• Préceptes de vie des philosophes grecs » 

     

     

    « Je compare la vie aux cordes d’un instrument de musique qu’il faut tendre et relâcher pour qu’elles rendent un son plus agréable. » (Démophile) 

     

    « Le plus malheureux des hommes est celui qui ne sait pas supporter le malheur. » (Bias de Prière) 

     

    «Tu connaîtras que les hommes sont eux-mêmes les artisans de leurs malheurs. Infortunés ! Ils ne savent pas voir les biens qui sont sous leurs  

    yeux ; leurs oreilles se ferment à la vérité qui leur parle. Combien peu connaissent les vrais remèdes de leurs maux ! C'est donc ainsi que la destinée blesse l'entendement des humains ! Semblables à des cylindres fragiles, ils roulent ça et là, se heurtant sans cesse, et se brisant les uns contre les autres. » (Pythagore, Les Vers d'or) 

     

    « Ne commence rien dont tu puisses te repentir dans la suite. Garde-toi d’entreprendre ce que tu ne sais pas faire, et commence par t’instruire de ce que tu dois savoir. C’est ainsi que tu mèneras une vie délicieuse. » (Pythagore, les Vers d’or) 

     

    « Le corps est dans sa maturité entre trente et trente cinq ans, l’âme vers quarante-neuf ans. » (Aristote, Rhétorique) 

     

    « Tu supportes des injustices ; console-toi : le vrai malheur est d’en faire. » (Démocrite) 

     

    « L’action est plus convaincante que la parole. » (Socrate) 

     

    « La plus haute et la plus belle de toutes les sagesses est celle qui établit l’ordre et les lois dans les cités et les sociétés humaines : elle se nomme prudence et justice. » (Platon, Le Banquet) 

    « La prudence est une véritable habitude de contemplation, dirigé par la raison, dans les biens propres à la nature humaine. » (Aristote) 

     

    « Ceux qui sont dans la force de l'âge auront, évidemment, un caractère moral tenant le milieu entre les jeunes gens et les vieillards et retranchant ce qui est en excès chez les uns et les autres. Ils ne sont ni extrêmement audacieux, car l'audace portée à l'excès est témérité, ni trop timorés, mais dans une bonne disposition l'esprit par rapport à ces deux sentiments. » 

    (Aristote, Rhétorique) 

     

    « Désirer l’impossible, être insensible à la peine des autres, voilà deux grandes maladies de l’âme. » (Bias) 

     

    « C’est au terme de la carrière qu’on reçoit le prix de la course ; c’est vers la  fin qu’on cueille la palme de la sagesse. » (Démophile) 

     

     

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  • Extraits du livre de Fabrice Midal 

    « Préceptes de vie des philosophes grecs » 

     

    « La sagesse est une des plus belles choses du monde, or l’amour est amoureux de ce qui est beau, d’où il suit que l’amour est amoureux de la sagesse, c'est-à-dire philosophe. (Platon, le banquet) 

     

    « C’est l’amour qui est inné dans les membres des mortels ; c’est lui qui inspire des pensées d’amour, et qui fait accomplir les travaux de la paix. Il est appelé des noms de Joie et Aphrodite. (Empédocle) 

     

    « Si on veut assigner à l’amour sa véritable cause, il faut la chercher dans le désir et dans la notion que notre âme a primitivement du beau, ainsi que dans son affinité avec lui et dans le sentiment instinctif qu’elle a de cette affinité. » (Plotin) 

     

    « La beauté de l’âme est moins facile à reconnaître que la beauté corporelle. » (Aristote) 

     

    « L'âme en général prend soin de la nature inanimée, et fait le tour de l’univers sous diverses formes. Tant qu'elle est parfaite et conserve ses ailes dans toute leur force, elle plane dans l'éthéré, et gouverne le monde entier ; mais quand ses ailes tombent, elle est emportée ça et là, jusqu'à ce qu'elle s'attache à quelque chose de solide, où elle fait dès lors sa demeure. » 

    (Platon, Phèdre) 

     

    « Ce n'est pas le jeune qui est bienheureux, mais le vieux qui a bien vécu : car le jeune, plein de vigueur, erre, l'esprit égaré par le sort ; tandis que le vieux, dans la vieillesse comme dans un port, a ancré des biens qu'il avait auparavant espérés dans l'incertitude, les ayant mis à l'abri par le moyen sûr de la gratitude. » 

    (Épicure, Sentences vaticanes) 

     

    « Il n'y a de réellement important et agréable que ce qui l'est aux yeux de l'homme de bien: mais les actions que chacun préfère à toutes les autres sont celles qui sont le plus conformes à sa nature et à ses dépositions propres ; et, par conséquent, celles qui obtiennent la préférence de l'homme vertueux sont les actions conformes à la vertu. » (Aristote,) 



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  • Extraits du livre de Fabrice Midal 

    « Préceptes de vie des philosophes grecs » 

     

    Platon, Aristote, Épictète écrivent pour tous - les philosophes grecs ne s'adressent pas aux seuls initiés... Dans les textes qu'ils nous ont légués, les hommes ont trouvé un rempart contre la barbarie, une consolation et l'affirmation qu'une autre existence est possible, conforme à la dignité de l'être humain. 

    Les préceptes rassemblés ici par mots-clés - l'amitié, l'amour, la beauté, le bonheur, l'éducation, la vertu ou la politique - nous guident sur la voie de la vérité et de la sagesse. 

    À l'usage de l'étudiant comme de l'honnête homme, ce recueil transmet l'essentiel de la pensée de ceux qui ont fondé notre civilisation. 

     

    Né en 1967 à Paris, Fabrice Midal est docteur en philosophie et chargé de cours à l'université Paris VIII. Producteur à France-Culture, responsable de séminaires, il est l'auteur, notamment, de Et si de l'amour on ne savait rien ? (Albin Michel, 2010), Risquer la liberté : vivre dans un monde sans repères (Seuil, 2009). La Voie du Chevalier : dépassement de soi, spiritualité et action (Payot, 2009). 

     

    « Partout où les hommes ont voulu donner droit à la pensée qui ne sait pas d’avance ce qu’elle considère, ils sont tournés vers la philosophie.  

    La philosophie nous montre que le raisonnement droit est ce qui permet à l’être humain, tout à la fois de fonder ce qu’il énonce, d’en donner la raison, et d’enchaîner les raisons. 

    Nous savons que celui qui pense peut avoir raison contre tous. Que les opinions convenues, les slogans publicitaires peuvent être des leurres qui nous privent du soin le plus essentiel, celui de notre propre existence. 

    La philosophie est un chemin dans la pensée pour rendre à l’homme sa dignité. Un chemin irréductible à toutes les religions, à toutes forme de croyance. Elle est l’épreuve la plus soutenue de la pensée. Une pensée travaillée par la raison. Mais il faut préciser que l’usage actuel du terme « raison » nous égare bien plus qu’il nous éclaire. Car aujourd’hui, par ce terme, on désigne l’établissement assuré, scientifique si possible, d’un fait. « C’est rationnel » veut dire à présent «  c’est établi scientifiquement ». La raison dont parle Platon n’est pas d’abord de cet ordre. Elle nous conduit à la vie juste, et non à acquérir un savoir abstrait. L’ambition de Socrate est de vivre comme il faut. 

    La philosophie grecque, lorsqu'elle est vivante, n'est ni un système, ni une morale. Elle ne nous dit pas comment faire les choses en suivant un mode d'emploi, mais comment entrer dans l'épreuve de la vérité et nous engager dans ce chemin. Les philosophes grecs ne fournissent pas de conseils que l'on peut appliquer directement, mais donnent sa mesure à la vie humaine. C'est en cela que leur enseignement, leurs préceptes peuvent tant nous aider à mieux vivre. 

    Dans le monde grec, tout est unitaire, tout ce que nous avons pris l'habitude de séparer ne l'est pas encore. La politique et la beauté, la poésie et la science sont le même. Le savoir est sagesse et la sagesse, un savoir éminent. La philosophie est un regard profondément unitaire sur le monde qui vise à rendre à l'homme sa mesure juste. La pensée de tous les philosophes grecs, marqués par cette origine, en est nourrie. Et pour nous, lire les philosophes grecs, c'est retrouver un monde où les disciplines ne sont pas séparées, et où elles ont toutes un rapport étroit à notre existence même, une manière d'apprendre à être réellement plus humain. » (Fabrice Midal) 


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  • Extraits du livre de Fabrice Midal

    « Préceptes de vie des philosophes grecs »

    « L'âme du philosophe sonde les profondeurs de la terre et l'immensité de sa surface, s'élève jusqu'aux cieux pour y contempler la course des astres, porte un œil curieux sur la nature intime de toutes les grandes classes d'êtres dont se compose cet univers, et ne s'abaisse à aucun des objets qui sont tout près d'elle. » (Platon, Théétète)

     

    « Il est tout à fait d'un philosophe ce sentiment : s'étonner. (Platon, Théétète) »

    « La foule ne prend pas garde aux choses qu’elle rencontre, et elle ne les remarque pas quand on attire son attention sur elles, bien qu’elle s’imagine le faire.(Héraclite) »

     

    « L’âme, quand elle pense, ne fait autre chose que s’entretenir avec elle-même, interrogeant et répondant, affirmant et niant : et quand elle se décide, que cette décision se fasse plus ou moins promptement, quand elle sort du doute et qu’elle se prononce, c’est cela que nous appelons juger. Ainsi, juger, selon moi, c’est parler, et le jugement est un discours prononcé, non à un autre, ni de vive voix, mais en silence et à soi-même. » (Platon, Théétète)

     

    « Qu’est ce que la dialectique ? C’est une science qui nous rend capables de raisonner de chaque chose, de dire ce qu’elle est, en quoi elle diffère des autres, en quoi elle leur ressemble, où elle est, si elle est une essence ; de déterminer combien il y a d’êtres véritables, quels sont les objets où se trouve le non-être au lieu de l’être. » (Plotin Ennéades)

     

    « La dialectique est la partie la plus élevée de la philosophie. Il ne faut pas croire qu’elle ne soit qu’un instrument pour la philosophie, ni qu’elle ne s’occupe que de pures spéculations et de règles abstraites. Elle étudie les choses elles-mêmes, et a pour matière les êtres [réels]. (Plotin, Ennéades)

     

    « Il n’est de véritable bien que ceux de l’esprit. On peut les communiquer sans en rien perdre ; ils s’augmentent quand on les partage. Mais un si riche trésor ne se peut acquérir au sein de la paresse. » (Démophile)

     

    « A cause de la faiblesse de nos sens, nous sommes impuissants à distinguer la vérité. » (Anaxagore)

    « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau. (Anaxagore)

     

    «Parmi les choses dont la sagesse se munit en vue de la félicité de la vie tout entière, de beaucoup la plus importante est la possession de l’amitié. » (Epicure, Maximes capitales)

     

    « A la mollesse, au luxe, aux plaisirs de la table irons-nous, confiants, demander le bonheur ? Non, mon père ; et chacun verrait un lot meilleur dans l’ombre seulement d’un ami véritable. » (Ménandre)

     

    « Ceux qui ont toujours la plainte dans la bouche sont incapables de trouver des amis. » (Démocrite)

     

    « Cède aux paroles de douceur et actions utiles. Ne va pas détester ton ami pour une faute légère, si tu le peux, car le possible habite près du nécessaire.

    (Pythagore, Les Vers d’or)

     

    « Ne donne pas à tes amis les conseils les plus agréables, mais les plus avantageux. (Solon)

     

    « Tes amis t’invitent à un repas ; arrive tard si tu veux. Ils t’appellent pour les consoler ; hâte-toi. » (Chilon)

     

    « L’amitié est-elle ailleurs que là où sont la pudeur, la fidélité et la communication de tout ce qui est beau et honnête ? (Epictète, Entretien)

     

    « La terre nous fait attendre une année entière ses présents ; on recueille à chaque instant des doux fruits de l’amitié. (Démophile)

     

    « La nature de l’amour n’est ni celle d’un immortel, ni d’un mortel ; mais tour à tour dans la même journée il est florissant, plein de vie, tant que tout abonde chez lui ; puis il s’en va mourant, puis il vit encore. (Platon, le Banquet)

     

     

     


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  • Extrait de « Face à la souffrance » 

    De Guy Gilbert 

     

    « Pour le malade, la compétence du corps médical est bien sûr très importante, mais l’humanité de l’homme est inaccessible aux seules seringues, aux seuls diagnostics. Il faut aussi partager l’angoisse et aider l’autre à se battre contre sa maladie. 

    Nous sommes souvent maladroits par rapport à une personne qui souffre. Ecouter ou donner la main est très important. Faire le geste qui apaise, offrir des fleurs, c’est offrir le sourire de Dieu. « Le seul fait d’être en communion avec un malade lui apporte une lumière qui sublime sa souffrance, » disait l’abbé Pierre. On ne sait pas toujours faire cela pour les démunis. Le regard et la présence de l’ami, du parent, du collègue sont essentiels. » 

    « La pire souffrance est dans la solitude qui l’accompagne. » (André Malraux) 

     

    « Le handicapé souffre, autant moralement que dans sa chair. La société l’enferme dans son corps, comme elle enferme le Noir ou le Jaune dans sa couleur. Les incivilités commises contre les handicapés sont légion. On voit juste qu'ils n'ont plus d'appui sur leurs pieds, point barre. Les voitures des bien-portants se garent à leur place ; leurs toilettes réservées sont toujours occupées, etc. Personne ne semble imaginer combien leur vie quotidienne peut-être compliquée. La société crée le handicapé, comme le raciste crée le Noir ou le Juif. Le handicapé est tout simplement un homme, une femme ou un enfant, comme toi. Ce qui le meurtrit, c'est surtout l'indifférence. Comme s'il était contagieux. Terrible sentiment de solitude,  

    Quand on reproche à un jeune son handicap, on ne le regarde pas, on le juge. Apprenez à le regarder avec les yeux de l’émerveillement. » 

     

    Face à la souffrance

    « Lire le ciel 

     

    Quand nous demandons à Dieu de la force pour atteindre le succès, la célébrité, II nous accorde la faiblesse afin de nous apprendre l'humilité, et d'apprécier le besoin de Dieu...  

