• Le ravin des coquelicots

    Le ravin des coquelicots

     

    Dans un creux sauvage muet

    Qui n’est pas connu du bluet

    Ni de la chèvre au pied fluet

    Ni personne,

    Loin des sentiers des bourricots,

    Loin des bruits réveilleurs d’échos,

    Un fouillis de coquelicots

    Songe et frissonne.

     

    Ils bruissent dans l’air léger

    Sitôt que le temps va changer,

    Au moindre aquilon passager

    Qui les tapote,

    Et se démènent tous si fort

    Sous le terrible vent du Nord

    Qu’on dirait du sang qui se tord

    et qui clapote

     

    frôlés des oiseaux rebâcheurs

    et des sidérales blancheurs,

    ils pensent là dans les fraicheurs

    et les vertiges,

    aussi bien que dans les sillons ;

    et tous ces jolis vermillons

    tremblent comme des papillons

    au bout des tiges.

     

    Les carmins et les incarnats,

    La pourpre des assassinats,

    Tous les rubis, tous les grenats

    Luisent en elles ;

    C’est pourquoi, par  certains midis,

    Leurs doux pétales attiédis

     Sont le radieux paradis

    Des coccinelles

     

    Maurice Rollinat (extraits)

    Photo : https://pixabay.com/


  • Commentaires

    1
    Jeudi 29 Septembre 2016 à 06:24

    Bel hommage pour cette fleur éphémère et si étincelante qu'on retrouve enfin de plus en plus dans les champs comme au temps de notre enfance.

    Bonne journée Renal

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