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LES CHATS EN POESIE
2 pages de poésies sur les chats
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Par renal le 18 Septembre 2017 à 09:45
Poème du chat
Quand on est chat on n’est pas vache
on ne regarde pas passer les trains
en mâchant les pâquerettes avec entrain
on reste derrière ses moustaches
(quand on est chat, on est chat)
Quand on est chat on n’est pas chien
On ne lèche pas les vilains moches
parce qu’ils ont du sucre plein les poches
on ne brûle pas d’amour pour son prochain
(quand on est chat, on n’est pas chien)
On passe l’hiver sur le radiateur
à se chauffer doucement la fourrure
Au printemps on monte sur les toits
pour faire taire les sales oiseaux
On est celui qui s’en va tout seul
et pour qui tous les chemins se valent
(quand on est chat, on est chat)
Jacques Roubaud
Extrait du livre « 30 poèmes pour célébrer le monde »
Limassol, Kourion Beach
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Par renal le 13 Décembre 2015 à 09:47
Le chat sous la fenêtre
Le chat sous la fenêtre
soulève sa petite patte
pour pouvoir sortir
et ses yeux grands ouverts
qui cherchent des regards
pour qu’il puisse l’ouvrirLe chat sous la fenêtre
tapote doucement
avec son coussinet
sur quelques marguerites
qui se reflètent sur la vitre
derrière une ombre bleutéeLe chat sous la fenêtre
observe les oiseaux,
et d’un coup sec
s’envole dans le ciel
pour attraper le papillon
qui a pu s’échapperLe chat sous la fenêtre
d’un coup a disparuAlors je regarde une corbeille de cerises
posée sur le vieux banc cassé
La petite patte n’est plus là
Le papillon vole un peu plus loin
J’entends le son du beau ruisseau qui coule au pied de ma maison
il n’y a plus qu’un grand rayon de soleil
qui traverse la fenêtre
Et c’est bientôt l’étéElodie Santos, 2006
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Par renal le 19 Août 2014 à 12:43
Les souvenirs
Il siège au coin du feu, les paupières mi-closes,
Aspirant la chaleur du brasier qui s’éteint ;
La bouilloire bouillonne avec des bruits d’étain ;
Le bois flambe, noircit, s’effile en charbons roses.
Le royal exilé prend de sublimes poses ;
Il allonge son nez sur ses pieds de satin ;
Il s’endort, il échappe au stupide destin,
A l’irrémédiable écroulement des choses.
Les siècles en son cœur ont épaissi leur nuit,
Mais au fond de son cœur, inextinguible, luit
Comme un flambeau sacré, son rêve héréditaire.
Un soir d’or, le déclin empourpré du soleil,
Des fûts noirs de palmiers sur l’horizon vermeil,
Un grand fleuve qui roule entre deux murs de terre.
Hyppolyte Taine
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Par renal le 14 Août 2014 à 13:10
A une chatte
Chatte blanche, chatte sans tache,
Je te demande, dans ses vers,
Quel secret dort dans tes yeux verts,
Quel sarcasme sous ta moustache.
Tu nous lorgnes, pensant tout bas
Que nos fronts pâles, que nos lèvres,
Déteintes en de folles fièvres,
Que nos yeux creux ne valent pas.
Ton museau que ton nez termine,
Rose comme un bouton de sein,
Tes oreilles dont le dessin
Couronne fièrement ta mine.
Pourquoi cette sérénité ?
Aurais-tu la clé des problèmes
Qui nous font, frissonnants et blêmes,
Passer le printemps et l’été ?
Devant la mort qui nous menace,
Chats et gens, ton flair, plus subtil
Que notre savoir, te dit-il
Où va la beauté qui s’efface.
Où va la pensée, où s’en vont
Les défuntes splendeurs charnelles ?
Chatte, détourne tes prunelles ;
J’y trouve trop de noir au fond.
