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  • Extraits du livre « Les merveilleuses mères veilleuses »

    De François Garagnon

     

    On ne sait trop comment la nommer. Elle est tout à la fois celle qui donne la vie et qui élève, celle qui console, protège et guérit, celle qui veille, qui ne cesse de veiller. On dirait que c'est là son destin: veiller éternellement, depuis toujours et d'âge en âge, jusqu'à l'aube des temps nouveaux. À travers son fils, c'est sur l'humanité entière qu'elle veille. Elle est la vie et la souffrance qui l'accompagne, et la vitalité qui la conduit. Son amour a conduit à imaginer l'inconcevable: c'est que la mort n'est pas l'ennemi de la vie, mais sa compagne familière, son alliée vers la résurrection promise. Elle est une tempête de ciel bleu, vivifiante et magnifique. C'est cela: la vigueur et la beauté. La douceur jusqu'à l'infinie bonté. La patience jusqu'au don de soi. Le pardon, autant dire cette force par-delà le don qui va jusqu'à étreindre ceux qui ont crucifié l'Amour. Réconciliation. Miséricorde. Depuis deux mille ans, peintres et sculpteurs cherchent

    à capter les reflets de cette douceur maternelle presque surnaturelle. Les plus grands compositeurs ont célébré en musique ce déchirant Stabat Mater, mère toujours debout, debout comme l'est la dignité de ceux qu'on a persécutés au mépris de la vérité et de la justice, et qui n'ont plus que cette dignité pour se tenir droit. Ce n'est pas assez dire qu'elle a donné la vie: elle a donné vie au monde.

    Comment une toute petite femme peut-elle contenir un si grand amour, être à ce point immense et royale et vénérable ? Elle est l'infini de toutes les mères, cette part d'elles dont la perspective s'évade vers l'Au-delà de tout. Cette part de sacrifice qui se mêle à leur destin, comme une goutte de sang teinte la transparence de la vie, non pour la souiller, mais au contraire pour la sacraliser.

    Son image est multiple. Multiple aussi est son nom. Notre-Dame du Bel Amour ou de la Sainte-Espérance, Notre-Dame de Miséricorde ou de la Garde, Notre-Dame de Toute-Grâce ou de Bon Secours, Notre-Dame de la Solitude, Notre-Dame des Douleurs, Notre-Dame de Liesse. La Joie Notre-Dame. Elle a le nom de tous les grands vents qui bouleversent le cœur des hommes, de tout ce qui souffle et souffre en eux: la grâce, le bonheur, la confiance, l'affliction, la solitude, l'amour. "AIMER" soupire éternellement le grand souffle de l'Esprit quand il a dispersé chacune des lettres de son prénom: "MARIE".

    Un très beau livre que je conseille vivement à toutes les mamans.

     

    Photo Renal : Chapelle de Valmy juillet 2018

     

     

     


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  • Cyclone à la Martinique

     

    Il arrive ! Ils l’ont dit.

    On se prépare :

    On consolide les toitures,

    On met à l’abri les voitures.

    On protège les fenêtres.

    On coupe les branches d’arbres qui risquent de tomber sur les toits.

    On fait le plein d’eau, de piles, de bougies.

    On rentre tous les objets qui risquent de voler.

    On évacue les personnes des maisons du bord de mer.

     

    Le ciel est bleu,

    Plus une goutte de vent,

    Les oiseaux ne chantent plus,

    Les cabrits-bois se sont tus.

    La nature est silencieuse.

     

    Le ciel devient gris

    La pluie se met à tomber.

    La mer est déchaînée

    Les rivières ont débordé

    Le vent s’est renforcé

    Les bananes sont tombées

    Les cocotiers sont penchés,

    Les éléments se déchaînent.

     

    On est cloîtré dans nos maisons.

    Plus d’électricité, plus d’eau.

    On dîne à la lueur des bougies

    Fascinés par ce phénomène

    Malgré nos craintes et nos peurs.

     

     

    Le vent s’est calmé ;

    La pluie s’est arrêtée

    La mer s’est calmée,

    Les rivières ont regagné leur lit.

    On peut enfin sortir.

     

    Sur les routes beaucoup de branches, de tôles et autres déchets.

    Des arbres couchés.

    Des poteaux électriques coupés en deux.

    Des tôles arrachées.

    C’est avec courage que la solidarité se met en route.

    Il faut nettoyer,

    La vie sur l’île doit continuer.

     

    Nicole  (juillet 2018)

     

    Photos : Martinique 2007 cyclone Dean


     


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  • Extraits du livre « Les merveilleuses mères veilleuses »

    De François Garagnon.

     

    Ah ! La belle vie qu’on vit quand on vit avec ceux qu’on aime et la conscience de ce qu’on aime ! Cela, vous le savez sans rien avoir appris, dès les premiers jours de votre vie, au fil des tout premiers regards, sous le chaud rayon des premiers sourires. Peu après que votre mère vous ait donné la vie.

     

    Vous ne vous demandez pas si vous aimez votre enfant : vous l’aimez. Même s’il est loin d’être parfait, même si tout ce qu’il fait ne vous agrée pas, même si vous ne le comprenez pas toujours, même s’il se montre parfois capricieux voire hostile à votre égard, vous continuez malgré tout de l’aimer, de manière inconditionnelle.  Parce qu’il est votre enfant. C’est exactement  comme cela que vous devez aimer votre destin.

     

    Dieu surgit dans les profondeurs des mères et fait monter en elles, comme une lame de fond, une insondable tendresse que nulle digue ne saurait arrêter, que même un océan de peines ne saurait dissoudre.

     

    Les merveilleuses mères veilleuses

    Photo Renal


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