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    Chat de bureau

     

    Sur le bureau couvert de taches d'encre bleue

    Où livres et cahiers gisent ouverts ou clos,

    II passe comme un souffle, effleurant de sa queue

    La feuille où ma pensée allume ses falots,

    Sur le bureau couvert de taches d'encre bleue.

     

    Quand il mouille sa patte avec sa langue rosé

    Pour lustrer son poitrail et son minois si doux,

    II me cligne de l'œil en faisant une pause,

    Et je voudrais toujours l'avoir sur mes genoux

    Quand il mouille sa patte avec sa langue rosé.

     

    Accroupi chaudement aux temps noirs de décembre

    Devant le feu qui flambe, ardent comme un enfer,

    Pense-t-il aux souris dont il purge ma chambre

    Avec ses crocs de nacre et ses ongles de fer ?

    Non ! Assis devant Pâtre aux temps noirs de décembre.

     

    Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes

    A la face bizarre, aux tétons monstrueux,

    II songe à l'angora, mignonne des mignonnes

    Qu'il voudrait bien avoir, le beau voluptueux,

    Entre les vieux chenets qui figurent deux nonnes.

     

    Maurice Rollinat

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  • sagesse344

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  • Extraits du livre « La vie en bleu »

    « Pourquoi la vie est belle même dans l’épreuve »

    De Martin Steffens

     

    « Le monde est l’affirmation souveraine de lui-même : il est comme il est. La plénitude de la vie, c’est de l’accueillir dans les règles de son jeu, afin d’y trouver sa place, d’y accomplir la part qui te revient, d’y exercer ta partition avec joie et virtuosité. »

     

    « Comprendre que si on les reçoit sans le vouloirs, on est toutefois responsable de ce que l’on fait de nos blessures. Ce trou dans ma peau est ou bien une voie vers la souffrance des autres, ou bien ce dont j’userai pour les faire taire. Il faut de l’humilité pour reconnaître qu’on fut victime du mal. Il en faut pour aussi pour déployer l’histoire de cette blessure dans le sens de la vie, et non de la mort. »

     

    « C’est l’amour qui se donne par nous, et non pas nous qui donnons de l’amour. Que cet amour, enfin ne se donne jamais plus pleinement que là où on ne l’attend pas, que là où il n’y a plus que lui. » (Mère Theresa)

     

    « Evénements heureux ou malheureux, richesse ou pauvreté, santé ou maladie, honneurs ou outrages , vie ou mort, le sage ne doit ni les chercher ni les fuir. » (Robert Bellarmin)

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  • Le pot de fleurs.

    Parfois un enfant trouve une petite graine
    Et tout d'abord, charmé de ses vives couleurs,
    Pour la planter il prend un pot de porcelaine
    Orné de dragons bleus et de bizarres fleurs.

    Il s'en va. La racine en couleuvres s'allonge,
    Sort de terre, fleurit et devient arbrisseau ;
    Chaque jour, plus avant, son pied chevelu plonge,
    Tant qu'il fasse éclater le ventre du vaisseau.

    L'enfant revient ; surpris, il voit la plante grasse
    Sur les débris du pot brandir ses verts poignards ;
    Il la veut arracher, mais la tige est tenace ;
    Il s'obstine, et ses doigts s'ensanglantent aux dards.

    Ainsi germa l'amour dans mon âme surprise ;
    Je croyais ne semer qu'une fleur de printemps :
    C'est un grand aloès dont la racine brise
    Le pot de porcelaine aux dessins éclatants.

    Théophile Gautier.

     

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    Les paupières des fleurs.

     

    Les paupières des fleurs, de larmes toujours pleines,
    Ces visages brumeux qui, le soir, sur les plaines
    Dessinent les vapeurs qui vont se déformant,
    Ces profils dont l'ébauche apparaît dans le marbre,
    Ces yeux mystérieux ouverts sur les troncs d'arbre,
    Les prunelles de l'ombre et du noir firmament
    Qui rayonnent partout et qu'aucun mot ne nomme,
    Sont les regards de Dieu, toujours surveillant l'homme,
    Par le sombre penseur entrevus vaguement.


    Victor Hugo.

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