son être,

    M’adresse un sourire.

     

    Un chuchotement,

    Une voix en moi murmure :

    Que cherches-tu par ci ?

    Que cherches-tu par là ?

    N’oublie pas !

    En toi est la perle !

    Et je m’éveillai.

     

     

    Mon cheval

     

    Sur mon coursier je galope et traverse le temps,

    Heure par heure, jour après  jour.

    Plus vite, mon cheval, plus vite !

    Gagne du temps !

    Raccourci, offre spéciale.

    Cour mon cheval, je veux gagner du temps,

    Dix minutes par jour, pour le moins,

    Cela fait soixante-dix par semaine.

    C’est merveilleux !

    Ainsi moi et toi, mon merveilleux coursier

    Nous pourrons nous offrir encore plus.

     

    Cours encore, minute par minute,

    Heure par heure, jour par jour.

    Je suis bien en selle, je tends les rênes,

    Cours encore ! D’échéance en échéance,

    De réunion en réunion,

    de colloque en colloque,

    De cours en conférence !

    Vite mon cheval,

    Que nous accomplissions

    De grandes choses sur terre.

     

    Gris est mon cheval, rapide comme une flèche,

    Je l’éperonne, mon cheval gris, je le pousse.

    Un jour pourtant,

    Le repos frappe à la porte de mon cœur palpitant.

    D’un coup, mon cheval s’arrête de galoper.

    Je suis éjecté de la selle.

    La bride m’a échappé, mon cheval s’enfuit

    Me voilà étendu sur le sable.

    « Que me veux-tu ? »

    Désespérément je crie.

    « Arrête, n’oublie pas que le temps m’appartient ! »

    A bout de souffle, je respire,

    Haletant comme mon cheval.

    Je crains le repos qui patiente à la porte de mon cœur.

    Comment parvenir au repos après une telle hâte ?

    Je sens la tension intérieure,

    Comme un fardeau immense.

    Comme une roulette qui tourne, 

    Tournent dans mon cœur, mes sentiments et pensées.

    Je sens la tension intérieure,

    Comme un fardeau immense.

    Comme une roulette qui tourne,

    Tournent dans mon cœur

    Mes sentiments et pensées.

    Y aurait-il encore en moi

    Un espace capable de silence,

    Un espace sain qui échappe à la pression, à la performance ?

    Montre-moi cet espace

    Sans contrainte et sans urgence,

    Où aucun délai n’est imposé, où rien ne presse,

    Où n’habite personne que moi seul.

     

    Je sens le sable entre mes doigts,

    Je respire l’ai embaumé du printemps.

    C’est la première fois, me semble-t-il,

    Que je contemple le ciel,

    Que je vois les couleurs des arbres et de l’herbe,

    Que j’entends le murmure du ruisseau

    Qui coule près de moi.

    Serait-ce en moi ?

    J’inspire à fond,

    Et puis je souffle,

    Enfin je respire.

     

    Un rêve me revient :

    Je me tiens debout devant l’autel,

    Dans la petite église de mon village,

    Je présente mon horloge sur les offrandes

    Du pain et du vin

    J’implore que se transforme

    Mon temps agité

    En calme et sérénité.

      

    « C’est dans ce qui est caché que Dieu est présent. En descendant en moi-même, dans les régions de mon âme que j’ai étouffées et dissimulées, je découvrais Dieu qui se tient dans les profondeurs de mon cœur. Ma prière alors sera exaucée. Je prendrais conscience de ce qui en moi est caché, et Dieu ne se dérobera plus à moi. »

     

    « Il  ne reste pas moins que la foi est toujours assaillie par le doute. Car le doute fait  nécessairement partie de la foi. Il nous oblige constamment à nous libérer de nos propres projections et à nous tourner vers le vrai Dieu. »

     

    « Le silence est le lieu par excellence de la rencontre avec Dieu. Non seulement le silence réduit à rien l’agitation de notre cœur, non seulement le silence me permet de me détacher de mes soucis et contrariétés. »

     

    « Le silence est l’acte le plus noble de l’homme. Au cœur du silence, là où jamais aucune pensées ne parvient, là où nous cessons de réfléchir et d’élaboré des projets, là ou nous  ne pensons plus aux autres pour les juger, où nous cessons de nous faire valoir nous-mêmes, c’est là que Dieu nait en nous. »(Eckhart)

     

    « Dans les yeux des hommes de toute race, dans le regard des enfants et des vieillards, des mères et des amoureuses dans les yeux du policier comme de l’employé, de l’aventurier comme de l’assassin, du révolutionnaire comme du dictateur et aussi dans les yeux du saint qui brille cette même étincelle d’un insatiable désir, la même soif infinie de bonheur, de joie et de possession sans fin. Tout homme aspire à un amour inconditionnel, un amour qui rend sa vie digne d’être vécue, qui lui confère son caractère unique et son estimable valeur » (Ernesto Cardenal)

     

    « Imprime ton sourire

    Et l’éclat de ton visage,

    La bonté de ton regard

    Et les étoiles de tes yeux

    Dans le creux de mon cœur

    Qui te désire et t’attend. »

     

    « Je suis moi-même le vrai lieu de l’expérience de Dieu. C’est en écoutant le fond de mon cœur que je prends conscience de Dieu, qui habite au fond de moi, et qui ne cesse de s’y manifester par le désir qui naît en moi. »

     

     

    La voix intérieure.

     

    J’ouvre l’oreille de mon cœur,

    J’entends ma voix intérieure.

    Je me retire en moi et m’accorde un temps de silence.

    Terre en friche !

    Fais silence et écoute !

     

    Je  ferme mes oreilles.

    Je n’entends plus les voix de mon passé,

    Qui me diminuent et me condamnent,

    Qui étouffent ma joie de vivre,

    Qui blessent mon cœur.

    Sans plus écouter les voix

    Qui me réclament des performances :

    Cent fois plus, mille fois plus,

    Les voix qui exaltent mon désir d’être,

    Et en même temps s’en moquent.

     

    Je voudrais écouter la douce mélodie de ma vie,

    Cette voix intérieure ….

    C’elle elle qui me libère, qui m’appelle à vivre,

    Pour déployer mes forces et mes capacités,

    Qui m’invite à être.

    Fais silence et écoute !

     

    Je veux écouter cette voix intérieure

    Qui m’indique et m’ouvre un espace où vivre,

    Qui m’indique comment germer, vivre et croître.

    Voix intérieure, ma racine qui me porte et le fortifie,

    Qui protège mon chemin,

    Et assure mes pas quand le sol pierreux me résiste,

    Quand des épines encombrent ma route.

     

    Et voici le fruit, mûri dans le silence et l’écoute.

     

    « Parler et écouter sont fondamentalement des processus relationnels. Et pour que la communication passe, il faut non seulement bien écouter les paroles dites, mais encore percevoir les demi-tons, l’intention, l’état «émotionnel de celui qui parle. Beaucoup de conversation échouent parce que nous sommes incapables d’écouter, parce que nous volons imposer nos arguments, sans puiser dans les paroles de l’autre ce qui est nouveau, et qui peut être nous ferait progresser »

     

    Celui qui parle ne fait pas que communiquer quelque chose : il se communique lui-même. Et entendre signifie participer à l’autre. « Parler et entendre signifient communication et participation aux sentiments, au mouvements du cœur des hommes et des choses »

     

    « Il nous est guère possible dans notre vie, d'éviter la souffrance. Mais il ne faut pas la rechercher, faute de quoi nous courons le danger d'exalter la souffrance, et de construire une religion masochiste où souffrir vaudrait mieux que vivre : souffrir et vivre, ce serait la même chose. C'est parce qu'on ne veut pas faire face à la vie réelle qu'on se réfugie dans la souffrance. En ce cas, on idéalise la souffrance. On y voit la volonté de Dieu qu'il s'agit d'accepter. Or Dieu ne veut pas la souffrance, mais la vie de l'homme. Voir en Dieu l'antithèse de l'homme et de ses intérêts, c'est en faire un monstre qui ne cesse de nous faire souffrir.

     

    « Pour Jésus, l'important n'est pas de connaître le succès dans la vie, mais de découvrir la vie elle-même. Non pas de penser positivement, mais de scruter ses propres pensées  et d'en tirer toutes les conséquences ; non pas de découvrir  ses propres forces, mais de se découvrir soi-même  ses forces et ses faiblesses, ses hauts et ses bas. Qui veut  gagner la vie, doit s'y engager. Il ne s'agit pas d’en tirer un profit maximum, mais d'y mettre du cœur, de vivre de tout son cœur, de tous ses sens, de toutes ses forces. Celui-là seul qui s’y engage avec ses côtés lumineux et se côtés sombres, avec ses progrès comme avec ses reculs, connaîtra le vrai goût de la vie. »

     

    « La vie fleurit si nous lui laissons le temps, si nous le lui permettons, si nous la percevons, si nous la ressentons, si nous sommes suffisamment libres pour vivre dans l’instant. Selon Eric Fromm, la vie n’est pas de l’ordre de l’avoir, mais de l’ordre de l’être. »

     

    « On ne peut percevoir la lumière en soi, que si l’on a le courage e regarder en face ses propres zones d’ombres. »

     

     

    Il  y a toujours des moments où, malgré tous nos efforts sincères, nous ne 'ressentons pas la proximité de Dieu, où le ciel nous reste fermé, où rien ne vient éclairer les ténèbres. De tels moments font aussi partie de notre chemin spirituel. Et il est insensé, en ces moments-là, de nous sentir coupables de ne pas sentir Dieu. Il ne nous reste alors qu'à persévérer et attendre que Dieu daigne à nouveau se manifester, que le ciel s'ouvre et que sa lumière dissipe nos ténèbres. »

     

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    EXTRAIT DU LIVRE DE ERIC-EMMANUEL SCHMITT

    «  Oscar et la dame rose »

     

    Résumé : Voici les lettres adressées à Dieu par un enfant de dix ans. Elles ont été retrouvées par Mamie Rose, la « dame rose » qui vient lui rendre visite à l’hôpital des enfants. Elles décrivent douze jours de la vie d’Oscar, douze jours concasses et poétiques, douze jours pleins de personnages drôles et émouvants. Ces douze jours seront peut être les douze derniers. Mais grâce à Mamie Rose qui noue avec Oscar un très fort lien d’amour, ces douze jours deviendront légende.

     

    Extraits :

     

     «  On m’appelle Crâne d’œuf, j’ai l’air d’avoir sept ans, je vis à l’hôpital à cause de mon cancer et je ne t’ai jamais adressé la parole parce que je crois même pas que tu existes, seulement si j’écris ça, ça la fout mal (Mamie Rose), tu vas moins t’intéresse à moi. Or j’ai besoin que tu t’intéresse. »

     

    « Mamie Rose, je ne te la présente pas, Dieu, c’est une bonne copine à toi, vu que c’est elle qui m’a di de t’écrire »

     

    « Si tu dis « mourir » dans un hôpital, personne n’entend. Tu peux être sûr qu’il va y avoir un trou d’air et que l’on va parler d’autre chose. J’ai fais le test avec tout le monde. »

     

    « - Mamie Rose, j’ai l’impression que personne ne me dit que je vais mourir.

     

    Elle me regarde.  – pourquoi veux-tu qu’on te le dise si tu le sais Oscar ! »

     

     

     

    « J’ai l’impression Mamie Rose, qu’on a inventé un autre hôpital que celui qui existe vraiment. On fait comme si on ne venait à l’hôpital que pour guérir. Alors qu’on y vient aussi pour mourir. »

     

    « Tu as raison, Oscar. Et je crois qu’on fait la même erreur pour la vie. Nous oublions que la vie est fragile, friable, éphémère. Nous faisons tous semblant d’être immortels. »

     

    « Le docteur a dit à mes parents que j’allais mourir et ils se sont enfuis. Je les déteste. »

     

     

     

    « Dieu j’ai un truc à te demander, je serais d’accord pour une petite visite. Une visite en esprit. Je trouve ça très fort. J’aimerai bien que tu m’en fasses une. Je suis ouvrable de huit heures du matin à neuf heures du soir. Le reste du temps je dors. Mais parfois dans la journée je pique des petits roupillons à cause des traitements. Mais si tu me trouves comme ça, n’hésite pas à me réveiller. Ca serait con de se rater à une minute près. »

     

     

     

    « - Réfléchis Oscar. De quoi te sens-tu le proche ? D’un Dieu qui n’éprouve rien ou d’un Dieu qui souffre ?

     

    -         De celui qui souffre évidement. Mais si j’étais lui, si j’étais Dieu, si, comme lui, j’avais les moyens, j’aurais évité de souffrir.

     

    -         Personne ne peut éviter de souffrir. Ni Dieu, ni toi. Ni tes parents ni moi.

     

    -         Bon d’accord. Mais pourquoi souffrir ?

     

    -         Justement il y a souffrance et souffrance. Regarde mieux son visage (celui du Christ). Observe. Est-ce qu’il a l’air de souffrir ?

     

    -         Non c’est curieux il n’a pas l’air  d’avoir mal.

     

    -         Voilà. Il faut distinguer deux peines, mon petit Oscar, la souffrance physique et la souffrance morale. La souffrance physique, on la subit. La souffrance morale, on la choisit.

     

    -         Je ne comprends pas.

     

    -         Si on t’enfonce des clous dans les poignets ou les pieds, tu ne peux pas faire autrement que d’avoir mal. Tu subis. En revanche, à l’idée de mourir, tu n’es pas obligé d’avoir mal. Tu ne sais pas ce que c’est. Ca dépend donc de toi. »

     

     

     

    « Les gens craignent de mourir parce qu’ils doutent de l’inconnu. Mais justement, qu’est-ce que l’inconnu ? Je te propose Oscar, de ne pas avoir peur mais d’avoir confiance. Regarde le visage de Jésus sur la croix : il subit la peine physique mais il n’éprouve pas de peine morale car il a confiance. Du coup les clous le font moins souffrir. Il se répète : ça fait mal mais ça ne peut pas être mal. Voilà c’est çà le bénéfice de la foi. Je voulais te le montrer. »

     

     

     

    « Que reproches-tu à tes parents ?

     

    -         Ils ont peur de moi. Ils n’osent pas me parler. Et moins ils osent, plus j’ai l’impression d’être un monstre. Pourquoi est-ce que je les terrorise ? Je suis si moche que ça ? Je pue ? Je suis devenu idiot sans m’en rendre compte ?

     

    -         Ils n’ont pas peur de toi, Oscar. Ils ont peur de la maladie.

     

    -         Ma maladie ça fait partie de moi. Ils n’ont pas à se comporter différemment parce que je suis malade. Ou alors ils ne peuvent aimer qu’un Oscar en bonne santé ?

     

    -         Ils t’aiment, Oscar ils me l’ont dit

     

    -         Tu sais Oscar tu vas mourir, un jour. Mais tes parents, ils vont mourir aussi. Oui  ils vont mourir aussi. Tout seul. Et avec le remord terrible de n’avoir pas pu se réconcilier avec leur seul enfant, un Oscar qu’ils adoraient.

     

    -         Dites pas des choses comme ça Mamie Rose, ça me fout le cafard.

     

    -         Pense à eux, Oscar. Tu as compris que tu allais mourir parce que tu es un garçon très intelligent. Mais tu n’as pas compris qu’il n’y a pas que toi qui meurs. Tout le monde meurt. Tes parents un jour, moi, un jour.

     

    -         Oui, mais enfin tout de même je passe devant.

     

    -         C’est vrai. Tu passes devant. Cependant est-ce, sous prétexte que tu passes devant, tu as tous les droits ? Et le droit oublier les autres ?

