• La gelée

     

    Ce matin,

    Il y avait

    Des milliers

    De diamants

    Dans les champs.

     

    Les gens ont dit :

    “C’est la gelée.”

     

    Mais moi

    Je sais bien

    Que c’est la lune

    Qui a fait craquer

    Tous ses colliers.

     

    Anne-Marie Chapouton

    La gelée.

    Mont du Chat, Savoie février 2016


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  • L'Espoir

     

    L'Espoir, ça vient d'on ne sait où

    Ça vient plus loin que nous

    L'Espoir, ça vous colle à la peau

    Ça vous enracine au ciel

    Ca vous enlace les bras et les mains.

    L'Espoir, ça vous étouffe à en crier

    À en vivre sans fin.

    Fragile, si fragile comme la fleur des blés.

    Il ensemence nos chemins

    Il nourrit nos après-demain

    Et fait éclater nos rires plus loin que la terre.

    Écrit en rouge sur les murs de nos prisons,

    Il se nomme LIBERTÉ.

    Écrit en noir sur les portes des princes

    Il se nomme JUSTICE.

    Écrit en bleu sur les murs de nos villes

    Il se nomme HORIZON.

    Écrit en blanc sur les robes des filles

    Il se nomme PRINTEMPS.

    Écrit en rose sur les fleurs de nos mains

    Il se nomme FRATERNITÉ.

    Écrit en transparence dans les yeux des enfants

    Il se nomme VIVRE.

    Écrit en arc-en-ciel sur le soleil couchant,

    Il se nomme PAIX.

    Extrait de « Pierre vivantes » 

     

    L'Espoir

    Martinique aout 2017


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  • Bonjour monsieur l'Hiver

     

    - Hé ! Bonjour monsieur l'Hiver !

    Ça faisait longtemps...

    Bienvenue sur notre terre,

    Magicien tout blanc.

    - Les montagnes t'espéraient ;

    Les sapins pleuraient ;

    Les marmottes s'indignaient ;

    Reviendra-t-il jamais ?

    - Mes patins s'ennuyaient ;

    Mes petits skis aussi ;

    On était tous inquiets ;

    Reviendra-t-il jamais ?

    - Hé ! Bonjour monsieur l'Hiver !

    Ça faisait longtemps ...

    Bienvenue sur notre terre,

    Magicien tout blanc.

     

    Patrick  Bousquet

     

    Bonjour monsieur l'Hiver

    Mont du Chat, Savoie, 2016


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  • A M. V. H. (Sonnet)

     

    Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,

    Pour savoir, après tout, ce qu’on aime le mieux,

    Les bonbons, l’Océan, le jeu, l’azur des cieux,

    Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.

     

    Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;

    Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d’adieux.

    Puis le coeur s’aperçoit qu’il est devenu vieux,

    Et l’effet qui s’en va nous découvre les causes.

     

    De ces biens passagers que l’on goûte à demi,

    Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.

    On se brouille, on se fuit. Qu’un hasard nous rassemble,

     

    On s’approche, on sourit, la main touche la main,

    Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,

    Que l’âme est immortelle, et qu’hier c’est demain.

     

    Alfred de Musset

    Extrait du livre « 30 poèmes pour célébrer le monde » 

     

    A M. V. H. (Sonnet)

    Japon, aout 2017


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  • L’écolier

     

    J’écrirai le jeudi j'écrirai le dimanche

    quand je n'irai pas à l'école

    j'écrirai des nouvelles j'écrirai des romans

    et même des paraboles

    je parlerai de mon village je parlerai de mes parents

    de mes aïeux de mes aïeules

     

    je décrirai les prés je décrirai les champs

    les broutilles et les bestioles

    puis je voyagerai j'irai jusqu'en Iran

    au Tibet ou bien au Népal

    et ce qui est beaucoup plus intéressant

    du côté de Sirius ou d'Algol

    où tout me paraîtra tellement étonnant

    que revenu dans mon école

    je mettrai l'orthographe mélancoliquement

     

    Raymond Queneau

    Extrait du livre « 30 poèmes pour célébrer le monde » 

    L’écolier

    Japon aout 2017 (photo Benoît)

     


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  • Îles

     

    Îles

    Îles où l'on ne prendra jamais terre

    Îles où l'on ne descendra jamais

    Îles couvertes de végétations

    Îles tapies comme des jaguars

    Îles muettes

    Îles immobiles

    Îles inoubliables et sans nom

    Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais bien aller jusqu'à vous

     

    Blaise CENDRARS,

    Extrait du livre « 30 poèmes pour célébrer le monde » 

    Anse Noire, Martinique


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  • L’ARAIGNÉE.

