• Poème de Claude Roy

     2  pages de poèmes

  • Claude Roy

     

    Claude ROY est né à Paris, le 28 août 1915. Il est d’ascendance charentaise et espagnole. Il fait des études de droit et en même temps de petits métiers, "gagne-pain incertains".

    Claude ROY est poète mais son style ne peut pas être cantonné à la poésie car il a aimé utiliser des moyens d’expression très variés ; il a choisi la multiplicité des moyens pour mieux transmettre son message. Poèmes ou prose, de ses mots, naissent des images, des émotions.

     

    Claude ROY se sent universel puisque son ascendance est à la fois française et espagnole, qu’il a approfondi la poésie chinoise jusqu’à en faire un recueil, qu’il refuse le colonialisme pour que chaque peuple garde son expression.

     

    Dans "Trésor de la poésie chinoise", il nous parle en particulier de Li Po (701-762) et de Tao Ming (IV° siècle).

     

    De lui à l’univers, de l’univers à lui, il n’y a qu’un pas puisque Claude ROY aime à confier ses sentiments intimes ayant écrit trois autobiographies, "Moi, je", "Nous", "Somme toute". Le récit de sa vie est fort étrange comme dans "Somme toute" où il se pose de nombreuses questions

     

    L’univers, il le découvre à travers de nombreux voyages et en dégage des réflexions pour l’humanité entière

    Même à la fin de sa vie, il restera amoureux de l’amour et des choses de la vie. Il aime écrire pour les enfants car il peut rêver ; les enfants ne se lassent pas de ses fables délicieuses où il sait si bien jouer avec les mots.

    Il est amoureux de la vie sous toutes ses formes, en particulier l’eau, les animaux l’écureuil mais surtout le chat.

    S’il se pose des questions, Claude ROY les confie au papier, n’hésitant pas dans son style simple et limpide à jouer avec les mots ou à philosopher selon le cas, sans être gêné par l’alternance

     

    Claude ROY veut dire oui à la vie sans restriction. Son sens de l’humour, des jeux de mots, lui permet de faire un pied de nez à l’approche de la mort, d’une manière déroutante et inhabituelle. À la mort qui le taquine et est présente comme une faux au-dessus de sa tête, il réagit par son envol dans le monde du rêve

    Même s’il veut effacer la mort qui approche, il demande protection à la nature. Il a heureusement une femme présente à ses côtés.

    Dans ses romans, il affectionne les constructions savantes, l’élan vers l’impossible bonheur. Cette tendance est contrebalancée par ses écrits humoristiques.

    Chez Claude ROY, il y a deux facettes, l’homme sérieux, le penseur philosophe et le poète rêveur qui veut rire de tout, jouer avec les mots

    Il meurt en décembre 1997, à 82 ans.

     

    (Extrait de la biographie écrite par Catherine Réault-Crosnier)

    Biographie de Claude Roy


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  • Une patte à tâtons

     

    Le petit chat nommé Chaton

    Mettait sa patte-z-à-tâtons

    Dans le tricot de Madelon,

    Dans la soupe de potiron,

    Dans la barbe d’oncle Léon,

    Dans le pot de lait de Suzon,

    Madelon, Suzon et Léon,

    Et la soupe de potiron

    Disaient au chat nommé Chaton :

     

    « Si tu mets ta patte à tâtons

    Dans la soupe de Madelon,

    Dans la barbe d’oncle Léon,

    Méfie-toi, chat nommé Chaton,

    On te donnera du bâton. »

     

    Chaton n’entendait pas raison,

    Il mit la patte-z-à-tâtons

    Dans la braise et dans les brandons.

     

    Voilà pourquoi le chat Chaton

    Porte une poupée de chiffon

    Qu’à sa patte noua Madelon.

     

    Claude Roy

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  • Poème de Claude Roy : Le hibou et l?hirondelle

     

    Le hibou et l’hirondelle

     

    Moi, dit le hibou

    A l’hirondelle,

    J’ai un beau jabot,

    Des gants élégants

    Je suis un monsieur

    Tout à fait sérieux.

    Je suis important

     

    Moi, dit l’hirondelle

    Qui file à tire d’aile

    Moi, dit l’hirondelle

    Je vole et je vais

    Je suis bien contente

    Et c’est beaucoup mieux.

     

    Claude Roy

     
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  • Les quatre éléments

     

    L’air c’est rafraîchissant

    Le feu c’est dévorant

    La terre c’est tournant

    L’eau c’est tout différent.

     

    L’air c’est toujours du vent

    Le feu c’est toujours bougeant

    La terre c’est toujours vivant

    L’eau c’est tout différent.