    Quand nous Lui demandons la santé pour renverser les montagnes, II nous donne l'infirmité pour faire des choses meilleures...  

    Quand nous Lui demandons de l'argent, encore plus d'argent en pensant être ainsi les plus heureux des hommes, nous recevons la pauvreté pour accéder à la sagesse...  

    Quand nous Lui demandons un compagnon ou une compagne afin de ne pas vivre seul, II nous donne un cœur afin que nous puissions aimer tous nos frères et sœurs...  

    Quand nous Lui demandons tous les biens de la terre qui pourraient réjouir notre vie, Il nous accorde la vie afin de nous réjouir de toutes choses... 

    En fait, nous ne recevons de Dieu aucun des cadeaux que nous demandons, mais nous recevons tout ce que nous avions pu espérer. 

    Méditons cela, afin d'être un peu moins malheureux ! » 

     

    « L’esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l’amitié le console. » (William Shakespeare) 

     

    « Frère Roger de Taizé disait : En tout homme et femme se trouve une part de solitude, qu’aucune intimité humaine ne peut combler. Pas même l’amour le plus fort entre deux êtres. Qui ne consent pas à ce lieu de solitude connaît la révolte contre les humains, contre Dieu, contre lui-même. » 

    Emplir sa vie de solitude, de méditations, de temps pour soi renforce la personnalité et permet de solidifier ses certitudes. Bûche votre solitude,  vivez-la comme une attente. Sachez qu’elle n’est jamais stérile si vous pouvez la remplir positivement. 

     

    « Un bon couple n’exige pas un homme parfait ou une femme parfaite, il exige seulement deux êtres qui s’engagent à faire des efforts ensemble vers la perfection. Cela demande beaucoup de générosité et d’humilité. » 

     

    Face à la souffrance

    La vieillesse 

     

    « Nous vivons dans une société où la culture de la réussite est dominante. Le handicapé, le vieillard, le pauvre nous gênent et nous emmerdent. Seul ce qui est beau, ce qui est fort et ce qui est « compétitif » est intéressant. Le reste ne compte pas, tous ceux qui ne sont pas performants sont mis au rebut, on refuse l'échec et la faiblesse. C'est la raison pour laquelle nous tombons de très haut face à la vieillesse. » 

     

    Il faut accepter de vieillir, alors la vie devient superbe. Accepter de vieillir, c'est se mettre une bonne fois pour toutes devant sa glace et se dire : « Tes rides, tes poches, ton dentier, ton ventre, ton double menton, je m'en fous ! » Et on s'en fiche réellement. On ajoute : « Avec mes vieux os, je vais enfin vivre pleinement. »  

    Bien vieillir, c'est vivre sa vieillesse dans le présent de chaque jour. La relation à l'autre change. L'ancien prend du poids et de l'autorité, il regarde les événements avec un certain dépouillement. Parce qu'il va à l'essentiel. Il y a aussi une grande beauté à vieillir. Devant le large fleuve de la vie qui jamais ne s’arrête, le vieil homme s’émerveille et atteste la beauté. 

    « Quand ça ne va pas, que vous êtes malade, blessé ou triste : laissez-vous aider. » 

     

    « Rester toujours présent aux malades et faire le maximum pour les soulager. » 

     

    « N’ayez pas honte des handicaps au sein de votre famille : ne les cachez pas, regardez-les, soyer-en-fiers. » 

     

    « Apprenez à pardonner, et demandez pardon. » 

     

    « Dans le mariage, préparez-vous à accepter les différences de l’autre. » 

     

    « Accepter de vieillir pour pouvoir mieux vivre le présent de chaque jour. » 

     

    « Offrez votre souffrance aux autres et à Dieu. » 

     

     

     


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  • « Extrait de « Si on parlait de tes mômes ? » 

    De Guy Gilbert 

     

    Je les prends sous mon aile parce qu'ils sont d'une pauvreté affective infinie, cassés par les saccages d'une enfance disloquée. Je les éduque, je les nourris, je les soigne, je les punis, je les console, je leur pardonne, je les aide. Je fais encore un long chemin avec eux, je les porte jusqu'au bout, bien au-delà de leur majorité. Ma mission est de les faire grandir physiquement, intellectuellement et affectivement. Les remettre debout, voilà mon évangélisation. 

     

    « Dans un monde ouvrier, très simple, un jeune arrive à la maison, blanc comme linge» « Mais qu'est-ce que t'as ? » lui demande mère. 

    « Ma gonzesse m'a quitté... » 

    Le père et la mère regardaient la télévision et sa mère lui répond : « De toute face une de perdue, dix de retrouvées. » 

    Son père en rajoute : « De toute façon, elle me plaisait pas, ta gonzesse. » 

    Le  mec  part  immédiatement  dans chambre de ses parents, récupère le pistolet de son père et se fout une balle da la tête...  

     

    Immense est la fragilité  des adolescents lorsqu’ils sont pris dans un étau que les parents ont oublié, car elle est loin, leur adolescence. La membrane des jeunes, leur colonne vertébrale, est beaucoup plus fragile qu’autrefois, pour des tas de raisons : la civilisation plus laxiste, la compétition plus dure etc... Et leurs parents sont beaucoup moins présents. C’est comme cela que l’on arrive à des drames terrifiants. » 

     

    « Si vous êtes pris par des tas de choses, des problèmes conjugaux, des problèmes d’argent, des problèmes de travail, vous n’avez plus le temps de voir les signaux que vous envoient vos enfants, signaux dont certains sont infimes. Si vous êtes en éveil, vraiment, vous les verrez. » 

     

    « Vos enfants sont différents. Le génie d’un  couple qui est en éveil vis-à-vis de ses enfants, c’est de s’apercevoir qu’il y a une fragilité chez l’un  ou chez l’autre. Donnez à ceux qui sont fragiles un temps dont les autres n’ont pas besoin. Parce que, si l’on élève une fratrie ensemble, chacun est un enfant unique. Et quand on est pris par des tas de choses et qu’on ne voit pas cela, on peut le payer très cher après. » 

     

    « Un enfant de trois ou quatre ans martelait les vieilles jambes d’une dame. Naturellement cela la dérangeait. Elle s’adresse alors à la mère :  

    «  Pourriez-vous dire à votre enfant de cesser ce jeu ? » 

    « Il s’amuse, il adore ça, » lui répond la mère. 

    C’est alors qu’un jeune adulte qui se trouvait derrière la banquette, et qui avait écouté la conversation, renverse une partie de sa bouteille de coca sur la tête de la mère. 

    Décontenancée, celle-ci sursaute : 

    « Mais enfin, que faites-vous ? » 

    « Je m’amuse, madame, j’adore ça… » 

     

    « Chaque enfant est unique, avec sa part de mystère, son originalité, ses exigences particulières. Aimer en vrac ses enfants sans avoir cette attention qui les différencie, ce regard qui essaie de comprendre, cet amour qui s’adresse à chacun dans sa différence, peut provoquer à la longue des tensions, déchirures. Et parfois des situations dramatiques. » 

     

    « La pédagogie la plus belle que l’on puisse élaborer avec des adolescents, c’est la confiance. C’est très important. » 

     

    « On parle de démission des parents, il faudrait également parler de la démission des citoyens. En France, le citoyen moyen n’interviendra pas auprès d’un enfant qui n’est pas le sien. Dire sa façon de penser à un enfant qui casse une bouteille sur le trottoir, le citoyen de France ne le fait pas. Il passe… Si dans toutes les villes de France les gens s’intéressaient davantage aux mômes des autres quand ils commettent un acte délictueux, il y en aurait infiniment moins parce que les jeunes craindraient un peu plus la réaction des adultes au lieu d’avoir un sentiment d’impunité. » 

     

    « Nous vivons dans un monde incohérent. Les adultes critiquent les adolescents et leur reprochent mille défauts qui ne sont souvent que le reflet de leurs propres incohérences. » 

     

    « Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, 

    Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, 

    Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, Lorsque, finalement, les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux, l'autorité de rien et de personne, 

    Alors c'est là, en toute jeunesse, le début de la « tyrannie ». » 

    Platon  

      

    « Aimer, c’est s’efforcer de voir ce qu’il y a de meilleur au fond  de chaque être et l’aider à en prendre conscience. Il n’est rien  de plus fort. Seul le regard bienveillant de celles et ceux qui nous connaissent nous appelle à ne pas désespérer de nous-mêmes. » 

     

    « La beauté d’un visage ? C’est le cœur qui en décide. Aux lignes superbes et régulières qui ne retiennent pas la lumière, je préfère les traits ingrats qui rayonnent par le dedans. Alors bûche ton intérieur et tu seras beau comme un Dieu » 

     

    « Qu’est-ce que l’argent, du moment qu’il accomplit la tâche qu’il aime ? L’argent aide à vivre, mais le rêve est prioritaire. Combien ai-je côtoyé de gens meurtris par une profession qu’ils n’aimaient pas et qu’ils étaient obligés d’exercer ! Dites leur : Je t’aime comme tu es. » Ne désirez pas vos enfants comme vous les avez rêvés. Faites le deuil de vos projets sur eux. Sachez les guider, simplement. » 

     

    « Quand un jeune que nous avons réussi à remettre sur la route me demande : « Comment te remercier ? » je lui réponds toujours : « En donnant aux autres ce qu’on t’a donné. » Notre devoir est de mettre les jeunes loubards en état de militantisme pour les autres, pour qu’ils transmettent à leurs gosses ce que nous leur avons appris. Pour ma part, je ne connais pas de plus grande joie que celle de les voir défendre à leur tour des valeurs essentielles. Aucun fric, aucun héritage de maison de famille n’a cette force. Mes parents ne nous ont rien laissé d’autre, à mes quatorze frères et sœurs et moi, que l’amour. Nous n’avons eu de cesse de transmettre cette lumineuse pauvreté. » 

     

    Quelques conseils aux parents 

    « Soyez en première ligne. Soyez des combattants de l’Amour, 

    des parents tendres, compréhensifs et intraitables. » 

     

    « Vous n’êtes pas les copains de vos enfants. Ne jouez pas aux 

    jeunes, soyez les témoins des différences entre générations. » 

     

    « Offrez votre temps à vos enfants. Ne vous dispersez pas 

    ailleurs. » 

     

    « N’ayez pas honte des valeurs traditionnelles comme l’effort, le respect, la tolérance, l’honnêteté, la franchise et la fidélité. » 

     

    « Chaque enfant est unique : aimez sa différence. » 

     

    « Vos enfants sont plus importants que votre carrière. » 

     

    « Ecouter votre adolescent, ne l’interrompez pas à tout bout de champ , alors il vous écoutera à son tour. » 

     

    « Faites-leur confiance. C’est en ayant en retour confiance en vous que les jeunes apprennent le sens du devoir. » 

     

    « Que vos actes soient cohérents avec vos paroles. Seule cette cohérence sera respectée par le jeune. Vos paroles doivent coller à votre vie. » 

     

    « Ne craignez pas de punir votre enfant, mais sachez qu’il n’acceptera qu’une punition juste. Une sanction ne doit jamais humilier. » 

     

    « Jugez un acte, ne jugez jamais la personne. Faites toujours comprendre à un jeune qui a mal agi qu’il peut encore changer, qu’il est meilleur que les conneries qu’il a faites. » 

     

    « Attention aux phrases qui dévalorisent un enfant et détruisent sa confiance en lui-même. » 

      

    « Dites-lui de bûcher son âme : c’est la partie la plus invisible mais la plus belle de lui-même. » 

     

     


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  • Extrait de « Réponses aux grandes questions de la vie » 

    D’Anselm Grün 

     

    Résumé :  

    De l'Antiquité à nos jours, les grands penseurs ne sont pas les seuls à s'interroger sur le sens de l'existence. Tout homme ne cesse de se demander : « Avons-nous droit au bonheur ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Qu'attendons-nous ?... » Toutes ces questions nous placent dans une relation particulière vis-à-vis de nous-mêmes, des autres et de Dieu. 

    Avec une grande proximité de ton, Anselm Grün donne des premières réponses où se conjuguent expérience, sensibilité et réflexion théologique. Une réflexion qui accepte toujours d'être bousculée :  

    « Ces questions auxquelles je suis confronté, m'incitent à réfléchir. Je ne connais pas d'avance la réponse. Mais, tout en m'efforçant d'en pénétrer le sens et d'y donner suite, c'est ma propre réflexion qui est mise au défi. » 

     

     

    « Pour se rendre heureux, il n'y a pas de méthodes rapides. Un bonheur durable implique une attitude intérieure. Érasme de Rotterdam appelle cela le cœur du bonheur: « La volonté d'être celui que tu es. »  

    Ce n'est pas une tâche aisée: cela requiert un travail intérieur. 

