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    HISTOIRE  de la MARTINIQUE

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     D'origine volcanique, les presqu'îles de la Caravelle et de Sainte-Anne sont les terres les plus anciennes de l'île, apparues il y a quelques 18 millions d'années.

    Apparaissent ensuite la montagne du Vauclin, le Morne Jacob et les Pitons du Carbet. Point culminant de l'île, la Montagne Pelée est âgée de 400.000 ans, un tout jeune volcan qui fait l'objet d'une surveillance attentive car ses éruptions sont rares mais violentes.

     

    Ier siècle: Les ARAWAKS, peuple pacifique, sont les premiers habitants de l’île, ils vivent de pêche de chasse et de fruits.

     

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    Entre le XI / XII siècles: Les Indiens Caraïbes débarquent et massacrent les ARAWAKS, ils tuent les hommes et gardent les femmes pour les servir. L’île s’appelle alors MADININA (l'île aux fleurs)

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    15 juin 1502 : arrivée de Christophe Colomb, qui débarque au Carbet (sur la côte Caraïbe)

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    1635 : Marque le début de la colonisation, avec l’édification du fort Saint Pierre de la Martinique.

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    1660 : La Martinique connaît de nombreuses guerres, entre Anglais Hollandais et Français, les Indiens Caraïbes sont exterminés.

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    1664 :Colbert officialise la traite des noirs.

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    1725 : La Martinique prospère, par l’industrie du sucre, Saint Pierre sa capitale compte 20 distilleries dans ses murs et 13 dans ses environs. Pour répondre au besoin de main d’œuvre des esclaves sont amenés d’Afrique noire.

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    1763: Naissance de Joséphine Tascher à la Pagerie aux Trois Ilets, la future impératrice des français Joséphine De Beauharnais (femme de Napoléon Bonaparte).

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    1814 : La Martinique redevient définitivement française, après avoir été anglaise.  

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    1848 : Abolition de l’esclavage décrété le 27 Avril, et reconnue le 23 Mai en Martinique, par Victor Schœlcher après insurrection des esclaves.

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    1902 : Année d’effervescence politique en Martinique qui compte 3 représentants, un sénateur et deux députés dont deux sont de couleur.

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    Le 3 mai 1902,une première explosion surgit de la montagne pelée, des nuées de cendre inondent Saint Pierre. En pleine préparation électorale, le 17 mai est prévu le second tour des élections législatives, le gouverneur et le maire de Saint Pierre, publient des annonces pour demander à la population de rester calme et de reprendre son activité, alors que le volcan ne cesse de gronder.

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    Le 8 mai 1902: irruption volcanique, faisant 28 000 morts.

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    Le 20 mai 1902: seconde irruption qui rase définitivement Saint Pierre, les coulées de lave montent jusqu’à hauteur des premiers étages des maisons.

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    Le 6 juin 1902: Nuée ardente sur Morne Rouge, 1 500 morts.

     

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    - La Martinique est dotée d'un Conseil général et d'un Conseil régional. Le département est découpé en quatre arrondissements (Fort-de-France, Trinité, Le Marin et Saint-Pierre), subdivisé en 45 cantons et 34 communes. Tous les textes nationaux y sont applicables de plein droit sous réserve d'adaptations nécessitées par la situation particulière du département. La Martinique est représentée au niveau national par 4 députés, 2 sénateurs et un conseiller économique et social. La préfecture est située à Fort-de-France. Deux sous-préfectures existent à Trinité et au Marin, et celle de Saint-Pierre est en cours de mise en place. En tant que département français, la Martinique fait partie de l'Union Européenne et bénéficie de mesures spécifiques qui adaptent le droit communautaire à la situation locale.

     

     

     

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    Rocher du Diamant
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  • Les vieux


    Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
    Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un coeur pour deux.
    Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
    Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps
    Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier
    Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières
    Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
    Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit : je vous attends

    Les vieux ne rêvent p!us, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés
    Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
    Les vieux ne bougent plus, leurs gestes ont trop de rides, leur monde est trop petit
    Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit
    Et s'ils sortent encore, bras dessus bras dessous, tout habillés de raide
    C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide
    Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
    Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend

    Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
    Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
    Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
    Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
    Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
    Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
    Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
    Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t'attends
    Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend


    Jacques Brel – 1963


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  • Le Tailleur de pierres

     

    Il était une fois un homme qui détestait son travail. Il était tailleur de pierre, et devait travailler dur tout le jour pour un salaire de misère. « Quelle vie horrible! pensait-il. Comme j'aimerais être un homme riche qui peut passer ses journées à flâner. » Son désir devint tellement intense qu'il finit par se transformer en réalité. Le tailleur de pierre entendit une voix qui lui disait : « Tu es ce que tu veux. » Il devint riche et obtint immédiatement ce qu'il désirait depuis toujours : une maison magnifique, de la nourriture délicieuse, des distractions merveilleuses.

    Il était heureux mais, un jour, il vit le roi passer à la tête d'une procession, et pensa : « il est plus puissant que moi, comme j'aimerais être à sa place! » II entendit à nouveau la voix et, comme par magie, se transforma en roi. Il était devenu l'homme le plus puissant du monde. Ah! le pouvoir, quelle ivresse! Tous le craignaient, tous lui obéissaient. Il était heureux, mais pas entièrement. Peu à peu, une certaine insatisfaction se fit jour en lui, elle se mit à l'obséder. « Je veux encore plus, pensait-il. Je veux, je veux, je veux. » II regarda le soleil dans le ciel et pensa : « Le soleil est encore plus puissant que moi. Je veux être le soleil ! »

    Et voilà qu'il devint le soleil. Il était lumineux, grand, plus fort que tout. Il dominait le ciel et la terre. Rien ni personne ne pouvait exister sans lui. Quel bonheur! Et quelle importance! Mais, après un certain temps, il s'aperçut que les nuages sous lui l'empêchaient de voir le paysage. Ils étaient mobiles et légers. Au lieu de demeurer fixement dans le ciel, ils pouvaient prendre des formes infiniment changeantes et, au coucher du soleil, se coloraient de merveilleuses nuances. Ils vivaient sans souci ; ils étaient libres. II en fut jaloux.

