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    A l'heure des examens des conseils de classe, je vous propose un bulletin scolaire hors du commun, celui de... Jésus ! Eh, oui !...

    Jésus, qui est interne à l'école Saint-Philippe, rentre de Nazareth avec son bulletin du deuxième trimestre. Franchement, ce n'est pas bien. Sa mère a déjà vu ce bulletin mais elle n'a rien dit, "méditant toutes ces choses dans son coeur" (Lc 2,51).

    Mathématiques :Ne sais quasiment rien faire, à part multiplier les pains et les poissons (Mt 14,20 et Jn 10,30). Même pas le sens de l'addition : affirme que son Père et lui ne font qu'un.

    Ecriture :N'a jamais son cahier et ses affaires, est obligé d'écrire sur le sol (Jn 8,6).

    Sport :Au lieu d'apprendre à nager comme tout le monde, il marche sur l'eau (Mt 14,25).

    Chimie :Ne fait pas les expériences demandées. Dès qu'on a le dos tourné, il transforme l'eau en vin pour faire rigoler ses camarades (Jn 2,9).

    Expression orale :De grosses difficultés à parler clairement, s'exprime toujours en paraboles (Lc 8,10 ; Mt 13,10 ; Mt 22,1).

    Morale :A perdu toutes ses affaires à l'internat. Déclare sans honte qu'il n'a même pas une pierre comme oreiller (Lc 9,58).

    Conduite :Fâcheuse tendance à fréquenter les pauvres, les étrangers, les gâleux (Mt 9,10-15 ; Lc 14,13).

    Discipline :A de la difficulté à vivre en groupe. A même fait une fugue de trois jours (Lc 2,46).

    Avis du conseil de classe :Doit faire ses preuves à l'examen.

     

    Anonyme, paru dans La Source (Bulletin de l'aumônerie des étudiants de Besançon)

    chat 2215

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  • Au pied de la première racine

     

    Au pied de la première racine,

    De la première herbe,

    Du premier sous-bois

    Du temps premier

    Dormait la paix

    Et tournent les nuits, et tournent les jours,

    Navigue la vie, navigue l'amour,

    Sur l'aile du vent les rêves trépassent,

    Sur la mer du temps se ride lespace,

    Vogueront les jours, vogueront les nuits,

    Tournera lamour, tournera la vie,

    Dans les bras du vent tournera la terre,

    Dans la mer du temps sombre le mystère.

    Au bout de la dernière feuille,

    De la dernière branche,

    Du dernier arbre

    De la dernière forêt

    Du dernier temps

    Eclatera le jour

    Séveillera la Paix.

     

    (Madeleine Guimont)

     

     

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  • L’espoir est une veilleuse fragile

     

    Sur cette terre vouée au désastre

    Nous tenons nous résistons

    Nous nous arc-boutons

    Contre vents et marées

    Défiant le soleil des armes

    Son éclat  meurtrier.

     

    Car il faut persister, persister sans fin

    Dans l’âpreté des jours

    Comme si l’on ne devait jamais mourir..

     

    Dans ce poème ce n’est pas moi qui vous parle,

    Dans ce poème ce n’est pas ma voix que vous entendez

    Mais ce qui me traverse et me maintient :

    L’ombre désespérée de la beauté

    CetEspoir infini au coeur des hommes.

     

    Car dans nos mains qui tremblent

    Cette petite lueur d’Espoir,

    Est une veilleuse fragile

    Au coeur de la nuit carnassière.

     

    (Bernard Mazo)

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  • L’accoucheuse

    La nuit dans le sous-sol

    D’un immeuble détruit

    S’entasse une foule de blessés

    Meurtris par la bombe atomique.

    Pas même une bougie

    L’odeur de sang se mêle

    A celle des cadavres.

    On étouffe, l’air est imprégné

    De sueur et vibrant de gémissements.

    Une voix au ton étrange, s’élève

    Tout à coup : « Un bébé va naître »

    Dans ce sous-sol pareil

    Aux fins fonds de l’enfer.

    Une jeune femme commence

    A sentir les douleurs,

    Que faire dans un tel noir

    Sans une seule allumette.

    Tout le monde s’inquiète pour elle,

    Chacun oubliant sa propre souffrance.

    Alors une blessée gravement atteinte

    Se met à dire : « Je suis sage-femme,

    J’ai  l’habitude d’accoucher »

    C’est ainsi que vint au monde

    Une vie nouvelle dans les ténèbres de l’enfer,

    Et ainsi que mourut

    La sage femme, couverte de sang,

    Sans atteindre l’aube.

    « Je ferais naître cet enfant

    Oui je ferais naître cet enfant

    Même au sacrifice de ma vie »

     

    (Sadako Kurihara  mars 1946)

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  • Soleil

    Je te donne mon souffle
    Et la dernière flamme.
    Et je prends ta chaleur
    Pour oublier le noir, l
    inconnu et la peur.
    Je te donne
    La course de mon c
    oeur
    Le dessin des cheveux sur la plage des draps.

    Je veux prendre ta vie dans mon sang.
    Je veux perdre ma vie dans tes mains.
    Je m
    en vais poignardée
    Dérivant dans tes veines
    Et je renais en flamme
    Et te ferme les yeux.

    Tu es aveugle. Pour mieux voir
    Quand tu chavires avec nous un soleil éclaté :
    Je suis plus près que tu ne crois.

    (Madeleine Riffaud)

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