•  Le Vase brisé

     

    Le vase où meurt cette verveine

    D'un coup d'éventail fut fêlé;

    Le coup dut l'effleurer à peine :

    Aucun bruit ne l'a révélé.

    Mais la légère meurtrissure,

    Mordant le cristal chaque jour.

    D'une marche invisible et sûre,

    En a fait lentement le tour.

    Son eau fraîche a fui goutte à goutte,

    Le suc des fleurs s'est épuisé ;

    Personne encore ne s'en doute,

    N'y touchez pas, il est brisé.

    Souvent aussi la main qu'on aime,

    Effleurant le cœur, le meurtrit ;

    Puis le cœur se fend de lui-même,

    La fleur de son amour périt ;

    Toujours intact aux yeux du monde,

    II sent croître et pleurer tout bas

    Sa blessure fine et profonde ;

    II est brisé, n'y touchez pas.

     

    Sully Prudhomme

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  • LE COEUR

    Mon cœur tendu de lierre odorant et de treilles,
    Vous êtes un jardin où les quatre saisons
    Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles
    Et des pommes de pin, dansent sur le gazon…
    - Sous les poiriers noueux couverts de feuilles vives
    Vous êtes le coteau qui regarde la mer,
    Ivre d'ouïr chanter, quand le matin arrive,
    La cigale collée au brin de menthe amer.
    - Vous êtes un vallon escarpé ; la nature
    Tapisse votre espace et votre profondeur
    De mousse délicate et de fraîche verdure.
    - Vous êtes dans votre humble et pastorale odeur
    Le verger fleurissant et le gai pâturage
    Où les joyeux troupeaux et les pigeons dolents
    Broutent le chèvrefeuille ou lissent leur plumage.
    - Et vous êtes aussi, cœur grave et violent,
    La chaude, spacieuse et prudente demeure
    Pleine de vins, de miel, de farine et de riz,
    Ouverte au bon parfum des saisons et des heures,
    Où la tendresse humaine habite et se nourrit…

    Anna de NOAILLES  (1876 - 1933)


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  • L’amitié


    Beaucoup de mes amis sont venus des nuages
    Avec soleil et pluie comme simple bagage
    Ils ont fait la saison des amitiés sincères
    La plus belle saison des quatre de la terre

    Ils ont cette douceur des plus beaux paysages
    Et la fidélité des oiseaux de passage.
    Dans leur cœur est gravée une infinie tendresse
    Mais parfois dans leurs yeux se glisse la tristesse!!

    Alors ils viennent se chauffer chez moi
    Et toi aussi tu viendras

    Tu pourras repartir au fin fond des nuages
    Et de nouveau sourire à bien d'autres visages
    Donner autour de toi un peu de ta tendresse
    Lorsqu'un autre voudra te cacher sa tristesse.

    Comme l'on ne sait pas ce que la vie nous donne
    Qu'il se peut qu'à mon tour je ne sois plus personne.
    S'il me reste un ami qui vraiment me comprenne
    J'oublierai à la fois mes larmes et mes peines

    Alors peut-être je viendrai chez toi
    Chauffer mon cœur à ton bois.

    Les Enfoirés

     


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  • La fée des fleurs


    Ici et là, parsemant le sol, quelques flocons de neige...
    La planète bleue, telle un manège,
    Le printemps poursuit dans un incessant tournoiement.
    La nature enfin l'enlace dans un dernier larmoiement.

    "Voici mars!" chuchote le vent aux arbres dénudés.
    "Une mystérieuse renaissance vous ne pourrez éluder."
    À cet heureux présage, la vallée peu à peu reverdit
    Et le ruisseau offre à l'hiver son requiem de Verdi.

    À l'orée du sous-bois, le pluvier s'est posé.
    L'aurore l'accueille dans un scintillement de rosée.
    Timidement les tussilages déploient leurs pétales,
    Tels des topazes qu'un bon magicien étale.

    Au chant nostalgique de la gracieuse tourterelle,
    Sur un lit de fougères s'éveillent les chanterelles.
    Sur la branche du pommier rêve la chrysalide,
    Magnifique papillon de devenir elle est avide.

    Sous la terre du jardin d'impatience elles frémissent
    Ces belles trop longtemps enfouies, du printemps les prémices.
    Tandis que jonquilles, tulipes et muguets de fleurir se languissent
    Délicatement se pose la "Fée des fleurs" sur la narcisse.

