• « Le dialogue est l’essence même de la relation. Mais  les obstacles au dialogue sont nombreux, hélas, et ceux qui les surmontent, bien peu nombreux. C’est déjà beaucoup si, en premier lieu, on parle moins et on écoute plus. » 

    Une commande de pluie 

    « Le propriétaire d'un magasin entendit l'un de ses commis dire à une cliente : « Non, madame, il y a des semaines que nous n'en avons pas et il semble bien que nous n'en aurons pas de sitôt. » 

    Horrifié par ce qu'il entendait, il se précipita vers la cliente, au moment où elle sortait, et dit : « Ce n'est pas vrai, madame. Bien sûr que nous allons en avoir bientôt. En fait, nous avons placé une commande il y a deux ou trois semaines. » 

    Puis il amena le commis à part et grogna : « Jamais, jamais, jamais : ne dis jamais qu'il nous manque quelque chose. Si nous ne l'avons pas, dis que nous en avons commandé et que c'est en route. Maintenant, dis-moi : qu'est-ce qu'elle voulait, la dame ? 

    — De la pluie », dit le commis. » 

     

    Une commande de pluie, Moi aussi, je suis fatiguée de toi

    Moi aussi, je suis fatiguée de toi 

     

     C'étaient leurs noces d'or et le couple avait été tenu occupé toute la journée par les célébrations et la foule de parents venus les féliciter. Aussi furent-ils bien contents lorsque, vers le soir, ils purent se retrouver seuls sous le porche, observant le coucher du soleil, prenant un peu de repos après l'épuisante journée. 

    Le vieil homme porta sur sa femme un regard plein de tendresse et dit : « Agathe, je suis fier de toi! 

    - Qu'est-ce que t'as dit ? demanda la vieille dame. Tu sais que j'entends mal : dis-le plus fort. 

    - J'ai dit que je suis fier de toi. 

    - Ah ! très bien, dit la femme avec un geste démission. Moi aussi, je suis fatiguée de toi. » 

     

    Ecouter parfaitement, ce n’est pas écouter tellement les autres que soi-même. 

    Voir parfaitement, ce n’est pas voir tellement les autres que soi-même. 

    Parce que nous sommes sourds à l'autre si nous ne nous sommes pas entendus ; et nous ne voyons pas la réalité des autres si nous ne nous sommes pas scrutés nous-mêmes. Le parfait entendant vous entend même quand vous ne dites rien.(Anthony de Mello) 

     
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  • Avenue de l’amitié 

     

    Vous prenez la rue du grand départ,
    Et vous longez celle de l’espoir,
    Pour ne pas vous perdre vous suivez
    L’allée de la générosité.
     
    Après le boulevard fraternité,
    En vous un soleil va se lever ;
    Sans boussole et sans regarder l’heure,
    Laissez- vous guider par votre cœur.

    Refrain :

    Avenue de l’Amitié, on pourrait se retrouver,
    Avenue de l’Amitié, et faire une ronde avec nos mains serrées
    Avenue de l’Amitié, on devrait sans plus tarder,
    Tous un jour emménager, avenue de l’Amitié,
    Et y rester.

    Pour que l’ami tienne ses promesses,
    Il n’y a pas de meilleure adresse,
    Entre la grande place Fidélité,
    Et la rue des rêves à partager.
      

       

       

    Dans le square de la Providence,
    Là où l’Avenue enfin commence,
    Dîtes moi qu’un jour va se poser,
    La colombe en haut de l’olivier.
    Refrain ×3
      

      

       

    Les Petits Chanteurs à la Croix de Bois. 

    (http://sesouvenirdesbelleschoses.over-blog.com) 

     

     


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  • Messe pour un chien

     

    Un homme dit à son curé : « Mon chien est mort hier, mon père. Pourriez-vous offrir une messe pour le repos de son âme ? 

    Le prêtre fut outré : « On n'offre pas de messes pour les animaux, ici, fit-il sèchement. Vous pourriez essayer à la nouvelle secte, en bas du chemin : ils vont probablement prier pour votre chien. 

    - J'aimais vraiment cette petite bête, dit l'homme, je voudrais lui offrir un dernier adieu. Je ne sais ce qu'on offre, d'ordinaire, en semblables occasions : pensez-vous que cinq cent mille dollars feraient l'affaire ? 

    - Attendez un instant, fit le curé : vous ne m'aviez pas dit que votre chien était catholique ! » 

    Messe pour un chien, Pardonné aux nazis

    Pardonné aux nazis 

    Un ex-détenu d’un camp de concentration nazi rendait visite à un ami qui avait partagé l’épreuve avec lui. 

    « As-tu pardonné aux nazis ? 

    -      Oui 

    -      Mais moi je ne l’ai pas fait. Je suis encore rongé par la haine envers eux. 

