• Extrait du livre de Pierre Trevet

    « Paraboles d’un curé de campagne tome 3

    Résumé :Après le succès de ses premiers ouvrages, le père Pierre Trevet, jamais à court d'idées, revient avec de nouvelles histoires savoureuses et nourrissantes pour notre foi. Il nous propose ici des paraboles sur les différentes étapes de la vie, de la naissance jusqu'au retour à Dieu en passant par l'enfance, l'adolescence et les grands moments de l'âge adulte.

    Les parents, catéchistes et animateurs puiseront dans ce livre une multitude d'anecdotes, de mots d'esprit, de paraboles et fariboles pour capter l'attention, illustrer des propos, alimenter la réflexion ou distraire un public tout en lui faisant savourer la sagesse de la vie chrétienne. Et si vous n'êtes ni animateur, ni catéchiste, ni parent, ce livre saura vous délecte à coup sûr.

     

    « Voici une histoire vraie vécue par Philippe il y a quelques années, avec sa femme et des amis au restaurant. La fille de ces amis est sa filleule, elle se prénomme Julie. Elle devait avoir six ou sept ans tout au plus. Philippe a coutume, lorsqu'ils vont au restaurant tous ensemble et, dans l'attente d'être servis, de leur raconter une petite histoire, plus ou moins édifiante, parfois sous forme d'énigme ou de devinette, en relation avec la Parole de Dieu. Ce soir-là, il cherche à faire deviner à Julie et à son frère Joachim, plus âgé, le miracle des Noces de Cana. Les boissons étant déjà sur la table, il profite de la présence d'une bouteille de vin et d'une carafe d'eau pour tenter de les mettre sur la voie ! Et il répète plusieurs fois :

    « Quel est le premier miracle de Jésus ? » Quelques réponses mal formulées arrivent, il laisse encore un peu de temps passer et sa filleule qui n'a rien exprimé jusque-là, lui dit : « Le premier miracle de Jésus, c'est d'être né ! » Cet instant de « théologie » est resté gravé dans la mémoire de Philippe et dans son cœur ! »

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  • Extrait de « La montagne dans l’océan »

    De Jean Yves Leloup.

    (Méditation et compassion dans le bouddhisme et le christianisme.)

     

    « Dans le christianisme comme dans le bouddhisme ou le soufisme, le but de la méditation est de parvenir à la pureté du cœur et de l’esprit qui font de tout homme le réceptacle ou le miroir sans tache de la pure lumière. L’accueil de cette lumière, rayonnement et présence de l’Être incréé, introduit l’homme dans un état de paix ne dépendant pas des circonstances (santé, humeurs, environnement, etc. c'est-à-dire un de paix non psychique, mais spirituel ontologique. »

     

    « L’éveil n’est pas la propriété des bouddhistes, pas plus que la vérité n’est la propriété des chrétiens. Le Bouddha et le Christ n’appartiennent pas uniquement aux communautés qui se réclament de leur nom et de leur expérience, mais à tous les hommes de bonne volonté, attentifs au secret qui habite les profondeurs de leur souffle et de leur conscience. »

     

    « Il ne faut pas craindre les profondeurs de l’ombre,  que ce soit notre ombre personnelle, collective ou même cosmique, mais il ne faut pas y descendre seul. Laisse-toi accompagner par le Christ et son Esprit : il est la lumière que les ténèbres ne peuvent atteindre ou éteindre, dont il est question dans le prologue de saint Jean. Chacun de nous, emporte dans sa nuit une bouchée de lumière, c’est cette étincelle qui ne peut faiblir, c’est sur elle qu’il faut s’appuyer pour ne pas désespérer de soi-même ou du monde, «être sans appui et pourtant appuyé. »

     

    « Il est important de ne jamais séparer l’amour et la connaissance, la compassion et la sagesse ; une sagesse sans compassion reste fermée sur elle-même et ne porte pas de fruits, une compassion sans sagesse est folie et source de souffrance. »

     

    « Que nous soyons bouddhiste, chrétien ou athée, nous sommes en quête de vérité, sur le chemin de l’éveil. Or l’éveil n’est pas plus propriété des bouddhistes que l’amour n’est celle des chrétiens : la réalité n’est la propriété de personne. On entre dans la spiritualité à partir du lieu où l’’on se trouve : l’important est de « faire un pas de plus », d’avance, de devenir meilleur. »

     

    « Nous ne sommes ici pour dire que les bouddhistes sont mieux que les chrétiens ou les chrétiens mieux que les bouddhistes ; les uns et les autres –bouddhistes,- chrétiens-athée -, nous sommes en chemin pour essuyer de devenir meilleur et rendre le monde, plus habitable pour faire en sorte que la vie y devienne « possible ».

     

    « On peut s’occuper du bien-être des autres parce qu’on découvre que notre bien-être s’en trouve accru, et ce n’est pas forcément une mauvaise chose S’ouvrir aux autres est une façon d’élargir son cœur, son intelligence aussi, c’est peut être la meilleur façon d’aller « au-delà de l’égo »

     

    « Vouloir le bien être de tous les vivants à partir de notre « moi » (moi je veux) risque d’être fort limité et plutôt catastrophique pour les autres Vouloir le bien-être des gens selon ce que nous considérons être le bonheur risque d’être un peu difficile La compassion, cette qualité d’être et d’amour, n’est jamais centrée sur le moi Ce n’est pas « moi » qui aime parce que le moi, justement, ne sait pas aimer ; avec tous les manques qu’il a accumulés dans sa vie, le moi ne cherche qu’à se préserver, il ne demande qu’à être aimé, sans cesse et toujours plus – ce n’est jamais « assez » Seul le Soi est capable de don et gratuité

    Il s’agit de s’éveiller à une qualité d’être, de conscience et d’amour qui est notre nature essentielle, de la laisser venir d’abord en nous, puis de laisser grandir cette capacité de don, cette qualité d’éveil, afin que tous nos actes en soient imprégnés »

     

    « Dans notre vie quotidienne, les choses sont ce qu’elles sont ; c’est la façon dont nous les voyons qui fait que nous sommes heureux ou malheureux De même, les gens sont ce qu’ils sont et c’est la façon dont nous les regardons qui nous cause de la souffrance ou au contraire provoque une amélioration, une transformation »

     

    « Qu’elles sont les impuretés de l’esprit ?

    La cupidité et la convoitise sont des impuretés de l’esprit, la méchanceté, la colère, la malveillance, l’hypocrisie, le dénigrement, la jalousie, la tromperie, la ruse, l’obstination, l’impétuosité, la présomption, l’arrogance, la suffisance, la négligence sont des d’impuretés de l’esprit »

     

    « Il est important de rentrer dans des moments de vides, des moments de vacuité où l’on ne pense pas, où l’on ne s’identifie pas à ce que l’on pense, où l’on ne pense rien de l’autre…Ce qui empêche la fluidité dans la relation avec l’autre, se sont les pensées qu’on a sur lui. Pour pratiquer la compassion, il est indispensable de ne pas enfermer l’autre dans nos pensées, du moins à certains moments ; dans la disponibilité, la vacuité ainsi créée, l’autre pourra être ce qu’il est »

     

    « Nos réactions sont des miroirs où nous pouvons seulement nous

    reconnaître – pour voir « l’autre », il faut traverser le miroir. »

     

    « Nous nous empoisonnons la vie et le regard à toujours voir ce qui va mal chez les autres parce que nous nous en imprégnons. Enlaidir le monde, c’est s’enlaidir soi-même. C’est l’image dans le miroir, le miroir reflète ce vers quoi il regarde. « On devient ce que l’on regarde, on devient ce que l’on aime », cela ne fait pas de doute d’où l’importance de veiller à l’orientation de notre miroir interne. »

     

     

    « On ne peut éviter certaines circonstances et aventures désagréable de notre existence, elles en font partie ; l’important est de ne pas entretenir la douleur. Si nous n’entretenions pas nos souffrances, nos pensées et les ressentiments que réveille en nous cette douleur, elle pourrait diminuer. »

     

    « Être dans une attitude de compassion, c’est être capable de recevoir ; d’accueillir la souffrance que l’autre nous donne. Car on ne prend pas la souffrance, on offre la possibilité de soi, de cet enfermement dans lequel se cultive la souffrance. »

     

    « Nous connaissons cette petite phrase quelquefois entendue et subie, ou qu’il nous arrive de surprendre sur nos propre lèvres : « c’est pour ton bien » Nous savons tout le mal que peuvent faire ces mots…

    Sur la voie de la compassion, il ne s’agit pas faire le bien de l’autre contre son gré, mais de le faire sans l’imposer ou, mieux encore, de « faire du bien sans vouloir faire du bien ». Il faut veillez à toujours être dans cette attitude où rien n’est imposé : il suffit pour cela de s’ouvrir à une qualité d’être et d’énergie qui souhaite le bonheur de l’autre, mais uniquement dans la forme qui est la meilleur pour lui. »

     

    Dans le monde d’aujourd’hui, ne faut-il pas se mettre en colère ?

    Il n’y pas de « il faut » ou « il ne faut pas », il suffit de ne pas se mentir à soi-même. Dans certaines situations, la colère est l’attitude juste ; dans d’autres, elle ne l’est pas, parce qu’elle ne fait qu’ajouter  à l’a violence. Dans le premier cas, celui où l’on veut vraiment le bien de l’autre, la colère « débloque » le conflit et fait prendre conscience ; dans le deuxième cas, elle ne fait qu’ajouter au trouble, envenimer le conflit. »

     

    « Lorsqu’on dit vouloir travailler à la libération de tous les êtres, au bonheur de tous les êtres, il faut préciser qu’on n’a jamais le droit d’imposer aux autres ce que dans les limites de notre égo, de notre « moi », nous considérons comme le bonheur. Je veux dire qu’il faut faire du bien sans l’imposer, l’autre est libre…. L’amour est respect de la liberté de l’autre ! »

     

    « Il est parfois difficile d'aimer la vie, mais si l'on n'aime pas la vie, on n'aime pas être vivant, comment voulez-vous alors être utile et aider les autres ?

    Avant d'aimer la vie dans un autre peut-être faut-il l'aimer d'abord dans ce lieu de passage que nous connaissons bien : nous-mêmes. «Je ne fais rien mais j'aime la vie ! J'aime la vie qui passe à travers moi et dans cette adhésion, cette affection, cette tendresse à l'égard de la vie qui respire en moi, peut-être cet amour va-t-il se communiquer un peu plus loin ? »

     

    « Tout être humain quel qui soit, quelles que soient ses étiquettes, peut avoir accès à la Réalité dont nous parlons. Tout être humain a un cœur et ce cœur peut s’élargir en aimant ; tout être humain a une intelligence et cette intelligence peut voir clair ; tout être humain peut ouvrir son humanité à ce qui transcende son humanité … Alors il devient vraiment humain. »

     

    « La parole est une chose merveilleuse, l’organe même de la relation, ce qui nous permet d’entrer en communication les uns avec les autres. Par la parole on peut soigner, aider. Certaines paroles nous ont sauvées, nous ont mis debout, nous ont remis en route, mais d’autres nous ont tués. La parole est dangereuse ! Nous traînons tous avec nous, dans notre vie, deux ou trois phrases entendues très jeune et qui n’ont cessé de nous détruire : « Tu n’arriveras jamais à rien ! » « De toute façon, quoi que tu fasses, c’est

    pourri … » Prendre garde à ce que nous disons est extrêmement important, et cette pratique nous mobilise dans le concret de la vie quotidienne. »

    « Ferme, claire, et concise, notre parole aura du poids et de l’énergie. A quoi bon ajouter du mépris, de la violence, de l’insulte ? L’insulte détruit l’autre, le rabaisse, le souille et empêche la communication : il n y a plus d’écoute, plus de relation possible. On dit vraiment et fermement ce qu’on pense, mais on évite de le dire sous forme d’insulte, sous forme violente, afin de ne pas détruire l’autre, de ne pas fermer le dialogue

     

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  • EXTRAITS DU LIVRE « Islam, Judaïsme, Christianisme Comment vivre en paix »

    Du DALAÏ-LAMAI

     

    Résumé : Le Dalaï-lama signe probablement ici l'un de ses ouvrages les plus importants à l'heure où l'humanité vit un tournant sans précédent.

    Tout en soulignant les dangers de l'extrémisme. Le Dalaï-lama note que les religions ne peuvent plus rester isolées mais doivent composer ensemble pour qu'une paix mondiale soit envisageable.

    Avec réalisme, il nous montre que les croyants oscillent souvent entre deux attitudes : penser que sa religion est la seule à détenir la vérité, ou accorder une validité partielle aux autres religions que la sienne.

    Le Dalaï-lama partage avec nous une troisième attitude sous la forme d'un message d'espoir brûlant : « Le défi qui se pose aux croyants, c'est d'accepter vraiment la pleine valeur d'autres traditions religieuses que la sienne. C'est ainsi que l'on embrassera l'esprit du pluralisme religieux. »

    Ce livre magnifique, éloquent et précis, nous offre une odyssée au cœur des plus grandes religions du monde - christianisme, judaïsme, islam, hindouisme, bouddhisme -et dévoile l'essence de leur enseignement : la bonté fondamentale du cœur humain. »

     

    « En dépit des formidables progrès matériels constatés partout dans le monde, la souffrance demeure. Des afflictions telles que la cupidité, la colère, la haine, l'envie - sur lesquelles notre misère prospère depuis des milliers d'années - sont toujours bien vivaces. À moins d'un changement radical dans la nature humaine d'ici peu, ces affections nous tourmenteront pendant des siècles. Les enseignements des grandes religions (chacune à leur façon) ont constitué et constitueront encore une ressource spirituelle pour les contrecarrer. Par conséquent, la religion demeure pertinente : dans un futur proche, elle aura un rôle important à jouer dans la société humaine. Surtout, les religions ont inspiré le flux de compassion et les grands actes d'altruisme dont les effets se sont fait ressentir dans la vie de millions de personnes Pour préserver la paix dans le monde et pour promouvoir cette puissance bénéfique de la foi, les religions doivent donc trouver un moyen d'entrer en relation les unes avec les autres, dans un cadre d'acceptation mutuelle et de compréhension véritable. »

    « Swamiji estimait que le rapport entre science et spiritualité devait y avoir une autre saveur qu'en Occident. Swamiji parla aussi de Dieu en tant que dimension profonde de la personnalité humaine. Il dit que l'on peut découvrir Dieu en chaque être humain. Selon lui, ce que les religions appellent « Dieu » n'est pas quelque chose qui se situe tout là-haut : c'est bel et bien en chacun de nous. »

    D'un point de vue historique, hindouisme et bouddhisme ont eu une relation exceptionnellement longue. Beaucoup de choses relient ces deux religions : elles ont toutes deux rivalisé pour mériter l'appui des premiers seigneurs de l'Inde et se sont enrichies mutuellement au travers de débats philosophiques, elles partagent un héritage artistique et architectural et ont donné naissance aux grandes idées spirituelles et philosophiques du karma et de la réincarnation, elles se sont exprimées par écrit en sanskrit et ont exploré les pratiques ésotériques du yoga... Entre hindouisme et bouddhisme, il y a une grande communauté de pratiques spirituelles : méditation pour calmer l'esprit, recherche d'antidotes aux afflictions, pratiques de visualisation tantrique, multiplicité d'exercices spirituels basés sur la respiration... C'est surtout dans le domaine de la pensée philosophique et particulièrement en épistémologie - ou théorie de la connaissance - que la fertilisation croisée a été la plus féconde. »

    Pour un bouddhiste tel que moi, élevé dans le respect de l'idéal de compassion en tant que valeur spirituelle suprême, l'image de Jésus sur la croix prenant sur lui toutes les souffrances des êtres - est profondément inspirante.

    Prendre sur soi la souffrance des autres, c'est un concept qui fait partie de ma pratique spirituelle quotidienne.

