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Par renal le 1 Mars 2012 à 10:45
Planète
Le soleil sur Vénus se lève ;
Sur la planète un petit bruit.
Est-ce une barque qui traverse
Sans rameur un lac endormi,
Est-ce un souvenir de la Terre
Venu gauchement jusqu’ici,
Une fleur tournant sur sa tige
Son visage vers la lumière
Parmi ces roseaux sans oiseaux
Piquant l’inhumaine atmosphère ?
(Jules Supervielle)
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Par renal le 24 Février 2012 à 21:49
LA SALLE A MANGER
Il y a une armoire à peine luisante
qui a entendu les voix de mes grand-tantes,
qui a entendu la voix de mon grand-père,
qui a entendu la voix de mon père.
À ces souvenirs l'armoire est fidèle.
On a tort de croire quelle ne sait que se taire,
car je cause avec elle.
Il y a aussi un coucou en bois.
Je ne sais pourquoi il n'a plus de voix.
Je ne veux pas le lui demander.
Peut-être bien qu'elle est cassée,
la voix qui était dans son ressort,
tout bonnement comme celle des morts.
Il y a aussi un vieux buffet
qui sent la cire, la confiture,
la viande, le pain et les poires mûres.
C'est un serviteur fidèle qui sait
qu'il ne doit rien nous voler.
Il est venu chez moi bien des hommes et des femmes
Qui n’ont pas cru à ces petites âmes.
Et je souris que l’on me pense seul vivant
Quand un visiteur me dit en entrant :
Comment allez-vous, Monsieur Jammes?
FRANCIS JAMES (1868-1938)
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Par renal le 14 Février 2012 à 09:15
LE VŒUX
Je voudrais pour tes yeux la plaine
Et une forêt verte et rousse,
Lointaine
Et douce
A l'horizon sous un ciel clair,
Ou des collines aux belles lignes
Flexibles et lentes et vaporeuses
Et qui sembleraient fondre en la douceur de l'air,
Ou des collines
Ou la forêt...
Je voudrais
Que tu entendes
Forte, vaste, profonde et tendre,
La grande voix sourde de la mer
Qui se lamente
Comme l'amour ;
Et, par instant, tout près de toi,
Dans l'intervalle,
Que tu entendes,
Tout près de toi,
Une colombe
Dans le silence,
Et faible et douce
Comme l'amour,
Un peu dans l'ombre,
Que tu entendes
Sourdre une source.
Je voudrais des fleurs pour tes mains,
Et pour tes pas
Un petit sentier d'herbe et de sable,
Qui monte un peu et qui descende
Et tourne et semble
S'en aller au fond du silence,
Un tout petit sentier de sable
Où marqueraient un peu tes pas
Nos pas
Ensemble !
HENRI DE REGNIER (1864-1936)
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Par renal le 3 Février 2012 à 17:24
Hymne
Béni soit le Seigneur, Père de tous les hommes
Écoutons Sa Parole qui nous donne la Vie,
Ne ferme pas ton cœur et ne tue pas l’envie
Ecoute, il t’a choisi ; de Sa voix, il te nomme
Défais-toi de ces chaînes que tu t’es fabriqués
Infléchis ton chemin, avec Dieu n’aie pas peur
Courage ! Dans l’Amour ose donc tout risquer
Tiens ta lampe allumée, loin de toi la torpeur
Et deviens, toi aussi, visage du Seigneur.
Alain Vignal
(Extrait de son livre « Dieu est un poème)
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Par renal le 26 Janvier 2012 à 09:50
En forêt
On quitte la grande route et l’on prend le sentier
Où flotte un bon parfum d’arôme forestier.
Dans le gazon taché du rose des bruyères,
Surgissent, ça et là, des ajoncs et des pierres.
Un tout petit ruisseau que verdit le cresson
Frôle l’herbe, en glissant, d’un rapide frisson.
« Nul horizon. Le long de cette sente étroite
Une futaie à gauche, un haut taillis à droite.
Rien ne trouble la paix et le repos du lieu ;
Au dessus, un ruban très mince de ciel bleu
Que traverse parfois, dérangé dans son gîte.
