• Je parlerai à ton coeur

    Extrait du livre « Je parlerai à ton cœur » 

    De Maurice Zundel 

     

    Maurice Zundel est un géant de la spiritualité chrétienne. Il est étonnant de constater à quel point la pensée de cet homme tellement humble continue de rayonner et de faire vivre, après sa mort. Prêtre passionné de l’Évangile, l'abbé Zundel a animé de nombreuses retraites, et celle-ci a été prêchée aux Franciscaines du Liban du 3 au 10 août 1959. 

    Qu'il soit religieux ou laïc, le lecteur est invité à une démarche d'écoute et de vérité d'où jaillira inévitablement le désir d'entrer dans « la Vie de sa vie ». 

    Le lecteur gardera en mémoire le fait que ces conférences ont été données oralement et qu'elles n'étaient pas destinées à être écrites. Ce livre, il faut l'écouter. On appréciera ainsi toute la vigueur du prédicateur, on se laissera surprendre peut-être, toucher sûrement, exhorter et déranger même par ce mystique qui nous rejoint dans le concret de la vie. 

     

    « Les chrétiens en sont restés à la religion de groupe, à la religion sociale, à la religion qui s’impose dans une région, qui s’impose à une collectivité. Ils connaissent si peu cette religion dont la source est en nous, ils connaissent si peu cette religion qui est un dialogue d’amour, et qui permet à chacun, « à chacun » de choisir un Dieu qu’il découvre au plus intime de soi et qui est justement Celui qui est la clef de sa liberté. » 

     

    « Le jour où on découvrira cette religion personnelle, cette religion intérieure, le jour où on comprendra que ce n’est pas le Groupe, ce n’est pas la Loi qui doit imposer ce mariage d’amour avec Dieu, le jour où on l’aura compris, bien des choses changeront et peut être la guerre civile aura trouvé enfin sa suprême guérison. » 

     

    «Jésus nous a introduits dans un autre univers et Il nous a appris que le véritable univers de Dieu est au- dedans de nous. C'est pourquoi Il dit Lui-même : « Le Royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l'attention des guetteurs. On ne pourra pas dire : il est ici ou là, car le Royaume de Dieu est au-dedans de vous. » 

     

    « Dieu, c'est Celui qui n'impose pas son Amour, c'est Celui qui le propose et qui préfère mourir plutôt que de faire violence à une conscience dont le choix doit être absolument spontané, personnel et libre. » 

     

    « Nous voulons donc écouter cet appel du Dieu Silencieux, du Dieu Crucifié, du Dieu Victime de la violence humaine et nous voulons, avec la Madeleine, nous agenouiller aux pieds du Seigneur pour apprendre de Lui qui nous sommes, que signifie cette puissance de liberté et de choix en nous, et que nous découvrions précisément que cette puissance ne peut avoir de sens que parce que vient à nous un Dieu qui nous laisse libres, un Dieu qui ne s'impose pas, un Dieu qui nous attend, un Dieu qui nous prévient de son Amour - mais que nous ne pouvons joindre qu'en Lui donnant le nôtre. » 

     

    « Jésus Christ est un Amour qui vient à pas de colombe, c’est un Amour qui vient comme un secret silencieux, c’est un Amour qui  nous attend chacun, et que chacun de nous est appelé à se donner librement. » 

     

    «  Le cri de la femme pauvre que je répète si souvent, qui disait : « La grande douleur des pauvres, c’est que personne n’a besoin de leur amitié », traduisait de la façon la plus pathétique Ce refus d'être traité simplement comme quelqu'un qui a besoin de manger : « On vient chez nous, d'ailleurs pas pour nous, car les riches qui nous aident le font simplement pour aller sans remords à leurs plaisirs. Ils nous jettent une miette avant d'aller dépenser une fortune pour leurs plaisirs, pour que leurs plaisirs ne soient pas empoisonnés par l'idée qu'ils nous ont laissé crever ! Mais personne ne vient chez nous avec le sentiment que chez nous ils pourraient trouver une maison, ils pourraient rencontrer une amitié. Pour tous ces riches, nous n'avons pas d'âme, nous n'existons pas, nous sommes simplement un organisme affamé, gênant, qu'il faut bien entretenir pour n'avoir pas le remords d'un crime commis. Mais personne ne nous aime, personne ne s'arrête chez nous avec le sentiment que nous aussi nous aurions quelque chose à donner. » 