     

    Araignée grise

    Araignée d'argent,

    Ton échelle exquise

    tremble dans le vent.

    Toile d'araignée

    - émerveillement ! -

    Lourde de rosée

    Dans le matin blanc.

     

    Ouvrage subtil

    Qui frissonne et ploie.

    O maison de fil,

    Escalier de soie !

    Araignée grise,

    Araignée d'argent,

    Ton échelle exquise

    Tremble dans le vent

     

    Madeleine LEY

    Extrait du livre « 30 poèmes pour célébrer le monde » 

     

    L’ARAIGNÉE.

    Photo Pixabay


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  • De la terre au ciel

     

    Un rayon de soleil se brise

    Sur la branche et sur les buissons.

    Je m'assieds à l'ombre, où la brise

    M'apporte parfums et chansons :

     

    Parfum de la fraise rougie

    Qui tremble sur le vert sentier ;

    Chanson — palpitante élégie —

    De l'oiseau sur le chêne altier ;

     

    Parfum de la rose sauvage,

    Doux trésor du pâtre amoureux ;

    Chanson égayant le rivage,

    Qui parle à tous les cœurs heureux :

     

    Parfum de la source qui coule

    Dans un lit de fleurs ombragé ;

    Chanson du ramier qui roucoule,

    Et me chante l'amour que j'ai ;

     

    Parfum de l'herbe qui s'emperle

    À la brume des soirs d'été ;

    Chanson éclatante du merle,

    Qui bat de l'aile en sa gaieté ;

     

    Parfum de toute la nature,

    Fleur, arôme, ambroisie et miel,

    Chanson de toute créature,

    Qui parle de la terre au ciel.

     

    Arsène Houssaye. Source : www.poesie-francaise.fr 

     

    Rose de Porcelaine Martinique aout 2017


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  • Espoir

     

    Pour moi, je vois encore des jouissances pures

    Dans ce bonheur humain que l'on dédaigne tant ;

    Il est encore pour nous d'innocentes parures,

    Des plaisirs sans remords, et pour plus d'un instant ;

    J'ai pour mon avenir plus d'un espoir qui brille...

     

    Il en est un surtout qui réjouit mon cœur :

    C'est l'amour d'une épouse, et ce que la famille

    Peut offrir ici-bas de joie et de bonheur.

    Oh ! qu'il est doux d'avoir un foyer domestique

    Où l'on s'assied en paix avec ceux qu'on chérit ;

    Oh ! qu'il est doux, le soir, dans une salle antique,

    D'avoir sur ses genoux un enfant blond qui rit ;

     

    De poser doucement les deux mains sur sa tête

    Et puis de l'endormir par de vieilles chansons.

    Et qu'importe au dehors, où gronde la tempête,

    Qu'importe la rigueur des nuits et des saisons !

    Au foyer devant nous se déroule la flamme ;

    C'est en vain que du vent gémit la triste voix :

    Espoir

     

    A mes côtés voici cette âme de mon âme,

    Cet ange de mon cœur, l'épouse de mon choix,

    Qui, vers moi se penchant, s'appuie à mon épaule.

    Telle une tendre fleur, à l'écart des jardins

    Recherchant un abri, s'appuie au tronc d'un saule

    En répandant sur lui mille parfums divins.

    Ô fleur de mon amour, couronne de ma vie !

    De combien de parfums elle vient m'embaumer !

    Aux habitants du ciel comment porter envie ?

    N'ai-je pas sur la terre un ange pour m'aimer ?

    N'ai-je pas une voix qui se mêle à mes plaintes,

    A mes soupirs d'amour, à mes élans joyeux ?

    S'il faut souffrir, encore, mes peines sont éteintes

    Dans une larme de ses yeux.

     

    Heureux qui peut ainsi joindre deux existences

    Pour la vie et la mort, pour la joie et les pleurs !

    Son bonheur est doublé comme ses espérances ;

    Il a partagé ses douleurs.

     

    Se peut-il que jamais si grand bonheur m'advienne ?

    Cette sœur que j'attends la trouverai-je un jour ?

    Tant de félicité sera-t-elle la mienne,

    Et vivrai-je pour tant d'amour ?

     

    Espérons ! Espérons ! C’est le mot qui console,

    Espérons ! Car l'espoir n'est pas fait pour tromper.

    Le bonheur, s'il n'est pas une vaine parole,

    Toujours ne peut nous échapper.

     

    Espérons ! Espérons ! C’est le mot de la vie,

    Le mot de la douleur et celui de l'amour ;

    Le mot que dit toute hymne et toute poésie,

    Mais qu'on ne dira plus un jour.

     

    Henri Durand. Source : www.poesie-francaise.fr 

     

    Photo Renal


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