     

    -         J’ai compris Marie Rose. Appelez –les. »

     

     

     

    « J’ai essayé d’expliquer à mes parents que la vie, c’était un drôle de cadeau. Au départ, on le surestime, ce cadeau : on croit avoir reçu la vie éternelle. Après on le sous-estime, on le trouve pourri, trop court, on serait presque prêt à le jeter. Enfin on se rend compte que ce n’était pas un cadeau, mais juste un prêt. Alors on essaie de le mériter. Plus on vieillit, plus faut faire preuve de goût pour apprécier la vie.

     

     

     

    «  Les trois derniers jours, Oscar avait posé une pancarte sur sa table de chevet. Je crois que cela te concerne. Il y avait écrit : « Seul Dieu a le droit de me réveiller. »

     

     

    Cats1

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    EXTRAIT DU LIVRE DE FRÉDÉRIC LENOIR  « Socrate Jésus Bouddha »

     

    « La vrai question qui se pose à nous est la suivante : l’être humain peut-il être heureux et vivre en harmonie avec autrui dans une civilisation entièrement construite autour d’un idéal de l’ « avoir » ? Non, répondent avec force le Bouddha, Socrate et Jésus. L’argent et l’acquisition de biens matériels ne sont que des moyens, certes précieux, mais jamais une fin en soi. Le désir de possession est, par nature, insatiable. Et il engendre frustration et violence. L’être humain est ainsi fait qu’il désire sans cesse posséder ce qu’il n’a pas, quitte à le prendre par la force chez son voisin. Or, une fois ses besoins matériel essentiels assurés : se nourrir, avoir un toit et de quoi vivre décemment, l’homme a besoin d’entrer dans une autre logique que celle de l’ « avoir » pour être satisfait et devenir pleinement humain : celle de l’ « être ». Il doit apprendre à se connaître et à se maîtriser, à appréhender le monde qui l’entoure et à le respecter. Il doit découvrir comment aimer, comment vivre avec les autres, gérer ses frustrations, acquérir la sérénité, surmonter les souffrances inévitables de la vie, mais aussi se prépare à mourir les yeux ouverts. Car si l’existence est un fait, vivre est un art. Un art qui s’apprend, en interrogeant les sages et en travaillant sur soi.

    « Parmi les points communs de leur vie, l’un d’entre eux est assez singulier et mérite d’emblée d’être souligné : le Bouddha, Socrate et Jésus n’ont laissé aucune trace écrite. »

     

    « Le Bouddha, Socrate et Jésus sont les fondateurs de ce que j’appellerais un « humanisme spirituels»

     

    « Les enseignements de Bouddha, Socrate et Jésus ont traversé les siècles et les millénaires sans prendre une ride. Cela s’explique très certainement par l’exemplarité de leur vie, par le caractère profondément novateur de leur pensée en regard des opinions dominantes de leur époque et par la portée universelle de leur message. Il me semble cependant qu’un autre facteur a contribué au rayonnement de leur pensée et de leur personnalité aussi bien auprès de leurs disciples immédiats qu’auprès de tous ceux qui les ont aimés et suivis à travers les siècles. Ce facteur, c’est l’art d’enseigner, qu’ils ont porté à la perfection. »

     

    Leurs discours frappaient ceux qui les écoutaient non parce qu’ils étaient des orateurs exceptionnels ayant acquis une technique quelconque, mais parce qu’ils savaient parler un langage de vérité et qu’ils trouvèrent les mots pour exprimer une authentique expérience de la sagesse

     

    Chacun pourtant avait sa manière propre de discourir et d’enseigner : Socrate à travers le questionnement et l’ironie, Bouddha, par l’autorité de ses sermons et son regard acéré sur le monde, Jésus, par la force mêlée de douceur de ses enseignements et de ses gestes. Et tous trois ont traversé les siècles en raison de ce parfum d’authenticité et de cette exigence de vérité qui se dégagent de leur vie et de leurs paroles

     

    La recherche de la vérité conduit à la vraie liberté : liberté de l’individu qui s’émancipe à l’égard de la tradition, de l’autorité ou des opinions dominantes de la société ; mais aussi surtout liberté intérieure de l’être humain qui apprend, grâce à cette vérité, à se connaître et à se dominer

     

    « C’est à chaque individu que s’adresse Socrate, c’est sur chaque individu qu’il parie en affirmant que chacun peut se parfaire, devenir vertueux et sage. Car pour lui la voie de la vertu et de la sagesse est, celle de la connaissance. Socrate est convaincu qu’un homme éclairé, un homme qui  « se connaît lui-même », ne peut pas choisir le mal. »

     

    « Jésus appelle ses disciples au même retournement ; « Le Royaume de Dieu est à l’intérieur de vous » proclame t-il. Il les incite à aller vers eux-mêmes, à chercher Dieu et la vérité au plus profond de leur cœur et de leur conscience, et non pas simplement à travers l’observance du rite. »

     

    « Jésus dit : le véritable temple, c’est le for intérieur de l’être humain, son cœur et son esprit où il rencontre Dieu. Et c’est en écoutant la voix intérieure de sa conscience éclairée par l’Esprit de Dieu qu’il agira de manière vraie, juste et bonne. »

     

    Mais au-delà de la liberté de choisir, le Bouddha, Socrate et Jésus insistent sur un point essentiel : la véritable liberté intérieure, celle que l’on acquiert progressivement en faisant un travail sur soi, en progressant dans la connaissance, en écoutant la voix de l’Esprit. Si ces trois maîtres de sagesse entendent libérer l’individu des chaînes du groupe et du poids de la tradition, ce n’est pas simplement pour le rendre politiquement autonome. C’est pour qu’il puisse accomplir un chemin de libération intérieure. Car aussi précieuse soit-elle, la liberté politique ne sert à rien si elle ne permet pas à chacun, par ce cheminement personnel, de sortir de l’esclavage le plus profond qui soit ; pour Socrate l’ignorance, pour Jésus, le péché ; pour le Bouddha, le désir-attachement.

     

    Aux yeux de Bouddha, en effet, la vraie liberté est celle que chaque être humain doit acquérir en combattant ses passions, ses désirs, ses envies, qui sont, de son enseignement, nous l’avons vu, tient en ces quatre vérités sur la soif et l’attachement qui lient l’individu à la ronde infernale des renaissances.

     

    Pour Socrate, le pire des maux n’est pas le désir-attachement, mais l’ignorance. C’est elle qui est cause de tous les maux : l’erreur, l’injustice, la méchanceté, la vie déréglée toutes choses qui font du tort à autrui, mais surtout à soi-même. C’est par ignorance, en somme, que les hommes font leurs propres malheurs. » Il est donc de toute nécessité, que l’homme tempéré qui, ainsi que nous l’avons vu, sera juste, courageux et pieux, soit un homme parfaitement bon, et que l’homme bon agisse bien et noblement dans tout ce qu’il fait, et que celui qui agit bien connaisse félicité et bonheur ; et que le méchant qui agit méchamment soit malheureux (Gorgias,507bc-c7)  

     

    Le message de Jésus entre encore une fois en résonnance avec ceux de Socrate et de Bouddha : «  Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples et vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libérera » promet-il à ceux qui l’écoutent (Jean, 8, 33-36)  

     

    Profonde similarité entre l’enseignement de Jésus et ceux de Socrate et du Bouddha : la gravité du péché n’est pas liée à la faute en soi, mais à l’intention qui y préside, et à son caractère plus ou moins volontaire. Plus la faute est consciente et intentionnelle, plus elle est lourde et asservit celui qui la commet à ses pulsions, à ses passions, à son orgueil ou à sa son égoïsme. A l’inverse, lorsqu’on commet une faute par ignorance ou par passion aveugle, elle est davantage pardonnable.

     

    Le Bouddha, Socrate et Jésus s’accordent donc pour affirmer que l’homme ne naît pas libre, qu’il le devient. Il le devient en sortant de l’ignorance, en apprenant à discerner le vrai du faux, le bien du mal, le juste de l’injuste ; en apprenant à se connaître, à se maîtriser, à agir avec sagesse. Et pour Jésus, cette formation n’est pas seulement morale, elle ne s’acquiert pas seulement par l’éducation, l’expérience, la connaissance rationnelle, mais aussi par la foi et par la grâce divine qui instruit tout être humain en son propre cœur.

     

    Quel est le couronnement de la vie morale et spirituelle, l’essentiel qui doit être mis en pratique ? Pour Socrate la vertu suprême est la justice. Pour Bouddha, la compassion. Pour Jésus, l’amour.

     

    Le plus grand de tous les maux affirme Socrate : est de commettre une injustice. Commettre l’injustice est en effet le pire des crimes : non seulement parce qu’il rend impossible la vie en société, mais aussi parce qu’il souille l’âme de celui qui la commet. Un homme qui a découvert la vérité, un homme bon, un homme vertueux, ne peut être injuste et se doit de se plier aux lois de la cité. Il faut mieux subir l’injustice que de la commettre.

     

    On ne peut qu’être troublé devant la similitude entre la mort de Socrate et celle de Jésus : l’un et l’autre auraient pu fuir, et ont refusé. L’un et l’autre ont accepté de subir une injustice morale et une sanction aussi terrible qu’injuste pour ne pas se soustraire à la justice politique de la cité. L’un comme l’autre s’en remettent aux Dieux ou à Dieu comme seule véritable instance de jugement.

     

    Pour Socrate, tous les citoyens sont égaux devant la loi. Le Bouddha affirme que chaque individu subira la loi de rétribution du Karma, quelle que soit sa condition. Et pour Jésus, tous les êtres humains sont égaux devant Dieu, qui les jugera non en fonction de leur statut social, ou même de leur religion, mais uniquement d’après l’intention de leurs actes et leur amour du prochain.

     

    L’enseignement de Socrate, Bouddha et Jésus a aussi une dimension égalitaire : tout être humain peut effectuer un chemin spirituel, chercher la vérité, devenir libre, accéder à la connaissance véritable et au salut ; nous sommes tous égaux face à l’énigme de l’existence, face à la mort, face à la nécessité et aux difficultés de se connaître et de travailler sur soi.

     

    Pour le Bouddha et pour Jésus, il y a une double vertu plus importante encore que la justice : l’amour désintéressé et la compassion.

     

    Jésus montre que l’amour et la compassion sont au-dessus de la justice. Il faut certes qu’il y ait des règles, des lois, de bornes, et nulle part il n’en conteste la nécessité, amis pour lui, l’application de la justice doit se faire avec miséricorde, en tenant compte de chaque personne, de son histoire, du contexte, mais aussi de l’intention, de ce qui se passe dans l’intimité de l’âme, que nul ne peut sonder et encore moins condamner de l’extérieur.

     

    L’amour comme le soutient Socrate, est un élan, une force qui nous meut, mais elle n’est en rien une vertu, puisque la vertu est un couronnement, une qualité stable de l’âme. L’amour peut conduire au meilleur comme au pire. On peut se sacrifier par amour, on peut aussi tuer par amour. On peut s’attacher par amour à ce qui nous fait du mal comme à notre plus grand bien. L’amour en soi n’est ni un vice, ni un bien ni un mal. L’amour est cette force universelle aveugle qui nous pousse sans cesse à rechercher quelque chose qui nous manque, et qui demande à être éduquée, maîtrisée et ordonnée.

     

    Jésus affirme que Dieu aime tous les hommes d’un amour totalement désintéressé et inconditionnel. Et son amour devient le modèle dont les hommes doivent s’inspirer pour aimer Dieu et leur prochain.

     

    Jésus explique que, lorsque l’amour divin, donné par grâce avec la           coopération de l’homme, s’enracine dans les cœurs, il cesse d’être un effort. Il coule telle « une source vive », il rend libre, heureux, joyeux. Ce n’est plus le plaisir lié à la satisfaction du désir. C’est la joie du don. Une expérience que chacun peut faire : la joie de donner gratuitement, sans rien attendre en retour, pas même un remerciement ou un signe de gratitude.

     

    Le propre de l’égoïsme, qui est universel, c’est de toujours vouloir s’affirmer davantage, quitte à dominer l’autre ; c’est la volonté d’affirmation de soi et de  puissance qui est à l’origine de toutes les tyrannies et de toutes les guerres.

     

    La compassion du Bouddha est encore plus universelle que celle du Christ, puisque c’est à tout être vivant que s’adresse son enseignement salvateur. En cela, il va plus loin que Jésus et Socrate, qui demeurent cantonnés à un horizon anthropocentrique. L’une des conséquences qui découlent de la pensée du Bouddha est un profond respect pour les animaux et la nature dans sa totalité. Ce respect qui imprègne la tradition bouddhiste est loin d’être partagé par la tradition occidentale grecque et judéo-chrétienne, où la compassion à l’égard de la souffrance animale est quasi absente

     

    Pour conclure ce livre, je pourrais dire que Socrate, Jésus et Bouddha ont été mes trois principaux éducateurs. Loin de s’opposer, ils n’ont cessé, dans mon esprit et dans ma vie, de renvoyer l’un à l’autre. Chacun à sa manière, ils m’ont donné la force de vivre pleinement, les yeux ouverts, en communion joyeuse ave tant d’autres humains de culture et de religions diverses. Ils m’ont aussi appris à accepter mes limites et mes pauvretés, tout en me montrant sans cesse la voie d’un nécessaire progrès. La vie est courte, mais le chemin de la sagesse est long ! Dans la vision de sagesse qui est celle de nos trois maîtres, le vrai et le bien coïncident.  La connaissance  du vrai n’a de sens que si elle nous permet d’agir de manière bonne. C’est pourquoi les messages du Bouddha, de Socrate et de Jésus, est, de manière ultime, un message éthique. Une vie réussie est une vie qui  a mis la vérité en pratique. D’où l’importance de leur propre témoignage : ils ont marqués des générations d’homme et de femmes, et s’ils sont encore si crédibles à nos yeux, c’est parce qu’ils ont mis lémur enseignement en pratique. Ils ont témoigné par leurs actes de pertinence de leur message. Et ce qui importe le plus pour eux, c’est la transformation de leurs auditeurs..

     

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    EXTRAIT DU LIVRE  «  Un Noël de rêve »

    DE GLENN BECK 

     

     Avant de partager avec vous quelques extraits, je voudrais vous parler un peu de l’histoire.

     

    A 12 ans, le jeune Eddie, rêve que d’une chose : un vélo pour Noël. Il sait bien que la vie est dure depuis la mort de son père, mais il veut croire que sa mère fera tout pour mettre le vélo rouge de ses rêves au pied du sapin. Le matin de Noël, la déception est immense ; il n’y a qu’un seul paquet, qui contient un pull tricoté main par sa maman. Déçu et frustré, en colère, Eddie devra parcourir un long chemin en butte avec lui-même et sa famille, avant de comprendre les sens profond de ce simple cadeau.

    Grâce à l’aide d’un mystérieux voisin, Russel, et à l’amour de ses grands parents, Eddie finira pas découvrir la vraie richesse de Noël.