     

    Mais la jalousie dura peu. L'homme entendit de nouveau la voix : « Tu es ce que tu veux. » Et, aussitôt, il devint nuage. C'était un plaisir d'être ainsi suspendu dans l'air, changeant, vaporeux. Il s'amusait à prendre des formes toujours nouvelles, épaisses et opaques, blanches et amples, ou fines comme une broderie. Mais, à un moment donné, le nuage dut se condenser en gouttelettes de pluie, qui allèrent se cogner contre un rocher de granit.

    Quel choc ! Le rocher était là depuis des milliers d'années. Dur et solide. La misérable goutte d'eau se rompit sur le granit, puis glissa jusqu'à être absorbée par la terre et disparaître pour toujours. Comme il serait beau d'être un rocher, pensa l'homme. Aussitôt, il se transforma en rocher. Pendant un certain temps, il apprécia sa nouvelle vie. Il avait enfin trouvé la stabilité. Il se sentait à l'abri.

    C'est la sécurité qu'il cherchait, après tout, et à présent personne ne l'obligeait plus à bouger. Les gouttes de pluie tombaient sur le rocher et coulaient le long de ses flancs. Cela constituait un agréable massage. Un hommage qu'on lui rendait. Le soleil le caressait de ses rayons. Comme il était plaisant d'être réchauffé. Le vent le rafraîchissait. Les étoiles le regardaient. Il avait atteint la plénitude.

    Mais, un jour, il vit une forme qui se dessinait à l'horizon. C'était un homme, muni d'un gros marteau, qui se tenait un peu courbé. Un tailleur de pierre. L'artisan commença à donner de grands coups de marteau au rocher. Plus que de la douleur, il éprouva de l'effroi. Le tailleur de pierre était plus fort que lui et pouvait décider de son destin. « Comme je voudrais être tailleur de pierre », pensa-t-il. C'est ainsi que le tailleur de pierre redevint tailleur de pierre. Après avoir été tout ce qu'il aurait voulu être, il redevint ce qu'il avait toujours été.

    Mais, à présent, c'était facile. Tailler les pierres était devenu un art, le son du marteau résonnait comme une musique à ses oreilles, à la fin de la journée la fatigue n'était rien d'autre que le bien-être de celui qui a accompli son travail. Et, cette nuit-là, il eut en rêve une vision merveilleuse de la cathédrale que ses pierres contribueraient à bâtir. Il lui semblait qu'il n'y avait rien de plus beau qu'être  ce que l'on était. C'était pour lui une extraordinaire révélation dont il savait qu'elle ne le quitterait plus. II venait d'atteindre le sentiment de gratitude.

     

    Ile de Ré, Pointe du Grouin (6)

     


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    L'’art de la gentillesse (Piero Ferrucci) 

     

    Gentillesse et compassion sont essentielles pour donner sens à la vie. Elles sont à l'origine d'un bonheur et d'une joie durables. Elles sont le fondement d'un bon cœur, le cœur de celui qui est animé du désir d'aider les autres. Au travers de la gentillesse, au travers aussi de l'affection, de l'honnêteté, de la vérité et de la justice, c'est à nous que nous faisons du bien. C'est une simple question de bon sens. Il est indispensable d'éprouver de la considération envers les autres parce que notre propre bonheur est inextricablement lié au leur. De la même façon, si la société souffre, nous souffrons à notre tour. Le mal qui afflige notre cœur et notre esprit nous rend misérables. Ainsi, il est impossible de se passer de gentillesse ou de compassion 

     

    À un niveau simple et pratique, la gentillesse engendre une chaleur et une ouverture qui nous permettent de communiquer bien plus facilement avec autrui. Nous découvrons que les autres êtres humains ne sont pas différents de nous et nous éprouvons un sentiment de communauté qui génère un esprit d'amitié : il devient moins nécessaire de dissimuler nos sentiments et nos actions. La peur, le doute de soi et la méfiance s'en trouvent automatiquement dissipés, et les autres ont plus de facilité à nous approcher pour créer des liens. En outre, il apparaît de plus en plus évident aujourd'hui que cultiver un état d'esprit positif - comme on le fait en se montrant gentil et compatissant est la clef d'une meilleure santé psychologique et du bonheur

     

    Il est essentiel d'essayer de faire quelque chose de bien de sa vie. Nous n'avons pas été mis au monde pour faire le mal et causer des ennuis aux autres. Afin que notre existence ait de la valeur, comme le démontre en détail Piero Ferrucci dans ce livre (et je lui suis reconnaissant de l'exprimer si clairement), nous devons accueillir et nourrir ces qualités humaines fondamentales que sont la chaleur, la gentillesse et la compassion. Si nous y parvenons, nos vies prendront sens, nous serons plus heureux et nous vivrons en harmonie, apportant ainsi notre contribution positive au monde qui nous entoure.(Dalaï-lama)

     

     

    Nous ne pouvons nier que le monde est plein de violences, de guerres, d'attentats, de dévastations. Mais si le monde va de l'avant, c'est parce que nous sommes gentils les uns envers les autres. Aucun journal ne parle d'une mère qui a lu une histoire à sa petite fille pour l'aider à s'endormir, d'un père qui a préparé le petit-déjeuner, d'une personne qui nous a écoutés avec attention, d'un ami qui nous a remonté le moral, ou d'un inconnu qui nous a souri dans le bus. Pourtant, si nous y prêtons attention, nous rencontrons chaque jour la gentillesse sur notre chemin. Nombreuses sont les personnes qui accomplissent des actes de gentillesse sans le savoir, sans même le formuler, simplement parce qu'il leur semble juste et naturel d'agir comme elles le font

     

    Si nous nous sentons mieux lorsque nous nous montrons solidaires, pleins d'empathie et ouverts aux autres, c'est peut- être que nous sommes faits pour vivre ainsi, et non pas pour nous frayer un passage dans l'existence à coups de coude ou à coups de poing, de cultiver des pensées hostiles ou ruminer des rancœurs une vie durant. Ignorer ou réprimer nos qualités positives ne peut que nous faire du mal et faire du mal aux autres