    À côté de ce symbole de compassion très fort qu'est la crucifixion, le christianisme propose un symbole d'amour incroyablement intime et émouvant : l'image de Marie tenant l’enfant Jésus. La maternité est source de compassion ; cette image évoque le besoin universel chez l’homme d’amour et de compassion. En plus de cette résolution absolument sans compromis, qui est celle de mourir d’une mort terrible pour le bien des hommes, le christianisme met l’accent sur l’amour simple et familier d’une mère pour son enfant. Mais l’un et l’autre sont liés. Et la compassion exprimée par ces deux symboles la rend accessible à tous. »

    « Tous nos points de vue, nos opinions, nos principes chèrement acquis sont vraiment sans valeur – si « juste » qu’ils puissent être,- s’ils ne sont pas mus par la compassion. Si grand soient nos achèvements, si énergiques soient nos actions, ils sont sans intérêt s’ils ne sont pas enracinés dans une compassion désintéresser pour autrui » Quand on saisit la centralité de cet idéal de compassion au sein du christianisme, on comprend pourquoi cette religion a su produire de tels modèles d’altruisme : saint François d’Assise ou la sainte moderne, mère Theresa de Calcutta etc. »

    Divinité et humanité

    Étant donné que le christianisme est une religion théiste majeure, la croyance en Dieu y est évidemment centrale. Dieu est l'Être suprême dont tout le monde dépend. Il est la source, la cause ultime et la raison pour l'existence de toute chose. Il est en revanche lui-même incréé et conditionné à rien d'autre que Lui-même - en bref, il est un être nécessaire. Ce qui rend unique la version chrétienne de la divinité, c'est sa représentation sous les traits d'un homme - en la personne de Jésus. Pour le christianisme, Jésus n'est pas mi-homme, mi-Dieu. Il est plutôt pleinement humain et pleinement divin. En d'autres mots, il est à la fois homme et Dieu. Cette appréhension de la divinité sous forme humaine rend Dieu très présent au cœur de l'homme, elle ajoute une dimension extraordinaire à l'idée selon laquelle les humains ont été créés à l'image de Dieu. La vision d'une divinité immanente à l'humanité suscite une évidente intimité entre elle et le cœur des hommes, les croyants chrétiens. »

    « Je dois reconnaitre une chose : le christianisme (et particulièrement le catholicisme romain) est la religion avec laquelle j’ai eu le plus de contacts étroits en dehors du bouddhisme. C’est peut être grâce à l’indubitable message d’amour et de compassion  du christianisme, dont le Nouveau Testament fait la vérité divine par excellence – Dieu comme amour infini, une divinité qui a le souci des souffrances du monde. Ce message résonne puissamment avec le bouddhisme, qui fait de la compassion la plus haute valeur spirituelle et éthique. »

    « Le temps est venu pour les fidèles des grandes religions du monde de se rencontrer et de travailler à un monde plus compassionnel et pacifique. Je crois au pouvoir de la relation humaine du contact direct. »

    « L’une des joies de mon voyage sur les chemins spirituels d’autres religions, c’est de pouvoir ouvrir, mon cœur et d’entendre la voix, claire et directe, exprimée par d’autres traditions : les grandes religions exhortent leurs fidèles à ouvrir leurs cœurs et à laisser la compassion fleurir ; tel est le message fondamental pour une vie éthique. Ensemble et en toute amitié, les fidèles des grandes traditions religieuses marchent du même pas sur le chemin d’une vie bonne et pleine de compassion. »

    « C’est ma conviction fondamentale : la compassion – la capacité naturelle du cœur humain à se sentir concerné par l’autre, connecté à l’autre – est un aspect essentiel de notre nature : tous les êtres humains l’ont en partage. Et c’est aussi le fondement du bonheur. A cet égard, il n’y a pas un iota de différence entre un croyant et un non croyant, ni entre les races. Tous les enseignements éthiques, qu’ils soient religieux, ou non, tendent à cultiver cette qualité précieuse et innée, à la développer et  à la perfectionner. »

    « Au cœur de toutes les religions du monde, il y a cette vision de la vie qui transcende les frontières de l’existence physique d’un individu en tant que être incarné, fini et temporel. Une vie pleine de sens, dans toutes les traditions, c’est une vie vécue avec la conscience d’une dimension supérieure. »

    « D’un point de vue socio-historique, c’est impressionnant. Les religions sont issues de tellement d’endroits différents. Elles ont développé des théologies et des concepts si différents. Et pourtant, elles convergent toute quand il s’agit de prescrire une vie bonne et éthique. »

    « La compassion est une qualité innée, l’héritage que tout être humain porte en lui- croyant ou pas, cela ne fait à ce niveau aucune différence. Ce que les enseignants des religions cherchent à faire, c’est à nous donner les moyens de l’accueillir, de le développer et de le porter à un point de perfection. »

    « En soi, les différences ne sont ni bonnes, ni mauvaises. Et elles ne sont pas nécessairement porteuses de divisions. Ce qui importe, c’est comment l’on vit avec ces différences. Au sein même d’une personne coexistent parfois de grandes différences d’émotions et d’idées. Les contradictions sont nombreuses et les états d’âme changeants entre la jeunesse et l’âge mur, parfois même entre le début et la fin de la journée. Ces contradictions sont justement là pour nous aider à mieux mesurer la vraie valeur du monde, à nous rendre plus mûrs et perspicaces dans notre relation à la vie du monde. »

    Conclusion

    « Quoi de plus simple et de plus consistant que le retour à nos qualités humaines élémentaires : empathie et bon cœur ? À ce niveau, toutes les différences s'annulent. Que l'on soit riche ou pauvre, éduqué ou illettré, religieux ou non croyant, homme ou femme, noir, blanc ou brun, nous sommes tous les mêmes. Physiquement, mentalement et émotionnellement, nous sommes égaux. Nous avons tous ces besoins premiers de nourriture, d'abri, de sécurité et d'amour. Nous aspirons tous au bonheur et fuyons la souffrance. Chacun de nous espère, s'inquiète, s'effraie et rêve. Chacun de nous veut le meilleur pour sa famille et ses proches. Nous faisons tous l'expérience de la douleur devant la perte, l'expérience de la joie quand nous touchons au but. À ce niveau fondamental, religion, ethnie, culture et langage ne font plus aucune différence. Le grand défi actuel de la coexistence pacifique requiert que nous restions en contact avec cette part fondamentale de notre nature.

     

    Laissez-moi conclure par un appel. À tous ceux qui, comme moi, croient en quelque chose, ont embrassé une religion, je demande cela. Obéissez aux injonctions de votre propre foi. Voyagez jusqu'à l'essence de l'enseignement religieux qui est le vôtre : la bonté fondamentale du cœur humain. Là est le lieu où, en dépit des différences de doctrine, nous sommes simplement humains. Si vous croyez en Dieu, voyez les autres comme des enfants de Dieu. Si vous êtes non théiste, voyez tous les êtres comme votre mère. Si vous faites cela, il n'y aura plus de place pour les préjugés, l'intolérance ou l'exclusivité. Faites le vœu aujourd'hui que vous ne laisserez jamais votre foi être utilisée comme un instrument de violence. Faites le vœu dès aujourd'hui : vous pouvez devenir un instrument de la paix, en vivant selon les enseignements éthiques de compassion de votre religion. Ouvrez votre cœur afin que les bénédictions de votre foi puissent atteindre jusqu'aux plus profonds replis de votre être. A tous, religieux et non croyants, je lance cet appel. Embrassez toujours la commune humanité qui réside au cœur de chacun d’entre-nous. Affirmez toujours l’unité de notre famille humaine. Laissez votre cœur s’attendrir grâce au baume de la compassion, laissez-le tenir compte profondément des besoins et des aspirations de vous-même et des autres. Ne laissez pas vos différences de points de vue obstruer votre vœu pour la paix, le bonheur et le bien-être.

     

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  • « Extraits du livre « Ecouter les mots de Dieu »

    Les chemins de l’aventure spirituelle

    De Michel RONDET

     

    Résumé : Quarante années de parole et d'enseignement, il y a des jours où l’on trouve que c'est long et que c'est vain. On voudrait pouvoir se taire, ruminer pour soi seul la Parole, ne pas être tenu  de chercher, pour la dire des mots dont on mesure de plus en plus combien ils sont impuissants à traduire l'indicible. Jésus, en Galilée, a connu quelque chose de cette épreuve, pourtant ce n'est pas sa fatigue qu'il a écoutée mais la faim et la soif de cette foule. Je sais que si, fidèle à son exemple, je reprends la parole, son Esprit sera avec moi pour me rendre ce fardeau léger. » (Michel Rondet)

     

    « Aucune de mes infidélités ne lassera la fidélité de Dieu. Aux jours où je suis tenté de baisser les bras, d'abandonner un combat qui m'apparaît ou trop dur, ou trop long et monotone, Dieu est là qui me prend par la main comme il l'a fait pour le paralytique, et me remet debout. »

     

    « Demander à quelqu’un « m’aimes-tu ? », n’est-ce pas la manière la plus délicate et la plus profonde de lui dire « Je t’aime » ? Que le Christ ressuscité puisse nous poser, comme à Pierre, cette question, c’est le témoignage le plus bouleversant que nous puissions recevoir d’un amour qui nous précède et  qui nous espère. »

     

    « Les exercices spirituels appellent : la consolation sans cause. Ce sentiment d’une présence, d’une rencontre qui  nous renouvelle intérieurement, au plus intime de soi-même, est perçu comme un don, une grâce venue d’ailleurs. Quelque chose qui n’est pas le résultat d’une sagesse laborieusement acquise, mais le fruit d’une expérience donnée. » ( Pierrette Brès)

     

    « L’aventure spirituelle n’est pas neutre. Elle met en jeu l’être tout entier, sensibilité, intelligence, volonté. Elle l’engage dans une rencontre de l’Absolu (quel que soit le nom qu’on lui donne) qui est éprouvante. Les risques de dérapage existent donc bien, les vrais mystiques les ont toujours reconnus et se sont efforcée d’en prévenir leurs disciples. »

     

    « Le Dieu chrétien parle, c’est sa première caractéristique. Il est celui qui vient à l’homme, qui suscite l’homme et le monde par sa parole. Il est bien à l’origine et la fin de tout, il est donc aussi la totalité. Mais il es différent et reste en altérité face au monde. S’il établit un rapport  avec le monde et l’homme, c’est un rapport d’alliance, de communion, pas de fusion. »

     

    « Dans le Nouvel Age, il est significatif que l’on parle de méditation plus que de prière, parce que la méditation telle qu’elle est conçue dans ces perspectives -  nous concentre sur ce qu’il y a de plus profond en nous. La prière, qu’elle soit louange, action de grâces ou supplications, nous sort de nous-mêmes pour nous ouvrir à un autre. »

     

    « L’Évangile est vraiment une nouveauté qui peut rendre l’homme heureux dans l’Alliance avec Dieu. Le pauvre, le petit, le pécheur peuvent y trouver plus que la sérénité : la joie, l’espérance et la paix. Une joie qui transcende les conditionnements de la vie, parce qu’elle ne naît pas de nous et de notre harmonie avec l’univers, mais de notre rencontre avec un Dieu personnel dans la foi en sa parole. »

     

    « Nous utilisons des symboles et des signes, mais à force de vouloir les expliquer, nous en appauvrissons la signification. C’est dans leur réalité même de gestes humains que les sacrements doivent devenir signe d’autre chose et nous avons certainement à retrouver et à mettre en valeur cette dimension corporelle de notre agir chrétien. »

     

    « Le désert, par exemple, pour un chrétien n’est pas d’abord le lieu du vide ou de la solitude, c’est le lieu du combat spirituel et de l’épreuve. Ce n’est jamais un stade définitif mais toujours un lieu de passage et lutte entre la terre de servitude et la terre promise. »

     

    « L’unité en Dieu, ce n’est pas l’unité sans faille d’un être parfait et impassible, c’est la perfection de la communion qui rassemble les différences tout en les respectant. C’est ce que l’Eglise a reçu du témoignage de Jésus, ce qu’elle a vécu à la Pentecôte, ce qu’elle ne cesse d’expérimenter et ce qu’elle traduit dans le dogme de la Trinité, en affirmant la différence des personnes dans l’unité de la communion. »

     

    « Pour trouver Dieu, il suffit à l’homme d’exister dans sa liberté d’homme, de prendre en charge sa destinée personnelle jusqu’au bout, en solidarité avec ses frères les hommes et avec le cosmos. Faire ceci, c’est déjà rencontrer Dieu en vérité, parce que c’est rencontrer le Verbe qui humanise le cosmos. »

     

    « Dieu n'est pas lié à une ville, à un sanctuaire, il est partout. Il est proche de celui qui le prie, alors même que rien ne vient plus symboliser sa présence. Là où tout manque, il est le rocher, la force. Avec lui l'espérance est possible au cœur des nuits les plus obscures. »

     

    « Un monde sécularisé est certes éprouvant pour la foi, il peut aussi nous apprendre que Dieu est au-delà de toutes les représentations croyantes. Dans le silence même des références culturelles et sociales, la parole de Dieu est toujours vivante. À nous d'y être attentifs pour la découvrir en nous, lors même que plus rien ne semble nous conduire à elle : «La parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique »

     

    « Quand Dieu n’intervient pas pour modifier en notre faveur le cours des choses, son silence n’est pas indifférence. Absent là où nous l’attendions, il est présent à notre foi, « mais c’est de nuit », comme dit Saint Jean de la Croix. Nous en prendrons conscience plus tard, en revenant sur ce qui nous a maintenus debout au cœur de l’épreuve. Relisant notre vie sous le regard de Dieu, nous découvrirons que la foi, l’espérance et la charité sont restées vivantes en nous, alors qu’elles auraient pu sombrer dans la tourmente qui nous secouait. Mieux elles auront grandi et se seront fortifiées, et Dieu aura pris du poids dans notre vie, alors même que nous nous sentions oubliés, abandonnés. »

     

    « Le pardon est impossible si nous n’acceptons pas de sortir de notre propre logique. Il est au-delà de nos sagesses et de nos prudences. Pour l’oser et le risquer il faut, contre toute espérance, croire à la victoire de l’amour. Il faut l’avoir expérimenté personnellement en se retrouvant sous le pardon de Dieu, réconcilié avec soi-même, avec les autres et avec le monde par le regard d’espérance que Dieu ne cesse de porter sur nous. Dieu est là où les hommes prennent le risque du pardon pour construire la paix. »

     

    « Ce qui exprime le mieux l’identité chrétienne, ce sont des gestes comme celui du bon samaritain sur la route de Jéricho ou celui de Jésus lavant les pieds de ses disciples au soir de la Cène. Si l’identité chrétienne ne se vit par là d’abord, si elle cherche à s’exprimer à travers des attitudes de type sacral (rites, coutumes »religieuses »), elle risque fort de ne pas révéler le Dieu de l’Alliance mais un visage sacré qui n’est que la projection des besoins religieux de l’homme. »

     

    « Le Dieu des chrétiens n’est pas un idole offerte à ma jouissance. Il n’est pas non plus la réponse toute prête à mes questions sans réponses. Il ne vient pas combler mes vides affectifs ou redonner vie à mes espoirs déçus. Il est ce Tout autre qui me transfigure en m’appelant à lui dans la foi. »

     

    « Dans la même perspective, un chrétien n'oublie jamais qu'il reste spirituellement un pèlerin en marche vers la rencontre. Ce qu'il vit lui donne la certitude d'être infiniment aimé de Dieu, mais il sait aussi combien il est incapable d'accueillir cet amour. Loin de prétendre rejoindre Dieu à travers un effort ascétique et contemplatif, il sait que Dieu seul peut creuser en lui la soif et la faim qui lui permettront de l'accueillir: «Si tu savais le don de Dieu... » 

     

    « Même lorsqu’elle se manifeste de façon imprévue, l’action de Dieu dans une vie construit toujours une continuité. Le propre de l’Esprit c’est de donner corps et cohérences à ce qui paraît discontinu. Appels, rencontres, questions, grâces, faiblesses, espérances…, tout ceci pouvait sembler juxtaposé, sans liens, et puis soudain, dans la lumière de Dieu, tout s’unifie et se construit dans un projet. »

     

    « Les fruits de l’Esprit sont « charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi ». La vraie charité est réaliste, elle prend en compte les faiblesses et les dons de chacun.  Les solutions qu’elle propose peuvent être ambitieuses elles restent possibles, elles rassemblent dans la communion, elles ne boudent pas la patience des humbles commencements et des longs cheminements. »

     

    « Si trop souvent nous n'avançons pas dans les voies spirituelles, c'est parce que nous vivons le quotidien de manière répétitive, sans recul et sans profondeur. Nous attendons pour nous convertir l'exceptionnel et parfois nous en voulons à Dieu de ne pas le placer sur notre route, persuadés qu'ailleurs ou demain nous serions autres. Or c'est aujourd'hui que Dieu nous attend, qu'il est présent à nos vies, d'une présence humble et discrète qu'il nous faut apprendre à reconnaître. Rien n'était plus quotidien et répétitif que la vie au carmel de Lisieux et ; pourtant Thérèse a su y découvrir les étapes toujours renouvelées d'une quête d'amour qui ne lui laissait aucun répit. Les mêmes appels, les mêmes exigences d'amour sont là dans nos vies, jour après jour ; encore faut-il que nous sachions les reconnaître. Bien des chrétiens ont témoigné, depuis saint Augustin, qu'à relire ainsi leur vie sous le regard de Dieu, ils avaient découvert Dieu là où ils ne l'attendaient pas. Ils ont reconnu leurs faiblesses et leurs fragilités mais plus encore Dieu présent sur leurs chemins et ce quotidien qui leur paraissait banal a pris pour eux une dimension nouvelle. »

