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Par renal le 8 Octobre 2016 à 08:52
Automne Malade
Automne malade adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers
Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines qui n'ont jamais aimé
Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé
Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu'on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie s’écoule
Guillaume Apollinaire
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Par renal le 7 Octobre 2016 à 07:35
Être Ange
Être ange
c’est étrange dit l’ange
Être âne
c’est étrâne dit l’âne
Cela ne veut rien dire
dit l’ange en haussant les ailes
Pourtant
si étrange veut dire quelque chose
étrâne est plus étrange qu’étrange
dit l’âne
Étrange est
dit l’ange en tapant des pieds
Étranger vous-même
dit l’âne
Et il s’envole.
Jacques Prévert (extrait du livre « Au hasard des oiseaux)
Saint Ondras
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Par renal le 4 Octobre 2016 à 10:37
Conseil
Eh bien ! Mêle ta vie à la verte forêt !
Escalade la roche aux nobles altitudes.
Respire, et libre enfin des vieilles servitudes,
Fuis les regrets amers que ton cœur savourait.
Dès l’heure éblouissante où le matin paraît,
Marche au hasard ; gravis les sentiers les plus rudes.
Va devant toi, baisé par l’air des solitudes,
Comme une biche en pleurs qu’on effaroucherait.
Cueille la fleur agreste au bord du précipice.
Regarde l’antre affreux que le lierre tapisse
Et le vol des oiseaux dans les chênes touffus.
Marche et prête l’oreille en tes sauvages courses ;
Car tout le bois frémit, plein de rythmes confus,
Et la Muse aux beaux yeux chante dans l’eau des sources.
Juillet 1842.
Théodore de Banville, Les Cariatides (1842)
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Par renal le 3 Octobre 2016 à 09:30
Octobre s'illumine (la ronde des mois)
Octobre en Automne vient de faire sa rentrée.
Discrètement dans nos chaudes contrées,
Le bleu a laissé sa place pour le gris
Et la fraîcheur s'installant, a surpris le mistigri.
Dans les sous bois, les senteurs s'exhalent.
Les bruns, les roux, les jaunes, les ors, éclatent
Dans le tableau que dame nature invente
Retouchant les couleurs, matières vivantes,
Au fil des jours, des heures, inlassablement.
Les brumes estompent les paysages subtilement
S'effilochant, telles des écharpes mouvantes
Qui caressent une nature languissante.
Mêmes les sons semblent s'être assoupis
Espérant, le retour de l'astre du jour, tapi.
Et Octobre, d'un coup s'illumine
Sous les rayons du soleil qui chemine,
Raccourcissant les ombres matinales,
Laissant la nature, nous offrir son festival.Chacra
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Par renal le 30 Septembre 2016 à 08:03
Automne
Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux
Et son bœuf lentement dans le brouillard d'automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux
Et s’en allant là-bas le paysan chantonne
Une chanson d’amour et d’infidélité
Qui parle d’une bague et d'un cœur que l’on brise
Oh! l'automne l’automne a fait mourir l’été
Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grises
Guillaume Apollinaire
Photo : https://pixabay.com
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Par renal le 28 Septembre 2016 à 09:37
Le ravin des coquelicots
Dans un creux sauvage muet
Qui n’est pas connu du bluet
Ni de la chèvre au pied fluet
Ni personne,
Loin des sentiers des bourricots,
Loin des bruits réveilleurs d’échos,
Un fouillis de coquelicots
Songe et frissonne.
Ils bruissent dans l’air léger
Sitôt que le temps va changer,
Au moindre aquilon passager
Qui les tapote,
Et se démènent tous si fort
Sous le terrible vent du Nord
Qu’on dirait du sang qui se tord
et qui clapote
frôlés des oiseaux rebâcheurs
et des sidérales blancheurs,
ils pensent là dans les fraicheurs
et les vertiges,
aussi bien que dans les sillons ;
et tous ces jolis vermillons
tremblent comme des papillons
au bout des tiges.
Les carmins et les incarnats,
La pourpre des assassinats,
Tous les rubis, tous les grenats
Luisent en elles ;
C’est pourquoi, par certains midis,
Leurs doux pétales attiédis
Sont le radieux paradis
Des coccinelles
Maurice Rollinat (extraits)
Photo : https://pixabay.com/
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Par renal le 1 Septembre 2016 à 10:24
Septembre que j'affectionne (la ronde des mois)
Septembre se nomme, le Mai de l'automne
Et ce n'est pas sans raison que je l'affectionne.
La température s'adoucit, dans nos contrées
Pour permettre à l'automne de faire son entrée
Dans un étalage de couleurs dorées et chaudes
Afin d'envoyer l'été bouler, d'une chiquenaude.
La pluie bénéfique refait son apparition,
Rafraîchissante. Véritable bénédiction.
On a l'impression, que la nature en souffrance
Avant de s'endormir ramène l'abondance
En ajoutant diverses touches de vert,
Dans les prés et les vallons, avant l'hiver.
Et, les grappes de raisin sur les ceps de vigne,
Arrivées à maturité, restent le signe
Que l'heure des vendanges vient de sonner
Et qu'elles sont, enfin prêtes à se donner.
Septembre se nomme, le Mai de l'automne
Et ce n'est pas sans raison que je l'affectionne.Alentours du Cirque de Gavarnie, Hautes Pyrénées, aout 2016
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Par renal le 2 Août 2016 à 08:50
Refuge
Un petit trou de souris
Pour m'y glisser dedans.
Un petit univers, tout gris
Pour réfléchir tranquillement.
Un petit coin unique
Pour éloigner mes paniques.
Un petit refuge
Où il n'y aurait pas de juges,
Pas de mots blessants,
Plus de moments oppressants.
Juste un petit trou de souris
Pour m'y réfugier quelques instants.
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Par renal le 16 Juillet 2016 à 10:03
Silence dans l’oiseau
Dans l’oiseau le silence
A tâtons fait son nid,
C’est ainsi que le chant
Lentement s’élabore.
Dans l’oiseau le silence
Et le vol se conjuguent
Pour élucider l’air
Et distancer le cri.
Le pollen et l’oiseau
Fertilisent l’espace
A force de silence
Sous l’aile délébile.
Pour éluder l’abîme
L’’oiseau se fait vertige
Et se vêt de sa chute :
Le risque est sa pudeur.
Marc Alyn
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Par renal le 3 Juillet 2016 à 08:56
Quel est cet oiseau
Quel est cet oiseau que nul ne peut atteindre
Et qui vit dans les cœurs et s’envole en chantant.
On le nomme la joie, il dissipe les limbes
Et traverse d’un vol le plus clair de nos ans.
Mais quel est cet oiseau qui dépasse nos têtes
Tantôt d’air et de feu, tantôt de terre et d’eau
Ce simple chant dans l’arbre apaise les planètes
On l’écoute pour vivre au pays des oiseaux.
Robert Sabatier (Extrait du Peuple du soleil)
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