     

     « C’est bizarre comme une vie peut basculer en rien de temps. Quelques années auparavant, l’argent avait été le cadet de mes soucis. Aujourd’hui, il occupait toutes mes pensées. Quelques années auparavant j’avais encore un père. Aujourd’hui je n’en n’avais plus. Quelques années auparavant, j’adorais chanter des chants de Noël avec ma mère à chaque réveillon. Aujourd’hui c’est un supplice. »

     

    « La vie est ce que tu en fais. Tu auras toujours de l’amusement et des rires sous les yeux si tu te donnes le peine de les ouvrir et bien regarder. »

     

    « La plupart du temps, on est tellement focalisés sur ce qu’on croit vouloir qu’on ne voit pas à quel point on est déjà heureux. C’est quand on oublie ses problèmes et qu’on aide les autres à oublier les leurs qu’on se rend compte de ce que l’on a vraiment. »

     

    « Je sais que tout est difficile depuis la mort de ton papa. Mais c’est valable pour moi aussi. Tu vas devoir comprendre que rien n’arrive par hasard. C’est à toi d’en trouver les raisons, d’en tirer les leçons, et de les laisser te guider là où tu es censé aller. »

     

    « Soit tu passes ton temps à te plaindre des difficultés de la vie, soit tu te rends compte que c’est toi seul le responsable. Tu as le choix : est-ce que je vais être heureux ou malheureux ? Et rien ni un pull-over ni certainement un vélo, ça c’est sûr ne changera quoi que ce soit à l’affaire. »

     

    (La maman d’Eddie meurt le lendemain de Noël dans un accident de voiture. Eddie se retrouve seul, et est élevé par ses grands parents, sa révolte contre la vie est assez forte et il en veut au monde entier.)

     

    « Quand vas-tu arrêter de pleurer sur ton sort ? Ce n’est pas le monde qui est contre toi, Eddie, c’est toi qui es devenu ton pire ennemie. Tu dois te rendre compte que personne n’est supposé porter un fardeau tout seul. On est tous embringués dans cette histoire ensemble. Une fois que tu auras compris que tu peux demander de l’aide, ta vie changera du tout au tout. »

     

    « Je ne sais plus ce que tu es. Tu n’es pas encore le jeune homme que tu es supposé être, et je ne sais pas ce que tu essaies de devenir. Je sais que c’est dur, mais à travers tout ça tu vas pourtant devoir trouver ta voie. La douleur passera et, avec le temps, toi et moi nous pourrons apprendre à de nouveau rire ensemble. » (Grand-père de Eddie)

     

    (En parlant de Dieu)

     

    « On est tous confrontés à des défis et à des épreuves, certaines plus lourdes que d’autres. Et elles sont supposées nous rendre plus forts et nous préparer pour la suite. Pas juste en vue du notre propre bien-être, mais en vue de celui de tous ceux que nous serons amener à croiser. Je ne sais pas ce qu’Il a prévu pour nous, mais ce que je sais, c’est que nous sommes supposés passer au-dessus, Eddie. Il ne nous laissera jamais en rade quelque part sans l’aide, la force et savoir nécessaire »

     

    « Tu sais que les gens sont supposés être heureux, Eddie, mais parfois, c’est dur d’y arriver si tu es devenu quelqu’un que tu n’es pas. »

     

    « Parfois nos forces sont  aussi nos faiblesses. Parfois pour être fort, il faut d’abord être faible. Il faut partager ses fardeaux ; il faut se reposer sur les autres tout en affrontant ses problèmes et soi-même. C’est difficile à faire, mais la famille est là pour offrir un abri face aux tempêtes qui soufflent dans la vie de tout un chacun. »

     

    « Eddie, on ne peut pas contrôler ce qui nous arrive, mais on peut contrôler notre façon d’y  réagir. Nous sommes tous supposé être heureux. Même toi Eddie. Aussi difficile que ce soit pour toi de le croire parfois, tu es supposé être heureux. Si tu ne l’es pas, ce n’est pas la faute de Dieu, ni la mienne ni celle de quiconque. C’est la tienne. »

     

    « Si j’avais cru que quelque chose d’aussi simple qu’un vélo pouvait te rendre heureux, mon bonhomme je t’en aurais offert un il y a bien longtemps de ça. Mais un vélo ne peut y parvenir. Aucun bien matériel ne le peut. Tu dois retourner vers ce qui t’offrira un plaisir durable et ça, ça ne s’achète pas en magasin. »

     

    « Tout le monde a besoin d’un endroit pour se poser pour réfléchir quelque temps. Le silence est important : c’est le seul moment où on peut entendre le chuchotement de la vérité. »

     

    « Le nombre de gens qui se contentent de rester à la surface sans jamais s’interroger sur le sens plus profond des choses. C’est peut être plus facile comme ça, évidement, parce que, lorsqu’on frôle la surface, on fait porter ses problèmes à la première personne que l’on croise, et ce n’est jamais soi. »

     

    « Peut être que c’est pour ça que les gens sont mal à l’aise face au silence. Ce dernier vous pousse à réfléchir, et réfléchir vous fait prendre conscience que les problèmes ne sont pas toujours causés par une tierce personne. »

     

    « Tu sais, Eddie, parfois on s’emmêle tellement les pieds dans la vie qu’on passe à côté de ce qui devrait sauter aux yeux. On se retrouve si coincés dans nos problèmes qu’on n’arrive pas à voir ce qui est juste sous notre nez. »

     

    «  Tu ne vis pas dans le présent Eddie, tu vis dans le passé. La vie est ici pour qu’on la moule et qu’on lui donne la forme qu’on souhaite, mais toi tu as fais exactement le contraire ; tu as laissé la vie te mouler et te donner forme. Tu ne sais pas qui tu es vraiment parce que, pour l’instant, tu n’es personne. A l’intérieur, tu es vide. »

     

    «  Tu as passé beaucoup trop de temps à te transformer en ce que tu n’es pas : une victime. Personne ne peut faire de toi une victime ; toi seul peux faire ça … et tu l’as fait. Alors qu’il y a un autre choix possible, celui d’être un survivant. »

     

    « Tout à coup, j’ai compris ! J’ai pris conscience que, petit à petit, une erreur avait mené à l’autre et je, m’étais mis sur une route dont la destination inéluctable. Le mien avait commencé à Noël, quand j’avais découvert le pull-over. Oui je sais comment je suis arrivé là. »

     

    Voilà, j’arrête ici les extraits, pour ne pas dévoiler la fin, pour laisser à ceux qui le veulent découvrir ce très beau livre jusqu’au bout.

     


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  • Les mots pour traverser les âges de la vie (citations choisies par Valéry Dupuis)


     

    « L’enfant est sans préjugés, qualité première d’un grand philosophe. Il perçoit le monde tel qu’il est sans idées a priori qui faussent notre vision d’adulte. » (Jostein Gaarder)

     

    « Les enfants  n’ont ni passé ni avenir, et, ce qui nous arrive guère, ils jouissent du présent. » 

    (Jean de le Bruyère)

     

    « L’enfant qui ne joue pas n’est pas un enfant, mais l’homme qui ne joue pas a perdu à jamais l’enfant qui vivait en lui et qui lui manquera beaucoup. » (Pablo Neruda)

     

    « La vieillesse aime le peu, et la jeunesse aime le trop » (Joseph Joubert)

     

    « Dans l’âge mur, on arrive naturellement à être moins superficiel, mais en même temps, il devient plus difficile d’être léger. » (Charles Augustin Sainte Beuve)

     

    « La maturité est la capacité de faire quelque chose malgré le fait que vos parents vous l’ont recommandé. » (Paul Watzlawick)

     

    « Pensons que, comme nous soupirons présentement pour la florissante jeunesse qui n’est plus et ne reviendra point, la caducité viendra, qui nous fera regretter l’âge viril où nous sommes encore, et que nous n’estimons pas assez. » (Jean de ka Bruyère)

     

    « Le propre de la vieillesse est, de plaindre le présent, de vanter le passé, et de craindre l’avenir » (Antoine Gombaud)

     

    « Chacun désire vivre longtemps, mais personne ne voudrait être vieux. » (Jonathan Swift)

     

    « La vieillesse est noble, lorsqu’elle se défend elle-même, garde ses droits, ne se vend à personne, et jusqu’au dernier souffle domine sur les siens » (Cicéron)

     

    « La vieillesse apporte une lucidité dont la jeunesse est bien incapable et une sérénité bien préférable à la passion » (Marcel Jouhandeau) »

     

    « La vieillesse nous attache plus de rides en l’esprit qu’au visage. (Michel de Montaigne)

     

    « Tout âges portent ses fruits, il faut savoir les cueillir. » (Raymond Radiguet)

     

    « On ne peut comprendre la vie qu’en regardant en arrière, On ne peut la vivre qu’en la regardant en avant. »(Sören Kierkegaard)

    Les mots pour traverser les âges de la vie


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    Les mots pour aimer la philosophie (citations choisies par Sophie Boizard)

     

    « Méditer en philosophe, c’est revenir du familier à l’étrange, et dans l’étrange affronter le réel » (Paul Valéry)

    « La vraie philosophie est de rapprendre à voir le monde. » (Maurice Merleau Ponty)

    « On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi-même après un trajet que personne ne peut faire pour nous, ne peut nous épargner, car elle est un point de vue sur les choses. » (Marcel Proust)

    « Réfléchir,  c’est déranger ses pensées. » (Jean Rostand)

    « Il faut s’appliquer à penser beaucoup et non à savoir beaucoup. » (Démocrite)

    « La vérité scientifique et la vérité morale, une fois découvertes, nous procurent la même joie ; l’une et l’autre, dés qu’on l’a aperçue, brille du même éclat de sorte qu’il faut la voir ou fermer les yeux. Toutes deux enfin nous attirent et nous fuient ; elles ne sont jamais fixées : quand on croit les avoirs atteintes, on voit qu’il faut marcher encore, et celui qui les poursuit est condamné à ne jamais connaître le repos. » (Henri Poincaré)

    « Heureux l’homme pensif qui cherche la sagesse et qui suit la justice !

    Qui tâche que leur voix lui parle et l’avertisse,

    Les aime toutes deux, et trouve des douceurs

    A donner en secret son âme à ces deux sœurs,

    Qui, sans cesse attendent ce que leur souffle apporte,

    Regarde à leur fenêtre et médite à leur porte,

    Et qui leur soumettant dans l’ombre de sa raison,

    Se bâtir sa cabane auprès de leur maison ! » (Victor Hugo)

    « Le sage ne dépend pas d’autrui ; il n’attend pas la faveur de la fortune ou la faveur d’un homme ; sa félicité vient de lui-même. » (Sénèque)

     

    « Artisan de notre vie, artistes même quand nous le voulons, nous travaillons continuellement à pétrir, avec la matière qui nous est fournie par le passé et le présent, par l’hérédité et les circonstances, une figure unique, neuve, originale, imprévisible comme la forme donnée par le sculpteur à la terre glaise. » (Henri Bergson)

     

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  • Les mots pour retrouver le sourire

     

      Les mots pour retrouver le sourire  (citations choisies par Valérie Dupuis)

     

    Rire ou sourire est la marque irréfutable que l’esprit de sérieux, un instant, nous quitte, de telle sorte que rire,  un instant, nous quitte, de telle sorte que rire, c’est toujours aussi rire de soi. Surpris par un évènement ou une parole insolites, inattendus, absurdes, nous renonçons à maîtriser, dominer, expliquer et nous nous abandonnons à la bonne humeur. Le rire libère et allège : moins pesant, moins grave, l’esprit se fait aérien.

    On peut être fort démuni face aux épreuves que réserve l’existante, pourtant une arme ne saurait nous faire défaut, c’est le rire. Il ménage une juste distance d’avec les accidents qui nous accablent, il leur ôte délicatement le tragique qui d’abord, nécessairement, les revêt. L’humour fait feu sur l’esprit de ténèbres dont nous pourrions être les victimes et nous conservent une sérénité ou, à tout le moins, une contenance, quand les choses deviennent trop lourdes, étouffantes. (Christophe Lamoure).

     

    « Où tu ne peux pas dire : tant mieux, dis tant pis. Il y a là de grandes promesses de bonheur (André Gide) »

     

    « La tristesse n’est rien d’autre qu’un mur qui s’élève entre deux jardins »

    (Khalil Gibran)

     

    « Conquérir sa joie vaut mieux que s’abandonner à la tristesse » (André Gide)

     

    « Sur les ailes du temps, la tristesse s’envole » (Jean de la Fontaine)

     

    « Tu trouveras dans n’importe quelle situation, des divertissements, des délassements et des plaisirs, si tu t’appliques à juger tes maux légers plutôt que de les rendre intolérables. » (Sénèque)

    « La vie devient une chose délicieuse, aussitôt qu’on décide de ne plus la prendre au sérieux. » (Henry de Montherlant) 

    « Il faudrait communiquer avec la joie, la beauté, la couleur de la vie. Moins on parle des horreurs de la vie, mieux ça vaux. » (Oscar Wilde)

    « Je veux que jamais la joie ne t’abandonne ; je veux qu’elle naisse sous ton toit, c'est-à-dire en toi-même. Quand la joie est d’une autre origine, elle n’emplit pas le cœur, elle ne déride que le front, la surface seule. Crois-moi, la joie véritable est chose sérieuse. » (Sénèque)

    « Je suis persuadé que chaque fois qu’un homme sourit et mieux encore lorsqu’il rit, il ajoute quelque chose à la durée de sa vie » (Laurence Sterne)

    « Il m’a depuis longtemps paru que la joie était plus rare, plus difficile et plus belle que la tristesse. Et quand j’eus fait cette découverte, la plus importante sans doute qui se puisse faire durant cette vie, la joie devint pour moi, non seulement (ce qu’elle était un besoin naturel) mais bien encore une obligation morale. Il me parut que le meilleur et plus sûr moyen de répandre autour de soi le bonheur était d’en donner soi-même l’image, et je résolu d’être heureux » (André Gide)

     

    « Il n’est pas de conditions humaine, pour humble ou misérable qu’elle soit, qui n’ait quotidiennement la proposition du bonheur : pour l’attendre. Rien n’est nécessaire que soi-même. » (Jean Giono)

     

    « L’humour, à l’inverse de l’ironie, est une manifestation de la générosité : Sourire de ce qu’on aime, c’est l’aimer deux fois plus. » (Christian Bobin)

     

    « Le sourire est le signe le plus délicat et le plus sensible de la distinction et de la qualité de l’esprit. »(Charles Augustin Sainte Beuve)

     

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  • Extrait du livre d’Alexandro Jodorowsky : La Sagesse des contes

     

    La haine vient d’un amour trahi. Si vous n’aimez pas quelqu’un, vous ne pouvez pas le haïr. Méditez sur le fait que toutes les personnes qui vous haïssent expriment à votre égard une demande d’amour non satisfaite. Nous vivons ce type de situation avec nos parents : nous les aimons et les haïssons en même temps. Nous les haïssons parce qu’ils ont trahi notre demande d’amour mais, en fait au plus profond de nous-mêmes, nous les aimons à la folie. Reconnaître cet amour enfoui est la meilleure façon de se libérer de notre haine. Reconnaître notre amour est reconnaître aussi notre capacité d’aimer.

    Il existe des personnes qui ne vivent pas leur vie par orgueil, c'est-à-dire par peur du jugement des autres. En fait elles projettent sur le monde le regard hypercritique qu’elles portent sur elles-mêmes et vient de leur surmoi, formé par leur parents. Elles prêtent au monde un regard qui n’est autre que celui de leur surmoi et, ensuite, elles s’imaginent êtres jugées, alors qu’en fait elles se jugent elles-mêmes. Il faut bien se rendre compte que le regard qu’on prête aux autres est notre propre regard. Le monde nous voit et nous perçoit en fonction de la manière dont nous nous sentons nous-mêmes. Si nous nous sentons très honnête, le monde ne met pas notre honnêteté en doute. En revanche, si nous nous sentons voleur, nous attirons la suspicion et la méfiance. Il est important d’être conscient de la façon dont nous nous percevons, car c’est ce regard sur nous qui déterminera la qualité et la teneur de nos relations avec le monde.