    -      En ce cas, dit gentiment son ami, ils te détiennent encore dans leur prison. » 

     « Nous ennemis ce ne sont pas ceux qui nous haïssent, mais ceux que nous haïssons. »

     « Après plusieurs milliers d’années, 

    Nous avons tellement progressé que nous verrouillons nos portes et fenêtres, tandis que les autochtones moins « évolués » dorment dans des huttes ouvertes. »(Anthony de Mello) 

     


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  • Extrait de « Terre des hommes » 

    D’Antoine de Saint Exupéry 

     

    Résumé : Il est inexplicable que nous soyons vivants. Je remonte, ma lampe électrique à la main, les traces de l'avion sur le sol. A deux cent cinquante mètres de son point d'arrêt nous retrouvons déjà des ferrailles tordues et des tôles dont, tout le long du parcours, il a éclaboussé le sable. Nous saurons, quand viendra le jour, que nous avons tamponné presque tangentiellement une pente douce au sommet d'un plateau désert. 

     

    « J'ai toujours, devant les yeux, l'image de ma première nuit de vol en Argentine, une nuit sombre où scintillaient seules, comme des étoiles, les rares lumières éparses dans la plaine. 

    Chacune signalait, dans cet océan de ténèbres, le miracle d'une conscience. Dans ce foyer, on lisait, on réfléchissait, on poursuivait des confidences. Dans cet autre, peut-être, on cherchait à sonder l'espace, on s'usait en calculs sur la nébuleuse d'Andromède. Là on aimait. De loin en loin luisaient ces feux dans la campagne qui réclamaient leur nourriture. Jusqu'aux plus discrets, celui du poète, de l'instituteur, du charpentier. Mais parmi ces étoiles vivantes, combien de fenêtres fermées, combien d’étoiles éteintes, combien d’hommes endormis… Il faut bien tenter de se rejoindre. Il faut essayer de communiquer avec quelques-uns de ces feux qui brûlent de loin en loin dans la campagne. » 

     

    « Telle est la morale que Mermoz et d'autres nous ont enseignée. La grandeur d'un métier est peut-être, avant tout, d'unir des hommes : il n'est qu'un luxe véritable, et c'est celui des relations humaines. En travaillant pour les seuls biens matériels, nous bâtissons  nous-mêmes  notre prison.  Nous  nous enfermons solitaires, avec notre monnaie de cendre qui ne procure rien qui vaille de vivre. Si je cherche dans mes souvenirs ceux qui m'ont laissé un goût durable, si je fais le bilan des heures qui ont compté, à coup sûr je retrouve celles que nulle fortune ne m'eût procurées. On n'achète pas l'amitié d'un Mermoz,  d'un compagnon que les épreuves vécues ensemble ont lié à nous pour toujours. Cette nuit de vol et ses cent mille étoiles, cette sérénité, cette souveraineté de quelques heures, l'argent ne les achète pas. 

    Cet aspect neuf du monde après l'étape difficile, ces arbres, ces fleurs, ces femmes, ces sourires fraîchement colorés par la vie qui vient de nous être rendue à l'aube, ce concert des petites choses qui nous récompensent, l'argent ne les achète pas. 

    Ni cette nuit vécue en dissidence et dont le souvenir me revient. » 

     

    « Nous goûtions cette même ferveur légère qu'au cœur d'une fête bien préparée. Et cependant, nous étions infiniment pauvres. Du vent, du sable, des étoiles. Un style dur pour trappistes. Mais sur cette nappe mal éclairée, six ou sept hommes qui ne possédaient plus rien au monde, sinon leurs souvenirs, se partageaient d'invisibles richesses. Nous nous étions enfin rencontrés. On chemine longtemps côte à côte, enfermé dans son propre silence, ou bien l'on échange des mots qui ne transportent rien. Mais voici l'heure du danger. Alors on s'épaule l'un à l'autre. On découvre que l'on appartient à la même communauté. On s'élargit par la découverte d'autres consciences. On se regarde avec un grand sourire. On est semblable à ce prisonnier délivré qui s'émerveille de l'immensité de ; la mer. » 

     

    « Seul l’inconnu épouvante les hommes. Mais pour quiconque l’affronte, il n’est déjà plus l’inconnu. Surtout si on l’observe avec cette gravité lucide. » 

     

    « J’ai atterri dans la douceur du soir. Punta Arenas ! Je m’adosse contre une fontaine et regarde les jeunes filles. A deux pas de leur grâce, je sens mieux encore le mystère humain. Dans un monde où la vie rejoint si bien la vie, où les fleurs dans le lit même du vent se mêlent aux fleurs, où le cygne connaît tous les cygnes, les hommes seuls bâtissent leur solitude. » 

     

    Ah ! Le merveilleux d'une maison n'est point qu'elle vous abrite ou vous réchauffe, ni qu'on en possède les murs. Mais bien qu'elle ait lentement déposé en nous ces provisions de douceur. Qu'elle forme, dans le fond du cœur, ce massif obscur dont naissent, comme des eaux de source, les songes... 

