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Par renal le 18 Juin 2015 à 08:45
L’enfant
Un enfant courait sur la plage
Au clair de lune en plein été.
Un enfant qui n’avait pas d’âge
Dansait, pieds-nus, sur les galets.
L’enfant laissait dans son sillage
Des cheveux d’ange emmitouflés.
L’enfant nous lançait des messages
Trop compliqués à déchiffrer.
L’enfant traversait les nuages
D’un air de ne pas y toucher.
Tout en effleurant son visage
Le ciel riait comme en secret.
Cet enfant est un présage,
Rêve d’un royaume enchanté.
Je l’entends dans ce coquillage
Que la mer a abandonné.
L’enfant dont je garde l’image
M’a pris au piège en son filet
Comme un oiseau hors de sa cage :
C’est l’éternel besoin d’aimer.
Christiane Gaud-Descouleurs
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Par renal le 12 Juin 2015 à 13:39
Un jour je sèmerai
Un jour, je sèmera
Des graines de confiance :
Bien en terre, cachées,
Elles germeront un jour
Et dans le vent de mer,
Océan d’allégresse,
J’irai les voir pousser,
Je leur ferai ma cour.
Un jour, je boirai l’eau
Du puits de mon enfance
Où mon visage au fond
Brillait comme un miroir.
La chaîne grincera,
Mais dans l’eau débordante
S’écouleront bientôt
Tous nos chagrins d’un soir.
Un jour, je cueillerai
Les fleurs de l’espérance :
Je les mettrai sur moi,
J’en ferai un habit.
Revêtue de parfums,
J’irai danser dimanche
A la fête des lys
Et des belles-de-nuit.
Un jour, je te peindrai
Printemps de l’innocence,
Je fixerai ton corps
Tes ailes d’organdi,
Papillon de l’azur,
Voletant dans les branches
Comme un souffle d’été
Dans un lointain pays.
Un jour je chanterai
Les fruits d’un long silence :
On verra qu’ils sont mûrs
Les fruits d’or éclatés,
Je me réjouirai
Au soleil des vendanges ;
A la coupe, mes lèvres
Pourront enfin goûter.
Mais qu’il me semble long, dis-moi
Le temps qui doit venir !
Est-ce toujours ainsi
Au sortir de l’enfance ?
Mais qu’il me semble long, dis-moi
Le temps qui doit venir …
Est-ce toujours ainsi
Pour entrer dans la vie ?
Christiane Gaud-Descouleurs
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Par renal le 7 Juin 2015 à 08:30
Il y a des soleils
Il y a des soleils comme des auréoles
Qui transpercent le ciel
Et dans leur course folle
Ils viennent vous dire avec le sourire :
Repartez à nouveau,
Montez toujours plus haut.
Il y a des soleils
Comme des boucles blondes
Qui sentent bon le miel
A cent lieues à la ronde.
Ils viennent vous dire avec le sourire :
Ecoutez le grand vent
Qui vient de l’océan.
Il y a des soleils
Comme des boutons d’or,
Vivantes étincelles,
Redoutables trésors.
Ils viennent vous dire avec le sourire :
Cherchez-la, cette fleur
Qui porte le bonheur.
Il y a des soleils
Comme des oiseaux de feu
Qui cachent sous leurs ailes
Les nu-pieds et les gueux.
Ils viennent vous dire avec le sourire :
Il fait chaud quelque part,
Sortez de vos trous noirs.
Il y a des soleils
Comme des perles rares,
Scarabées d’or vermeil
Qui chassent les cafards.
Ils viennent vous dire avec le sourire :
Faites donc un collier
De vos larmes tombées.
Il y a des soleils
Comme des éventails
Ouverts sur des merveilles
Au couleur de corail.
Ils viennent vous dire avec le sourire :
Déployez au grand jour
Le Soleil de l’Amour.
Christiane Gaud-Descouleurs
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Par renal le 30 Mai 2015 à 09:32
La vie, c’est l’amour
Celui qui goûte la vie,
La savoure,
En devient amoureux tellement,
Qu’il ne peut plus la quitter.
Comme un amant,
Il contemple sa belle dans tous ses atouts :
Beauté fragile du narcisse et de la libellule,
Beauté sauvage des grands fauves,
Beauté mystérieuse des profondeurs de l’océan.
Au bal masqué de l’hiver,
Il sait la reconnaître invisible sous l’écorce
Ou la carapace de la glace.
Jardinier ou biologiste,
Il connaît ses humeurs
Et prends sa défense
Contre ses agresseurs.
La vie, c’est l’amour,
Car la vie est passion,
Attirance irrésistible des êtres
Les uns pour les autres.
Ils se nourrissent,
Ils s’enrichissent de leurs échanges
Et vont ainsi en se multipliant.
La vie, c’est l’amour,
Car la vie est la passion du monde,
Lutte à mort d’où surgit une nouvelle naissance :
Si le grain ne meurt
Il n’y a pas d’épi,
C’est quand le grain meurt
Qu’il produit du fruit.
La vie, c’est l’amour,
Car l’enfant dépérit
S’il ne boit la tendresse
Avec le lait,
Car l’enfant se meurt
S’il ne voit des étoiles
Aux yeux de ses parents.
Au soleil de l’amour
Grandit la joie de vivre.
Christiane Gaud-Descouleurs
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Par renal le 24 Mai 2015 à 09:17
Souffle de Pentecôte aux Buissonnets
II y eut un jardin,
jardin de Pentecôte,
où le ciel était bleu
et le soleil ardent.
Les fleurs s'y confondaient
dedans leur petitesse :
myosotis et pensées,
lilas et pâquerettes.
Les roses, elles,
n'avaient pas encore
donné leur royauté...
Toute la campagne
n'était qu'un grand sourire
pour les rares passants.
Ça et là, un pommier
semblait prendre plaisir
à laisser ses pétales
tomber jusqu'à ses pieds.
Collerette en dentelle
d'un habit de printemps
ou couronne éternelle
de premiers communiants.
En ce matin de Pentecôte,
ce n'était pas un vent bruyant
mais un souffle léger.
Comme un soupir d'enfant
qui a encore sommeil
et se frotte les yeux...
un frôlement d'abeille
tout près des arbres en fleurs !
Il n'y a pas eu de vent violent
ni d'envol, ni d'évasion, ni d'effusion,
mais le silence des simples choses !
Christiane Gaud-Descouleurs
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Par renal le 18 Mai 2015 à 09:35
Le pas de la porte
La porte a ses nuances.
A peine ouverte,
un peu fermée,
elle fait la maison chaude ;
s'il fait très froid dehors,
elle l'empêche d'entrer.
La porte a ses secrets.
Elle est serrure
et bonne clé.
Et tout peut s'écrouler
quand on perd le trousseau
qui permet de passer.
La porte a ses mystères.
Elle se fait dure
menace de grincer
et fait trembler les murs
si l'on oublie d'huiler
les gonds sur le côté.
La porte a ses effets.
Elle ouvre sur le monde
ou sur l'intimité.
Il est bon de veiller
sur l'oiseau dans le nid
et sur son envolée.
La porte a ses surprises.
C'est un voisin qui frappe
au moment du dîner.
De la porte à la table,
il n'y a que le pas
du pain à partager.
La porte a ses pudeurs.
Elle peut rester étroite
quand on ne s'attend pas
à être dérangé.
Mais elle peut s'élargir
au nombre des amis.
La porte a son histoire.
Un jour, elle claque fort
et manque sa sortie,
mais elle s'ouvre toujours
à celui qui revient
le cœur gros de chagrin.
La porte a son humour.
Elle sait tenir sa place.
Même les coups de pied
dont elle garde les traces,
n'empêchent pas l'amour
d'entrer et de sortir
Car la porte, c'est l'avenir
et la pierre qui s'use
à force de passer
s'appelle « pas »
non « pas » en arrière...
mais « pas » en avant.
Pas de la porte pour le passant,
là, devant
pour le passage à l'au-delà,
pour le passage à l'Autre,
le Vivant,
Celui qui fait passer
du côté de la joie.
Christiane Gaud-Descouleurs
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Par renal le 12 Mai 2015 à 09:47
La rose de l’amitié
Par la rose de l'amitié,
j'apprends à regarder le monde...
Et cette rose me livre
le meilleur de la vie :
cette beauté simplement close
dans le jardin tout en douceur,
sur la pelouse d'herbe chaude
où mes pieds nus vagabondeurs
sentent la terre en profondeur.
Émerveillée par le soleil
qui nous fait part de son été,
je cueille des regards
dont le feu est semblable
à ces pétales de velours
secrets et passionnés...
Chaleur de ce jour lourd du poids de l'amitié,
mais léger comme l'enfant qui passe, rit et va jouer !
Bonheur de la vie qui circule
côté rue, côté jardin.
Portes ouvertes de la maison
dans le joyeux « brouhaha »
de tous les « va et vient »...
Dans ce tourbillon
de paroles d'où fusent
rires et chansons,
je vibre à cette joie
qui jaillit de la rose
au parfum délicat
et me laisse approcher
par l'Esprit de la paix.
Il gagne du terrain
en semant ses bienfaits.
Le soir a recueilli
les traces de ce jour.
Dans l'ombre qui descend,
la rose s'est ouverte.
Belle... de la beauté
qui dit le cœur de Dieu
en sa passion d'aimer.
Hors des murs,
hors du temps,
l'Amour fait son chemin.
L'Esprit conduit la marche
du peuple-pèlerin.
Christiane Gaud-Descouleurs
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Par renal le 9 Mai 2015 à 09:20
Tout en haut du rosier
O Toi la rose, tout en haut du rosier
le vent te fait un peu violence
la pluie te fait courber la tête,
mais toi tu chantes et toi tu danses
pendant que vole l'alouette...
O Toi, la rose du jardin
venue de terre ensemencée
qui t'a nourrie et fait pousser ?
O Toi, la rose du jardin
de toi, je veux prendre grand soin...
O Toi la rose, tout en haut du rosier
le vent te fait un peu violence,
la pluie te fait courber la tête,
mais toi, tu ris, tu te balances,
n'es-tu pas née pour faire la fête ?
O Toi, la rose du jardin
en un rien de temps effeuillée,
qui viendra pour te recoiffer ?
O Toi, la rose du jardin
comme un oiseau entre mes mains.
O Toi la rose, tout en haut du rosier
le vent te fait un peu violence,
la pluie te fait courber la tête,
mais tu sais le prix du silence
depuis le temps que tu es prête.
O Toi, la rose du jardin
dont le secret est bien gardé,
tu sais de qui tu es aimée.
O Toi, la rose du jardin,
je te confie tous mes chagrins.
O Toi la rose, tout en haut du rosier
le vent ne te fait plus violence
et tu as relevé la tête.
Tu connais le Roi de la danse
dans le soleil qui te fait fête.
O Toi, la rose du jardin
épanouie et parfumée
radieuse comme un ciel d'été,
O Toi, la rose du jardin
tu es ma joie dans ce matin.
Christiane Gaud-Descouleurs
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Par renal le 7 Mai 2015 à 09:55
Matin chaud
Le soleil commence à peine de dorer la pierre
et de te chauffer le dos !
Et voilà qu'en enfilant tes pieds chauds
dans le bois de tes sabots refroidis par la nuit,
tu viens de frissonner !...
Un goût de rosé dans le matin...
Toute une journée qui promet !
Il n'y a qu'à sentir le jardin et la force de ses éclosions,
tout y explose ! Et toi aussi tu as envie de vivre !
Etre un bouton, bientôt en fleur...
Avoir dans la bouche et dans le cœur
un goût très prononcé pour le droit au bonheur,
ce n'est pas si facile à dire,
c'est même parfois impossible à expliquer
et les autres ne sont jamais tout à fait sûrs
d'avoir bien deviné.
Mais il y a la Poésie qui peut dire tant de choses
et la rosé dans le Jardin de Poésie...
Goûte la rosée... Elle a le goût de la rosée...
Goûte et écoute...
Un oiseau s’égosille sur la branche du rosier !
Christiane Gaud-Descouleurs
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Par renal le 27 Avril 2015 à 14:40
Selon le temps
Cela se chante, cela se danse...
comme une valse à trois temps !
Une écharpe de laine
pour Marie-Madeleine
et deux foulards de soie
pour Bruno et François.
Il faut parfois
fendre la bise, braver le vent, et chasser le froid.
Il faut souvent, selon le temps,
sortir les bêtes ou rentrer des champs.
Il faut toujours aux troubadours
quelque beau chant pour calmer l'ouragan.
Il faut parfois
couvrir sa tête, chausser ses bottes, et chauffer ses doigts.
Il faut souvent, selon le temps,
sortir les chaises ou rentrer les bancs.
Il faut toujours battre tambour
pour le soleil ou pour un arc en ciel.
Il faut parfois
prendre la pelle, racler la neige et tracer des pas.
Il faut souvent, selon le temps,
sortir l'ombrelle ou le paravent.
Il faut toujours prendre son tour
au grand moment de fêter le printemps.
Il faut parfois
fouiller la terre, gratter l'écorce et creuser le bois.
Il faut souvent, selon le temps,
rire sous cape ou pleurer vraiment.
Il faut toujours, croire en l'Amour
qui nous entraîne, chaleur de laine
à fondre de joie, et douceur de la soie !...
Christiane Gaud-Descouleurs
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