    Parfois, nous trouvons le trésor de notre joie. Nous sommes très content et nous commençons à en jouir mas l’adversité arrive. Par exemple, une femme est au sommet de sa relation affective avec un homme et, comme par hasard, son fils à un accident de voiture au même moment. Cet accident va alors l’empêcher de vivre sa joie. Ou comme un autre, dont la famille et les affaires vont bien et qui se retrouve, tout à coup, atteint d’une tumeur à l’œil. C’est à ce moment là, quelles que soient les raisons qui vont ternir ta joie, qu’il faut tenir avec foi, avec ou sans espoir, en attendant de voir ce qui se passe.

     

    Si tu ne décides pas  à chercher en toi-même, tu ne trouveras jamais la source. Je ne parle pas de la source des tes douleurs mais celle de ton trésor, car nous sommes en possession d’un trésor. Pour le trouve, d’une part, la foi est primordiale et, d’autre part, il faut renoncer à certaines choses. Il faut avoir le courage  de jeter la pensée dans l’inconscient. Il faut oser dépasser les défenses, dépasser toutes ces phrases qui nous retiennent comme par exemple : « Je n’arrive pas à produire. Je suis coincé », chercher profondément en soi et savoir que cette conscience, va revenir enrichi.

     

    Lorsque que nous faisons des projets, nous devons toujours compter avec l’imprévu, ne pas essayer d’adapter la réalité à nos plans, mais adapter ceux-ci à la réalité. Notre volonté n’est qu’une partie de la volonté du monde.

     

    Aimer, c’est obtenir pour partager. Quand j’aime, je cherche l’amour. Quand je le trouve, je le partage, pas seulement avec mon partenaire, mais aussi avec la famille, avec la famille que nous formons ensemble, les amis. L’amour non partagé n’existe pas. C’est une névrose, un égoïsme, une folie. Je cherche l’amour à deux pour le partager et être alors une lumière dans le monde

     

    La théorie ne remplace pas l’expérience. Pour comprendre l’autre, il faut pouvoir se mettre à sa place. Si une personne n’a jamais souffert, comment peut-elle se mettre à la place de celles qui souffrent ?

     

    Un jeune athée s’approcha du pieu rabbin hassidique Menahem Mendl de Kotz et lui demanda, goguenard :

     

    « En réalité, où Dieu vit-il ?

     

    il vit là où il est admis » lui répondit le rabbin

     

    Dés que tu permets à une pensée négative d’entrer dans ton esprit, cette pensée va toucher toutes les personnes qui t’entourent. D’une façon mystérieuse, ceux qui sont proches de toi auront les mêmes pensées négatives. Il faut se surveiller. Le moindre manque d’honnêteté personnelle va rendre les autres aussi malade que toi..

     

    On défait aujourd’hui en pensant à demain. C’est absurde. Combiens de choses avons-nous défaites à cause du futur, en calculant que dans cette hypothétique avenir les choses évolueront mal ? On se dit : « Puisque que je vais tout perdre demain, autant m’en défaire tout de suite ! Et à quoi bon vivre puisque je mourrai demain ? » Mais que savons-nous de l’avenir ? Que connaissons-nous  de ces merveilleuses secondes que nous vivront et que nous serons très heureux de vivre au moment où elles arriveront ?

     

    Certaines choses sont parfois merveilleuses, mais dès que l’on essaie d’en prendre possession, elles perdent leur magie, elles ne nous appartiennent plus. On dirait, paradoxalement qu’elles ne sont à nous que lorsque, justement, elles sont hors de notre portée, lorsqu’on ne les a pas.

     

    Parfois, lorsque nous essayons d’aider quelqu’un et que notre intervention ne donne aucun résultat, nous devons avoir un minimum d’humilité pour nous rendre compte et céder notre place à une personne qui aura plus de chances de réussir. C'est-à-dire que nous collaborons. Nous donnons à un autre l’opportunité d’assurer le travail que nous ne pouvons pas faire

    Extrait du livre d’Alexandro Jodorowsky : La Sagesse des contes


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    EXTRAIT DU LIVRE DE MÈRE THÉRÉSA

    Il n’y pas de plus grand amour

    Petite Biographie de Mère Theresa

    Née dans l’Europe balkanique en 1910, décédée à Caculta, au cœur du continent indien en 1997, Agnès Gonxha Bojaxhiu, plus connue sous on nom de moniale, Mère Theresa, aura incarné la figure de la charité chrétienne au cours du XXe siècle par son travail incessant auprès des déshérités. Une œuvre  qui lui aura valu l’estime de l’opinion mondiale, de nombreuses distinctions internationales, dont le prix Nobel de la Paix, ainsi qu’une vraie familiarité avec les grands de ce monde, papes, présidents ou rois. Mère Theresa n’en continua pas moins cependant à accomplir, au sein de son ordre, les tâches les plus ordinaires dans le droit fil de son insistance sur la nécessité de redécouvrir l’humilité. Femme à l’immense notoriété et popularité, elle restera avant tout comme la fondatrice d’un ordre, Les Missionnaires de la Charité, qui compte aujourd’hui plus de 4000 frères et Sœurs, répartis en 107maisons.

     

    C’est dans le silence du cœur que Dieu parle. Si tu te places face à Dieu dans le silence et la prière, Dieu te parlera. Et ut sauras alors que tu n’es rien. Ce n’est que lorsque tu connais ton néant, ta vacuité que Dieu peut te remplir de Lui-même. Les âmes des grands orateurs sont des âmes de grand silence

    « Que chacun soit aimable pour l’autre : vaut mieux commettre des fautes avec gentillesse que de réaliser des miracles sans gentillesse. »

    Ce dont nous avons besoin est d’aimer sans nous épuiser. Comment une lampe brûle-t-elle ? Par consomption perpétuelle d’infimes gouttes d’huile. Et que sont ces gouttes d’huile dans nos propres lampes ? Ce sont les petites choses de la vie quotidienne : la fidélité, un mot de gentillesse, une pensée pour les autres, notre façon de demeurer silencieux, de regarder, de parler, d’agir. Ne cherche pas Jésus loin de toi. Il n’est pas là au dehors ; il est en toi. Garde ta lampe allumée, et tu le reconnaîtras.

    Tâchons de comprendre combien est tendre l’amour de Dieu. Car Lui-même dit dans l’écriture : « Même si une mère pouvait oublier son enfant, je ne t’oublierais pas. Je t’ai gravé sur la paume de ma main. » Quand tu te sens seul, quand tu te sens rejeté, quand tu te sens malade et oublié, souviens-toi que tu Lui es précieux. Il t’aime. Montre à ton tour cet amour pour les autres, car c’est là tout ce que Jésus est venu nous enseigner.

    Il est facile d’aimer ceux qui sont à l’autre bout du monde. Il n’est pas toujours facile d’aimer ceux qui vivent près de nous. Il est plus facile d’offrir un plat de riz pour calmer l’affamé, que de consoler, en recevant chez soi, le malheureux ou l’exclu.

    Sois toujours fidèle dans les petites choses, car en elles réside notre force. Pour Dieu rien n’est petit. Ne recherche pas des actions spectaculaires. Nous devons délibérément renoncer à tout désir de contempler le fruit de notre labeur, et accomplir seulement ce que nous pouvons, du mieux que nous le pouvons, et laisser le reste entre les mains de Dieu. Ce qui importe c’est le don de toi-même, le degré d’amour que tu mets dans chacune de tes actions. Ne t’autorise pas le découragement face à un échec, dès lors que tu as fais de ton mieux. Refuse aussi la gloire lorsque tu réussis. Rétrocède tout à Dieu avec la plus profonde gratitude.

    Pour chaque maladie, il existe un nombre infini de médicaments et de traitements. Mais tant qu’une main douce prompte à servir, un cœur généreux prompt à chérir ne s’offrent pas, je ne crois pas que l’on puisse jamais guérir de cette terrible affection qu’est le manque d’amour.

    Soyons sincère dans nos relations les uns avec les autres. Ayons le courage l’un et l’autre de nous accepter comme nous sommes. Ne soyons pas étonnés, soucieux de nos échecs respectifs ; voyons plutôt le bien qui est en chacun de nous, trouvons-le car chacun de nous a été créer à l’image de Dieu. N’oublions pas que nous ne sommes pas encore des Saints mais que nous nous efforçons de le devenir. Soyons donc extrêmement  patients quand à nos fautes et à nos chutes. Ne te sers de ta langue que pour le bien des autres, car de l’abondance du cœur parle la bouche. Il nous faut avoir avant de pouvoir donner. Ceux dont la mission est de donner, doivent d’abord grandir dans la connaissance de Dieu.

    Il est si simple de parler ou de se préoccuper des pauvres qui sont loin. Il est plus difficile, et peut être moins raisonnable, de prêter attention et de se soucier du pauvre qui vit à deux pas de chez nous.

    Le riz, le pain que je donne à l’affamé ramassé dans la rue, apaiseront sa faim. Mais celui qui vit dans l’horreur d’avoir été banni par la société, combiens difficile il sera de combler son manque

    Il y a quelques semaines de cela, je suis tombée nez à nez sur une enfant dans la rue. Je pouvais lire sa faim sur son visage, mais je ne pouvais deviner depuis combiens de jours elle n’avait pas mangé. Je lui donnai alors un morceau de pain qu’elle commença à grignoter en en détachant miette après miette. «Mange ! Allez mange ! Tu as faim », lui dis-je. Et la petite, levant ses yeux sur moi, me répondit : « J’ai peur. Quand le pain sera fini, j’aurais encore faim »..

    Ce que pauvreté signifie ? Tout d’abord avoir faim de pain, être dans le besoin d’un vêtement, ne pas avoir de maison. Mais par-delà ? Il est encore une plus grande forme de pauvreté, celle d’être rejeté, négligé, de n’avoir personne que tu peux qualifier de tien.

    Les pauvres n’ont pas besoin de notre compassion ou de notre pitié ; ils ont besoin de notre aide. Ce qu’ils nous donnent dépassent ce que nous leur donnons.

    J’ai une conviction que j’entends partager avec toi. L’amour commence dans chaque foyer. Et chacun devrait s’assurer qu’un profond amour familial anime sa maisonnée. Ce n’est que lorsque l’amour familial anime sa maison que nous pouvons le partager avec nos voisins. Alors il émanera de lui-même et tu seras à même de dire à d’autres : « Oui l’amour est ici. » Et ainsi pourras-tu le partager avec quiconque alentour

    Je considère que le monde d’aujourd’hui est sens dessus-dessous, et qu’on y voit tant de souffrance parce qu’il y a peu d’amour dans chaque foyer. Nous ne consacrons pas de temps à nos enfants. Nous ne consacrons pas de temps l’un à l’autre. Il n’y a pas une minute pour que tous se réjouissent d’être ensemble. C’est ce manque d’amour qui provoque le sentiment de malheur qui domine le monde.

    Un enfant représente le plus grand des dons que Dieu puisse faire à une famille, car un enfant est le fruit de l amour entre ses parents.

    Il n’y pas de plus grand amour


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  • EXTRAIT DU LIVRE DE FRÈRE ROGER, DE TAIZÉ

    En tout la paix du cœur

     

    Si, dans vos vies, il y a des secousses et même des ébranlements, Jésus le Christ est là. Il nous dira toujours : « Quand tu serais au plus dur de l’épreuve, je me tiens sous ton désespoir. Et je suis aussi aux profondeurs de l’espérance. »

     

    Rien n’est plus beau qu’un visage rendu transparent par toute une vie de peines et de joies, de combats et de paix intérieure.

     

    Penserions-nous avoir renoncé au Christ ? Lui ne renonce pas à nous. Croyons-nous l’avoir délaissé ? Il est présent. Là est l’inattendu. Là est l’inespéré.

     

    Le doute peut être corrosif. Il parvient à plonger l’être humain au fond d’un puits. Mais demeure une lumière par le haut. L’obscurité n’est pas une nuit complète, elle n’est pas la ténèbre. Elle n’envahit pas l’être en sa totalité. La lumière du Christ y pénètre

     

    Quelle vigilance s’impose pour ne placer aucune étiquette sur le front de quiconque ! Il n’est pas sans conséquence, l’usage de certaines expressions telles que, angoisse, orgueil, jalousie. L’être humain risque si facilement de chercher de quoi justifier de tels jugements. Avoir de l’autre une image figée peut immobiliser en lui tout un développement intérieur.

     

    Quand surviennent les silences de Dieu, nous reposer en lui c’est toucher l’oasis où il désaltère nos soifs.

     

    « Là où il y a l’amour, Dieu est présent. » Ne nous fatiguons pas à nous inquiéter si nous n’en ressentons rien. Là où il y a une vivante charité, Dieu est présent, plus encore : il l’est en plénitude.

     

    Quand nous prions et que rien ne semble se passer, resterions-nous sans exaucement ? Non. Le feu d’un amour atteint en nous jusqu’aux régions arides, jusqu’aux contradictions de notre personne. Dans une paisible confiance en Dieu, toute prière trouve des accomplissements. Peut être sont-ils différents de ce que nous supposions …. Dieu n’exauce-t-il pas en vue d’un plus grand amour ?

     

    Pourquoi Dieu ne retient-il pas les humains de faire le mal ? C’est qu’il nous a crées libres. Dieu est amour et l’amour ne s’impose jamais.

     

    Être écouter fait tomber des obstacles crées par les frustrations du cœur, les blessures d’un passé proche ou lointain. Être écouté, c’est le commencement d’une guérison de l’âme. Et se soulève le souffle d’une confiance.. et s’en-trouve la porte de la liberté.

     

    Dans les moments les plus sombres, quand il y a parmi les chrétiens de lourds découragements, que pouvons-nous d’autre sinon nous jeter dans ce gouffre qu’est l’espérance de la foi ?

     

    Traverserais-tu des périodes où tout paraît desséché ? Dans ses moments où rien ne semble se passer, avec presque rien s’épanouit une fleur de désert.

     

    Plus nous partageons ce que nous avons avec simplicité, plus la vie se fait accueillante à ceux qui nous sont confiés. Simplifier donne de pouvoir accueillir, même avec très peu de chose.

     

    Dans l’intime de nous-mêmes est déposé un appel à la liberté intérieure. Et en elle il y a  de la poésie. Elle peut se réjouir d’un rien, le vent dans les arbres, les lumières changeantes dans le ciel, l’intimité d’un repas simple, la présence de tout proches, les enfants.

     

    En tout la paix du cœur


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    Extrait du livre : « Les écrits d’Etty Hillesum »

    Journaux et lettres 1941-1943

     

    « Ne pas savoir écouter, montrer de l’impatience, est en partie un manque de respect. Ce qu’un être humain raconte, on ne doit pas seulement le recevoir comme un fait, mais comme l’expression de son être. »

     

    « Quand on estime ne pas recevoir assez de reconnaissance d’un autre, on est par la même dépendant de lui, et du fait de cette dépendance, dépourvu d’autonomie. Moins on attend d’autrui, plus on en reçoit »

     

    « Il suffirait de l’existence d’un seul être humain digne de ce nom pour croire en l’homme et en l’humanité. »

     

    « La connaissance c’est le pouvoir, mais seule la sagesse est liberté »

     

    « Lorsque les gens disent qu’ils ne veulent plus entendre parler de telle ou telle période de leur vie, qu’ils ne veulent pas qu’on leur rappelle ce passé, c’est que quelque chose ne tourne pas rond chez eux. Car de même que les fondations dans un bâtiment, de même le passé forme avec tout ce qu’il contient la condition d’un développement harmonieux, d’une construction solide et inattaquable de la personnalité. Si un élément du passé est ignoré ou « oublié », il se forme une lacune dans la vie psychique de la personnalité, qui rend tout l’édifice psychique branlant et précaire. » 

     

    « Lorsqu’on est pessimiste, en d’autres termes dans des dispositions d’esprit négatives, on émet des ondes négatives et tout  ce que l’on entreprend, que l’on rencontre sera négatif. »

     

    Les dépressions pessimistes doivent être considérées comme des pauses créatrices, au cour desquelles les forces se reconstituent. Si on en  est conscient, les dépressions passeront plus vite. Il ne faut jamais se sentir déprimé à cause d’une dépression. »

     

    L’attirance entre les êtres repose sur le rayonnement. Si l’on est dans des dispositions négatives, du fait des sentiments de culpabilité, d’angoisse, d’infériorité, on n’attire personne, parce que l’on n’a pas de rayonnement. Tout repose ainsi sur deux pôles, qui doivent s’accorder. »

    « Si une personne, du fait d’un plus fort développement intérieur, est capable d’en percer à jour d’autres, cette maturité ne doit pas s’exprimer par une attitude supérieure vis-à-vis  des autres, moins développé, mais au contraire par de la tolérance, de la patience et de la compréhension à leur égard.

