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« L’obscurité ne doit jamais être une raison de ne pas croire à la lumière. Père Auguste Valensin »
Jamais l’espérance ne saura avancer sans entraîner avec elle la crainte. Mais jamais la crainte, aussi obscure soit-elle, ne saurait dérober tout à fait la clarté de l’espérance. Nous avons donc autant de raison d’exprimer la réjouissance que l’affliction. Par rapport au mal, nous disposons d’une alternative assez semblable : soit considérer que les forces du mal sont assez puissantes pour entraîner le monde vers le chaos, soit considérer que la lumière du bien, même s’il ne s’agit que de la faible lueur d’une chandelle, suffit à percer les ténèbres les plus profondes. Que le mal existe ne doit pas accaparer notre esprit au point de nous faire désespérer de toute issue heureuse. Pour l’homme qu’anime une foi fervente et une ardeur inlassable, nous disposerons toujours d’assez de lumière pour faire refluer les ténèbres. Une seule chandelle suffit..François Garagnon http://www.montecristo-editions.com
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Le pas de la porte
La porte a ses nuances.
A peine ouverte,
un peu fermée,
elle fait la maison chaude ;
s'il fait très froid dehors,
elle l'empêche d'entrer.
La porte a ses secrets.
Elle est serrure
et bonne clé.
Et tout peut s'écrouler
quand on perd le trousseau
qui permet de passer.
La porte a ses mystères.
Elle se fait dure
menace de grincer
et fait trembler les murs
si l'on oublie d'huiler
les gonds sur le côté.
La porte a ses effets.
Elle ouvre sur le monde
ou sur l'intimité.
Il est bon de veiller
sur l'oiseau dans le nid
et sur son envolée.
La porte a ses surprises.
C'est un voisin qui frappe
au moment du dîner.
De la porte à la table,
il n'y a que le pas
du pain à partager.
La porte a ses pudeurs.
Elle peut rester étroite
quand on ne s'attend pas
à être dérangé.
Mais elle peut s'élargir
au nombre des amis.
La porte a son histoire.
Un jour, elle claque fort
et manque sa sortie,
mais elle s'ouvre toujours
à celui qui revient
le cœur gros de chagrin.
La porte a son humour.
Elle sait tenir sa place.
Même les coups de pied
dont elle garde les traces,
n'empêchent pas l'amour
d'entrer et de sortir
Car la porte, c'est l'avenir
et la pierre qui s'use
à force de passer
s'appelle « pas »
non « pas » en arrière...
mais « pas » en avant.
Pas de la porte pour le passant,
là, devant
pour le passage à l'au-delà,
pour le passage à l'Autre,
le Vivant,
Celui qui fait passer
du côté de la joie.
Christiane Gaud-Descouleurs
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Extraits du livre « Renouer avec ces racines »
D’Anselm Grün.
« Nos racines ne sont pas non plus d’une pureté totale ; elles sont mêlées à l’ivraie. L’ivraie, c’est notre par d’ombre. Elle renvoie aussi aux blessures de notre existence, celles qui ont abimé nos racines. Il n’y a pas de vie sans blessures ni offenses. Une vie dont toutes les racines seraient pures, cela n’existe pas.
Si nous tentions d’arracher de nos racines celles de l’ivraie – celle de notre part d’ombre et de nos blessures- nous arracherions en même temps les racines du bon grain qui nous porte. Rien ne pourrait grandir dans notre âme. Le bien qui croît dans le champ de notre âme, a également besoin de l’ivraie : de la part d’ombre qui y demeure et qui nous permet d’identifier les blessures de l’histoire de notre vie. »
« Quant à nos blessures, c’est l’arrière plan sur lequel se détache et brille en nous ce qui est sain et accompli. Force nous est de composer avec ces racines qui sont en nous. Il n’y a pas seulement des racines parfaites, d’autres sont altérées, rongées et empoissonnées. Il nous faut les nettoyer sans les arracher. »
« Il faut être modeste et humbles, à toujours reconnaître que notre vie comporte ses parts d’ombres et ses blessures. Et elle nous invite à garder confiance, à croire qu’en nous ce qui est bon et sain l’emporte sur tout ce qui est blessé et malade. »
« Il relève de notre responsabilité de creuser la terre autour de nous et d’y répandre de l’engrais, afin de bien nourrir nos racines. Creuser, c’est affronter notre propre vérité et plonger en notre propre cœur. Quant à l’engrais, il concerne l’amour avec lequel nous nous regardons nous-mêmes et notre arbre ainsi que l’amour de Dieu, que nous laissons pénétrer dans le sol où s’enfoncent les racines de notre vie. »
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