• « T’es toi quand tu parles »

    EXTRAIT DU LIVRE DE JACQUES SALOME

    « T’es toi quand tu parles »

    L’apprentissage de la communication ressemble au jardinage, si nous acceptons de découvrir, d’entretenir, de laisser fleurir le jardin qui est en nous.

     

    Souvent ce qui est entendu est différent de ce qui est dit !

     

    Chacun  de nous a des filtres, de références, de points de fixation ou des zones d’intolérance, de seuils de tolérance fragiles à la fois proches et lointains de ceux qui nous entourent.

    Communiquer c’est mettre en commun soit des différences, soit des ressemblances, à partir de deux besoins fondamentaux :

    Celui d'être reconnu

    Être reconnu dans mon unicité et dans ma ponctualité aussi.

    Être reconnu avec la part de mystère et de possibles qui m'habitent, même quand ils restent encore dans l'inaccessible.

     

    Celui d'être entendu

    Être entendu dans ce que je dis aujourd'hui, à ce moment précis,

    avec ce que je suis,

    ce que je sais»

    ce que je sens...

    Sans que l'autre m'identifie ou m'enferme tout entier dans ce que j'exprime.

     

    « Ce que je te dis, c'est seulement moi, tel que je suis aujourd'hui qui l'énonce, tel que je le sens en ce moment. »

     

    « Reconnaître autrui dans sa différence : s’agit  de reconnaître l'expression  de  l'autre comme étant la sienne. En lui confirmant que ses    sentiments, ses idées, son avis, ses croyances lui appartiennent bien. Je n'ai pas besoin de m'approprier les sentiments ou les désirs de l'autre, de les combattre ou de les dénigrer. Je peux les constater comme étant à l’extérieur de moi, comme ne m’appartenant pas, même si je me reconnais en eux. »

    Celui qui exprime une difficulté, parfois veut surtout être entendu, reçu, amplifié, parfois confirmé, dans ce qu’il a fait ou vit.

    Se définir ce n’est pas faire appel à des connaissances abstraites, à des savoir-faire, cela relève plutôt du savoir-être, du savoir devenir. Cela s’enseigne par le témoignage.

    Je suis seul responsable de mon écoute. C’est celui qui reçoit le message qui lui donne sons sens immédiat. C’est donc bien moi qui donne un sens au message reçu. Si je me blesse avec, c’est seulement moi qui entretien la souffrance.

    Contrairement à ce que croient beaucoup d’adultes, les enfants ne souhaitent pas toujours de réponse à leur question…. Mais attendent une véritable écoute de leurs interrogations et de leurs inquiétudes.

    A travers leurs questions, les enfants cherchent à combler l’énorme fossé qu’il y a entre la réalité et le réel qui l’habite, en mettant au monde des réponses et des repères les plus sûrs possibles... même s’ils ne sont pas durables et éternels.

     

     

    Nous sommes d'une grande habileté pour dévier les échanges trop directs, ou trop impliquant, sur le terrain de notre choix: celui du déplacement sur loi terrain sensible de l'autre ou sur celui du reproche, de l'accusation ou de la plainte. Inversant par là même le rapport d'influence.

     

    Ne pas suivre celui qui parle sur son sujet, sur son terrain, permet de ne pas l’entendre, de ne pas se laisser interpeller par lui et donc de nier tout échange.

     

    Quand il y a le silence des mots,

    Se réveille trop souvent la violence des maux.

     

    Quand je dis Je, je ne ramène pas tout à moi, je témoigne, je me situe, je me positionne. Cela permet à l’interlocuteur d’avoir quelqu’un de réel, de concret, quelqu’un d’existant, devant lui.

     

    Ce qui me permet de parler de moi à l’autre à partir d’un « vécu actuel ». J’ose exprimer mon ressenti plutôt que de penser pour l’autre en utilisant un Nous trop souvent factice. Le On et le Nous servent trop fréquemment de protection et engendrent des relations « en conserve », figés, trop conventionnelles, qui stérilisent les échanges.

     

    J’exprime mes idées, ou mon expérience, je me définis à partir de ce que je sens ou de ce que je sais. Je parle de moi à l’autre avec ce que je suis aujourd’hui. Je peux lui dire par exemple mon trouble, mes interrogations quand il y a un décalage entre ce que je sens et ce que je sais !

     

    Oser la confrontation, en affirmant ma différence.. Se confronter, ce n’est pas m’opposer ou m’imposer, ni rejeter l’autre, c’est tenter de me faire reconnaître de lui avec ce que je suis. Je peux poser ma propre parole à côté de celle de l’autre.

     

    Je laisse l’autre libre et responsable de sa perception, de son désir, de sa décision. Et je reste libre et responsable de ma perception, de mon désir ou de ma décision. C’est une attitude à cultiver car elle est dynamise beaucoup la réflexion intérieure qui suit la rencontre. Quand je me sens pas menacé, contredit ou jugé, je peux enfin entendre et recevoir le point de vue de l’autre, même si je ne le fais pas mien.      

     

    Il n’y pas d’autre moyen de maintenir une relation vivante que celui de garder son propre respect pour soi et pour l’autre.

     

    Il ne suffit pas d’engranger les récoltes du savoir, du savoir-faire, ni de vendanger les fruits du savoir être et du savoir devenir, encore faut-il accepter de les offrir pour s’agrandir ensemble.

     

    Quand quelqu’un veut me parler, c’est qu’il est demandeur. Demandeur de la plus belle des demandes : une écoute.

     

    En matière de communication, le vécu est plus important que la réalité. Le vécu c’est ce qui est touché, qui vibre, qui résonne en nous à l’impact d’un mot, d’un événement. Souvent nous le cachons, le nions ou le minimisons. Comme pour ne pas donner prise à l’autre, sur notre 

     

    Il faudra prendre le risque de rencontrer l’autre pour ce qu’il est et non pour ce que nous croyons qu’il est.

     

    Nous risquons de développer de l’autoprivation en accusant par exemple autrui de ne pas nous aimer, de ne pas nous entendre, de ne pas nous comprendre ou de toujours refuser.

     

    Je reste entier quand je sais refuser ce qui n’est pas bon pour moi. Je garde ma cohérence en sachant accepter et recevoir ce qu’il est possible d’accueillir sans me trahir.

     

     

     


  • Commentaires

    1
    renal Profil de renal
    Vendredi 7 Mars 2014 à 11:26
    Merci !!
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