• Anse d'Arlet

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  • Ca n’arrive pas qu’aux autres

     

    Ça n’arrive pas qu’aux autres

    Imprévisible est le chemin

    Lorsque d’un moment à l’autre

    Tout bascule soudain.

    L’existence légère

     Prend fin dans un ravin.

    Chercher d’autres repaires

    Une roue dans chaque main

     

    Refrain

     

    Des rêves plein la tête,

    Venez, je vous attends,

    Venez sur la planète

    De mon fauteuil roulant.

    Et je cours dans ma tête…

    Pour rejoindre les vents…

    Bien au-delà peut être,

    De mon fauteuil roulant.

     

    Sur ma chaise électrique

    De condamné à tort

    Je roule nostalgique

    Révolté de mon sort

    Pour puiser en moi-même

    Espérance et grandeur

    Ecrivant des poèmes

    Du pire et du meilleur.

     

    Couloirs impraticables,

    Chemins trop escarpés

    Trottoirs insupportables

    A la force des poignets

    C’est la faute à « pas de chance »

    Emmenez-moi ailleurs

    Besoin de ta présence

    Besoin de ton bonheur.

     

    Décrypter le mystère

    S’approcher du matin

    Rechercher ta lumière

    Une roue dans chaque main.

    Etre ou ne pas être

    A temps et contre vents

    Même au-delà peut être

    De mon fauteuil roulant.

     

    (Jean Claude Gianadda)

     

    DSCF1082

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  • La fille qui peigne ses cheveux.

    La fille qui peigne

    Ses longs cheveux

    Dans le soleil,

    Peigne les collines, les plaines,

    Les mélèzes, les bouleaux

    Et tout le ciel dans sa chevelure…

    Car la terre et les ruisseaux

    Et les prés avec leurs feuilles

    Et toutes les chansons d’eau,

    Sa chevelure les recueille,

    Tous les rayons brisés dans l’orbe du matin,

    Pris au piège des annelures,

    Glisse de sa chevelure

    Au geste des ses mains.

    Et quand elle a finit de tresser ses cheveux,

    Sont liés, le jour bleu,

    Les herbes, la fraîcheur.

    Ses nattes sont deux sources de couleurs

    Qui chantent sur ses épaules,

    Ou deux chaînes d’odeurs,

    Ou deux serpents… pour un charmeur

    Qui regarde à travers les saules.

     

    Jane Kieffer

     

    Merci Merci141

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  • « Vous êtes une flûte par laquelle le murmure des heures se transforme en musique.

    Khalil Gibran

     

    « Le comble du vulgaire, prévenait Chesterton, est de passer à côté du sublime sans s’en apercevoir ». Et nous frôlons ce péril presque chaque jour, puisqu’il n’est pas une journée sans que n’advienne un événement un peu particulier qui, sous son apparente banalité, ne recèle une part de sublime. Aussi vrai qu’une allumette s’enflamme par frottement, il nous faut, pour créer une étincelle dans notre vie (c’est-à-dire donner le meilleur de notre ardeur, de notre enthousiasme, de notre flamme), nous frotter à la rencontre bienveillante des autres et des événements. C’est par le souffle de notre vie que nous mettons en musique le temps qui passe.ˆEt c’est quand ce mouvement en nous se faitdésir d’harmonie que notre respiration devient hymne à la vie.

     

     

    François Garagnon http://www.montecristo-editions.com

     

    douceur12105

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  • Socrate

     

    « Socrate (470-399 avant Jésus-Christ) est sans doute le personnage le plus énigmatique de toute l’histoire de la philosophie. Il n’écrivit pas une seule ligne. Et pourtant il fait partie de ceux qui ont eu le plus d’influence sur la pensée européenne. »

     

    « Jésus et Socrate furent tous deux considérés comme des personnages énigmatiques par leurs contemporains. Aucun d’eux ne laissa de traves écrites de son message, ce qui nous rend entièrement dépendants de l’image que leurs disciples nous ont donnée. Nous savons pourtant que tous les deux étaient experts dans l’art du dialogue. Ils parlaient tous deux avec une telle assurance qu’on tombait immédiatement sous le charme ou au contraire qu’on en était irrité. Et surtout, tous deux se sentaient l’intercesseur auprès des hommes de quelque chose de plus grand qu’eux. Ils provoquaient l’ordre établi en leurs formes. Et, détail non négligeable : Cela leur coûta la vie.

    Les procès de Jésus et de Socrate présentent également de troublantes ressemblances. Tous deux auraient pu demander d’être gracier et avoir la vie sauve. Mais ils se considéraient investis d’une mission à laquelle ils auraient failli e n’allant pas jusqu’au bout. Le fait qu’ils affrontèrent la mort avec un calme et une dignité extraordinaire eut pour effet de rassembler des milliers de fidèles après leur mort.

    Si je souligne ces similitudes, ce n’est pas pour dire qu’ils se ressemblent, mais parce que tous deux avaient un message à délivrer indissociablement de leur courage personnel. »

     

    « Socrate          vécu en même temps que les sophistes. Comme eux, il s’intéressait davantage à l’homme et à la vie humaine qu’aux problèmes posés par la philosophie de la nature. Un philosophe romain, Cicéron déclara quelques siècles plus tard, que Socrate « fit descendre la philosophie du ciel jusqu’à la terre et qu’il la laissa vivre dans les villes, entrer dans les maisons en contraignant les hommes à réfléchir à la vie, aux mœurs, au bien et au mal. »

     

    « Socrate se différenciait des sophistes sur un  point essentiel : il ne se considérait pas comme un sophiste, c'est-à-dire une personne cultivée ou savante. C’est pourquoi à la différence des sophistes, il refusait de l’argent pour son enseignement. Socrate se disait philosophe au vrai sens du terme. Un philosophe signifie : « Celui qui cherche à atteindre la sagesse. »

     

    « Un vrai philosophe est conscient qu’il sait au fond fort peu. C’est la raison pour laquelle il essaie sans cesse d’atteindre la vraie connaissance. Socrate était un de ses êtres exceptionnels. Il était « conscient » qu’il ne savait rien de la vie et du monde. Et, avant tout, il souffrait vraiment de cette ignorance. »

     

    « Un philosophe est donc quelqu’un qui reconnaît comprendre fort peu de choses et qui en souffre. Vu sous cet angle, il fait davantage preuve d’intelligence que  ceux qui se vantent de tout connaître.

     

    « Socrate affirmait qu’il ne savait qu’une chose : qu’il ne savait rien. »

     

    « Pour Socrate, il est impossible d’être heureux si l’on agissait contre ces convictions. Et qui sait comment être heureux fera tout pour l’être. C’est pourquoi celui qui sait ce qui est juste fera aussi ce qui est juste. Car quel homme souhaite être malheureux ?

     

    (Extrait du livre « Le monde de Sophie » de Jostein Gaarder)

     

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