• Le coq

     

    Chaque matin, au saut du perchoir,

    Le coq regarde si l’autre est toujours là,

    Et l’autre y est toujours.

    Le coq fait le beau, gonfle ses plumes,

    Qui ne sont pas mal,

    Celles-ci bleues et celles-là argentées,

    Mais l’autre, en plein azur, est éblouissant d’or.

    Le coq rassemble ses poules, et marche à leur tête.

    Voyez, elles sont à lui ;

    Toutes l’aiment et toutes le craignent,

    Mais l’autre est adoré des hirondelles.

    Le coq se prodigue : il pose, ça et là,

    Ses virgules d’amour, et triomphe

    D’un ton aigu, de petits riens,

    Mais l’autre éclate encore

    Des derniers feux du soleil,

    Et chante de sa voix pure,

    Le pacifique angélus du soir.

    Jules Renard « Le sourire de Jules

     

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  • Extraits du livre : « Du bonheur, un voyage philosophique »

    De Frédéric LENOIR

     

    De l’art d’être soi-même

     

    « Être heureux, c’est avant tout satisfaire les besoins ou les aspirations de notre être : un silencieux recherchera la solitude, un bavard la compagnie des autres. Comme les oiseaux vivent dans l’air et les poissons dans l’eau, chacun doit évoluer dans l’atmosphère qui lui convient. Certains humains sont faits pour vivre dans le bruit des villes, d’autres encore ont besoin des deux.  Nul ne pourra être heureux s’il veut aller à contre courant de sa nature profonde. »

     
     

    « Il est essentiel non seulement d’apprendre à se connaître, mais aussi à éprouver nos forces et nos faiblesses, à corriger et à améliorer en nous ce qui peut l’être, mais sans chercher à distordre ou à contrecarrer notre être profond. »

     
     

    « Le bonheur le plus grand est la personnalité. » écrit Goethe. Car ce ne sont pas tant les événements qui comptent, que la manière dont chacun les ressent. Développer sa sensibilité, affermir son caractère, affiner ses dons et ses goûts compte plus que les objets extérieurs pouvant procurer du plaisir.

    Le bonheur consiste à vivre selon notre nature profonde, en développant notre personnalité pour nous permettre de jouir de la vie et du monde avec la sensibilité le plus riche possible. (A suivre....)

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    Les ailes

     

    Quelquefois

    Des éclats

    De pensée

    Coulent

    Aveuglément

    Devant

    L’essentiel

    Source

    Emballée

    Qui longe

    Un sentier

    Naissant

    Ce sont

    Les ailes de l’eau.

     

    Sophie  Lei Thuman extrait de « Monde flottant »

     

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  • Extraits du livre : « Du bonheur, un voyage philosophique »

    De Frédéric LENOIR

     

    Résumé :Qu’entendons-nous par « bonheur » ? Dépend-il de nos gènes, de la chance, de notre sensibilité ? Est-ce un état durable ou une suite de plaisirs fugaces ? N’est-il que subjectif ? Faut-il le rechercher ? Peut-on le cultiver ? Souffrance et bonheur peuvent-ils coexister ?

    Pour tenter de répondre à ses questions, Frédéric Lenoir propose un voyage philosophique, joyeux et plein de saveurs. Une promenade stimulante en compagnie des grands sages d’Orient et d’Occident. Où l’on traversera le jardin des plaisirs avec Épicure. Où l’on entendra raisonner le rire de Montaigne et de Tchouang-Tseu. Où l’on croisera le sourire paisible du Bouddha et d’Épictète. Où l’on goûtera à la joie de Spinoza et d’Etty Hillesun. Un cheminement vivant, ponctué d’exemple concrets et des dernières découvertes des neurosciences, pour nous aider à vivre mieux.

     
     

    « Il n’est pas de conditions humaine, pour humble ou misérable qu’elle soit, qui n’ai quotidiennement la proposition du bonheur : pour l’atteindre, rien n’est nécessaire que soi-même. (Jean Giono)

     
     

    « Le bonheur est un sentiment humain lié à la conscience de soi. Pour être heureux, il faut avoir conscience de son bien-être, du privilège ou du don que représentent les bons moments de l’existence. Or les études psychologiques ont montré que nous sommes davantage conscients des évènements négatifs que des évènements positifs qui nous adviennent. »

     
     

    Au jardin des plaisirs avec Aristote et Épicure.

