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Origine du cocotier
Maria aimait un homme. Ses parents la forcèrent à en épouser un autre. L'amant malheureux, transformé en poisson, à l'occasion d'un déluge, s'adressa à Maria en ces termes :
- Maria, ton père m'a jeté un mauvais sort. Il m'a changé en poisson ! Si tu m'aimes, sors-moi de l'eau, plante-moi dans ton jardin.
Maria enterra ce poisson qu'elle adorait autrefois sous forme humaine.
Bientôt, un arbre inconnu se mit à pousser. Il donnait des fruits extraordinaires, semblables à des têtes humaines. C'était le premier cocotier.
Cocotiers, photo Renal, Martinique
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Dans le regard d’un enfant
J’ai vu des continents
Des îles lointaines
De fabuleux océans
Des rives incertaines
Dans le regard d’un enfant.
J’ai vu des châteaux
Des jardins à la française
Des bois des coteaux
De blancs rochers sous la falaise
Dans le regard d’un enfant.
J’ai vu les Champs-Elysées
L’Arc de Triomphe, la Tour Eiffel
Le Louvre et la Seine irisée
Comme un arc-en-ciel
Dans le regard d’un enfant.
Claude Haller
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« Les intermittences du cœur »
« Pour trouver la sécurité dans nos rapports avec un autre être, il ne faut ni penser avec nostalgie à ce que ces rapports ont été, ni redouter ou désirer ce qu’ils pourront devenir, mais les vivre dans le présent et les accepter tels qu’ils sont.»
Ann Lindbergh
Les fameuses intermittences du cœur font que l’on n’aime pas tout le temps et à chaque instant de la même manière. Dans un très beau texte sur l’amour, Anne Lindbergh montre que l’amour doit nécessairement se transformer : c’est une fausse perspective d’imaginer que c’est une tragédie de ne pouvoir lui conserver sa forme originelle. Vouloir prolonger l’intensité des premiers ravissements est aussi sot que de chercher la sécurité dans la propriété, la possession. Il convient au contraire de s’alléger de ces pesanteurs liées à l’ego, de réagir contre l’encroûtement des valeurs fausses et des habitudes : « Des relations heureuses ont quelque chose de commun avec la danse et obéissent à certaines de ses lois. Quand l’amour remplit le cœur, il n’y a plus de place pour la crainte et le doute et l’hésitation. Quand chacun des deux aime d’un amour si parfait qu’il oublie de se demander s’il est aimé en retour, quand chacun ne pense qu’à son amour et n’entend que la musique de son cœur, alors deux êtres peuvent danser ensemble dans un accord parfait ».
François Garagnon http://www.montecristo-editions.com
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Les Deux Sœurs, le Chat noir et le Mandarinier
Jadis vivaient deux sœurs dans un village situé sur l'île de Cecu, en Corée. L'aînée épousa le fils d'un homme riche. Elle vivait heureuse et insouciante. La cadette, devenue la femme d'un garde forestier, ramassait le bois pour le vendre au marché afin d'arrondir les fins de mois difficiles.
Un jour elle se trouva fort contrariée car elle n'avait pas négocié tous ses fagots. Elle jeta à la mer le bois invendu, en offrande au dieu marin. Elle procéda ainsi plusieurs jours de suite. Finalement, une créature féminine surgit des flots et proféra ces paroles :
- Je suis l'une des dames d'honneur du roi dragon. Il m'a chargée de vous conduire auprès de lui. Suivez-moi, je vous mènerai jusqu'à son palais. Si le roi vous propose un cadeau, demandez-lui un chat noir.
La femme du garde forestier suivit la dame d'honneur, elle pénétra dans le palais sous-marin du roi dragon. Elle fut merveilleusement accueillie et resta plusieurs jours. Mais le moment arriva où elle dut retourner sur la terre ferme. Le roi dragon lui dit alors :
- J'ai l'intention de t'offrir un souvenir de ton séjour dans mon royaume. Que désires-tu ?
La femme répondit :
- Je voudrais bien le chat noir qui vit dans votre palais !
Elle obtint le chat et, la bête sous le bras, retourna chez elle. Entre-temps, la dame d'honneur lui avait fait certaine recommandation : elle devait donner au chat cinq poignées de pois rouges à manger par jour. Ce que la femme fit sans tarder. Le chat se mit alors à déféquer... cinq poignées d'or quotidiennement. La sœur cadette devint riche en peu de temps, ce qui provoqua chez sa
cupide sœur aînée une intense jalousie. Se doutant de quelque chose, cette dernière demanda à sa sœur si soudainement fortunée si elle pouvait lui emprunter le chat quelque temps. La puinée ne pouvait refuser ; elle prêta donc l'animal. Mais la femme de l'homme riche voulait toujours davantage d'or. Elle entreprit de donner au chat non plus cinq poignées de pois rouges par jour mais dix fois plus ! Jusqu'à cinquante poignées de pois par jour !
Le chat ne donna plus d'or, il creva. La cadette alla chercher la dépouille de l'animal et l'enterra tristement dans la cour de sa maison. Sur sa tombe poussa un mandarinier, un arbre qui, depuis cette époque lointaine, abonde sur l'île de Cecu.
(Conte coréen extrait du livre Histoires de chats de Marilyne Plénard)
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