     

    L'expérience de la gentillesse peut être une extraordinaire aventure intérieure, susceptible de changer radicalement notre manière d'être et de penser, de nous faire accomplir d'énormes progrès sur la voie de la maturité personnelle. Plusieurs traditions spirituelles font d'ailleurs de la gentillesse et de l'altruisme le chemin principal menant au salut ou à la libération intérieure

     

    La gentillesse résonne avec ce qu'il y a en nous de plus intime, et aussi de plus tendre. Une part de nous-mêmes que souvent nous tenons secrète - dans notre culture, c'est le cas pour les hommes surtout, mais pour les femmes aussi  parce que nous avons peur de souffrir, de nous faire exploiter, de nous exposer au ridicule ou à l'offense si nous dévoilons un aspect délicat de notre personnalité

     

    C'est à chacun d'entre nous que revient le choix qu'il fait de sa vie : s'engager sur le chemin de l'égoïsme et de l'asservissement, ou sur celui de la solidarité et de la gentillesse. En ce moment si périlleux de l'histoire  humaine, la gentillesse n'est pas un luxe, mais une nécessité. Ce n'est qu'en nous traitant un peu mieux les uns les autres, et en traitant un peu mieux notre planète, que nous pouvons espérer survivre. Peut-être découvrirons-nous alors que nous nous sommes fait à nous-mêmes le meilleur et le plus intelligent des cadeaux.

     

    La Franchise.

     

    Si nous sommes honnêtes envers nous-mêmes, nous le serons envers les autres. Nous sommes donc capables de regarder en nous sans peur, sans avoir recours à des distractions diverses. Le journal intime est une excellente méthode pour réussir dans cette entreprise. Les personnes qui tiennent un journal intime non seulement se sentent mieux intérieurement, mais elles ont aussi une meilleure santé : écrire sur soi est une façon d'entrer en contact avec ses propres émotions, de se révéler à soi-même, et par là même d'en faire autant avec les autres. Comme dit Polonius dans "Hamlet «Avant tout, sois vrai avec toi-même d'où découlera, comme de la nuit le jour, que tu ne seras faux avec personne. »

     

    Si la gentillesse repose sur la fausseté, ce n'est tout simplement plus de la gentillesse, mais une courtoisie maniérée, pesante et sans substance, qui ne vient pas du cœur mais du souci de ne pas se compromettre, de la peur provoquer des réactions exagérées, de devoir affronter critiques et remises en question

     

    Quelque fois pour être gentil, il faut apprendre à préserver ses propres aises

    Ainsi, être franc, même si cela implique de dire des choses désagréables ou de causer des douleurs aux autres est, à long terme, le meilleur des comportements, si bien sûr on parvient à le faire avec tact et intelligence. C'est une façon de respecter notre intégrité et de reconnaître aux autres la faculté de se comporter de façon adulte et adéquate.

     

    Nous ne pouvons pas faire comme si les problèmes n’existaient pas, pas plus que nous pouvons les résoudre en nous distrayant au moyen de plaisirs éphémères. Les problèmes doivent être affrontés les yeux grands ouverts

     

    Souvent, aussi étrange que cela paraisse, nous cachons précisément ce qu'il y a en nous de plus beau et de plus créatif : notre tendresse, notre bonne volonté, notre façon originale de penser, notre capacité à nous émouvoir. Certes, nous le faisons par réserve. Tous ne voulons pas accabler les autres avec toutes nos débordantes émotions. Mais nous le faisons surtout pour nous défendre, parce que nous ne voulons pas que les autres nous voient ainsi. Nous nous sentirions faibles, trop exposés, différents, il nous semble que mieux vaut paraître un peu cynique, dur peut-être, fort ou au moins impénétrable. En nous conduisant ainsi, malheureusement, nous divorçons de la part la plus belle de nous-mêmes, et nous empêchons les autres d'y avoir accès

     

    Ce n'est pas tout : être franc est aussi plus simple. Le mensonge peut prendre mille formes, la vérité n'en a qu'une. Nous pouvons faire semblant d'éprouver mille émotions, d'être mille personnes que nous ne sommes pas. Mais si nous cessons de feindre, tous les artifices tombent, et tous les efforts que nous devions accomplir pour les rendre plausibles deviennent inutiles. Quel soulagement!

     

    Quand nous montrons-nous  le plus gentil ? Lorsque nous cachons ce qu'il y a en nous de chaleureux, de fantaisiste, lorsque nous dissimulons notre émerveillement, notre sens de l'humour, ou bien lorsque nous, les laissons transparaître ?

     

    La franchise n'est donc pas seulement compatible avec une gentillesse spontanée, elle est la base sur laquelle la vraie gentillesse peut reposer. La fausse gentillesse dénature les relations. L'incapacité à parvenir à la sincérité, à la transparence, empêche la communication. Tant que l'on ne vit pas dans la vérité, on ne peut pas communiquer véritablement avec les autres. La confiance reste impossible, et la relation aussi. Tant que nous n'appelons pas par leur nom les dures réalités de vie, nous vivons au pays des jouets. Il n’y a de place ni pour vous ni pour moi, mais seulement pour de douloureuses illusions. Sans la vérité nous vivons une existence irréelle. Et la gentillesse ne peut exister dans un monde de masques et de fantômes.