     

     

    « Il y a donc dans l'homme une revendication d'honneur et de dignité qui est, d'ailleurs, une des plus belles choses en l'homme, cette revendication qui s'exprime magnifiquement dans ce mot de Jean Guéhenno, un écrivain révolutionnaire : « Qu'importe qu'on nous donne le bonheur, si l'on nous refuse la dignité ! » L'homme a besoin d'être honoré, il a besoin qu'on croie à la valeur de sa vie, il a besoin de valoir, de valoir aux yeux des autres et à ses propres yeux, parce qu'au fond de chaque homme il y a un secret, un secret unique, un secret inépuisable, un secret divin, ce secret justement qui est inscrit sur la pierre blanche que Jésus donne à ceux qui entrent dans son intimité. » 

     

    « Il est donc essentiel que l’on redécouvre une religion personnelle, une religion où chacun puisse jeter la plénitude de sa vie, tous ses rêves, tout son génie, tous ces enthousiasmes, tous ses amours, tout son talent, s’il en a, enfin tout ce qui constitue pour lui le sens même de son existence, tout ce qui réponde à ce qu’il a en lui d’unique. » 

     

    « Il est donc absolument nécessaire que vous ayez une religion personnelle, une religion qui réponde à ce que vous êtes vous, vous dans votre unicité. Vous n’êtes pas interchangeables. Vous avez chacune un visage qui ne peut pas être reproduit. Vous avez chacune reçu de Dieu quelque chose qu’il n’a donné qu’à vous. Vous êtes reliée à Dieu par un secret unique et vous seule pouvez faire rayonner ce secret unique qui n’a été confié qu’à vous seule. » 

     

    « Dieu nous regarde chacun comme si nous étions le fils unique, parce qu’il y a entre Lui et nous, c’est là le secret de notre création, une confidence qui constitue justement notre personnalité. » 

     

    Et c’est bien parce chacun de nous est unique que chacun de nous doit avoir, ou plutôt doit devenir, une religion personnelle. » 

    « L’essentiel en effet, est que chacun de vous trouve sa source et soit capable, chaque jour, de découvrir un aspect encore inconnu de son secret intérieur. Car, si ça ne bouge pas, si c’est du « déjà vu », ça nous ennuiera. » 

     

    « Eh bien, il est absolument nécessaire que vous ayez ce sentiment de commencement, que vous ne confondiez pas la religion avec votre chapelet, avec votre chemin de croix, avec votre participation à la messe, toutes choses encore une fois infiniment sacrées, qu'il s'agit d'accomplir, bien entendu. Mais cela ne suffit pas, parce qu'il y a en vous quelque chose qui est unique et qui doit s'exprimer d'une manière personnelle, pour que toutes vos puissances d'exister soient comblées, soient révélées, et soient accomplies au niveau du cœur de Dieu. C'est donc à chacune de vous de voir ce qui fait battre son cœur, ce qui l'émerveille, ce qui l'émeut, ce qui l'enthousiasme, ce qui est pour elle l'aliment le plus spontané de son admiration et de son amour. » 

     

    « Il savait mieux que personne, Notre Seigneur, que la religion et un secret personnel et que chacun doit le découvrir en écoutant au fond de lui-même cette musique silencieuse qui est le Dieu vivant. » 

     

    « Il y a dans tout être humain, comme une possibilité, tout au moins, ce monde infini devant lequel Jésus est à genoux au lavements des pieds. 

