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Par renal le 14 Avril 2011 à 09:18
Construire
Nous allons construire une maison, Une maison neuve ?
Qu'est-ce que vous apportez comme matériaux ?
Me donnez-vous votre rire clair ? Vos regards où se meurent
Des nuages, s'attristant d'être si haut ?
Ici, sur la terre, nous construirons une demeure
Ni pierre plus sonore ni métal plus pur
Une horloge faite d'air où les heures
Seront comme le vol d'un oiseau futur.
Nous ferons de larges fenêtres d'arômes
Nous élèverons des colonnes de sons
Musicales murailles dont la forme
Ne trahira pas celle à laquelle nous pensons.
Toits faits de cris d'extase, escaliers que l'on cherche
Dans le souvenir trop obscur en tâtonnant
Hennissement si doux dans la cour de l'auberge
Comme une enseigne quelque part heurtée par le vent.
Vos maçons, je vous le dis, sont des sorciers.
Sur la fontaine, penchés, ils font des signes,
ils crient des mots
Ils bâtissent des coupoles trop vaines
Vos maisons sont des barques au fond de l'eau.
Plus de ciment trompeur, plus d'illusion de sable,
Plus de pelles, de pioches, plus de soif, plus de faim.
Nos instruments seront la chanson et la fable,
Nous taillerons nos briques dans les couleurs et dans les parfums.
Non, plus ces hommes hagards sur les échafaudages, Montant courbés par la peine et laids
C'était des rides amères de leurs visages
Que se détachaient les lignes des futurs palais.
Apportez tous vos espoirs, vos pensées généreuses
Nos demeures jamais ne seront des prisons
Avec du ciel, de l'air, des musiques heureuses
Avec nos joies et nos rires, nous construirons une maison.
Ilarie Voronca
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Par renal le 12 Avril 2011 à 10:23
Je te souhaite
Je te souhaite un jour de velours,
D’iris, de lis et de pervenches,
Un jour de feuilles et de branches,
Un jour et puis un autre jour,
Un jour de blés, un jour de vignes,
Un jour de figues, de muscats,
Un jour de raisins délicats,
Un jour de colombes, de cygnes.
Je te souhaite un jour de diamant,
De saphir et de porcelaine,
Un jour de lilas et de laine,
Un jour de soie, ô ma maman
Et puis un autre jour encore, léger,
Léger, un autre jour
Jusqu’à la fin de mon amour,
Une aurore et puis une aurore,
Car mon amour pour toi, ma mère,
Ne pourra se finir jamais
Comme le frisson des ramées,
Comme le ciel, comme la mer...
Pierre Gamara
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Par renal le 7 Avril 2011 à 08:33
Lettre d’une mère
Va dans le vaste monde, mon cher enfant,
Va vers une vie libre !
Tant que le vent souffle en poupe
Et que le soleil du matin illumine les feuilles
Dans la forêt et les plaines vertes.
Va vers la vaste mer, mon cher enfant,
va vers le monde libre !
Tant qu'il ne fait pas encore noir
et que le crépuscule ne rougit pas le ciel
fermant la porte du passé.
Lorsque les ombres s'effaceront
et que l'aigle de mer sera retourné à son nid
et que le vent soufflera vers la terre
Les mâts sécheront d'eux-mêmes
et le timonier sera sans boussole
alors tu pourras revenir vers moi !
Reviens alors, mon cher enfant,
reviens de l'autre côté de la nuit !
Et lorsque ton navire sera près du rivage
alors nous parlerons
« De l'amour et de ta vie demain matin. »
ASRUL SANI
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Par renal le 6 Avril 2011 à 08:03
Cherche
Cherche
Le côté du soleil,
Enfant.
Remplis
Tes yeux
De lumière
Qui, fraiche et claire,
Glisse encore timide
Dans l’allée printanière
Du parc.
Et puis crois
De ton propre
Soleil
(Paul verbruggen)
(Argentine)
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Par renal le 6 Avril 2011 à 07:59
Anniversaire
Je voudrais te donner
une couronne
constellée de toutes les étoiles
du firmament.
Je voudrais te donner
les chants des rossignols
de toute la terre.
Je voudrais te donner
les silences de l'hiver
les sourires du printemps
les clartés de l'été
les flammes de l'automne .
Je voudrais te donner tout ce que je n'ai pas pu
pas su
te donner ma vie
notre éternité
PHILIPPE SOUPAULT
Chutes d'Iguazu (Argentine)
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Par renal le 4 Avril 2011 à 08:29
Acceptation
Avec la foudre du cœur je viens de t'effleurer,
Avec l'agitation de l'esprit je viens de t'accepter,
Vivifiée, sois installée.