     

    « L'âge impose des contraintes : les petites misères qui s'installent dans nos vies. On voudrait penser à autre chose. Il faut cependant y être attentif si l'on ne veut pas qu'elles deviennent des handicaps plus sérieux. On avait vécu pour les autres, il faut prendre le temps de penser à soi. Être attentif à se maintenir en forme pour éviter ce qui nous rendrait trop vite dépendants. Penser dès aujourd'hui à ceux qui auront un  jour à nous soigner. Tout ceci peut conduire au repli sur soi et sur ses petits problèmes, c'est-à-dire à l'égoïsme des vieillards. À nous d'en faire l'occasion de nous aimer nous-mêmes, de penser à nous avec délicatesse et charité : ce que nous n'avons peut-être jamais eu le temps de faire. A un certain âge, il faut bien convenir que nos vies sont pour une part écrites : socialement, nous sommes situés, notre réputation est faite. En prendre acte n'est .jamais facile. L’accepter humblement peut être libérateur. Nous n'avons plus à devenir quelqu'un, à nous faire une place. Nous n'avons pas dit notre dernier mot, c'est vrai ; mais, à moins de circonstance exceptionnelle - tout le monde ne meurt pas martyr -, nous ne serons que ce que nous sommes devenus. Evidence douloureuse qui cependant nous ouvre un horizon : nous sommes libres désormais de nous consacrer à l'essentiel : ce visage de sainteté que Dieu continue d'espérer de nous et qui est notre vrai visage. »

     

    « Le départ à la retraite est toujours un moment difficile, de tentation de repli sur soi, mais c'est aussi l'occasion de s'ouvrir à d'autres missions, à de nouvelles disponibilités, en famille et au-delà. Il y a tous ceux que personne n'a le temps d'écouter, malades, gens âgés, avec leurs grands ou leurs petits problèmes, leurs angoisses et leurs inquiétudes, leurs questions parfois dérisoires. Il faut savoir être pour eux une oreille attentive, rendue compatissante par l'expérience de ses propres faiblesses »

     

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  • (Extrait du livre « La liberté vécue avec la force de la foi »

    De Jutta Burggraf)

    Docteur en psychopédagogie à l’Université  de Cologne et en Théologie à l’Université de Navarre, Jutta Burggraf a été professeur d’Anthropologie à l’Institut Académique International à Kerkrade (Pays Bas). Depuis 1999 elle est professeur de Théologie dogmatique et de Théologie œcuménique à l’université de Navarre.

     

    «  A mettre notre confiance en Dieu, nous récupérons, avec le temps notre confiance dans les hommes. Nous sommes en mesure de découvrir ce qu’i y a de bon et de beau au fond de chaque personne même si tout est encore sous la cendre. En revanche, à ne pas faire confiance aux autres, nous nous faisons du tort, nous nous replions que nous-mêmes, sur nos peurs et nos tensions. »

     

    « Nous sommes appelés à avoir confiance en Dieu. Mais bien avant, Dieu nous fait confiance. Il nous accorde des talents sans nombres, des dons pour que nous rendions le monde meilleur et habitable, avec la « nouvelle imagination de la charité ».

     

    « Une seule personne qui s’abandonne à Dieu est plus puissante qu’un corps d’armée. Elle peut ne rien comprendre à ce qui lui arrive, mais elle a confiance en la bonté et en la sagesse divines. »

     

    « Si nous savons conquérir notre liberté intérieure, personne d’autre que Dieu n’aura d’emprise sur nous. »

     

    « Dieu ne veut pas de robots, il veut des amis. C’est pourquoi il nous invite à accueillir ses dons sans jamais nous forcer. Il choisit la voie du rapport amical, qui est plus lente mais plus respectueuse de la liberté et des rythmes de notre nature. »

     

    « Si on a la chance de vivre en chrétien en toute liberté, on n’ignore pas les dangers, mais on vise des objectifs élevés pour lesquels on est prêt à vivre et à souffrir. « Certes on va user ses chaussures, mais on va grandir en avançant. »

     

     

    « Dans un climat de confiance, nous pouvons réussir nos rencontres avec les autres, parler franchement de tout de rien. C’est un droit fondamental qui caractérise la liberté. »

     

    « Dès que nous sentons que les autres nous font confiance, qu’ils croient en nous en dépit de nos fautes, notre cœur ne se sent plus je joie. Si on nous regarde avec amour, nous sommes encouragés à entreprendre de grandes choses pour mériter ce regard.

     

    « Nombreux sont ceux qui créent autour d’eux ce climat de confiance et de joie. Ils donnent ainsi des ailes aux autres. Ils créent de grands espaces de vie où tous peuvent s’épanouir et développer leurs projets. Le monde devient plus vaste, la vie plus belle, c’est comme cela que l’on conduit les hommes au plein déploiement de leur liberté personnelle. »

    (FIN)

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  • (Extrait du livre « La liberté vécue avec la force de la foi »

    De Jutta Burggraf)

     

    « Certains se sentent poussés à répondre a toutes et à chacune des demandes des autres, ou à ce qu'ils pensent que les autres attendent d'eux, et en sont finalement épuisés. Ce peut être le cas de bons chrétiens qui veulent suivre l'exemple de leur Seigneur. Or, en réalité, ils ne sont pas aussi libres en cet amour que ne l'était leur Maître qui savait, de temps en temps, prendre du recul pour être tout seul avec Dieu son Père. Si le don de nous dépend de nos propres envies d'être approuvés ou de la pression de l'attente des autres, il peut nous faire du mal. Ce qui nous porte tort c'est la fausse idée que nous avons de notre service et non pas le service en tant tel. Personne n'est tenu de travailler sans relâche. »

     

     

    « La liberté authentique est un don gratuit de Dieu, le fruit de l’Esprit Saint que nous recevons dans la mesure où nous demandons à Jésus de ne jamais nous « laisser tomber ».

    La maturité intérieure qui nous permet de nous émanciper découle de notre amitié avec le Christ. »

     

    « Il y a en moi un espace sur lequel nul n’a de prise, l’espace où Dieu demeure en moi. J’y trouve une consolation que le monde ne saurait m’apporter, beaucoup de tranquillité. »

     

    « Il ne s’agit cependant pas de battre en retraite dans notre monde intérieur, mais d’une nouvelle façon de rejoindre les autres et de s’engager passionnément dans le monde à partir de cet espace de quiétude. »

     

    « Sur cette terre, nous pouvons difficilement arriver à être justes si notre attitude dépend de ce les autres pensent de nous. »

     

    « La vie ascétique nous permet de dire non à beaucoup de choses, même licites, afin de vaincre l'égoïsme et de cultiver l'amour. Elle nous rend plus libres, plus éveillés, plus responsables. Elle nous permet de nous engager

    sérieusement et de tenir nos promesses en dépit des difficultés. Et essentiellement, elle nous conduit à rencontrer Dieu.

    Avec une vie ascétique saine, nous ne cherchons pas la perfection personnelle, mais un amour plus grand, une disponibilité plus pleine pour faire la volonté de Dieu. Il faut bien se dire qu'il ne s'agit pas de ne pas faire le mal, de ne jamais chuter, mais d'avoir le courage de se relever une fois et une autre. L'agir humain est naturellement soumis aux défaillances, aux défauts, parfois grands et notoires, qui peuvent être issus de nos erreurs ou de nos maladresses, voire de nos intentions tordues. Nos œuvres sont limitées mais elles sont toujours perfectibles. Lorsqu’on se rend à cette évidence, on l'accepte avec bonne humeur et on développe la capacité critique de se corriger soi-même. Bien entendu, le bon Dieu n'a nullement besoin de notre perfection. Il est sans doute plus content lorsque nous lui confions notre cœur blessé que lorsque, nous prétendons lui montrer tous nos trophées, notre conduite irréprochable. »

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    Castres

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  • (Extrait du livre « La liberté vécue avec la force de la foi »

    De Jutta Burggraf)

     

    « La conduite chrétienne ne cherche pas en premier à s’inspirer des paroles sèches de la loi, mais d’une ardente charité qui embrasse et vivifie toutes les œuvres. Ce qui compte, en fait, n’est pas ce qui est rigoureux, coûteux, mais ce qui est vrai. Ceci dit, l’amour et la miséricorde sont plus en accord avec la vérité qu’avec la rigueur exagérée. »

     

    « Quand le chrétien est conscient que Dieu lui-même est à ses côtés au plus profond de son cœur, il retrouve la force pour vivre sereinement les évènements les plus dramatiques. Or souvent, nous oublions cette présence divine en nous et  nous permettons que la précipitation ou l’angoisse nous dominent. C’est comme si nous déplacions le Christ, comme si nous quittions tout seuls notre demeure en lui disant : « Désormais, je ne compte plus sur toi, je dois prendre en main cette affaire tout seul. » Et à l’heure de la souffrance, nous manquons de foi et de confiance. »

     

    « Nous sommes invités à développer notre intériorité et à vivre sereinement sous le regard affectueux de Dieu notre Père, accompagnés par Jésus lui-même qui veut nous encourager, nous raffermir, nous consoler toujours. Or, malheureusement, nous rejetons souvent cette possibilité. Nous ne percevons pas la beauté de notre destinée et nous vivons dans le monde extérieur comme s'il était le seul et le plus important. Nous y cherchons le succès et le bien-être matériel, coûte que coûte et de façon fébrile et nous dépendons totalement du regard des autres alors que cela nous empêche de profiter de la vie. Nous nous éparpillons et nous bloquons le rythme de notre nature intime. Nous choisissons de vivre seuls et non pas en la présence aimante du Christ, mais sous l'œil critique des hommes dont les jugements ne sont que limités, incomplets et très souvent injustes, voire cruels. »

     

    « Quand nous ne sommes pas en contact avec nous-mêmes, non seulement il nous manque « quelque chose » mais nous manquons de « presque tout ». Nous n’avons pas l’essentiel qui nous a été donné et nous sommes dépouillés d’une vie vraiment humaine, à la hauteur de notre condition d’enfants bien aimés de Dieu, appelés personnellement par leur nom. Face aux pressions quotidiennes auxquelles nous sommes soumis partout, nous pouvons éprouver un sentiment diffus d’impuissance par ce que les difficultés nous semblent insurmontables. »

     

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    Castres

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  • (Extrait du livre « La liberté vécue avec la force de la foi »

    De Jutta Burggraf)

     

    Avec la force de l’Esprit

     

     « Le Christ est venu pour inviter chacun de nous à l'intimité avec Dieu. Il tient à déverser sa grâce sur tous les hommes et veut que son Esprit touche le derniers de ses « serviteurs et ses servantes ». Normalement l'Esprit Saint, avec le Père et le Fils, prend possession de notre cœur à travers la prière et les sacrements. « Quant à nous, écrit saint Athanase, sans l'Esprit, nous sommes des étrangers loin de Dieu. Au contraire, si nous partageons l'Esprit, nous nous unissons à la divinité.» L'Esprit agit au plus profond de notre être tout en écoutant de façon mystérieuse la réponse de notre liberté. » Son activité en nos âmes est une motion, et il nous sanctifie et il nous meut avec la douceur de l'amour et avec l'efficacité de la toute-puissance, toutes les activités de notre être. Lui seul peut agir de la sorte puisque lui seul peut pénétrer au plus profond du sanctuaire de l'âme, caché au regard de toutes les créatures. Lui seul peut nous mouvoir ainsi, puisque lui seul possède le secret divin pour atteindre les sources, de l'activité humaine sans que ses actes ne cessent d'être (vitaux et libres.) »

     

    C'est un mystère d'amour. Dieu veut être à nous et veut que nous soyons à Lui. « Nos actes les plus intimes de foi, d'amour et d'espérance, nos dispositions spirituelles et nos sentiments, nos résolutions les plus personnelles et libres, toutes ces réalités qui témoignent de ce que nous sommes, sont de telle sorte imprégnées de son souffle, que, au fond de notre subjectivité, le dernier sujet, c'est Lui.

     

    Seigneur,

    Faites-nous vivre de notre vie,

    Non comme un jeu d’échecs où tout est calculé,

    Non comme un match où tout est difficile,

    Non pas comme théorème qui nous casse la tête

    Mais comme une fête sans fin où votre rencontre se renouvelle,

    Comme un bal,

    Comme une danse

    Entre les bras de votre grâce ;

    Dans la musique universelle de l’amour.

    (Madeleine Delbrel)

     

    « Si l’on veut être obéi, il faut très peu commander. Lorsqu’on est appelé à former des personnes, à n’importe quel niveau, il faut savoir insister sur les points essentiels, pour laisser libre cours à la spontanéité et à la liberté des différentes mentalités, des caractères, de la situation spécifique de chaque individus. S’il y a trop de règles pour les choses banales du quotidien, on court le risque d’opprimer les gens, de les étouffer par ce carcan de normes superflues et de n’obtenir que passivité et tristesse. En effet, l’homme est non seulement libre, mais il faut qu’il se sente libre pour pourvoir agir dans la créativité et la joie. »

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    Castres

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  • (Extrait du livre « La liberté vécue avec la force de la foi »

    De Jutta Burggraf)

     

    Avancer dans la vérité

    « Celui que je suis et que Dieu a voulu de toute éternité, a un visage unique et un rôle irremplaçable à jouer dans ce monde. Aussi, je ne dois pas penser ce que tous pensent, agir comme tous agissent et parce que «tous le font ».

    « De plus, le chrétien n’est jamais seul. Il a permis que le Christ vienne dans sa vie et c’est Dieu lui-même qui mène sa barque et lui dit par où passer, comment naviguer. La liberté, tout comme la vie intérieure, est à vivre dans le dialogue. Il s’agit « de moi devant Dieu » L’expérience  de la proximité aimante du Christ nous libère et nous permet de connaître la vérité de plus en plus clairement. »

     

    La conscience

    « C’est à travers la conscience, c'est-à-dire à travers nos pensées, nos sentiments les plus intimes, que Dieu nous parle, nous instruit et nous apprend à vivre en harmonie avec notre être authentique. Si nous écoutons sa voix  et sommes prêts à le suivre, notre créativité n’en sera pas amoindrie, notre intelligence non plus. Au contraire, c’est alors que nous atteindrons la vérité originelle, comme personne d’autre ne peut le faire à notre place. Dieu communique à chacun des choses différentes. Chacun est pour lui un « fils unique ». De ce fait, chacun peut enrichir les autres, puisqu’il a quelque chose que les autres n’ont pas. Nous sommes tous en mesure d’apprendre quelque chose de tous et chacun. »

     

    « Au quotidien, nous devrions nous habituer à agir par conviction et non par convention. Ne jamais tolérer que d’autres nous mènent là où nous ne voulons pas aller, ou que l’ambiance nous pousse à agir sans réfléchir. « On a raison de considérer que quelqu’un a atteint l’âge adulte lorsqu’il peut discerner, par ses propres moyens ce qui est vrai et ce qui est faux et s’en faire une idée personnelle. »

     

    « Nous ne pouvons demeurer en contact intime avec Dieu qu’en priant, en étudiant, en contemplant la loi divine. Autrement il n’est pas possible de faire la différence entre ce que Dieu veut nous communiquer, et la voix de notre égoïsme ou de notre orgueil. »

     

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  • Être capable d’amitié

     

    « L'homme nouveau, l'homme libre est à l'aise avec les autres, il est ouvert, gai et affectueux, c'est un bon ami. L'art d'aimer n'apprend pas à battre les records. Il ne suffit pas de « donner » des choses aux autres. II faut leur donner quelque chose de nous-mêmes, de notre vie, de ce qui est vivant en nous. Nous pouvons partager nos joies et nos peines, nos rêves et nos déceptions, nos expériences et nos projets, autrement dit, nous donner nous-mêmes, offrir notre amitié. Certains s'investissent à fond dans un travail social, mais n'ont jamais fait de véritables rencontres, ne se sont jamais montrés tels qu'ils sont réellement.

     

    Le rapport sincère avec les autres est source de vitalité, d'idées nouvelles et met en valeur les qualités.

     

    L'amitié est, sans doute, ce qu'il y a de meilleur, le don le plus précieux que la vie sur terre peut nous offrir. En effet, qui pourrait se dire qu'il l'a méritée ?

