• Petite boussole spirituelle pour notre temps

     

    Extraits  du livre d’Olivier Clément 

    «  Petite boussole spirituelle pour notre temps » 

     

    « Il est curieux de voir avec quelle facilité beaucoup d’entre nous se privent du nécessaire. Il ne s’agit pas de nourriture, mais de la prière qui nous aide à nous retrouver nous-mêmes, à prendre de la distance et à nous rapprocher de la vie et des relations avec les autres, dans la prière personnelle et dans la prière commune. C’est une source d’énergie qui ne risque pas de s’épuiser. » 

     

    « La prière ouvre l’homme à Dieu et donc ouvre à Dieu l’histoire. En même temps, elle permet à l’homme d’être pleinement lui-même, puisque, dans la profondeur de son être, il est relation avec Dieu, ce Dieu dont il est l’image. » 

     

    « Le dialogue n’est pas seulement une question religieuse. C’est la clé de la survie de la planète dans un monde où l’on a oublié combien la guerre n’est jamais la solution cliniquement propre qui permet d’expulser le mal du monde. Le dialogue est le cœur de la paix. Le monde renonce à la politique et choisit la voie militaire pour résoudre les conflits. Or la paix est le bien suprême, au-delà de l’aberration qui consiste à diaboliser l’autre. » 

     

    « La paix, c’est d’abord se pacifier soi-même, libérer l’énergie qu’usurpent et bloquent nos passions pour permettre à la grâce de l’utiliser, de la rendre féconde. Il faut une grande foi et une certaine ascèse. Ainsi s’insèrent dans le tissu malade de l’humanité quelques cellules saines. Car les passions sont aussi des passions collectives, hypnoses, obsessions, haines dont la violence même nous donne l’illusion d’un être accru, plus fort et plus « vital », d’une tension équilibrante alors qu’elle ne fait que détruire l’équilibre et l’harmonie du monde. Le pire est de penser, et de faire penser à des masses, qu’on est le bien, que l’autre est le mal et donc qu’on fait le bien en le tuant, en l’éliminant.  

    Mais aujourd’hui, il existe dans le monde des guerres oubliées qui ne peuvent pas finir parce que personne ne peut l’emporter et dans lesquelles on s’installe. Des enfants grandissent qui n’ont jamais connu et ne connaîtront autre chose que la guerre. Parfois une idole y préside, qui veut des sacrifices humains. Parfois la guerre devient une habitude mortifère. Beaucoup d’intérêts obscurs (ou trop clairs) utilisent cette violence qui dévore des peuples entiers et des générations entières. » 

     

    « Il est que chaque chrétien, libre de ces hypnoses, travaille pour la paix. En soi, autour de soi, et c’est « autour » englobe aujourd’hui le monde. » 

     

    « La force de ceux qui travaillent à réconcilier les cœurs et les États, en désarmant leur propre cœur de la violence et du mépris effraye de l’autre est d’une nature différente de la force des puissants. Elle n’en n’est pas l’image réfléchie et amoindrie. Elle ne cherche pas à égaler les puissants. Elle a ses racines dans la prière, elle trouve sa force dans l’intelligence et le réalisme. Travailler aujourd’hui à rendre la paix possible n’est pas le devoir des naïfs, mais des réalistes : de tous ceux qui savent que la guerre a atteint des raffinements et des capacités de destruction tels qu’ils sont pratiquement toujours disproportionnés par rapport à la justice qu’elle voudrait défendre. Ce n’est pas une voie facile que celle des pacificateurs. Cela nécessite  d’apprendre une manière de s’adresser à ceux qui  tiennent les armes à la main, non pas pour exalter, ni pour condamner, mais pour écouter, tenter de comprendre, puis faire de même avec l’adversaire, pour éveiller, de part et d’autre, un peu d’humanité lucide. Dans un désintéressement et un intérêt humain, humanitaire, pour la paix seulement, qui sont de soi témoignage » 

     

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