     

    Quand on en vient à s’accrocher à l’autre, cet autre absorbe vos forces et l’on a de ce fait moins à apporter à son partenaire. On doit être un monde en soi, avec son propre centre, et c’est à partir de ce centre que l’on pourra émettre ses rayons ou ses forces ou tout ce qu’on voudra en direction des autres.

     

    Il y a des gens, je suppose, qui prient les yeux levés vers le ciel. Ceux-là cherchent Dieu en dehors d’eux. Il en est d’autres qui penchent la tête et ma cachent dans leur mains, je pense que ceux-ci cherchent Dieu en eux-mêmes.

     

    « Mais pourquoi devrais-je réaliser quoi que se soit ? J’ai tout simplement à être, à vivre, à tenter d’atteindre une certaine humanité. Tu ne peux pas tout dominer par l’intelligence, laisse donc les fontaines du sentiment et de l’intuition jaillir un peu, elles aussi.

    Seul le savoir qui mène à la sagesse vous apporte le bonheur, en tout cas me l’apporte à moi, et non celui qui mène au pouvoir. Un peu de calme, beaucoup de douceur et un peu de sagesse, quand je sens cela en moi, je vais bien. »

     

    Quand on perdu son centre, tous les êtres et toutes les choses perdent aussi leur place et leur réalité.

     

    L’unique critère dont tu disposes, c’est toi-même. Et l’unique responsabilité dont tu pourras te charger dans cette vie, c’est celle de ta personne, mais  faudra le faire pleinement.

     

    Voilà ce qui doit être l’objectif final : conquérir soi-même une grande simplicité intérieure, mais comprendre jusque dans ses plus fines nuances, la complexité des autres.

     

    N’exige jamais d’un autre ce que tu ne peux donner toi-même. Lorsque je suis moi-même psychiquement déprimée et fatiguée, je m’irrite bien plus facilement que d’ordinaire de l’insipidité et du manque d’entrain que je relève chez les autres.

     

    Cesse de vouloir être plus que tu n’es. En te crispant sur ce désir, tu gaspilles les derniers restes d’énergie dont tu aurais justement besoin pour être ce que tu pourrais être.

     

    Dés que mon amour peut être si grand. L’intérieur en moi fleurit de toutes parts et cet amour ne cesse de se fortifier et de grandir, et j’apprends sans cesse aussi à mieux le porter, au lieu de me laisser écraser sous son poids.

    Il ne faut pas avoir l’ambition d’être, l’inspiratrice de quelqu’un, il ne faut surtout pas vouloir être quoi que se soit, il faut se contenter d’être, mais d’être en fonction de tout son potentiel.

    On ne peut tout de même pas demander aux gens des choses qu’ils sont incapables de donner. On ne peut tout de même pas laisser son imagination divaguer à propos de ce qu’un autre devrait être pour vous.

    En apprenant à connaître ses faiblesses et ses insuffisances et à les accepter, on accroît sa force.

    Il faut apprendre à vivre avec soi-même comme avec une foule de gens. Et l’on découvre alors en soi tous les bons et mauvais côtés de l’humanité. Il faut d’abord apprendre à se pardonner ses défauts si l’on veut pardonner aux autres. C’est peut être l’un des apprentissages les plus difficiles pour un être humain, je le constate bien souvent chez les autres, que celui du pardon de ses propres erreurs, de ses propres fautes. La condition première en est de pouvoir accepter, et accepter généreusement, le fait même de commettre des fautes et des erreurs.

     

    Les écrits d’Etty Hillesum


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  • Extrait du livre d’Anselm Grün

    « Petit traité de spiritualité au quotidien »

     

    « C’est seulement si je suis réconcilié avec moi-même que je peux penser à la réconciliation avec ceux qui m’entourent et sont en conflit avec moi et avec d’autres encore. Ceux qui restent intérieurement divisés et irréconciliés susciteront  autour d’eux aussi la division. »

     

    « On n’est pas obligé de se demander ce que les autres vont en penser, si ce que l’on fait correspond encore à la coutume, si l’on est satisfait aux attentes d’autrui. On a le droit de faire abstraction de ces attentes qui viennent du dehors ; de faire confiance à son cœur, à son humeur. La vie peut s’extérioriser. Or la vie  ce n’est pas toujours seulement la modération. C’est aussi  le débordement de l’excès, la spontanéité de l’enfance. »

     

    « La sincérité, c’est la vertu que nous reconnaissons à l’être droit, en harmonie avec lui-même. Il vit en accord avec lui-même dans son authenticité ; il dit ce qu’il pense, il agit selon son cœur. Avec un tel être, on sait toujours où l’on en est. Il ne cache pas ni ses pensées, ni ses sentiments. Il n’a pas peur d’’être connu tel qu’il est, parce qu’il assume tout ce qu’il y a en lui. Il ne cache rien parce qu’il n’a rien à cacher, parce que tout en lui a le droit d’être.

     

    Bien des gens aujourd’hui quittent la voie de leur vérité ; ils ont peur d’affronter la réalité de leur cœur. Quand il leur arrive d’être seul en face d’eux-mêmes, ils sont carrément saisis de panique : il se pourrait que surgisse alors en eux quelque chose de désagréable. Il leur faut être sans cesse occupés, toujours sous pression, tout simplement pour éviter de rencontrer leur vérité. Ce qui peut leur arriver de pire, c’est un instant où il ne se passe rien, et où cette vérité pourrait se faire jour. A celui qui élude sa propre vérité, il faut beaucoup d’énergie pour la cacher aux autres. Il ne cesse de se poser des questions sur ce que les autres peuvent bien penser de lui.

     

    Un être sincère, authentique, nous oblige à affronter la vérité de notre cœur. Auprès de lui, nous ne pouvons pas nous dissimuler. Mais aussi bien n’avons-nous plus besoin de le faire ; nous trouvons le courage de montrer notre vérité telle qu’elle est.

     

    Qui reconnaît sa propre vérité cesse de chercher chez autrui les fautes qui sont les siennes.

     

    Le pardon vient toujours après la colère, et non pas avant elle. Pour pouvoir pardonner, il faut d’abord laisser parler la souffrance que l’autre nous a causée ; mais il ne faut pas fouiller la blessure, sous peine de se faire à soi-même du mal. C’est pourquoi la prise de conscience des la souffrance s’accompagne nécessairement d’une grande colère. La colère. La colère c’est la force de prendre du recul en face de celui qui nous a blessés. Elle nous permet de rejeter hors de nous-mêmes la cause de la blessure et de l’irritation. C’est seulement quand nous l’avons rejetée que nous pouvons nous dire : « Après tout, ce n’est qu’un être humain ; il n’est lui-même aussi qu’un enfant blessé. »

     

    La liberté intérieure me dit que nul ne peut disposer de mon véritable soi. Elle me fait don de l’indépendance dans l’amitié aussi. Je ne me définis pas par rapport aux autres ; je reste moi-même. Une telle liberté est nécessaire à la réussite d’une amitié, d’un mariage. Quand deux êtres sont collés l’un à l’autre, quand ils doivent s’assurer sans cesse de ce que l’autre pense, un tel confinement empêche la relation d’accéder à la maturité. Dans tout engagement, je garde un besoin de liberté ; je m’engage librement, et dans l’engagement je reste libre, il est en moi un espace dont nul ne peut disposer.Les Anges viennent à nous sous des apparences diverses. Ils prennent la forme d’un être humain qui nous accompagne sur notre route, souvent c’est l’ami(e)  qui dit un mot après lequel tout apparaît sous un jour nouveau. Parfois c’est une enfant qui nous regarde, et qui nous fait voir combien peu d’importance ont les problèmes avec lesquels nous sommes en train de nous colleter.

     

    Celui qui sait s’enthousiasmer se laisse saisir par une parole, par une rencontre, par la forêt, qu’il traverse, par la montagne qu’il gravit. Regarder un beau paysage est pour lui la source d’une émotion profonde. Il se laisse arracher à sa distance intérieure ; hors de lui, il est tout entier à ce qu’il vit dans l’instant.

     

    Ceux qui savent s’enthousiasmer sont capables d’entraîner aussi les autres. Ils sont des émetteurs de vie. Avec eux, on ne reste pas ensemble toute la soirée à se lamenter sur n’importe quoi. L’enthousiasme est un feu qui jaillit d’eux. Ils ont des idées, et ils veulent nous faire partager l’enthousiasme qu’elles leur causent. Ils savent  raconter de manière entraînante ce qu’ils ont vécu, et cela c’est une source de vie et de fraîcheur.

     

    Tes blessures, elles peuvent guérir et elles guériront. A vrai dire, la guérison ne signifie pas que tu cesseras tout à fait de les sentir, mais qu’elles cesseront de suppurer en permanence. Une cicatrice se formera sur elles. Alors elles feront partie de toi sans t’empêcher de vivre. Elles ne capteront plus toute ton énergie et même, elles entretiendront  en toi la vie, elles deviendront pour toi une source. Car là même où tu as été blessé, tu seras ouvert à ceux qui t’entourent ; tu réagiras alors avec sensibilité quand ils te parleront de leurs propres blessures, ils sauront qu'ils peuvent te montrer leur blessures, que tu les comprends, que tu ne portes pas sur elles des jugements de valeur, mais que tu les acceptes , tout simplement.   C’est là que tu seras le plus vivant ; que tu entreras en contact avec toi-même, avec ton être le plus vrai.

     

    La tendresse c’est l’art de traiter délicatement les êtres humains, la nature et même les choses. Le mot tendresse implique l’amour, et aussi la délicatesse, la fragilité. On ne peut user de tendresse envers un être que si l’on s’est pris d’amour, d’affection pour lui. Alors on ne pèse pas sur lui, on ne le prend pas par la brutalité, on ne le critique pas durement. On ne le contraint pas à livrer tous ses secrets. On l’aborde avec les égards, les précautions de la tendresse. On peut être tendre en paroles dans le rapport aux autres, dans une telle atmosphère, l’autre se sent précieux et respecté, et il découvre sa propre beauté.

     

    La vigilance, c’est une forme d’attention et de respect portés aux choses et aux actes ; c’est l’état de celui qui veille, et qui s’éveille. Celui qui prête attention à sa respiration, à la direction qu’il donne à se pas, à la manière de prendre en main sa cuillère ; qui est tout entier à ce qu’il fait dans l’instant, celui-là, il s’éveille. Le nom même de Bouddha ne signifie-t-il pas « L’Eveillé »

    La vigilance est une force spirituelle qui donne à ma vie un goût nouveau. J’ai le sentiment que je vis moi-même, au lieu d’être vécu ; et je sens que la vie est un mystère de profondeur et de joie.

     

    La vigilance dans tous les actes, voilà qui fait passer sur ma vie comme un souffle de tendresse. Je suis tout entier présent, uni à moi-même et aux choses. Mais cette vigilance, ce n’est pas un simple cadeau qui nous serait fait. Nous devons nous y entraîner jour après jour. Elle devient l’instrument de mesure  de ma spiritualité. Je peux bien prononcer toutes les paroles pieuses que je voudrai, ou faire de belles conférences sur la spiritualité : si la vigilance n’y est pas, ce ne sera jamais que vain bruit.

     

    Les êtres humbles, ce ne sont pas ceux qui s’humilient et qui se dérobent à toutes les tâches par manque de confiance. Ce ne sont pas ses bossus qui se dévalorisent eux-mêmes en adoptant par erreur une attitude de servilité. Les humbles, ce sont ceux qui ont le courage d’affronter leur propre vérité, et qui se présentent donc avec modestie. Ils savent que tous les abîmes de ce monde sont aussi leurs propres abîmes ; aussi ne condamnent-ils personne.

     

    L’être respectueux ne cherche pas à prendre possession de ce qu’il admire ; au contraire, il s’en écarte avec une sorte de timidité. Il rend à l’être humain et à la création le tribut d’étonnement et d’honneurs qui leur est dû. Il se refuse à pénétrer en importun dans le secret des êtres ; il respecte leur mystère.  Je n’emprisonne pas l’autre dans ses fautes et ses faiblesses ; je porte sur lui un regard plus profond. Le respect implique la considération. Je ne respect pas un être humain en raison de ce qu’il sait faire, mais parce que c’est un homme. Le respect s’abstient de franchir les limites que l’autre souhaite voir sauvegardées, celles de son intimité.

     

    Les êtres qui se comprennent tacitement, entre lesquels ne surgissent pas sans cesse des manières tendus, ont une relation saine ; ils vont bien ensemble, ils font cause commune, et pourtant chacun laisse à l’autre sa propre assise et sa stabilité. Ils ne sont pas obligés de se régler l’un sur l’autre ; chacun peut se permettre d’être ce qu’il est, de se manifester selon ses sentiments. Se comprendre, s’entendre, cela signifie ne pas s’utiliser l’un l’autre. La relation est saine, alors. Mais cela suppose que chacun soit capable de tenir debout tout seul. Je ne peux pas bien m’entendre avec un ami que si je me comprends moi-même, si j’ai acquis de moi-même une connaissance suffisante. Si je ne peux tenir debout qu’à condition que l’autre soit là près de moi, alors je tombe dans sa dépendance, ce qui est contraire à ma dignité.

     

    Petit traité de spiritualité au quotidien


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    EXTRAIT DU LIVRE « Joy et la divine quête du bonheur

    De FRANCOIS GARAGNON

    « Après Jade, François Garagnon nous invite à nouveau à travers la bouche d’une autre petite fille Joy, à découvrir la quête divine du bonheur. Des mots simples et profonds. »

     

    « Tu vois, ça c'est le grand livre sacré. Et la lectio I divina, ça veut dire que tu viens avec ton cœur grand ouvert, tu ouvres ce livre au hasard, et tu laisses remonter la Parole dans ton âme. Il faut vraiment attendre d'être tout encombré de silence : alors, tu te sens vibrer, c'est sur les cordes de l'âme que ça joue. Pour animer la petite musique intérieure. À ce moment-là, les mots que tu découvres sont exactement la réponse aux questions que tu te poses... ou même que tu as oublié de te poser. Pas mal, non ? En plus, ça marche à tous les coups !

     

    ....Enfin, parfois,  ce n’est pas exactement la réponse qui arrive. C’est juste une courte échelle pour t’aider à passer le mur de tes questions. Ca revient au même : après, tu continues ton chemin tout tranquillement, tout guilleret, parce que tu as goûté à la parole savoureuse.

     

     La nouvelle collection que je fais : c'est une collection de sourires. Là, c'est sûr, il n'y a pas d'ombres ; il n'y a que de la lumière. Ça m'a pris une fois dans la rue, comme ça, je me suis rendu compte que derrière les visages fermés, il y a des cœurs qui ne demandent qu'à s'ouvrir. Et un sourire, c'est comme une porte qui s'ouvre. Tout soudain, j’ai trouvé le monde tellement magnifique que j'ai souri au premier passant venu. Eh bien, tu sais quoi ? Il m'a souri à son tour. Et le monde est devenu encore plus magnifique ! Alors, j'ai continué à sourire à un autre inconnu, puis à un autre, et à un autre encore. Et à chaque fois, c'est comme si je mettais le contact et que j'allumais une nouvelle petite lumière. J'avais l'impression, en continuant comme ça, de pouvoir éclairer le monde entier à tous les étages ! Dans ces moments, je ressens un amour fou et ça me traverse comme une douce violence.