     

    LE PARDON

     

    Une de mes amies avait l'habitude de demander aux gens qu'elle croisait -, « Selon vous, qu'est-ce qui compte le plus dans l'existence? » En général, les réponses qu'on lui donnait, la santé, l'affection, la sécurité financière  étaient accompagnées d'une explication, comme si, peu sûres de leur choix, les personnes interrogées voulaient se justifier. Un beau jour, mon amie posa la question à son père. Ils étaient tous les deux dans la cuisine. Il était en train de préparer le café. Sa réponse fut immédiate, simple et sereine, et elle ne fut suivie d'aucun autre commentaire : « Le pardon. »

     

    On peut comprendre pleinement la valeur de cette réponse si l'on sait que le père de mon amie était juif et que toute sa famille avait été exterminée dans les camps de concentration (après guerre, il avait émigré en Australie, s'était remarié et avait eu mon amie de ces secondes noces). J'ai vu des photos de sa première famille. Elles étaient conservées dans une vieille boîte en fer-blanc  tout ce qui restait après l'élimination de gens dont le seul tort était d'exister. Les photos montrent des visages joyeux, ignorant tout de la tragédie qui va les frapper. J'ai été particulièrement marqué par la photo d'une petite fille. On l'imagine très bien allant à l'école, jouant ou parlant avec ses parents. Une belle petite fille, qui n'a pas eu la chance de devenir adulte

     

    J'ai essayé de comprendre ce qu'avait pu ressentir cet homme lorsque son enfant lui a été enlevé - et avec elle sa femme, ainsi que son travail et sa maison. Je n'y suis pas arrivé. Je ne suis parvenu qu'à imaginer, de façon vague et indirecte, l'horreur de cet instant, l'incrédulité et une douleur atroce. Pourtant, il a été capable de pardonner, Et non seulement cela, il est même parvenu à considérer le pardon comme la plus haute des valeurs. Je considère cette attitude comme une victoire magnifique. C'est grâce à ce genre de prouesse, plus qu'aux miracles de l'électronique, de la génétique ou de l'astronautique, que l'humanité est encore possible. C'est grâce à cet homme, et à de nombreux autres comme lui, que nous ne sommes pas livrés à la barbarie

     

    Pour commencer, pardonner ne signifie pas éliminer la faute. Si j'ai subi une injustice par le passé, je peux avoir peur de pardonner parce que je crains que l'injustice ne se répète, ou que la gravité de ce qui a eu lieu ne soit sous-évaluée, que l'auteur de l'injustice ne la revendique et n'en vienne même à rire à mes dépens

     

    Mais il n'en est pas ainsi. Pardonner signifie seulement que je ne veux pas continuer à nourrir de ma colère le tort que j'ai subi autrefois et me ruiner ainsi l'existence. Oui, je pardonne, mais j'ai bien présent à l'esprit le tort qui m'a été fait et je me prémunis contre lui pour qu'il ne se reproduise pas. Celui qui a pardonné peut vivre dans un monde où l'injustice n'est pas tolérée. Celui qui a cabossé la voiture doit réparer les dégâts Mais il est inutile de rester avec tous ces systèmes d'alarme toujours activés, avec tous ces canons vengeurs pointés vers l'ennemi, parce qu'il y a beaucoup d'autres choses «intéressantes à faire dans la vie

     

    Le pardon est l'acte intérieur, par lequel je fais la paix avec le passé et clos définitivement les comptes

     
     

    LA CHALEUR

     

    Lorsquil s’agit daffection, personne nest semblable aux autres. Tous nous sommes aimés parce que nous sommes nous-mêmes, avec nos qualités et nos satanés défauts. Nous sommes aimés parce que nous sommes indispensablement nous-mêmes. Cest lorsque laffection est absente que nous sommes tous égaux. Tous anonymes. Alors que la douce affection met en valeur notre personnalité et nous fait nous sentir exceptionnels et indispensables, la froideur fait de nous des ombres indifférenciées et dépourvus de nom

     

    Souvent nous considérons la chaleur comme une chose acquise, et nous ne comprenons combiens elle est importante que lorsqu’elle vient à nous manquer 

     

    Combien Lattention et le soutien de chacun sont importants. Pourtant, nous élevons de nombreuses défenses contre notre désir d'être chaleureux. Nous craignons, en nous approchant des autres ou en nous ouvrant trop à eux, d'être envahis, d'être blessés, dominés, ou encore que l'on profite de nous. Ce sont des peurs archaïques, en partie obsolètes, en partie légitimes au  fond, notre intégrité territoriale est une conquête. Nous avons mis des millions d'années à devenir des individus. Une intimité excessive nous fait craindre la dissolution de nos propres frontières, la pulvérisation de notre personnalité. Mais souvent ces frontières deviennent des barrières qui ne laissent plus rien passer. Nous nous enfermons dans le château fort de notre solitude

     

    La froideur rend tout plus difficile, alors que la chaleur facilite les choses. Lorsqu'elle existe entre deux êtres, il devient bien plus facile de demander et d'obtenir un service, de dire des choses délicates ou désagréables, de rire et d'être bien ensemble

     

    On peut bien sûr émettre quelques réserves. Nous connaissons tous ce genre d'individus insupportables qui exigent la convivialité à tout prix, envahissent notre intimité, nous tapotent l'épaule et nous collent sans que nous leur en ayons donné l'autorisation, refusant de mettre le moindre frein à leurs effusions. Ce genre d'attitude est vraiment mal venue, et la froideur devient une nécessité, ainsi que la distance. Il est important de respecter les limites de l'autre, de savoir reconnaître quand l'intimité est déplacée : c'est là une qualité indispensable, que certains n'ont pas su développer pleinement. La chaleur du soleil est une nécessité vitale. Mais quelquefois, un peu de fraîcheur fait un bien fou

     

    Donner, c'est recevoir. En manifestant, notre tendresse autour de nous, notre énergie vitale et une présence sans jugement, en donnant notre cœur, nous pouvons apporter des changements fondamentaux, vitaux parfois, dans la vie de ceux qui nous entourent. Mais nous non plus, nous ne demeurons pas inchangés

     

    Une attention, une parole gentille dans un moment difficile, et c’est peut être  ce dont nous avons tous besoin, sur le chemin de notre vie, pour pouvoir accomplir le prochain pas 

     

    D'autre part, si je considère les autres comme différents de moi, si je les regarde avec suspicion ou au mieux avec une froide neutralité, il est fort improbable que je puisse me sentir bien disposé à leur égard. Si au contraire je les aborde en pensant que nous appartenons chacun à l'espèce humaine, et qu'en dépit de la diversité de nos expériences nous partageons tous un destin commun, il y a alors plus de chance pour que je me conduise avec eux de façon ouverte et bienveillante, que je sois capable d'éprouver pour eux de l'empathie. Autrement dit, que je me montre gentil

     

    LA CONFIANCE

     

    Notre capacité d'agir est souvent entravée par des hésitations, des doutes, des soupçons, qui atteignent aussi notre énergie. Si nous devons consacrer une partie considérable de notre énergie mentale à nous protéger, où trouverons-nous la force pour créer, pour prendre de nouvelles initiatives et jouir de l'existence?