     

    L'ami est quelqu'un dont la présence nous met à l'aise. Nous pouvons être comme nous sommes. II comprend nos contradictions internes, celles qui portent les autres à mal nous juger. Tout peut s'écrouler, l’amitié est toujours là pour encourager, soutenir, rassurer et donner l'espoir.

     

    En fréquentant et aimant les gens les plus divers, le cœur devient grand et la connaissance de la condition humaine est plus profonde, les jugements portés sur les situations complexes, moins radicaux.

     

    Chaque personne est importante et sacrée, en dépit de ses défaillances ou de ses erreurs, de sa fragilité ou de son passé. Étant donné que les derniers seront les premiers dans le royaume du Christ, nous devons, quant à nous, respecter davantage le brin d'herbe que l'orchidée, plus la goutte de rosée que la chute d'eau, et il est bon de demander à Dieu d'enlever nos œillères. D'aucuns parlent d'une « ascèse des relations humaines », qui consisterait à accorder un espace à l'autre pour qu'il puisse s'y épanouir, « être à l'aise », à ne pas le juger lorsque les autres le jugent, à ne le mépriser ni le rejeter et à voir ses défaillances « avec les yeux d'un ami

     

    Lorsqu'on est découragé, faible ou angoissé, il est terriblement important de trouver quelqu'un qui vous comprenne, qui ne vous gronde pas, qui ne vous donne pas de leçons, mais qui vous réconforte et vous encourage. Cette « ascèse » s'exerce à l'écoute. Elle nous pousse à nous engager dans l'art difficile d'aller au fond des choses avec les autres, de ne pas nous arrêter à ce qu'ils racontent, mais d'atteindre ce qu'ils veulent dire, de ne pas seulement entendre des paroles, mais des messages. Écouter c'est vivre la charité.

     

    Il est même fréquent de voir que des gens qui viennent vous demander conseil, s'en vont tout contents sans même avoir attendu de réponse. En effet, ce qu'ils cherchaient vraiment ce n'était pas un conseil mais un silence, une patience et pouvoir s'épancher.

     

    Il faudrait que nous renoncions à « l'orgueil des recettes toutes faites et à avoir raison en tout », qui nous empêche tant de fois d'être en syntonie avec les autres. En admettant notre faiblesse, nous sommes à même d'encourager autrui : cela le fait grandir. Par contre, en pensant tout savoir, nous pouvons bloquer les gens autour de nous.

     

    « N'ouvre pas la bouche si tu n'es pas sûr que ce que tu vas dire est plus beau que le silence », dit la sagesse populaire.


     

    « Aimer ne consiste pas seulement à faire quelque chose pour l’autre, mais à faire confiance à la vie qu’il y a en lui. C’est comprendre l’autre avec ses réactions plus ou moins opportunes, ses peurs et ses espoirs. C’est lui faire voir qu’il est unique et digne d’attention, l’aider à accepter ce qu’il vaut réellement, sa beauté personnelle, la lumière cachée en lui, les sens de son existence. C’est montrer à l’autre combien on est content d’être près de lui. »

     

    (Extrait du livre « La liberté vécue avec la force de la foi »

    De Jutta Burggraf)

    Extrait du livre "La Liberté vécue avec la force de la foi" (6)


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  • « On peut avoir du mal «  à demeurer chez soi » si on ne prend pas du recul par rapport aux médias. Dostoïevski assurait « qu’être seul le temps en temps est plus nécessaire pour être normal que de manger ou de boire ».

     

    « Or, si on n’est pas à l’aise avec soi, on ne sera à l’aise nulle part. Si on ne s’est pas retrouvé soi-même, on ne saura vraiment rencontrer personne. Si on n’est pas on propre ami, on ne pourra jamais tisser des liens d’amitié avec personne. Si on n’est pas en harmonie avec  soi, on ne pourra pas semer la paix autour de soi. »

     

    « La foi en Dieu nous rassure et nous permet, nous demande même, de nous accepter inconditionnellement nous mêmes et tous les hommes parce que nous sommes inconditionnellement acceptés nous aussi. »

     

    « Il ne faut pas se demander : Que fais-je pour Dieu ? mais comment est-ce que je me laisse aimer de Lui ? Nous n’avons pas à tout vouloir faire nous-mêmes, nous avons le droit d’être faibles. En effet l’homme ne plaît tant à Dieu pour ses mérites ou ses vertus que par la confiance illimité qu’il a en Lui. »

     

    « Lorsque je suis avec moi, alors, je suis vivant. » Plus nous laissons Dieu demeurer en notre vie, plus nous sommes et nous nous sentons nous-mêmes », nous sommes plus spontanés, plus actifs. Dieu ne vient pas s’ajouter à nos actes, il est au noyau même de la liberté. « Voici que le royaume de Dieu est au dedans de vous. »

     

    « Pour le chrétien, la foi est le moteur secret qui le pousse à agir et lui accorde une indépendance par rapport au monde fugace. La vie éternelle est le pôle d’attraction de ses pensées, la boussole  qui lui montre le nord, la réalité qui encourage son cœur, la pleine lune qui gonfle la mer à marée haute. Le regard du Christ le rassure : personne n’a de prise sur lui en dépit de tous les dangers qu’il peut connaître. « Le genou plié et les mains vides tendues vers le haut sont les deux gestes originaires de l’homme libre. »

     

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  • « Intimité veut dire monde intérieur, ce monde qui est en moi et dont j'ai quelque conscience. C'est le « sanctuaire » de l'humain. L'intime n'est connu que de soi-même, c'est ce qu'il a de plus personnel. Nous pouvons rentrer en nous et là personne ne peut nous arrêter. En quelque sorte, nous nous possédons à l'origine, nous sommes maîtres de nous-mêmes. Se posséder soi-même est caractéristique de l'esprit. »

     

    « La valeur de quelqu'un ne dépend pas des autres, de leur exaltation ou des gestes d'approbation à son égard. Nous sommes bien davantage que ce que nous vivons à l'extérieur. Il y a un espace en nous auquel ne peuvent pas accéder les autres. C'est notre « patrie intérieure », un espace de silence et de quiétude. « Tant que nous n'aurons pas découvert cette vieille vérité, nous serons voués à errer et à chercher des consolations là où il n'y en a point, dans le monde extérieur. »

     

    L’amour

     

    « La poésie, le chant, sont remplis de textes qui évoquent l'union étroite qu'il y a entre l'amour et la liberté. Qui aime, se sent libre et épanoui et plus grand est son amour, plus grande est sa liberté. II est capable de chanter sous la pluie, d'embrasser son ennemi le plus coriace, d'envoyer un bouquet de fleurs à un fonctionnaire désagréable, d'organiser une fête avec deux bouteilles d'eau minérale. Il est heureux et tient à ce que le monde entier partage ce bonheur. »

     

    L'amour est la clé de la liberté. Il nous permet de renaître à une vie plus belle, nous fait voir le monde en sa profondeur et en toute sa beauté, comme un paysage sous un beau coucher de soleil. On ne voit plus ni les prés, ni les collines et les maisons que l'on voyait auparavant sous le soleil de midi, mais tout est « baigné » par la lumière solaire. Aimer c'est jouir en harmonie avec toute la réalité. »

     

    « Il est évident que nous ne sommes pas en mesure de donner quoi que ce soit à Dieu qui ne lui appartienne pas déjà. Mais nous pouvons quand même lui donner quelque chose que nous avons préalablement reçue de lui : la capacité d'aimer, notre cœur, y compris la liberté que Dieu nous a accordée, comme un don naturel, à l'origine de la vie qui atteint sa réalisation maximale lorsque nous la rendons à son Créateur. »

     

    « L'amour est l'acte libre par excellence qui fait que l’on perd son indépendance. Plus ce vouloir est fort, plus il engage la personne, plus grand est le lien qui l'attache. Mais ce lien est volontaire et cette apparente « perte de liberté » est en réalité son plus haut degré de puissance. La relation avec Dieu nous met en relation avec la source intérieure qui gît en nous. Seul celui qui est vraiment maître de ses actes peut livrer cette maîtrise à quelqu'un d'autre et cultiver cette décision à tout jamais. L'amour veut s'engager, se livrer. Dans le domaine naturel, la liberté est le don le plus grand. Le don par amour est l'exercice le plus noble de ce don.

     

    Toutefois l'amour de Dieu ne « remplace » pas l'amour des hommes. Il est dangereux de proposer à quelqu'un d'aimer Dieu par-dessus l'amour humain alors qu'il a des difficultés réelles à aimer les autres, à sortir de lui-même et à penser à autrui. C'est pourquoi on peut reprocher à certains chrétiens de « n'aimer personne et de croire qu'ils aiment Dieu ».

     

    En définitive, nous sommes appelés à aimer Dieu et les autres de tout notre cœur. Ce faisant, nous exerçons correctement notre liberté et, après mille détours, nous arriverons un jour à la plénitude. »

     

    (Extrait du livre « La liberté vécue avec la force de la foi »

     

    De Jutta Burggraf)

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  • « Si nous arrivions à croire vraiment en notre dignité divine, nous aurions une saine connaissance de notre propre valeur. Le noyau le plus intime de nous-mêmes procède immédiatement de Dieu, il est un mystère. Il est l’image originelle que Dieu s’est fait de nous. Être convaincu de sa propre valeur n’est pas difficile lorsqu’on se sait aimé inconditionnellement et soutenu par Dieu. « A quoi bon te sous-estimer si Dieu ne te sous-estime pas ? » dit un adage oriental. »

     

    « Lorsque l’on se cache derrière un mur épais, on se ferme à la transcendance, on n’est plus en contact avec soi, on n’est plus en mesure, non plus, de s’ouvrir au monde. Pour y arriver, il faut déposer les armes, s’avouer vulnérable, reconnaître ses blocages, ses fissures, ses défaillances et, en fin de compte, renoncer à toute assurance humaine. L’aide de Dieu ne saurait nous faire défaut parce qu’il veut précisément montrer sa force dans la faiblesse de l’homme et il choisit habituellement ce qui est faible et insignifiant aux yeux du monde. »

     

    « Celui qui est en mesure d’avouer ses propre fautes devant tout le monde est réellement fort. Celui qui sait garder son calme devant l’accusation des autres alors qu’il agi selon sa conscience est fort aussi. Être soi-même revient à se sentir  libre et pur. Ne pas être soi-même revient à se sentir aliéné et souillé. »

     

    « La personne que Dieu aime avec la tendresse d’un Père, qu’il veut rejoindre et transformer par son amour, ce n’est pas celle que j’aurais aimé être, ou que je devrais être. C’est  celle que je suis, tout simplement. Dieu n’a pas d’amour pour des personnes « idéales », pour des êtres « virtuels », il n’a d’amour que pour les êtres réels, concrets. »

     

    (Extrait du livre « La liberté vécue avec la force de la foi »

    De Jutta Burggraf)

     


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  • « L'être humain est non seulement doué de la capacité de se proposer un objectif, mais aussi d'être son propre objectif. Il est appelé à se construire lui-même. Il est en mesure de développer ses talents et de faire que son existence devienne quelque chose de grand. On est en droit d'attendre de lui l'inouï, l'inattendu. 

    Tout homme est en mesure d'apporter beaucoup de surprises au monde, de nouvelles façons de penser, des paroles nouvelles, des solutions nouvelles, des actions uniques. Il est à même de vivre sa propre vie, d'être source d'inspiration et de secours pour les autres. Il faut souvent retrouver notre regard d'enfant pour être ouvert à notre propre vérité, à celle de l'autre, et découvrir ainsi le défi que toute situation nous lance. Le monde sera ce que nous en ferons. Du moins, notre monde est ce que nous en faisons. Notre vie est ce que nous en faisons. 

    « Dieu nous aime dans l’existence, non pas seulement dans le passé, ni au moment de la naissance, mais chaque jours, à chaque instant. C’est précisément cet amour éternel et toujours nouveau qui fonde notre liberté : nous sommes libres à partir du moment où quelqu’un nous aime et nous accueille avec amour. » 

     

    « Le cœur du chrétien doit être haut placé, ce qui ne veut pas dire dans les nues. Nous sommes appelés à être tout à fait sur terre et tout à fait à Dieu, à développer toutes les dimensions de notre personnalité humaine et chrétienne. 

    Pour atteindre cet objectif si alléchant, nous devons faire comme les pêcheurs en perles fines de l’océan Pacifique : ils touchent le fond pour se donner de l’élan et remonter à la surface, à la lumière du jour. Autrement dit, nous devons accepter profondément notre condition humaine, avec toutes ses limites et ses faiblesses, avec ses échecs, ses angoisses. » 

    (Extrait du livre « La liberté vécue avec la force de la foi » 

    De Jutta Burggraf)  

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  • « Beaucoup de nos circonstances de vie dépendent en bonne partie de notre volonté : notre état de vie, notre métier, nos amis, la pratique de notre foi. C’est nous qui bâtissons notre destinée. 

    Mais la liberté ne s’exprime pas qu’à travers la volonté. Elle est étroitement liée à l’intelligence. Je veux ce que je connais et que j’estime être bon et je rejette ce que je connais et que j’estime être mauvais. 

    Les sentiments qu’ont-ils avoir avec la liberté ? Ils font partie de la nature humaine tout comme l’intelligence et la volonté. Nous ne sommes pas des êtres purement spirituels, nous avons un corps et un cœur, qui est le centre de notre affectivité, la sphère la plus tendre la plus intérieure, la plus secrète de la personne. Les sentiments peuvent perfectionner la liberté. S’ils venaient à manquer, nos actes ne serait ni intègres ni matures et nous ne nous développerions pas complètement. 

    Avoir un cœur capable d’aimer, un cœur soumis à l’angoisse et à la souffrance, en mesure de s’attrister et de s’émouvoir est la caractéristique la plus spécifique de la nature humaine. 

    « Nous ne pouvons pas éviter directement que les sentiments surgissent, mais normalement, nous sommes en mesure de choisir si nous voulons ou si nous ne voulons pas adopter la conduite que les sentiments nous encouragent à suivre.

    Une personne libre vit en accord avec ce qu’elle est, avec son ordre intérieur, sans se laisser dominer par les situations fluctuantes, qui changent d’un jour à l’autre.

    La liberté ne dépend pas essentiellement des sentiments bien qu’elle puisse en être enrichie. Lorsqu’un sentiment se glisse dans un agissement, celui-ci devient plus « personnel. 

     Il ne faut pas mépriser l’importance des sentiments dans la vie de l’homme. Sans eux, il ne saurait y avoir  de développement complet. Les sentiments peuvent pousser à l’action ou la ralentir. Ils engagent l’avenir. Parfois ils semblent avoir une dynamique propre. Un échec, une déception découragent, pompent l’énergie. Une bonne nouvelle donne du cœur à l’ouvrage. Il faut donc se connaître et savoir que l’état d’esprit du moment pèse sur la façon de voir le monde. 

    Les circonstances peuvent être pour ou contre la liberté : elle peuvent l’augmenter ou la diminuer. Mais elles n’interviennent pas essentiellement dans l’acte libre. Aussi, une personne est-elle conditionnée, dans un certain sens, par le pays, la société, la famille où elle est née, par son corps, par son code génétique et son système nerveux, ses talents, ses limites et son expérience du passé. Mais en dépit de tout cela, elle est libre, puisqu’elle a la capacité de discerner et de faire le point parmi tous ces conditionnements. »

    (Extrait du livre « La liberté vécue avec la force de la foi »

    De Jutta Burggraf)

     

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  • Extrait du livre de Benoît XVI

    « Lumière du monde »

    (Le pape, l’Église et les signes des temps)

    Entretien avec Peter Seewald

     

    Résumé : « Le Pape veut aujourd'hui que son Église se soumette à une sorte de purification fondamentale, Il s'agit selon lui de montrer Dieu aux hommes, de leur dire la vérité. La vérité sur les mystères de la Création, La -vérité sur l'existence humaine. Et la vérité sur notre espérance, au-delà même de notre seule vie sur terre, »

     

    Jamais un pape n'avait pris une telle décision : ouvrir son cœur à tous, ne laisser aucune question de côté. Comment Benoît XVI

     

    juge-t-il les cinq premières années de son pontificat? Comment se voit-il en pape? Que nous dit-i! à propos du scandale des abus sexuels dans l'Église, du cas Williamson, de la réforme de l'Église ? Quel dialogue er quelles relations avec le judaïsme, avec l'islam ? Que dit le chef de plus de un milliard de catholiques sur les évolutions de la société occidentale, sur les défis éthiques, écologiques de notre monde, sur l'athéisme contemporain ?

