• Planète

     

    Le soleil sur Vénus se lève ;

    Sur la planète un petit bruit.

    Est-ce une barque qui traverse

    Sans rameur un lac endormi,

    Est-ce un souvenir de la Terre

    Venu gauchement jusqu’ici,

    Une fleur tournant sur sa tige

    Son visage vers la lumière

    Parmi ces roseaux sans oiseaux

    Piquant l’inhumaine atmosphère ?

    (Jules Supervielle)

     

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  • LA SALLE A MANGER

     

    Il y a une armoire à peine luisante

    qui a entendu les voix de mes grand-tantes,

    qui a entendu la voix de mon grand-père,

    qui a entendu la voix de mon père.

    À ces souvenirs l'armoire est fidèle.

    On a tort de croire quelle ne sait que se taire,

    car je cause avec elle.

     

    Il y a aussi un coucou en bois.

    Je ne sais pourquoi il n'a plus de voix.

    Je ne veux pas le lui demander.

    Peut-être bien qu'elle est cassée,

    la voix qui était dans son ressort,

    tout bonnement comme celle des morts.

     

    Il y a aussi un vieux buffet

    qui sent la cire, la confiture,

    la viande, le pain et les poires mûres.

    C'est un serviteur fidèle qui sait

    qu'il ne doit rien nous voler.

     

    Il est venu chez moi bien des hommes et des femmes

    Qui n’ont pas cru à ces petites âmes.

    Et je souris que l’on me pense seul vivant

    Quand un visiteur me dit en entrant :

    Comment allez-vous, Monsieur Jammes?

     

    FRANCIS JAMES (1868-1938)

     

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  • LE VŒUX

     

    Je voudrais pour tes yeux la plaine

    Et une forêt verte et rousse,

    Lointaine

    Et douce

    A l'horizon sous un ciel clair,

    Ou des collines aux belles lignes

    Flexibles et lentes et vaporeuses

    Et qui sembleraient fondre en la douceur de l'air,

    Ou des collines

    Ou la forêt...

     

    Je voudrais

    Que tu entendes

    Forte, vaste, profonde et tendre,

    La grande voix sourde de la mer

    Qui se lamente

    Comme l'amour ;

    Et, par instant, tout près de toi,

    Dans l'intervalle,

    Que tu entendes,

    Tout près de toi,

    Une colombe

    Dans le silence,

    Et faible et douce

    Comme l'amour,

    Un peu dans l'ombre,

    Que tu entendes

    Sourdre une source.

     

    Je voudrais des fleurs pour tes mains,

    Et pour tes pas

    Un petit sentier d'herbe et de sable,

    Qui monte un peu et qui descende

    Et tourne et semble

    S'en aller au fond du silence,

    Un tout petit sentier de sable

    Où marqueraient un peu tes pas

    Nos pas

    Ensemble !

     

    HENRI DE REGNIER (1864-1936)

     

    les saintes - plage de pont pierre (1)

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  •  

    Hymne

     

    Béni soit le Seigneur, Père de tous les hommes

    Écoutons Sa Parole qui nous donne la Vie,

    Ne ferme pas ton cœur et ne tue pas l’envie

    Ecoute, il t’a choisi ; de Sa voix, il te nomme

    Défais-toi de ces chaînes que tu t’es fabriqués

    Infléchis ton chemin, avec Dieu n’aie pas peur

    Courage ! Dans l’Amour ose donc tout risquer

    Tiens ta lampe allumée, loin de toi la torpeur

    Et deviens, toi aussi, visage du Seigneur.

     

    Alain Vignal

     

    (Extrait de son livre « Dieu est un poème)

     

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  • En forêt

     

    On quitte la grande route et l’on prend le sentier

    Où flotte un bon parfum d’arôme forestier.

     

    Dans le gazon taché du rose des bruyères,

    Surgissent, ça et là, des ajoncs et des pierres.

     

    Un tout petit ruisseau que verdit le cresson

    Frôle l’herbe, en glissant, d’un rapide frisson.

     

    « Nul horizon. Le long de cette sente étroite

    Une futaie à gauche, un haut taillis à droite.

     

    Rien ne trouble la paix et le repos du lieu ;

    Au dessus, un ruban très mince de ciel bleu

     

    Que traverse parfois, dérangé dans son gîte.