     

    Accorder sa confiance à quelqu'un, c'est un  peu comme lui faire un cadeau

     

    Une étude récente a permis de découvrir que les « très confiants » (les individus qui accordent volontiers leur confiance aux autres) ne sont pas des naïfs, mais possèdent une forme d'intelligence sociale qui leur permet de distinguer les personnes auxquelles ils peuvent se fier et les autres. En revanche les « peu confiants » ne se fient à personne parce que, n'ayant pas cette forme d'intelligence, ils préfèrent dirent non à tout pour ne pas prendre de risque. Leur vie sociale est beaucoup moins riche d'échanges et de rencontres. Bien sûr, un certain degré de doute est une attitude saine et intelligente dans le monde dans lequel nous vivons. Mais quand le soupçon devient constitutif d'un caractère individuel, quand la défiance se transforme en vision du monde et en tension musculaire chronique, nous sommes dans l'erreur. Confiance et gentillesse vont de pair. Être gentil consiste à faire confiance et à parier en faveur des autres, à se montrer proche d'eux. Faire confiance consiste à être gentil parce que c'est une façon de bien traiter son prochain. Qu'éprouvons-nous lorsque quelqu'un nous paraît gentil, mais ne nous fait pas confiance au moment où nous en aurions besoin? Sa gentillesse nous semble vide, sans substance. Il ne s'agit plus de gentillesse, mais de courtoisie sans âme. Et qu'éprouvons-nous au contraire lorsque quelqu'un nous fait confiance, une confiance plus grande peut-être que celle que nous nous serions accordée à nous-mêmes ? Nous éprouvons un sentiment de bien-être, parce que cette confiance nous aide à découvrir en nous-mêmes une qualité ou une compétence que nous ignorions jusque-là posséder

     

    LEMPATHIE 

     

    Il n'est pas évident  déprouver de la joie pour le  succès ou le bonheur de quelqu'un d'autre, lorsqu'il nous est refusé à nous. Si vous y parvenez, cela signifie que vous avez déjà accompli une bonne partie du chemin. L'empathie n'est pourtant pas une qualité à prendre à la légère. Elle a même plus affaire avec l'échec qu'avec le succès, avec la douleur qu'avec la joie. C'est surtout lorsque les choses vont mal que l'empathie est le plus bénéfique. Bien sûr, cela fait plaisir à tous que quelqu'un participe à ses moments de bonheur. Mais c'est surtout lorsque nous sommes en crise que nous avons besoin de quelqu'un qui nous comprenne. Ce n'est pas facile. Parce que l'empathie doit être un sentiment d'attention sincère, il convient que celui qui l'éprouve ait une relation saine avec sa propre souffrance et celle des autres

     

    La meilleure façon d’affronter la douleur est de le faire directement avec courage et sincérité. Dentrer dedans comme dans un tunnel, pour pouvoir sortir de lautre côté 

     

    Lépreuve de la douleur n’en reste pas moins pénible. Je ne la souhaite à personne, tout en sachant que d'une façon ou d'une autre elle fait partie de notre destin à tous. Dans diverses mesures, la douleur est une compagne de voyage avec laquelle nous aurons à faire tôt ou tard. Tous ses effets ne sont d'ailleurs pas tragiques. Lorsquon parvient à l'affronter d'une manière franche et forte, elle peut nous offrir des fruits extraordinaires. La douleur creuse en nous, elle nous ouvre, souvent avec violence; elle nous fait mûrir, nous permet de découvrir des émotions et des ressources que nous ignorions posséder ; elle développe notre sensibilité, ainsi peut-être que notre humilité et notre sagesse ; elle est enfin un sévère rappel de ce qui dans la vie est vraiment essentiel. La douleur peut nous ouvrir aux autres. Elle peut nous rendre plus durs et plus cyniques, mais elle peut aussi nous rendre plus gentils

     

    La compassion est une participation, une identification intense et sincère à la souffrance et aux soucis d'autres êtres humains, le désir profond, surtout, que cette douleur prenne fin

     

    La compassion est le stade ultime et le plus noble de l'empathie. C'est une magnifique qualité spirituelle. Elle nous fait sortir de l'enfer de l'égoïsme et de l'avidité sans fin. Elle s'adresse à tous, y compris aux moins capables, aux moins sympathiques et aux moins intelligents d'entre nous, elle nous ouvre aux autres et nous unit à eux, elle active enfin nos qualités de cœur

     

    LATTENTION 

     

    Si nous faisons ce que nous faisons, sans nous encombrer de la peur, sans être obnubilé par autre chose, nous atteignons l'équilibre. Nous sommes là où nous sommes à cent pour cent. Quand nous y parvenons, nous n'avons plus peur de rien et nous n'avons besoin de rien. Nous avons trouvé la plénitude

      

    Dans lun des enseignements, Bouddha affirme : «  Dans ce que tu vois, il n’y a que ce que tu vois, dans ce que tu éprouves, il n’y a que ce que tu éprouves. » Autrement dit, mets entre parenthèses tes idées préconçues sur ce qui tattend, va à la rencontre du moment présent sans préjugés avec une attention débarrassée de quelque anticipation que ce soit ; dans un état de totale ouverture. Laisse-toi surprendre par le moment présent

     

    Etre présent aux autres est un don ; le don de lattention, qui est peut-être l’un de nos bien les plus précieux. Un bien que nous convoitons tous, même sans le savoir. Etre là pour quelquun…… 

     

    Songez aux personnes qui regardent ailleurs pendant que vous leur parlez, pensent à autre chose ou lisent le journal. Il y a, dans le manque d'attention, quelque chose de destructeur et de déprimant, qui absorbe notre vitalité et notre confiance en nous, qui nous fait nous sentir inexistants et laisse remonter à la surface tous nos complexes d'infériorité latents

     

