• Le jardin

     

    Des milliers et des milliers d’années

    Ne sauraient suffire

    Pour dire

    La petite seconde d’éternité

    Où tu m’as embrassé

    Où je t’ai embrassée

    Un matin dans la lumière de l’hiver

    Au parc Montsouris à Paris

    Sur la terre

    La terre qui est un astre.

    (Jacques Prévert)

     

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  • De mon mystérieux  voyage

     

    De mon mystérieux voyage

    Je ne t’ai gardé qu’une image,

    Et qu’une chanson, les voici :

    Je ne t’apporte pas de roses,

    Car je n’ai pas touché aux choses,

    Elles aiment à vivre aussi.

     

    Mais pour toi, de mes yeux ardents,

    J’ai regardé dans l’air et l’onde,

    Dans le feu clair et dans le vent,

    Dans toutes les splendeurs du monde,

    Afin d’apprendre à mieux  te voir

    Dans toutes les ombres du soir.

     

    Afin d’apprendre à mieux t’entendre

    J’ai mis l’oreille à tous les sons,

    Ecouté toutes les chansons,

    Tous les murmures, et la danse

    De la clarté dans le silence.

     

    Afin d’apprendre comme on touche

    Ton sein qui frissonne ou ta bouche,

    Comme en un rêve, j’ai posé

    Sur l’eau qui brille, et la lumière,

    Ma main légère et mon baiser.

     

    Charles Van Lerberghe

     

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  • Dehors

     

    Dehors, je me promène au-dedans de moi. Les images sont silencieuses. La vie se gagne à l'intérieur, surtout si elle semble perdue de l'extérieur. Je marche en moi sans m'égarer. Je vois mieux aveugle. L'Autre me guide. Je vais là où je ne peux pas aller, dans ces châteaux de l'âme où les images, les mots, les pensées, les sécurités sont abolis. Reste le silence de la prière. Reste la possible visite au creux de l'absence. Reste le scandale du mal et l'espoir que l'Autre me dise une parole que mon amour entende.

     

    Je ne suis jamais dehors au-dedans, malgré les labyrinthes et les murs, peurs et morts confondues. Le froid et le chaud s'accouplent en un instant précis. La profondeur devient la respiration de l'amour. Mes bras, deux ailes pour l'absolu de l'étreinte. Mes lèvres, un baiser, et je m'envole hors de moi, en Toi. Mon baiser te nomme mieux que mes mots, Toi, qui n'es qu'amour.

     

    (Jacques Gauthier, « Les mots de l'Autre. »)

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  •  

    Contes des sages Djeha et Nasreddine (Se lever tôt)

    Les contes de Djeha et Nasreddine Hodja s’enrichirent au contact d’autres cultures. Progressivement assimilés, ils deviennent ceux de Ciuga, Grossu Minutu. Ils ont si nombreux que seul un choix effectué parmi les premiers a pu trouver place dans cet ouvrage. Pleins d’ironie, ces contes de sagesse arabo-turco-persans nous convient à un plaisant voyage dans un Islam à liberté frondeuse.

     

    Se lever tôt

    Djeha faisait souvent la grasse matinée.

    - Tu devrais te lever plus tôt, lui conseilla son oncle.

    - Pourquoi?

    - Parce que cela porte chance. Un jour où je m'étais levé à l'aube, j'ai trouvé sur le chemin une bourse remplie d'or que quelqu’un venait de perdre.

    - Comment sais-tu quelle n'avait pas été perdue la veille au soir?

    - J'en suis sûr, car j'étais passé par là un peu avant minuit. C’était la pleine lune, je l’aurais vue.

    - Alors celui qui avait perdu sa bourse ne s’était levé encore plus tôt que toi. -Oui.

    - Se lever tôt ne porte donc pas chance à tout le monde, conclut Djena.

     

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  • « Le Printemps des Poètes 2012

     

    Sur le thème de l'enfance…


    Les Éditions Monte-Cristo ne pouvaient pas être insensibles au beau thème choisi cette année pour la 14ème édition du Printemps des Poètes : l'enfance.
    La poésie est trop peu célébrée dans notre monde moderne. Est-ce parce qu'elle est gratuite dans un monde qui ne l'est pas ? Est-ce parce qu'elle semble sans intérêt dans une société vouée au “À quoi ça sert ?” De fait, la poésie ne sert à rien, pas plus que l'amour, les primevères, le chant du rossignol et le bleu du ciel. Mais imaginez un monde où il n'y ait rien de tout cela… Ne manquons pas de célébrer, Amis, tout ce qui échappe à l'emprise de l'argent et du temps compté. Renouvelons notre regard, ayons la patience d'attendre l'éclosion des toutes petites merveilles de la nature, des événements et des sentiments délicats dont sont capables les êtres qui nous côtoient. Et n'oublions pas ce que disait Christian Bobin : « Les poètes sont des gens qui construisent des cabanes dans les branches de leur cerveau et qui n'en descendent plus. Leurs écrits sont des ermitages. »
    L'initiative de cette mise en ligne et de la sélection des poésies est due à Myriam Benoit, une amie journaliste attachée aux mots qui s'envolent comme des oiseaux, et qui ne peut se résoudre à l'idée que l'insistante rumeur des cacophonies du monde puisse couvrir la petite chanson de ciel murmurée par cette race en voie de disparition : les poètes.

    (François Garagnon)  http://www.montecristo-editions.com)

     

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