-
-
Ca n’arrive pas qu’aux autres
Ça n’arrive pas qu’aux autres
Imprévisible est le chemin
Lorsque d’un moment à l’autre
Tout bascule soudain.
L’existence légère
Prend fin dans un ravin.
Chercher d’autres repaires
Une roue dans chaque main
Refrain
Des rêves plein la tête,
Venez, je vous attends,
Venez sur la planète
De mon fauteuil roulant.
Et je cours dans ma tête…
Pour rejoindre les vents…
Bien au-delà peut être,
De mon fauteuil roulant.
Sur ma chaise électrique
De condamné à tort
Je roule nostalgique
Révolté de mon sort
Pour puiser en moi-même
Espérance et grandeur
Ecrivant des poèmes
Du pire et du meilleur.
Couloirs impraticables,
Chemins trop escarpés
Trottoirs insupportables
A la force des poignets
C’est la faute à « pas de chance »
Emmenez-moi ailleurs
Besoin de ta présence
Besoin de ton bonheur.
Décrypter le mystère
S’approcher du matin
Rechercher ta lumière
Une roue dans chaque main.
Etre ou ne pas être
A temps et contre vents
Même au-delà peut être
De mon fauteuil roulant.
(Jean Claude Gianadda)
votre commentaire -
La fille qui peigne ses cheveux.
La fille qui peigne
Ses longs cheveux
Dans le soleil,
Peigne les collines, les plaines,
Les mélèzes, les bouleaux
Et tout le ciel dans sa chevelure…
Car la terre et les ruisseaux
Et les prés avec leurs feuilles
Et toutes les chansons d’eau,
Sa chevelure les recueille,
Tous les rayons brisés dans l’orbe du matin,
Pris au piège des annelures,
Glisse de sa chevelure
Au geste des ses mains.
Et quand elle a finit de tresser ses cheveux,
Sont liés, le jour bleu,
Les herbes, la fraîcheur.
Ses nattes sont deux sources de couleurs
Qui chantent sur ses épaules,
Ou deux chaînes d’odeurs,
Ou deux serpents… pour un charmeur
Qui regarde à travers les saules.
Jane Kieffer
votre commentaire -
« Vous êtes une flûte par laquelle le murmure des heures se transforme en musique.
Khalil Gibran
« Le comble du vulgaire, prévenait Chesterton, est de passer à côté du sublime sans s’en apercevoir ». Et nous frôlons ce péril presque chaque jour, puisqu’il n’est pas une journée sans que n’advienne un événement un peu particulier qui, sous son apparente banalité, ne recèle une part de sublime. Aussi vrai qu’une allumette s’enflamme par frottement, il nous faut, pour créer une étincelle dans notre vie (c’est-à-dire donner le meilleur de notre ardeur, de notre enthousiasme, de notre flamme), nous frotter à la rencontre bienveillante des autres et des événements. C’est par le souffle de notre vie que nous mettons en musique le temps qui passe.ˆEt c’est quand ce mouvement en nous se faitdésir d’harmonie que notre respiration devient hymne à la vie.
François Garagnon http://www.montecristo-editions.com
votre commentaire -
Socrate
« Socrate (470-399 avant Jésus-Christ) est sans doute le personnage le plus énigmatique de toute l’histoire de la philosophie. Il n’écrivit pas une seule ligne. Et pourtant il fait partie de ceux qui ont eu le plus d’influence sur la pensée européenne. »
« Jésus et Socrate furent tous deux considérés comme des personnages énigmatiques par leurs contemporains. Aucun d’eux ne laissa de traves écrites de son message, ce qui nous rend entièrement dépendants de l’image que leurs disciples nous ont donnée. Nous savons pourtant que tous les deux étaient experts dans l’art du dialogue. Ils parlaient tous deux avec une telle assurance qu’on tombait immédiatement sous le charme ou au contraire qu’on en était irrité. Et surtout, tous deux se sentaient l’intercesseur auprès des hommes de quelque chose de plus grand qu’eux. Ils provoquaient l’ordre établi en leurs formes. Et, détail non négligeable : Cela leur coûta la vie.
Les procès de Jésus et de Socrate présentent également de troublantes ressemblances. Tous deux auraient pu demander d’être gracier et avoir la vie sauve. Mais ils se considéraient investis d’une mission à laquelle ils auraient failli e n’allant pas jusqu’au bout. Le fait qu’ils affrontèrent la mort avec un calme et une dignité extraordinaire eut pour effet de rassembler des milliers de fidèles après leur mort.
Si je souligne ces similitudes, ce n’est pas pour dire qu’ils se ressemblent, mais parce que tous deux avaient un message à délivrer indissociablement de leur courage personnel. »
« Socrate vécu en même temps que les sophistes. Comme eux, il s’intéressait davantage à l’homme et à la vie humaine qu’aux problèmes posés par la philosophie de la nature. Un philosophe romain, Cicéron déclara quelques siècles plus tard, que Socrate « fit descendre la philosophie du ciel jusqu’à la terre et qu’il la laissa vivre dans les villes, entrer dans les maisons en contraignant les hommes à réfléchir à la vie, aux mœurs, au bien et au mal. »
« Socrate se différenciait des sophistes sur un point essentiel : il ne se considérait pas comme un sophiste, c'est-à-dire une personne cultivée ou savante. C’est pourquoi à la différence des sophistes, il refusait de l’argent pour son enseignement. Socrate se disait philosophe au vrai sens du terme. Un philosophe signifie : « Celui qui cherche à atteindre la sagesse. »
« Un vrai philosophe est conscient qu’il sait au fond fort peu. C’est la raison pour laquelle il essaie sans cesse d’atteindre la vraie connaissance. Socrate était un de ses êtres exceptionnels. Il était « conscient » qu’il ne savait rien de la vie et du monde. Et, avant tout, il souffrait vraiment de cette ignorance. »
« Un philosophe est donc quelqu’un qui reconnaît comprendre fort peu de choses et qui en souffre. Vu sous cet angle, il fait davantage preuve d’intelligence que ceux qui se vantent de tout connaître.
« Socrate affirmait qu’il ne savait qu’une chose : qu’il ne savait rien. »
« Pour Socrate, il est impossible d’être heureux si l’on agissait contre ces convictions. Et qui sait comment être heureux fera tout pour l’être. C’est pourquoi celui qui sait ce qui est juste fera aussi ce qui est juste. Car quel homme souhaite être malheureux ?
(Extrait du livre « Le monde de Sophie » de Jostein Gaarder)
votre commentaire