     

    Si tu attrapes un sourire et que tu en prends soin, eh bien tu es immunisé contre la mauvaise humeur. Et c’est tant mieux, parce que la mauvaise humeur est un virus terrible qui se propage à toute vitesse, et qui donne naissance à toutes sortes de maladies. Ca finit par tuer l’esprit d’émerveillement : si tu n’as plus de lumière dans le regard, c’est comme un peu comme si tu n’avais plus de vie.

     

    Les gens se donnent beaucoup de mal pour être tout le temps en prise, pour décider de tout, pour ne pas se laisser faire. Bilan ? Leur énergie, à force de la dépenser, au bout d'un moment elle finit par s'user. Alors, comme pour une pile, il faut la recharger, autrement ils finissent par s'épuiser complètement. Maintenant, tu es libre de te brancher sur l'énergie divine : on appelle ça « avoir la foi ». Y a pas de compteur, c'est gratis pro Deo ! En plus, si tu es relié au soleil de Dieu, tu es sûr de ne jamais disjoncter ! Impossible de te retrouver dans le noir, tu comprends Tu disposes toujours d'une réserve d'énergie illimitée, parce que la lumière de Dieu, c'est du super choix haut de gamme ! Tu as des années-lumière devant toi, alors forcément, l'avenir ce n’est pas nuages sombres et tout le tralala, c'est du paradis en préparation !

     

    En fait il y a un seul endroit qui est vraiment ouvert 24 heures sur 24, tous les jours de l’année et même de l’éternité : C’est le cœur de Dieu.

     

    « Hé bien oui, mon cher ! Chacun a une maison à l’intérieur de soi, mais beaucoup ignorent les trésors secrets et le bonheur

     

    C'est la rencontre qui modifie imperceptiblement la perception que nous avons du monde qui nous entoure, c'est elle qui nous révèle à nous-mêmes, qui nous conduit sur un chemin que nous ne connaissions pas, ou que nous n'aurions pas abordé de notre plein gré, ou auquel nous n'aurions pas porté véritablement attention. Par la grâce d'une rencontre, nous découvrons que nous sommes en chemin, disposés à marcher sans savoir pour quoi ni vers où.

     

    Le cœur devine intuitivement ce que l’esprit met du temps à trouver.

     

    « Ca ressemble à quoi, l'Esprit ? C'est tellement impalpable qu'il y a des jours, je n'arrive pas à y croire !

    — Et le vent... suggéra Frère Théophane.

    — Quoi, le vent ?

    — N'y a-t-il pas plus impalpable que le vent ? Et pourtant, en te fouettant le visage, il peut te procurer des idées plus vivifiantes que les exhortations des chefs les plus chevronnés ! Même s'il faut savoir lire les signes du ciel pour le voir venir, il se montre assez efficace pour amener des voiliers à traverser les océans ! Imagine aussi un baume souverain et apaisant. Il pénètre en toi de manière invisible, apaise ta douleur et redonne à ton corps fatigué son énergie vitale et la force de repartir.

     

    « L'Esprit, à son image, agit sur toi de manière invisible. Il apaise tes douleurs, guérit tes tourments et emplit ton cœur d'ardeur et de hardiesse..

     

    « L'Esprit est ce vent qui gonfle ta voile pour t'amener vers le grand large. L'Esprit est ce vent qui te murmure des secrets et dépose en toi des parfums d'ailleurs. L'Esprit est ce baume souverain qui t’aguerrit et qui abolit toute distance entre ta vie et la joie.

     

    « Dans sa tête, il faut faire le ménage et mettre de l’ordre. Chasser le mot « hélas » comme une poussière tenace et faire de la place au mot « heureusement », parce que grâce à lui, tout brille. »

     

    La bonté, c’est la beauté qui se transforme en action. L’harmonie te vient d’en haut et si tu t’y accordes, alors ta musique est juste, et tout ce que tu accomplis est bel et bon. Et si tu as la bonté, eh bien pas besoin de crèmes anti-rides. Ta beauté grandit, au dehors et au- dedans.

     

    « Plus on reçoit de tendresse, plus on se sent exister, plus on se sent renforcé dans son identité unique, invulnérable. »

     

    Exister, c'est d'abord exister dans le regard de l'autre. Dans le berceau, le bébé ne se nourrit pas que de lait, il s'abreuve à la source. Et la source, c'est le regard aimant de sa mère. Plus tard, il nous est donné de pressentir ou d'expérimenter que l'amour est la seule source capable de nous donner non seulement les moyens d'exister mais de nous offrir par surcroît... un surcroît de vie. Quand on aime, se dit Sagamore, quand on est aimé et surtout quand on se sent aimé, on est justifié d’exister !

     

    La vérité la plus essentielle à expérimenter dans cette vie, c'est qu'il importe moins de réaliser des choses grandes et belles que d'accomplir des choses avec le sentiment de leur grandeur et de leur beauté. Rafraîchir notre regard sur les choses essentielles de l'existence. Apprendre à découvrir des choses inattendues dans ce qu'il y a de plus familier pour nous. Car les plus grands trésors qui nous sont destinés s'y dissimulent.

     

    L'Esprit Saint est le plus fameux architecte d'intérieur que je connaisse. Non seulement, il a bon goût, mais ; il exhausse le goût de la vie. Hélas, les hommes croient pouvoir se débrouiller tous seuls pour agencer leur intérieur auquel d'ailleurs, ils ne prêtent qu'une attention distraite. Ils sont tellement plus prompts à s'intéresser aux aménagements du dehors ! Le bonheur est dans leur maison intérieure, mais ils feignent de n'en rien savoir, et trouvent le moyen de claquer la porte et de se précipiter au loin. Dehors, toujours dehors. Ils sont entièrement orientés côté  rue et en ont oublié le côté jardin ! Ils ne songent même plus à faire s'épanouir la fine fleur d’eux-mêmes, ni à faire fructifier leur talent !

    Le bonheur est là, où on le laisse entrer.

     

    « Prenez un temps régulièrement, pour exprimer votre gratitude aux petites attentions dont vous avez fait l’objet. Prenez un temps pour dire merci. Vous verrez à quel point votre bonheur se mettra à prospérer ! »

     

    Je n'arrive pas à comprendre : le grand but des gens, c'est d'aimer et d'être aimé, mais ils ont toutes les peines du monde à laisser la porte ouverte, et ils s'étonnent de voir l'amour rester à la porte ou passer son chemin ! Tu vois, le bonheur, c'est un peu pareil : il est là, mais on ne le reconnaît pas ! On le croise sans s'en apercevoir, ou on tourne les talons, en courant dans la rue suivante ou vers l'instant d'après.

     

    Et le bonheur, qui s'attendait à ce qu'on lui fasse un triomphe, reste planté là, face à l'indifférence de la foule, en attendant que quelqu'un veuille bien reconnaître ses qualités et faire de lui son ami.

     

    Si tu accomplis les choses sous le regard des autres, tu acquiers la reconnaissance. Si tu accomplis les choses dans le secret du cœur, tu acquiers la plénitude.

     

    L’amour rapporte non seulement à celui qui reçoit mais aussi à celui qui donne, de sorte qu’en la matière, les recettes s’ajoutent aux dépenses et aboutissent à un résultat positif surmultiplié ! Mais les hommes d’aujourd’hui ont l’esprit probablement trop accaparé par des préoccupations matérielles pour saisir ce genre d’arithmétique du cœur.

     

    Concentre-toi sur ce qu’il y a de beau dans la vie. Et tu verras comme ta vie deviendra belle et pleine de fruits !

     

    L’important ce n’est pas d’avoir le dernier mot, c’est d’avoir le courage du premier mot de réconciliation.

     

    Il est beau d’accomplir ses rêves, mais il ya plus beau encore : c’est de laisser s’accomplir le rêve qu’a Dieu pour nous.

     

    Quand on veut que les autres soient conformes à l'idée que l'on s'en fait, on ne respecte pas leur liberté ; on est ; dans l'accaparement,  l'enfermement,  autant ; dire l'erreur. J'ai appris la mobilité du réel, le caractère imprévisible de la vie, l'extraordinaire complexité de chaque être. Aujourd'hui, je désire respecter chacun dans son mystère et jusque dans ses paradoxes. Parce que la seule manière de comprendre un être,  c'est de l'aimer.

     

    Ta vrai richesse, elle passe par ton regard. La vie est belle parce que tu portes un beau regard sur la vie, c’est tout ! Tu veux que je te dise comment on devient riche, je veux dire riche vraiment ? Eh bien, il faut être aimé et aimer aussi. Plus tu es aimé et plus tu es riche.

     

    Au lieu d’avoir toujours quelque chose à redire, eh bien se mettre en marche sans savoir, apprécier sans comparer, regarder devant sans se retourner, savourer tout simplement.

     

    On désire ce que l’on n’a pas. C’est ça qui cloche ! On devrait apprendre à désirer ce que l’on a. A vivre ce désir. Alors, ce serait comme si le bonheur nous précédait, au lieu de toujours se faire attendre !

     

    Ceux qui passent leur temps à compter quelque chose n’ont plus le temps de compter pour quelqu’un.

     

    Tu sais, on réclame souvent des preuves formelles, c’est cela qui retarde tout dans la vie et fait même échouer de très beaux élans. On ne croit pas assez à ce qui se butine dans la grande ruche de l’invisible, et qui finit pourtant par être royal nectar pour notre cœur !

     

    « Mettons en commun ce que nous avons de meilleur et enrichissons-nous de nos mutuelles différences » (Paul Valéry)

     

    « J’ai découvert qu’entre le lever du soleil et son coucher, il y avait mille motifs de s’affliger, mais tout autant pour se réjouir, et qu’il nous appartenait de décider de notre propre arithmétique dans notre manière de comptabiliser les évènements, dans nos richesses comme dans nos déficits ou manques. »

     

    Les hommes sont remplis de préoccupations, ils laissent peu de place à l’inconnu. Tout se passe comme si les grandes étendues d’espérance, de désirs, d’amour, de rêve, de tendresse, de générosité appartenaient au pays de l’enfance et qu’en grandissant, ces territoires rapetissaient à force d’être colonisés par d’âpres conquérants, comme l’intérêt, l’égocentrisme, la convoitise, l’ambition, l’accaparement individuel…

     

    « Si on ne montre pas que l’on s’aime, mille milliards de tendresse ! Si on ne se dit pas qu’on est heureux d’être ensemble, alors à quoi ça sert que l’amour ait été inventé ? Pour en faire des confettis de « je t’aime » ? Tu crois que l’amour, ça peut s’enfermer à la banque pour quand tu en auras besoin ? Et puis d’abord il faut faire les choses seulement si ça te chante. Parce que si ça ne te chante pas, ce n’est pas la peine !

     

    Ne plus prétendre être maître de sa vie, c’est accepter de se montrer vulnérable, de se laisser surprendre, de demeurer dans l’émerveillement. Etre émerveillé, c’est se laisser toucher par une merveille, un prodige. Il faut donc consentir à se détacher de soi, afin de permettre l’avènement de Dieu, de l’autre, de la merveille du jour au centre même de notre vie.

     

    Quoi qu’il t’arrive, rien ne peut durablement ébranler ta construction intérieure, puisque Dieu en est le grand architecte et l’amour la clé de voûte.

    Dieu n’est pas un maître d’école ou un juge d’instruction ! Dieu ne donne pas de réponse, ne délivre pas de jugement ! Il place juste nos questions sous le faisceau de sa lumière. L’erreur fondamentale dans la foi, c’est de prier pour que les choses se passent conformément à nos vœux. En effet prier, c’est tout le contraire ! Cela demande le courage de l’abandon, de la confiance inconditionnelle. Il faut prier sans savoir, sans savoir véritablement ce qui est bon et juste. Et le demander comme un enfant qui est dans l’attente d’un exaucement inconnu.

     

    « La joie parfaite : c’est manquer pour réussir, s’effacer pour être soi, trouver sa force dans sa vulnérabilité même, la grandeur dans la petite chose, le bien derrière le mal, la beauté derrière les apparences. »

     

    « Aimer quelqu’un, ce n’est pas seulement l’aimer ici et maintenant. C’est l’aimer dans son devenir, et jusqu’à son imprévisible. Et donc être fidèle n’est rien d’autre que réinventer sans cesse l’enthousiasme originel d’une alliance entre deux êtres. »

     

    Ceux que tu aimes, même si tu pars au bout du monde, tu ne cesses pas de les aimer. Peut être même que leur présence t’est encore plus précieuse dans l’absence. Si tu pars au bout de la vie, c’est un peu pareil. C’est comme un voyage qui t’éloigne de ceux que tu aimes, tout en te rapprochant d’eux par le cœur. C’est comme le désir et le manque, ou la parole dans le silence : c’est une joie et une souffrance à la fois.

     

    « J’ai parcouru le monde pour trouver le bonheur, et je sais aujourd’hui qu’il est nulle part. Nulle part ailleurs que partout. Partout où notre cœur est grand ouvert dans une disponibilité libre et joyeuse. Partout où l’on est présent à l’invisible Présence. Partout où l’on suit le fil d’or des rencontres et l’on s’attarde au sens caché des évènements.

     

    J’ai découvert que mon trésor est dans mon cœur, et que le bonheur est dans le regard que l’on porte sur ce qui nous entoure ou nous advient.

     

    Tout est signe, même les choses que nous ne voyons pas : il y a en nous une source cachée comme il y en a sous terre ; aussi importe-t-il  d’être jardinier-en-son-royaume et bon sourcier, pour libérer en nous cette abondance de vie et faire fleurir en soi, autour de soi, y compris les printemps que l’on ne verra pas.

     

    En vérité, tout événement a un sens intérieur profond ! et la Providence mêle toujours la lumière à l’obscurité de nos échecs, de nos déroutes et de nos tragédies.

     

    C’est par le chemin de ronces que l’on atteint la clairière de la joie, le seuil où tout s’ouvre et où les perspectives s’élargissent.

     

    Tu as en toi un monde intérieur. Il est fabuleux et tu l’ignores. Ou bien tu lui assignes des frontières. Or, tu as en toi quelque chose d’illimité ! C’est à toi de faire émerger ce monde intérieur, ces îles aux trésors qui t’offrent la grande paix du cœur au milieu de l’océan tumultueux des évènements

     

    Mon ami tu as l’immense liberté d’extraire de ta bouche des cris de guerre ou des chants de louanges, de placer en ton esprit des intentions nobles ou vulgaires, d’entraîner ton cœur à donner ou à prendre, de faire de ta vie une navrante mélopée ou un cantique. C’est toi qui mets la saveur, c’est toi qui confères le sens, et c’est toi qui donne le ton.

     

     

    Joy et la divine quête du bonheur

     

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  • Extrait du petit livre du bonheur

    D’Anselm Grün

     

    Chacun est particulier

     

    Beaucoup d’hommes voudraient  être vraiment originaux. Naturellement, tout homme est quelqu'un d'unique. Mais un grand nombre ne considère « sa » particularité que dans un surcroît de puissance ou de fortune. Pourtant, il faut savoir me livrer à une saine introspection, en me demandant quelle est l'histoire de ma vie, quelles sont mes blessures, quelle est ma sensibilité. Tout cela fait partie de ma personnalité, y compris mes meurtrissures, mes fautes et mes faiblesses. Et pas seulement mes virtualités.