    En effet, je dois prendre congé des illusions que je me suis faites jusqu'ici, de l'illusion d'être parfait, d'être le plus grand, le plus intelligent, celui qui a le mieux réussi. Cela implique que non seulement je me réconcilie à grands frais avec moi-même, mais aussi que je m'assume de façon consciente. Désormais, j'entends être celui que je suis. Je suis en plein accord avec moi-même et mon existence. » « D'aucune manière, je ne chercherai à être quelqu'un d'autre. Aussi, je cesserai de me comparer à autrui et d'envier ceux qui me sont supérieurs. Bref, je serai moi-même. C'est de tout cœur que j'entends être celui que je suis. Voilà qui, par exemple, appelle tout un changement d'opinion sur mon compte : ce n'est pas une démarche simple et rapide. Envisager la nécessité d'une remise en cause de soi coûte beaucoup d'efforts, car cela nous blesse dans l'estime excessive que nous avons de nous, et bouscule nos idées narcissiques sur l'existence. » 

     

    « Beaucoup d’hommes pensent que ce n’est pas eux qui ont cherché le bonheur, mais que c’est plutôt le bonheur qui les aurait trouvés. Cela est tout à fait possible. Mais cela impose aussi une attitude intérieure précise, celle de la sincérité et de la gratitude. Si j’accueille avec reconnaissance ce qui m’advient de l’extérieur, le bonheur me trouvera souvent, même si je ne l’ai pas du tout cherché ou poursuivi de façon courante. Mais, par le fait que je vis dans l’attitude de reconnaissance, je commence à être apte à appréhender le bonheur qui me cherche, à en jouir avec gratitude et à trouver une satisfaction intérieure. »

    « Notre vie n'est pas que succès et bonheur extérieur. Nous perdons des êtres chers. Et nous ratons pas mal d'occasions. Celui qui, dans sa vie, ne déplore pas ces expériences de pertes se condamne à une paralysie intérieure. Seul éprouve une joie véritable celui qui accepte l'affliction. Refouler tous ses sentiments négatifs, c'est aussi se couper de la joie. Cela vaut pour la relation vis-à-vis de nous-mêmes, qui est d’une grande importance dans le chemin qui conduit au bonheur. Celui qui reconnaît ses déficiences et ses faiblesses en les déplorant éprouve le soutien de dieu. » 

     

    « En réfléchissant sur leur vie personnelle, les sages de toutes les religions ont élaboré des voies pour réussir dans la vie. Par-delà les limites de la culture et du temps, leur plein accord réside en ceci: l'ascèse et le bonheur ne sont pas antithétiques. Il ne nous faut pas accepter des privations, parce qu'une religion ou n'importe quelle loi nous refuse quelque chose, mais parce que nous voulons être heureux 

    à long terme. 

    La foi et la raison doivent être associées l'une à l'autre. Cela ne vaut pas seulement pour la structure intellectuelle de la religion, mais aussi dans la pratique de la vie et la préconisation d'une morale. » 

     

    « C’est la reconnaissance qui donne à la vie une merveilleuse saveur. La reconnaissance transforme ma vie. «  Qui se met à remercier commence à voir la vie avec des yeux nouveaux » (Irmela Hofmann). Albert Schweitzer donne le conseil suivant : « Si tu te sens faible, accablé et malheureux, commence par remercier, afin que tu ailles mieux. » Si je regarde ma vie avec reconnaissance, ce qui est obscur s’illuminera et qui est amer prendra une saveur agréable. » 

     

    « Il faut ici mentionner deux méprises. Tout d'abord, la reconnaissance n'est pas un devoir que l'on puisse exiger d'autrui. De plus, la gratitude n'implique pas que je rende grâces pour ce qui est mauvais dans le monde. Il nous faut voir le mal tel qu'il est. Nous ne devons lui consentir aucun pouvoir sur nous.  Elle regarde la totalité de la réalité et élargit notre perception. Ainsi le regard de la gratitude nous fait reconnaître le don qu'est la vie en elle-même. Nous sommes reconnaissants de pouvoir chaque jour nous lever en bonne santé, de respirer, d'être en parfaite possession de ses moyens et de rencontrer des hommes qui nous estiment. » 

     

    « L’amour n’est pas un état amoureux permanent. L’état amoureux doit se transformer en un amour qui accepte l’autre tel qui est. Souvent, nous masquons l’autre avec nos images et nos désirs et ensuite nous aimons davantage l’image que nous nous sommes faites de l’autre, au lieu de celui qu’il est en réalité. Aimer l’autre tel qu'il est vraiment, n'est pas une chose aisée. Cela demande que je me libère de toutes les illusions que je me suis faites sur lui et je dois cesser de croire que l'amour  n’est qu'un sentiment merveilleux. Souvent, il n'est qu'une fidélité envers l'autre.  C'est davantage que se limiter à le supporter. C'est l'assumer dans sa médiocrité et sa banalité car l'amour n'est pas un bonheur permanent. Il n'existe pas d amour sans souffrance. En aimant, je m'ouvre à l'autre et, en conséquence, je suis vulnérable. Sans cette disponibilité, l’amour serait impossible. Dans l'amour réciproque, nous apprenons à nous connaître avec toutes les  fragilités que nous avons vécues. Aimer peut blesser. Et l'amour peut aussi nous guérir de nos blessures. 

    Mais quand l'amour découvre en nous la blessure, nous pensons souvent que l'autre a voulu nous blesser. Et nous nous vengeons, en lui faisant du mal. Il s'ensuit un cercle vicieux de blessures réciproques qui, au lieu d'approfondir L’amour, le détruit. Qui s'engage sur le chemin de l'amour doit savoir que c'est un chemin de vérité, un chemin où je découvre ma vérité et celle d'autrui. La connaissance de la vérité est ce qui le fait vraiment souffrir. Mais l'amour m’offre aussi la chance de me guérir de mes blessures. Si je m’accepte avec mes blessures sans rejeter l'autre à cause des siennes, alors je l'aime tel qu'il est et l'amour est à même de me guérir de mes blessures comme l'autre des siennes. » 

     

    « L’amour que je voue à Dieu ne s’oppose pas à celui que j’ai pour les humains. Je n’ai pas à trancher si j’aime Dieu ou les hommes. Bien au contraire, je n’aime Dieu que si j’aime les hommes. » 

     

     

    « Le cheminement de chacun est particulier dans la recherche de la  paix intérieure. Ce qui m'aide personnellement, c'est d’être en relation avec cet espace intérieur où les sollicitations d'autrui n'ont aucun accès. Car c'est dans cet espace intérieur du silence que se trouve la paix. Il me faut seulement tourner sans cesse ma sensibilité vers l'intérieur pour prendre conscience de cette paix. Je n'ai pas à me soumettre inconditionnellement aux exigences d'autrui. Mes semblables ont bien le droit d'attendre de moi ce qu'ils désirent : c'est à moi de décider comment réagir, en souscrivant à certaines requêtes et en en refusant d'autres. Cette liberté intérieure m'affranchit de toute agressivité à l'égard de ceux qui me sollicitent. » 

     

    « Même si l’amour ne peut s’apprendre, on peut apprendre à gérer les relations et les crises qui en découlent. On peut aussi apprendre à les considérer différemment. En premier lieu, je dois cesser de regarder tout conflit comme un échec de la relation. Un conflit ne met pas personne en cause. Les conflits en font partie. Ils m’offrent l’opportunité de trouver en moi et dans l’échange de nouvelles possibilités. Il importe d’avoir une conscience plus avertie de ce que de trop fortes attentes conduisent à des découragements. »  

    « Face à une difficulté relationnelle, il est possible d’y voir une invitation à prendre davantage de champ pour entrevoir d’abord comment se traiter soi-même. Il est probable que cela incite l’autre à s’intéresser à moi et à ce qui m’advient. Alors, il modifiera son comportement. Si, en revanche, je pense toujours que c’est à lui de prendre toute initiative individuelle pour réussir la relation, il en résultera de la résistance et la relation ne fera que devenir plus complexe. » 

    « Pour réussir la relation, nous avons besoin de bon moyens de communication et d’une saine pratique de la contestation. Il nous faut aussi une vision correcte sur nous-mêmes et sur l’autre. Nous ne pouvons pas tout attendre de l’autre. Celui-ci ne pourra jamais nous gratifier d’un amour absolu, d’une sérénité totale ou d’une compréhension entière. » 

     

    « Avec le pardon, je m’affranchis de la pesanteur que la blessure a causée en moi. En refusant le pardon à autrui, je lui reste assujetti, car il y a toujours barre sur moi. Le pardon me libère de ce pouvoir d’autrui sur moi. J’évacue cette blessure, je la lui remets. Et je m’en libère. Je romps les liens qui me font graviter de façon incessante autour de la blessure. Cela fait partie inhérente de l’hygiène de vie. Le pardon est toujours possible, même si souvent il n’est effectif qu’après un processus lent et douloureux. 

    Le pardon ne signifie absolument pas que j’excuse tout. Je n’oublie pas ce qui s’est passé. Mais je lui refuse toute domination sur moi. «  

     

    « Finalement, je ne trouve pas de réponse à la question de savoir pourquoi nous vivons si nous devons mourir. Je reconnais seulement 

    que , partout dans le monde, la vie va de pair avec la mort. Ni dans la flore, ni dans la faune, il n’existe de vie sans mort. Les être humains participent aussi de cette réalité et ils se trouvent aussi sous le régime de la loi : Meurs et deviens ! Notre vie est mortelle. Nous ne pouvons y échapper en dépit des tentatives de la science de faire toujours reculer la mort. La question porte sur la façon dont nous allons nous comporter. Si nous acceptons de reconnaître que notre vie est mortelle, cela confère une valeur particulière à ce laps de temps qui est mis à notre disposition. 

    Notre vie est unique. Aussi devons-nous vivre avec attention. L’art de vivre réside en ce que nous puissions intégrer la mort dans notre vie, afin qu’ainsi nous rendions notre existence plus intense. » 

     

    « Beaucoup apprécient les relations à autrui de la manière suivante : ce que je fais pour l’autre, j’attends de lui qu’il fasse de même pour moi. Toutefois ce type de calcul empêche toute vraie relation. Les autres n’ont pas seulement de la valeur à mes yeux, quand ils peuvent m’aider sur ma route et qu’ils favorisent mon avancement personnel. La valeur d’autrui réside dans sa dignité d’être humain. El le respectant, je m’honore aussi moi-même. Si je méprise mes semblables, je me dévalorise à mon tour de quelque manière. On a donc besoin d’un sens de la valeur d’autrui » 

     

    « Nous devons présenter notre vie devant Dieu avec notre culpabilité et notre innocence et nous exposer à son amour, afin de trouver la paix intérieur sous le regard de son amour qui pardonne. En nous, se trouve un juge implacable qui en permanence nous accuse. Aussi avons-nous besoin d’expérimenter le pardon divin, afin de nous pardonner à nous-mêmes. » 

    « Nous rencontrons le mal quotidiennement en regardant le monde. La télévision nous montre des actes de terrorisme ; nous y voyons des meurtres, tyrannie et injustice. Mais il n’y a pas seulement le mal qui saute aux yeux. Il existe aussi le mal dans sa banalité, au cœur du quotidien. Le mal existe dans les entreprises où l’on harcèle des hommes qui s’en trouvent épuisés psychiquement. Dans le voisinage, on ridiculise des hommes et on les catalogue, on trouve, chez des jeunes gens la fascination du mal et leur fixation sur lui. C’est toute la société qui souffre de cette  fascination du négatif. Les médias nous parlent essentiellement plus du ma que du bien. Manifestement, on s’intéresse davantage a ce qui détruit les repères de l’humain qu’à ce qui est riche de valeur et d’humanité 

    Le mal demeure un mystère. Nous pouvons nous livrer à des réflexions rationnelles qui nous expliquent le mal. Mais finalement nous ne pouvons pas le saisir. » 

     

    « Bien souvent, la violence est la conséquence des blessures subies par les hommes désireux de les faire payer à d’autres qui n’ont rien à voir avec leurs blessures. S’il est vrai que des enfants meurtris blessent à leur tour, il s’avère d’autant plus important d’éduquer les enfants avec amour, afin que les blessures ne continuent pas d’augmenter indéfiniment. Il nous faut la foi et l’espérance pour avoir confiance en l’amour, apte à guérir ces enfants meurtris, empêchant par là la violence et brisant la spirale de nouvelles blessures.  

    J’en suis persuadé : on surmontera la violence de manière spirituelle et religieuse. Il nous faut croire en la force de l’esprit et de l’amour. C’est là que se trouve la réponse intelligente et finalement efficace à la vague de violence. » 

     

    « La foi n'a rien d'une « opinion » quelconque; elle i ne s'oppose pas au savoir. Au contraire, elle embrasse la totalité du système de notre savoir et elle est davantage que le savoir. Elle est l'interprétation de tout ce qui existe. Elle est comme un manteau qui enveloppe le savoir. Elle est la confiance qui nous assure qu'avec toute notre science et notre ignorance, nous sommes dans la bienveillante main de Dieu et que notre vie est entourée de son amour. » 

    « La foi en Dieu, comme créateur du monde, source et accomplissement de la réalité, dans laquelle nous  vivons, n'est pas contredite par les théories des sciences naturelles sur l'origine concrète du monde et de l'être humain. La foi exprime un arrière-plan : à savoir que par-derrière tout ce que les sciences de la nature observent et recherchent, il y a Dieu. Nous ne pouvons pas le prouver avec des méthodes scientifiques, mais nous pouvons y adhérer. Dieu n'est pas le bouche-trou de ce qui n'a pas encore été découvert. Au milieu de tout ce que nous savons et de ce que nous ne savons pas encore, nous savons que dans la foi nous sommes portés par Dieu et que, dans toutes nos paroles et nos actes, nous sommes en relation avec Lui. » 

     

    « La foi ne concerne pas ce que l’on peut expliquer scientifiquement. Elle interprète plutôt les connaissances scientifiques dans un cadre plus vaste. Ce que l’on peut expliquer scientifiquement est important pour notre vie, pour l’explication de la création et pour la recherche, grâce à laquelle nous pouvons améliorer notre existence. Mais les connaissances scientifiques n’expliquent pas notre vie. » 

    « La science peut donner quelques réponses sur l’origine du monde et sur l’évolution. Mais elle est dans l’incapacité de nous dire de façon vraisemblable quelle  est l’origine ultime de l’ensemble. Si la science peut nous expliquer le monde, elle ne peut nous en donner le sens. Et si nous sommes privés de sens, nous ne pouvons pas vivre. Il nous faut obligatoirement pouvoir nous appuyer sur ce qui donne vraiment du sens à notre vie. Egalement dans nos relations interpersonnelles, nous savons que nous devons croire en celui à qui nous donnons notre confiance. Je dois croire à l’amour de l’autre en qui je voudrais pouvoir me fier.  On ne peut démontrer scientifiquement cet amour. Il est une force qui nous  émeut jusqu’au fond de l’âme. Nous pouvons seulement observer et rechercher dans le cerveau ses manifestations et ses conséquences. On ne peut pas non plus prouver la beauté. Quand à l’amour, il est un acte personnel tout comme la foi. Il n’est pas non plus explicable de façon purement scientifique ». 