     

    Peter Seewald est journaliste et écrivain allemand. Le pape Benoît XVI l'a exceptionnellement reçu en juillet 2010 dans sa résidence de Caste! Gandolfo, plus de treize ans après leur premier livre (Le sel de la terre, 1997} quand le Pape n'était encore que le cardinal Joseph Ratzinger.

     

     

     

    « Avec Benoît XVI, personne ne tremble. Il facilite la tâche du visiteur. Ce n'est pas un prince de l'Église, mais l'un de ses serviteurs, un grand homme qui donne et qui puise toute sa force dans son don. Parfois il vous regarde d'un air un peu sceptique. Comme cela, au-dessus des lunettes. Grave, attentif. Et lorsqu'on l'écoute, quand on est assis à côté de lui, on ne sent pas seulement la précision de sa pensée et l'espoir qui naît de la foi : c'est un éclat de la lumière du monde qui devient singulièrement visible, un reflet du visage de Jésus Christ, qui veut rencontrer chaque être humain et n'exclut personne. (Peter Seewald) »

     

    « Vous êtes maintenant le pape le plus puissant de tous les temps. Jamais auparavant l’Église catholique n’a eu autant de fidèles, jamais elle n’a connu une telle extension, littéralement jusqu’aux extrémités du monde. »(PS)

     

    « Le pouvoir du pape n’est pas fondé sur les chiffre.

     

    La communion avec le pape est d'un autre ordre, tout comme, bien entendu, et naturellement, l'appartenance à l'Église. Parmi ce 1,2 milliard, beaucoup n'en font pas intimement partie. Saint Augustin l'a déjà dit en son temps : il en est beaucoup dehors qui semblent être dedans, et il y en a beaucoup dedans qui semblent être dehors. En matière de foi, d'appartenance à l'Église catholique, intérieur et extérieur sont mystérieusement entrelacés. En cela Staline, déjà, avait raison de dire que le pape n'a pas de divisions et qu'il ne commande rien. Il n'est pas non plus à la tête d'une grande entreprise où tous les fidèles de l'Église seraient pour ainsi dire ses employés ou ses sujets.

     

    D'un côté, le pape est un être tout à fait impuissant. D'un autre côté, il a une grande responsabilité. Il est, dans une certaine mesure, celui qui conduit, le représentant de la foi, il a en même temps la responsabilité de faire que l'on croie en la foi qui unit les hommes, qu'elle demeure vivante et qu'elle reste intacte dans son identité. Mais seul le Seigneur Lui-même a le pouvoir de maintenir les hommes dans la foi. »

     

    « Le mal appartiendra toujours au mystère de l’Église. Quand on voit tout ce que des hommes, tout ce que des ecclésiastiques ont fait dans l’Église, c’est précisément une preuve que le Christ soutient l’Église et l’a fondée. Si elle ne dépendait que des hommes, elle aurait péri depuis longtemps. »

     

    « L’homme doit chercher la vérité ; il est capable de vérité. Que la vérité ait besoin de critères qui permettent de la vérifier et de s’assurer qu’elle n’a pas été falsifiée, cela va de soi. Elle doit toujours aussi aller de pair avec la tolérance. Mais la vérité nous fait alors apparaître ces valeurs constantes qui ont donné sa grandeur à l’humanité. Il faut apprendre de nouveau et pratiquer l’humilité qui permet de reconnaître la vérité comme porteuse de repères. Que la vérité ne parviendra pas à régner par la force, mais par son propre pouvoir, c’est le contenu central de l’Évangile selon Saint Jean. Jésus se présent devant Pilate comme La Vérité et comme témoin de la vérité. Il ne défend pas la vérité avec l’aide de légions, mais la rend visible par sa Passion, et c’est aussi de cette façon qu’il la met en vigueur. »

     

    « Nous devons nous efforcer de faire en sore que les deux, Église et pensée moderne, autant que cela puisse se concilier, s’adaptent l’une à l’autre. L’existence chrétienne ne doit pas devenir une sphère archaïque que je maintiens d’une manière ou d’une autre et où je vis en quelque sorte à côté de la modernité. C’est bien plutôt quelque chose de vivant, de moderne, qui travaille et forme l’ensemble de ma modernité qui littéralement, l’embrasse.

     

    Il est important que nous essayons de vivre et de penser le christianisme de telle manière que la bonne, la vraie modernité l’accepte en soi et en même temps se sépare et se distingue de ce qui devient une contre-religion. »

     

    « On se demande souvent comment il est possible que les chrétiens, qui sont personnellement des êtres croyants, n'aient pas la force de mettre leur foi plus fortement en action sur le plan politique. Nous devons avant tout veiller à ce que les hommes ne perdent pas Dieu du regard. Qu'ils reconnaissent le trésor qu'ils possèdent. Et qu'ensuite, d'eux-mêmes, avec la force de leur propre foi, ils puissent se confronter à la sécularisation et accomplir la séparation des esprits: Cet immense processus est la véritable grande tâche de notre époque. Nous pouvons seulement espérer que la force intérieure de la foi présente dans les hommes acquière aussi une puissance dans la vie publique, en marquant aussi publiquement la pensée, et pour que la société ne tombe pas simplement dans un gouffre sans fond. »

     

    « Vous êtes resté vingt-quatre ans aux côtés de Jean-Paul II et vous connaissiez la curie comme personne. Mais combien de temps vous a-t-il fallu pour comprendre tout à fait le gigantisme écrasant de cette charge ? »

     

    « On comprend très vite que c'est une charge immense. Quand on sait que comme aumônier, comme curé, comme professeur, on porte déjà une grande responsabilité, il est facile d'imaginer par extrapolation quel fardeau gigantesque pèse sur celui qui porte la responsabilité de toute l'Église. Mais alors on doit être d'autant plus conscient que l'on ne fait pas cela tout seul. On le fait d'un côté avec l'aide de Dieu, d'un autre côté avec un grand nombre de collaborateurs. Vatican II nous a enseigné avec raison que la collégialité est constitutive de la structure de l'Église. Que le pape n'est premier qu'avec les autres et qu'il n'est pas quelqu'un qui prendrait des décisions tout seul en monarque absolu et ferait tout lui-même. »

     

    « L’Église catholique est le premier et le plus grand global Player  de l'histoire du monde. Mais il est notoire qu'elle n'est pas une entreprise et que le pape n'est pas le chef d'un groupe industriel  Qu’est-ce qui la différencie de la direction d'un empire commercial multinational ? »

     

    « Eh bien, nous ne sommes pas un centre de production nous ne sommes pas une entreprise qui recherche le profit nous sommes l'Eglise. C'est-à-dire une communauté d'hommes et de femmes rassemblée dans la foi. Notre tâche n'est pas de fabriquer n'importe quel produit ou d'avoir du succès dans la vente de marchandises. Notre tâche est plutôt de vivre la foi de la proclamer et en même temps de maintenir cette communauté de volontaires qui traverse toutes les cultures, qui franchit les nations et les époques, et qui ne repose pas sur des intérêts extérieurs, mais sur une relation intérieure avec le Christ et donc avec Dieu lui-même. »

     

    « Nous vivons aujourd’hui dans un monde totalement différent où les lignes de front ont changé. Dans lequel on trouve d’un côté une sécularisation radicale, de l’autre côté la question de Dieu, dans toute sa diversité. L’identité de chaque religion doit bien entendu subsister. Nous ne pouvons par nous dissoudre les unes dans les autres. Mais d’un côté il faut essayer de se comprendre mutuellement.

     

    Nous devons en tout cas essayer de vivre ce que notre foi a de grand et d’en donner une image vivante, mais aussi de comprendre l’héritage des autres. L’important, c’est de trouver ce que nous avons de commun et de servir ensemble dans ce monde, là où c’est possible. »

     

    « Le pape n’est peut pas l’homme le plus puissant du monde, mais ses voyages planétaires lui permettent de toucher des millions de personnes, plus que n’importe quelle pop star. Autrefois, on ne vous considérait pas forcément comme un grand tribun. Cela donne le trac ? »

     

    « Les voyages me mettent tout de même toujours beaucoup à contribution. Le trac, à proprement parler, je ne l’ai pas, car tout est bien préparé. Je sais que ne parle pas en mon nom propre, que je suis simplement là au nom du Seigneur – et je ne dois pas me demander si je fais bien les choses, si j’ai bonne mine, si je suis apprécié, et toute cette sorte de choses. J’accomplis la mission qui m’a été confié, en ayant conscience de le faire au nom d’un autre, et que cet autre répond aussi de moi. Dans ce sens, ces voyages se déroulent sans craintes intérieure. »

     

    « Votre prédécesseur passait pour un grand bateleur dont la seule présence physique, la voix et la gestuelle produisait un effet considérable et avait un immense écho dans les médias. Vous n’avez pas forcément la même stature, ni la même voix. Cela vous a-t-ii posé un problème. »

     

    Je me suis simplement dit : je suis comme je suis, je ne cherche pas à être un autre. Ce que je peux donner, je le donne, et ce que je ne peux pas donner, j’essaie aussi de ne pas le donner. Je ne cherche pas à faire de moi-même ce que je ne suis pas. J’ai été élu, c’est tout, les cardinaux en portent aussi la responsabilité, et je fais ce que je peux.

     

    « Quelles que soient les transformations, l'homme reste cependant toujours le même. Il n'y aurait pas tant de croyants si les gens n'avaient pas toujours cette idée au fond de leur cœur : Oui, ce qui est dit dans la religion, c'est ce dont nous avons besoin. La science à elle seule, de la manière dont elle s'isole et prend son autonomie, ne couvre pas la totalité de notre vie. C'est un domaine qui nous apporte de grandes choses, mais pour y parvenir telle a besoin que l'homme reste un homme. Nous avons bien vu que le progrès a certes fait progresser nos capacités, mais ni notre grandeur ni notre humanité. Nous devons retrouver un équilibre intérieur, et nous avons aussi besoin de grandir intellectuellement : cela, nous le voyons de mieux en mieux, dans les grandes difficultés de notre temps. Même lors des nombreuses rencontres avec les grands chefs d'État, je ressens une puissante conscience du fait que le monde ne peut pas fonctionner sans la force de l'autorité religieuse. »

     

    « Dieu ne s’impose pas. Il ne le fait pas de la manière dont je peux constater : ici, sur la table, il y a un verre ; il est là ! Son existence est une rencontre qui descend jusqu’au plus intime et au plus profond de l’homme mais ne peut jamais être réduite à la tangibilité d’une chose purement matérielle. C’est la raison pour laquelle, compte tenu des dimensions de l’événement, il est clair que la foi est toujours quelque chose qui se produit dans la liberté. Elle recèle la certitude qu’il s’agit de quelque chose de vrai, d’une réalité, mais à l’inverse, elle n’exclut jamais totalement la possibilité de la négation. »

     

    « Il y a quatorze ans je vous demandais si cela valait seulement encore la peine d’embarquer à bord de l’Église, ce bateau qui paraît déjà un peu affecté par les faiblesses de l’âge. Il faut demander aujourd’hui si ce navire ne ressemble pas de plus en plus à une arche de Noé. Qu’en dit le pape ? Pouvez-vous encore nous sauver par nos propres forces, sur cette planète ?

     

    « Par ses propres forces, l’homme ne peut de toute façon pas maîtriser l’histoire. Que l’homme soit en péril et qu’il mette le monde en danger, on en a aussi aujourd’hui des preuves scientifiques. Il ne peut être sauvé que si les forces morales grandissent dans son cœur ; des forces qui ne peuvent venir que de la rencontre avec Dieu ; des forces qui résistent. Dans cette mesure, nous avons besoin de lui. L’autre qui nous aide à être ce que nous ne pouvons être nous-mêmes ; et nous avons besoin du Christ, qui nous rassemble au sein d’une communauté que nous appelons l’Église. »

     

     

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  • Les cinq éléments sacrés de la nature

     

    Le premier est : La terre.

    La terre est solide, elle a de la substance ; c’est le sol et les rochers. On peut prendre de la terre dans la main. La couleur qui lui est le plus souvent associée est le vieux rouge. En plus d’être un élément en soi, la terre est l’aspect matériel des quatre autres, qu’elle ne peut contenir ou qui peuvent l’altérer d’une manière ou d’une autre.

    Le deuxième est : l’eau.

    L’eau tombe parfois du ciel, reste à la surface de la terre ou coule dessus, ou s’infiltre jusqu’aux grottes souterraines. Elle est parfois absorbée et fait alors partie de la terre. Sa couleur est généralement claire ou bleue, même quand elle paraît boueuse. Quand l’eau est brune, c’est à cause de la couleur de la terre qui s’est mélangée à elle. On peut la voir et la sentir, l’avaler, mais pas la prendre avec les doigts On peut cependant la garder au creux des paumes. L’eau doit toujours être contenue dans quelque chose ; un bol, une outre, votre corps. Le corps a besoin de contenir de l’eau. Toutes les choses vivantes ont besoin d’eau, les plantes comme les animaux.

    Le troisième élément est : Le vent

    Pas plus que l’eau, on ne peut contenir le vent. On ne peut pas non plus le voir mais on peut constater ses effets. Quand le vent s’arrête, on ne le sent plus, mais il peut avoir une telle puissance qu’il déracine les arbres. Quand il souffle fort, il vous empêche d’avancer. Il est partout, y compris dans les plus profondes, même s’il y est généralement immobile. On sait qu’il est présent parce qu’’on peut le faire bouger en agitant quelque chose. Le vent bouge à l’intérieur d’un corps vivant. On le sent quand on prend son souffle ou qu’on le rejette. Le vent est indispensable à la vie. Les humains et les animaux en ont besoin pour vivre. Quand leur souffle s’arrête, on sait qu’ils sont morts

     

    Le quatrième élément : le froid

    Pas plus que le vent, on ne peut saisir ou contenir le froid mais on le sent. Le froid cause des changements, il rend les choses plus dures, plus lentes. Il peut durcir la terre et durcir l’eau, la transformer en glace. La couleur du froid est le clair ou le blanc. Certains disent que c’est le sombre qui produit du froid. Il fait effectivement plus frais quand vient l’obscurité de la nuit. Il peut être utile, si vous mettez de la nourriture dans une fosse froide ou dans l’eau recouverte de glace, le froid l’empêche de pourrir de pourrir. Lorsque le froid s’arrête, les choses claires redeviennent comme avant : la glace redevient eau, par exemple.

    Le cinquième élément : la chaleur

    On ne peut ni saisir ni contenir la chaleur mais on le sent, elle aussi. On sait quand on touche quelque chose de chaud. La chaleur change aussi les choses mais alors que le changement est lent avec le froid, il est rapide avec la chaleur. Le froid épuise la vie, la chaleur la ranime. Le feu et le soleil produisent de la chaleur. La chaleur du soleil amollit la terre durcie par le froid et change la neige en pluie ce qui aide les plantes à pousser. Elle change la glace en eau et la fait couler de nouveau. La couleur de la chaleur est le jaune, souvent mêlé de rouge mais parfois de sombre. La chaleur peut aider le vrai rouge de la vie mais trop de chaleur encourage le sombre qui détruit la vie.

    (Extrait du livre de Jean Auel « Le pays des grottes sacrées »)

     

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  • Extrait du livre « Vivre Dieu »

    De Maurice Zundel

     

    Résumé : Cet ouvrage propose de redécouvrir autrement le trésor de la foi chrétienne. Il s’adresse à ceux qui sont en quête de sens comme aux chrétiens confirmés. L’enseignement de Maurice Zundel, à son époque inédit et dérangeant, insiste avant tout sur la réalité de la Présence de Dieu intérieure à l’homme. Il nous prépare à cette rencontre d’une manière toute particulière, à la fois réaliste et spirituelle, ouverte sur le monde et déployant la richesse de l’Evangile.

    Vivre Dieu est un concentré thématique et pédagogique de l’œuvre de Maurice Zundel, déjà publié ou inédite. De l’interrogation sur l’homme au mystère de Dieu, il n’élude pas les sujets difficiles comme la réalité de la souffrance et du mal. Un panorama singulier de la foi chrétienne dressé de façon concise, claire et concrète. Le lecteur est ainsi introduit dans la profondeur et l’ampleur d’une pensée qui comprend la complexité de notre époque tout en la ramenant à l’essentiel.

    La spiritualité de Maurice Zundel connaît aujourd’hui un immense retentissement et se répand bien au-delà du monde chrétien, dépassant les clivages entre les différentes traditions.

