• Jeunes pensées nocturnes

     

    Toute nuit durant et chaque nuit,

    Quand maman éteint la bougie,

    Je vois les gens qui défilent,

    Comme en plein jour, dans ma pupille.

     

    Armées, empereurs, monarques,

    Transportant tout un bric-à-brac,

    Défilent en parfaite majesté

    Rien à voir avec la journée.

     

    Jamais on ne vit pareille pavane

    Sur le pré, sous le grand chapiteau ;

    Car toutes espèces d’hommes et d’animaux

    Défilent dans cette caravane.

     

    D’abord ils bougent un tantinet,

    Puis ils s’emballent en tourniquet

    Et je ne les quitte pas d’une semelle

    Jusqu’à la cité du Sommeil.

     

    Robert Louis Stevenson

     

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  • L’enfant de l’île

     

    Je te regarde vivre

    Sur une île à peine plus large

    Qu’une feuille de manguier.

    Je te vois écouter

    La respiration insouciante

    De la biodiversité.

    Je t’entends toucher la carapace

    De la lourde tortue du passé.

     

    Et autour de nous

    Dans tous ses bleus réunis

    Le lagon fait semblant de dormir,

    Un îlot clos,

    Et l’autre si vert.

     

    Alain Serres (Océanie)

     

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  • Pense-rêve

     

    Fais vite un nœud à ton mouchoir

    Avant que ton rêve, ne glisse

    A jamais dans la nuit.

    Un nœud, avant qu’il ne t’échappe

    Et que s’effacent ses couleurs

    Comme buée sur la vitre du temps.

    Vite, sinon tu l’oublierais

    Rêve terni, rêve envolé.

    Ta vie ne serait plus la même,

    Une blessure mal fermée

    Que nul, pour toi, ne guérirait.

    Car un rêve, il faut y penser souvent

    Si on veut le garder vivant.

    Ne perds  donc pas une seconde,

    Il te suffit de ce pense-rêve

    Pour te souvenir que le tien existe

    Quelque part en toi, tout prêt à revivre.

    Un nœud à ton mouchoir, vite, fais vite.

     

    Pierre Gabriel

     

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    On ne doit pas s’étonner

     

    Que les cerises viennent

    Sur les cerisiers ;

    les bananes, sur les bananiers,

    C'est là une merveille

    Dont on ne doit pas s'étonner.

    Car enfin que ferions-nous d'un monde

    Où les moulins donneraient des chiens ;

    Les prés, des escarpins ;

    Les coffres-forts, des songes ;

    Les lampes, des noisettes ;

    Les jeux de cartes, des fauvettes

    Et les reines, des jeux d'ombre ?

    Heureusement, mes pommiers, au soleil,

    Ne donnent que des pommes

    Et les femmes - bénies soient-elles !

    Que ce que nous sommes : des hommes.

    Maurice Carême


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  • Donne ce que tu as

    Donne ce que tu as, tout ce que tu es, on n’est jamais aussi riche que lorsque l’on donne. Regarde les avares, ils sont tristes.

    Donne ; tout ce que Dieu a mis en toi, c’est pour le donner.

    Donne ton sourire, même si tu souffres

    Donne de ton temps, même si tu préfères être seul.

    Donne de ton savoir à celui qui ignore et marche dans la nuit.

    Donne de ton amour, si toi-même tu as été déçu dans ton amour.

    Es-tu triste ? Cherche à rendre service autour de toi, cherche à consoler, cherche à soulager une peine et tu trouveras la joie. Recherche en tout la plus petite parcelle de joie.

    Joie de se réveiller le matin et de revivre une journée !

    Cela compte, tu sais, quand les jours s’amenuisent au fil de la vie.

    Joie de voir luire le soleil, d’entendre vivre autour de soi.

    Joie d’avoir des amis sur qui l’on puisse compter.

    Joie d’être aimé. Tant ne le sont plus, ou pas, ou jamais.

    Joie de savoir que cette vie nous en prépare une autre, avec Dieu pour l’éternité.

    (Marie Noëlle Moreau)

     

    RHUM 2010 035 reduite

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