• Petit traité de vie intérieure

    Extrait du livre «  Petit traité de vie intérieure » 

    De Frédéric LENOIR 

     

    Résumé : « De tous mes livres de philosophie et de spiritualité, celui-ci est certainement le plus accessible, mais sans doute aussi le plus utile. Car ce n'est pas un savoir théorique que je cherche à transmettre, mais une connaissance pratique, la plus essentielle qui soit : comment mener une vie bonne, heureuse, en harmonie avec soi-même et avec les autres. Ce que je dis ici avec des mots simples et des exemples concrète, comme au cours d'une conversation avec un ami, est le fruit de trente années de recherches et d'expériences. 

    Mon témoignage personnel importerait peu s'il n'était éclairé par la pensée des philosophes et des sages de l'humanité qui ont marqué ma vie le Bouddha, Confucius, Socrate, Aristote, Épicure, Épictète, Jésus, Montaigne, Spinoza, Schopenhauer, Levinas parmi d'autres. 

    Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c'est passer de l'ignorance à la connaissance, de la peur à l'amour. » 

                                                                     Frédéric Lenoir 

    La sagesse commence par l'acceptation de l'inévitable et se poursuit par la juste transformation de ce qui peut l'être. »

     

    « Je l’expérimente au quotidien depuis bientôt trente ans que j’ai entamé un travail philosophique, psychologique et spirituel : le seul fait d’accepter à la vie et à l’être procure un sentiment de gratitude qui est lui-même source de bonheur qui permet de profiter pleinement du positif et de transformer le négatif autant que faire se peut. Dire « oui » est une attitude intérieure qui nous ouvre au mouvement de la vie, à ses imprévus, ses inattendus et ses surprises. C’est une sorte de respiration qui nous permet d’accompagner intérieurement la fluidité de l’existence. Accepter les balancements des joies et des peines, des bonheurs et des malheurs, accepter la vie telle qu’elle est, avec ses contraste et ses difficultés, sont imprévisibilité.

     

    « Plus nous voyons les « cadeaux » de la vie, plus ils viennent à nous. Plus nous percevons le positif de l’existence, plus la vie nous semble belle et lumineuse. »

     

    « Il nous est impossible d'exercer une maîtrise totale sur notre vie : les failles par lesquelles l'impromptu surgit sont imprévisibles. En voulant à tout prix contrôler cette part d'impondérable, nous nous condamnons à vivre dans l'angoisse permanente. Nous ne pouvons pas non plus contrôler autrui : nous devons accepter qu'il nous échappe toujours, y compris quand il s'agit de son conjoint ou de son enfant.

    Alors, faisons de notre mieux pour maîtriser ce qui peut l'être, à commencer par nos désirs et nos passions, mais armons-nous psychologiquement à accepter l'imprévu, à nous y adapter et à en tirer le meilleur parti. »

     

    « Être responsable de sa vie, c’est mesurer l’importance de nos pensées, de nos paroles et de nos actions ; c’est rester éveillé, en alerte, c’est ne pas vivre dans l’inconscience. Si nous commettons une erreur, ni nous agissons mal, si nous nous trompons, reconnaissons-le et essayons, autant que possible, de réparer cette erreur. »

     

    « Nous sommes concernés par les autres d’une manière plus large encore, car la conscience de la responsabilité  individuelle conduit à la conscience collective. »

     

    « Être homme, c’est précisément être responsable. C’est connaître la honte en face d’une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. C’est être fier d’une victoire que les camarades ont remportée. C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde. » (Saint Exupéry)

     

    « Pour ma part, je crois que lorsque nous nous sentons responsables de notre existence, nous nous sentons aussi responsable de la vie, ce bien si précieux. »

     

    « Le maître bouddhiste japonais Taisen Deshimaru, qui a popularisé la pratique du zen en Europe à partir de la fin des années 1960, avait coutume de comparer l'esprit de chacun de nous à un verre d'eau boueuse. Il suffit, disait-il, de poser ce verre sur une table sans l'agiter pour que le liquide se décante : la boue tombe au fond du verre, l'eau s'éclaircit. La méditation, ajoutait-il, agit de la même manière : quand on cesse d'agiter notre esprit, les pensées lourdes se déposent au fond, et l'eau de la conscience se clarifie. »

     

    « La méditation m’aide à me ressourcer intérieurement, à prendre de la distance avec mes émotions. »

     

    « Méditer ne revient pas à perdre du temps mais, au contraire, à en gagner. De la même manière qu’il nous faut détendre pour mieux rebondir dans la vie, la méditation nous permet d’accomplir toutes nos tâches avec plus d’acuité, de justesses, de précision. »

     

    « Apprendre à discerner est l’une des choses les plus importantes que nous ayons à faire dans notre vie, et cela requiert un savoir, une conscience, une réflexion personnelle. C’est le but de la philosophie, dont l’étymologie signifie « l’amour de la sagesse », et dont on peut dire qu’elle consiste à rechercher la vérité. »

     

    « Celui qui va jusqu’au bout de son cœur connaît sa nature d’homme. Connaître sa nature d’homme, c’est alors connaître le ciel. » (Mencius)

     

    « Fondamentalement, la foi chrétienne n’est pas une croyance dans les dogmes, mais un lien vital qui unit, le fidèle au Christ et, à travers lui, au Dieu ineffable. Le véritable directeur de conscience est l’Esprit Saint, envoyé par le Christ, après son départ de ce monde ; « l’Esprit de vérité, quand il viendra, il vous introduira, lui, dans la vérité toute entière. » Le chrétien est un disciple du Christ qui tente de faire la volonté de Dieu en étant à l’écoute de l’Esprit. Et c’est à travers la prière silencieuse, l’oraison, qu’il entre au plus profond de lui-même pour écouter la voix de sa conscience éclairée par l’Esprit de Dieu. »