    Un oiseau voletant qui siffle dans sa fuite.

     

    Puis c’est, plus loin, une clairière à l’abandon,

    Où noircissent encore des places à charbon ;

     

    Des êtres chevelus, se dressent en groupe

    Des arbres épargnés à la dernière coupe ;

     

    De grands troncs débités s’étagent en monceau

    C’est tout auprès que prend sa source le ruisseau.

     

    Qui longe le sentier et traverse la route ;

    Il sort d’un bassin rond qui filtre gouttes à gouttes.

     

    Où tremble, reflété comme dans un miroir,

    L’œil vacillant et clair de l’étoile du soir.

     

    Henri de Régnier

     

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  • Vers la fin de l’année

    2011 est passée à une vitesse folle
    Dès maintenant préparons nous à l’année 2012 !
    Vous pouvez rencontrer des difficultés…
    Vous pouvez vous retrouver
    devant l’impossible…
    Soyez toujours sur vos gardes…


    Sautez les obstacles…
    Mais faites-le en toute sécurité…
    Et avec prudence…


    Ne tournez pas en rond
    Osez les défis…


    Ayez du temps pour vos amis…

     Et n'oubliez pas de rire…
    Travaillez ensemble…
    Découvrez…
    Faites de nouveaux amis…
    Soyez toujours prêts pour l’aventure…
    Soutenez-vous l’un l’autre…
    Et soyez prêts à aller loin…
    Très loin…


    Prenez le temps de sentir les fleurs…
    N’oubliez pas de profiter de la vie
    et de vous détendre à temps…
    Et n’oubliez pas d’aimer vos proches !


    Texte extrait d'un montage trouvé sur le net

    Merci Krys

     

    (http://sesouvenirdesbelleschoses.over-blog.com/article-vers-la-fin-de-l-annee-95804082.html)

     

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  • La Fée des neiges

    Sur son édredon tout blanc brodé de mille et un diamants,
    En ce début du mois de mars, l'hiver s'étirait paresseusement
    En cette heure matinale, près de la fenêtre je m'étais assise.
    Je savourais, oh! Vestige des beaux jours, la confiture de cerises.

    En cet instant de douce sérénité, soudain une frêle silhouette je vis.
    Couverte d'un magnifique manteau de frimas, mon regard elle a ravi.
    Des perles luisaient quand s'entrouvaient ses lèvres vermeilles
    Et ses yeux brillaient comme des cristaux de neige: quelle merveille!

    Tandis que le vent agitait en tout sens ses cheveux couverts de glaçons,
    D'une multitude de jolis dessins givrés elle ornait les carreaux à sa façon.
    De son souffle glacial, elle s'amusait à éparpiller les flocons de neige,
    Se riant du sortilège qui les faisait tournoyer au céleste manège.

    C'est alors que j'osai lui demander, tandis que j'admirais ce spectacle féérique:
    "Oh! Jolie créature, qui êtes-vous donc?

    Elles sont si jolies ces rondes magiques!"
    Écrivant son nom en lettres d'argent sur les vitraux embués

    elle me dit alors: "Je suis la Fée des neiges".

    Je viens du pays du Nord, là où autrefois abondait l'or."

    "Que désirez-vous?" lui demandai-je ensuite dans un murmure.
    "Avant que le soleil ne réussisse à briser de l'hiver l'armure,
    J'aimerais vous apporter un peu de magie afin d'égayer vos jours gris
    Et comme aux beaux jours d'autrefois, voir renaître en vous l'enfant qui rit.

    Sur la vitre glacée je soufflai à mon tour et m'empressai d'y créer un dessin.
    C'était un petit cœur dans lequel j'avais écrit ces simples mots, bien à dessein:
    "Je vous aime chère Fée des neiges! Je vous en prie, revenez autant qu'il vous plaira."
    Dans un tourbillon de flocons elle me souria, une dernière fois mon regard l'admira.