     

    « Dieu est un secret qui ne s’entend que dans le silence du moi. Dieu  et l’homme se joignent dans l’ineffable où la personne a son mystère. Cet ineffable est le seul témoignage efficace, le seul qui ne fasse pas de Dieu une idole conforme à notre biologie qui n’en est que la projection. »

     

    « Dieu s’expérimente. Dieu se rencontre l’orque l’on s’oublie soi-même. Non dans le déni de soi, mais dans l’élan. L’élan nous projette dans une contemplation, dans une « attention à », et s’accomplit parfaitement dans la générosité. L’élan brise notre naturel narcissique et devient le fil mystérieux qui nous relie à l’autre, comme à nous-mêmes. »

     

    « Dieu ne se démontre pas, il est la vie et dès qu’un homme est attentif à sa propre vie, il se heurte à cette présence merveilleuse, invisible. Qu’importe le nom qu’on lui donne, c’est une Présence infinie qui le dépasse infiniment et qui est plus proche à lui-même que lui-même. »

     

    « Pressentir l’infini en l’homme est la condition et le point de départ de l’aventure spirituelle. »

     

    « L’émerveillement est l’expérience spirituelle par excellence. »

     

    « Nous ne nous connaissons nous-mêmes, nous ne nous voyons nous-mêmes que lorsque nous cessons de nous regarder. »

     

    « La connaissance  de soi est toujours une connaissance dans l’autre et pour l’autre selon que ce que Rimbaud avait déjà deviné lorsqu’il disait : « Je est un autre »

     

    « Dieu ne se définit pas, Dieu s’expérimente quand nous décollons de nous-mêmes. Dieu c’est quand on s’émerveille. »

     

    « C’est dans le silence qu’on naît à soi-même »

     

    « Si nous voulons atteindre notre dignité, il faut entrer dans le recueillement le plus intime de notre âme, il faut écouter, cesser de faire du bruit avec nous-mêmes. C’est à ce moment-là, quand nous touchons le fond de notre être, que nous sommes dans cette religion silencieuse où notre vie s’enracine en Dieu »

     

    « Le sacré, c’est ce qui en est en nous de plus profond, de plus authentique, de plus infini, de plus éternel, ce qui, en nous, est plus que nous, un espace illimité qui peut tout accueillir et peut devenir chez les autres un ferment de joie et de liberté. »

     

    « Il est clair que si nous sommes appelés à joindre le soleil intérieur qui est toujours déjà là, nous ne sommes pas moins vivement appelés, et de manière tout aussi urgente, à reconnaître dans les autres la présence de ce soleil divin et à les aider à le découvrir. » 

     

    « Pour rencontrer ces régions les plus secrètes du cœur humain il faut autre chose que des paroles, il faut le don de soi, il faut le silence agenouillé, il faut le sourire de la tendresse divine qui est la caution du cœur infiniment maternel de Dieu. »

     

    « Laissons-nous le temps de respirer, de découvrir et de deviner. Et quand nous sommes nous-mêmes raidis par la souffrance, raidie par la fatigue et la douleur, quand nous sommes en pleine révolte, Dieu nous attend, le vrai Dieu qui va nous expliquer à nous-mêmes notre révolte, qui va la faire aboutir à une nouvelle découverte de lui et de nous, dans un champ nouvellement conquis de notre pensée et de notre cœur. »

     

    « Le regard de la foi n’est pas autre chose que le regard du cœur, de l’amour. »

     

    « Celui que se nourrit de silence finit par savoir à quelles profondeurs on peut écouter. »

    « Notre sensibilité est un être vivant, un être de devenir, un être doué de ressources magnifiques, un être qui grouille d’énergies créatrices. Il s’agit simplement d’ordonner, d’ouvrir, d’apaiser. On ne peut apaiser cet instrument magnifique qu’en le comprenant et en le combattant. »

     

    « En l’absence d’un fondement divin, la morale perd son caractère absolu. Toutes les morales, toutes les religions sont superflues si nous ne commençons pas par nous mettre nous-mêmes en question. »

     

    « L’humain ne se relève que dans la gratuité de nos actes. »

     

    « Tous les handicaps, les obstacles, les murs de séparation, toutes les guerres, les  haines, proviennent de ce moi possessif, individuel ou collectif qui s’adore lui-même. Qui se prétend à la source de tout bien regardant toujours l’autre comme source de tout mal. »

     

    « Il faut aimer, car de tous les maux, le plus terrible, c’est le manque d’amour. Il n’est pas de blessures plus profondes que dans une solitude où il n’y a pas d’amour. »

     

    « Dieu qui ne se répète jamais, a confié à chaque âme un rayon de son esprit et de son cœur et c’est dans cette communion de son cœur qu’il veut établir un lien unique. Il faut que chacun de nous éprouve ce lien unique avec son Dieu, qui est le cri de son âme vers lui. La prière est le cri de l’amour qui répond à l’amour. 

    C’est en lui-même que l’homme doit réaliser son plus beau chef-d’œuvre : en ouvrant tout son être à l’infini qui l’appelle, en livrant son cœur à Dieu qui veut y modeler sa vie. »

     

    « Le meilleur moyen d’acheminer ceux qui nous entourent vers la grandeur qui est dans le don de soi, c’est d’apporter dans le milieu où nous vivons le sourire, le sourire de la bonté divine. C’est cela qui sauve l’homme du désespoir, quand il ne se trouve plus devant un mur, quand il rencontre enfin un visage, quand il y a quelqu’un, quand il y a un cœur, quand il y a une amitié, quand le vent souffle d’une sympathie compréhensive, alors il commence à comprendre qu’il n’est pas seulement une chose au milieu du monde, mais qu’il y a en lui une possibilité créatrice et qu’il est appelé à une autre aventure infinie. »

     

    « Chacun de nous est différent, chacun de nous est irremplaçable et unique, Dieu ne se répète jamais en créant une âme. Il donne à cette âme, il lui confie un rayon de lui-même. Il l’appelle à exprimer Sa beauté dans son langage à elle qui est unique, afin que toutes les âmes ensemble constituent une immense symphonie où la beauté de Dieu ne cesse jamais d’être chantée. »

     

    « Il ne faut pas se croire lié à des formules toutes faites et penser qu’il est indispensable, pour prier, de dire quoi que ce soit. L’essentiel est de se recueillir. L’essentiel est d’écouter. L’essentiel est de s’émerveiller.

    Si nous exerçons du matin au soir cette attention d’amour, il n’y a pas besoin de nous demander compte d’autre chose. »

     

    « Le Dieu Trinité qui se révèle en Jésus, le Dieu Trinité qui agonise, le Dieu Trinité qui meurt, sur la croix, c’est au contraire un Dieu engagé jusqu’à la mort dans la Création. C’est un Dieu qui ne peut pas sauver ses droits contre l’homme parce que son univers n’est pas un univers de liberté et d’amour. »

     

    « Dieu n’est pas le fabricateur de l’univers, il est celui qui nous en fait cadeau, attendant de nous cette réponse, car Dieu ne peut rien faire sans nous ; « Je vous appelle plus mes serviteurs, je vous appelle mes amis. »

     

    « Le rapport à Dieu est un rapport totalement personnel puisqu’il suppose une adhésion de tout nous-mêmes à la personne de Jésus Il nous engage chacun, individuellement, non pas dans un rapport de soumission, mais dans une transparence à « ce qu’il y a en moi de plus grand que moi »

     

    « Dieu est tout amour, il n’est qu’amour ! Il ne nous touche que par sa tendresse, il ne veut pas nous soumettre, il n’est pas un maître, il n’est pas un dictateur, il n’est pas un despote, il n’est pas souverain ! Il est l’amour que nous ne pouvons atteindre que par notre amour, dans cette réciprocité qui constitue le sens de nos rapports avec lui. Dieu n’a pas le goût de la mendicité ! Il ne veut pas nous voir anéantis devant lui ! Il veut nous communiquer sa dignité, sa liberté ! Il veut faire de chacun de nous ce qu’il est : un amour universel, un accueil à toute réalité, un bien pour tout l’univers. »

     

    « Le Père n’est qu’un regard vers le Fils, le Fils n’est qu’un regard vers le Père et l’Esprit Saint n’est qu’une respiration d’amour vers le Père et le Fils. »

     

    « Le Dieu trinitaire est un Dieu inconnu, un Dieu dont nous n’avons pas l’habitude, un Dieu que les chrétiens dans l’ensemble ne connaissent pas. »

     

    « La Trinité veut dire : la divinité n’est à personne parce que la divinité c’est le jaillissement éternel de la lumière et de l’amour du Père dans le Fils, du Fils dans le Père, et du Père et du Fils dans le Saint Esprit. »

     

    « Pour que l’amour soit charité, pour que l’amour soit gratuité, pour que l’amour soit source et origine, pour que l’amour soit espace et liberté, il faut qu’il aille vers un autre. Et c’est cela la Trinité : il y a en Dieu l’Autre

     

    « Tout ce que Dieu attend de nous, c’est notre présence, notre consentement, notre amour. Et du matin au soir et du soir au matin, dans chaque geste, dans chaque action, dans chaque battement de notre cœur, nous pouvons renouveler ce don, confirmer ce consentement, approfondir cette communion. »

     

    « La grandeur de Dieu est une grandeur d’amour. Ce n’est pas une puissance capable de tout écraser, c’est une générosité qui ne peut se donner. »

     

    « La vie est faite de détails, et c’est le souci de composer au jour le jour, d’établir dans notre milieu une atmosphère de paix, de concorde, de bienveillance, de gentillesse, de courtoisie qui sera l’accomplissement le plus fécond de notre naissance. »

     

    « Dieu ne peut que s’offrir, mais jamais il ne peut nous contraindre, c’est pourquoi il a l’air si souvent absent, absent parce que nous le sommes. Ce n’est jamais Dieu qui se refuse, c’est toujours l’homme : la maison dont les volets sont clos en plein jour est encore dans la nuit. Et ce n’est pas la faute du soleil. »

     

    « C’est toujours vers Jésus Christ qu’il faudra se tourner pour obtenir la vraie vision du visage de Dieu, mais pour rencontrer cette révélation suprême, il faut se rendre présent à Jésus Christ. »

     

    « Dieu n’est pas un pouvoir qui domine mais un amour qui se donne. Toutes les tendresses du monde ne peuvent rien contre un cœur fermé ; Toutes les tendresses du monde peuvent transfigurer une vie qui s’ouvre. Mais si elle se refuse, l’amour est impuissant. »

     

    « Dieu n’a pas créé le monde pour le rendre esclave. Il a voulu en face de lui des êtres libres, appelés à communier à sa vie par le consentement qu’ils donneraient au règne d’amour qu’il avait choisi d’établir en eux. Dieu ne peut régner en nous sans nous car Dieu est amour, et l’amour ne peut être reçu que par l’amour. La vie n’a d’autre objet que de faire mûrir le consentement qui consommera notre union avec Dieu. »

     

    « La vraie grandeur est précisément de faire de soi-même une valeur, une valeur intérieure, une valeur où l’on se transfigure, où l’on devienne un bien commun, un bien universel, où l’on puisse ouvrir à toute création un espace nouveau et où l’on puisse devenir pour les autres un ferment de générations. »

     

    « L’Eglise n’est que l’image de l’Eglise que nous avons à devenir. Bien plus, le ciel tout entier est là, au-dedans de nous ; aller au ciel, c’est retrouver dans son cœur cette présence de Dieu qui nous attend. »

     

    « Il est impossible de propager l’amour en le proclamant. L’amour ne se propage que par celui qui s’en laisse consumer.

    Il est impossible de garder Dieu pour nous. Il est impossible que la lumière qu’il nous communique s’arrête à nous : nous sommes à la messe simplement pour nous charger de Dieu afin de le donner aux autres. Nous n’avons pas à parler de Dieu c’est inutile, mais nous avons à le laisser transparaître de manière que les autres le respirent à travers nous, qu’ils devinent à travers nous le Christ dans sa bonté, sa sympathie, sa sincérité, le rayonnement de toute sa conduite. »

     


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  • Extrait de « ABC de L’ennéagramme »

    De Eric Salmon »

     

    Présentation :

    Le mot « ennéagramme » vient du grec ennea gramma, qui signifie : « figure à neuf côtés ». Aujourd'hui, ce mot fait référence à un système d'étude de la personnalité fondé sur neuf comportements de la nature humaine.

    L'ennéagramme est riche parce qu'il prend en compte la dynamique de l'homme, son évolution et les différentes facettes de sa personnalité. Il est concret parce qu'il s'applique aux habitudes de tous les jours. Aussi, avec une bonne observation de soi, il est immédiatement utile. Il est crédible parce que les types sont en concordance avec de nombreuses données vérifiables, dont celles de la psychologie contemporaine.

    Au niveau psychologique, l'ennéagramme propose de nous faire prendre conscience du fait que notre personnalité nous a figés dans un comportement conditionné. L'ennéagramme ! donne également des repères afin de nous libérer de cette emprise de ce « moi conditionné » que l'on appelle l'ego.

    Au niveau spirituel, il s’agit de retrouver l’essence profonde de l’être qui vit en nous, au-delà de notre personnalité.

    La démarche est toujours la même, quelle que soit la culture : Connaissance de soi, Transformation, Plénitude. La connaissance de soi est le point de départ, la transformation est le chemin, et la plénitude est le but : contacter l'essence profonde de l'être, cette puissance de vie qui nous anime lorsque l'on fait lâcher prise à son ego, et que les croyants appellent l'âme.

    Depuis 1994, l’ennéagramme se développe rapidement | en France et dans le monde. Il offre deux intérêts : se faciliter la vie au quotidien, et retrouver l'unité, à la fois en soi et dans son environnement.

     

    Pour des raisons pédagogiques, chaque type de personnalité, porte le nom de son « moi » dominant. Nous allons donc étudier dans l’ordre :

     

    • Le point Un : la dominante perfectionniste,
    • Le point Deux : la dominante altruiste,
    • Le point Trois : la dominante du « battant »,
    • Le point Quatre : la dominante romantique,
    • Le point  Cinqla dominante de « l’observateur »,
    • Le point Six :la dominante loyale,
    • Le point Sept : la dominante épicurienne,
    • Le point Huit : la dominante du « chef »
    • Le point Neuf : la dominante du « médiateur ».

    Point Un : Dominante perfectionniste

     

    Synthèse

    Pour eux, il existe un code du comportement humain, une morale. Ils ont la correction en haute estime, et essaient de vivre en adéquation avec leurs principes. Ils sont déçus par le manque de respect aux règles et aux croyances.

    L'imperfection les irrite et ils sont considérés comme critiques et exigeants. Ils voient facilement comment les choses pourraient être améliorées, et ne peuvent pas rester indifférents. Ils s'agacent également quand ils constatent qu'un de leurs proches n'essaie pas de donner le maximum.

    Pour fonctionner, ils ont besoin d'une cause juste où canaliser leur colère. Comme ils s'interdisent toute manifestation de leurs émotions, leur colère est rentrée. Il y a conflit entre rigidité et sensibilité. D'où une tension, y compris musculaire, parfois perceptible par les proches.

    On peut compter sur eux. Quand ils sont responsables de quelque chose, on peut être sûr que ce sera fait convenablement. Pour eux, le travail passe généralement avant le plaisir et ils peuvent faire taire leurs désirs, afin que le travail soit fait, et bien fait.

     

    Sous l’influence de la passion : Quand ils s’agacent face à l’imperfection, les Un se gâchent la vie par trop de colère.

    La colèrenaît face à l’imperfection : la leur, celle des autres, celle du monde : « Si je retombe dans mon piège de vouloir que tout soit parfait, la colère va me rendre intransigeant, plein de ressentiment. Je perds tout sens de l’humour et deviens critique, rigoriste, inflexible, maniaque. »

    Quand ils contrôlent leur passion : Les Un acceptent les choses comme elles sont : « Je continue de percevoir l’imperfection des choses, mais ce qui m’aurait mis en colère autrefois est maintenant source de créativité. Il m’est possible de créer une distance, de canaliser l’énergie engendrée par la colère, et de la mettre au service de mes autres qualités. » Ils sont dans la Sérénité.

    La sérénitéconsiste à dépasser ses critères de perfection, accepter que ni le monde ni soi-même ne soient parfaits, surmonter sa peur de mal faire... Au lieu d'être perpétuellement dans la colère, on peut

    changer de niveau en acceptant les choses qui ne peuvent être changées, en s'employant à changer celles qui peuvent être, et surtout en devenant capable de faire la différence entre les deux.