    C'est seulement si je me réconcilie avec l'ensemble de ces réalités, que je serai original et que je pourrai me considérer comme un reflet unique de Dieu. Mais si je persiste à vouloir être particulier tout en enjambant mon humanité, alors je suis sûr de tomber sur un bec !

     

    Seulement l’amour

     

    Sans nous aimer, nous ne pouvons pas nous connaître. Seul, l’amour nous fait pénétrer profondément en nous, pour nous faire découvrir qui nous sommes en vérité. S’aimer soi-même n’a rien à voir avec l’obsession de soi !

    Un peu d'humour !

     

    Il faut le sourire d'un enfant, pour pouvoir t’assumer et, t’aimer ou l'humour subtil d'un être humain qui a gardé son cœur d'enfant. Qui se prend trop au sérieux, est contraint, soit de faire l’important et de se comporter comme un grand Personnage, soit de se mépriser en se dévalorisant outre mesure.

    T'aimer signifie t'estimer tel que tu es devenu dans l’histoire de ta vie.

     

    Aie de la tendresse à ton égard.

    Se réconcilier avec soi signifie : faire la paix intérieure, être en harmonie avec celui que je suis devenu. Apaiser le conflit entre la diversité des aspirations et des désirs qui m'assaillent. Supprimer la division qui s'est fait jour entre mon image idéale et ma réalité. Apaiser l'âme révoltée qui se rebelle constamment contre celui que je suis réellement.

    Cela va jusqu'à embrasser ce qui me fait difficulté, oui, embrasser mes défauts et mes faiblesses, traiter avec tendresse ce qui justement est en contradiction avec mon image idéale.

     

    Au contact de son cœur

     

    Pour que je puisse aimer l'autre de tout mon cœur et pour être à cœur ouvert pour elle ou pour lui, encore faut-il que j'entre en contact avec mon propre cœur ; je dois commencer par me tourner vers tout ce qui, en moi, est pauvre et malheureux. Je pourrai alors cesser de condamner autrui, et je serai en mesure de l'accueillir en mon cœur avec ce qui subsiste en lui de malheureux, de tiraillé, d'inassouvi. Mon secours cessera de transmettre aux infortunés une mauvaise conscience. Au contraire, ils trouveront en mon cœur un espace et une patrie.

     

    Une présence bénéfique

     

    On ne peut effrayer un homme épanouie. Il est sûr de lui et rien ne peut le bouleverser. En conversant avec un tel homme, tu peux aussi te réjouir intérieurement. Car tu entrevois subitement ta propre vie et son environnement avec un autre regard. Cela te fait du bien de te trouver en compagnie d'un homme qui manifeste sa joie.

    Tu le sais, il peut être exaspérant de se trouver avec des gens qui voient tout à travers des lunettes fumées et qui sont rivés sur le côté négatif de toute situation. L'homme joyeux t'épanouit. D'un coup, tu te sens plus léger. Aussi, je te souhaite de rencontrer beaucoup d'anges de la sérénité.

     

    Le plaisir de vivre commence dès le matin

     

    L’Ange du plaisir de la vie agit dès le matin, en m'ouvrant les yeux au mystère de cette journée, aux petites joies qui se préparent, à l'air frais qui pénètre par la fenêtre ouverte, à mon corps sous la douche, au pain frais du petit déjeuner, à la rencontre des personnes, avec lesquelles j'aurai à faire aujourd'hui. L'ange du plaisir de vivre me prend par la main et me montre qu'en soi, la vie est belle. C'est beau d'être en bonne santé et de mouvoir son corps. Cela fait plaisir de respirer en toute liberté. Et c'est une joie que d'avoir une bonne perception des surprises quotidiennes.

     

    Respecte ton ange - et crois en lui

     

    Les anges sont des messagers de Dieu. Ils  annoncent la parole divine aux hommes. Il leur indique sa présence salutaire et salvatrice. Ils interviennent dans leur vie, les protègent des dangers, les accompagnent sur leurs chemins et ils leur parlent dans les rêves. Les anges sont les ambassadeurs d'une autre réalité, encore plus profonde. Ils sont les symboles d'une paix et d'une patrie, de l'aisance et de la joie, de la vitalité et de l'amour. Ils relient le ciel à la terre. Ils nous ouvrent le ciel, en donnant à notre vie un éclat céleste.

     

    Ce qui est important, c'est l'instant présent

     

    C’est une grande grâce que de pouvoir s'accepter. Mais la grâce de toutes les grâces réside dans la possibilité de s'oublier. Je connais des personnes toujours en train de se préoccuper d'elles-mêmes. En congé, elles ne sont pas capables de se mettre à admirer la beauté de la nature, car elles se demandent si elles ont choisi la bonne formule de congé et si le temps ne serait pas meilleur là où elles auraient voulu se rendre. Dans la rencontre d'un être humain, elles se demandent ce qu'il pense d'elles. Elles sont dans l'incapacité d'être vraiment tout à lui. Dans la prière, elles se demandent ce que cela leur apporte. Bref, en tout ce qu'elles font, leur ego fait obstacle.

    S'oublier est l'art de s'adonner totalement à ce que l'on est en train de vivre. C'est seulement si je m'oublie que je puis faire véritablement acte de présence. C'est à la condition de cesser de penser à moi et à l’impression que je fais de l’extérieur que je puis être totalement présent à une rencontre, à un entretien, pour jouir de ce qui se vit entre nous.

     

    Ne rien juger

     

    Quand je perçois la réalité des choses sans les juger, je peux les laisser sans me croire obligé de les changer. Et si je peux les laisser en l'état, elles se changent d'elles-mêmes. S'il m'est possible de laisser mon inattention, sans la combattre, elle se changera en attention, sans que je sois contraint de recourir à une multitude de méthodes et de techniques. Je me contente de prendre acte de mon inquiétude en toute sérénité. Je le ressens : à bien des égards, un mouvement s’opère en moi. Mais, au niveau de ce que moi, je ressens, je cesse d’être dans l’inquiétude.

     

    Se comprendre

     

    Se comprendre signifie : ne pas utiliser l’autre à ses propres fins, créer une bonne relation et l’entretenir réciproquement. Cela réussit seulement quand chacun des deux est fiable. Je peux bien m’entendre avec mon ami que si je me comprends bien moi-même et si j’ai acquis une connaissance suffisante de moi.

     

    Suis ton chemin

     

    Le chemin le  plus large est celui que tous suivent. Toi, tu dois trouver ton

    chemin tout à fait personnel. Il ne te suffit pas de te régler sur les autres. Tu dois prêter l’oreille avec attention, pour connaître quel est ton chemin.

    Alors tu dois te décider avec courage d’aller ton chemin, même si tu t’y sens bien isolé. Seul ton chemin absolument personnel te fera grandir et te conduira à la vie véritable.

     

    Artisan de mon bonheur

     

    « Chacun est l’artisan de son propre bonheur », selon le proverbe. Mais il existe aussi un art de se rendre malheureux. Le psychologue Paul Watzlawick a décrit cet art dans un de ses livres célèbres. Certains hommes le pratiquent à la perfection. : tout voir de façon négative ou ne pas cesser déjouer dans un groupe le rôle de l’oiseau de malheur ou du bouc émissaire.

    On ne fabrique pas son bonheur. Toutefois, nous en sommes, dans une certaine mesure, responsables. Il dépend de nous d'assumer ou non notre vie. Le bonheur vient à nous, quand nous nous acceptons sans condition, comme nous sommes et avec notre destin. Le bonheur vient d'un mot qui signifie destinée. Qu'elle soit bonne ou non, dépend de notre oui consenti ou refusé à notre vie.

     

    Enfants soleil

     

    Quand un homme enjoué  vient à nous, nous disons : « Voilà le soleil qui se lève ! » Il y a des enfants soleil qui, partout, répandent la gaieté et la vitalité. Je te souhaite d'être pour les autres un soleil.

    Peut-être as-tu déjà remarqué que l'on dit de toi : « Aujourd'hui, tu rayonnes comme le soleil. » Quant tu pénètres quelque part, le lieu en devient plus lumineux et plus chaleureux. Le soleil est parmi nous avec sa gaieté et son énergie rayonnante. Alors, nous allons mieux.

     

    Ombres et lumière

     

    « Quoi qu’il nous arrive, il dépend de nous d'y voir le bonheur ou le malheur. » Cette affirmation, pleine de sagesse, est due à Anthony de Mello. Il a raison  le bonheur est un état intérieur qui dépend de la façon dont on le répand autour de soi. Par ailleurs, ce que nous vivons dépend aussi de la lecture que nous faisons des événements. Bien sûr, il existe des expériences qui ébranlent l'état de paix intérieure, quand, par exemple, disparaît un être qui nous était cher. Je ne peux interpréter autrement la mort d'un ami que j'ai aimé et y voir du bonheur. Mais, en définitive, c est de moi que dépend la manière dont je me comporterai face à cette mort. Je peux y voir un défi à relever, m'invitant à grandir et à découvrir mes sources les plus personnelles. Et il m'est possible de trouver en moi, à travers le deuil et la douleur de l'adieu, quelque chose de nouveau, afin de parvenir à un état que je puis décrire sous une forme de bonheur.

    Quand je suis parvenu, après le long processus du travail de deuil, à une évaluation de cette mort, je puis vérifier la vérité de ce que dit La Rochefoucauld : « Notre bonheur n'est pas dans les objets, mais dans l'appréciation qu'on en fait. » J'éviterai d'appliquer cette affirmation comme procédé systématique pour estimer que tout ce qui m'arrive est positif. Cette « force de la pensée positive » peut devenir tyrannique et contraignante. Ombre et lumière, joie et douleur font partie de la vie. C'est seulement quand j'assume ces oppositions et que je m'en fais une raison, que je puis arriver à une appréciation de mon existence, qui ne suffit pas encore à me rendre heureux, mais qui crée un préalable au bonheur futur.

     

     

    Découvrir la Perle

     

    En examinant nos blessures, nous pouvons mieux nous comprendre. Il ne faut pas que nous nous condamnations nous-mêmes parce que nous sommes tellement sensibles, aussi prompts à nous vexer, aussi anxieux vis-à-vis de l'autorité. Seule la compréhension nous libère de notre condamnation.

    Mais il ne faut pas en rester là. Cela dépend si, dans mes blessures, je découvre mes dispositions, c'est-à-dire la perle qui donne du prix à ma vie. C'est dans la blessure que se trouve ma chance. Si, par exemple, j'ai reçu trop peu de tendresse, je serai sensible à l'égard de tous ceux qui souffrent d'un déficit d'amour. Et puisque mon besoin d'amour et de présence n'a pas été satisfait, je me mets en route pour entreprendre un chemin spirituel. Je ne vais pas me contenter de m'adapter. Je demeure vigilant dans mon désir de Dieu. C'est dans mes meurtrissures que je découvre justement mon empreinte vitale. Mes blessures se changent en chance, pour connaître mon charisme propre et pour le vivre. De cette manière, ma blessure se transforme en source de bénédiction pour moi et les autres.

     

    Nouvelle naissance

     

    Nous devons, durant notre existence, sans cesse  renaître, si nous voulons rester vivants. Une crise qui provoque la destruction totale de tout ce que nous avions construit jusque là, c'est peut être une chance de régénération. Le feu dans lequel nous sommes tombés, c'est peut être un symbole de la nouveauté qui va s'opérer en nous.

    petit livre du bonheur


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  • EXTRAIT DU LIVRE D’ANSELM GRÜN

     

    A la Source de la force intérieure

     

    Les ressources psychiques sont une sorte de réservoir dans lequel nous pouvons puiser. Pourtant elles restent souvent enfouies sous une couche épaisse et il faut d’abord les exhumer. Si j’accède à cette réserve où sont rassemblées toutes mes  forces, je pourrai m’épanouir  et faire couler en moi assez d’énergie pour alimenter mes actes et mes pensées. Nous avons en effet, tous en nous ce noyau plein d’énergie  et de promesses. Cependant il faut faire silence pour être capable de briser la gangue qui l’entoure. La vie s’épanouira en nous et portera des fruits à cette seule condition.

     

    Le manque de confiance en soi. Si on a peu d'estime pour soi, on voit les autres comme une menace. Je connais des êtres qui ont construit pierre par pierre cette confiance qui leur permet de paraître suffisamment sûrs d'eux et qui ont réussi à ne pas se remettre en question à la moindre petite attaque. Malheureusement, ils se trouvent parfois face à des individus qui leur dérobent toute cette belle énergie, qui semblent connaître leur talon d'Achille et qui profitent de leur vulnérabilité. Ils ne comprennent pas pourquoi ils se sentent si faibles en présence de telles personnalités. Pourtant, si l'on se penche sur leur histoire, on s’aperçoit bien vite qui leur a manqué la confiance primordiale par la mère. Ils vont donc se heurter, au cours de leur vie, aux personnes qui attaquent leur force intérieure à sa source, comme si elles en connaissaient l’accès.

     

    La dépression peut être une invitation à mettre un frein à nos activités, à rechercher notre source intérieure, qui sourd tout au fond de nous, bien plus loin que la volonté, l’ambition ou l’image de nous voulons donner de nous en nous montrant préformant. Notre mal-être nous alerte et nous signale que nous avons dépassé les bornes. La maladie de l’âme est un cri et une exhortation à faire silence et à nous rafraîchir à notre source intérieure.

    La colère correspond à un violent mouvement intérieur qui nous coûte tellement d’énergie qu’il nous sépare de notre source intérieure. Notre colère donne, paradoxalement, un grand pouvoir aux autres, nous leur accordons une grande place et les laissons nous paralyser. Il est important de considérer les causes de notre colère, de comprendre ce qu’elle a à nous dire et prendre du recul. Elle n’a ni à peser sur nous ni à nous dominer.

     

    Il faut cesser d’attacher tant d’importance à ce que veulent les autres et plutôt chercher à savoir ce qui est juste pour moi. Je prendrais contact avec mes propres ressources intérieures.

     

    Il est inutile de contourner les tensions, il faut mieux les régler, en parler franchement et chercher des solutions, sinon elles réapparaissent un jour ou l’autre. On se sent tellement mieux une fois les points de désaccord disparus ; l’énergie peut à nouveau circuler librement et l’élan renvient.

     

    Jésus préfère que nous aidions les autres plutôt  que de regarder notre nombril, mais il n’accepterait sûrement pas que nous nous détruisions. Il a invité aussi ses disciples à le suivre dans sa solitude, pour trouver calme et repos. Suivre sa volonté, c’est également se faire du bien, après quoi notre engagement pour les autres nous rendra encore plus vivant.

     

    La connaissance de soi est toujours douloureuse, mais elle libère. Elle nous oblige à reconnaître nos besoins et à parvenir à la source inépuisable qui jaillit de nous.

     

    Il est impossible de n’être là que  pour les autres et de s’ignorer soi-même ; cela ressemble peut-être à une attitude pieuse, mais elle reste étrangère à l’esprit de Jésus. Elle vient plutôt d’une théologie inhumaine et destructrice. En effet, « l’écrasement » ou le « pilonnage » de ses propos désirs révèle une agressivité très forte, dirigée contre soi-même et qui répand autour de soi, la dureté, non la bénédiction.

     

    Un être humain capable de répandre l’harmonie autour de lui est précieux pour son entourage. Mais si cette recherche revient à ne pas voir les conflits, elle devient  dangereuse. Dans leur ardent désir d’harmonie, certains reprochent aux autres de ne pas partager leur avis. Ils les culpabilisent et ne remarquent même pas qu’ils veulent imposer leur volonté et exercer un pouvoir.