    Source: Laurence Rocheleau 01-04-05...www.lespasseurs.com

     

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  • Le chat et l'oiseau

    Un village écoute désolé
    Le chant d'un oiseau blessé
    C'est le seul oiseau du village
    Et c'est le seul chat du village
    Qui l'a à moitié dévoré
    Et l'oiseau cesse de chanter
    Le chat cesse de ronronner
    Et de se lécher le museau
    Et le village fait à l'oiseau
    De merveilleuses funérailles
    Et le chat qui est invité
    Marche derrière le petit cercueil de paille
    Où l'oiseau mort est allongé
    Porté par une petite fille
    Qui n'arrête pas de pleurer
    Si j'avais su que cela te fasse tant de peine
    Lui dit le chat
    Je l'aurais mangé tout entier
    Et puis je t'aurais raconté
    Que je l'avais vu s'envoler
    S'envoler jusqu'au bout du monde
    Là-bas c'est tellement loin
    Que jamais on n'en revient
    Tu aurais eu moins de chagrin
    Simplement de la tristesse et des regrets

    Il ne faut jamais faire les choses à moitié

    Jacques Prévert

     

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  • La feuille

    De ta tige détachée,
    Pauvre feuille desséchée,
    Où vas-tu ? - Je n'en sais rien.
    L'orage a brisé le chêne
    Qui seul était mon soutien.
    De son inconstante haleine
    Le zéphyr ou l'aquilon
    Depuis ce jour me promène
    De la forêt à la plaine,
    De la montagne au vallon.
    Je vais où le vent me mène,
    Sans me plaindre ou m'effrayer:
    Je vais où va toute chose,
    Où va la feuille de rose
    Et la feuille de laurier.

    Antoine Vincent Arnault (1766 - 1834)

     

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  • saisir l'instant

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  • SOUVENIR DU QUERCY

     

    Je voudrais être dans une maison loin des villes

    Avec un toit rougi comme un coquelicot ;

    Dans la cuisine ombreuse une odeur de myrtilles

    Flotterait doucement et, sur les murs de chaux,

    Le soleil ouvrirait son vantail transparent.

    Le jour s'écoulerait ainsi qu'un filet d'eau

    Éparpillant au loin son écho murmurant.

    Un monde quiet, limpide, insaisissable et clos

    Rejoindrait en son vol la feuille du sureau.

    Les lièvres et les livres, le givre avec les chèvres,

    Formeraient le décor de cette vie sans heurt ;

    Et toi, tu garderais sur le tain de tes lèvres,

    Le parfum duveteux des amandiers en fleurs.

     

    Michel MANOLL

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  • Patience dit la neige

    Silence dit le soir

    Fragile ? fragile

    Dit l’oiseau

    La branche dit j’attends

    Et l’enfant ne dit rien

    Il écoute les voix

    Qui montent du chemin

    Tandis que le ruisseau

    Aiguise sur la pierre

    Ses couteaux blancs

    (Jean Pierre SIMEON)

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  • HIER

     

    Nous vivions dans un univers de marronniers,

    de platanes, d'oiseaux, une vie humble et douce

    où parfois, comme un roc qui crèverait la mousse,

    affleurait un souci. Mais ces jours printaniers

    restaient pleins de lumière et faisaient oublier...

     

    Ô mère, que j'aimais cette vie apaisante !

    On respirait les fleurs, on arrosait les plantes,

    on mangeait, on cirait les meubles, on rêvait,

    et les livres jonchaient la table de chevet,

    on dormait dans un bain de lune et de feuillage...

    J'oubliais le malheur, et le monde, et ton âge.

     

    Jeanne SANDEIJON

     

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  • Pour construire un poème

     

    Pour construire un poème

    Il faut briser le temps.

     

    Il faut prendre les mots

    Dans un autre panier

     

    Écouter les épées

    Des oiseaux de l’aurore

     

    Passer le lourd portail

    Qui s’ouvre sur la mer

     

    Enfoncer son talon

    Dans l’argile du monde

     

    Attendre que le froid

    Gèle les bruits du cœur

     

    Et contempler le mur

    Où les signes regardent

     

    Georges JEAN

     

    anse noire (12)

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  • Automne

     

    Odeur des pluies de mon enfance

    Derniers soleil de la saison !

    A sept ans comme il faisait bon,

    Se retrouver dans la maison !

     

    La vieille classe de mon père,

    Pleine de guêpes écrasées,

    Et ces merveilleuses poussières

    Amassées par tout un été.

     

    O temps charmant des brumes douces,

    Des gibiers, des longs vols d’oiseaux,

    Le vent souffle sous le préau,

    Mais je tiens entre paume et pouce

    Une rouge pomme à couteau

     

    René Guy Gadou

     

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