     

    « En oubliant Dieu, c’est la plupart du temps, nous-mêmes que nous oublions. Nous ne vivons plus en relation à notre nature la plus intime, à notre âme ; nous vivons superficiellement. Nous comblons le vide par notre fébrilité. Ainsi, pendant un certain temps, nous pouvons tout à fait bien vivre sans Lui. Mais, un jour ou l’autre, le manque se manifeste. Beaucoup n’en prennent pas conscience, parce qu’ils sont occupés par tout autre chose. Mais nous pouvons compter sur le fait que Dieu se rappelle à nous, quand nous l’oublions. Cela peut se produire à l’occasion d’une rencontre, grâce à une parole qui nous touche, ou grâce à une profonde expérience que nous ne pouvons pas décrire autrement qu’en parlant de transcendance, de mystère, finalement de Dieu. Il faut et il suffit que dans votre vie nous y soyons attentifs. » 

     

    « Quand j’avance avec attention dans ma vie quotidienne, je puis percevoir Dieu dans le visage d’un être humain, dans la beauté d’une 

    fleur, dans le silence de mon environnement, dans une église qui évoque une réalité qui dépasse ce monde : je puis, dans l’écoute soutenue d’une symphonie ou dans la lecture attentive d’un poème, « m’ouvrir » à une telle expérience. » 

    « Si je ne me ressens pas, je ne puis pas non plus ressentir Dieu. Si je ne m'écoute pas, je ne puis pas non plus écouter Dieu. Et sans relation vraie avec moi-même, je ne puis percevoir aucune relation avec Dieu. Certes, il ne suffit pas que j'aie une bonne perception de moi-même, pour ressentir immédiatement la présence de Dieu. Mais si je poursuis cette démarche jusqu'au tréfonds de non âme, j'ai toute chance de pressentir la présence d'une réalité supérieure en moi, dans ma vérité personnelle. » 

     

    « Dieu est partout. Il est là où nous le laissons pénétrer notre cœur. 

    Il soutient le monde et le pénètre. Il est en dehors de moi et en même temps dans mon cœur. Il est également dans le monde et au-dessus du monde. Parfois, il faut que je me retire du monde pour le percevoir dans le silence. Mais quand je suis assez attentif, je puis le percevoir partout. Il est celui qui m’entoure de son amour et dont la présence salvatrice me protège. Il est celui qui me lance des défis et qui m’envoie sur la route ; il est celui qui me soutient et qui me fait le don d’une patrie. Il est le Tout Autre et il est pourtant en moi. Là où je suis pleinement moi-même, je suis aussi en rapport avec Dieu qui me conduit à ma véritable personnalité ». 

    « Quand nous entrons en nous, nous pouvons donc le pressentir. Mais Dieu en nous échappe à toute prise. On ne peut disposer de lui, et pourtant, il est bien en nous. Et dans cet espace de silence où aucune pensée humaine ne pénètre, il demeure. Parfois, nous pouvons le ressentir. Alors nous sommes en pleine unité personnelle. Et, à cet instant, nous nous oublions. Nous n’avons pas à épiloguer sur cette expérience ; nous nous contentons d’être présents. Et dans cette présence à nous-mêmes, nous sommes en lui et lui, en nous. » 

     

    « Quand j’observe la cruauté du monde, il m’est difficile d’affirmer que Dieu veut ce qu’il y a de meilleur pour nous. Il me faut commencer par intérioriser cette absence d’explication, avant de m’interroger sur le caractère non compréhensible de Dieu qui continue, malgré tout, de me soutenir, alors que le sol s’est dérobé sous mes pieds, et qui m’accorde l’espérance dans une situation désespérée. Dieu n’est pas la réponse automatique face au mal. Mais au cœur de la souffrance, je pressens Dieu qui, en Jésus Christ, a assumé la souffrance, au point de devenir lui-même un Dieu souffrant ». 

     

    « En tant que créateur infini, Dieu manifeste son intérêt à l’égard de l’être humain et de moi en particulier. Il aspire à ce que nous venions à lui pour lui dire ce que nous avons sur le cœur. Il sait bien sûr tout ce que nous lui disons, mais il nous est bon de nous présenter à lui en silence, soit en paroles, soit par des gestes. En sa présence un changement peut se produire. » 

     

    « Le message chrétien a toujours été ouvert à la sagesse qu'il a rencontrée dans les autres cultures et les autres religions. Les disciples de Jésus ont toujours formulé le message nouveau qu'ils ont proclamé, en étant à l'écoute de la sagesse qu'ils ont trouvée chez les hommes dans la diversité des cultures et des religions. 

    Dans le dialogue interreligieux, il s'agit de faire l'expérience de sa propre identité, mais du même coup d'assurer sa mission de façon telle que les religions développent une éthique commune, respectant les valeurs terrestres, estimées dans toutes les religions. De cette manière, les religions contribuent concrètement à ce que grandisse l'union entre tous les hommes, à les faire se rassembler dans l'estime et la compréhension, rendant ainsi possible une paix durable. » 

     

    « Il me faut, au premier chef, assumer ma responsabilité envers ma vie. Je connais des personnes qui rendent toujours les autres responsables de l’échec de leur vie. Cela peut être une stratégie commode. J’utilise mes blessures comme prétexte pour ne pas prendre en main mon existence. Mais il arrivera un jour dans ma vie où il me faudra bien assumer ma responsabilité. La responsabilité implique que j’accepte mon histoire et que je la structure. Je suis, en effet, responsable de l’usage que je fais de ce qui m’est imparti. Refuser la responsabilité de sa propre vie, c’est la plupart du temps ne pas être prêt à assumer la responsabilité d’autrui. C’est pourquoi la responsabilité personnelle et la responsabilité collective vont de pair. » 

    « Chacun, de par son existence, marque le monde de sa trace. C’est ma responsabilité que là où je vis, ce soit une trace positive et bénéfique. Je dois et je peux contribuer à ce qu’il y ait autour de moi de l’amélioration, que le bien en moi et par moi soit visible dans le monde. Je ne peux m’en remettre à autrui. Je dois commencer moi-même. » 

     

    « Parfois, quand je fais le bien, on m’utilise : il nous faut alors prêter attention à nos sentiments. Tant que cela nous procure de la joie de venir en aide à tel ou tel, en lui faisant du bien, nous pouvons assurément continuer. Seulement, quand nous avons le sentiment d’être utilisés ou quand nous repérons en nous la montée de l’agressivité, nous devons réfléchir pour savoir si vraiment nous faisons le bien ou si nous nous plions simplement aux attentes des autres. En pareil cas, nous devons avoir le courage de dire non. » 

     

    « Nous ne devons pas voir la valeur d’un être humain seulement dans son travail ; chacun, en tant que personne, a une valeur inviolable et absolue. Pour autant qu’elle vive sa personnalité de façon appropriée, qu’elle laisse sa marque originale en ce monde et qu’elle donne une preuve visible de sa nature singulière, toute personne trouvera du sens dans son existence. » 

     

    « Le pardon n’a rien de passif, c’est une action  par laquelle je m’affranchis de ce poids qui pèse encore en moi à l’encontre d’autrui. Le pardon m’est bienfaisant. En refusant de pardonner à l’auteur de ma blessure, je prouve que je suis encore dépendant de lui, car il continue de dominer mes propres états d’âme. Le pardon me libère de la puissance d’autrui et récupère mon propre territoire. Le fait de pardonner me met en accord avec moi-même. » 

     

    Réponses aux grandes questions de la vie


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  • Simples paroles de bon sens extrait du livre Philosophie au quotidien de 

    François Garagnon 

     

    « Ce que l’on garde pourrit

    Ce que l’on donne fleurit. »

     

    La conscience avertie avant, et reproche après. »

     

    « Il est plus facile d’être bon pour tout le monde que pour quelqu’un. »

     

    « Le temps est l’ami de  l’amitié et l’ennemie de l’amour. »

     

    « L’orgueil est une paire d’échasses qui hausse l’homme mais ne le grandit pas »

     

    « La tromperie est un mensonge en action. »

     

    « L’espérance est un emprunt fait au bonheur »

     

    « Une bonne réputation est la seule richesse dont puisse encore jouir après la mort celui qui la possède. »

     

    « Tout le monde veut avoir un ami ; mais personne ne s’inquiète d’en être un. »

     

    « Allons toujours, fût-ce à pas de tortue : l’essentiel est d’avancer. »

     

    « Ne vous inquiétez pas de la pierre qui n’est pas sur votre chemin. »

     

    « L’exemple est le plus éloquent de tous les sermons. »

     

    « Nos impressions nous trompent moins que nos jugements. »

     

    « Une parole à contre-temps est plus dangereuse qu’un faux-pas. »

     

    « Patience et succès marchent toujours ensemble. »

     

    « S’irriter contre la faiblesse, c’est prouver qu’on est n’est pas fort. »

     

    « Un singe habillé de soie est toujours un singe. »

     

    « Dans ce monde, on s’attend à tout, on n’est jamais prêt à rien. »

     

    « Ne regarde pas d’où tu viens, regarde où tu vas. »

     

    « Ne vous fiez pas aux apparences : le tambour avec tout le bruit qu’il fait, n’est rempli que de vent. »

     

    « Tout le monde désire vivre longtemps, mais personne ne voudrait être vieux.

     

    « Ne pas tout dire, mais ne rien dire de faux. »

     

     

     

     


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  • Éloge de la sagesse 

    Vécue en acte et en vérité 

    Tiré du livre Philosophie au quotidien 

    De François Garagnon 

     

    Aux heures de perfectionnement 

     

    « Sois plus sage que les autres si tu peux, mais ne leur dis point. » (Lord Chesterfield) 

     

    « Il vaut mieux devenir un homme de valeur qu’un homme de succès. » (Albert Einstein. » 

     

    « Être ce que nous sommes et devenir ce que nous sommes capables de devenir, tel est le seul but de la vie. » (Robert Louis Stevenson) 

     

    « On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi-même, après un trajet que personne ne peut faire pour nous, ne peut nous épargner. » (Marcel Proust) 

     

    « Dès que vous êtes capable de dire ce que vous pensez et non ce qu’une autre personne à pensé pour vous, vous êtes en de bonne voie pour devenir une personne remarquable. » 

     

    « Qu’attends-tu encore qui ne soit déjà en toi ? Car tout est en toi mais rien ne t’appartient. Tout est à vivre et tout est à donner. Lumineuse prodigalité, volupté supérieure. » (Jacqueline Kelen) 


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  • L'éloge de la sagesse

    Vécue en acte et en vérité

    Tiré du livre Philosophie au quotidien

    De François Garagnon

     

    Aux heures de l’action et du choix

    « Si tu ne peux faire de grandes choses, fais-en de petites avec fidélité. » (Lavater)

    « Va ton chemin et laisse parler les autres. » (Dante)

    « La différence entre ce que nous faisons et ce dont nous serions capable suffirait à résoudre la majorité des problèmes du monde. » (Gandhi)

     

    Aux heures de confrontations

    « Servez-vous de la parole pour communiquer vos idées, jamais pour les imposer : la seule autorité légitime qu’un homme puisse exercer sur les autres est celle du bon exemple. » (Tommaso Vero)

    « Lasse l’insolence par la patience. » (Tertulien)

    « N’appelle pas chez le voisin susceptible ce que tu appelles chez toi sensibilité. » (Madeleine Delbrêl)

    « En ravalant les paroles méchantes, personne ne s’est jamais abîmé l’estomac. » (Churchill)

    dscn2206

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  • Éloge de la sagesse 

    Vécue en acte et en vérité 

    Tiré du livre Philosophie au quotidien 

    De François Garagnon 

     

    Aux heures d’offrande et de foi 

     

    « Faites-vous aimer par l’exemple de votre vie. » (Saint Vincent de Paul) 

     

    « Crois et tu comprendras ; la foi précède l’intelligence suit. » (Saint Paul) 

     

    « Ne préférez jamais une grande bonne intention à une petite bonne action. » (Marie Valyère) 

     

    « On n’a jamais perdu sa journée quand on a contribué pour sa part à faire pénétrer dans une âme humaine un peu de gaieté et de lumière. » (Girardin) 

     

    « Il faut seulement que soit touché en vous ce que j’appellerai un sens intérieur que tous les hommes possèdent, mais dont la plupart ignorent l’existence. » (André Charlier) 

     

    « Lâcher prise », c’est se laisser pénétrer d’une nouvelle conscience dans la demi-obscurité de laquelle tout luit par l’intérieur. » (KG Dürckheim) 

     

    « Si quelqu’un est trop las pour te donner un sourire, laisse-lui le tien. » (Proverbe chinois) 

     


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  •  Éloge de la sagesse 

    Vécue en acte et en vérité 

    Tiré du livre Philosophie au quotidien 

    De François Garagnon 

     

      

    Aux jours sombres et aux heures de doute 

     

    « Étendez un peu votre regard, et vous serez bientôt convaincu que tous les maux dont vous vous plaignez sont de purs néants. » (Chateaubriand) 

     

    « Ne crois pas que tu t’es trompé de route, quand tu n’es pas allé assez loin. » (Claude Aveline) 

     

    « Chaque jours apporte sa moisson de joies et de peines. N’y ajoutez pas de fardeaux inutiles … » (Marie Guyon) 

     

    « Tout ce qui était n’est plus ; tout ce qui sera n’est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux. » (Musset) 

     

    « Je ne peux rien t’apprendre qui te soit profitable. Tu manques trop de désirs simples. » (Henri Gougaud) 

     

    « Ne fais pas de tes nerfs le baromètre de la maison. » (Madeleine Delbrêl) 

     

    « Adapte-toi au monde, car ta tête est trop petite pour que le monde s’y adapte. » (GC Lichtenberg) 

     

    « Ne pas laisser les mauvais souvenirs et les inquiétudes vandaliser sans répit le mince et richissime instant présent qui est notre seule terre de plénitude. » (André Sève) 

     

      


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  • L’art de gouverner sa vie selon les Stoïciens 

    Extrait du livre Philosophie au quotidien 

    De François Garagnon 

     

    La philosophie Stoïcienne s'attache  à définir la liberté de

    l'individu, en mettant en exergue les notions de vertu et d'ordre naturel. Les fondements de cette doctrine datent de Zénon de Cittium qui, au IVe siècle av. J.C., s'attacha à développer une théorie de l'univers. La sagesse était alors définie comme «le savoir des affaires divines et humaines». Mais ce sont surtout les préceptes des grands Stoïciens impériaux (Sénèque, Épictète, Marc-Aurèle) qui ont eu des résonances durables, exprimant une morale fondée sur l'effort, le sens du devoir et l'intention du bien.