    "Mes chères amies les fleurs, combien vous m'avez manqué durant ce long hiver
    Et combien il m'a manqué votre beau feuillage vert!"
    Vêtue d'une incomparable robe aux couleurs translucides d'azur et de soleil,
    Au sein de la corolle du hortensia la "Fée des fleurs" s'éveille.

    "À jamais auprès de vous je veux vivre,
    Vos doux parfums comme un elixir m'ennivrent!
    Quand reverrais-je mes chers amis les papillons et les oiseaux?"
    La brise printaniere lui répond: "Envoles-toi vers la prairie aux grands roseaux!"

    La "Fée des fleurs" étire ses ailes frêles et s'envole vers le grand étang.
    À sa proximité, une hirondelle, puis enfin un roseau lui parler elle entend.
    "Que cherches-tu jolie "Fée des fleurs?" lui demande alors le roseau.
    Et la "Fée des fleurs" de lui répondre: "Mes amis les papillons et les oiseaux."

    "L'hirondelle est déjà de retour. Dans sa petite maison bleue tu la trouveras.
    Quant au beau papillon orangé, sur la branche du lilas il t'attendra."
    La "Fée des fleurs" s'envole alors vers le jardin où les tulipes l'attendent.
    En compagnie des trilles blancs et rouges, allègrement elles bavardent.

    "Enfin,vous voici "Fée des fleurs!" lui disent-elles alors en choeur.
    "Ne nous quittez plus!" À ces mots, la "Fée des fleurs" entre dans leurs coeurs.
    Leur parfum elle respire, leurs pétales si délicates elle caresse.
    Avec tout son amour, un baiser elle leur donne avec tendresse.

    (Laurence Rocheleau www.lespasseurs.com)

     




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  • "Le premier Mai c'est pas gai,

    Je trime a dit le muguet,

    Dix fois plus que d'habitude,

    Regrettable servitude.

    Muguet, sois pas chicaneur,

    Car tu donnes du bonheur,

    Pas cher à tout un chacun.

    Brin d' muguet, tu es quelqu'un."

    Paroles: Georges Brassens

     

    (extrait de Discours des fleurs) 

    Le premier Mai

     

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  • LA MER ET L’ENFANT

     

    L’enfant et la mer courent sur la plage

    L’enfant s’amuse avec la mer

    La mer s’amuse avec l’enfant

     

    Lui, dessine des pas sur le sable

    Elle, les efface avec son ardoise magique.

    Il recommence, elle recommence …

    Le soleil les regarde,

    Il jette les étoiles dans les vagues

    L’enfant et la mer rit de bon cœur.

     

    Au bout d’un moment,

    L’enfant fatigué, s’assied

    Et la mer le caresse.

     

    Ils se parlent, se racontent leurs aventures

    L’enfant, se sont ses rêves et ses jeux,

    La mer, se sont ses bateaux et l’infini.

     

    Il aime les histoires de la mer

    Elle aime les histoires de l’enfant

    Ils s’écoutent sous le ciel.

     

    L’enfant s’allonge sur le sable,

    Pour regarder les nuages embrasser le ciel,

    La mer prend l’enfant dans ses vagues.

     

     

    « Le lendemain, à marée basse

    On découvrit un enfant dans le sable …

    Maintenant, dans le pays,

    On raconte que la mer a enfanté

    D’un enfant rieur,

    C’’est pour cela que les vagues sont moins grosses …

     

    René Lelievre Airel  http://perso.wanadoo.fr/ren.lelievre_airel/

     

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  • 2010


    L’année 2010 sera-t-elle belle ?
    La paix aura-t-elle enfin un beau dégel ?

    Il faudrait dire aux terroristes
    Que leurs solutions sont bien tristes,
    Et au va-t-en guerre
    Que leurs armées finiront en poussière !

    Et les enfants-ouvriers
    Verront-ils le soleil briller ?

    Pour les sans-papiers, les sans –travail
    L’année sera-t-elle encore un mauvais bail ?

    Y aura-t-il un peu de respect
    Pour notre terre à l’avenir suspect ?

    Comme ce serait bien si les hommes de guerre
    S’avisaient qu’ils étaient frères !

    Et si la couleur des humains
    Devenait la beauté de demain ?

    Cette faim qui tenaille
    Quitteront-elles les entrailles ?

    Si la solidarité devenait normalité
    La justice se nommerait fraternité !

    Pourquoi la parole
    Ne chanterait-elle pas sur tous les sols ?

    Les décisions prises ensemble dans les entreprises
    Eviteraient de nombreuses crises !

