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Mon champ de coraux
Quand elle me laisse admirer son merveilleux jardin
De l’Anse-à-l’Eau à la Baie-Olive
Je fouille tous ses secrets sans froisser ses profondeurs.
Comme si elle voulait offrir un collier à Karukéra
La mer, ma mer que j’aime
Artiste aux doigts de fée
Libère son trésor d’acropores
Où jouent à cache-cache les zagayas.
L’immense lit de corail
Nuage de graffitis, fantaisie délirante
Etalé pour l’amour du beau mystère
Brave l’écume et laisse le dernier mot aux polypes.
Les poissons chirurgiens, les yayas, les mérous
Dans leur paysage de guirlandes arborescentes,
Sous le regard éveillé de l’île de la Désirade,
Guettent le pêcheur en toute saison.
Mon soleil bleu échoué au hasard du naufrage des continents
Architecte en fête sur les récifs
Me fascine par ses fongus et ses denrites.
Je plonge dans l’univers des mots et des sensations
Pour remplir ma barque d’utopies
Et pleurer sur la fragilité de l’œuvre humaine.
De mon île surchargée de beauté de patience
J’attends le sourire de corail de l’enfant de demain.
Ernest MOUTOUSSAMY
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« Une légende italienne raconte qu’un soldat du temps des croisades avait eu la folle idée de rapporter à Florence la flamme d’un cierge qui brûlait à la crèche de Bethléem. Le vent, la pluie, le froid, le sommeil, les brigands s’étaient conjurés en vain pour éteindre le feu sacré. Après mille aventures, il arriva enfin dans sa patrie, épuisé. C’était un soir de Noël ; grâce à lui, toutes les lampes de Sainte Marie-des-Fleurs brillèrent de la flamme empruntée à la crèche de Jésus. Il avait gagné son pari. Mais il avait surtout découvert le vrai sens de la vie. Toute sa brutalité guerrière avait été consumée par la fragilité du feu qui tremblotait entre ses mains et qu’il avait dû défendre sans pouvoir se défendre lui-même, occupé qu’il était à protéger des ses mains la petite flamme. Il était ainsi entré dans le Royaume de l’Amour. »
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Côté rue et côté cour
Côté rue …
C’est le va-et-vient de la vie,
Celle des autres mais aussi la mienne
Elle s’invente, elle s’épuise
Au fil des jours et des mois
Avec ces charmes, ses rencontres, ses rondes,
Ses rêves d’avenir…
Avec le ciel au-dessus de nos têtes
Parfois, il pleut, grosse pluie de violence ou
Crachin de désespoir,
Mais les vraies larmes sont souvent invisibles
La rue est à tout le monde,
Et j’y suis pour tout le monde,
Chacun peut avoir besoin de moi,
Et j’ai besoin de chacun
On n’a jamais fini d’apprendre à vivre
Dans la rue
Côté cour…
C’est le cœur de Dieu qui bat très fort dans
Le silence de mon oratoire
Il frappe jusqu’à ma porte
Et se fait inviter à tout instant
Il me permet alors de sentir et de
Connaître le cœur de mes frères de toute rue,
De toute religion
Si le monde s’essouffle et semble qu’il n’a plus
Rien à donner, à partager, c’est parce qu’il a
Perdu conscience d’avoir d’abord à recevoir,
A reconnaître un don : l’amour de Dieu,
L’amour gratuit de Dieu fait homme
La vraie vie …. Passer et repasser sans cesse
Côté rue et côté cour !
(Cardinal Roger ETCHEGARAY)
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Une histoire pleine de lumière !
Personne n’osait passer dans un chemin où un serpent venimeux avait élu domicile.
Un " mahâtmâ " (épithète donnée aux hommes qui ont atteint la perfection morale ou spirituelle) ayant un jour suivi cette route, des enfants qui gardaient les troupeaux se précipitèrent pour l’avertir.
" Je vous remercie, mes enfants, répondit le sage, mais je n’ai pas de crainte. D’ailleurs, je connais des mantras qui me protégeront contre toute attaque ". Et il continua d’avancer.
Brusquement, le cobra se dressa contre lui.
Mais en approchant du Saint Homme, il se sentit soudain pénétré de la douceur du " yogin " (celui qui pratique le yoga).
Le Sage voyant le serpent, prononça une formule magique et le serpent s’écroula à ses pieds.
Alors le Sage lui demanda : " mon ami, as-tu l’intention de me mordre ? " Le serpent stupéfait ne répondit rien.
" Voyons dit le mahâtmâ, pourquoi fais-tu ainsi du mal à d’autres créatures? Je vais te donner une formule sacrée que tu répéteras constamment. Ainsi tu apprendras à aimer Dieu. Et en même temps tu perdras tout désir de faire le mal. " Et il lui murmura la formule à l’oreille.
Le serpent s’inclina en signe d’assentiment, puis rentra dans son trou pour y vivre d’innocence et de pureté, sans avoir jamais plus le désir de blesser un être vivant.
Au bout de quelques jours, les enfants du village voisin s’aperçurent de ce changement d’attitude et, pensant que le serpent avait perdu son venin, ils se mirent à le tourmenter, à lui jeter des pierres et à le traîner sur les cailloux. Le serpent grièvement blessé, se laissa faire et alla se cacher dans son trou.
A quelques temps de là, le sage repassa par ce chemin et chercha le serpent, mais en vain.
Les enfants lui dirent que l’animal était mort, mais il ne put pas les croire. Il savait en effet que le nom de Dieu a une telle puissance qu’on ne saurait en aucun cas mourir avant d’avoir résolu le problème de la vie, c’est-à-dire avant d’avoir réalisé Dieu.
Il continua donc d’appeler le cobra. Finalement celui-ci, qui était presque réduit à l’état de squelette, sortit de son trou et s’inclina devant son maître : " comment vas-tu, demanda le sage? Fort bien, Seigneur, merci : par la grâce de Dieu tout va bien. Mais pourquoi es-tu dans cet état? Conformément à tes instructions, je cherche à ne plus faire de mal, à aucune créature : je me nourris maintenant de feuilles. C’est pourquoi j’ai un peu maigri.
Ce n’est pas le changement de régime qui a suffi à te mettre dans cet état : il doit y avoir autre chose. Réfléchis un peu !
- Ah oui je me souviens : les petits bergers ont été un peu durs pour moi, un jour. Ils m’ont pris par la queue et m’ont fait tournoyer, me frappant contre des pierres. Ces pauvres petits ne savaient pas que je ne les mordrais plus! "
Le Sage répondit en souriant : " Pauvre ami, je t’ai recommandé de ne mordre personne, mais je ne t’ai pas défendu de siffler pour éloigner les persécuteurs et les tenir en respect ! "
De même vous qui vivez dans le monde, ne blessez personne, mais ne laissez non plus personne vous molester !
Source: Anonyme...www.lespasseurs.com
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D’un vanneur de blé aux vents
A vous, troupe légère,
Qui d’aile passagère
Par le monde volez,
Et d’un sifflant murmure
L’ombrageuse verdure
Doucement ébranlez :
J’offre ces violettes,
Ces lis et ces fleurettes,
Et ces roses ici,
Ces vermeillettes roses,
Tout fraîchement écloses,
Et ces œillets aussi.
De votre douce haleine
Eventez cette plaine,
Eventez ce séjour,
Cependant que j’ahanne
A mon blé que je vanne
A la chaleur du jour
(Joachim du Bellay)
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