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C’est en te découvrant toi l’inconnu
C’est en te découvrant que je deviens moi-même
Et en diminuant, que je deviens plus grand.
Car j’ai puisé en toi, mes chansons mes poèmes.
Mélangeons nos pays semblables et différents.
Toi l’inconnu
Qui me ressembles,
Puisque nos pas se sont croisés,
Pourquoi n’irions nous pas ensemble
Vers ce pays de liberté.
Et si on échangeait ?
Donnons un sens aux choses
Je vois dans mon miroir, un peu ce que tu es.
Quand chaque jour, on ose.
Je t’aime donc je suis. Tu m’aimes donc tu es.
(Jean Claude Gianadda)
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Le pêcher
Au jardin
Le pêcher
Se dépêche
De fleurir.
Blanc et rose
Il défie
L’abricot
Son sosie.
J’ai la pêche
Lui dit-il
Chair juteuse
Et peau douce,
Toi tu n’es
Pas plus gros
Qu’un noyau.
Tu es sot
De vouloir
Devenir
Une pêche
Abricotée
C’est un manque
Insensé
De personnalité.
Joël Sadeler
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Le péché
Au temps des chrétiens sans pouvoir, Pohémen vécut au désert. Il était de ces pères saints qui ne désiraient rien au monde que ressentir peut-être un jour, un bref instant, juste le temps d’un battement d’ailes d’un ange, le souffle de l’amour divin. « Si tu veux que Dieu te caresse, dit un proverbe universel, mieux vaut être nu qu’habillé ». Pohémen n’avait donc, pour tout bien ici-bas, qu’une guenille monacale, une écuelle et un bâton
A quelques heures de sa hutte, sur un piton de roc brûlé étaient les murs d’un monastère où vivaient reclus des ascètes presque aussi démunis que lui. Or, il advint qu’un de ces frères commit un péché consternant. L’histoire ne dit pas lequel, mais il fut jugé gravissime. Les moines, à l’unanimité, estimèrent donc nécessaire de punir le contrevenant. Mais quel tourment lui infliger qui ne soit ni trop éprouvant ni trop simplement oubliable ? On resta longtemps silencieux, on risqua de vagues idées qui eurent tôt fait de se perdre comme ruisseaux dans les cailloux.
- Remettons cette affaire au père Pohémen, dit enfin le plus vieux des sages. Il est le meilleur d’entre nous. Il saura juger proprement.
Il fut aussitôt approuvé. On fit prévenir le bonhomme. Il demanda au messager ce que l’on attendait de lui. L’autre lui exposa la chose. Il l’écouta, hocha la tête et lui répondit qu’il viendrait
Le lendemain, après la messe, le frère veilleur sur sa tour aperçut au loin Pohémen sur le sentier du monastère. Il appela ses compagnons. Il leur désigna le bon père qui peinait à traîner un sac parmi les rocs ensoleillés. On accourut à sa rencontre. On s’étonna. On le plaignit de le voir s’échiner ainsi à charrier quoi donc au juste ?
- Un sac de sable, mes amis, leur répondit le saint ermite.
- Mais il est troué de partout !
- Mes frères, je le suis aussi! Derrière moi mes fautes tombent, elles se perdent sur mon chemin, elles ne sont pour moi rien de plus que poussière sous mes talons. Amenez-moi donc à ce moine qui se morfond dans son péché, je l’embrasserai de bon cœur. Ce qu’il a commis n’est que sable déjà mangé par le désert. Nous avons autre chose à faire que de compter les grains de peine qui dégringolent de nos sacs. Allons, de l’eau fraîche, j’ai soif !
(Henri Gougaud, Le livre des chemins)
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Nous construirons des ponts
Nous construirons des ponts,
Avec force et courage.
Avec des idées neuves, discussions et débats.
Avec des inconnus, avec le voisinage.
Etonnés d’échanger et de devenir « soi ».
Nous construirons des ponts
Au dessus des frontières,
Pour découvrir enfin,
Le plus beau des pays.
Nous construirons des ponts,
Pour recoudre la terre
Et ensemble soudain
Ensoleiller nos vies !
De grands ponts audacieux
Entre les personnages
Et « l’âme » des personnes, reliant « tout à tous »
Enjambant l’impossible, la violence et l’outrage
Allant de « Toi à Moi » Allant de « soi » à « nous »
(Jean Claude Gianadda)
Martinique
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