-
Par renal le 27 Mai 2017 à 09:13
Je te souhaite
Je te souhaite un jour de velours,
D’iris, de lis et de pervenches,
Un jour de feuilles et de branches,
Un jour et puis un autre jour,
Un jour de blés, un jour de vignes,
Un jour de figues, de muscats,
Un jour de raisins délicats,
Un jour de colombes, de cygnes.
Je te souhaite un jour de diamant,
De saphir et de porcelaine,
Un jour de lilas et de laine,
Un jour de soie, ô ma maman
Et puis un autre jour encore, léger,
Léger, un autre jour
Jusqu’à la fin de mon amour,
Une aurore et puis une aurore,
Car mon amour pour toi, ma mère,
Ne pourra se finir jamais
Comme le frisson des ramées,
Comme le ciel, comme la mer...
Pierre Gamara
votre commentaire -
Par renal le 25 Mai 2017 à 14:51
Dans les vociférations...
Dans les vociférations des fous de guerre,
dans le cliquetis assourdissant de l’or,
dans le vacarme vaniteux des marchands,
dans le hurlement des sirènes ambulancières,
dans le tintamarre croassant des politiciens,
dans le tumulte des écrans petits et grands,
dans les tempêtes rhétoriques des théologiens,
dans le silence terrifiant de l’amour absent,
essayer,
au moins une fois,
la petite voix d’un poème.
Francis Dannemark
Extrait du livre : « Les voix du poème »
votre commentaire -
-
-
Par renal le 17 Mai 2017 à 09:26
Fleurs d’aurore
Comme au printemps de l’autre année,
Au mois des fleurs, après les froids,
Par quelque belle matinée,
Nous irons encore sous bois.
Nous y verrons les mêmes choses,
Le même glorieux réveil,
Et les mêmes métamorphoses
De tout ce qui vit au soleil.
Nous y verrons les grands squelettes
Des arbres gris, ressuscité,
Et les yeux clos des violettes
À la lumière palpiter.
Sous le clair feuillage vert tendre,
Les tourterelles des buissons,
Ce jour-là, nous feront entendre
Leurs lentes et molles chansons.
Ensemble nous irons encore
Cueillir dans les prés, au matin,
De ces bouquets couleur d’aurore
Qui fleurent la rose et le thym.
Nous y boirons l’odeur subtile,
Les capiteux arômes blonds
Que, dans l’air tiède et pur, distille
La flore chaude des vallons.
Radieux, secouant le givre
Et les frimas de l’an dernier,
Nos chers espoirs pourront revivre
Au bon vieux soleil printanier.
En attendant que tout renaisse,
Que tout aime et revive un jour,
Laisse nos rêves, ô jeunesse,
S’envoler vers tes bois d’amour !
Chère idylle, tes primevères
Éclosent en toute saison ;
Elles narguent les froids sévères
Et percent la neige à foison.
Éternel renouveau, tes sèves
Montent même aux cœurs refroidis,
Et tes capiteuses fleurs brèves
Nous grisent comme au temps jadis.
Oh ! oui, nous cueillerons encore,
Aussi frais qu’à l’autre matin,
Ces beaux bouquets couleur d’aurore
Qui fleurent la rose et le thym.
Nérée Beauchemin, Les floraisons matutinales
Parc de la Légion d'Honneur Saint Denis
2 commentaires -
-
-
-
Par renal le 9 Mai 2017 à 08:41
Lilas
La pluie larmoyante caresse ton parfum
aime le déséquilibre éphémère
des gouttelettes assoiffées de sève.
À chaque pétale elle découvre ta beauté
symphonie d’unités réfractées.
Les fleurs minuscules bleutées par la lumière
avancent comme un cortège
joyeux
dansent comme une valse
d’amour.
Forsythias et pivoines couronnent cet instant
courtisent l’allégorie.
Sous le sublime chapiteau de la nature
un voile parfumé fleurit notre chimère.
Sybille Rembard, Beauté fractionnée, 2002 lilas
2 commentaires -
Par renal le 2 Mai 2017 à 09:11
Éclat
Reine Terre, votre corps opulent
se renverse dans l’horizon.
Votre robe aux couleurs de soleil levant
s’étale à perte de vue.
Par-ci et par là,
sculptures perpendiculaires ;
cordes à grimper, lignes,
courbes et pentes
dansent à l’arrivée du vent de l’est.
C’est ce moment du printemps,
Anémone des bois
invite toutes ses amies sauvages :
Primevère, Célandine et Violette
à se baigner dans la rosée.
Il semble que pour la conférence des oiseaux,
c’est ce chant de Merle angélique,
comme si vous n’aviez jamais
entendu son cœur joyeux.
Il cherche comme un philosophe
une histoire parfaite.