    Et combien davantage encore ces drôles d’hommes

    Espèces de vivants

    Qui ne se croient jamais dans leur vrai élément.

     

    Claude Roy

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  •  

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    Défense des crocodiles

     

    Pourquoi les crocodiles pleurent-ils ?

    Parce qu’on tire leur queue.

    La chose les horripile.

     

    Ca les rend tristes et soucieux

    Et tire des larmes faciles

    De leurs sympathiques yeux.

     

    Mais ce qui les rend furieux

    C’est qu’on dit de leurs alarmes

    Et du chagrin de leur âme :

    « C’est larmes de crocodiles ! »

     

    Les hommes sont incivils

    Estiment les crocodiles,

    Victimes d’un monde hostile.

     

    Claude Roy

    Poème de Claude Roy : Défense des crocodiles


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  •  

    Hirondelles

     

    Pourquoi donc les hirondelles

    Se posent-elles,

    Légères,

    Sur les fils téléphoniques,

    Avec des airs

    Ironique ?

     

    Elles font ça pour se distraire

    Et pour occuper les enfants

    Qui sages comme des images

    Restent le nez levé en l’air

    A écouter le bavardage

    Des hirondelles sous l’auvent.

     

    Claude Roy

     

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  • Regardez-vous un peu dans la glace

     

    Regardez-vous un peu dans la glace

    Dit à Jeanne et Marie leur maman qui se fâche.

     

    Vous avez couru et fait mille bêtises

    Vous êtes toutes rouges et vos boucles défrisent.

     

    Pour donner aux poupées leur goûter-biberon

    Vous avez tout Sali mon joli napperon.

     

    Vous avez habillé la chatte de Pandora

    Avec mon caraco et mon châle angora.

     

    Pour prendre la température à son mari Albert

    Vous avez fait tomber le thermomètre par terre !

     

    La maman est fâchée et fait la grosse voix

    Mais en se regardant dans la glace elle voit.

     

    Que les gens en colère font de sales grimaces.

    Regardez-vous un peu dans la glace.

     

    Claude Roy

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  • Les trois chèvres

     

    Ce sont trois chèvres un matin

    Qui travaillent dans leur jardin.

    La première secoue le poirier,

    La seconde ramasse les poires,

    La troisième va au marché.

     

    Elles ont travaillé tant et tant

    Et gagné tellement d’argent

    Qu’elles ont pris à leur service

    Trois demoiselles de Saint Sulpice.

     

    La première fait la cuisine,

    La seconde fait le ménage,

    Et la troisième au pâturage

    Garde trois chèvres le matin.

    Qui s’amusent dans leur jardin.

    Trois chèvres qui ne font plus rien.

     

    Claude Roy

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  • L’enfant qu’on envoie se coucher

     

    Il faut aller au lit

    Mais je n’ai pas sommeil

    Dans le noir je m’ennuie.

    Tous les soirs c’est pareil.

    Si j’avais des ciseaux

    Pour découper le ciel

    J’en prendrais un morceau

    Pour faire une marelle

    Si j’avais de la craie

    Sur le noir de l’espace

    Je me dessinerais

    Un jeu avec des cases.

    Chaque soir c’est pareil

    Je me rêve dehors.

    Mais j’ai un peu sommeil

    Malgré moi je m’endors

    J’irai à cloche pied

    Jouer sur la grande Ourse

    Et dans la Voie Lactée

    Me baigner à la source

    Je rêve que je dors

    Et je me réveille

    Il fait grand jour dehors

    Bonjour, Monsieur Soleil

     

    Claude Roy

     

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  • L’écoute-Silence

     

    Écouter ce que dit le vent quand il ne dit plus rien

    mais reprend souffle et se souvient

    d'avoir été si haletant après sa course

    sa course de vent qui court après le vent

    Que dit le vent quand il se tait ?

    Que dit le silence du vent ?

     

    Écouter ce que dit la pluie

    quand un instant elle fait halte

    et cesse l'espace de trois mesures

    de tambouriner ses doigts d'eau

    sur le toit et sur les carreaux

    Que dit la pluie quand elle se tait ?

    Que dit le silence de la pluie ?

     

    Ecouter ce que dit la mésange nonnette

    Quand elle suspend ses roulades

    Et que son chant dans le matin clair

    Reste en filagramme dans l’air

    Que dit l’oiseau quand il se tait ?

    Que le silence de la mésange ?

     

    Le silence dit que le silence

    Ecoute couler la source du chant.

     

    bateau réduit

     


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