    Accorder son attention  non pas des conseils ou des jugements, mais de l'attention pure  consiste à mettre entre parenthèses ses soucis, ses points de vue, ses espoirs, ses fantasmes personnels. Une personne capable d'attention est en mesure de tenir à distance cette foule tapageuse et bagarreuse qui tente toujours de se donner la part belle

     

    Être attentif signifie être en état de veille. Et donc être bien conscient de ce qui se passe autour de nous : constater, par exemple, que la personne avec qui nous parlons est particulièrement pâle ou qu'elle porte un nouveau vêtement, qu'elle paraît embarrassée ou contente, qu'elle semble ne pas avoir dormi la nuit précédente ou est au contraire en grande forme. Grâce à ces constatations, nous serons un peu plus en phase avec ce que nous éprouvons pour cette personne et plus capable de savoir quoi faire pour elle

     

    Lattention signifie chaleur et affection, elle permet à nos meilleures potentialités de se développer 

     

    Lattention est le moyen par lequel se diffuse la gentillesse. Pas d’attention, pas de gentillesse. Pas de chaleur non plus, pas de cœur pas de relations entre les êtres 

     

    Lorsque nous sommes attentifs, nous accordons de limportance à un autre être humain, nous lui sommes proches, nous pouvons vraiment communiquer avec lui et nous pouvons vraiment apprécier et aimer quelquun d’autre. Et si un conflit se présente, nous ne pourrons le résoudre quen étant attentif, non pas en ruminant dans notre coin ou en nous perdant en conjectures. Car pour chacun des liens que nous établissons avec les autres, le seul moment à notre disposition, c’est maintenant 

     

    LA MODESTIE

     

    Imaginons une personne qui part à la conquête du monde sans savoir quelles sont ses possibilités et quelles sont ses limites. Une personne qui se prend pour on ne sait qui, cultive des rêves de puissance, de richesse, de reconnaissance universelle pour des talents qu'en réalité elle ne possède pas; une personne incapable de s'évaluer elle-même, qui pénètre dans la grande arène du monde pour combattre et exceller. On ne peut que trembler pour une personne de ce genre, car elle ressemble à ces enfants qui pensent pouvoir faire une promenade de plusieurs kilomètres et s'arrêtent, épuisés, au bout de deux cents mètres.  Imaginons au contraire quelqu'un qui connaît ses propres limites, ses propres points faibles, et les accepte, même si c'est douloureux- Quelqu'un qui ne feint pas, qui n'en fait pas trop. Qui sait évaluer le danger. Qui ne se fait pas d'illusions. Qui accepte Les blessures de la vie et sait en tirer parti. Savoir se conduire ainsi, cest faire preuve de modestie. Et la modestie donne de grandes forces

     

    Nous pouvons certes refuser a priori l'idée que les autres puissent nous faire découvrir quelque chose de nouveau. Mais nous pouvons aussi accepter l'idée que chaque être humain est une leçon vivante et qu'autour de nous existent des personnes dont les expériences, les sentiments, les idées, les rêves et les idéaux peuvent enrichir notre vie, si seulement nous nous montrons prêts à voir et à écouter. Si seulement nous avons le courage de nous présenter devant elles en nous demandant : que puis-je apprendre de cette personne?

     

    La modestie est non seulement ressentie comme éprouvante, elle peut aussi être douloureuse parfois, on devient plus modeste après un échec. On se rend compte que l'on n'était pas si doué qu'on le pensait. Ou pas si fort. On découvre un peu plus son humanité. Car nous sommes faillibles, nous sommes vulnérables. Si nous parvenons à ne pas nous laisser emporter par le découragement, nos petits et nos grands échecs nous serviront à comprendre ce dont nous sommes capables et telles sont nos limites. Si nous ne connaissions que des succès, nous finirions par perdre le sens de la réalité

     

    Une personne modeste n'a pas besoin de vaincre pour justifier son existence. Elle sait très ; bien que d'autres sont meilleurs qu'elle. Et elle l'accepte. Ce fait élémentaire a d'énormes conséquences. Si je n'essaye pas d'être ce que je ne suis pas, je peux me donner l'autorisation d'être ce que je suis

     

    Seul quelqu’un de modeste peut-être vraiment gentil ; ne se sentant plus obligé de triompher des autres et de se faire valoir à leur yeux, il pourra jouir de la seule joie d’être avec eux. Il connaîtra de vraies rencontres, au cours desquelles personne ne triomphe, et où pour cela tout le monde est gagnant 

     

    Cest dans la découverte et l’acceptation de nos faiblesses que nous devenons pleinement humains. C’est sur cette base solide et vraie que nous pouvons entrer en contact avec les autres. Tous ceux qui fonctionnent de cette manière sont modestes. On se sent bien avec eux, parce quils sont détendus et possèdent un humour que seule la vraie modestie peut donner. Nest-ce pas cela la véritable gentillesse ? 

     

    La modestie nous met dans les bonnes conditions pour apprendre. Elle nous fait retrouver le goût des choses simples, c'est-à-dire des choses naturelles. Elle nous aide à nous contenter de ce que la vie nous accorde. Elle nous fait voir la réalité telle qu'elle est. Adieu rêves irréalisables, fantasmes et illusions. Je suis une personne parmi  tant d'autres, je suis mortel et limité, je suis un être humain parmi d'autres êtres humains. Je n'ai pas besoin de démontrer que je suis le meilleur de tous. Oui, les autres existent aussi, avec leurs besoins  leurs réalités, leurs espoirs et leurs drames. Je ne suis qu'une personne parmi des milliards d'autres personnes qui vivent sur cette planète, qui n'est  elle-même qu'un grain de poussière dans l'espace sidéral, et ma vie n'est qu'un instant au regard des temps gigantesques de l'Univers. Comprendre et éprouver cela nous transforme, car, une fois devenus modestes, nous serons capables de tenir notre place et de faire de la place aux autres. Au fond, la modestie consiste en ceci : trouver sa place sous les étoiles

     

    LA GENEROSITE

     