    Il serait sympa que pour les personnes handicapées
    Les dés ne soient plus pipés !

    Quel beau changement pour cette nouvelle année
    Si à chacun le choix de sa vie était donné !

    Quelle  belle année serait 2010
    Si les mères n’avaient plus peur pour leurs fils !

    A quoi bon les frontières
    Elles ne créent que des guerriers fiers !

    Puissions-nous en ce nouvel an
    N’entendre que des chants d’enfants !

    Qu’il serait beau que les hommes de bonne volonté
    Utilisent le pouvoir pour libérer la liberté !

    Le monde retrouverait la santé
    Que chaque année nous nous plaisons à souhaiter !
    Tous nous pourrions faire la fête
    Sans qu’aucun ne soit en défaite !

    René Lelièvre fc
    voir son site :
    http://perso.wanadoo.fr/ren.lelievre_airel/

        Poèmes divers  (2010)

     


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  • Toutes les femmes du monde

    "Il " a rempli la Terre de toutes ces orchidées
    Qui ont tant besoin d'amour dans leur fragilité
    Pour faire notre bonheur et combler notre cœur
    "Il " a créé ces fleurs avec toutes les couleurs :

    Blondes filles du Nord
    Aux longs cheveux pleins d'or
    Qui viennent du bord des mers
    Où chantent les sirènes.

    Brunes biches aux abois
    Qu'on aperçoit parfois
    Au détour d'un chemin
    Quand décide le destin

    Rousses aux tempéraments
    Semblables à des pur-sang
    Le feu sur votre visage
    Éclate en petites taches.

    Femmes à la peau bronzée,
    Derrière vos formes voilées,
    Vos prunelles étincellent
    Comme les éclairs du ciel

    Papillons jaunes d'Orient
    Qui sourient tout le temps,
    Silhouettes effacées,
    Aux longues nattes tressées.

    Filles noires du soleil
    A la bouche roses vermeille
    Aux dents blanches éclatantes,
    Aux longues boucles pendantes

    Il " vous a fait si belles et chacune différente
    Votre seule présence nous redonne confiance,
    Pour élever notre esprit et nous montrer l'amour,
    Car une vie sans vous, n'a vraiment plus de goût !


    (Jean-Claude Brinette)


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  • L’hiver

     

    Une nuit, la terre s'est endormie,

    Sous un manteau de neige tombée à gros flocons :

    Prés, chemins, maisons... sont blanchis

    D'un grand tapis moelleux qui s'étend jusqu'aux monts.

    Tous les canaux sont pris de glace

    Et les enfants joyeux se mettent à patiner.

    Parfois on aperçoit des traces

    Creusées dans la neige fraîche : des pas de sangliers,

    De leur excellent odorat

    Sous la neige épaisse, ils cherchent avec leur groin

    Châtaignes et glands, rien n'échappera...

    Car en janvier : la laie met bas ses marcassins.

    Jamais elle ne s'éloigne et veille

    Sur son nid de branches, caché, appelé chaudron,

    Là ses "petits rayés " sommeillent,

    Blottis l'un contre l'autre, attendant les mamelons.

    Certains chevreuils tentent une sortie

    Pour glaner dans les champs les restes des cultures,

    Et l'on entend au loin glapir

    Un couple de renards, insouciants dans leur rut.

    Essoufflés d'avoir tant couru,

    Les gosses rentrent à la maison près du feu de bois.

    Le soir, ils s'amusent les doigts nus,

    Sur les vitres givrées, à pousser les étoiles.

     

    (Jean-Claude Brinette)

     

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  • ECOUTE

     

    Ecoute... je ne veux en mon cœur d'autre amour

    Que celui des ravins, des sentiers, des fougères,

    Et je veux reposer le poids de mon front lourd

    Au seul accueil des pins à l'ombre des clairières.

     

    Ecoute, en mes deux bras je ne veux enlacer

    Rien que mes alisiers où les grives s'éveillent

    Et  je veux sur ma chair le seul baiser glacé

    Du vent de mon pays sifflant à mes oreilles.

     

    Je ne veux contenir au berceau de mes mains

    Que les petits d'oiseaux tombés des cimes vertes,

    Et poser mes doigts frais tout parfumés de thym

    Sur la seule douceur des ailes entrouvertes.

     

    Ecoute... je ne veux accepter d'autre attente

    Sur l'odeur des forêts, que celle du printemps,

    Et ne m'abandonner sans voix, et frémissante

    Qu'au seul été, passant un brin d'airelle aux dents,

     

    Garder mon cœur entier aux bêtes des sous-bois,

    Aux fontaines d'argent, aux jardins pleins de roses.