    Mais il est impossible d’atteindre un être humain, de l’atteindre vraiment, dans sa vérité et dans ses profondeurs, si on ne respecte pas en lui ce secret. » 

     

    « Il faut prendre les gens là où ils sont pour les conduire là où ils sont appelés. C’est une question d’adaptation : il faut savoir à quel niveau les gens se trouvent et quel est le langage auquel ils sont ouverts. Et c’est cette pédagogie que nous voyons appliquée dans l’Écriture Sainte. » 

     

    « J'ai rencontré pas mal de gens instruits, pas mal de gens persuadés de leur génie, pas mal de gens qui savaient parler comme les livres, et qui en écrivaient. Ça ne m'a jamais beaucoup touché. Ce qui m'a touché, c'est toujours l'humilité de bonnes femmes très ordinaires, qui ne se regardaient pas, qui disaient des choses merveilleuses sans le savoir, parce que, justement, la Lumière de Dieu traversait leur transparence. 

    Et c'est toujours ainsi. C'est infailliblement vrai : on n'agit que dans la mesure où on ne se regarde pas, où on ne s'écoute pas, où on laisse passer à travers soi cette Présence qui ne fait pas de bruit, cette Présence qui nous délivre de nous-mêmes, cette Présence qui ouvre en nous l'espace de générosité où notre liberté peut enfin s'accomplir. Et, si la signature de Dieu est toujours celle de l'humilité et du don de soi, c'est évidemment que Dieu Lui-même est humilité et don de soi. » 

     

    « Dieu n'est pas un pouvoir crispé sur Lui-même qui se défend, qui nous écarte, qui nous interdit d'approcher de Lui, et qui se venge par les pires châtiments de tout essai d'usurper ses droits. Dieu, justement, est Celui qui n'a rien, qui ne peut rien avoir, qui ne peut rien posséder, parce que la vie en Lui est toute personnifiée, elle est toute personnelle, et qu'une Personne c'est justement un être qui est tout entier un DON. » 

     

    « Nous, nous pouvons posséder, nous pouvons revenir à nous-mêmes, nous pouvons nous lécher les lèvres des bonnes œuvres que nous avons accomplies, nous pouvons nous féliciter, nous pouvons nous admirer, nous pouvons nous regarder dans le miroir de notre propre perfection ! Et alors, nous perdons tout ce que nous avons acquis : nous perdons la musique, nous perdons la vérité, nous perdons l'amour dans la mesure où nous voulons les mettre dans notre poche. » 

     

    « Dieu est Trinité, Il ne peut pas être autrement parce que Dieu ne peut pas être un Dieu solitaire et qui tourne autour de soi-même. Il a l'Autre dans Son Cœur. Il est l'Autre au cœur de Son Cœur et, pour exercer la plénitude de l'Amour, II n'a qu'à exister, parce qu'exister, pour Lui, c'est se donner ; exister, pour Lui, c'est se communiquer ; exister, pour lui, c'est se dépouiller. Il a tout perdu éternellement et, s'il ne peut rien perdre, ce n'est pas parce qu'il possède tout et qu'il défend Sa Propriété avec un glaive de feu, c'est parce qu'il a tout perdu éternellement, comme Celui dont le Moi est un Autre : « Je est un Autre ». 

     

    « Dieu c’est Celui que l’on attend, ou plutôt Celui qui nous attend au plus intime de nous-mêmes. Il est toujours là, c’est nous qui n’y sommes pas. Mais quand notre cœur s’ouvre, alors quel bonheur, quelle lumière, quel espace, quelle jubilation ! » 

     

    « L’amitié est un geste gratuit, que le courant doit naître spontanément et que, quand il ne passe plus, c’est inutile d’alerter toutes les influences inimaginables. C’est une histoire à deux, et on n’y peut rien quand l’un des deux se retire. » 

     

    « L’amour est une histoire à deux. L’amitié est une histoire à deux. L’enfance est une histoire à deux. Le cadeau est une histoire à deux qui symbolise, précisément, l’amour. » 

     

    « Le mal c’est l’absence opposée quelque part à l’élan de l’Amour. » 

     

    « Dieu n’est jamais à l’origine du mal. Il est toujours la victime du mal. » 

     

    « Rien n’est plus fragile qu'un sourire, c'est vrai ! Et pourtant, rien n'est plus puissant qu'un sourire parce que c'est ce sourire qui anime toute la maison, c'est ce sourire qui crée la vie, c'est ce sourire qui dissipe le chagrin, c'est ce sourire qui ferait renaître l'espérance ; et c'est l'absence de ce sourire qui éteint la vie et qui fait de la maison une prison où chacun se sent asphyxié. 

