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Je n’entends pas ….
Je n’entends pas ce que tu dis
J’entends ta voix qui le dit.
Je ferme les yeux et je sens
Les mots vibrer sur ma peau.
Vidés de sens
Réduits au son
Les mots sont musique et mélodie
Ils chantent autre chose que ce qu’ils disent
Et ça fait mal
Ou ça fait bien
Et ça fait chaud
Ou ça fait froid.
Les mots ne trompent pas
Quand on n’écoute pas
Ce qu’ils disent
Bernard Friot (extraits « de Mots croisés »)
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Extraits du livre « La vie selon Joy »
De François Garagnon (8)
« La joie, sur terre : est une invention divine pour faire reculer le noir, les ténèbres de la division, la jungle obscure et pleine de dangers des sentiments mauvais ; la joie c’est la lumière qui ne cesse de danser dans le sanctuaire de l’âme pour faire briller la vie, à la manière d’un très précieux et irremplaçable trésor. »
« Quand je suis bien triste, je ne me décourage pas. Je pars avec ma faim dévorante et mon petit cœur tout vide pour faire des provisions au coin de la vie, du côté de chez Dieu : de l’espérance toute fraîche, un peu de tendresse à saupoudrer, la crème du pardon, et puis des concentrés de pensées survitaminées qui me revigorent d’un coup ! Je me dis qu’il doit bien y avoir un prix à payer, mais non, je peux repartir tranquillement, le cœur tout plein de bonnes choses : c’est gratuit ! Mieux, c’est la gratuité qui fait la valeur de tout ça ! Et puis, il y a des consignes d’un genre particulier. Vous déposez vos rancunes surgelées, et on vous les échange contre des élans de réconciliation qu’il suffit de réchauffer avant usage ! Vous déposez un défaitiste « A quoi bon » tout recroquevillé sur lui-même, et vous repartez avec un formidable élan de « Pourquoi pas ? » grand ouvert sur l’espérance ! Vous arrivez avec le moral à zéro, et vous repartez avec le cœur tout brûlant, la ligne rouge du thermomètre tout en haut. Le lieu de Dieu, c’est comme le lien du bien, ça vous donne franchement envie d’être en vie ! D’ailleurs, je vais vous dire : tout ce qui arrive par foi s’installe pour toujours. »
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Sonnet astronomique
Alors que finissait la journée estivale,
Nous marchions, toi pendue à mon bras, moi rêvant
A ces mondes lointains dont je parle souvent.
Ainsi regardais-tu chaque étoile en rivale.
Au retour, à l’endroit où la côte dévale,
Tes genoux ont fléchi sous le charme énervant
De la soirée et des senteurs qu’avait le vent.
Vénus, dans l’ouest doré, se baignait triomphale.
Puis, las d’amour, levant les yeux languissamment,
Nous avons-eu tous deux un long tressaillement
Sous la sérénité du rayon planétaire.
Sans doute, à cet instant, deux amants, dans Vénus.
Arrêtés en des bois aux parfums inconnus.
Oui, ente deux baisers, regardaient notre terre.
Charles Gros extraits de, »Je t’aime un peu beaucoup »
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« Accepter l’autre en frère, ce n’est pas l’aborder avec du miel au bout des lèvres et en faisant des chichis et des tralalas pour faire mine d’être tout à coup copain-copain. Ce n’est pas lui dire « tu as raison » avant même qu’il ouvre la bouche, ça consiste à le respecter assez pour lui dire qu’il a tort si on pense qu’il fait fausse route. La fraternité, pour qu’elle mérite son nom, doit ouvrir comme un appétit la liberté d’une confrontation passionnée. Et ce n’est pas interdit de contredir l’autre. A condition que ce ne soit pas pour avoir le dernier mot, mais plutôt pour avoir le premier geste de réconciliation. L’esprit fraternel, c’est voir d’abord ce qui relie et rapproche, au lieu de s’acharner sur ce qui sépare et éloigne. C’est s’apercevoir que l’on est sous le même ciel, dans la même création, dans la même histoire contemporaine et que nous sommes reliés les uns aux autres sur terre autant que les étoiles dans le ciel le sont entre elles, la nuit. Tiens, peut être même que nous sommes les étoiles de la terre ! Raison de plus pour saupoudrer davantage de fraternité sous la Voie Lactée !
(Extrait du livre du François Garagnon, « La vie selon Joy »)
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