    Dans les écrits de Stoïciens, il est souvent fait allusion aux lois naturelles, dont le modèle doit guider les hommes vers la vérité et l'harmonie. «Vivre heureux et vivre conformément à la nature une même chose»

    Les Stoïciens, Sénèque en tête, ont été largement consultés non seulement par les philosophes, mais aussi par les Pères de l'Église et les moralistes chrétiens.

     

    Les propos des Stoïciens constituent d'authentiques règles de conduite pour la pratique de la vie. Bien qu'ils aient étudié la rhétorique grecque et latine, ou l'éloquence, leurs auteurs ne sont pas des penseurs par vocation : c'est de la vie, à la fois douce et amère, et de leur expérience vécue des relations avec les autres qu'ils tirent des enseignements.

     

    Le stoïcisme engage à ne pas se résigner face à ; une prétendue fatalité, mais à apprendre à » distinguer ce qui dépend de notre volonté et ce qui ne nous appartient pas. Quitte à transformer la  fatalité en Providence : «Je ne suis pas l'esclave de Dieu, je lui donne mon accord» précise Sénèque. La méditation personnelle ne doit pas être érigée en attitude esthétique mais se déployer en force inspiratrice, en courage, en résolution active.

     

    Le Stoïcien se veut homme du dedans, «détournant de soi les choses extérieures». Qu’importe les méandres complexes de la Providence, si l'on sait suivre avec constance le cours de la sagesse et remonter à la source du Bien. Il ne s'agit pas d'être en position de refus ou de se dérober («Ne rien supporter, dit Sénèque, ce n'est pas là la liberté»), mais de s'attendre à tout, car «nulle condition n'est invariable» et c'est affaiblir l'adversité que de la voir venir à l'avance.

     

    Les prédications passionnées de la morale stoïcienne ont moins pour but d'imposer une règle que d'en suggérer les bienfaits. Il paraît plus important d'entraîner que de convaincre. Le maître stoïcien ne prêche pas l'observation d'une règle abstraite, mais le respect des lois naturelles, de la logique des faits et de la maîtrise de soi en toutes circonstances.

     

    La vertu stoïcienne pourrait être traduite ainsi : les circonstances de la vie se renouvellent perpétuellement en une infinie diversité de formes, mais aucunes d’entre elles ne doit nous troubler.

     

    Tous ceux qui croient aux vertus salvatrices de la sagesse  dans  un  monde  désorienté  et matérialiste, de plus en plus coupé du divin et du vivant, gagneront à méditer ces paroles de vie, de noblesse et de liberté que le Stoïcisme nous livre à travers des préceptes intemporels.

     

    Pour le sage stoïcien, trouver un centre à la vie morale n'est rien de moins que donner un sens à l'existence et devenir plus authentiquement homme.

     

     


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     Éloge de la sagesse 

    Vécue en acte et en vérité 

    Tiré du livre Philosophie au quotidien 

    De François Garagnon 

      

    Au jour de joie, de beauté et d’espérance. 

     

    « Si ton âme est en bon état, tu as tout ce qu’il faut pour être heureux. » (Plaute) 

     

    « La beauté a besoin de vos yeux, de vos gestes, de vos propos et pensés subtils pour persister, pour exister. » (Jacqueline Kelen) 

     

    « Va où tu voudras, tu y trouveras toujours ta conscience. » (Diderot) 

     

    « Changez vos pensées et vous changerez le monde. » 

     

    « Découvrir ce à quoi on est apte et trouver le moyen de le faire est la clé du bonheur. » (John Dewey) 

     

    « Ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie l’âme, mais de sentir et goûter les choses intérieurement. » (Saint Ignace) 

     

    « Dieu n’écoute pas notre voix, il écoute notre cœur. » 

    (Saint Cyprien) 

     

     

    « L’amour est le mode d’emploi de la vie. » (Abbé Pierre) 

     

    « Quand nous nous ouvrons, le monde s’ouvre (Ernest Jünger) 

     

    « Persévérez, et tenez-vous toujours ferme à l’heure présente. Chaque moment, chaque seconde est d’une valeur infinie, car elle est le représentant d’une éternité toute entière. » (Goethe) 

     


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  • Extrait de « Jouchka et les instants d’éternité

    De François Garagnon

     

    L'histoire de la jeune Hongroise toute pure et simple comme une fleur de haute montagne, qui voulait vivre en actes et en vérité et trouver toujours la rime et l'harmonie pour que la vie soit dense, danse...

    JOUCHKA a le plus délicat des arts, la plus aristocratique des joies : le plaisir de faire plaisir. La noblesse du cœur semble consister pour elle à rendre princières les choses les plus quotidiennes. Et sa vie ne se veut rien d'autre qu'une petite musique célébrant la joie émerveillée d'un don plus grand que soi avec, en leitmotiv, l'exigence hardie de vivre en actes et en vérité. Dans tous les zigs et les zags de la vie, Jouchka cherche à donner la mesure de son talent avec une sorte d'humilité bienheureuse, et par dessus tout, au-delà de tout devrais-je dire, à honorer Dieu en toutes circonstances avec l'absolue ferveur qu'autorisé la foi quand on ose aimer. Infiniment

    Le présent écrit n’est pas un roman. Les chapitres qui relatent l’histoire de Jouchka, les circonstances très singulières de notre rencontre et de nos retrouvailles, les propos et les faits sont parfaitement authentiques.

    « Jouchka est entrée dans ma vie comme un parfum dans une pièce, imprégnant mes pensées et tout mon bien-être, laissant ça et là sur mes sentiments quelques touches subtiles que je n’aurais su définir et qui me poursuivaient de leur fragrance entêtante. Elle est venue à moi purement et simplement, avec son parfum de ciel.

    J’ai renversé sa tête en arrière, et j’ai voulu lire dans ces yeux à la lumière d’en haut pour capter, je ne sais, juste un reflet de Dieu, comme si tout l’infini se trouvait là-derrière. Et j’ai compris sans qu’elle ne dise rien, par sa seule présence, dans la gravité profonde et pure de son regard, que l’amour est l’endroit le proche de l’éternité. »

     

    « Tu sais, à la messe, il n’y avait pas assez d’hosties pour tous les fidèles. Alors ils ont partagé les hosties en quatre. J’ai regardé les gens qui ont eu une part de la même hostie que moi : il y avait un jeune homme, une dame à faire des réunions de thé à quatre heures, et puis un monsieur très mal habillé, très pauvre, avec un beau sourire. J’ai trouvé ça merveilleux de partager du sacré avec tous ces gens que je ne connaissais pas. Partager avec les riches et les pauvres la même richesse unique, la même nourriture d’âme. C’était une vraie communion. » (Jouchka)

     

    « Cette jeune fille toute simple qui apparaissait sans manière et sans fard, avec un impérieux désir de netteté, n’évoquais en rien une femme du monde pleine de brillances et de brio qui attire les convoitises et dont on se dispute les faveurs. Sa beauté était de celles qu’on découvre dans la demi-pénombre des chapelles de campagne, dans le regard d’une statue de sainte où se lisent tout à la fois une certaine vigueur d’exigence et un choix d’effacement. Une beauté qui ne passe pas. »

     

    « Je crois que le premier adjectif qui me vient à l’esprit pour qualifier Jouchka fut celui-c- : mélodieuse. Cette jeune fille respirait l’harmonie, il y avait un rythme et une vibration en elle, quelque chose jouait peut être sans qu’elle s’en doutât, et c’était à la foi beau à voir et bon à vivre en sa compagnie.

    Son charme enveloppant ne respectait aucune règle de séduction établie, sa beauté était inclassable, elle ne ressemblait pas à son époque et les rêves des jeunes filles de sa génération n’étaient pas ses rêves. »

    « A quoi bon nous tourmenter ? Quand on fait de son mieux, la Providence toujours intervient quand il le faut. Il faut laisser jouer la petite musique. Quand notre harmonie intérieure est au diapason de Dieu. » Il suffisait de rentrer dans le temple pour savourer d’un clin-Dieu l’équilibre et l’harmonie de l’espace intérieure et découvrir, au juste point de rencontre, l’amour réservé de toute éternité. Il suffisait de vaquer à Dieu pour trouver une vérité plus grande que soi : un mystère bienheureux par exemple. »

     

    « L’amour qui naît dans notre cœur est le fruit de milliards de secondes vécues. Une condensation. La goutte de rosée d’une aube nouvelle. »

    « Hier nuit, le ciel avait des reflets nacrés de coquillage. J’avais envie d’y coller l’oreille pour entendre le confus murmure du monde. J’aurais voulu tutoyer les galaxies, monter à la cime des cieux pour convier la gent céleste à faire une excursion sur les chemins de l’éphémère, où scintille parfois la poussière d’or de l’éternel. » 

     

    « L’amour c’est un peu comme une prière. Ca vient du plus profond et ça monte au plus haut. Tu ne sais pas exactement d’où ça vient, tu ne sais pas vraiment où ça va, mais c’est comme si l’au-delà était venu faire un tour au-dedans. (Jouchka) » 

     

    « Sais-ru ce que j’ai compris ? C’est qu’il faut toujours se comporter selon le principe de ne rien regretter plus tard. (Jouchka) » 

     

    « Être jardinier d’amour, voilà une occupation qui n’est pas de tout repos ! Sans cesse, il faut mener la lutte contre les mauvaises herbes de sentiments : à peines arrachées, voilà qu’elles repoussent … Et puis, entre la petite graine d’intention et la fleur de l’amour épanouie, combiens de lentes germinations nécessaires ! Combien d’heures aimantes pour que s’établisse un équilibre durable, alors que quelques minutes suffisent au feu pour détruire la forêt. (Jouchka) » 

     

    « Jouchka ne voulait pas se tromper sur le sens de la quête : très jeune, elle avait compris que le sens de l’existence ne consiste pas à remplir sa vie à ras-bord mais à déborder de vie – ce qui est différent. » 

     

    « L’important souvent ne consiste pas à faire, mais à laisser faire. S’abandonner, s’en remettre aux forces supérieures de la vie, au souffle salvateur de l’Esprit : c’est peut être ainsi, par un libre acquiescement à l’amour d’en haut, que naissent les instants d’éternité. 