    Eh bien, la Création, c'est le sourire, le sourire de Dieu, qui suscite l'être et la vie, qui fait naître l'harmonie et la beauté, qui fait circuler la joie et le bonheur, à condition que nous répondions à ce sourire par le nôtre, car un sourire s'éteint dès qu'il ne trouve pas la réponse qui le fait circuler. » 

    « Si Dieu  pouvait intervenir, nul doute qu'Il interviendrait ou plutôt Il intervient toujours, Il intervient toujours comme Il est, Il intervient toujours comme l'Amour, Il intervient toujours par le don de Lui-même, Il intervient toujours par Sa Présence, mais Sa Présence ne peut pas forcer la nôtre. » 

     

    « S’il faut guérir le mal, c'est parce que le mal est, dans toute créature, une blessure faite à Dieu. Ce n'est pas Dieu qui a voulu ce monde, ce monde de larmes et de sang. Ce n'est pas Dieu. Dieu ne veut pas ce monde-là. Ce n'est pas son monde, ce n'est pas le monde qu'il a créé. Le monde qu'il crée, c'est ce monde du sourire, ce monde de l'amitié où la réciprocité est indispensable, c'est ce monde du cadeau, où la véritable dimension de l'objet offert, c'est l’amitié qui le donne et l'amitié qui le reçoit, en sorte que le cadeau n'est plus une chose mais une personne. On le garde en percevant à travers lui cette dimension d'amour, qui en fait une présence et une personne. » 

     

    « Dans l'ordre de la force physique, il y a une possibilité d'écrasement, parce que c'est une force extérieure, étrangère à l'esprit ; dans l'ordre de l'esprit, dans l'ordre de la vérité, dans l'ordre de l'art et de l'amour, la contrainte est impossible, la vérité ne se vengera pas contre nous si nous ne l'écoutons pas, la musique ne nous attaquera pas si nous sommes distraits pendant son exécution, et l'amour n'aura d'autre ressource que de mourir, comme il le fait toujours lorsqu'il se heurte à un refus d'aimer. 

    C'est dire que la puissance de la brute est en raison inverse de la puissance de l'esprit. L'esprit ne peut jamais contraindre, et la brute, au contraire, est toujours tentée de s'imposer par la violence. Et c'est le signe de la grandeur de l'esprit qu'il ne peut pas forcer, qu'il ne peut pas écraser, qu'il ne peut pas contraindre, parce que son ordre c'est l'ordre de la générosité et de l'amour. 

    Et c’est pourquoi Dieu, parce qu’Il est au sommet de la vérité, parce qu’Il est la Vérité même, parce qu’Il est la musique silencieuse, parce qu’Il est l’amour infini, Dieu ne peut jamais contraindre, Il ne peut jamais forcer, Il ne peut que se proposer toujours sans s’imposer jamais. » 

     

    « Dieu nous tiendra toujours dans l’existence par Son Amour quoi, que nous fassions. Même si éternellement, nous refusons de l’aimer, éternellement Il s’acharnera à nous aimer. » 

     

    « La Vérité ne s’impose jamais en se proposant toujours, et il suffit d’être distrait pour passer à côté d’elle. » 

     

     

    « L’homme le plus doué, le plus puissant, dès qu’il cesse d’aller vers un autre, immédiatement devient stérile, parce que tout ce qu’il a, tous ses dons, tous ses talents, ne font plus que graviter dans ce moi animal, qui est un moi esclave. »

     

    « En l’homme, la personnalité, qui est cette lumière centrale, infiniment plus rayonnante que l’intelligence conçue simplement comme une raison – car ce n’est pas par la raison que l’on comprend, c’est par ce fond, ce fond lumineux si on l’est devenu – la raison si elle n’est pas libérée, si elle n’est pas éclairée par ce mouvement de fond, elle-même trébuche, elle se trompe, elle devient l’avocate des plus mauvaises causes. »

