• Extraits du livre « Éloge du bon sens »

    De Marc de Smedt

     

     « Que chaque être fasse ses propres choix, rien n’est besoins aux mêmes moments et, heureusement sommes tous différents malgré nos similitudes. Mais que ces choix conduisent à réfuter, refuser, rejeter ceux d’autrui, voilà qui ouvre la porte à tous les excès. »

     

     « Ne pas s'occuper d'écologie revient donc à scier la branche sur laquelle on se trouve assis. L'idée fait certes du chemin. Mais se soucier de l'environnement extérieur sans se préoccuper de celui qui est intérieur à nous-mêmes consiste à entretenir un beau potager devant une maison qu'on laisse sale et négligée : quelque chose cloche dans ce comportement. Au contraire, plus on s'occupe d'écologie, plus le travail sur la conscience doit être grand : on ne peut lutter contre les pollutions ambiantes sans se régénérer, sans cesse, soi-même afin d'avoir un regard clair sur les situations et proposer des solutions qui s'enracinent dans la limpidité. »

     

    « Se mettre à l’écoute du végétal, percevoir sa vibration à chaque fois particulière, nous porte à connaître un monde inouï où palpite le secret de la vie »

     

     « Bien sûr il existe d’énorme différence entre les religions. Et heureusement ! je dirais   que tous les témoignages innombrables sur le sacré vécu dans l’espace-temps se révèlent passionnants car ils nous parlent d’une même quête, transmise par des filtres divers, des expériences différentes. La querelle se fait toujours sur des mots, sur des notions et non sur l’essentiel de l’expérience mystique.

     

    Hans Küng a raison de souligner que la vraie obligation des fidèles, qu’ils soient chrétiens, musulmans ou autres, reste de servir la communauté humaine, dans le respect mutuel de leurs croyance qui doivent être vécues avec sincérité et non interprétées, légiférées, imposées. »

     

     

    « Dieu n’est pas quelqu’un d’extérieur à qui on peut reprocher la misère, le malheur et l’atrocité du monde : car chaque être humain est une parcelle de la création, donc du créateur. »

     

     

     

    « Chacun de nos regards peut être le regard de Dieu. Chaque action peut se situer dans l’axe de l’action divine. C’est à nous de réaliser le divin qui est en nous et non l’inverse. La responsabilité du monde tel qu’il se présente est d’abord de notre ressort : la lutte avec le mal est notre problème. Et le démon se révèle, lui aussi et d’abord, à l’intérieur de nous-mêmes. »

     

    «  Le problème des rites réside pas  dans le fait qu’ils existent : ils peuvent être d’excellentes portes pour accéder à d’autres niveaux de conscience. Mais une porte peut s’ouvrir ou se fermer. Ils peuvent donc aussi être des instruments d’exclusions qui font voir autrui comme un tout autre : considérer ce qui nous sépare de lui et non ce qui unit à lui. Pourquoi ne pas essayer de voir en autrui la ressemblance au lieu de la différence ? »

     

    « La prière est vraie lorsqu’elle est élévation en soi-même quels que soient le canal choisi et la spiritualité préférée, dans ses formes innombrables. »

     

    « Aujourd’hui comme hier, à chaque personne sa prière, car à chaque personne sa fragilité, son espoir, sa quête. La prière rythme alors les étapes de l’existence, des journées : elle conduit au silence de soi qui est miroir, repos, ouverture. Lieu où s’engendrent en nous les vraies grandes décisions de nos vies, lieu du retrait de ce monde et, disent tous les mystiques, de contact avec l’au-delà du  monde. »

     

    « Sans silence pas de prière

    Sans prières pas de foi

    Sans foi par d’amour

    Sans amour pas dévouement

    Sans dévouement pas d’aide

    Pour ceux qui sont dans le besoin

    (Mère Teresa)

     

    « Je crois que le dénominateur commun de toutes les religions se trouve dans le silence intérieur que leur pratiques réussissent, fugacement et intensément, à faire émerger en nous. »

     

    « Un ancien disait : « Le cœur est comme un étang. Creusez-le plus profond et l’eau devient toujours plus limpide. Jetez-y du fumier, il se pollue. » (André Louf)

     

    « Le silence est creusement de ce vide en nous, forage jusqu’à une nappe plus profonde : un espace nouveau sera libéré qui nous donnera de rejoindre la source de notre être. Cette source en nous est l’Esprit, et aussi la Parole de dieu. Nous sommes nés de cette eau et de cet Esprit, de cette eau et de cette Parole. La vie nouvelle jaillit en nous comme de l’eau, et du coup elle remplit, à plein bord, l’espace que le silence a libéré. Une fois que courant d’eau a trouvé son lit dans notre cœur, la pelle est superflue. Un vrai silence intérieur et la vraie prière rendent parfois moins nécessaire le silence extérieur des lèvres. »

     

    « Ramakrishna disait : « Vous pouvez visiter toute la terre, vous ne trouverez  nulle part la vraie religion. Elle n’existe pour vous que dans votre cœur. Celui qui ne l’a pas en soi ne la retrouvera pas non plus hors de soi. »

     

    « J’aimerai ajouter que j’a vu prier dans le monde entier. Avec les mêmes gestes, le même espoir, le même élan. Seules les formes différentes, l’esprit de prière demeure le même. Il est une composante de l’humanité. » 

     


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    « Il n’est point de voyage sans retour,

    La mer ramène toujours à la côte ce

    Quelle brasse. Elle a raison. Partir et revenir,

    C’est tout un. J’ai besoin de la mer pour toucher terre.

    (Hervé Hamon) 

    Allongez-vous sur une grève, n'importe laquelle, à n'importe quelle heure du jour, pourvu que la mer ne soit pas étale. Fixez le paysage. Fermez les yeux. Rouvrez les yeux. Fixez le paysage. Il est autre. Une table sous-marine a surgi, le croc d'un schiste se profile, la frange du sable humide s'est étirée, des rochers épars sont unis, des champs d'algues naissent. Les cartes postales montrent le plus souvent la côte à pleine mer : on y gagne du bleu, un bleu vide qui n'est ni très marin ni très breton. Mais c'est à marée basse que le territoire offre sa fantaisie, ses chemins, ses prés et ses jardins cachés.

    (Hervé Hamon)

     

    Parole de la mer 5


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