    Ah ! Si la fleur de feu s'ouvrait au fond de moi

    Je sens que je perdrais le goût d'aimer les choses.

     

    (Marguerite  Sapy)

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  • Roses d'automne

    Aux branches que l'air rouille et que le gel mordore,
    Comme par un prodige inouï du soleil,
    Avec plus de langueur et plus de charme encore,
    Les roses du parterre ouvrent leur coeur vermeil.


    Dans sa corbeille d'or, août cueillit les dernières :
    Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
    Mais voici que, soudain, les touffes printanières
    Embaument les matins de l'arrière-saison.

    Les bosquets sont ravis, le ciel même s'étonne
    De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
    Malgré le vent, la pluie et le givre d'automne,
    Les boutons, tout gonflés d'un sang rouge, fleurir.

    En ces fleurs que le soir mélancolique étale,
    C'est l'âme des printemps fanés qui, pour un jour,
    Remonte, et de corolle en corolle s'exhale,
    Comme soupirs de rêve et sourires d'amour.

    Tardives floraisons du jardin qui décline,
    Vous avez la douceur exquise et le parfum
    Des anciens souvenirs, si doux, malgré l'épine
    De l'illusion morte et du bonheur défunt.

    Nérée BEAUCHEMIN (1850-1931)

     


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  • Avoir et Être

     

    Loin des vieux livres de grammaire,
    Écoutez comment un beau soir,
    Ma mère m'enseigna les mystères
    Du verbe être et du verbe avoir.

    Parmi mes meilleurs auxiliaires,
    Il est deux verbes originaux.
    Avoir et Être étaient deux frères
    Que j'ai connus dès le berceau.

    Bien qu'opposés de caractère,
    On pouvait les croire jumeaux,
    Tant leur histoire est singulière.
    Mais ces deux frères étaient rivaux.

    Ce qu'Avoir aurait voulu être
    Être voulait toujours l'avoir.
    À ne vouloir ni dieu ni maître,
    Le verbe Être s'est fait avoir.
    Son frère Avoir était en banque
    Et faisait un grand numéro,
    Alors qu'Être, toujours en manque
    Souffrait beaucoup dans son ego.
     
    Pendant qu'Être apprenait à lire
    Et faisait ses humanités,
    De son côté sans rien lui dire
    Avoir apprenait à compter.
     
    Et il amassait des fortunes
    En avoirs, en liquidités,
    Pendant qu'Être, un peu dans la lune
    S'était laissé déposséder.
     
    Avoir était ostentatoire
    Lorsqu'il se montrait généreux,
    Être en revanche, et c'est notoire,
    Est bien souvent présomptueux.
     
    Avoir voyage en classe affaires.
    Il met tous ses titres à l'abri.
    Alors qu'Être est plus débonnaire,
    Il ne gardera rien pour lui.
     
    Sa richesse est tout intérieure,
    Ce sont les choses de l'esprit…
    Le verbe Être est tout en pudeur
    Et sa noblesse est à ce prix.
     
    Un jour à force de chimères
    Pour parvenir à un accord,
    Entre verbes ça peut se faire,
    Ils conjuguèrent leurs efforts.
     
    Et pour ne pas perdre la face
    Au milieu des mots rassemblés,
    Ils se sont répartis les tâches
    Pour enfin se réconcilier.
     
    Le verbe Avoir a besoin d'Être
    Parce qu'être, c'est exister.
    Le verbe Être a besoin d'avoirs
    Pour enrichir ses bons côtés.
     
    Et de palabres interminables
    En arguties alambiquées,
    Nos deux frères inséparables
    Ont pu être et avoir été.

    Source: Anonyme...www.lespasseurs.com

     

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  • Il Meurt Lentement

    Pablo Neruda

    Il meurt lentement,
    celui qui ne voyage pas,
    celui qui ne lit pas,
    celui qui n’écoute pas de musique,
    celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.

    Il meurt lentement
    celui qui détruit son amour-propre,
    celui qui ne se laisse jamais aider.

    Il meurt lentement
    celui qui devient esclave de l’habitude,
    refaisant tous les jours les mêmes chemins,
    celui qui ne change jamais de repère,
    ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements,
    ou qui ne parle jamais à un inconnu.

    Il meurt lentement
    celui qui évite la passion
    et son tourbillon d’émotions,
    celles qui redonnent la lumière dans les yeux
    et réparent les cœurs blessés.

