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Par renal le 25 Mars 2017 à 13:25
A la mi-carême (extraits)
Le carnaval s’en va, les roses vont éclore ;
Sur les flancs des coteaux, déjà court le gazon.
Cependant du plaisir la frileuse saison
Sous ses grelots légers rit et voltige encore,
Tandis que, soulevant les voiles de l’aurore,
Le Printemps inquiet paraît à l’horizon.
Du pauvre mois de mars il ne faut pas médire ;
Bien que le laboureur le craigne justement,
L’univers y renaît ; il est vrai que le vent,
La pluie et le soleil s’y disputent l’empire.
Qu’y faire ? Au temps des fleurs, le monde est un enfant ;
C’est sa première larme et son premier sourire.
C’est dans le mois de mars que tente de s’ouvrir
L’anémone sauvage aux corolles tremblantes.
Les femmes et les fleurs appellent le zéphyr ;
Et du fond des boudoirs les belles indolentes,
Balançant mollement leurs tailles nonchalantes,
Sous les vieux marronniers commencent à venir.
C’est alors que les bals, plus joyeux et plus rares,
Prolongent plus longtemps leurs dernières fanfares ;
À ce bruit qui nous quitte, on court avec ardeur ;
La valseuse se livre avec plus de langueur :
Les yeux sont plus hardis, les lèvres moins avares,
La lassitude enivre, et l’amour vient au coeur.
S’il est vrai qu’ici-bas l’adieu de ce qu’on aime
Soit un si doux chagrin qu’on en voudrait mourir,
C’est dans le mois de mars, c’est à la mi-carême,
Qu’au sortir d’un souper un enfant du plaisir
Sur la valse et l’amour devrait faire un poème,
Et saluer gaiement ses dieux prêts à partir…
Alfred de Musset
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Par renal le 21 Mars 2017 à 09:19
Oiseau de Printemps
Joli Chardonneret tu es sorti de l’ombre
Posé sur la rembarde pour venir me chanter
Une ode à la Nature, au Soleil, au Printemps
Tu es venu me dire que l’Amour est devant
Saute, vrille, vole
Et mange toutes les graines que je t’ai données
Reviens sur mon balcon, recommence ton chant
Qui m’envahit toute entière
Ces matins des beaux jours
Joli Chardonneret je te veux sur ma route
dans ma jolie campagne
au pied de mon balcon
Elodie Santos, 2009
Photo Pixabay.
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Par renal le 18 Mars 2017 à 08:37
Avant-Printemps
Des œufs dans la haie
Fleurit l’aubépine
Voici le retour
Des marchands forains
Et qu’un gai soleil
Pailleté d’or fin
Éveille les bois
Du pays voisin !
Est-ce le printemps
Qui cherche son nid
Sur la haute branche
Où niche la pie ?
C’est mon cœur marqué
Par d’anciennes pluies
Et ce lent cortège
D’aubes qui le suit.
René Guy Cadou
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Par renal le 16 Mars 2017 à 09:25
La pluie
Suspendue à ses fils en chemise de nuit
La pluie lit le journal au soleil de midi.
Elle lit, et bientôt les nouvelles l’ennuient.
Quelle Terre à soucis ! Que de mélancolie !
Et l'on croit qu'elle pleure alors qu'elle, la pluie,
Ne cesse dans son coeur de rire à la folie !
- Si je tenais ici l'animal qui a dit :
"Triste comme la pluie", il verrait du pays !
En s'étirant, la pluie reprend le journal gris.
- Que dit la météo ? "Aujourd'hui : de la pluie".
Alors elle soupire et s'en va dans Paris
Arroser les jardins, les chats et les souris.
Marc Alyn
Photo : Pixabay.com
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Par renal le 15 Mars 2017 à 09:25
Fête africaine
Sur le chemin de latérite
S’envole
La poussière amarante.
Sur le chemin de latérite
Face à la termitière,
Le baobab du vieux sage.
En bordure du village,
Un flamboyant
Drapé de grappes corail.
Résonnent trompes et tambours,
S’élèvent les voix,,
Masques et danseurs tournoient.
Rolande Causse
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Par renal le 13 Mars 2017 à 16:34
Matin de l’origine
Matin de l’origine, or du commencement !
La lumière éblouie mange les éléments ;
Colombe sur le toit du premier jour, elle ose
Picorer l’univers où ses pattes se posent.
Tout est là endormi. Tout à l’avance existe.
Le soleil sort d’un fruit dans la nuit qui résiste.
En silence la vie s’édifie sur le Verbe.
Et déjà des brebis paissent des songes d’herbe.
L’air médite. Le feu imagine l’espace.
En l’eau vient se mirer une ébauche de face.
L’argile sent des doigts en elle qui pénètrent
Comme pour façonner les courbes nues d’un être.
Tout est désir de naître et tout naît de l’échange
Des éléments épris qui, entre eux, se mélangent ;
Goute à goutte le feu pleut, l’eau se change en flamme :
La matière se meut, la Vie enfante l’âme !
Marc ALYN
Image : https://pixabay.com
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Par renal le 11 Mars 2017 à 09:55
Le Papillon
Né au pays de la soie fine
Dans un cocon venu de Chine,
L'Orient est peint sur ses ailes.
