• Rondeau de printemps

     

    Le temps a laissé son manteau

    De vent, de froidure et de pluie,

    Et s'est vêtu de broderie,

    De soleil luisant, clair et beau.

     

    il n'y a bête ni oiseau

    Qu'en son jargon ne chante ou crie :

    Le temps a laissé son manteau

    De vent, de froidure et de pluie.

     

    Rivière, fontaine et ruisseau

    Portent en livrée jolie

    Gouttes d'argent, d'orfèvrerie ;

    Chacun s'habille de nouveau :

    Le temps a laissé son manteau.

     

    René Charles d’Orléans, (1394-1465)

     

    FLEUR REDUITE 7

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  • Les Aborigènes

     

    « En tant que gardiens responsables de la Ressource, les Aborigènes ne doivent pas prendre plus que ce qu'il leur faut dans l'environnement.Ils ne remettent pas en question l'obéissance à cette Loi, sans quoi la maladie viendrait les sanctionner. Pour le reste, pas de programmes établis, de contraintes horaires ni de «Je dois». «À quelle heure se couche le Soleil ?» est une question saugrenue : il se couche quand il se couche. «Vous avez la montre, nous avons le temps», se plaisent-ils à nous dire. Tout ce qui existe sur la planète a sa raison d'être. Il n'y a pas de caprices du sort ni d'injustices. Il n'y a que des conceptions erronées et des mystères qui ne sont pas encore révélés aux mortels.

    Les Aborigènes ont décidément beaucoup à nous apprendre. »

     

    « Pour les Aborigènes, comme pour beaucoup de cultures indigènes, la Terre est une réalité spirituelle - un phénomène dont sont issues cultures et religions. La Terre n'est pas une propriété privée ; elle n'est ni à acheter, ni à vendre. Elle est investie d'une «qualité magique» par sa relation avec le Soleil, l'air, l'eau, le sol et les animaux, ce, dans l'intérêt collectif. »

     

    Extrait du livre « Une autre façon de vivre »

    De Stéphane Audran

     

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  • Milly ou la terre natale

     

    Pourquoi le prononcer ce nom de la patrie ?

    Dans son brillant exil mon cœur en a frémi ;

    II résonne de loin dans mon âme attendrie,

    Comme les pas connus ou la voix d'un ami.

    Montagnes que voilait le brouillard de l'automne,

    Vallons que tapissait le givre du matin,

    Saules dont l'émondeur effleurait la couronne,

    Vieilles tours que le soir dorait dans le lointain,

    Murs noircis par les ans, coteaux, sentier rapide,

    Fontaine où les pasteurs accroupis tour à tour

    Attendaient goutte à goutte une eau rare et limpide,

    Et, leur urne à la main, s'entretenaient du jour,

     

    Chaumière où du foyer étincelait la flamme,

    Toit que le pèlerin aimait à voir fumer,

    Objets inanimés, avez-vous donc une âme

    Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?

     

    Voilà le banc rustique où s'asseyait mon père,

    La salle où résonnait sa voix mâle et sévère,

    Quand les pasteurs, assis sur leurs socs renversés,

    Lui comptaient les sillons par chaque heure tracés,

     

    Où qu'encor palpitant des scènes de sa gloire,

    De l'échafaud des rois il nous disait l'histoire,

    Et, plein du grand combat qu'il avait combattu,

    En racontant sa vie enseignait la vertu !

    Voilà la place vide où ma mère à toute heure,

    Au plus léger soupir, sortait de sa demeure,

    Et, nous faisant porter ou la laine ou le pain,

    Vêtissait l'indigence ou nourrissait la faim ;

    Voilà les toits de chaume où sa main attentive

    Versait sur la blessure ou le miel ou l'olive,

    Ouvrait près du chevet des vieillards expirants

    Ce livre où l'espérance est permise aux mourants,

     

    Recueillait leurs soupirs sur leur bouche oppressée,

    Faisait tourner vers Dieu leur dernière pensée,

    Et, tenant par la main les plus jeunes de nous,

    A la veuve, à l'enfant, qui tombaient à genoux,

    Disait, en essuyant les pleurs de leurs paupières :

    Je vous donne un peu d'or, rendez-leur vos prières. »

    Voilà le seuil, à l'ombre, où son pied nous berçait,

     

    La branche du figuier que sa main abaissait ;

    Voici l'étroit sentier où, quand l'airain sonore

    Dans le temple lointain vibrait avec l'aurore,

    Nous montions sur sa trace à l'autel du Seigneur

    Offrir deux purs encens, innocence et bonheur !...

     

    Alphonse de Lamartine

    FLEUR REDUITE 5

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  • « Je vous délivre de votre science, de vos formules, de vos lois, de cet esclavage de l’esprit, de ce déterminisme plus dur que la fatalité. Je suis le défaut dans l’armure.

    Je suis la lucarne dans la prison.

    Je suis l’erreur dans le calcul, je suis la vie.

    (Antoine de Saint Exupéry, extrait de Courrier du Sud)

     

    « Qu’est-ce que la vie ? C’est l’éclat d’une luciole dans la nuit,

    C’est le souffle d’un bison en hiver, c’est une petite ombre qui court dans l’herbe et se perd au coucher du soleil. (Fools Crow, chef spirituel des Sioux.)

     

    « Tous les dragons de notre vie sont peut être pas des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux. Toutes les choses terrifiantes ne sont peut être que des choses sans secours qui attendent que nous les secourions. (Rainer Maria, Rilke, lettre à un jeune poète.)

     

    « Fais attention à tes pensées car elle deviendront des paroles.

    Fais attention à tes paroles, car elles deviendront des actes.

    Fais attention à tes actes, car ils deviendront des habitudes.

    Fais attention à tes habitudes, car elles deviendront ton caractère.

    Fais attention à ton caractère, car il est ton destin.

    (Talmud) »

    Extrait du livre « Une autre façon de vivre »

    De Stéphane Audran

     

    FLEUR REDUITE 6

     

     


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  • L’enfant du désert

     

    Enfants touareg,

    Enfant pâtre,

    Petit maître du désert,

    Ton regard poursuit

    La gazelle ou le lièvre,

    Guette le scarabée d’or

    Ou le profil d’une herbe rare.

    Tu étudie jour après jour

    Le va-et-vient du sable,

    La mélopée du vent,

    Le chant lointain de la fontaine,

    Là-bas vers la palmeraie.

     

    Jacqueline Held (Afrique)

     

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