    Un instant d’éternité lui avais-je écrit une fois, c’est un instant de grâce, une faveur du ciel, une seconde qui s’éternise dans la beauté d’une communion, et le sentiment confus que pour connaître la vie, il faut l’aimer. C'est-à-dire la respecter, lui faire confiance. » 

     

    « Jouchka était heureuse de savoir que Dieu pouvait se rencontrer toujours et partout, que ce soit dans les replis d’une prière ou dans le fond d’une poche vide, dans le creux d’une main ou dans une larme au bord des paupières. Ou encore entre les lignes d’un billet doux, entre les mots des amoureux. Entre aujourd’hui et demain. » 

     

    «Elle ne compte que les instants qui comptent et ferme les yeux ou détourne sa mémoire à l’égard des autres. Pour elle, c’est la seule manière de ne pas piétiner ses champs de fleurs et de cultiver la plus fertile graine du bonheur : l’émerveillement de vivre. » 

     

    « C’est la qualité d’âme qu’on met dans les petites choses de la vie qui en donne la dimension, la couleur et le goût. (Jouchka) » 

     

    « L’école du Bon Dieu représentait l’école de vie intérieure par excellence, dont les sujets principaux sont la beauté, la vérité et l’amour. Le monde entier en est la cour de récréation, lieu d’amusement mais aussi de batailles et de confrontations. On y suit des cours sur la géologie de l’âme, avec ces mystères cachés qui sourdent des profondeurs. On y apprend l’universelle tragédie des destinées humaines, pathétique oscillation entre le désir et le manque d’amour, le mal se frayant un chemin chaque fois que l’être pense à son propre bonheur au mépris de celui des autres. A l’école du Bon Dieu, la beauté oublie tout caractère académique pour devenir essentiellement une chanson de geste : le champ de batailles y est intérieur, le panache s’y exerce dans le don de soi, l’héroïsme dans l’attention constante aux toutes petites choses de la vie et s’il est question de victoire, c’est seulement quand l’amour gagne un peu de terrain. C’est une école buissonnière où il ne rime à rien d’apprendre par cœur, la seule rime étant de découvrir par le cœur ce qui ne figure dans aucun manuel et que l’œil lui-même est impuissant à déceler.( Jouchka) » 

     

    « Jouchka regardait la vie avec beaucoup d’émerveillement d’âme. Et cet élan du cœur, ce sourire complice aux toutes petites choses du quotidien lui donnaient ce talent très particulier : faire quelque chose avec presque rien. » 

     

    « Lorsque l’on reçoit quelque chose d’un geste fraternel, il ne faut pas regarder ce que représente ce quelque chose. Il faut considérer le précieux élan de celui qui donne. En d’autre termes, ne pas regarder dans sa main, mais regarder dans ses yeux. Là est la beauté, et ceux qui ne la voient pas ignorent que, peut être, ils sont en train de corrompre le parfum d’une rose. » 

     

    « Chacun de nous est me créateur indispensable d’un univers intérieur capable de générer un bien commun, une richesse sur laquelle le temps n’a pas de prise et, pour finir, une source de liberté pour tout l’univers. (Jouchka) «  

     

    « C’est peut être bête à dire, mais l’amour que tu donnes à une seule personne, ça crée un fil d’amour invisible qui peut arriver au bout du monde, un jour. C’est pour ça qu’on est toujours plus important qu’on croit. Chacun est important pour tous. Une seule personne a une influence sur le monde entier. (Jouchka) » 

     

    « La plénitude naît à l’instant où l’œil et l’âme s’accordent à percevoir la même chose. » 

     

    « Jouchka a cette devise trinitaire pour résumer l’assurance-éternité de l’amour : sincérité, fidélité, confiance. En un mot : Respect. De soi, de l’autre, de la vie. 

    Elle considère le respect non comme une hypocrisie sociale mais comme une vertu à partager pour créer un monde plus beau. » 

     

    « C’est facile d’aimer quelqu’un quand il est beau et bien portant. Maintenant, si on continue de l’aimer quand il est tout misérable et souffreteux, alors c’est qu’on l’aime vraiment. Quand on aime quelqu’un, on prend ce qu’il a de moins bon pour le délivrer, et on donne ce qu’on a de meilleur pour le sauver. » 

     

    « Tu sais, me dit Jouchka sur un ton d'évidence tranquille, quel que soit ton talent, ta destinée, ta vocation, eh bien à un moment de ta vie tu dois choisir. D'un côté on te propose un arbre qui donnera des fruits à la saison prochaine. De l'autre on ose te proposer une graine si petite qu'elle se perd dans la paume de ta main et qu'il te faudra toute une vie pour en faire un arbuste qui ne donnera des fruits qu'une éternité plus tard. Tout dépend de la saveur que tu attends de la vie. Soit tu cèdes aux offres alléchantes des marchands du temple, soit tu te montres capable de faire fructifier la foi que Dieu te livre sous forme de graine en s'efforçant de taire tes doutes : «Ne crains pas. Crois seulement.» 

     

    Jouchka et les instants d’éternité

    Béatitudes selon Jouchka 

     

    « Heureux les yeux qui savent voir le monde dans sa beauté de cristal non encore embuée par les soupirs d'impatience, d'amertume et de regret. 

    Heureux ceux qui, lorsque l'amour manque, ne retirent pas le leur, mais le donnent plus abondamment afin de ne pas ajouter à cette terrifiante promptitude à la discorde qui, chaque jour un peu plus, gangrène le monde. 

    Heureux ceux qui savent d'instinct qu'il y a surcroît de vie là où il y a surcroît d'amour, et que la vie est minuscule quand l'amour n'est pas considéré comme capital. 

    Heureux ceux qui considèrent que le total bonheur est fait de l'addition patiente et humble de mille petits riens. L'héroïsme d'un jour est moins rare que la fidélité de toujours. Et les petites causes nobles ont une valeur autrement durable que les grands sujets de l'actualité. 

     

    Jouchka et les instants d’éternité

    Apprendre l'absolu désir dans le manque.  

    Apprendre l'espérance suprême dans l'abandon à la volonté divine. 

    Apprendre la joie pure dans la souffrance pacifiée 

    Telle est la voie des béatitudes, quand le savoir-vivre s'éprouve en 

    actes et en vérité à l'école buissonnière du Bon Dieu. » 

     

    « Il y a des choses que la seule manière de dire, c’est de vivre. Par exemple la patience et l’amour. Ces choses-là ça ne sert à rien de les mettre en mots. Il faut les vivres en actes, s’y engager totalement.  (Jouchka) » 

     

    « La vie est un vase, vous êtes l’eau. Si des fleurs se dessèchent, se flétrissent et meurent, il ne faut pas vous en prendre au vase. Vous n’étiez pas suffisamment abondant et généreux, ou vous n’étiez pas assez pur pour accueillir la beauté. » 

     

    « Simplifier les choses compliquées. Et ne pas compliquer les choses simples… (Jouchka) » 

     

    « Le bonheur ? Sentiment tellement à notre portée que nous avons tendance à l’éviter ou à ne pas oser l’étreindre, tant est grande en nous la peur qu’une promesse de toujours nous échappe à jamais. » 

     

    «  Un regard qui s’ouvre à la beauté, c’est une fenêtre qui donne sur un autre monde. Alors ouvre tes yeux. Et surtout, exerce-les à regarder le bon côté, tu sais : le côté ensoleillé … Ouvre ta voile pour que l’Esprit puisse y souffler ! (Jouchka) » 


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  • Extrait « La liberté intérieure »

    De Jacques Philippe »

     

    Jacques Philippe est membre de la Communauté des Béatitudes. Il a exercé en son sein d'importantes responsabilités (conseil général, responsable des prêtres et des séminaristes, responsable de la formation des bergers). Prêtre depuis 1985, il prêche des retraites en France et à l’étranger.

     

    Résumé :Ce petit livre veut aborder un thème fondamental de l'existence chrétienne, celui de la liberté intérieure. Le but est simple, écrit l'auteur, il me paraît essentiel que chaque chrétien découvre que, même dans les circonstances extérieures les plus défavorables, il dispose en lui-même d'un espace de liberté que personne ne peut lui ravir, car c'est Dieu qui en est la source et le garant. L'affirmation fondamentale de l'auteur est simple, mais d'une; très grande portée : l'homme conquiert sa liberté intérieure dans l'exacte mesure où la foi, l'espérance et l'amour se fortifient en lui. Il met en lumière combien le dynamisme des « vertus théologales » est le cœur de la vie spirituelle, et manifeste aussi le rôle-clé de la vertu d'espérance dans notre croissance intérieure.

    Écrit dans le style si simple et concret qui est propre à Jacques

    Philippe, voilà un ouvrage précieux qui aidera « tous ceux qui désirent se rendre disponibles à ces merveilleux renouvellements intérieurs que le Saint-Esprit veut opérer dans les cœurs, et accéder ainsi à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. » Un livre pour ne plus vivre à l'étroit dans notre cœur

     

    « L'être humain manifeste aussi une telle soif de liberté parce son aspiration la plus fondamentale est l'aspiration au bonheur; et il pressent qu'il n'y a pas de bonheur sans amour, et pas d'amour sans liberté. Ce qui est parfaitement exact. L'homme a été créé par amour, et pour aimer, et il ne peut trouver le bonheur qu'en aimant et en étant aimé. Comme le dit saint Catherine de Sienne, l'homme ne saurait vivre sans aimer. Son problème vient de ce que souvent il aime de travers ; il s'aime lui-même égoïstement, et se trouve en fin de compte frustré, car seul un authentique amour peut combler.

    S'il est vrai que seul l'amour peut combler, il n'y a pas d'amour sans liberté : un amour qui procède de la contrainte, ou de l'intérêt, ou de la seule satisfaction d'un besoin, ne mérite pas le nom d'amour. L'amour ne se prend pas, ne s'achète pas non plus. Il  n’y a d’amour véritable, et donc heureux, qu’entre des personnes qui disposent librement d’elles même pour se donner l’une à l’autre. »

     

    « Bien souvent, nous nous trouvons à l'étroit dans notre situation, notre famille, notre environnement. Mais peut-être le vrai problème est-il ailleurs: c'est en fait dans notre cœur que nous sommes à l'étroit. C’est là l'origine de notre manque de liberté. Je ne veux pas dire qu'il n'y ait pas parfois des situations objectives à changer, des circonstances opprimantes ou étouffantes auxquelles il faille remédier pour que le cœur éprouve une réelle liberté intérieure. C'est notre cœur qui est prisonnier de son égoïsme ou de ses peurs et qui doit changer, apprendre à aimer en se laissant transformer par le Saint-Esprit; c'est le seul moyen de sortir du sentiment d'étroitesse dans lequel nous nous trouvons pris. »

     

    « La foi, l’espérance et la charité sont souverainement libres, car si elles sont suffisamment enracinées en nous, elles ont la ressource de se nourrir même de ce qui s’oppose à elles. L’amour, et lui seul, est capable de vaincre le mal par le bien, et de tirer du mal un bien. »

     

    « L’acte  le plus haut et le plus fécond de la liberté humaine réside davantage dans l'accueil que dans la domination. L'homme manifeste la grandeur de sa liberté quand il transforme la réalité, mais plus encore quand il l'accueille avec confiance telle qu'elle lui est donnée jour après jour.

    Il est naturel et facile d'accueillir ces situations qui, sans que nous les ayons choisies, se présentent dans notre vie sous un aspect agréable et plaisant. Le problème se pose évidemment face à tout ce qui nous déplaît, nous contrarie, nous fait souffrir. Mais c'est justement dans ces domaines que nous sommes souvent appelés, pour devenir vraiment libres, à « choisir » ce que nous n'avons pas voulu, et dont parfois même nous n'aurions voulu à aucun prix.

    Voici donc le point que nous allons développer maintenant, et qui est d'une grande importance : qui veut accéder à une vraie liberté intérieure doit s'entraîner à accepter paisiblement et de bon gré bien des choses qui semblent contredire sa liberté. Consentir à ses limites personnelles, ses fragilités, ses impuissances. Les situations qui nous font vraiment grandir sont justement celles que nous ne maîtrisons pas. »

     

    « Il suffit d’un peu de bon sens pour réaliser que rien de grand ni de positif ne s’est jamais construit sur la révolte : elle ne fait qu’augmenter et propager davantage le mal auquel elle prétend remédier. »

     

    « La résignation : me rendant compte que je ne peux pas changer telle situation, ou me changer moi-même, je finis par me résigner. La résignation  peut représenter un certain progrès face à la révolte dans la mesure où elle conduit à une attitude moins agressive et plus réaliste. Elle peut être une étape nécessaire, mais si on en reste là, elle est stérile. »

     

    « Le consentement par rapport à la résignation amène une tout autre disposition intérieure. Le consentement me fait dire « oui » à une réalité perçue dans un premier temps comme négative, parce que monte en moi le pressentiment que quelque chose de positive peut en jaillir. Je peux, par exemple dire oui à ce que je suis malgré mes défaillances parce que je me sais aimé de Dieu. Parce que j’ai confiance qu’à partir de mes pauvretés le Seigneur est capable de faire des choses splendides. « 

     

    « Le plus important dans notre vie n’est pas tant ce que nous pouvons faire, que de laisser place à l’action de Dieu. Le plus grand secret de toutes les fécondités et de toutes les croissances spirituelles c’est d’apprendre à laisser Dieu agir. »

     

    « Même si le tissu dont est faite ma vie de tous les jours ne me paraît pas très glorieux, ce n’est nulle part ailleurs que je pourrais me laisser toucher par la grâce divine. »

     

    « L’Esprit Saint n’agit jamais sans la collaboration de ma liberté. Si je ne m’accueille pas tel que je suis, je ne permets pas à l’Esprit Saint de m’améliorer ! 