     

    « Dans l’homme ce qu’il y a  de plus précieux est constitué par une relation. Cette relation qui fait qu’un homme n’est plus clôturé, enfermé en lui-même, mais que toute sa vie est un mouvement vers un autre, et finalement vers l’Autre majuscule, qui est le Dieu vivant. »

     

    « Le chrétien ne croit pas en des mots. Le chrétien adhère à Quelqu’un. La vérité du Christianisme, ce n’est pas ce que nous lisons noir sur blanc dans l’évangile, qui est lui-même un sacrement – l’Evangile, comme la Bible et plus que la Bible est un Sacrement – nous adhérons à Quelqu’un : le Dogme est Quelqu’un. Nous sommes toujours mis en face de la Présence et de la Personne de Notre Seigneur. »

    « Jésus est si proche de nous, justement, parce qu'il est à la fois l'un de nous et qu'en même temps Il est UN de la Trinité, comme disaient les Conciles, et qu'en Lui se fait la jonction, se fait le passage, non pas que Dieu ait jamais été absent, qu'il ait jamais eu besoin de venir jusqu'à nous, mais c'est nous qui ne pouvions pas décoller de nous-mêmes et qui avions besoin de ce ferment de Pauvreté qu'est l'Humanité Sainte de Notre Seigneur qui nous arrache peu à peu à nous-mêmes, qui nous attire, qui nous aimante et qui, en Elle-même, nous fait communier à la vie Eternelle. » 

     

    « Qu'est-ce qui nous empêche de communiquer les uns avec les autres ? Ce sont nos frontières. Chacun de nous se renferme dans son moi propriétaire, dans son moi animal, dans son moi instinctif, dans son moi zéro. Chacun dresse la barrière de son amour-propre et devient par là même étranger aux autres, étranger à ceux de sa maison, étranger à ceux de son peuple, étranger aux autres peuples, aux autres races, aux autres classes, aux autres temps. Ce sont ces frontières qui nous empêchent de communiquer les uns avec les autres. 

    Mais Jésus n'a pas de frontières, parce qu'il n'a pas de moi propriétaire, parce qu'il n'est pas centré sur sa propre humanité ou plutôt parce que celle-ci n'est pas centrée sur elle-même. Parce qu'il est incapable de rien s'approprier, Il est incapable aussi de rien exclure. Son Humanité est ouverte, ouverte infiniment sur l'homme, comme elle est ouverte infiniment sur Dieu. » 

     

    « Jamais les hommes n’ont été plus près par les moyens de communication techniques, qui font qu’une onde électromagnétique nous relie en une seconde à tous les points de la terre. Jamais ils n’ont été plus séparés parce que, s’ils font partie de la même espèce, ils ne font pas partie de la même communion ! »

     

    « Il est clair que ce qui distingue les hommes, ce qui les met tout à fait à part, c’est qu’il y a en chacun une possibilité d’autre chose, c’est que dans chacun de nous il y a une qualité humaine qui peut se développer, une liberté humaine qui peut s’exprimer, une création humaine qui veut s’accomplir, une valeur humaine qui peut se thésauriser, qui peut s’accumuler au plus profond de nous-mêmes et devenir un bien commun. »

     

    « Il y aurait en nous comme un foyer émetteur d’ondes qui environnent les autres. D’ailleurs le langage courant parle très justement « d’atmosphère ». Chacun de nous crée une atmosphère par sa présence et le mot est parfaitement juste. »

     

     

    « Mais il est évident que l’action divine, qui est l’action d’une intimité, qui est l’action d’un sourire, qui est l’action d’un amour, dynamise, met en mouvement d’abord les énergies spirituelles, met en mouvement d’abord la fine pointe de l’âme, puis s’étend à l’imagination, puis descend dans une sensibilité,  c'est-à-dire peu à peu ordonne tous ses rythmes et, finalement gagne les rythmes de l’univers eux-mêmes qui est, quelque sorte, notre corps. »