    Mon Sahara,  mon Sahara, te voilà tout entier enchanté par une fileuse de laine ! » 

     

    « L'avion, ce n'est pas une fin, c'est un moyen. Ce n'est pas pour l'avion que l'on risque sa vie. Ce n'est pas non plus pour sa charrue que le paysan laboure. Mais par l'avion, on quitte les villes et leurs comptables, et l'on retrouve une vérité paysanne. 

    On fait un travail d'homme et l'on connaît des soucis d'homme. On est en contact avec le vent, avec les étoiles, avec la nuit, avec le sable, avec la mer. On ruse avec les forces naturelles. On attend l'aube comme le jardinier attend le printemps. On attend l’escale comme une Terre promise, et l’on cherche sa vérité dans les étoiles. » 

     

    « Je ne comprends plus ces populations des trains de banlieue, ces hommes qui se croient des hommes, et qui cependant sont réduits, par une pression qu’ils ne sentent pas, comme des fourmis, à l’usage qui en est fait. » 

     

    « L'eau ! 

     Eau, tu n'as ni goût, ni couleur, ni arôme, on ne peut pas te définir, on te goûte, sans te connaître. Tu n'es pas nécessaire à la vie : tu es la vie. Tu nous pénètres d'un plaisir qui ne s'explique point par les sens Avec toi rentrent en nous tous les pouvoirs auxquels nous avions renoncé. Par ta grâce, s'ouvrent en nous toutes les sources taries de notre cœur. Tu es la plus grande richesse qui soit au monde, et tu es aussi la plus délicate, toi si pure au ventre de la terre. On peut mourir sur une source d'eau magnésienne. On peut mourir à deux pas d'un lac d'eau salée. On peut mourir malgré deux litres de rosée qui retiennent en suspens quelques sels. Tu n'acceptes point de mélange, tu ne supportes point d'altération, tu es une ombrageuse divinité... 

    Mais tu répands en nous un bonheur infiniment simple. » 

     

    « Une fois de plus, j'ai côtoyé une vérité que je n'ai pas comprise. Je me suis cru perdu, j'ai cru toucher le fond du désespoir et, une fois le renoncement accepté, j'ai connu la paix. Il semble à ces heures-là que l'on se découvre soi-même et que l'on devienne son propre ami. Plus rien ne saurait prévaloir contre un sentiment de plénitude qui satisfait en nous je ne sais quel besoin essentiel que nous ne nous connaissions pas. » 

     

    « Liés à nos frères par un but commun et qui se situe en dehors de nous, alors seulement nous respirons et l’expérience nous montre qu’aimer ce n’est point nous regarder l’un l’autre, mais regarder ensemble  dans la même direction. Il n’est pas de camarades que s’ils s’unissent dans la même cordée, vers le même sommet en quoi ils se retrouvent. Sinon pourquoi, au siècle même du confort, éprouverions-nous une joie si pleine à partager nos dernières vivres dans le désert ? Que valent là contre les prévisions des sociologues ? A tous ceux d’entre nous qui ont connu la grande joie des dépannages sahariens, tout autre plaisir a paru futile. » 

     

    « Quand nous prendrons conscience de notre rôle, même le plus effacé, alors seulement nous serons heureux. Alors seulement nous pourrons vivre en paix et mourir en paix, car ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort. » 

     
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  • Empoisonnement imaginaire de la nourriture

     

    Un groupe de touristes immobilisés quelque part à la campagne reçurent pour toute nourriture quelques vieilles rations. Avant de manger ces aliments, ils vérifièrent leur qualité en en jetant une portion à un chien, qui sembla l'apprécier et n'en ressentit par la suite aucun mal. 

    Le lendemain on apprit que le chien était mort. Tout le monde fut pris de panique. Plusieurs se mirent à vomir et se plaignirent de fièvre et de  dysenterie. On fit appel à un médecin pour venir  soigner les victimes d'un empoisonnement par nourriture. Le médecin commença par s'enquérir de ce qui  était advenu du corps du chien. On fit enquête. Un voisin déclara tout bonnement : « Oh, on l'a jeté dans un fossé, parce qu’il  avait été écrasé par une automobile. » 

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    La peste et la peur 

    La Peste était en route vers Damas et croisa à toute vitesse la caravane d'un chef dans le désert. « Où allez-vous si vite ? S’enquit le chef. 

    - À Damas, j'ai l'intention d'y prendre mille vies. » 

    Au retour de Damas, la Peste croisa de nouveau la caravane. Le chef dit : « C'est cinquante mille vies que vous avez prises, non mille. 

    - Non, dit la Peste : j'en ai pris mille. C est la Peur qui a pris le reste.» (Anthony de Mello) 

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