    De manière analogue, si je n’accueille pas les autres tels qu’ils sont, là encore je ne permets par au Saint Esprit d’agir positivement dans ma relation avec eux et de faire de cette relation une occasion de changement pour eux. »

     

    « Le secret, tout simple en vérité, est de comprendre qu'on ne peut transformer de manière féconde le réel que si on commence par l'accepter. Il est aussi d'avoir l'humilité de reconnaître que nous ne pouvons pas nous changer par nos propres forces, mais que tout progrès, toute victoire sur nous-mêmes est un don de la grâce divine. Je n'aurai pas cette grâce de changer si je ne le désire pas, mais il est nécessaire aussi, pour recevoir la grâce qui va me transformer, de m'accueillir moi-même et de m'accepter tel que je suis. »

     

     

    « Je crois qu'on ne peut véritablement arriver à s'accepter soi-même pleinement que sous le regard de Dieu. »

     

    « Nous avons un besoin vital de la médiation du regard de l'autre pour nous aimer et nous accepter nous-mêmes. Ce regard peut être celui d'un parent, d'un ami, d'un père spirituel, mais plus que tout autre il est le regard de Dieu notre Père. Car c'est le regard le plus pur, le plus vrai, le plus tendre, le plus aimant, le plus rempli d'espérance qui existe au monde Et je crois que le plus grand que reçoit celui qui cherche le visage de Dieu en persévérant dans la prière est qu'un jour ou l'autre il percevra quelque chose de ce regard divin posé sur lui, il se sentira si tendrement aimé qu'il recevra la grâce de s'accepter lui-même en profondeur. »

     

    « S’accepter soi-même signifie s’accueillir dans ses pauvretés mais aussi dans ces richesses, et donc  permettre à toutes nos possibilités légitimes et bis capacités réelles de s’épanouir. »

     

    « L’homme qui ferme son cœur aux autres, qui ne fait aucun effort pour les aimer tels qu'ils sont, qui ne sait pas se réconcilier avec eux, celui-là n'aura jamais non plus la grâce de vivre cette profonde réconciliation avec soi-même dont nous avons tous besoin. En effet nous finissons toujours par être nous-mêmes les victimes de nos étroitesses de cœur envers le prochain, de nos jugements et de nos duretés. »

     

    « Si nous avons assez de foi en Dieu pour croire qu’il est capable  de tirer un bien de tout ce qui nous arrive, il le fera. »

     

    « Dieu est fidèle et donne toujours la force nécessaire pour assumer jour après jour, ce qui est lourd et difficile dans notre vie. »

     

    « Si nous l’accueillons dans la confiance et la paix, la souffrance nous fait grandir, elle nous éduque, nous purifie, nous apprends à aimer de manière désintéressée, nous rend pauvres, humbles, doux et compatissant envers le prochain. »

     

    « Dans une situation d'épreuve, ce qui nous est souvent le plus difficile, ce n'est pas tant de souffrir que de ne pas savoir pourquoi. La douleur en, elle-même est parfois moins éprouvante que le fait de ne pas comprendre quel sens elle peut avoir. »

     

    « Comme toutes les facultés dont Dieu nous a dotés, l'intelligence est profondément bonne et utile. Il y a en l'homme une soif de vérité, un besoin de comprendre avec la raison, qui font partie de sa dignité et de sa grandeur. »

     

    « La seule véritable sécurité que nous ayons en cette vie, ce n’est pas notre capacité à contrôler par l’intelligence les évènements ni à les prévoir, mais la certitude que Dieu est fidèle et ne pourra jamais nous abandonner, car  sa tendresse de Père est irrévocable. »

     

    « Dieu nous traite en adulte, et qu’il y a bien des situations où il désire simplement que nous décidions par nous-mêmes. »

     

    « Quand on  n’a pas de réponses pour l’avenir, le meilleur moyen de se préparer à les recevoir est de vivre à plein l’aujourd’hui. »

     

    « Pardonner, ce n'est pas admettre un mal, ou prétendre juste ce qui ne l'est pas. Cela serait évidemment inacceptable : il y a une vérité qui ne peut pas être bafouée. Pardonner signifie cela: cette personne m'a fait du mal, mais pourtant je ne veux pas la condamner, l'identifier avec sa faute, ni faire justice par moi-même. Je laisse à Dieu,  le soin de peser ses actes et de faire justice. »

     

    « La rancune atteint les forces vives de la personne chez qui elle demeure et lui fait beaucoup de tort. « 

     

    « Nous avons tous expérimenté aussi que le fait d’entretenir un ressentiment envers une personne nous fait perdre note objectivité vis-à-vis de celle-ci. Nous la voyons tout en noir et nous cessons complètement d’être ouvert à ce qu’elle pourrait nous apporter de positif malgré ce qui en elle nous fait souffrir »

     

    « Dieu ne punit pas c’est l’homme qui se punit lui-même. »

     

    « Le mal que nous faisons ou voulons aux autres finira toujours par se retourner contre nous. Celui qui a une attitude de cœur étroite envers le prochain sera lui-même victime de cette étroitesse. Enfermant l'autre dans un jugement, un mépris, un rejet, une rancune, je m'emprisonne moi-même dans un filet qui me fera suffoquer. Les aspirations les plus profondes que je porte, à l'absolu, à l'infini, se heurteront à des barrières infranchissables et ne verront pas leur réalisation; par le manque de miséricorde envers autrui je m'enferme dans un monde étroit, un monde de calculs et d'intérêts, dans lequel moi-même j'étoufferai. »

     

    « Dans la relation avec soi-même ; nous avançons de manière plus sûre et efficace en nous donnant à fond pour le bien dont nous sommes capables malgré nos défaillances, qu’en nous inquiétant exagérément de celle-ci. De même on favorise davantage la conversion et le progrès de quelqu’un en l’encourageant dans ce qu’il vit de positif qu’en l’épinglant sur tous ses faux pas. Le bien a plus de consistance et de réalité que le mal ; en se développant il est capable de triompher de ce dernier. »

     

    « Nous ne pouvons vraiment exercer notre liberté que dans l’instant présent. Nous n’avons aucune prise sur notre passé, nous ne pouvons pas y changer un iota. 

    Il n’est pas possible de remonter le cours du temps. Le seul acte de liberté que nous puissions poser à l’égard de notre passé est de l’accepter tel qu’il a été, et le remettre à Dieu avec confiance. »

     

    « Nous avons très peu de prise sur l’avenir. Nous savons très bien que, quelles que soient nos prévoyances, nos planifications et nos assurances, il suffit de peu de choses pour que rien n’aille comme prévu. On ne peut véritablement programmer sa vie, on ne peut que l’accueillir instant par instant. »

     

    « On ne communie avec Dieu ni dans le passé, ni dans le futur, mais en accueillant chaque instant comme le lieu de sa présence, le lieu où il se donne à nous. Au lieu d’être constamment projeté dans le passé ou dans l’avenir, il faudrait apprendre à vivre chaque moment comme se suffisant à lui-même, comme plénitude d’existence, car Dieu est là, et si Dieu est là, je ne manque de rien. »

     

    « Nous nous plaignons souvent de trop souffrir Sans nous rendre compte que parfois c'est nous qui sommes un peu masochistes : comme si la peine du jour ne suffisait pas, nous y ajoutons les regrets du passé, et les inquiétudes concernant l'avenir! Pas étonnant que nous soyons écrasés... Pour que la vie devienne supportable, il est fondamental de s'exercer à ne porter que la difficulté propre à l'aujourd'hui, en remettant le passé à la Miséricorde divine et l'avenir à la Providence. »

     

    « Il faut  éliminer quotidiennement comme dès puces, les mille petits soucis que nous inspirent les jours à venir et qui rongent nos meilleures forces créatrices.  A chaque jour suffit sa peine. Il faut faire ce que l'on a à faire, et pour le reste, se garder de se laisser contaminer par les mille petites angoisses qui sont autant de motions de défiance vis-à-vis de Dieu. Tout finira bien par s'arranger. Notre unique obligation morale, c'est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu'à ce que cette paix irradie vers les autres. Et plus il y a de paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce en ébullition »

     

    « La maturité du chrétien est sa capacité à vivre de foi, d'espérance, d'amour. Le chrétien n'est pas celui qui adopte telle ou telle pratique, qui se conforme à telle ou telle liste de commandements et de devoirs, le chrétien est d'abord celui qui croit en Dieu, qui espère tout de lui, qui veut, l'aimer de tout son cœur et aimer son prochain. Toutes les prescriptions de la vie chrétienne, la prière, les sacrements, toutes les grâces que nous recevons de Dieu n'ont qu'un seul but: augmenter la foi, l'espérance et l'amour. Si elles n'ont pas ce résultat, elles ne servent absolument à rien. »

     

    « L’amour a besoin d’espace pour se déployer et grandir ; il est une réalité merveilleuse, mais en un certain sans fragile ; car sans son espace vital, l’amour sera facilement  étouffé, comprimé, stérilisé. »

     

    « Le « milieu » particulier dont la charité a besoin pour se déployer, est précisément constitué par l’espérance. Si l’on est attentif à ce qui se passe en soi, on se rend compte que si l’amour ne grandit pas ou s’il se refroidit, c’est bien souvent parce qu’il est étouffé par des soucis, des peurs, des inquiétudes, de découragements. »

     

    « On obtient de Dieu autant que l’on espère. Dieu ne nous donne pas selon nos qualités ou nos mérites, mais selon notre espérance. »

     

    « Il ne nous est pas naturel de donner gratuitement : nous avons fortement tendance à donner pour recevoir en retour. Le don de nous-mêmes est toujours plus ou moins motivé par une attente de gratification. »

     

    «  Il ne nous est pas facile non plus de recevoir gratuitement. Nous voulons bien recevoir quelque chose si cela est un peu perçu comme la récompense de nos mérites, comme un dû. Recevoir gratuitement suppose aussi de faire confiance à celui qui donne, d’avoir le cœur ouvert et disponible pour accueillir. Accueillir c’est aussi se livrer ! Recevoir gratuitement suppose de plus beaucoup d’humilité. On ne peut recevoir gratuitement que si l’on se reconnaît et si l’on s’accepte pauvre ; ce à quoi l’orgueil se refuse absolument.  Nous sommes capables de revendiquer, d’exiger, mais rarement d’accueillir. »

     

    Il est normal et bon que quelqu’un se découvre capable de faire telle ou telle chose, mette en œuvre des potentialités, et ainsi sache qui il est, acquière une confiance en soi, expérimente la joie d’exprimer les talents qui ont été déposés en lui. Mais on ne peut identifier la personne avec la somme de ses aptitudes ; elle est bien plus que cela. On ne  peut pas juger quelqu’un seulement sur ses capacités, chaque personne a une valeur et une dignité uniques, indépendantes de son « savoir faire » »

     

    « N'ayez pas peur de vous ! N'ayez pas peur de tout ce que vous êtes, dans votre réalité, dans la réalité qu'affronte chaque être humain, où Dieu plante sa tente pour habiter avec vous. Dieu est incarnation, le nouveau nom de Dieu est Emmanuel. Dieu avec nous: Dieu avec ta réalité. Ouvre-toi à elle sans peur. C'est seulement dans la mesure où tu te découvriras toi-même que tu découvriras la profondeur de son amour. Dans la profondeur de ce que tu es, tu expérimenteras que tu n'es pas seul. Quelqu'un, amoureusement et miséricordieusement est entré dans le mystère de ton humanité la plus intime, et non comme spectateur, ni comme juge, mais comme quelqu'un qui t'aime, qui s'offre à toi et qui t'épouse pour te libérer, te sauver, te guérir... Pour rester toujours avec toi, en t'aimant, en t'aimant !»

     


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  • Extrait de « Terre des hommes » 

    D’Antoine de Saint Exupéry 

     

    Résumé : Il est inexplicable que nous soyons vivants. Je remonte, ma lampe électrique à la main, les traces de l'avion sur le sol. A deux cent cinquante mètres de son point d'arrêt nous retrouvons déjà des ferrailles tordues et des tôles dont, tout le long du parcours, il a éclaboussé le sable. Nous saurons, quand viendra le jour, que nous avons tamponné presque tangentiellement une pente douce au sommet d'un plateau désert. 

     

    « J'ai toujours, devant les yeux, l'image de ma première nuit de vol en Argentine, une nuit sombre où scintillaient seules, comme des étoiles, les rares lumières éparses dans la plaine. 

    Chacune signalait, dans cet océan de ténèbres, le miracle d'une conscience. Dans ce foyer, on lisait, on réfléchissait, on poursuivait des confidences. Dans cet autre, peut-être, on cherchait à sonder l'espace, on s'usait en calculs sur la nébuleuse d'Andromède. Là on aimait. De loin en loin luisaient ces feux dans la campagne qui réclamaient leur nourriture. Jusqu'aux plus discrets, celui du poète, de l'instituteur, du charpentier. Mais parmi ces étoiles vivantes, combien de fenêtres fermées, combien d’étoiles éteintes, combien d’hommes endormis… Il faut bien tenter de se rejoindre. Il faut essayer de communiquer avec quelques-uns de ces feux qui brûlent de loin en loin dans la campagne. » 

     

    « Telle est la morale que Mermoz et d'autres nous ont enseignée. La grandeur d'un métier est peut-être, avant tout, d'unir des hommes : il n'est qu'un luxe véritable, et c'est celui des relations humaines. En travaillant pour les seuls biens matériels, nous bâtissons  nous-mêmes  notre prison.  Nous  nous enfermons solitaires, avec notre monnaie de cendre qui ne procure rien qui vaille de vivre. Si je cherche dans mes souvenirs ceux qui m'ont laissé un goût durable, si je fais le bilan des heures qui ont compté, à coup sûr je retrouve celles que nulle fortune ne m'eût procurées. On n'achète pas l'amitié d'un Mermoz,  d'un compagnon que les épreuves vécues ensemble ont lié à nous pour toujours. Cette nuit de vol et ses cent mille étoiles, cette sérénité, cette souveraineté de quelques heures, l'argent ne les achète pas. 

    Cet aspect neuf du monde après l'étape difficile, ces arbres, ces fleurs, ces femmes, ces sourires fraîchement colorés par la vie qui vient de nous être rendue à l'aube, ce concert des petites choses qui nous récompensent, l'argent ne les achète pas. 

    Ni cette nuit vécue en dissidence et dont le souvenir me revient. » 

     

    « Nous goûtions cette même ferveur légère qu'au cœur d'une fête bien préparée. Et cependant, nous étions infiniment pauvres. Du vent, du sable, des étoiles. Un style dur pour trappistes. Mais sur cette nappe mal éclairée, six ou sept hommes qui ne possédaient plus rien au monde, sinon leurs souvenirs, se partageaient d'invisibles richesses. Nous nous étions enfin rencontrés. On chemine longtemps côte à côte, enfermé dans son propre silence, ou bien l'on échange des mots qui ne transportent rien. Mais voici l'heure du danger. Alors on s'épaule l'un à l'autre. On découvre que l'on appartient à la même communauté. On s'élargit par la découverte d'autres consciences. On se regarde avec un grand sourire. On est semblable à ce prisonnier délivré qui s'émerveille de l'immensité de ; la mer. » 

     

    « Seul l’inconnu épouvante les hommes. Mais pour quiconque l’affronte, il n’est déjà plus l’inconnu. Surtout si on l’observe avec cette gravité lucide. » 

     

    « J’ai atterri dans la douceur du soir. Punta Arenas ! Je m’adosse contre une fontaine et regarde les jeunes filles. A deux pas de leur grâce, je sens mieux encore le mystère humain. Dans un monde où la vie rejoint si bien la vie, où les fleurs dans le lit même du vent se mêlent aux fleurs, où le cygne connaît tous les cygnes, les hommes seuls bâtissent leur solitude. » 

     

    Ah ! Le merveilleux d'une maison n'est point qu'elle vous abrite ou vous réchauffe, ni qu'on en possède les murs. Mais bien qu'elle ait lentement déposé en nous ces provisions de douceur. Qu'elle forme, dans le fond du cœur, ce massif obscur dont naissent, comme des eaux de source, les songes... 

