• Quand la nuit … 

     

    Quand la nuit est brillamment éparpillée

    Lorsque la pensée est intouchable

    Je dis fleur de montagne pour dire

    Solitude

    Je dis liberté pour dire désespoir

    Et je vais bûcheron de mes pas

    Égarer les mensonges

    Dans une forêt de bois

    Pleine de justice et de romances

     

    (Georges Schehadé)


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  • PAROLES D’AFRIQUE 

     

     « Si tu possèdes de grandes richesses 

    Et si tu ne fais pas de don, 

    Et que tu n’offres rien aux enfants des frères, 

    Si un mendiant vient à toi, 

    Et que tu le renvoies les mains vides, 

    Quand tu deviendras vieux et que tu mourras, à ce moment-là, 

    Ta mort sera semblable à celle d’une souris de ta maison, 

    Et la nouvelle de ta mort ne dépassera pas le seuil de ta porte, 

    Car comme la vulgaire mouche, comme elle, tu es sans poids. » 

     

     

        

    « On n’est pas orphelin

    D’avoir perdu père et mère,

    Mais d’avoir perdu l’espoir

     

     

    « Le pouvoir n’a pas besoin d’être proclamé

    Promène-toi avec élégance et dignité

    Jarre posée à même le sol

    Filet qui couvre le panier. »

     

     

     

    « Les paroles très anciennes, c’est comme les 

    Graines : tu les sèmes avant les pluies, la terre 

    Est chauffée par le soleil, la pluie vient les mouiller, 

    L’eau de la terre pénètre dans les graines, 

    Les graines se changent en herbe, puis deviennent 

    Des épis de mil. Ainsi toi à qui je viens de dire la Parole très ancienne, tu es la terre, j’ai semé en toi la graine de la parole, 

    Il faut que l’eau de la vie pénètre en la graine pour que 

    La germination de parole ait lieu. » 

     

    « Vous qui habitez ensemble, 

    Dites-vous vos secrets : 

    Cependant laissez entre vous un petit mur, 

    Qui, sans vous gêner pour voir les yeux 

    De l’autre, vous empêche de voir ses pieds. » 

      

     

    « L’œil va où le cœur ne veut pas, mais le pied ne va pas là où le cœur ne veut pas aller. Ton hôte est venu chez toi. Il n’est pas passé au large de ton campement. Cela signifie qu’il ne t’a pas méprisé. Qu’il te respecte. Il n’y a pas de plus grand bonheur que la venue d’un hôte, dans la paix l’amitié.

     

    « La vie de tout homme est faite de bonheur, de souffrance. Tu sais à quoi ressemble le bonheur ? Aux petites gouttes de lait qui giclent partout sur ton corps au moment de la traite. Et tu sais à quoi ressemble la souffrance ? Aux étincelles qui te brûlent quand tu es assis autour du feu. La souffrance du feu et le bonheur du lait. Tu sais bien qu’ils ne se ressemblent pas. Et dans la vie de chacun, il y a le feu et lait. »

     


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  • Paroles de femmes 

    Recueillies par Josée Lartet-Geffard 

     

    « Je n’ai jamais réussi à définir 

    Le féminisme. Tout ce que je sais, 

    C’est que les gens me traitent 

    De féministe chaque foi que mon 

    Comportement ne permet plus de 

    Me confondre avec un paillasson. 

    (Rebecca West) 

     smile

    « Tout ce qui m’a étonné dans mon âge tendre 

    m’étonne aujourd’hui 

    bien davantage. L’heure de la fin 

    des découvertes ne sonne jamais. 

    Le monde m’est nouveau à mon 

    Réveil chaque matin et je ne cesserai 

    D’éclore que pour cesser de vivre. 

    (Colette) 

     smile

    Quand on dit écrivaine,  comme on dit souveraine  ou châtelaine,  on passe pour une terroriste verbale. 

    Quand on dit doyenne, 0n ne peut parler que d'une centenaire, car à l'université, bastion mâle, le masculin est de rigueur.  

    Dans les métiers bas de gamme, pas de problème : on est opératrice, standardiste ou enquêtrice, on est institutrice mais pas rectrice. Car  dans les professions de prestige ou d'argent, le genre féminin n’a pas droit de cité [...] 

    Benoîte Groult 

     smile

    « Mettre la femme sur un piédestal ou la fouler aux pieds, procède d’un même mouvement : l’éloigner pour éviter d’en faire une partenaire. 

    (Monique Hébrard) 

     smile

    « Il faudrait que la femme dise d’abord, 

    Quelle commence à dire 

    Et quelle ne se laisse pas dire 

    Quelle n’a rien à dire ! 

    (Hélène Cixous) 


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  • Monsieur « On-dit » 

     

    Vous ne le connaissez pas, je ne le connais pas. Il existe, mais personne ne l'a jamais rencontré.  Monsieur « On-Dit » se faufile dans le monde où « ça cause », dans un salon, autour d'une table. Il chuchote plus qu'il ne parle, sur le ton de la confidence, par allusion ou par insinuation : « Je n'irai pas jusqu'à dire que... » Il baigne dans le « clair-obscur », il balance entre la demi-vérité et le demi-mensonge. Son langage est crépusculaire, les mots se couvrent d'ambiguïté, deviennent pervers. Il n'a rien du vulgaire colporteur de cancans. Il est un prestidigitateur élégant entre les mains duquel la moindre parcelle de vérité sert de caution à une fausse conclusion, à un mensonge, à une calomnie. Il feint de ne pas juger, il ne s'engage pas, il ne « se mouille » pas : « Ne trouvez-vous pas que... » C'est l'autre qui est convié à passer de la suggestion à la conviction, à devenir plus que son complice, l'auteur de sa nouvelle. 

    Monsieur « On-Dit » se complaît dans un monde fendillé, où le mal suinte de partout. Il ne peut voir le bon côté des hommes, celui qui brille au soleil de Dieu, il ne repère que les ombres, les versants glacés et impraticables. Il habitue son interlocuteur à ne flairer que le mal, à imaginer que tout est mal. 

    Etre ainsi blessé sans connaître sa blessure, la pire des blessures, la seule mortelle. Monsieur « On-Dit », frivole ou cruel, si vous êtes le plus perfide des criminels, c'est parce que chacun de nous est peut-être devenu sans le savoir votre victime.  

     

    (Cardinal Roger Etchegaray) 

     


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  • La flamme

     

    Je ferai mon nid dans la Solitude 

    De la haute montagne. 

    Dans le creux d'un rocher 

    Je veillerai. 

     

    Le feu de mon cœur 

    S'élèvera vers le ciel 

    Ni le vent, ni la tempête 

    N'en feront vaciller la flamme. 

     

    Ne dites point, mes amis 

    Que je me détourne de vous, 

    Ni que vos angoisses 

    Me sont étrangères. 

     

    Si vous levez la tête, 

    Vous verrez une lumière 

    Briller sur les cimes 

    Vous comprendrez 

    Qu'elle brûle pour vous. 

     

    Vous saurez 

    Que je suis là 

    Retenu 

    Par mon amour.

     

    (M.M.Davy) 


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