Un oiseau voletant qui siffle dans sa fuite.
Puis c’est, plus loin, une clairière à l’abandon,
Où noircissent encore des places à charbon ;
Des êtres chevelus, se dressent en groupe
Des arbres épargnés à la dernière coupe ;
De grands troncs débités s’étagent en monceau
C’est tout auprès que prend sa source le ruisseau.
Qui longe le sentier et traverse la route ;
Il sort d’un bassin rond qui filtre gouttes à gouttes.
Où tremble, reflété comme dans un miroir,
L’œil vacillant et clair de l’étoile du soir.
Henri de Régnier
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Par renal le 31 Décembre 2011 à 10:26
Vers la fin de l’année
2011 est passée à une vitesse folle
Dès maintenant préparons nous à l’année 2012 !
Vous pouvez rencontrer des difficultés…
Vous pouvez vous retrouver
devant l’impossible…
Soyez toujours sur vos gardes…
Sautez les obstacles…
Mais faites-le en toute sécurité…
Et avec prudence…
Ne tournez pas en rond
Osez les défis…
Ayez du temps pour vos amis…Et n'oubliez pas de rire…
Travaillez ensemble…
Découvrez…
Faites de nouveaux amis…
Soyez toujours prêts pour l’aventure…
Soutenez-vous l’un l’autre…
Et soyez prêts à aller loin…
Très loin…
Prenez le temps de sentir les fleurs…
N’oubliez pas de profiter de la vie
et de vous détendre à temps…
Et n’oubliez pas d’aimer vos proches !
Texte extrait d'un montage trouvé sur le netMerci Krys
(http://sesouvenirdesbelleschoses.over-blog.com/article-vers-la-fin-de-l-annee-95804082.html)
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Par renal le 22 Décembre 2011 à 12:48
La Fée des neiges
Sur son édredon tout blanc brodé de mille et un diamants,
En ce début du mois de mars, l'hiver s'étirait paresseusement
En cette heure matinale, près de la fenêtre je m'étais assise.
Je savourais, oh! Vestige des beaux jours, la confiture de cerises.En cet instant de douce sérénité, soudain une frêle silhouette je vis.
Couverte d'un magnifique manteau de frimas, mon regard elle a ravi.
Des perles luisaient quand s'entrouvaient ses lèvres vermeilles
Et ses yeux brillaient comme des cristaux de neige: quelle merveille!Tandis que le vent agitait en tout sens ses cheveux couverts de glaçons,
D'une multitude de jolis dessins givrés elle ornait les carreaux à sa façon.
De son souffle glacial, elle s'amusait à éparpiller les flocons de neige,
Se riant du sortilège qui les faisait tournoyer au céleste manège.C'est alors que j'osai lui demander, tandis que j'admirais ce spectacle féérique:
"Oh! Jolie créature, qui êtes-vous donc?Elles sont si jolies ces rondes magiques!"
Écrivant son nom en lettres d'argent sur les vitraux embuéselle me dit alors: "Je suis la Fée des neiges".
Je viens du pays du Nord, là où autrefois abondait l'or."
"Que désirez-vous?" lui demandai-je ensuite dans un murmure.
"Avant que le soleil ne réussisse à briser de l'hiver l'armure,
J'aimerais vous apporter un peu de magie afin d'égayer vos jours gris
Et comme aux beaux jours d'autrefois, voir renaître en vous l'enfant qui rit.Sur la vitre glacée je soufflai à mon tour et m'empressai d'y créer un dessin.
C'était un petit cœur dans lequel j'avais écrit ces simples mots, bien à dessein:
"Je vous aime chère Fée des neiges! Je vous en prie, revenez autant qu'il vous plaira."