     

    Aristote dit : « le bonheur est le seul but que nous recherchons toujours pour lui-même et jamais pour une autre fin. » Le bonheur serait pour lui « le souverain du bien.

    « Si tous les plaisirs varient en intensité comme en importance, tous sont toujours éphémères. Si on ne le nourrit pas sans cesse par des sollicitations extérieures, le plaisir s’épuise au fur et à mesure qu’on en jouit. Un bon repas procure certes un grand plaisir, mais celui-ci diminue au fur et à mesure que notre estomac se remplit, et parvenus à satiété, les mets les plus fins nous laissent indifférents. Le plaisir, n’a absolument rien à voir avec la morale ; le tyran ou le pervers prennent du plaisir à torturer, à tuer, à faire souffrir les autres. »

     
     

    « Parce qu’il est fugace, parce qu’il a sans cesse besoin d’être nourri, parce qu’il est moralement indéfini, le plaisir ne peut être le seul guide d’une vie. Nous avons sans doute déjà fait l’expérience que la recherche exclusive de plaisirs faciles et immédiats nous apporte des désillusions, que la poursuite du divertissement et des plaisirs sensoriels ne nous dispense jamais une pleine et entière satisfaction.

     
     

    « Aristote souligne avec force que la poursuite du bonheur constitue toujours une poursuite du plaisir. »

    Mais le secret d’une vie heureuse ne réside donc pas dans la poursuite aveugle de tous les plaisirs de l’existence, pas plus que dans le fait d’y renoncer, mais dans la recherche du maximum de plaisir avec le maximum de raison. »

     
     

    « Aux yeux d’Épicure, en effet, pour être heureux, il est impératif à la fois de renoncer à certains plaisirs et de limiter ceux qu’on s’autorise : « Le plaisir est principe et fin de la vie bienheureuse, écrit-il. Pour cette raison, nous ne choisissons pas non plus tout plaisir. Il nous arrive de laisser de côté de nombreux plaisirs quand il s’ensuit, pour nous, plus de désagréments. »

     
     

    « Malgré leurs divergences métaphysiques, ce que prônent Aristote comme Épicure, c’est une qualité et un juste équilibre des plaisirs. Tous les excès sont à éviter : tant l’ascétisme que la débauche. Il s’agit de bien nourrir et d’entretenir notre corps et notre esprit, selon l’adage de Juvénal : « Un esprit sain dans un corps sain ». Cet équilibre passe par des exercices physiques quotidiens qui permettent de conserver le corps en bonne santé tout en lui apportant du plaisir. Par une alimentation savoureuse et mesurée : privilégier la qualité sur la quantité. »

     
     

    «  J’ai aussi constaté pour ma part à quel point le contact avec la nature constitue une expérience sensorielle régénératrice. Lorsque qu’on peut faire une promenade en forêt, se plonger dans la mer ou une rivière, faire une randonnée en montagne, tout en étant attentif aux sensations et au plaisir que procure ce type d’expérience, on en ressort transformé, apaisé, ressourcé. Car ce plaisir du corps, cette régénération sensorielle se transmettent à l’esprit : nos soucis se dissipent, nos pensées sont plus nettes et réfléchies, notre âme retrouve la paix si elle est troublée. » ( A suivre...)

     

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  • Le muguet

     

    Sous une averse de lumière,

    Les arbres chantent au verger,

    Et les graines du potager

    Sortent en riant de la terre.

     

    Carillonnez ! Car voici Mai !

    Cloches naïves du muguet !

     

    Les yeux brillants, l'âme légère,

    Les fillettes s'en vont au bois

    Rejoindre les fées qui, déjà,

    Dansent en rond sur la bruyère.

     

    Carillonnez ! Car voici Mai !

    Cloches naïves du muguet !

     

    Maurice Carême

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