Jaune ou bleu, vert ou vermeil,
Il vole, il va, il vit sa vie
A petits battement ravis.
Dans l'air doux, comme un éventail.
On le voit, on ne le voit plus,
Il est ici, il est là,
Ou bien c'est un nouveau venu
Son jumeau qui passe là-bas.
Ah ! Mettez au clou vos filets,
Jetez épingles et bouchons,
Laissez-le libre car il est
La poésie, le papillon !
Marc Alyn
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Par renal le 9 Mars 2017 à 09:10
Paysage de mon amour
Paysage de mon amour
Tout entier dans ce village
Dont je défais journellement
Les liens de chanvre et de fumée
Tuiles baignées de tourterelles
Qui chantez sous la main du soir
Écailles des saisons nouvelles
Plaques tournantes de l’espoir
Prairies des peintres du dimanche
Passerelles des bois dormants
Ô bêtes qui remuez les hanches
Dans un long rêve de froment
Et toi rivière sous les saules
Blanche fenêtre caressée
Par une truite et mon épaule
Et tous les jours qui sont passés
Je crois en vous en toutes choses
Qui par souci de vérité
Parlent pour moi trouvent réponse
Dans la raison de mon silence.
René Guy Cadou
Lanzarote.
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Par renal le 7 Mars 2017 à 09:28
Mélopée d’été
Crissent les cigales,
Frémit le citronnier,
Dans la buée saumonée.
Bourdonnent les abeilles
Autour du chèvrefeuille.
La lavande en sillons
Jusqu’aux cyprès se fond.
A l’ombre feuille morte
Les enfants complotent.
Le ruisseau chuchote leur épopée.
Rolande Causse
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Par renal le 3 Mars 2017 à 20:17
L'étrange douceur
Comme un oiseau dans la tête
Le sang s’est mis à chanter
Des fleurs naissent c’est peut-être
Que mon corps est enchanté
Que je suis lumière et feuilles
Le dormeur des porches bleus
L’églantine que l’on cueille
Les soirs de juin quand il pleut
Dans la chambre un ruisseau coule
Horloge aux cailloux d’argent
On entend le blé qui roule
Vers les meules du couchant
L’air est plein de pailles fraîches
De houblons et de sommeils
Dans le ciel un enfant pêche
Les ablettes du soleil
C’est le toit qui se soulève
Semant d’astres la maison
Je me penche sur tes lèvres
Premiers fruits de la saison.
René Guy Cadou
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Par renal le 1 Mars 2017 à 09:38
Quarante jours !
Quarante jours pour faire le tri,
Pour se délester de ce qui est inutile
Comme lorsqu’il faut traverser le désert.
Quarante jours pour éduquer le cœur à aimer,
Apprendre à aimer, d’une façon neuve,
A la manière des premiers jours.
Quarante jours pour marcher à un autre rythme,
Pour changer de style, pour faire le ménage,
Pour se purifier.
Quarante jours pour regarder les autres, pour regarder Dieu,
Pour écouter la Parole du Christ et la laisser faire
Son œuvre de redressement au secret de nos désirs.
Quarante jours pour être transfiguré,
Quarante jours pour grandir avec l’Évangile,
Quarante jours pour apprendre à vivre !
Charles Singer
Hautes Alpes, col de la Saume
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Par renal le 25 Février 2017 à 13:15
CHANSON D'HIVER
Le soleil est en congé
Comme il neige ! Comme il neige !
Le soleil est en congé
Joli temps pour voyager
La froidure a délogé
Sous la neige, sous la neige
La froidure a délogé
Les oiseaux du potager
Le soleil est en congé
Comme il neige ! Comme il neige !
Le soleil est en congé
Quelque part à l'étranger ?
Quand à moi flocons légers
Quand il neige, quand il neige
Quand à moi flocons légers
J'aime à vous voir voltiger
Le soleil est en congé
Comme il neige ! Comme il neige !
Le soleil est en congé
S'il n'a pas déménagé !
Chacun de s'interroger
Tant il neige, tant il neige
Chacun de s'interroger
Jusqu'à quand va- t- il neiger ?
Jean Luc Moreau
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Par renal le 18 Février 2017 à 10:10
L’Oiseau Bleu
Quand vient le temps d’écrire, on ne peut plus se taire !
Les souvenirs enfouis viennent à la surface
Et donnent à penser... On pense à sa jeunesse,
On pense à ses amours, à ses amis perdus,
A ce que fut sa vie.
Une plume à la main on aligne des mots
Et chacun prend sa place en entrant dans l’écrit.
Parmi tout ce qui fut, il faut pourtant choisir !
Tout ne peut être dit.
Il y a des secrets que l’on veut retenir,
Il y a des regrets que l’on garde pour soi
Et tout ce que le temps a sans doute effacé !
Et puis les rêves fous...
L’important c’est d’écrire en y prenant plaisir,
Sans s’arrêter pourtant quand surviennent les larmes...
On ne rit pas toujours, mais le temps passe vite
Et l’on ne s’ennuie pas...
On écrit pour laisser un petit rien de soi,
Moins muet qu’une tombe, au jour du grand départ...
Si un bel oiseau bleu veut m’offrir une plume !
Vous me lirez demain
Blanche Maynadier
(1923-2004)
Plage de Tréboul, Bretagne février 2017
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