     

     

    Point Deux : Dominante altruiste

     

    Synthèse

    Les Deux se voient comme des Saint-bernard. Ce sont de grands affectifs, attentionnés et chaleureux. Ils voient facilement ce dont les autres ont besoin, même quand ils ne les connaissent pas. « C'est parfois frustrant d'être autant conscient des besoins des gens, surtout de leur douleur ou de leur malheur, parce que je ne peux pas faire pour eux autant que je voudrais. »

    Ils aiment prendre les autres en charge, s'inquiètent de ce qui leur arrive, même si leurs actions sont le plus souvent guidées par le besoin d'être aimés.

    Ils peuvent être enveloppants, protecteurs, maternants. « II m'est facile de donner de ma personne. J'aurais parfois envie d'être capable de dire non parce que je finis par mettre plus d'énergie à m'occuper des autres que je n'en mets à m'occuper de moi-même. J'ai de la peine quand les gens s'imaginent que j'essaie de les manipuler ou de les contrôler, alors que tout ce que j'essaie de faire, c'est de les comprendre et de les aider. »

    Ils aiment venir au secours, porter assistance. Ils ont besoin que l'autre ait besoin d'eux. Ils ont parfois l'impression d'être exploités, alors que ce sont eux qui ont créé une dépendance affective : « Je donne pour que tu m'aimes. »

    De bons rapports humains sont pour eux essentiels, et ils sont prêts à se donner beaucoup de mal pour qu'ils existent.

     

    Sous l’influence de la passion : quand ils veulent aider à tout prix, les deux se gâchent la vie par trop d’orgueil.

    Quand ils se laissent submerger par la passion de rendre service, les Deux perdent leur équilibre, ils se décentrent en niant leurs propres besoins. Ils se mettent à séduire pour plaire. L’orgueil prend pas sur l’altruisme.

    L’orgueil naît face au besoin de l’autre ; »chouette quelqu’un qui  a besoin d’aide : moi  je vais pouvoir l’aider. » Quand les Deux retombent dans leur piège de vouloir être utiles à tout prix, ils deviennent manipulateurs : « En te rendant service, je crée un lien, et tu vas devoir me reconnaître. »

    Quand ils contrôlent leur passion : Les Deux continuent de percevoir ce dont l'autre a besoin, mais il leur devient possible de ne pas se précipiter, pour rester humblement à leur place si l'autre n'est pas demandeur. La compassion continue d’exister, mais elle est empreinte d'humilité.

    L'humilité est à l'opposé de la fierté où les Deux rendent service en oubliant qu'ils le font d'abord pour eux-mêmes. L'humilité consiste, au contraire, à accepter sa propre nature. À ce niveau, les Deux peuvent admettre que l'on n'ait pas besoin d'eux sans se sentir mal aimés.

    Ils redeviennent eux-mêmes dès qu'ils ne choisissent plus en fonction des besoins des autres, mais des leurs. En utilisant l'énergie de l'orgueil au profit de leur indépendance, ils retrouvent leur liberté.

    Points Trois : la dominante du battant

     

    Synthèse

    D'apparence heureuse et confiante, les Trois sont énergiques et efficaces. Ils recherchent le challenge et peuvent en arriver à être obsédés par la performance. « Je me suis battu pour réussir en jouant sur deux registres : celui du gagneur et celui de l'acteur, capable de changer de rôle selon les situations. »

    Ils savent ajuster leur image en fonction de l'attente de l'autre :

    « Je peux très bien changer trois fois de tenue si je me rends à trois soirées différentes. » Ils s'identifient à ce qu'ils font, parce qu'ils pensent que la valeur de chacun dépend de ses résultats et du prestige qui en résulte. Comme la réussite professionnelle occupe presque tout leur temps, ils laissent de côté sentiments et états d'âme afin de se concentrer sur les objectifs de la réussite.

    Parce qu'il y a toujours quelque chose à faire, les Trois trouvent difficile de prendre le temps de s'asseoir et de se détendre. Ils aiment aller vite et sont contrariés quand les autres ne maximisent pas le temps qu'ils leur accordent. Il leur arrive d'avoir envie de prendre en main le projet que quelqu'un assume trop lentement à leur goût.

     

    Sous l’influence de la passion : Quand ils sont dans leur besoin de réussir à tout prix, les Trois se gâchent la vie par trop de Mensonge.

    Quand ils se laissent submerger par l'importance du paraître, les Trois perdent leur équilibre, ils se décentrent. Ils ne voient plus le monde qu'avec leurs critères de réussite. Dès lors, ils se mentent à eux-mêmes autant qu'aux autres, « arrangeant » la vérité, pour donner la meilleure image possible.

    La vanité naît de leur passion pour l'image qu'ils donnent ou pour le travail : « Je peux devenir accro du travail, ne plus penser qu'à cela. Les vacances n'existent plus et je n'arrive pas à décompresser. »

    Quand ils contrôlent leur passion : Les Trois découvrent l’Authenticité.

    L'authenticité est un état intérieur où il n'est pas besoin de : chercher un rôle auquel s'identifier. Au lieu de regarder les autres pour incarner ce qu'ils souhaitent, le Trois dans l'authenticité peut dire : « Je suis ce que je suis et c'est bien comme ca. » il n'a pas besoin de regarder à l'extérieur et de convaincre les autres qu'il est digne d'amour : il le sait de l'intérieur.

    « L'authenticité est liée à l'espérance : accepter au delà de mes efforts — que la vie s'occupe de ce qui doit arriver. Être capable de lâcher prise et d'accepter que les choses se fassent à travers moi plutôt que par moi. »

    Les Trois qui vivent dans l'espérance peuvent tourner leurs capacités de leadership, de motivation et de réalisation au service des autres et vivre l'amour inconditionnel qu'ils ont toujours recherché.

    Le pas à franchir consiste à reconnaître que la vie peut être heureuse par elle-même sans avoir à la produire, à la fabriquer : « Le plus difficile a été de découvrir que j'existais indépendamment de mes actes. »

     

    Point Quatre : la dominante romantique

     

    Synthèse

    Les Quatre sont de grands romantiques qui ont une forte intensité de sentiments.

    Ils sont attirés par le beau, l'unique, le différent. Ils préfèrent la nostalgie et la mélancolie à la banalité.

    L'importance qu'ils attribuent aux émotions leur donne une énorme créativité. Sensibles, ils ont besoin d'exprimer leurs sentiments : Rimbaud, Baudelaire, Brel ou Piaf. À cause de cette amplitude émotionnelle, ils se sentent différents des autres. Ils ont besoin de chaleur : qu'on les écoute, qu'on prenne du temps pour partager leurs états d'âme et l'intensité de la vie. Idéalistes, ils recherchent un sens à l'existence. Ils sont souvent à l'aise et efficaces dans les moments importants de la vie, tant les leurs que les vôtres.

     

    Sous l’influence de la passion :Quand ils se laissent dominer par le sentiment d’abandon, les Quatre se gâchent la vie par trop d’Envie

    Quand ils se laissent submerger par l'envie, ils perdent leur équilibre, ils se décentrent. Ils ne voient plus le monde qu'avec leurs critères émotionnels.

    L'envie naît de leur incapacité à se satisfaire des choses telles qu'elles sont. La peur de trouver le présent trop médiocre les amène à fabriquer une intensité émotionnelle afin « d'améliorer l'ordinaire Ils vont préférer les situations qui provoquent l'anxiété ou l'extase plutôt que le morne quotidien.

    À partir de là, ils vont continuer à rêver d'un idéal inatteignable, parce que l'atteindre apaiserait leurs émotions, et s'ils n'ont plus d’émotions, ils ont l'impression de ne plus exister.

    Il y a confusion entre intensité émotionnelle et authenticité : refuser la vérité quand elle est trop banale, quitte à devenir dépressif quand elle ne correspond pas à leur besoin d'intensité.

     

    Quand ils contrôlent leur passion : Les Quatre continuent à vibrer émotionnellement, mais sont devenus capables de gérer leur cyclothymie. Ils sont dans l'Équanimité

    L'équanimité, ou égalité d'humeur, c'est se sentir en harmonie avec soi-même, quelles que soient les circonstances. Par opposition, l'envie concerne toujours quelque chose à l'extérieur de soi. Quand les Quatre retrouvent l'équanimité, ils réalisent qu'ils ont déjà tout ce dont ils ont besoin et qu'ils sont très bien comme ils sont. Ils savent garder leur équilibre sans avoir à prouver leur valeur dans la recherche de l'intensité.

     

     

    Point Cinq : la dominante de l’observateur

     

    Synthèse

    Les Cinq sont des solitaires, retranchés dans leur monde intérieur comme un ermite dans sa tour d'ivoire. Ils préfèrent la réflexion à l'action.

    Calmes et analytiques, pas vraiment friands de contacts, d'apparence souvent froide et distante, ils ont le sens de la synthèse.

    Les Cinq ont besoin de plus de solitude que la plupart des gens. Ils préfèrent généralement observer ce qui se passe plutôt que d'y participer. Ils n'aiment pas parler d'eux-mêmes ou de leurs sentiments, parviennent mieux à contacter leurs émotions quand ils sont seuls, ils ne s'ennuient jamais quand ils sont seuls parce que leur mental est toujours très actif. Ils ressentent le besoin de protéger leur temps leurs énergies. Ils préfèrent souvent mener une vie simple, sans complication et aussi autonome que possible.

     

    Sous l’influence de la passion : Quand ils sont dans la peur d’être envahis, les Cinq se gâchent la vie par trop d’Avarice.

    L’Avarice naît de la peur du manque. Alors les Cinq deviennent avares de tout : de leur temps, de leur présence, de leur espace vital … Ils se retranchent dans le monde intellectuel.

    Quand ils contrôlent leur passion :Les cinq continuent d’avoir besoin d’espaces vital, mais ils acceptent de vivre dans le monde. Ils sont dans le Détachement.

    « Quand j’ai réussi à dominer ma peur du manque, je me suis rapproché des autres petits à petits. A ma grande surprise, j’ai découvert que certains contacts, loin de me priver de mon énergie, m’apportaient quelque chose. Je garde toujours une certaine distance, un détachement, mais je suis devenu moins avare de ma personne »

     

    Point Six : la dominante loyale

     

    Synthèse

    Les Six ont beaucoup d'imagination, surtout pour pressentir ce qui pourrait menacer la sécurité : « II m'arrive couramment d'imaginer le pire : et si je tombe en panne..., et s'il pleut..., et si j'arrive en retard... » Ils décèlent facilement les failles et les non-dits dans des arguments.

    Face au danger, ils sont partagés entre les deux comportements extrêmes : fuir ou le provoquer. Les Six aimeraient être davantage confiants, mais ils ont plutôt tendance à se méfier des gens et des choses. Leur relation à l'autorité est ambivalente : d'un côté, elle les sécurise, de l'autre, ils s'en méfient.

    Le doute est souvent présent, ce qui fait qu'ils interviennent plus souvent en réaction contre ce que vous dites qu'en énonçant leur propre avis. Une fois qu'ils se sont engagés envers une personne ou une cause, ils sont d'une loyauté à toute épreuve.

    Ils ont tendance à s'identifier avec les faibles.

     

    Sous l’influence de la passion : Quand ils sont dans le doute, les Six se gâchent la vie par trop de Peur.

    Les Six deviennent alors soit paralysés par le doute, soit hyper-agressifs envers l'autorité et foncent vers le danger.

    Quand ils rentrent dans leur spirale de vouloir se prémunir contre tous les risques, leur méfiance naturelle, leur besoin de clarté deviennent excessifs.

    Le doute va parfois jusqu'à remettre en cause le bon sens.

    « Quand je cherche à savoir si le monde est digne de confiance, une information négative peut annuler des années de signaux positifs. Quand mon esprit est figé dans la peur, il engendre des projections d'une puissance et d'une crédibilité incroyables. Il m'est alors difficile d'accepter que je « me fais du cinéma » et, qu'en fait, je suis à la recherche d'un indice qui corroborerait le sentiment de menace qui n'existe qu'à l'intérieur de moi, conséquence de mon schéma de pensée. »

    Quand ils contrôlent leur passion : Le doute est toujours présent, mais les Six ont pu le transformer en Courage.

    Le courage, c'est faire suffisamment confiance à son intuition pour se reposer dessus :« Il m'arrive, au milieu de dangers terrifiants, de savoir simplement ce que j’ai a taire et de le faire. Dans ces cas-là, j'autorise la vie à me toucher directement et à me permettre d'agir justement.» Concrètement, le meilleur moyen d'arrêter les projections, c'est de recontacter son corps, d'utiliser les énergies de la peur ailleurs que dans sa tête.

    La foi ne peut pas être fondée sur des preuves. C'est un acte de confiance, au-delà de la peur : « En apprenant à taire confiance à priori, par un acte volontaire, je peux me mettre dans un état où je peux aborder une situation sans automatiquement remettre en cause sa véracité ou rechercher un vice caché. »

     

     

     

    Point Sept : la dominante épicurienne

     

    Synthèse

    Les Sept ont le verbe facile et aiment jouer. Ils ont tendance à ne pas se sentir liés par l'engagement qui leur est imposé. Toujours en mouvement, ils aiment planifier et avoir le choix entre plusieurs possibilités : s'impliquer est un piège.

    Les Sept sont des optimistes. Ils aiment entreprendre de nouveaux projets. Joyeux et entraînants, leur vie est une fête, le Champagne coule dans leurs veines. La vie est sans limite, faite de grands espaces et d'aventures.

    Leur esprit vif passe très vite d'une idée à l'autre, ce qui leur permet beaucoup d'associations d'idées. Polyvalents, ils lisent plusieurs livres à la fois, commencent beaucoup de choses et les mènent rarement à bout. Ils ont du mal à rester présents sur des tâches laborieuses et répétitives. Ils aiment avoir une vue d'ensemble sur la façon dont s'enchaînent les choses, mais une fois qu'ils ont compris, ils tendent à se désintéresser du sujet. Ils ont du mal à affronter le mal-être et préfèrent tourner leurs pensées vers des idées plus plaisantes.

     

    Sous l’influence de la passion :Quand ils sont dans la peur d’être enfermés, les Sept se gâchent la vie par trop de Gourmandise.

    Rien ne leur suffit, il leur faut toujours plus. Par peur du manque, ils deviennent gloutons : ils ne savent plus s’arrêter de manger, de rire, d’enchaîner les plaisirs. Quand ils rentrent dans la spirale de tout vouloir et tout de suite, leur esprit se disperse, ils ne savent plus profiter de l’instant présent et deviennent d’éternels insatisfaits.

    Quand ils contrôlent leur passion : Les Sept continuent d’avoir besoin de plaisir et de diversité, mais ils peuvent canaliser leur énergie et faire preuve de Sobriété

    La sobriété est un état dans lequel les émotions sont centrées et maîtrisées. Dans un premier temps, les Sept recherchent la plénitude en essayant de vivre le maximum d'expériences possibles. Lorsqu'ils évoluent, ils réalisent que le véritable plaisir passe par des engagements et des implications à long terme. Ils deviennent plus réalistes.

    Cette acceptation de la dimension parfois douloureuse de la vie leur permet de vivre la joie à un niveau plus profond.

     

    Point Huit : la dominante « du chef »

     

    Synthèse

    Les Huit dégagent une énergie puissante. Ils se frayent un chemin par la force. Ils aiment contrôler et diriger. Ils recherchent souvent la confrontation, afin de connaître les motivations des autres. Ils préféreront vous avoir contre eux plutôt que de ne pas savoir où vous situer. Ils approchent les situations de façon entière : tout ou rien. Quand on les rencontre, pas d'embrouille, ils sont ce dont ils ont l'air. Ils se mettent facilement en colère, parfois fortement, mais ça ne dure pas et, pour eux, l'affaire est aussitôt réglée. Colère et action leur permettent de se sentir forts. Résistants, ils ont tendance à être excessifs.

    Les Huit sont des instinctifs, le passage de l'impulsion à l'action est bref.

    Ils se considèrent comme des justiciers : ils sont toujours prêts à défendre leurs amis et leurs proches, surtout s'ils considèrent qu'ils sont traités injustement. Ils ont relativement peu d'intérêt pour les règles existantes, préférant imposer les leurs.

     

    Sous l’influence de la passion : Quand ils ont peur d’apparaître faible, les Huit se gâchent la vie par trop d’Excès.

    Ils deviennent excessifs en tout, comme s’ils avaient à prouver qu’ils existent : trop à manger, à boire, le verbe haut et la musique à fond. Ils rentrent dans des colères qui font trembler les murs et tendent à abuser de leur puissance.

    Quand ils contrôlent leur passion :Les Huit peuvent utiliser leur force autrement que dans la toute puissance. Ils découvrent l’Innocence.

