• LE CHANT DES RAMEURS

    LE CHANT DES RAMEURS

     

    J’ai demandé souvent

    Écoutant la Clameur

    D'où venait l’âpre Chant

    Le doux chant des Rameurs.

     

    Un soir j'ai demandé aux jacassants Corbeaux

    Où allait l'âpre Chant,

    le doux Chant des Bozos ;

    Ils m'ont dit que le Vent messager infidèle

    Le déposait tout près dans les rides de l'Eau,

    Mais que l'Eau désirant demeurer toujours belle

    Efface à chaque instant les replis de sa peau.

     

    J'ai demandé souvent

    Écoutant la Clameur

    D'où venait l'âpre Chant

    Le doux chant des Rameurs.

     

    Un soir j'ai demandé aux verts palétuviers

    Où allait l'âpre Chant des Rudes Piroguiers ;

    Ils m'ont dit que le Vent messager infidèle

    Le déposait très loin au sommet des Palmiers ;

    Mais que tous les Palmiers ont les cheveux rebelles

    Et doivent tout le temps peigner leurs beaux cimiers.

     

    J'ai demandé souvent

    Écoutant la Clameur

    D'où venait l'âpre Chant

    Le doux chant des Rameurs.

     

    Un soir j'ai demandé aux complaisants Roseaux

    Où allait l'âpre Chant, le doux Chant des Bozos.

    Ils m'ont dit que le Vent messager infidèle

    Le confiait là-haut à un petit Oiseau ;

     

    Mais que l’Oiseau fuyant dans un furtif coup d’ailes

    L’oubliait quelque fois dans le ciel  indigo

     

    Et depuis je comprends

    Ecoutant la Clameur

    D’où venait l’âpre Chant

    Le doux chant des Rameurs.

     

    (Birago Diop)

     


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