•  

     Extraits de PAROLES DU JAPON

    « Haïkus présentés par Jean-Hugues Malineau »

     

    Le haïku est né du renga. Le renga est un poème collectif pratiqué au Japon depuis le VIIIe siècle. Chaque auteur successif s'y exprimait en un tanka qui est un poème complet en soi composé de deux versets (ou ku), le premier (appelé hokku), de 5-7-5 syllabes, et le second de 7-7 syllabes. Au XVIe siècle apparaît le haïkaï qui est le premier verset du tanka. Ce petit poème de dix-sept syllabes (chiffre sacré) connaît une vogue extraordinaire au Japon à partir du XVIIe siècle; c'est beaucoup plus récemment qu'on le nommera «haïku».

    Aujourd’hui, ces haïkus qui appellent à une attention, à une présence plus grande de nous-mêmes, sont invitations à regarder, à écouter mieux le monde quotidien qui nous entoure ; ils nous offrent la chance d’emprunter une des voies de la sagesse universelle. (Jean-Hugues Malineau)

     

    Rosée que ce monde-ci

    Rosée que ce monde … oui sans doute

    Et pourtant…(Issa)

    Ala rosée goutte à goutte

    Des souillures d’ici-bas

    Puissé-je me laver.          (Basho)

    Mouillée par la rosée matinale

    Je vais dans la direction

    Que je veux.         (Santoka)

     

    S5000507.JPG

    Ne possédant rien

    Comme mon cœur est léger

    Comme l’air et frais.       (Issa)

    Dussent blanchir mes os

    Jusques en mon cœur le vent

    Pénètre mon corps. (Basho)

    Au papillon je propose

    D’être mon compagnon

    De voyage.   (Shiki)

     

    S5000507.JPG

     

    Même poursuivi

    Le papillon

    Ne semble jamais pressé. (Garaku)

    Sur la grosse cloche

    Un papillon dort

    Profondément. (Buson)

    Une libellule

    Sur mon chapeau en bambou

    Je marche. (Santoka)

    dscn9360

    votre commentaire
  • petite-frise-petite-fleur.jpg

    Ah si tout le jour

    Je me sentais aussi bien

    Qu’au sortir du bain.       (Ryôkan)

    Même mon ombre

    Est en pleine forme

    Premier matin de printemps. (Issa)

    Un calme parfait

    Sur un oreiller d’herbe

    Loin de ma cabane. (Ryôkan)

     

    petite-frise-petite-fleur.jpg
     

     Pure merveille

    Feuille verte feuille jeune

    Dans l’éclat du soleil.       (Basho)

    Devant le volubilis

    Il est l’homme à déposer

    Son balai à terre. (Fûmo)

    Devant le volubilis

    Je suis un homme à avaler

    Mon frugal repas. (Basho)

     

    petite-frise-petite-fleur.jpg
     

    Oh une luciole qui vole

    Je voudrais crier « regarde ! »

    Mais j’étais seul. (Taïgi)

    L’escargot

    N’accorde pas un regard

    A l’œillet. (Issa)

    Devant le soleil couchant

    Il ne s’émerveille pas

    L’épouvantail.        (Shirao)

     

    petite-frise-petite-fleur.jpg

    votre commentaire
  •  Extraits de PAROLES DU JAPON

    « Haïkus présentés par Jean-Hugues Malineau »

     

    Les montagnes lointaines

    Se reflètent dans les prunelles

    De la libellule.       (Issa)

    Vent des parfums du Sud

    Dans le fil qu’il sécrète

    Le ver à soie s’emmêle. (Wanatake Suiha)

    La brise de ce matin

    Courbe les poils

    D’une chenille. (Buson)

     

    212-20100211
     

    Parti voir la lune

    Sôeki a oublié

    Sa femme.(Sôeki)

    Plus que de l’aveugle

    Du muet fait le malheur

    La vue de la lune.(Kyoraï)

    Parfois les nuages

    Viennent reposer les gens

    D’admirer la lune. (Basho)

     

    212-20100211
     

    Le saule

    Peint le vent

    Sans pinceau.(Saryû)

    Tous les mouvements

    Du cœur

    Dans le frisson du saule. (Basho)

    J’interrogerai

    A propos du haïkaï

    Ce papillon qui vole.(Basho)

    212-20100211

     


    votre commentaire
  •  Extraits de PAROLES DU JAPON

    « Haïkus présentés par Jean-Hugues Malineau »

     

    Tout a brûlé

    Heureusement les fleurs

    Avaient achevé de fleurir.(Honkushi)

    Au pont suspendu

    La vie tient à un sarment

    De vigne vierge.(Basho)

    Pour écouter les humains

    Pour écouter les insectes

    Nous ne mettons pas les mêmes oreilles.(Wafù)

     

    20050500 Québec Montréal_1917
     

    Dans la fiole de médicaments

    Une branche

    Du prunier en fleur(Shiki)

    Pourquoi ne pas mourir

    En mordant dans une pomme

    Face aux pivoines(Shiki)

    La vie est courte

    Il m’a semblé bien long

    Le rêve que j’ai fait.(Yayu)

     

    20050500 Québec Montréal_1917

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique