• Les maisons

    Les maisons

     

    Les vieilles maisons sont toutes voûtées,

    Elles sont comme des grands-mères

    Qui se tiennent assises, les mains sur les genoux,

    Parce qu’elles ont trop travaillé dans leur vie ;

    Mais les neuves sont fraîches et jolies

    Comme des filles à fichus

    Qui, ayant dansé, vont se reposer

    Et qui se sont mis une rose au cou.

     

    Le soleil couchant brille dans les vitres,

    Les fumées montent dévidées

    Et leurs écheveaux embrouillés

    Tissent aux branches des noyers

    De grandes toiles d’araignées.

     

    Et, pendant la nuit sur les toits,

    L’heure du clocher dont les ressorts crient

    Et le poids descend

    S’en va vers les champs

    Et réveille subitement

    Toutes les maisons endormies.

     

    Charles-Ferdinand Ramuz.

    La Valla en Gier Mont Pilat  Avril 2016


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