Pareil aux chants d'oiseaux je viens de crier,
Pareil aux souvenirs et mémoires je viens de t'aimer.
Sois surprise et déborde !
Autant que les mousses de l'océan, je suis éloquent,
Dans l'ombre à peine éclairée nos mains s'unissent,
Sois bienvenue dans ton accueil.
Je viens de regarder une image de l'envie et de la mort,
Je viens de te transmettre la vie venant du soleil,
Sois ressuscitée, animée.
Epouse, Avec l'agitation de l'esprit je viens de t'accepter.
MRIGANKA RAY
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Par renal le 1 Avril 2011 à 14:07
Flos florum
Mets ta main dans ma main
Et je porterai le monde...
Je le porterai sur mon dos
Et jamais nul fardeau
Ne sera plus léger...
Mets ta main dans ma main
Et je porterai le monde sur ma tête
Comme les femmes de Douala portent leur cabas
plein de fruits
À tes côtés je marcherai toute ma vie
comme on danse à la fête
Car je n'entendrai rien, plus rien, que ce bruit rythmé de nos deux pas
Et je ne verrai rien, plus rien, que l'ombre de tes bras par mon ombre suivie...
Mets ta main dans ma main et je porterai le monde
comme une mère porte l'enfant de son amour
sans savoir même s'il est lourd
et si plus tard, viendra le jour
où il lui brisera le cœur
Viens, nous irons tous deux sous les hauts sycomores
Je sais un jardin bleu sans muraille et sans fin où naît la fleur des fleurs oubliée par la mort
Et dont jamais ne se dissipe le parfum..
JEAN DURTAL
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Par renal le 31 Mars 2011 à 09:36
Je connais des bateaux !
Je connais des bateaux qui restent dans le port
de peur que les courants les entraînent trop fort,
Je connais des bateaux qui rouillent dans le port,
à ne jamais risquer une voile au dehors.
Je connais des bateaux qui oublient de partir
ils ont peur de la mer à force de vieillir,
et les vagues, jamais ne les ont séparés,
leur voyage est fini avant de commencer.
Je connais des bateaux tellement enchaînés
qu'ils en ont désappris comment se regarder,
Je connais des bateaux qui restent à clapoter,
pour être vraiment sûrs de ne pas se quitter !
Je connais des bateaux qui s'en vont deux par deux, affronter le gros temps quand l’orage est sur eux,
Je connais des bateaux qui s'égratignent un peu
sur les routes océanes où les mènent leurs jeux.
Je connais des bateaux qui n'ont jamais fini
de s'épouser encore chaque jour de leur vie,
et qui ne craignent pas, parfois, de s'éloigner
l'un de l'autre un moment, pour mieux se retrouver.
Je connais des bateaux qui reviennent au port,
labourés de partout mais plus graves et plus forts,
Je connais des bateaux étrangement pareils,
quand ils ont partagé des années de soleil.
Je connais des bateaux qui reviennent d'amour
quand ils ont navigué jusqu'à leur dernier jour,
sans jamais replier leurs ailes de géants,
parce qu'ils ont le cœur à taille d'océan.
Mannick
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Par renal le 30 Mars 2011 à 08:10
Pour toi
Pour la chance et la grâce de s'être rencontrés,
Pour nos mésententes cordiales nous apprenant qu'aimer veut dire parfois s'accorder,
Pour n'avoir gardé que l'eau vive de nos instants heureux,
Pour l'arc-en-ciel sur nos larmes levé,
Pour le don, le pardon et à nouveau cette grande clarté,
Pour la grâce hardie du souffle retrouvé,
Pour l'inexpugnable enfance où ensemble nous avons accédé
Pour la folle confiance dans la vie partagée,
Pour ta main, pour ta voix, pour nos pas étonnés,
Pour l'affection sans ride, sans détours ; pour la fidélité dans la durée,
Pour ton absence où t'éloigner ne t'ôte pas de mes pensées,
Merci !
(Gilles Baudry)
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Par renal le 29 Mars 2011 à 08:51
A mes amis
Arriverai-je un jour à dire
Vraiment ce que je voudrais dire,
A dire enfin à mes amis
A quel point je suis leur ami.
Sans doute cela paraît simple
De dire une chose aussi simple.
Chaque fois pourtant je sens bien
Que je ne le dis pas très bien
Et qu'il me faudrait d'autres mots
Bien plus émouvants que mes mots,
Des mots coulant comme des larmes
Quand, dans le cœur, coulent les larmes.
Cependant à quoi bon tenter
Ce que j’ai si souvent tenté
De dire en étouffant de joie
De voir mes amis dans la joie
(Maurice Carême)
(Photo trouvé sur le blog http://www.nature-et-poesie.fr/fr/accueil.aspx)
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