Charles Cros
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Par renal le 8 Août 2014 à 07:47
Goutte de lumière
Si vous saviez ce qu'il y a
Dans l'œil sans fond d'un petit chat,
Qu'il soit jaune, vert ou lilas
Vrai, vous n'en reviendrez pas !
On y voit des oiseaux de lune,
Des palais de laine et de lait,
Le sphinx émergeant de ses lunes,
Et des ballets ultraviolets.
Sur des bassins d'une eau sans rides,
S'épanouit la fleur de lotus
Tandis qu'une main translucide
Peint des soleils sur papyrus.
Tout l'univers est reflété
Dans cette goutte de lumière
Qui ouvre sur l'éternité
Ainsi qu'un hublot sur la mer.
Marc Alyn
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Par renal le 4 Août 2014 à 08:30
Devant la cheminée
Quand le sommeil tombe sur nous,
Tu te blottis sur mes genoux.
Mes mains caressent les contours
De ton amitié de velours.
La lueur dansante du feu
N’est qu’une fente dans tes yeux.
Le chas d’aiguille est si subtil
Qu’à grande peine y passe le fil.
Et si doux se fait le ronron
Que je crois sentir sous mes doigts
La lueur du feu qui décroît,
Le silence de la maison.
Pierre Menanteau.
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Par renal le 1 Août 2014 à 07:49
La ballade ses chats
Il en est de tout noirs, des chats d'Andalousie
Exubérants d'amour et fous de jalousie :
Des chats à la peau brune, au pelage soyeux,
Sortant au moindre appel de leur douce paresse
Pour se tendre à la main d'où leur vient la caresse
Et se cambrer joyeux !
Il en est de tout roux, des grands chats d'Allemagne, Importés sur le Rhin du temps de Charlemagne :
Des chats très froids, très mous que chacun peut saisir, Sans les tirer de leur état soporifère,
Des chats qu'on flatte en vain et qui se laissent faire
Sans plainte et sans plaisir !
Il en est de tout blancs comme un bloc de Carrare,
Des chats immaculés, le chat vierge — très rare — Farouche au premier qui les frôle de près,
Egratignant leur maître aussitôt qu'il fait mine
D'effleurer de ses doigts leur délicate hermine...
Mais se calmant après !
Il en est de petits, de moyens et d'énormes,
D'obèses, de fluets et de toutes les formes.
Certains bâillent d'ennui, certains autres sont gais ; Certains ont par moments des ardeurs érotiques,
Certains sont, au contraire, hébétés, chlorotiques,
Tristes ou fatigués.
Mais comme dans l'Eden, les chats et l'Eve humaine
Sont soumis de naissance au même phénomène,
Qu'ils soient noirs, blancs ou roux, dodus ou rabougris, Dès que la nuit s'abat sur les toits et les tentes
Toutes les femmes ont des ivresses latentes,
Et tous les chats sont gris !
Henry de Fleurigny
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Par renal le 29 Juillet 2014 à 08:51
Chat de bureau
Sur le bureau couvert de taches d'encre bleue
Où livres et cahiers gisent ouverts ou clos,
II passe comme un souffle, effleurant de sa queue
La feuille où ma pensée allume ses falots,
Sur le bureau couvert de taches d'encre bleue.
Quand il mouille sa patte avec sa langue rosé
Pour lustrer son poitrail et son minois si doux,
II me cligne de l'œil en faisant une pause,
Et je voudrais toujours l'avoir sur mes genoux
Quand il mouille sa patte avec sa langue rosé.
Accroupi chaudement aux temps noirs de décembre
Devant le feu qui flambe, ardent comme un enfer,
Pense-t-il aux souris dont il purge ma chambre
Avec ses crocs de nacre et ses ongles de fer ?
Non ! Assis devant Pâtre aux temps noirs de décembre.
Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes
A la face bizarre, aux tétons monstrueux,
II songe à l'angora, mignonne des mignonnes
Qu'il voudrait bien avoir, le beau voluptueux,
Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes.
Maurice Rollinat
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