    Le véritable bénéfice de La générosité pour qui décide d'être généreux, ne consiste pas en un avantage matériel, mais en une véritable révolution intérieure par laquelle nous devenons plus souples, plus disposés à prendre des risques. Une façon d'accorder moins de valeur à a possession et plus d'attention aux autres. Une façon aussi de rendre moins étanches les frontières entre nous et les autres, de parvenir à partager nos ressources, nos émotions, notre richesse intérieure, afin de nous sentir appartenir à un tout

     

    La véritable générosité est donc la compréhension. Je te donne ce dont tu as vraiment besoin pour ton prochain pas en avant  pour ta survie, ton apprentissage, le développement d'un centre d'intérêt personnel, la guérison, le travail, ou l'expression d'un talent. Sous sa plus belle forme, la générosité est dépourvue de toute culpabilité, de toute idée de dette ou de dépendance. Elle est un don fait librement qui suscite à son tour de la liberté

     

    LE RESPECT

     

    Quelqu'un se donne la peine d'apprendre à nous connaître et s'efforce de nous traiter pour ce que nous sommes. Cette personne apprécie notre valeur, peut-être même plus que nous ne le faisons nous-mêmes, et continue à croire en nous lorsqu'il nous arrive de perdre confiance. D'un coup, nous ne sommes plus invisibles; nous n'avons plus l'impression d'être un stéréotype, mais d'être appréciés et intéressants. Aux yeux de cette personne, ce n'est pas parce que nous répondons à ses exigences ou à ses projets que nous avons de la valeur. Nous ne sommes pas prisonniers d'une perception appauvrie et mensongère de nous-mêmes, mais nous sommes vus et accueillis pour ce que nous sommes vraiment et aussi pour ce que nous pouvons devenir. Quel bonheur ! Quelqu'un a prêté attention à nos besoins. Quelqu'un a vu ce que nous valons. Quelqu'un a vu : que nous existons!

     

    Voir l’âme de quelquun, c’est considérer la substance véritable dont est faite une personne, et non pas s’arrêter aux aspects les plus superficiels de sa personnalité. C’est cela le respect. « Voir véritablement » 

     

    Ne pas reconnaître la valeur de la personne que l’on a en face de soi est une façon de la diminuer. Il n'y a pas de gentillesse possible dans ces conditions 

     

    Un regard attentif et profond ne change pas seulement celui qui le reçoit, mais aussi celui qui l’accorde. La créativité est à double sens. Si nous nous habituons à considérer les personnes autour de nous de façon attentive et profonde, en percevant leurs qualités les plus importantes qui sont peut-être dissimulées par des aspects plus superficiels, moins essentiels mais plus visibles de leurs personnalités nous deviendrons différents. Parce que nous sommes faits de nos perceptions. Ce que nous voyons, ou que nous supposons voir jour après jour, construit ce que nous sommes, détermine notre vie. Si notre vision est lasse et aigrie, si nous ne voyons autour de nous que des enveloppes vides, nous finissons nous aussi par devenir des .enveloppes vides. Si au contraire nous voyons dans les autres des personnes intéressantes et originales, notre monde devient plus stimulant et plus ouvert

     

    Le respect ne peut naître que si nous savons prêter une oreille attentive à ce que les autres disent. Cest tout sauf facile 

     

    Lécoute ne requiert pas seulement le silence. Elle exige d’ écouter non seulement ce qui est dit, mais aussi la façon dont les choses sont dites. Souvent, ce n’est pas tellement le contenu des paroles qui est important, mais le ton sur lequel elles sont exprimées 

     

    L'écoute est un art magnifique qui régénère et stimule celui qui le reçoit : il se sent apaisé parce que, miracle, quelqu'un l'écoute sans vouloir lui ôter la parole, sans vouloir contredire ou remettre en question ce qu'il dit, sans vouloir dire quelque chose d'autre, de plus intelligent, sans vouloir changer de conversation. Grâce à une écoute profonde, je sens aussi ce qui n'est pas dit de manière manifeste. J'entends le cri de l'âme : tout ce qui, en l'autre, est peut-être empêché d'être dit, peut-être déprécié, mais n'en est pas moins vital. Une véritable écoute signifie que tout ce que tu as à dire a de la valeur

     

    L'écoute est aussi un soulagement pour celui qui s'y livre, parce qu'elle lui apporte la tranquillité que procure le silence. Pour bien écouter nous devons  faire le vide en nous-mêmes. Pour un moment, nos anxiétés et nos complaintes n'existent plus, nos bruits intérieurs se taisent. Tant que nous sommes à l'écoute, nous en sommes libérés

     

    LA GRATITUDE

     

    Reconnaître la valeur de ce que lon a permet de se sentir riche et chanceux. Ne pas le reconnaître conduit à se sentir pauvre et malheureux.

     

    Si nous passons notre temps à nous critiquer, nous et les autres, à ne voir que ce qui va mal et à nous apitoyer sur nous-mêmes, nous nen serons surement pas très heureux 

     

    Le bonheur passe par la capacité à se réjouir aussi de choses très simples. Il y des gens à qui la vie semble avoir tout donné, mais qui sont mécontent parce quils ne voient pas la beauté de ce qu’ils ont et se concentrent sur tout ce quils n’ont pas ou sur tout ce qui les rend insatisfaits. Au contraire, d'autres personnes, moins fortunées peut-être, savent apprécier les choses simples - un sourire, une belle journée, une bonne santé. Leurs yeux sont ouverts à la valeur de ce qu'elles voient. La situation dans laquelle elles se trouvent est précisément celle dans laquelle elles voudraient être. À chaque moment, au lieu d'être divisées entre ce qu'elles sont et ce qu'elles veulent, elles sont là tout entières. Et cela leur permet de se sentir bien. La possibilité d'être reconnaissant nous est offerte  à chaque moment de notre vie

     

    La gratitude permet aux autres de nous connaître pour ce que nous sommes

     