Printemps, sa muse,
sur le flot vert des forêts,
sème l’enchantement
partout sur la terre.
Nous sommes joyeux,
Unis par cette fête royale chaque année.
Chloé Douglas, 2010
Photo Pixabay
1 commentaire -
-
Par renal le 22 Avril 2017 à 08:48
Ronde de Printemps
À Charles de Sivry.
Dans le Parc, dans le Parc les glycines frissonnent,
Etirant leurs frêles bras –
Ainsi que de jeunes filles
Qui se réveillent d’un court sommeil
Après la nuit dansée au bal,
Les boucles de leurs cheveux
Tout en papillotes
Pour de prochaines fêtes –
Dans le Parc.
Dans les Prés, dans les Prés les marguerites blanches
S’endimanchent, et les coquelicots
Se pavanent dans leurs jupes
Savamment fripées,
Mais les oiseaux, un peu outrés,
Rient et se moquent des coquettes
Dans les Prés.
Dans les Bois, dans les Bois les ramures s’enlacent:
Voûte de Cathédrale aux Silences
Où le pas des Visions se fait pieux et furtif,
Parmi les poses adorantes des Hêtres
Et les blancs surplis des Bouleaux –
Sous les vitraux d’émeraude qui font
Cette lumière extatique –
Dans les Bois.
Dans l’Eau, dans l’Eau près de joncs somnolents
Tremblent les étoiles plues du soleil
Dans l’Eau,
Et la Belle tout en pleurs
Tombe parmi les joncs somnolents,
Et la Belle
Meurt parmi la torpeur lumineuse des flots:
La Belle Espérance
S’est noyée, et cela fait des ronds
Dans l’Eau.
18 mai 1889.
Marie Krysinska, Rythmes pittoresques
Chacra, avril 2017
votre commentaire -
Par renal le 10 Avril 2017 à 07:48
Lilas
La pluie larmoyante caresse ton parfum
aime le déséquilibre éphémère
des gouttelettes assoiffées de sève.
À chaque pétale elle découvre ta beauté
symphonie d’unités réfractées.
Les fleurs minuscules bleutées par la lumière
avancent comme un cortège
joyeux
dansent comme une valse
d’amour.
Forsythias et pivoines couronnent cet instant
courtisent l’allégorie.
Sous le sublime chapiteau de la nature
un voile parfumé fleurit notre chimère.
Sybille Rembard, Beauté fractionnée, 2002
votre commentaire -
Par renal le 4 Avril 2017 à 09:55
Origines
Les livres assoiffés comme des pyramides
Doublaient les murs de leurs blocs de savoir.
Sans bruit viraient en eux les planètes, les siècles
La volupté, l’Histoire
Et leurs voix étouffées me traquaient dans le noir.
Mille alphabets germaient aux bords de mon sommeil :
Chaque lettre, une graine et chaque mot, le ciel.
Je conjuguais à tous les temps de l’être
Le futur intérieur, l’imparfait de l’imaginaire.
Dès l’aube, l’air bruissait de syllabes-cigales
De vocables-pigeons et de versets pareils
Au vol flammé de l’ange.
Un fleuve débordait écumant de secrets.
Des forêts surgissaient de pages entrouvertes
Où des huppes puisaient l’or des milliers d'années
Et mes corps à venir attendaient que je naisse.
Certains livres étaient des pêches dont je buvais
le jus la tête renversée
d’autres des coquillages d’où s’évadaient les fables,
frissonnaient sur mon front telle une frange de cheveux
sombres
les neiges, les mirages
les criquets pèlerins de l’inconnaissable,
je décrivais dans l’ombre au sein d’une glace sans tain étrangleuse d’images
Caressant au passage le pelage des monstres
Guidé par la volupté à tête chercheuse
éperdue de liqueurs
Avide de froisser les dessous mauves de l’extase.
J’écrivais. Et mon être naissait de l’encre
lettre à lettre :
j’avais lieu dans le mot à venir.
J’écrivais comme on meurt et c’était pour survivre
Convaincu d’engendrer ainsi le dernier Livre
Que déchiffreraient sans en saisir hélas toutes les nuances
Ies grands lézards créés à l’image de Dieu.
Marc Alyn
Photo Pixabay
2 commentaires -
Par renal le 28 Mars 2017 à 12:28
Rendez-vous
Je te donne rendez-vous
Tu viendras
dans un pays au soleil
si vaste qu'il embrasse le monde
si petit qu'il tient en un mot.
je te donne rendez-vous
tu viendras
dans un pays fraternel
ses monuments sont des tourments
universels.
je te donne rendez-vous
tu viendras
dans un pays éternel
où dansent consonnes et voyelles
derrière "masques et bergamasques".
Je te donne rendez-vous
dans ta langue maternelle.
Azadée Nichapour
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique