• Sur mon vélo cross

     

    Sur mon vélo cross

    Au petit matin,

    Je vais au hasard,

    Le long des chemins.

     

    J'effraie les lézards,

    J'avale les bosses,

    Sur mon vélo cross !

    Salut les ornières !

    Salut les rivières... !

     

    Seul un hérisson

    Me fait la leçon :

    Je m'immobilise,

    Et laisse passer

    Cet oursin à pattes,

    Qui murmure please

    À voix délicate.

     

    Sur mon vélo cross

    Je suis à la noce :

    C’est la liberté !

     

    Georges Jean (écrit sur la page)

    velo_062
    /http://www.toutimages.com

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  • dscn1962

    J’eus toujours de l’amour

     

    J'eus toujours de l'amour pour les choses ailées.

    Lorsque j'étais enfant, j'allais sous les feuillées,

    J'y prenais dans les nids de tout petits oiseaux.

    D'abord je leur faisais des cages de roseaux

    Où je les élevais parmi les mousses vertes.

    Plus tard, je leur laissais les fenêtres ouvertes,

    Ils ne s'envolaient point; ou, s'ils fuyaient aux bois,

    Quand je les rappelais ils venaient à ma voix.

    Une colombe et moi longtemps nous nous aimâmes.

    Maintenant je sais l'art d'apprivoiser les âmes.

     

    (Victor Hugo Les Rayons et les ombres)


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  • « Tu peux voir le monde obscur ou clair ; suivant comme tu le regardes, il pleure ou il rit. » (Friedrich Rückert)

     

    Il y a, dans une même journée, autant de faveurs que de contrariétés. Tout dépend de l’importance que nous donnons aux unes et aux autres. Le soir venu, notre esprit peut rester focalisé sur tel incident de la journée, et s’en assombrir, ou au contraire se fixer sur un événement minuscule porteur d’une beauté ou d’une espérance capitale, et s’en trouver illuminé. Un même événement peut être considéré comme anodin ou comme déterminant, selon la résonance qu’il a en nous. Et la même réalité peut être considérée comme négative ou bénéfique selon la faculté d’interprétation et de transformation de celui qui la reçoit. Dans “Philosophie du Quotidien”, j’avais imaginé la conversation suivante :

    — Le temps qui passe est mauvais, dit le fruit, puisqu’il me fait pourrir.

    — Le temps qui passe est bon, dit le vin, puisqu’il me bonifie.

    — Le temps qui passe n’est ni bon ni mauvais, dit l’arbre, puisqu’il fait à la fois vivre et mourir, puisqu’il est perpétuelle renaissance.

     

    François Garagnon http://www.montecristo-editions.com

     

    Abbaye de Fontevraud (17)
     
    Photo Renal

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  • Etait-ce bien la même neige ?

     

    Etait-ce bien la même neige

    Qui tombait quand j’étais enfant ?

    La neige était alors si belle

    Que je n’osais marcher dedans.

     

    Sur tous les toits, riaient les anges.

    Les oiseaux, le long des sentiers

    Qu’ils n’avaient pourtant qu’effleurés,

    Laissaient des étoiles étranges.

     

    Les groseilliers de mon jardin

    Me paraissaient des moutons blancs ;

    Les meules de paille ou de foin

    De majestueux éléphants.

     

    Et, sur le coteau aussi nu,

    Aussi nivelé qu’un glacis,

    Je n’étais même pas surpris

    D’apercevoir soudain Jésus

    S’avancer les deux mains tendues.

     

    Maurice Carême

    CIMG6222

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  • Château de Brézé. (58)

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