    La gratitude ne dépend pas de mon talent, de ma force ou de mon originalité. Elle repose sur ma capacité à être « vulnérable », c'est-à-dire à accepter de me faire aider, et à être content de recevoir ce soutien. Si je ne dissimule pas aux autres ma vulnérabilité, si j'accepte d'avoir besoin d'eux quand c'est le cas, alors je pourrai bénéficier pleinement de la vie et saurai me montrer reconnaissant. Le soulagement que procure la gratitude naît précisément de cette capacité à comprendre que parfois on ne peut pas y arriver seul, que l'on ne doit pas toujours se forcer à être un superhomme ou une superfemme, et que es choses en iront d'autant mieux ainsi

     

    Si nous montrons un peu plus attentifs, nous découvrons combien de petites choses peuvent être intéressantes. Dans les replis cachés de notre vie se trouvent des bénéfices inattendus, auxquels nous n'avons pas assez prêté attention. Ce sont les présents de l'existence, parfois exceptionnels, parfois minuscules en apparence. Si nous sommes distraits, nous ne les apercevons pas; mais si nous leur prêtons attention, nous nous sentons mieux. Très souvent, le bonheur est caché, et c'est à nous d'aller le chercher où il se trouve

     

    LA JOIE

     

    Nous irradions tous ce que nous sommes, que nous pouvons faire émaner de nous harmonie et sérénité ou, au contraire, conflit et colère

     

    La joie, ou en tout cas un état d’âme positive et heureux, est au fondement de la gentillesse, car l’une des caractéristiques de la gentillesse est précisément que celui qui s’y livre le fasse avec plaisir. Pour être vraiment gentil, mieux vaut être de bonne humeur 

     

     L'une des composantes fondamentales de la gentillesse est donc bien une heureuse disposition d'esprit. Le sens de l'humour est très important, qui consiste à voir les contradictions et les petits ridicules de notre vie et à ne pas se prendre trop au sérieux. Les personnes ayant la chance de disposer de cette qualité sont à l'abri des débordements émotifs et des mélodrames

     CONCLUSION

     

    Lune des caractéristiques de la gentillesse consiste à savoir apporter des réponses efficaces aux situations difficiles ou désagréables que nous rencontrons

    Il y a un nombre infini de manières d'être gentil. Limportant est de trouver celle qui nous convient, unique et personnelle, celle qui nous permet de nous exprimer au plus près de ce que nous sommes, de nous sentir en accord avec nous-mêmes

     

    On ne parvient pas à la gentillesse en se faisant violence ou en se contraignant soi-même. Il s'agit plutôt de découvrir ce que nous sommes capable de faire mieux que toute autre chose, ce qui nous procure de la satisfaction et peut-être de la joie, il s'agit de trouver notre note personnelle. Être gentil est la meilleure façon de devenir soi-même

     

    La gentillesse ne nous aide pas seulement à entrer en meilleur contact avec nous-mêmes. Elle nous pousse forcément à nous soucier du bien-être d’autrui 

     

    Chaque individu contient en lui l’humanité. Si nous parvenons à améliorer la vie de cet individu, si nous réussissons à faire en sorte qu'il se sente mieux, si nous demeurons dans son souvenir comme une lumière et un soutien, c'est déjà une grande victoire et une réponse modeste que nous pouvons apporter aux souffrances et aux malaises de notre planète.

     

    Cultiver la chaleur du cœur et un sentiment de proximité à l'égard des autres permet en effet à notre esprit de se développer. Cela nous aide à surmonter toutes nos peurs, toutes nos incertitudes et  nous donne la force d'affronter les obstacles que nous rencontrons. C'est la source suprême de réussite dans la vie. »

     

    Etre gentil, s'occuper des autres, cest se libérer de la tyrannie de l'ego; c'est prêter moins de prises aux monstres de l'anxiété et de la dépression ; c'est voir disparaître les blocages et les embarras

     

    L'art de la gentillesse


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  • Le roi et le vieillard

     

    Dans une histoire orientale, un roi autoritaire et rigide voulait se faire appeler par tous « Noble et Lumineuse Divinité ». Un jour, on découvre qu'un vieillard refuse de lui donner ce nom. Le roi fait venir le vieillard et lui demande les raisons de son refus. « Ce n'est pas par esprit de rébellion ni pour te manquer de respect, mais seulement parce que je ne te vois pas ainsi, répond le vieillard. Ce ne serait donc pas sincère de ma part de t'appeler par ce nom. » Le vieillard paie cher sa franchise, le roi le fait enfermer dans une terrible prison où il le garde pendant un an. Puis il le fait de nouveau venir devant lui. «Tu as changé d'idée? - Je suis désolé, mais si je dois continuer à dire la vérité, je dirai que je ne te vois toujours pas ainsi. » Une autre année de prison, dans la cellule la plus sombre du royaume, le vieil homme est nourri au pain et à l'eau, cela lui fait perdre encore quelques kilos mais ne le fait pas changer d'avis. Le roi est furieux, il est également perplexe et curieux, il décide de faire délivrer le vieillard et de le suivre à son insu. Le vieillard retourne à sa malheureuse cabane de pêcheur, où il est accueilli par sa femme.

    Le roi écoute en cachette la conversation des époux, La femme est extrêmement en colère contre le roi qui lui a enlevé son mari pendant deux années et qui l'a traité de manière si cruelle. Mais le vieillard ne partage pas son opinion : « Il n'est pas si méchant que tu le dis; après tout, c'est un bon roi, il a pris soin des plus pauvres, il a construit des routes et des hôpitaux, il a promulgué des lois justes. » Le roi est très touché par les paroles de cet homme; alors même qu'il a essayé par tous les moyens de lui ruiner la vie, le vieillard n'éprouve aucune rancune et réussit même à défendre ses bons côtés. Le roi sent grandir en lui un amer et profond repentir. Il se met à pleurer, sort de sa cachette et se présente devant le vieillard et sa femme : « Je te dois de profondes excuses. Malgré tout le mal que je t'ai fait, tu réussis à ne pas me haïr. » Le vieillard reste un instant interdit, puis répond : « Tout ce que j'ai dit est vrai, ô Noble et Lumineuse Divinité. Tu es un bon souverain. » Le roi est saisi par les paroles du vieillard : «Tu m'as appelé Noble et Lumineuse Divinité... Pourquoi? - Parce que tu as été capable de demander pardon. »

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