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  • Extraits du livre   « Vivre, croire et aimer »

    De Martin Steffens

    « Si l’homme de bonne volonté est une fleur qui plaît à Dieu, le croyant en est une qui se plaît à plaire à Dieu. Cette petite analogie indique peut être ce que les chrétiens peuvent faire pour les athées qui aiment le Bien sans le nommer Dieu : non pas pour les corriger, mais les inviter non seulement à pousser, comme la rose qu’ils sont, mais à se recueillir, afin qu’à l’heure où ils seront finalement cueillis ils sachent quelles merveilleuses mains est en train, avec eux de composer un bouquet. »

     

     

    « La beauté est un mendiant. « Combien de fois la clarté des étoiles, le bruit de la mer, le silence de l’heure qui précède l’aube viennent-ils vainement se proposer à l’attention des hommes ? » demande Simone Weil. Combien de fois, pourrions-nous nous demander, plus pauvre que soi espère ce regard qui, discrètement, demande : « Dis-moi ce qui ne va pas et quel est ton tourment » ? La beauté, comme l’homme pauvre, ne promet rien qu’elle-même : nous n’en pouvons rien retirer, aucun profit matériel, que la rencontre. » 

     

     

     

    « La faiblesse de la beauté, c’est de se donner elle-même. Elle ne peut rien qu’elle-même. Cette faiblesse a une force : elle invite à la présence, à une présence récompensée peut-être, mais jamais comme on l’attend, et à condition d’avoir renoncé d’abord à y chercher son intérêt. La beauté ressemble à l’homme ou la femme pauvre, qu’il nous faut, ainsi que le voulait le Père Joseph Wresinski, toujours d'abord, rencontrer : ne pas secourir sans recevoir cet homme, comme il est, à partir de ce qu’il est, pour finalement recevoir de lui. Fragilité de la beauté, donc, à laquelle correspond le risque d’une relation authentique avec celui qui n’a rien à nous donner, que lui-même. »

     

    « La Grâce est la rencontre silencieuse de notre espoir le plus fou dans la réalité la plus banale. »

    Extraits du livre   « Vivre, croire et aimer » (4)

    Cascade de L’Oussouet  Hautes Pyrénées, aout 216


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  • Extraits du livre : « Une pensée par jour de l’Abbé Pierre »

    Deux jeunes gens qui vont accepter qu’un enfant vienne au monde montrent qu’ils croient en la Vie. Ils prennent un risque, mais c’est le risque de l’amour et le risque de la joie. Car cet enfant qui naîtra, ils vont l’orienter vers le soleil, vers la lumière. Ils lui confieront le plus beau des secrets, celui du caractère sacré et merveilleux de la vie.

     

    N’ayons point peur. Tenons nos voiles tendues. Le vent est là, le bon vent, le Souffle de l’Esprit Saint. Il suffit de trouver, assez bien tendues, les voiles. Il saura les conduire.

     

    Il nous faut garder les yeux ouverts sur la majesté de la nuit où brillent les étoiles, sur la grandeur du glacier, sur la beauté d’une œuvre d’art.

     

    Croire, espérer, pouvoir aimer, n’est ce pas là notre respiration ! Merci, Seigneur, pour ton Souffle qui, en cette respiration, nous anime et nous porte tous vers toi.

    Pensées de l'Abbé Pierre (7)

     


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  • La fée

    Viens, bel enfant ! je suis la Fée.

    Je règne aux bords où le soleil

    Au sein de l’onde réchauffée

    Se plonge, éclatant et vermeil.

    Les peuples d’Occident m’adorent.

    Les vapeurs de leur ciel se dorent,

    Lorsque je passe en les touchant;

    Reine des ombres léthargiques,

    Je bâtis mes palais magiques

    Dans les nuages du couchant.

    Mon aile bleue est diaphane ;

    L’essaim des Sylphes enchantés.

    Croit voir sur mon dos, quand je plane,

    Frémir deux rayons argentés.

    Ma main luit, rose et transparente ;

    Mon souffle est la brise odorante

    Qui, le soir, erre dans les champs ;

    Ma chevelure est radieuse,

    Et ma bouche mélodieuse

    Mêle un sourire à tous ses chants !

    J’ai des grottes de coquillages ;

    J’ai des tentes de rameaux verts ;

    C’est moi que bercent les feuillages,

    Moi que berce le flot des mers.

    Si tu me suis, ombre ingénue,

    Je puis t’apprendre où va la nue,

    Te montrer d’où viennent les eaux ;

    Viens, sois ma compagne nouvelle,

    Si tu veux que je te révèle

    Ce que dit la voix des oiseaux

     

    Victor Hugo (Ballades 1826) 

    La fée

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  • Fleurs

     

    Sous la poussière d’or qui tombe des tilleuls

    L’air lucide flamboie ainsi qu’une verrière

    Transparente où la souple et féline lumière

    Rôde autour des rosiers, des lys et des glaïeuls.

     

    Fleurs! songes enflammés de la Terre! armoiries

    Dont l’azur qui triomphe a marqué les gazons.

    Vos luxes tour à tour insultent les prairies

    Et sont une fourrure aux pieds de nos maisons.

     

    Âmes du Feu ! esprits dangereux des Essences !

    Que ne puis-je, vaincu par vos fauves puissances.

    Dans la tranquille ardeur d’un grand midi vermeil.

     

    Au jardin reflétant la clarté qui l’arrose

    Et tissant mon linceul de soie et de soleil.

    Mourir sous la caresse éclatante des roses!

     

    Vincent Muselli

     


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