    « Après tout, l’essentiel, c’est que nous ne soyons pas esclaves des réalités matérielles au point d’avoir à nous en préoccuper et que nous puissions nous ouvrir à cet Amour qui ordonne toutes choses, qui unifie, qui pacifie, qui ordonne tous les rythmes du monde et de l’humanité elle-même, et qui peut faire de nous, si nous écoutons bien, une « musique silencieuse. » 

     

    « Dieu ne  peut rien que s’offrir éternellement, sans s’imposer jamais. S’Il nous attire, s’Il nous appelle, s’Il nous prévient, s’Il nous aimante, nous avons toujours le pouvoir de dire non. Et l’Eucharistie, c’est cette exigence d’un « OUI » totale d’un Oui si ouvert, si universel, qu’il embrasse le monde entier. » 

     

    « Effectivement, Jésus veut toujours se communiquer à nous. Il est toujours en nous, mais Il ne peut pas se communiquer à nous sans nous, et venir au pied de la Croix, dans le mystère de l’Autel, c’est répondre au grand désir que Jésus Christ a de nous recevoir pour nous avoir pour membres en lesquels Il soit vivant pour Son Père. » 

     

    « La Communion n’est jamais un acte privé, c’est toujours un acte public qui concerne toute l’humanité et tout l’Univers. On ne va pas communier pour soi, on va communier avec les autres et pour les autres. On va communier pour faire de toute l’Humanité un seul Corps qui sera autorisé, qui sera fondé à invoquer son Chef qui est Jésus. » 

     

    « Il n’importe donc pas de faire ceci ou cela, d’avoir un rôle important ou secondaire. Rien n’a d’importance que la personne. Rien n’a d’importance que l’amour. » 

     

    « Être libre, ce n'est pas choisir entre une chose et une autre chose, entre une botte de foin et une botte d'asperges. Etre libre, c'est pouvoir décoller de soi et faire de tout soi-même un don et c'est cela le bien, et il n'y en a pas d'autre. Le Bien et  Liberté s'identifient dans leur racine, puisque le bien et la Liberté consistent l'un et l'autre, et identiquement, en ce surgissement. D’une  personne qui est tout entière un élan vers un autre. » 

     

    « Le bien, c’est Quelqu’un à aimer et non pas quelque chose à faire davantage : on ne peut pas le faire, il faut le devenir puisque le bien c’est nous, c’est nous-mêmes en état de don. Et c’est là une découverte magnifique, parce que c’est là que notre liberté obtient la révélation d’elle-même. 

     

    « C’est nous que Dieu cherche, et non pas nos dons. Il ne faut donc pas avoir la superstition des œuvres, la superstition du rôle que nous pouvons jouer. Tout cela littéralement n’existe pas. Il suffit d’exister réellement, il suffit d’aimer et tout est accompli. » 

     

    « Jésus est là sur le rivage, il est là. Il nous attend… Dés que nous nous tournons vers Lui, dans le désarroi, dans l’impuissance à réaliser la tâche qu’Il nous a confiée, Il est là, il attend, car Jésus c’est son Nom, c’est sa Mission, car Jésus est le Sauveur. » 

     

    « Il faut garder dans toute sa pureté cette vision de l'Église qui est un mystère de foi, à l'égal du mystère de la Trinité, à l'égal du mystère de l'Incarnation  le même mystère, car la Trinité divine se communique à nous par Jésus, dans l'Église. C'est le même acte de foi qui s'adresse à l'Église, ou plutôt à Dieu, par Jésus dans l'Église. C'est le même acte de foi. » 

     

    « L'Église est de part en part, à tous les degrés, dans toutes ses manifestations, rigoureusement, exclusivement, uniquement ce mystère de foi en lequel Jésus s'exprime et se communique. » 

     

    « Il est inutile de mettre les gens en face de leur déchéance, il faut les mettre en face de leurs possibilités créatrices. Pour un éducateur, une faute c’est un pain béni ! » 

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Vandamme
    Jeudi 4 Juin 2020 à 11:55

    LA  VERITE VRAIE; 

    La faire connaître davantage. , j'essaie

    Merci

      • Samedi 6 Juin 2020 à 10:18

        Merci de votre visite et de faire passer ce beau message.

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