    Il meurt lentement
    celui qui ne change pas de cap
    lorsqu’il est malheureux au travail ou en amour,
    celui qui ne prend pas de risques
    pour réaliser ses rêves,
    celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
    n’a fui les conseils sensés.

    Vis maintenant !
    Risque-toi aujourd’hui !
    Agis tout de suite !
    Ne te laisse pas mourir lentement,
    Ne te prive pas d’être heureux !

     


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  •  

    L'île lointaine

    Je suis né dans une île amoureuse du vent
    Où l'air à des odeurs de sucre et de vanille
    Et que berce au soleil du tropique mouvant
    Les flots tièdes et bleus de la ... Martinique

    Sous les brises au chant des arbres familiers
    J'ai vu les horizons où planent les frégates
    Et respirer l'encens sauvage des halliers
    Dans ses forêts pleines de fleurs et d'aromates

    Cent fois je suis monté sur ses mornes en feu
    Pour voir à l'infini la mer splendide et nue
    Ainsi qu'un grand désert mouvant de sable bleu
    Border la perspective immense de la vue

    A l'heure où sur les pics s'allument les boucans
    Un hibou miaulait au cœur de la montagne
    Et j'écoutais pensif au pied des noirs volcans
    L'oiseau que la chanson de la nuit accompagne

    Contre ses souvenirs en vain je me défends
    Je me souviens des airs que les femmes créoles
    Disent au crépuscule à leurs petits enfants
    Car ma mère autrefois m'en appris les paroles

    Et c'est pourquoi toujours mes rêves reviendront
    Vers ses plages en feu ceintes de coquillages
    Vers les arbres heureux qui parfument ses monts
    Dans les balancement des fleurs et des feuillages

    Et c'est pourquoi du temps des hivers lamentables
    Où des orgues jouaient au fond des vieilles cours
    Dans les jardins de France où meurent les érables.
    J'ai chanté ses forêts qui verdissent toujours.

    O charme d'évoquer sous le ciel de Paris
    Le souvenir pieux d'une enfance sereine
    Et dans un Luxembourg aux parterres flétris
    De respirer l'odeur d'une Antilles lointaine

    O charme d'aborder en rêve au sol natal
    Où pleure la chanson des longs filaos tristes
    Et de revoir au fond du soir occidental
    Flotter la lune rose au faîte des palmistes!

    Daniel THALY

     

     

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  • Moment de tendresse

    Ils ne restent que quelques instants...
    rien qu'un tout petit moment
    je suis content comme un gosse
    qui sort son sourire de sa poche
    on ne peut pas savoir à quoi ils ressemblent
    ils apparaissent sous tant de formes
    que les cœurs... ils les déforment

    Un s'est déguisé en une paire d'yeux
    quelquefois caché...
    derrière des lunettes rondes
    semble vouloir m'inviter...
    avec lui à créer un nouveau monde
    que mes idées deviennent vagabondes
    ils apparaissent avec tant de profondeur
    que les cœurs... deviennent chanceleurs

    Voilà un autre niché dans un sourire...
    il me dit qu'il est content de me revoir
    je sais que des fois il est peu gêné
    il sert de rempart à la timidité
    aussi moqueur qu'espiègle
    il laisse mes doutes dans ces mystères
    ils apparaissent avec tant de retenue
    que les cœurs... deviennent détenus, retenus

    Et lui qui se glisse dans des mots
    à mots couverts, à demi mots
    mots qui osent... peur de blesser
    mots qui doutent... envie de demander
    mots questions... envie de savoir
    mots envie... peur de vouloir
    ils apparaissent avec une vraie sincérité
    que les cœurs... deviennent affamés

    Et puis je les vois partout, à tout instant
    dans cette façon de tourner la tête
    pour répondre... à prendre le temps
    à afficher cette humeur de vouloir faire la fête
    où au contraire d'être à deux un peu solitaire
    d'avoir froid, d'être solitaire avec cette main
    qui veut venir, qui frôle mais repart en vain
    ils apparaissent avec une telle évidence
    que les cœurs... deviennent balances

    Par son cœur elle s'est découverte
    pas tout à fait... il reste tant à découvrir
    qui rendent heureux, qui font souffrir
    de ces moments de tendresse
    j'espère que pour moi il lui en reste...
    et ci tout cela n'était que mirage...
    dans la tête de l'enfant pas sage

    Philippe Schneider

    Moment de tendresse

     

      

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