    Mon Sahara,  mon Sahara, te voilà tout entier enchanté par une fileuse de laine ! » 

     

    « L'avion, ce n'est pas une fin, c'est un moyen. Ce n'est pas pour l'avion que l'on risque sa vie. Ce n'est pas non plus pour sa charrue que le paysan laboure. Mais par l'avion, on quitte les villes et leurs comptables, et l'on retrouve une vérité paysanne. 

    On fait un travail d'homme et l'on connaît des soucis d'homme. On est en contact avec le vent, avec les étoiles, avec la nuit, avec le sable, avec la mer. On ruse avec les forces naturelles. On attend l'aube comme le jardinier attend le printemps. On attend l’escale comme une Terre promise, et l’on cherche sa vérité dans les étoiles. » 

     

    « Je ne comprends plus ces populations des trains de banlieue, ces hommes qui se croient des hommes, et qui cependant sont réduits, par une pression qu’ils ne sentent pas, comme des fourmis, à l’usage qui en est fait. » 

     

    « L'eau ! 

     Eau, tu n'as ni goût, ni couleur, ni arôme, on ne peut pas te définir, on te goûte, sans te connaître. Tu n'es pas nécessaire à la vie : tu es la vie. Tu nous pénètres d'un plaisir qui ne s'explique point par les sens Avec toi rentrent en nous tous les pouvoirs auxquels nous avions renoncé. Par ta grâce, s'ouvrent en nous toutes les sources taries de notre cœur. Tu es la plus grande richesse qui soit au monde, et tu es aussi la plus délicate, toi si pure au ventre de la terre. On peut mourir sur une source d'eau magnésienne. On peut mourir à deux pas d'un lac d'eau salée. On peut mourir malgré deux litres de rosée qui retiennent en suspens quelques sels. Tu n'acceptes point de mélange, tu ne supportes point d'altération, tu es une ombrageuse divinité... 

    Mais tu répands en nous un bonheur infiniment simple. » 

     

    « Une fois de plus, j'ai côtoyé une vérité que je n'ai pas comprise. Je me suis cru perdu, j'ai cru toucher le fond du désespoir et, une fois le renoncement accepté, j'ai connu la paix. Il semble à ces heures-là que l'on se découvre soi-même et que l'on devienne son propre ami. Plus rien ne saurait prévaloir contre un sentiment de plénitude qui satisfait en nous je ne sais quel besoin essentiel que nous ne nous connaissions pas. » 

     

    « Liés à nos frères par un but commun et qui se situe en dehors de nous, alors seulement nous respirons et l’expérience nous montre qu’aimer ce n’est point nous regarder l’un l’autre, mais regarder ensemble  dans la même direction. Il n’est pas de camarades que s’ils s’unissent dans la même cordée, vers le même sommet en quoi ils se retrouvent. Sinon pourquoi, au siècle même du confort, éprouverions-nous une joie si pleine à partager nos dernières vivres dans le désert ? Que valent là contre les prévisions des sociologues ? A tous ceux d’entre nous qui ont connu la grande joie des dépannages sahariens, tout autre plaisir a paru futile. » 

     

    « Quand nous prendrons conscience de notre rôle, même le plus effacé, alors seulement nous serons heureux. Alors seulement nous pourrons vivre en paix et mourir en paix, car ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort. » 

     
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  • « Sois pleinement toi-même. Pourquoi perdre ton temps à être quelqu’un d’autre ? » 

     

    « Sois fier, mais sans obstination. 

    Sois ferme, mais sans oublier d’être respectueux. 

    Sois attaché à tes principes, mais sans arrogance 

    Exerce ton esprit critique en te gardant des périls houleux de l’intolérance. » 

     

    « Ta foi intérieure, tu la connais. C’est tout ce qui permet de faire grandir l’amour en toi, d’épurer ta relation au monde, d’ennoblir tes sentiments. » 

     

    « Pourquoi attends-tu toujours des autres ou des circonstances ce qui ne dépend que de toi. » 

     

    « Si tu prenais la peine de trier toutes les idées qui sont en toi, comme tu le ferais dans un vieux bureau dont les tiroirs sont encombrés de choses inutiles, sans doute serais-tu attristé de voir le nombre d’idées reçues que tu as engrangées. » 

     

    « Tout ce que tu as besoin est déjà en toi. Ne vois dans les choses matérielles dans le meilleur des cas que des moyens complémentaires de te révéler à toi-même. Rien de plus. » 

     

    « L’équilibre consiste à vouloir ce qui peut être et accepter ce qui est. » 

     

    « La dignité d’un homme se mesure au respect d’humilité qu’il a pour lui-même et au respect d’attention qui l’a pour les autres. » 

     

    « Au lieu de critiquer ce qui va mal, exalte ce qui va bien. » 

     

    « Ne dis pas que la vie est injuste quand tu sais pertinemment qu’il ne tient qu’à toi de la rendre plus vraie. » 

     

    « Au lieu de chercher à prendre, attache-toi à recevoir. Et pour recevoir, donne !!!! » 

     

    « Celui qui surmonte l’épreuve de la souffrance est un alpiniste. Celui  

    qui obéit à son bon plaisir est un promeneur du dimanche. » 

     

    « Que puis-je faire, face à un événement que je ne peux pas changer ? 

    -      Tu as un immense pouvoir en vérité : c’est de changer le regard que tu portes sur lui. » 

     

    « - le temps qui passe est mauvais, dit le fruit, puisqu’il me fait pourrir. 

    -      Le temps qui passe est bon, dit le vin, puisqu’il me bonifie  

    -      Le temps n’est ni bon ni mauvais, dit l’arbre, puisqu’il fait à la fois vivre et mourir, puisqu’il est perpétuelle renaissance. » 

     

    « Chaque journée est un poème. Soigne ta rime en l’accordant toujours à ta petite musique intérieure. » 

     

    « Remercie Dieu pour tous les instants où tu as été pleinement toi-même. Et Implore son pardon pour tous les instants où tu a été trop peu toi-même. » 

     

    « La foi est un jardin où il y a profusion de vie et dont la beauté s’entretient d’elle-même. Un seul danger guette cette royauté naturelle : le doute, mauvaise herbe qui étouffe en leur sein les graines de promesse et menace de corrompre l’équilibre et l’harmonie. » 

     

    « Détourne-toi de toutes les forces qui dominent, et tourne-toi vers les forces qui éveillent. » 

     

    « Il est un bien méconnu, et qui pourtant mène jusqu’à l’infini, par le silence de la méditation et la maîtrise de soi : c’est l’art d’être calme. Cultive-le, surtout dans les turbulences de la vie et au milieu de l’agitation des hommes. Cultive-le, car c’est de lui que naît le souverain bien. » 

     

    « Ne cherchons pas à refaire le monde. Ne rêvons pas d’une autre vie. Interrogeons-nous simplement : Que puis-je faire de bon dans ce monde ?  

    Que puis-faire de bien dans ma vie ?  

    Et si cette vie que nous compliquons tant était une chose toute simple, comme un de ces mystères qui terrifient les enfants à cause des histoires qu’ils s’inventent et dont ils rient, plus tard, après en avoir appris la juste réalité ? » 

     

    FIN 

    (François Garagnon) 

     


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  •  

     

    « N’oublie pas de croire et d’oser » 

     

    « La plupart des hommes s’attachent davantage à savoir qui a raison qu’à savoir ce qui est vrai. Or, la Vérité n’a jamais été un parti pris. » 

     

    « Lorsqu’un nœud est trop embrouillé, on perd souvent patience et on cède plus souvent à la tentation de le couper que de le dénouer. Ainsi des relations humaines lorsqu’elles sont confuses. » 

     

    « Lorsque tu abordes quelqu’un ne te demande pas seulement ce que tu peux attendre de lui, mais aussi ce que tu peux lui apporter. Car si tu n’es pas en mesure de lui apporter quoi que se soit, tu n’as guère à apprendre de lui. » 

     

    « Ne juge pas un homme à sa fonction, mais à son mérite. Tu auras plus de chance de l’estimer à sa juste valeur. » 

     

    « Jamais un homme ne s’est grandi en abaissant les autres. » 

     

    « L’entêtement est une contrefaçon de la persévérance. Cette fausse monnaie ne t’enrichira guère. » 

     

    « La tolérance, comme l’humour, c’est une qualité qu’on exige souvent des autres, sans toujours la maîtriser soi-même. » 

     

    « Ce n’est pas le temps que tu manques. C’est de disponibilité. Et on trouve toujours du temps pour faire ce que l’on veut vraiment. » 

     

    « A 20 ans, on veut refaire le monde 

    A 30 ans, on veut créer un empire, 

    A 40 ans, on veut bâtir une maison, 

    Plus tard, on veut sauver les meubles…. » 

     

    « Enfant, on aime son destin, 

    Adolescent, on défie son destin, 

    Adulte, on se débat avec son destin, 

    Vieillard, on accepte son destin. » 

    « Ne te moque pas de la maladresse de la chenille si tu ne veux pas, plus tard, être raillé par le papillon. » 

     

    « Il y a quelque chose qui n’a pas de prix …. C’est la gratuité. » 

     

    « L’arbre de l’idéalisme cache la forêt de la lucidité. » 

     

    « La sagesse m’a toujours paru se dissimuler là où l’esprit est trop distrait pour s’émouvoir de sa vertu : au cœur secret de l’évidence. Vivre le prosaïque avec un esprit de poète, rendre princières les choses les plus quotidiennes, déceler l’immense richesse des petites choses, guetter la beauté sous l’évènement anodin, aborder la journée nouvelle avec la conscience émerveillée qu’à tout moment peut naître quelque chose d’inédit d’inouï, d’exceptionnel : il n’est pas d’autre art de vivre. 

    Dans tout acte, l’homme laisse sa marque, et son attitude à l’égard des petites choses est sans doute plus révélatrice de sa valeur foncière que celle qu’il déploie, avec une attention inusitée, sur les grandes. » 

    (François Garagnon) 


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  • Extrait du livre de François Garagnon 

    « N’oublie pas de croire et d’oser » 

     

    Résumé : Le présent ouvrage est un condensé  de trois livres d’une grande densité, fruits d’une réflexion sur le sens de la vie mûrie par François Garagnon entre 1983 et 1998. 

     

    -     Bréviaire de l’homme d’action (1990) 

    -     Philosophie du quotidien (1995) 

    -     Le livre des questions essentielles (1995) 

     

    « Celui qui passe son temps à peser le pour et le contre, à vouloir prévoir tous les tenants et les aboutissants, est paralysé face à tous les possibles. On a trop souvent décrié l’audace, et trop souvent passé sous silence les effets pervers d’un surcroît de prudence – susceptible d’interdire le moindre élan. » 

     

    « Les personnes réalistes ne tentent jamais l’impossible. » 

     

    « La volonté est nécessaire. Mais il ne faut pas lui attribuer des vertus excessives : elle ne te permettra jamais d’atteindre ce qui ne t’était pas destiné. A un certain moment, l’abandon est une plus grande force que la volonté. » 

     

    « On ne fait pas toujours ce qu’on veut. Mais on doit toujours vouloir ce qu’on fait. C’est la règle de l’efficacité … et de l’épanouissement. » 

     

    « Ceux qui prétendent n’avoir jamais connu l’échec sont des menteurs, des amnésiques, ou des gens qui ne sont restés qu’à la surface des choses. » 

     

    « Quand l’enthousiasme  puise sa sève dans la foi, il donne toujours des fruits. » 

     

    « Le plus grand péché est de douter de la vie. 

     

    La plus grande foi est d’avoir confiance en la vie. 

    Douter de soi peut être une preuve d’humilité. 

    Douter de la vie est toujours un reniement. » 

     

    « Il ne suffit pas de pouvoir, il faut vouloir 

    Il ne suffit pas de vouloir, il faut oser, 

    Il ne suffit pas d’oser il faut faire, 

    Il ne suffit pas de faire, il faut réussir, 

    Il ne suffit pas de réussir, il faut durer. » 

     

    « La répétition d’un évènement n’est jamais fortuite. 

     

    S’il s’agit de succès, déploie ton audace comme un arc. 

    S’il s’agit d’échec, déploie ta prudence comme un parachute. » 

     

    « Pour résoudre un problème, il faut d’abord l’admettre, puis le soumettre, et enfin le démettre. » 

     

    « Plus les circonstances seront contre toi, plus ta force intérieure sera éclatante. » 

     

    « Parfois, il ne manque qu’une chose pour réussir : le sentiment qu’on va réussir. » 

     

    « Tu trouveras toujours mille et un prétextes pour te plaindre. De la Société, de ton entourage, des évènements. Mais la sagesse t’inspire, tu trouveras toujours au moins une bonne raison pour ne jamais désespérer et pour agir sereinement. Le reste n’est que vent de paroles. » 

     

    « On ne force pas son destin, on le rejoint. » 

     

     


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