    L'innocence est un état d'être où le monde est considéré comme sûr et dans lequel il est possible de lâcher ses mécanismes de défense. Dans l'innocence, il est possible de vivre sans avoir à juger constamment ce qui est juste et ce qui ne l'est pas.

    Dans cet état, les Huit vont accepter d'autres valeurs que celle de la force brute : se laisser toucher par la tendresse et devenir capables de modération.L'innocence est un état d'être où le monde est considéré comme sûr et dans lequel il est possible de lâcher ses mécanismes de défense. Dans l'innocence, il est possible de vivre sans avoir à juger constamment ce qui est juste et ce qui ne l'est pas.

    Dans cet état, les Huit vont accepter d'autres valeurs que celle de la force brute : se laisser toucher par la tendresse et devenir capables de modération.Synthèse

    Les Huit dégagent une énergie puissante. Ils se frayent un chemin par la force. Ils aiment contrôler et diriger. Ils recherchent souvent la confrontation, afin de connaître les motivations des autres. Ils préféreront vous avoir contre eux plutôt que de ne pas savoir où vous situer. Ils approchent les situations de façon entière : tout ou rien. Quand on les rencontre, pas d'embrouille, ils sont ce dont ils ont l'air. Ils se mettent facilement en colère, parfois fortement, mais ça ne dure pas et, pour eux, l'affaire est aussitôt réglée. Colère et action leur permettent de se sentir forts. Résistants, ils ont tendance à être excessifs.

    Les Huit sont des instinctifs, le passage de l'impulsion à l'action est bref.

    Ils se considèrent comme des justiciers : ils sont toujours prêts à défendre leurs amis et leurs proches, surtout s'ils considèrent qu'ils sont traités injustement. Ils ont relativement peu d'intérêt pour les règles existantes, préférant imposer les leurs.La sobriété est un état dans lequel les émotions sont centrées et maîtrisées. Dans un premier temps, les Sept recherchent la plénitude en essayant de vivre le maximum d'expériences possibles. Lorsqu'ils évoluent, ils réalisent que le véritable plaisir passe par des engagements et des implications à long terme. Ils deviennent plus réalistes.

    Cette acceptation de la dimension parfois douloureuse de la vie leur permet de vivre la joie à un niveau plus profond.

     

    Point Neuf : la dominante « du médiateur »

     

    Synthèse

    Les Neuf recherchent l'harmonie et fuient les conflits. Ils créent autour d'eux une atmosphère de calme et de tranquillité. Ils ont un contact privilégié avec la nature. Ils ont des habitudes et « il faut laisser le temps au temps. »

    Conciliateurs, ils savent facilement se mettre à la place des autres, au point de parfois oublier ce qu'ils veulent. Lorsqu'ils étudient l’ennéagramme, les Neuf s'identifient souvent avec chacun des types. Ils savent reconnaître que tous les points de vue sont valables. Distraits, ils ont souvent du mal à faire la différence entre ce qui est important et ce qui ne l'est pas.

    Ils ont besoin de temps pour prendre une décision. Faire un choix est toujours difficile et souvent vécu comme un renoncement à une partie d'eux-mêmes. Pour éviter les choix difficiles, ils vont s'enfermer dans la routine. La confrontation les terrifie, car elle peut mener à la séparation, qui est douloureuse. Ils ont tendance à laisser la situation se dégrader plutôt que d'affronter une possible explosion.

     

    Sous l’influence de la passion : Quand ils sont dans la peur du conflit, les Neuf se gâchent la vie par trop de Paresse.

    Dans cet état, les Neuf deviennent nonchalants, ils se dispersent dans tout et dans rien, pour oublier qu'ils ne sont pas d'accord avec le principal, mais qu'ils préfèrent se taire, bloqués par la peur du conflit.

    « Quand je rentre dans ma spirale de ne pas vouloir m'exprimer, je trouve un moyen de justifier ma non-action, et je m'y réfugie obstinément. »

    « Pendant longtemps, j'ai considéré que fusionner avec quelqu'un, c'était accomplir l'unité suprême. Donc, j'exprimais encore moins mon opinion afin de parvenir à cette fusion. »

    Quand ils contrôlent leur passion : Les Neuf continuent à privilégier l’écoute des autres, mais ils arrivent à exprimer leur opinion. Ils sont dans l’Action juste.

     « Au lieu de rechercher la motivation de l’action a l’extérieur j’ai fini par comprendre que je devais la trouver en moi-même. Au lieu de tourner mon attention vers le superflu, pour déplacer ma peur de la séparation, j'a, compris que j’avais la capacité d'agir juste à tout instant et d'exister par moi-même. »

    Cette  découverte va de pair avec la conscience de l’amour. L’amour est un état dans lequel les Neuf réalisent qu'ils n'ont pas besoin de se nier ou de s’oublier eux-mêmes. Puisqu'ils existent à part entière, ils sont dignes d'amour.

     

    « Même si les types de personnalité facilitent grandement la connaissance de l’autre, l’Homme reste d’une infinie richesse. Il convient également de garder en mémoire qu’il y a plusieurs millions de personnes à l’intérieur d’une même base (environ 600 militions) et que les variantes sont infinies. »

     

    Pour illustrer cette recherche du « Vrai moi », nous avons retenu ce passage de la Pierre des Sages

     

    II faut savoir se baisser, se courber, se faire petit pour entrer dans la chambre de l'âme. Se voir tel que l'on est demande une certaine humilité, implique de passer par la porte étroite d'abandonner sur le seuil son sentiment d'importance, de s'arracher à cette image de nous-mêmes dans laquelle nous nous complaisons et que nous cherchons à maintenir à tout prix... La voie spirituelle ne déguise pas la vie, ne l'entoure pas d'habits trompeurs, d'enveloppes plus ou moins agréables et colorées, mais exige avant tout d'être clair avec soi-même, de constater sans les juger nos pensées, nos émotions, nos passions, de savoir par exemple sans dissimulation comment une critique amène un mouvement d'irritation et pourquoi, de décrypter la totalité de ce mécanisme, qui est en fait celui de notre asservissement. »

     

    (Pierre des Sages Antoine Kerlys)

     

     

    Ici ce termine les extraits de ce très beau livre. Ce ne sont que quelques extraits, une synthèse et un comportement sur l’influence et le contrôle de leur passion.

    Chaque point à encore bien des définitions, mais je ne peux pas tout mettre, c’est pour cela que je vous conseille vivement de lire ce livre dans son intégralité.

    Renal


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  • Extrait du livre « Le philosophe nu »

    D’Alexandre Jollien

     

    Résumé : Comment vivre plus librement la joie quand les passions nous tiennent ? Comment oser un peu de détachement sans éteindre un cœur? Eprouvé dans sa chair, Alexandre Jollien tente ici de dessiner un art de vivre qui assume ce qui résiste à la volonté et à la raison. Le philosophe se met à nu pour ausculter la joie, l'insatisfaction, la jalousie, la fascination, l'amour ou la tristesse, bref ce qui est plus fort que nous, ce qui nous résiste... Convoquant Sénèque, Montaigne, Spinoza ou Nietzsche, il explore la difficulté de pratiquer la philosophie au cœur de l'affectivité. Loin des recettes et des certitudes, avec Houei-neng, patriarche du bouddhisme chinois, il découvre la fragile audace de se dénuder, de se dévêtir de soi. Dans l'épreuve comme dans la joie, il nous convie à renaître à chaque instant à l'écart des regrets et de nos attentes illusoires.

    Cette méditation inaugure un chemin pour puiser la joie au fond du fond, au plus intime de notre être.

     

    Né en 1975, Alexandre Jollien a vécu dix-sept ans dans une institution spécialisée pour personnes handicapées physiques. Philosophe et écrivain, il a écrit Eloge de la faiblesse (Cerf, 1999), Le Métier d'homme (Seuil, 2002) et La Construction de soi (Seuil, 2006).

     

    « Si tu ne vois pas encore ta propre beauté, fais comme le sculpteur d'une statue qui doit devenir belle : il enlève ceci, il gratte cela, il rend tel endroit lisse, il nettoie tel autre, jusqu'à ce qu'il fasse apparaître le beau visage dans la statue. De la même manière, toi aussi, enlève tout ce qui est superflu, redresse ce qui est oblique, purifiant tout ce qui est ténébreux pour le rendre brillant, et ne cesse de sculpter ta propre statue jusqu'à ce que brille en toi la clarté divine de la vertu [. a.]. Si tu es devenu cela [...], n'ayant plus intérieurement quelque chose d'étranger qui soit mélangé à toi [...] si tu te vois devenu ainsi [...], regarde en tendant ton regard. Car seul un tel œil peut contempler la Beauté1. » (Plotin)

     

    « Entre « je suis comme je suis et après moi le déluge ! » et « Quant on veut, on peut ! », il y a un chemin de crête possible. Ce soir, les élans, les tristesses, les fascinations que je lis, me rappellent que j’appartiens à la race humaine, que je ne suis pas si différent des autres. »

     

    « Sans cesse, je suis aussi convié à la gratitude. Même la passion qui me consume en ce moment m'y incite. Je pressens qu'elle féconde du bon et, je le crois, fait naître une liberté. Tout ce qui m'agite peut devenir ainsi le lieu d'un regard bienveillant, d'une conscience nue qui accueille la vie sans crispation.

    Idéaux, valeurs, préjugés, désirs, craintes viennent augmenter mon capital mais, en dernier ressort, c'est la vie qui a fait de moi ce que je suis. Je crois m'être construit mais j'ai été fait. »

     

    « Il me faut donc regarder devant moi pour quitter un peu ce besoin de posséder, d'amasser pour me délaisser, fût-ce d'un bagage spirituel ! Mes tiraillements me font dégringoler du trône où m'avait placé ma suffisance. Ma faiblesse tient précisément à cet oubli de ma vulnérabilité. Je ne sais pas l'accueillir, je ne sais que la  meubler, tenter de vainement combler un vide. Sur le coup, j'aurais bien envie de me débarrasser une fois pour toutes de mes  attachements. Mais me voilà encore à fuir la faiblesse... »

     

    « Pour me détacher des passions tristes, pour diminuer peu à peu les dépendances, je veux et dois glaner la joie où elle se donne, demeurer au soleil.

    Dans l’épreuve, donc, face aux tiraillements, percer le brouillard et trouver les rayons de joie, dans une rencontre, dans le rire d’un enfant, auprès de l’ami. »

     

    « Je suis convaincu que c’est en assumant totalement le réel que je combat le plus activement la souffrance. D’ailleurs, celui qui adhère à la vie, vraiment, à chaque instant et - il ne s’agit ici pas de se charger d’un fardeau – celui-là reçoit la force de progresser. »

     

    « Si la joie viens de l’adhésion au réel, elle requiert au contraire que j’assume chaque étape de la vie, y compris mon indignation. Elle implique aussi que je ne rejette pas ma tristesse ni mes accès de fureur. Afin que je ne tombe dans une gaieté de façade, dans une comédie, elle le réclame. »

     

    « La joie vient d’une adhésion qui, à son degré suprême, accepte l’imperfection du monde. »

     

    « Je pressens qu’au fond de toute grande joie, il y a un cœur qui s’élargit, un être qui retrouve sa dimension : moins l’on fait cas de soi, moins l’on souffre. Rencontrer véritablement autrui, l’écouter y contribue assurément. »

     

    « La rencontre, voilà bien le lieu des passions, de la comparaison, de l’attirance et de la possession, de la fascination, de la peur et de la colère, de la honte et des jalousies. Mais surtout de l’amour, de l’émulation, de l’amitié et … de la joie. »

     

    « Pour échapper à un pesant égoïsme, pour se dépouiller dans la joie, rien ne vaut une véritable rencontre. Mais encore s’agit-il d’abandonner ses préjugés …. Car aussi longtemps que règnent calculs et peurs, tant que les projections travestissent autrui, je ne reste qu’en moi, je ne capture l’autre que pour le façonner au gré de mon intérêt. »

     

    « Si j’ai une certaine méfiance envers la passion et l’émotion, je prends conscience, en rédigeant ces lignes, qu’elles pourraient ouvrir une porte et aussi, sans doute, nous rendre excellemment humains. »

     

    « Descartes, encore lui, indique une piste : « les passions sont toutes bonnes de leur nature, et nous n’avons rien à éviter que leurs mauvais usages ou leur excès. » La peur, par exemple, agit comme un prodigieux signal d’alarme, toujours à notre service. L’écouter, savoir l’interpréter, voilà qui peut nous sauver. Cependant, lorsque le signal défaille, la souffrance n’est jamais très loin. »

     

     

    « La fascination, les projections, les préjugés, voilà ce qui rend aveugle. »

    « Aimer l’autre tel qu’il est, c’est se dégager des fantasmes et des désirs. »

     

    « J’aime la distinction de Rousseau qui peut jeter les bases d’un nouvel exercice spirituel : « l’amour de soi, qui ne regarde qu’à nous, est content quand nos vrais besoins sont satisfaits ; mais l’amour-propre, qui se compare, n’est jamais content et ne saurait l’être, parce que ce sentiment, en nous préférant aux autres, exige aussi que les autres nous préfèrent à eux ; ce qui est impossible. Voilà comment les passions douces et affectueuses naissent de l’amour de soi, et comment les passions haineuses et irascibles naissent de l’amour-propre. »

     

    « « L’obsession coupe la joie, réduit le monde, et pour ma part, me transforme en esclave. »

     

    « Plus nous aimons la vie en nous, plus nous pouvons nous détacher de nous. Plus elle nous nourrit, plus l’égo possesseur, tyrannique, vorace, disparaît. Le désir de joie, la soif de félicité, tout appelle à quitter ce petit moi. Oui la joie se cultive à domicile, au fond du fond, loin du moi  capricieux. »

     

    « Si j’étais réellement moi-même, je ne ressentirais sans doute plus ce besoin impérieux de me comparer, de prouver, de revendiquer, d’affirmer et de dévaluer les autres. »

     

    « Prier c’est se dénuder, se dévêtir de soi, quitter toute affectation et s’abandonner dans la confiance. Et laisser tout tomber ; rôles, attentes, craintes et tracas, pour être simplement présent, ouvert, pour vivre nu, sans armes, donné comme un enfant. »

     

    « Je viens de lire une anecdote qu’on prête aux Pères du désert :

    « L’abbé Joseph demande à l’abbé Pastor : «  dis-moi comment devenir moine ? » l’ancien lui répond : « si tu veux trouver le repos en ce monde et dans l’autre, en toute occasion, pose-toi cette question : « Qui suis-je ? » Et ne juge personne. »

    La sobriété de ce Pastor est parlante. On s’attendait à un barda de recettes mais le saint homme renvoie à l’intériorité, à l’observation de ses démons intérieurs, à la connaissance de la foule braillarde qui se presse dans son cœur. Comment après une telle introspection, oser pointer du doigt les petits travers des ses proches. »

     

    « Un maître dit à ses disciples : « Ne condamnez jamais le bâton qui vous frappe. Ce n’est que l’instrument de la colère. De même, celui qui vous fait du mal est l’esclave de la passion. »

     

    « Par intuition plus que par expérience, je devine qu’un cœur libre se rassasie totalement de la vie. Dans les moments de joie, les besoins disparaissent d’ailleurs d’eux-mêmes  chez celui qui sait se combler du réel. »

     

    « Ne jamais oublier que se sont mes fragilités qui sont la source de ma fécondité. »

     

    « Je m’aperçois que par peur de souffrir, j’ai voulu bannir toutes les passions. Or, sans elles je ne serais pas là. Sans l’affection de mes proches, sans l’amour de la philosophie, sans mon ardeur au combat, sans le goût des rencontres, je ne serais assurément plus sur cette terre. 

    La vie me donne sans cesse des maîtres et des guides. L’humour et le rire de ma famille m’ont révélé que le goût de l’existence peut triompher de la souffrance ; le père Morand m’a convié à me tourner vers l’intériorité plutôt qu’à chercher au-dehors des motifs à ma joie ; l’enthousiasme de mes enfants, tous les jours, m’enseigne à désapprendre mes peurs et à oser tant bien que mal un tout petit peu d’amour de soi…

     

    « Le maître Sekkei Harada m’y appelle : « Il n’y a qu’une personne que vous deviez rencontrer ; une personne  que vous devez rencontrer comme si vous étiez amoureux fous. Cette personne est votre Soi essentiel, votre vrai Soi. Tant que vous n’aurez pas rencontré ce Soi, il vous sera impossible de ne pas avoir le sentiment que quelque chose vous manque, impossible d’être clair à propos des choses en général. »

     

    « Je veux m’ouvrir à ce nouveau défi : rencontrer le vrai Soi, devenir Soi, au-delà de la comparaison et de la jalousie. »

     


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