• Extraits du livre « Mots d’excuse »

    (Les parents écrivent aux enseignants)

    De Patrice Romain

     

    Les mots d’excuse sont présentés dans leur orthographe originelle, sans correction ni modification de la part de l’auteur. Seuls les noms des personnes concernées ont été changés.

     

    Tensions entre élèves

     

    Monsieur

    Il y a dans l’école une petite « Jessica », Fanatique des paires de ciseaux !

    Elle a coupé une mèche de cheveux de Charlotte (au dessus du front). Pourriez-vous réglé cela pour moi et s’il vous plait, veillez à ce que cela ne se reproduise pas.

    Merci.

     sans titre

     

     Monsieur,

    Je vous remercie de bien vouloir confirmer à la dénommée Cécile que je ne suis ni une prostituée, ni une fille facile, comme elle a tendance à le dire à ma fille.

    Salutations distinguées.

     

    sans titre

     

    Monsieur

    Je fait toujour l'inventaire de la trousse de ma fille. Je me suis aperçue qu'il n'y avait plus sa gomme. Veuillez regarder dans les trousses de c'est camarades car c'est une gomme que j'ai donner a angélique tout neuf. Il y a G.A. dessus au feutre. Il lui manque aussi son ciseau rosé avec son nom et son prénom. Je vous remercie d'avance.

     

    sans titre

     

     Madame,

    Ma femme et moi avons à cœur d'élever notre enfant dans la dignité humaine et le respect des autres. Or, nous constatons qu'il se fait régulièrement agresser par de soi-disant camarades à chaque récréation.Je vous signale que, si j'ai fait promettre à Nicolas de ne pas taper sur les autres, cette promesse ne tient pas pour moi. Merci donc de prévenir ses agresseurs qu'ils s'exposent à des représailles. Ce n'est que légitime défense.Je compte sur vous et vous remercie par avance de régler cette histoire à l'amiable.

     

    sans titre

     

    Monsieur

    Bénédicte a été victime hier à la récréation d’une bande de sauvages hurlants qui l’ont jeté à terre à la récréation de dix heures.Pouvez-vous tenir en laisse ces animaux sauvages qu’on appelle élèves dans votre école ? » Merci.

     

    sans titre

     

     Madame

    Je fais appel à votre sens du devoir et votre intégrité morale pour faire cesser l’injustice dont est victime ma fille, même si j’ai longtemps hésité avant de jouer les délateurs : sa voisine n’arrête pas de copier sur elle, or au final elle a de meilleures notes !

     

    dscn1962

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  • Le seul mal en ce monde est la peur. Le seul bien en ce monde est l’amour.» Anthony de Mello

     

    Anthony de Mello avait remarqué qu’il n’y a pas un seul mal en ce monde qui ne puisse être assimilé à la peur.Pas un seul. La peur, c’est la fermeture, la retenue, le repli sur soi, la difficulté de s’ouvrir aux autres, au monde, aux forces de la vie. L’antidote de la peur, c’est la confiance.Ce sentiment qui nous envahit fait s’épanouir la fine fleur de notre être : l’amour. Voici la manière poétique dont A.de Mello en exprime l’universalité : « La rose peut-elle dire : “Je vais offrir mon parfum à toutes les bonnes personnes qui vont me respirer et en priver les mauvaises”? La lampe peut-elle dire : “Je vais répandre ma lumière sur les bons et en priver les méchants ?” Un arbre peut-il dire :“Je vais faire de l’ombre aux gentilles personnes qui se couchent à mes pieds et en priver les méchantes”?Ces images montrent bien ce qu’est l’amour»… 

     

    François Garagnon

    http://www.montecristo-editions.com/site/pages/home/index.php

    les saintes (30)

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  •  

    Après un petit tour à la Guadeloupe, quelques photos de mon Île, la Martinique !!!

     

    absalon réduite 2

     

    absalon réduite

     

    anse d'arlet

     

    bibliothèque schoelcher  (2)
     
    dscn1955

     

    dscn1962
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    foret absalon (15)
     
    anse noire (14)
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    anse noire (14)
     
     
    reduite
     
     

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  • La balade en taxi

     

    Il y a vingt ans, je conduisais un taxi pour gagner ma vie.

    Lorsque je suis arrivé à 2:30 a.m., l'immeuble était sombre excepté une simple lumière dans une fenêtre du rez-de chaussée. Dans ces circonstances, plusieurs chauffeurs auraient seulement klaxonné une ou deux fois, attendu une minute et seraient repartis.

    Mais, j'avais vu trop vu de gens démunis qui dépendaient des taxis comme de leur seul moyen de transport. À moins qu'une situation sente le danger, je suis toujours allé à la porte. Cette passagère pourrait être quelqu'un qui a besoin de mon aide. Alors, j'ai marché jusqu'à la porte et j'ai frappé.

    "Juste une minute", a répondu une voix fragile d'un certain âge.

