• Bonheur du matin

    Chaque jour est un bien que du ciel je reçois

    Je jouis aujourd’hui de celui qu’il me donne,

    Il n’appartient pas plus aux  jeunes gens qu’à moi,

    Et celui de demain n’appartient à personne.

    (François de Maucroix)

     

    anse d'arlet

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  • LA MORT D’UN CHIEN

     

    Un groupe tout à l'heure était là sur la grève,

    Regardant quelque chose à terre. — Un chien qui crève !

    M’ont crié des enfants ; voilà tout ce que c'est. —

    Et j'ai vu sous leurs pieds un vieux chien qui gisait.

    L'Océan lui jetait l'écume de ses lames.

    — Voilà trois jours qu'il est ainsi, disaient des femmes,

    On a beau lui parler, il n'ouvre pas les yeux.

    — Son maître est un marin absent, disait un vieux.

    Un pilote, passant la tête à sa fenêtre,

    A repris : — Ce chien meurt de ne plus voir son maître.

    Justement le bateau vient d'entrer dans le port ;

    Le maître va venir, mais le chien sera mort.

     

    Je me suis arrêté près de la triste bête,

    Qui, sourde, ne bougeant ni le corps, ni la tête,

    Les yeux fermés, semblait morte sur le pavé.

    Comme le soir tombait, le maître est arrivé,

    Vieux lui-même ; et, hâtant son pas que l'âge casse,

    A murmuré le nom de son chien à voix basse.

    Alors, rouvrant ses yeux pleins d'ombre, exténué,

    Le chien a regardé son maître, a remué

    Une dernière fois sa pauvre vieille queue,

    Puis est mort.

    C'était l'heure où, sous la voûte bleue,

    Comme un flambeau qui sort d'un gouffre, Vénus luit.

    Et j'ai dit : D'où vient l'astre ? Où va le chien ? Ô nuit !

     

    VICTOR  HUGO

     

    vieux fort (5)

     


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  • « Que tous les êtres soient heureux» qu’ils soient en joie, en sûreté, et en santé.

     

    Toute chose qui est vivante, faible ou forte, longue, grande ou moyenne, courte ou petite, visible ou invisible, proche ou lointaine, née ou à naître, que tous ces être soient heureux.

     

    Que nul ne déçoive un autre, ni ne méprise aucun être si peu que ce soit.

    Que nul par colère ou par haine, ou par ignorance ne souhaite de mal à un autre, ainsi qu'une mère au péril de sa vie surveille et protège son unique enfant, ainsi avec un esprit sans limites doit-on chérir toute chose vivante.

     

    Aimez chaque être avec tendresse.

    Aimez le monde en son entier au-dessus, au-dessous et tout autour sans limitation avec une bonté bienveillante et infinie. Étant debout ou marchant, étant assis ou couché, travaillant ou au repos, tant que l'on est éveillé, il est beau, il est bon de cultiver ce souhait, ce vœu.

    Ceci est appelé la suprême manière de vivre.

     

    Meta Sutta

    dscn2088

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  • Troquer n'est pas voler (extrait)

     

    Un sucre d'orge transparent contre un pied de verre de cristal,

    ou si vous le voulez le pendentif d'un lustre d'église,

    un bout de gâteau de patate contre un petit rien de riz au lait..

    un piège à crabes contre un cerceau de barrique,

    un fer à cheval usé contre un fer d'âne tout neuf...

    un petit œuf de colibri contre une bête à bon Dieu

    et une libellule aux ailes tremblantes...

    Tout cela c'est troquer,

    c'est l'affaire des enfants à l'école,

    des petits écoliers des campagnes.

    Troquer n'est pas voler.

    Chien pour chat, chat pour chien.

    Si tu en veux, prends-le,

    Si tu n'en veux pas, laisse-le.

    Toutes ces bagatelles sont matière à troc,

    sans argent, sans rien d'autre.

    Mais il y a autre chose de grande importance

    qu'un homme ne peut pas troquer.

    Ne troquez pas votre liberté contre aucun brillant discours,

    ne troquez pas votre dignité contre aucun tralala.

    Le beau langage c'est la chaîne dont on attache les bœufs

    et dont on attache les hommes.

    Beau langage n'a jamais rempli sac vide.

    Le beau langage n'est que du vent !

    Ne troquez pas votre vie contre cela !

     

    Gilbert Gratiant (créole)

     

    les saintes (7)

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  • Les étoiles et moi

     

    Les étoiles lointaines brillent dans la nuit

    Elles sont aussi tristes que moi, elles n'ont ni repos, ni sommeil.

    Il y a des années que nous nous connaissons, elles et moi, des nuits de veille.

    Dans la nuit, combien de fois elles et moi, ne posons-nous pas la tête sur l'oreiller ?

     

    Je n'avais encore jamais vu une telle sollicitude, quelqu'un pleurait sur mon sort comme un nuage qui crève

    C'étaient bien les larmes des étoiles, et moi qui croyais que ce n'était que la rosée !

    J'ai prié le vent de leur demander la raison de leur tristesse

    Car les étoiles ne sont pas comme nous, elles sont plus près de la cour du Seigneur.

    Leur messager avait écrit sur l'herbe à l'aide de la rosée

    « Le rayon de la douleur des kurdes a atteint le ciel

    Le cri des Kurdes au nord est parvenu au ciel

    C'est le souffle de leurs soupirs qui fait couler nos larmes ».

     

    PÎREMERD (kurde)

     

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