Dans un tourbillon de flocons elle me souria, une dernière fois mon regard l'admira.Source: Laurence Rocheleau 01-04-05...www.lespasseurs.com
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Par renal le 24 Novembre 2011 à 21:18
Le chat et l'oiseau
Un village écoute désolé
Le chant d'un oiseau blessé
C'est le seul oiseau du village
Et c'est le seul chat du village
Qui l'a à moitié dévoré
Et l'oiseau cesse de chanter
Le chat cesse de ronronner
Et de se lécher le museau
Et le village fait à l'oiseau
De merveilleuses funérailles
Et le chat qui est invité
Marche derrière le petit cercueil de paille
Où l'oiseau mort est allongé
Porté par une petite fille
Qui n'arrête pas de pleurer
Si j'avais su que cela te fasse tant de peine
Lui dit le chat
Je l'aurais mangé tout entier
Et puis je t'aurais raconté
Que je l'avais vu s'envoler
S'envoler jusqu'au bout du monde
Là-bas c'est tellement loin
Que jamais on n'en revient
Tu aurais eu moins de chagrin
Simplement de la tristesse et des regretsIl ne faut jamais faire les choses à moitié
Jacques Prévert
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Par renal le 18 Novembre 2011 à 16:39
La feuille
De ta tige détachée,
Pauvre feuille desséchée,
Où vas-tu ? - Je n'en sais rien.
L'orage a brisé le chêne
Qui seul était mon soutien.
De son inconstante haleine
Le zéphyr ou l'aquilon
Depuis ce jour me promène
De la forêt à la plaine,
De la montagne au vallon.
Je vais où le vent me mène,
Sans me plaindre ou m'effrayer:
Je vais où va toute chose,
Où va la feuille de rose
Et la feuille de laurier.Antoine Vincent Arnault (1766 - 1834)
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Par renal le 13 Novembre 2011 à 21:29
SOUVENIR DU QUERCY
Je voudrais être dans une maison loin des villes
Avec un toit rougi comme un coquelicot ;
Dans la cuisine ombreuse une odeur de myrtilles
Flotterait doucement et, sur les murs de chaux,
Le soleil ouvrirait son vantail transparent.
Le jour s'écoulerait ainsi qu'un filet d'eau
Éparpillant au loin son écho murmurant.
Un monde quiet, limpide, insaisissable et clos
Rejoindrait en son vol la feuille du sureau.
Les lièvres et les livres, le givre avec les chèvres,
Formeraient le décor de cette vie sans heurt ;
Et toi, tu garderais sur le tain de tes lèvres,
Le parfum duveteux des amandiers en fleurs.
Michel MANOLL
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Par renal le 10 Novembre 2011 à 09:25
Patience dit la neige
Silence dit le soir
Fragile ? fragile
Dit l’oiseau
La branche dit j’attends
Et l’enfant ne dit rien
Il écoute les voix
Qui montent du chemin
Tandis que le ruisseau
Aiguise sur la pierre
Ses couteaux blancs
(Jean Pierre SIMEON)
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Par renal le 7 Novembre 2011 à 11:21
HIER
Nous vivions dans un univers de marronniers,
de platanes, d'oiseaux, une vie humble et douce
où parfois, comme un roc qui crèverait la mousse,
affleurait un souci. Mais ces jours printaniers
restaient pleins de lumière et faisaient oublier...
Ô mère, que j'aimais cette vie apaisante !
On respirait les fleurs, on arrosait les plantes,
on mangeait, on cirait les meubles, on rêvait,
et les livres jonchaient la table de chevet,
on dormait dans un bain de lune et de feuillage...
J'oubliais le malheur, et le monde, et ton âge.
Jeanne SANDEIJON
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Par renal le 6 Novembre 2011 à 09:25
Pour construire un poème
Pour construire un poème
Il faut briser le temps.
Il faut prendre les mots
Dans un autre panier
Écouter les épées
Des oiseaux de l’aurore
Passer le lourd portail
Qui s’ouvre sur la mer
Enfoncer son talon
Dans l’argile du monde
Attendre que le froid
Gèle les bruits du cœur
Et contempler le mur
Où les signes regardent
Georges JEAN
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Par renal le 1 Novembre 2011 à 10:30
Automne
Odeur des pluies de mon enfance
Derniers soleil de la saison !
A sept ans comme il faisait bon,
Se retrouver dans la maison !
La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été.
O temps charmant des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d’oiseaux,
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau
René Guy Gadou
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