    Je pouvais entendre quelque chose qui était traîné lentement sur le plancher. Après une longue pause, la porte s'est ouverte. Une petite femme dans les 80 ans se tenait devant moi. Elle portait une robe imprimée et un chapeau sans bord avec un voile épinglé dessus, comme quelqu'un sorti d'un film de 1940. À ses côtés, il y avait une petite valise de nylon. L'appartement semblait comme si personne n'avait vécu dedans depuis des années. Tous les meubles étaient recouverts de draps. Il n'y avait pas d'horloge sur les murs, pas d'objets de décoration ou d'ustensiles sur les comptoirs. Dans le coin il y avait une boîte de carton remplie de photos et de verres.

    "Voudriez-vous porter mes bagages à l'auto ?" a-t-elle demandé. J'ai apporté la valise jusqu'au taxi, puis je suis retourné vers la femme. Elle a pris mon bras et nous avons marché lentement vers le trottoir. Elle continuait à me remercier pour ma gentillesse.

    "C'est rien", je lui ai dit. "J'essaie simplement de traiter mes passagers de la façon que je voudrais que ma mère soit traitée".

    "Oh, vous êtes le genre de bon garçon", a-t-elle dit.

    Quand nous sommes montés dans le taxi, elle m'a donné une adresse, puis a demandé :

    "Pourriez-vous me conduire en ville?"

    "Ce n'est pas le chemin le plus court !" lui ai-je répondu !

    "Oh, ça ne me dérange pas ; je ne suis pas pressée ; je suis en route pour un hospice".

    J'ai regardé dans le rétroviseur arrière. Ses yeux scintillaient.

    "Il ne me reste pas de famille".

    Le docteur dit que je n'en ai pas pour longtemps".

    J'ai tranquillement éteint le compteur.

    "Quelle route voudriez-vous que je prenne?" lui ai-je demandé.

    Pendant les deux heures suivantes, nous sommes allés dans la ville. Elle m'a montré les édifices où elle avait travaillé auparavant comme opératrice d'élévateur. Nous sommes allés dans le quartier où elle et son mari avaient vécu quand ils étaient nouvellement mariés. Elle m'a fait arrêter devant un entrepôt de meubles qui avait été une salle de danse où elle avait été dansé quand elle était jeune fille. Quelquefois elle me demandait de ralentir devant un immeuble particulier et s'assoyait en fixant la noirceur, ne disant rien.

    Comme les premières lueurs du soleil se repliaient à l'horizon, elle a soudainement dit :

    "Je suis fatiguée. Allons-y maintenant !"

    Nous nous sommes rendus en silence jusqu'à l'adresse qu'elle m'avait donnée. C'était un édifice bas, comme un petit foyer de convalescence, avec un stationnement qui passait sous un portique. Deux infirmiers sont sortis jusqu'au taxi, aussitôt que nous sommes arrêtés.

    Ils étaient soucieux et prévoyants, surveillant chacun de ses mouvements. Ils devaient l'attendre. J'ai ouvert le coffre de la voiture et pris la petite valise pour la porter jusqu'à la porte.

    La femme a été installée dès ce moment dans une chaise roulante.

    "Combien je vous dois?" elle a demandé, cherchant dans son sac ?

    "Rien" !

    "Vous devez gagner votre vie !" a-t-elle répondu.

    "Il y aura d'autres passagers !" lui ai-je répondu !

    Presque sans y penser, je me suis penché et l'ai serré dans mes bras. Elle s'est tenue étroitement contre moi .

    "Vous avez donné un petit moment de joie à une vieille femme ! "' a-t-elle dit.

    "Merci."

    Je lui ai serré la main, puis j'ai marché dans la faible lumière du soir.

     

    Derrière moi, une porte s'est refermée. C'était le son de la fermeture d'une vie. Je n'ai pas pris d'autres passagers sur ce quart de travail. J'ai conduit sans but, perdu dans mes pensées. Pour le reste de la journée, je pouvais difficilement parler. Et si cette femme avait pris un chauffeur fâché, ou quelqu'un qui était impatient de finir son quart de travail? Et si j'avais refusé de prendre cette course, ou j'avais klaxonné une fois, puis était reparti ?

    En y réfléchissant bien, je ne pense pas avoir fait quelque chose de plus important dans ma vie.

    Nous sommes conditionnés à penser que nos vies seront traversées de grands moments. Mais les grands moments se présentent souvent par surprise, au moment où l'on s'y attend le moins !

    LES GENS PEUVENT NE PAS SE RAPPELER EXACTEMENT CE QUE VOUS AVEZ FAIT,

    OU CE QUE VOUS AVEZ DIT,

    ~MAIS ~ ILS SE RAPPELLERONT TOUJOURS

    COMMENT ILS SE SONT SENTIS, À CE MOMENT-LÀ !

     

    (Trouvé sur le très beau blog de)

    http://www.tadine.ca/textes/textes.shtml

    parc archéologique des roches gravées (trois rivière).j (22)

     


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