• L'hirondelle au printemps cherche les vieilles tours

     

    L'hirondelle au printemps cherche les vieilles tours,

    Débris où n'est plus l'homme, où la vie est toujours ;

    La fauvette en avril cherche, ô ma bien-aimée,

    La forêt sombre et fraîche et l'épaisse ramée,

    La mousse, et, dans les noeuds des branches, les doux toits

    Qu'en se superposant font les feuilles des bois.

    Ainsi fait l'oiseau. Nous, nous cherchons, dans la ville,

    Le coin désert, l'abri solitaire et tranquille,

    Le seuil qui n'a pas d'yeux obliques et méchants,

    La rue où les volets sont fermés ; dans les champs,

    Nous cherchons le sentier du pâtre et du poète ;

    Dans les bois, la clairière inconnue et muette

    Où le silence éteint les bruits lointains et sourds.

    L'oiseau cache son nid, nous cachons nos amours.

     

    Victor Hugo

    Extrait du livre « 30 poèmes pour célébrer le monde » 

     

    L'hirondelle au printemps cherche les vieilles tours

    Lianes  Martinique aout 2017


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  • Poème du chat

     

    Quand on est chat on n’est pas vache

    on ne regarde pas passer les trains

    en mâchant les pâquerettes avec entrain

    on reste derrière ses moustaches

    (quand on est chat, on est chat)

    Quand on est chat on n’est pas chien

    On ne lèche pas les vilains moches

    parce qu’ils ont du sucre plein les poches

    on ne brûle pas d’amour pour son prochain

    (quand on est chat, on n’est pas chien)

    On passe l’hiver sur le radiateur

    à se chauffer doucement la fourrure

    Au printemps on monte sur les toits

    pour faire taire les sales oiseaux

    On est celui qui s’en va tout seul

    et pour qui tous les chemins se valent

    (quand on est chat, on est chat)

     

    Jacques Roubaud

    Extrait du livre « 30 poèmes pour célébrer le monde »

     

    Limassol, Kourion Beach

     


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  •  

    Je suis né

     

    Je suis né dans un village

    Perdu des savanes,

    Dans la chaleur du Sahel,

    Où la pluie nous vient des rivières !

    Chaque pierre

    A son histoire !

    Chaque feuille,

    Son histoire !

    C’est le lieu où se retrouvent

    Patiemment rassemblés

    Dans le coeur des aînés,

    Tous les souvenirs des fonds antiques !

    C'est

    Une terre d’originalité,

    Une terre de fidélité,

    Où la case comme le ruisseau

    Le rocher comme la rivière

    Ne sont pas comme ailleurs ;

    Où l’homme est producteur,

    Et le producteur,

    À l’échelle des hommes ;

    Où l’artisan Et le fabricant,

    Suivent leur œuvre

    Avec une patiente ténacité

    Pour lui transmettre le réel d'eux-mêmes.

     

    Frédéric Pacéré Titinga Né en 1943» Burkina Faso

    Extrait du livre « Le canari m’a dit » contes et poèmes d’Afrique

     

    Poèmes extraits du livre « Le canari m’a dit » contes et poèmes d’Afrique (je suis né)

    Marrakech


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