     

    Les psychothérapeutes nous conseillent de nous souvenir des situations où nous nous sommes sentis bien et de les revivre. Nous avons ainsi accès à tout notre potentiel et à toute l'énergie que nous possédons au fond de nous-mêmes. Au lieu d'évoquer nos problèmes, de pointer nos faiblesses et de ressasser nos souffrances, ils nous encouragent à mettre en avant nos capacités et nos facilités. Ils nous poussent à prendre conscience de nos potentialités, car nous possédons tous des points forts. Nous ne les connaissons malheureusement pas toujours, parce que nous nous concentrons sur nos faiblesses.

     

    Je ne peux me libérer de la puissance destructive de certaines expériences vécues que si je suis capable de les évoquer à nouveau. C’est comme si je balayais les feuilles mortes accumulées sur le sol de mon âme. Alors le soleil de l’amour divin pourra y faire pousser à nouveau les plus belles fleurs.( Max Scheler)

     

    Il est certes important de ne pas refouler le négatif et de se rappeler les expériences douloureuses, mais nous devons aussi repenser aux bons moments de notre vie, car C’est là sans aucun doute, une voie de guérison. Le souvenir d’un instant de bonheur et d’harmonie, d’une randonnée, d’une rencontre ou d’un succès peut nous aider à affronter les difficultés de la vie. Nous devrions également ne pas oublier comment nous sommes sortis de certaines crises. Cela nous prouvera que nous sommes capables de résoudre maints problèmes et nous permettra de retrouver et d’activer nos capacités de guérison.

     

    La foi se nourrit essentiellement du souvenir des bienfaits de Dieu. C’est elle qui nous permet de traverser les turbulences de la vie, car elle représente un appui solide dans notre existence.

     

    Nous savons tous que nous travaillons mieux lorsque le plaisir et la joie sont de la partie. Naturellement, nous ne pouvons pas être joyeux sur commande, mais nous pouvons revivre les moments de joie et puiser à cette source créatrice et vivifiante : « Par la joie, nous ressentons la plénitude de l'existence, nous retrouvons vitalité et énergie, nous éprouvons à nouveau notre corps et notre lien aux autres, nous nous relions à notre moi en nous oubliant, nous retrouvons espoir. Nous découvrons qu’il y a dans toute vie humaine, si difficile soit-elle, des oasis de bonheur qui, par la force du souvenir, génèrent à nouveau de la joie »

     

    Mon expérience dans l'accompagnement spirituel m'a aussi conforté dans cette idée qu'il fallait plutôt recourir à ses propres ressources plutôt que de retourner le couteau dans la plaie et de ressasser. Nous sommes tous capables de guérir de nos blessures de prendre notre vie en main et de préserver notre santé de notre joie de vivre."'

     

    Les sources de l’Esprit :

     

    L’amour : Nous pouvons parfois faire l’expérience non seulement d’aimer une personne, mais d’être nous-mêmes tout amour. Dans ces moments là, nous ressentons l’amour comme une force, comme une source, qui jaillit en nous sans jamais tarir.

     

    Nous n’avons pas besoin de nous forcer à aimer, l’amour est là tout simplement, il confère un autre goût à toutes nos actions. Nous n’éprouvons aucunes difficultés à être avec les autres. En effet l’amour qui ruisselle en nous, nous ouvre à celui que nous donnent les autres.

    Si quelqu’un éprouve des difficultés à aller vers les autres, chaque rencontre lui pèsera. Si en revanche, on aime les autres, on se sentira bien avec eux et on puisera même de la force dans ces contacts

     

    Il faut tout simplement croire en cette source d’amour que nous possédons en  nous, Nous n’aurons alors rien de spéciale à faire pour nous sentir bien avec les autres. Nous n’auront qu’à laisser couler notre affection et nous recevrons beaucoup en retour. Ce sera comme un va-et-vient.

     

    La joie :

    Elle se trouve en nous, il nous suffit d’y croire et de la faire remonter à la conscience, car bien souvent nous en sommes coupés. L’obscurité est tombée sur elle et la recouvre. Mais si nous savons être à l’écoute, nous l’entendrons bruire en deçà de notre tristesse et de notre colère. Nous boirons de son eau  et nous nous réjouirons de tout ce qui nous arrive, de notre vie, de nos amis et de notre travail. Nous ne percevrons pas sans cesse  la menace, mais nous acceptons les dons de Dieu et même ses exigences envers nous ; et nous répondrons à ses attentes, car il sait de quoi nous sommes capables. Cette forme de joie-là vient du cœur et inonde tous nos actes. Nous réussissons alors bien mieux tout ce que nous entreprenons.

     

    La paix 

    Les personnes en paix avec elles-mêmes accompliront leur tâche avec calme et en prenant du recul. Au contraire, lorsque nous sommes mal, nos dissensions intérieures se reflètent obligatoirement dans nos actes. Toute activité nous coûte beaucoup d’effort, car nos blocages et nos résistances nous empêchent d’agir et sont cause de notre épuisement.

     

    Quand on est en accord avec soi-même, on peur s’adonner à son travail. Au contraire, si nous refoulons des désirs, si nous n’avons pas fait la paix avec nous-mêmes, nous sommes dans l’empêchement de  vivre et de travailler. De plus nous gaspillons une énergie folle.

     

    La paix est pour Paul un fruit de l'esprit. Mais ce fruit ne va nous tomber tout cuit dans la bouche. Nous devons aussi faire notre part et accepter le cadeau de paix en nous réconciliant avec nous-mêmes, en faisant la paix avec notre part d'ombre, {si désagréable soit-elle. Conclure la paix signifie en fait : dialoguer, négocier. Nous devons nous adresser directement aux pensées et aux sentiments qui nous assaillent. Nous devons les affronter et leur demander ce qu'ils ont à nous dire. Ensuite, nous pourrons les prendre en compte. Tout ce qui surgit en nous a sa raison d'être et il ne faut pas l'étouffer. Ce que nous faisons taire violemment continue à nous miner et se transforme en blocage. En fin de compte tout cela nous coûte beaucoup d'énergie. La paix, au contraire nous ouvrira à une autre dimension de notre âme et nous conduira à un surcroît de vie. Finalement, notre part d'ombre ne nous coupera plus de notre source intérieure, au contraire elle nous indiquera le chemin.

     

    Notre âme a besoin d'espace pour réfléchir et méditer, sinon nous tournons en rond et agitons toujours les mêmes pensées. Seul un horizon élargi nous laisse entrevoir la nouveauté et cette ouverture est libératrice.

    La question est maintenant de savoir comment arriver à cette grandeur d'âme, comment on peut l'utiliser comme une source de force intérieure. Pour saint Benoît, le chemin passe par la connaissance de soi, c'est-à-dire par un face-à-face avec nous-mêmes en toute sincérité. Il ne s'agit pas non plus de scruter et de disséquer son cœur sans aucune bienveillance. Connaissance de soi rime avec douceur ; elle doit nous faire porter un regard plein de compréhension sur notre propre réalité, nous permettre d'abandonner l'illusion de la perfection, pour que grandisse lentement en nous cette générosité d'âme envers les autres et envers nous-mêmes. Peu à peu nous deviendrons plus patients avec notre entourage.

     

    La bonté

    L’homme doux a affronté avec vaillance les conflits de l’existence et s’est ouvert à la vie et à plus de bonté et d’indulgence. Il ne perd ni ses contours ni sa fermeté, la douceur n’est pas la mollesse. Elle est une force qui lui permet de maîtriser les aléas de la vie, de créer du positif autour de lui et même de résister aux forces négatives.

     

    Celui qui pose sur les autres un regard empreint de bonté et de douceur ne se laisse pas bloquer par leurs défauts. Il mise sur ce qui est bien et y croit, même si la déception le guette souvent. Ce n'est pas grave, car la foi en une bonté possible en chacun, suscite justement cette bonté. Reconnaître du positif en chacun, crée du positif.

    La confiance

    Pourquoi se battre contre une négativité souvent imaginaire, au lieu de s'abandonner au cours de la vie. Je peux affirmer, car l'expérience le prouve, que ceux qui croient devoir tout contrôler, finissent par perdre la maîtrise des événements. Peut-être croient-ils même dominer leurs sentiments ; pourtant, ils perdent souvent la face au moment où il ne fallait pas.

     

    Au contraire, puiser à la source de la confiance, permet d’économiser une grande énergie.

     

    Il faut intérieurement dire oui à la vie et être reconnaissant d’avoir une famille et des amis, sans se préoccuper sans cesse de la sincérité ou de l’insincérité des autres.

     

    Que l’on ne s’y trompe pas : celui qui pense que la douceur s’oppose à la force, qu’elle est synonyme de faiblesse ou de peur, fait fausse route. Au contraire l'homme affable ne s'emporte pas à toute occasion et contre tous ceux qui ne partagent pas son avis. Il ne réagit pas avec susceptibilité quand il se sent attaqué. Il n'est pas pusillanime lorsqu'on lui fait un reproche. En revanche, il peut accepter la critique sans se sentir obligatoirement visé. C’est une personne, qui vit en paix avec les autres, parce qu'elle est en paix avec elle-même, Elle a mis de l'ordre à l'intérieur d'elle-même ; tout cohabite dans l'harmonie, tout va ensemble. Elle ne perd plus d'énergie dans les conflits. En revanche, elle peut poursuivre un but avec constance. La douceur englobe, en effet, le courage, puisé dans cette harmonie intérieure, de mener à bien et dans la sérénité toutes les tâches que l'on juge bon d'accomplir. La personne au caractère doux n'imposera rien par la violence. Sa persévérance sera, sur la durée, bien plus efficace que toutes ces actions menées tambour battant.

     

    Chaque humain possède son potentiel de capacités et de force. Connaître sa mesure c’est savoir ce dont on est capable. Si on ne la respecte pas, la maladie nous guette. Quelqu’un qui est dans la démesure dépasse ses forces et, finalement, ne vit pas vraiment.

     

    La tempérance apporte la sérénité à l’âme, l’équilibre, l’accord avec soi-même. Mais il faut  naturellement commencer par mettre de l’ordre en soi-même.

     

    Si nous connaissons nos limites, nous pouvons bander toutes nos forces pour atteindre notre but. Pour cela, il faut renoncer à tout ce qui dépasse nos possibilités.

     

    La prudence permet le discernement  et elle nous indique les meilleures possibilités pour réussir notre vie. Elle est créative et sait choisir les justes moyens pour avancer, aussi bien dans notre vie intérieure que dans la société.

     

    Un homme prudent ne  se sert donc pas seulement de son intelligence mais aussi de son cœur. Il saisit résolument l’occasion qui se présent à lui et il distingue les finesses, qui restent cachées à un esprit plus grossier.

     

    L’homme prudent fait attention à l’énergie que Dieu a mise à sa disposition. Comme il ne la gaspille pas, il en a toujours en réserve et la source ne tarit jamais.

     

    L’essentiel est d’accepter cette vie singulière que Dieu nous a offerte et de laisser sa propre trace dans ce monde.

     

    Chacun de nous se lève le matin, rencontre des êtres humains, parle avec eux, les regarde. Chaque visage a une expression particulière et peut rayonner. La  voix et les paroles de chacun de nous peuvent aussi contribuer à créer une atmosphère agréable. Demandons-nous, ce que nous voulons communiquer à notre entourage. Réfléchissons à ce que nous pouvons apporter à ce monde. Notre contribution pourra le rendre plus humain. Il ne s'agit pas d'accomplir des exploits mais d'être en cohérence avec soi et avec le monde. Nous sommes tous des êtres singuliers, mais nous n'avons pas forcément à nous engager sur des chemins remarquables et à choisir des voies d'excellence. Il suffit d'opter pour l'authenticité et de faire fructifier nos dons, pour apporter au monde notre richesse. Si je connais le sens de ma vie, je trouve facilement les forces nécessaires pour agir sur cette terre et pour la rendre plus humaine.

     

    Dieu a envoyé l’homme dans le monde pour qu’il le façonne et lui apporte soin et attention. La vie prend, en effet, tout son sens, quand l’être humain découvre et remplit sa mission sur cette terre.

     

    Personne ne peut agir à notre place et trouver pour nous la direction à donner à notre existence. Pourtant, chaque situation est porteuse de sens ; il suffit d’ouvrir les yeux et de donner un autre tour aux événements. Nous nous apercevrons alors que le sens donné à la vie en général ou à la traversée de circonstances particulières nous revigora comme l’eau fraîche d’une source. Si nous ne percevons pas ce sens, nous perdons le contact avec cette source, nous errons sans but, sans remarquer les ressources vivifiantes qui s’offrent à nous.

     

    La nature représente aussi une source à laquelle nous pouvons puiser. Nous nous sentons, par exemple, tellement mieux après une promenade en forêt. Nous pouvons aussi nous asseoir dans l'herbe, contempler le paysage, écouter le chant des oiseaux, sentir le souffle du vent et profiter du soleil. Dans la nature, nous pouvons en toute simplicité être ce que nous sommes. Nous n'avons rien à prouver et personne ne nous juge, nous nous sentons protégés et faisons partie du tout. Nous faisons un avec la création, recevons la force qui émane d'elle et sommes traversés par l'esprit qui l'anime. Dans la nature, nous ressentons, que la vie qui nous entoure coule aussi en nous. Nous sommes vivants et sentons de nouvelles forces nous envahir. La nature nous invite à nous désaltérer à la source de la vie.

     

    Si l’on sait hiérarchiser les difficultés, on réagit moins violemment au moindre problème.

     

    Nul ne peut copier la vie des autres. Chacun doit chercher ses propres ressources et vous aussi chers lecteurs. Soyez attentifs à tout ce que votre vie vous a apporté.

     

    Une source ne peut stagner, vous ne pouvez pas garder l’eau de la source pour vous seuls. La source reste fraîche quand elle s’écroule, sinon elle perd de sa force. Elle veut certes ruisseler en vous, mais aussi se diriger vers les autres.

     

    Rêvez à ce que vous aimeriez faire et ne pensez pas tout de suite que vos rêves sont de toute façon irréalisables. Quand vous rêvez, il est important de laisser venir les images et les souhaits et de ne pas attendre une réalisation immédiate. Dans un deuxième temps, vous pouvez réfléchir à la manière de concrétiser ces rêves. Sont-ils réalisables dans votre vie professionnelle actuelle ou bien vous faut-il chercher un autre travail ? Le rêve vous aidera déjà à rassembler de nouvelles forces et vous retrouverez votre motivation. Les images présentes dans le rêve guideront vos actions, elles leur donneront un sens. La joie recouvrée libérera votre énergie et vous redonnera le goût de l'action.

     

    Vivre pour soi n'est pas un but en soi. Ce serait stérile et égocentrique. Naturellement, il est important de se sentir bien ; nous ne pouvons pas aller contre notre nature. Et tout engagement pour les autres nécessite aussi que nous nous occupions de nous. La tradition spirituelle nous enseigne d'ailleurs à prendre soin de notre âme, ce qui diffère totalement du narcissisme. Nous irons vraiment bien quand notre source intérieure s'échappera vers l'extérieur et qu'elle désaltérera aussi les autres.

     

    Nous possédons tous une façon particulière de rayonner. Nous rencontrons tous les jours des êtres humains et nous laissons tous, lors de ces rencontres, une trace derrière nous. Ne cherchez pas à vous comparer aux autres, mais ne soyez pas non plus tentés de vous déprécier parce qu'ils ont de plus grandes capacités ou plus de succès. L'essentiel n'est pas là. Il importe bien plus d'apporter à ce monde plus de vie, plus de sens et de laisser une trace, grâce à tout ce que nous avons accompli et à ce que nous sommes.

     

    A la Source de la force intérieure


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