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Le chat
Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu’en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l’entend à peine.
Tant son timbre est tendre et discret ;
Mais que sa voix s’apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C’est là son charme et son secret.
De sa fortune blonde et brune
Sort un parfum si doux qu’un soir
J’en fus embaumé, pour l’avoir
Caressée une fois, rien qu’une.
C’est l’esprit familier du lieu ;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire ;
Peut être est-il fée, est-il dieu ?
Charles Baudelaire
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Être jeune
« La jeunesse se reconnaît à trois signes essentiels : la volonté d’amour, la curiosité intellectuelle et l’esprit offensif. »
(Giovanni Papini)
« Adolescence … c’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents. » (Bernanos)
Rester toujours jeune
« Le secret d’une jeunesse qui ne passe pas, c’est susciter, favoriser en nous, autour de nous, tout ce qui épanouit, tout ce qui est accueil, bonté, ouvertures aux autres, capacité d’admirer, joie de vivre… » (Chantecler)
« Vous resterez jeune tant que vous serez réceptif à tout ce qui est beau, bon et grand. Réceptif aux messages de la nature, de l’homme et de Dieu avant tout. » (Th. Merton)
Savoir Vieillir
« Un homme n’est vieux que quand les regrets ont pris chez lui la place des rêves. »(John Barrymore)
« Ce qui vieillit, c’est l’égoïsme, l’inutilité voulue, l’ennui. C’est le vide de la vie. Tant que l’on croit à quelque chose, que l’on espère et que l’on aime, tant qu’on garde les yeux accrochés aux étoiles, on ne vieillit pas. » (P. Ferrand)
« La vieillesse n’est pas un accident, mais un stade final et normal. Il s’agit de vieillir dans la lucidité et la paix, de savoir dire « Oui » à la mort, comme on dit « Oui » à la vie. (R. Carreres)
« Ce qui dépend de nous, c’est de demeurer, si courte et si longue que doivent être notre existence, jeune d’âme et de cœur. » (Daniel Rops)
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Les hirondelles
Elles me donnent ma leçon de chaque jour.
Elles pointillent l’air de petits cris.
Elles tracent une raie droite,
posent une virgule au bout,
et, brusquement, vont à la ligne.
Elles mettent entre folles parenthèse
la maison où j’habite.
D’une plume d’aile légère,
elles bouclent d’inimitables parafes.
Puis, deux à deux, en accolade,
elles se joignent, se mêlent, et,
sur le bleu du ciel, elles font tache d’encre.
Mais l’œil d’un ami peut seul les suivre,
et si vous savez le grec et le latin,
moi je sais lire l’hébreu que
décrivent dans l’air des hirondelles
de cheminée.
Jules Renard « Le sourire de Jules »
Photo http://www.paris.fr/pratique/nature-et-biodiversite/oiseaux-parisiens/des-hirondelles-au-carrousel
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A Mi-chemin De L'existence:
À mi-chemin de l'existence
Où plus rien n'est écrit d'avance
Je m'éveille au-dessus du sol
Ma conscience a pris son envol
Je n'étais ni bon ni mauvais
Et pourtant maintenant je sais
Que je peux devenir meilleur
Ouvrir encore plus grand mon cœur
J'ai découvert dans ton amour
Des secrets si forts et si lourds
Qu'il sera plus doux plus léger
D'être à deux pour les partager
Ce qui s'écrit du temps passé
Jamais plus ne peut s'effacer
Mais il reste la vie entière
Pour regarder vers la lumière
Et si des chagrins des blessures
Sont gravés dans notre aventure
Il en reste aussi le meilleur
En joies profondes et en bonheur
J'ai compris qu'il fallait vouloir
Pour bâtir et pour s'émouvoir
À vieillir auprès de ton coeur
L'avenir ne me fait pas peur
Je donnerais ma vie en gage
Pour tout l'amour de ton visage
Et le reste de mes années
S'il fallait, pour recommencer
Chaque jour en tournant la page
Ressemble au début d'un voyage
C'est aujourd'hui que je suis né
Pour revivre et pour espérer
À mi-chemin de l'existence
Où plus rien n'est écrit d'avance
Je suis bien, au-dessus du sol
Mon amour a repris son volYves Duteil
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Œufs de Pâques
Voici venir Pâques fleuries,
Et devant les confiseries
Les petits vagabonds s’arrêtent, envieux.
Ils lèchent leurs lèvres de rose
Tout en contemplant quelque chose
Qui met de la flamme à leurs yeux.Leurs regards avides attaquent
Les magnifiques œufs de Pâques
Qui trônent, orgueilleux, dans les grands magasins,
Magnifiques, fermes et lisses,
Et que regardent en coulisse
Les poissons d’avril, leurs voisins.Les uns sont blancs comme la neige.
Des copeaux soyeux les protègent.
Leurs flancs sont faits de sucre. Et l’on voit, à côté,
D’autres, montrant sur leurs flancs sombres
De chocolat brillant dans l’ombre,
De tout petits anges sculptés.Les uns sont petits et graciles,
Il semble qu’il serait facile
D’en croquer plus d’un à la fois ;
Et d’autres, prenant bien leurs aises,
Unis, simples, pansus, obèses,
S’étalent comme des bourgeois.Tous sont noués de faveurs roses.
On sent que mille bonnes choses
Logent dans leurs flancs spacieux
L’estomac et la poche vides,
Les pauvres petits, l’œil avide,
Semblent les savourer des yeux.Marcel Pagnol
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