• Automne Malade

     

    Automne malade adoré

    Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies

    Quand il aura neigé

    Dans les vergers

     

    Pauvre automne

    Meurs en blancheur et en richesse

    De neige et de fruits mûrs

    Au fond du ciel

    Des éperviers planent

    Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines qui n'ont jamais aimé

     

    Aux lisières lointaines

    Les cerfs ont bramé

    Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs

    Les fruits tombant sans qu'on les cueille

    Le vent et la forêt qui pleurent

    Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille

    Les feuilles

    Qu’on foule

    Un train

    Qui roule

    La vie s’écoule

     

    Guillaume Apollinaire


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  • Être Ange

     

    Être ange

    c’est étrange dit l’ange

    Être âne

    c’est étrâne dit l’âne

    Cela ne veut rien dire

    dit l’ange en haussant les ailes

    Pourtant

    si étrange veut dire quelque chose

    étrâne est plus étrange qu’étrange

    dit l’âne

    Étrange est

    dit l’ange en tapant des pieds

    Étranger vous-même

    dit l’âne

    Et il s’envole.

     

    Jacques Prévert (extrait du livre « Au hasard des oiseaux)

     

    Être Ange

    Saint Ondras


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  • Conseil

    Eh bien ! Mêle ta vie à la verte forêt !
    Escalade la roche aux nobles altitudes.
    Respire, et libre enfin des vieilles servitudes,
    Fuis les regrets amers que ton cœur savourait.

    Dès l’heure éblouissante où le matin paraît,
    Marche au hasard ; gravis les sentiers les plus rudes.
    Va devant toi, baisé par l’air des solitudes,
    Comme une biche en pleurs qu’on effaroucherait.

    Cueille la fleur agreste au bord du précipice.
    Regarde l’antre affreux que le lierre tapisse
    Et le vol des oiseaux dans les chênes touffus.

    Marche et prête l’oreille en tes sauvages courses ;
    Car tout le bois frémit, plein de rythmes confus,
    Et la Muse aux beaux yeux chante dans l’eau des sources.

    Juillet 1842.
    Théodore de Banville, Les Cariatides (1842)

     


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  • Octobre s'illumine (la ronde des mois)

     

    Octobre en Automne vient de faire sa rentrée.
    Discrètement dans nos chaudes contrées,
    Le bleu a laissé sa place pour le gris
    Et la fraîcheur s'installant, a surpris le mistigri.


    Dans les sous bois, les senteurs s'exhalent.
    Les bruns, les roux, les jaunes, les ors, éclatent
    Dans le tableau que dame nature invente
    Retouchant les couleurs, matières vivantes,
    Au fil des jours, des heures, inlassablement.
    Les brumes estompent les paysages subtilement
    S'effilochant, telles des écharpes mouvantes
    Qui caressent une nature languissante.

    Mêmes les sons semblent s'être assoupis
    Espérant, le retour de l'astre du jour, tapi.


    Et Octobre, d'un coup s'illumine
    Sous les rayons du soleil qui chemine,
    Raccourcissant les ombres matinales,
    Laissant la nature, nous offrir son festival.

     

    Dominique SAGNE 

    Chacra


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  • Automne

     

    Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux

    Et son bœuf lentement dans le brouillard d'automne

    Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux

    Et s’en allant là-bas le paysan chantonne

    Une chanson d’amour et d’infidélité

    Qui parle d’une bague et d'un cœur que l’on brise

    Oh! l'automne l’automne a fait mourir l’été

    Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grises

     

    Guillaume Apollinaire

    Automne

    Photo : https://pixabay.com


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  • Le ravin des coquelicots

     

    Dans un creux sauvage muet

    Qui n’est pas connu du bluet

    Ni de la chèvre au pied fluet

    Ni personne,

    Loin des sentiers des bourricots,

    Loin des bruits réveilleurs d’échos,

    Un fouillis de coquelicots

    Songe et frissonne.

     

    Ils bruissent dans l’air léger

    Sitôt que le temps va changer,

    Au moindre aquilon passager

    Qui les tapote,

    Et se démènent tous si fort

    Sous le terrible vent du Nord

    Qu’on dirait du sang qui se tord

    et qui clapote

     

    frôlés des oiseaux rebâcheurs

    et des sidérales blancheurs,

    ils pensent là dans les fraicheurs

    et les vertiges,

    aussi bien que dans les sillons ;

    et tous ces jolis vermillons

    tremblent comme des papillons

    au bout des tiges.

     

    Les carmins et les incarnats,

    La pourpre des assassinats,

    Tous les rubis, tous les grenats

    Luisent en elles ;

    C’est pourquoi, par  certains midis,

    Leurs doux pétales attiédis

     Sont le radieux paradis

    Des coccinelles

     

    Maurice Rollinat (extraits)

    Photo : https://pixabay.com/


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  • Septembre que j'affectionne (la ronde des mois)

     

    Septembre se nomme, le Mai de l'automne
    Et ce n'est pas sans raison que je l'affectionne.

    La température s'adoucit, dans nos contrées
    Pour permettre à l'automne de faire son entrée
    Dans un étalage de couleurs dorées et chaudes
    Afin d'envoyer l'été bouler, d'une chiquenaude.

    La pluie bénéfique refait son apparition,
    Rafraîchissante. Véritable bénédiction.

    On a l'impression, que la nature en souffrance
    Avant de s'endormir ramène l'abondance
    En ajoutant diverses touches de vert,
    Dans les prés et les vallons, avant l'hiver.

    Et, les grappes de raisin sur les ceps de vigne,
    Arrivées à maturité, restent le signe
    Que l'heure des vendanges vient de sonner
    Et qu'elles sont, enfin prêtes à se donner.

    Septembre se nomme, le Mai de l'automne
    Et ce n'est pas sans raison que je l'affectionne.

     

    Dominique SAGNE 

     

    Alentours du Cirque de Gavarnie, Hautes Pyrénées, aout 2016


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  • Refuge

     

    Un petit trou de souris

    Pour m'y glisser dedans.

     

    Un petit univers, tout gris

    Pour réfléchir tranquillement.

     

    Un petit coin unique

    Pour éloigner mes paniques.

     

    Un petit refuge

    Où il n'y aurait pas de juges,

    Pas de mots blessants,

    Plus de moments oppressants.

     

    Juste un petit trou de souris

    Pour m'y réfugier quelques instants.

     

    Dominique SAGNE 


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  • Toi


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  • Silence dans l’oiseau

     

    Dans l’oiseau le silence

    A tâtons fait son nid,

    C’est ainsi que le chant

    Lentement s’élabore.

     

    Dans l’oiseau le silence

    Et le vol se conjuguent

    Pour élucider l’air

    Et distancer le cri.

     

    Le pollen et l’oiseau

    Fertilisent l’espace

    A force de silence

    Sous l’aile délébile.

     

    Pour éluder l’abîme

    L’’oiseau se fait vertige

    Et se vêt de sa chute :

    Le risque est sa pudeur.

     

    Marc Alyn

     


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  • Quel est cet oiseau

     

    Quel est cet oiseau que nul ne peut atteindre

    Et qui vit dans les cœurs et s’envole en chantant.

    On le nomme la joie, il dissipe les limbes

    Et traverse d’un vol le plus clair de nos ans.

    Mais quel est cet oiseau qui dépasse nos têtes

    Tantôt d’air et de feu, tantôt de terre et d’eau

    Ce simple chant dans l’arbre apaise les planètes

    On l’écoute pour vivre au pays des oiseaux.

     

    Robert Sabatier (Extrait du Peuple du soleil)


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