     

    « La vertu est, en somme, le point d’équilibre qui nous permet de poser, par l’usage de notre volonté, des actes justes, loin de l’excès et de l’ascèse qui sont nuisibles l’un que l’autre. »

     

    « Le Bouddha, Socrate et Jésus s’accordent donc pour affirmer que l’homme ne naît pas libre, mais qu’il le devient en sortant de l’ignorance, en apprenant à discerner le vrai du faux, le bien du mal, le juste de l’injuste ; en apprenant à se connaître, à se maîtriser, à agir avec sagesse et compassion. »

     

    « Liberté et amour sont, j’en  suis convaincu, les deux grandes conditions de la réalisation de soi et l’épanouissement de chacun d’entre nous. »

     

    « La haine ou le mépris d’autrui proviennent bien souvent d’une haine de soi. Sans estime de soi, on ne peut pas estimer les autres ; sans respect de soi, on ne peut pas respecter les autres. Sans amour de soi, on ne peut pas aimer les autres. L’apprentissage de la relation à soi, est donc la condition de l’apprentissage de la relation aux autres. »

     

    « L’ami, c’est un être avec qui nous nous comprenons immédiatement, dont la présence nous fait du bien et avec lequel nous avons des projets  communs qui nourrissent notre relation et l’aident à grandir. »

     

    « Un ami ne nous est pas imposé comme l’est notre famille ; on lui donne tout naturellement une place particulière dans notre vie, sa présence à nos côtés devient comme une évidence. On ne peut  guère expliquer cette les raisons de cet attachement si ce n’est pas une étrange communion des âmes. »

     

    « Il n’y a, en effet, de réelle amitié que si elle est réciproque : nous et l’ami que nous nous sommes choisi devons tirer le même plaisir de notre relation seulement pour faire plaisir à l’autre. »

     

    « Le pardon est la seule attitude « guérissant », non seulement pour être en paix avec nous-mêmes mais aussi pour sortir d’un conflit. « Sans le pardon, nous resterions prisonniers de nos actes et de leurs conséquences, » affirmait Hanna Arendt. Le pardon n’est ni rationnel ni juste, mais il nous procure joie et sérénité et il est la condition nécessaire à l'extinction de la violence. Pardonner, ce n'est pas oublier. C'est réussir à apaiser la blessure suscitée par autrui, dans un contexte, un environnement donnés, et à tout mettre en œuvre pour que la situation source de la blessure ne se reproduise plus. C'est toujours un choix profond, personnel, un acte du cœur, un acte spirituel, parfois inexplicable, et non dénué d'une certaine dimension mystique. De par son caractère aussi surhumain, toutes les religions l'ont décrit comme le sommet de la spiritualité et bien peu de philosophes, même lorsqu'ils l'ont prôné, ont pu trouver une explication purement logique pour le justifier.

     

    « Je crois que les combats non violents et les témoignages héroïques de pardon sont toujours efficaces à long  terme car ils font progresser la conscience de l’humanité entière et ce malgré les échecs immédiats ou les fins souvent tragiques des artisans de paix. »

     

    «  Si le mal est contagieux, le bien l’est aussi, et peut être plus puissamment encore. »

     

    « En n’entrant pas dans le rapport de forces, nous le déstabilisations. »

     

    « Si le pardon et la non-violence ne commencent pas dans les relations avec nos proches, ils ne pourront jamais s’étendre au monde entier. »

     

    « Savoir que celui qui nous a blessé n’a pas conscience de son acte, qu’il est peut être pulsionnel, instinctif, mû par la peur ou bien influencé par un discours de propagande, peut grandement nous aider. Bien souvent aussi, celui qui nous agresse est lui-même en souffrance. Le comprendre nous aide à pardonner. »

     

    « J’ai compris que nous sommes tous capables du pire, non parce que nous sommes viscéralement mauvais, mais parce que nous sommes fragiles, blessés, frustrés. »

     

    « Apprenons donc à lui opposer la force de l’amour et du pardon : c’est l’acte de résistance le plus courageux, le plus exigeant et le plus salutaire qui soit. »

     

    « Fais que je ne cherche pas tant à être consolé que de consoler, d’être compris que de comprendre, d’être aimer que d’aimer. Parce que c’est en donnant que l’on reçoit. C’est en s’oubliant soi-même qu’on se retrouve soi-même. » (Saint François d’Assise)

     

    « Il est capital de prendre conscience que le vrai bonheur n’est pas une affaire de possessions : nous pouvons être heureux avec peu de chose. »

     

    « Les choses nécessaires coûtent peu, les choses superflus coûtent cher. » (Diogène)

     

    « Le non-attachement est une philosophie qui ne prône pas l'ascèse et qui n'implique pas un mépris des choses matérielles, mais simplement le refus de s'y attacher. Il est normal d'éprouver du plaisir à avoir un confort matériel, une maison, un ordinateur et une voiture qui fonctionnent bien, à voyager, à s'offrir des loisirs. L'essentiel est de rester vigilant ne pas céder aux sirènes de l'attachement à tous ces objets qui sont à notre service, mais dont la perte ne doit pas nous plonger dans l'affliction, ni toucher notre âme. Nous ne sommes pas leurs esclaves... mais nous leur devons quand même du respect. »

     

    « L’être humain, pour être pleinement humain, se relie naturellement à ses proches il tisse avec eux des  de liens affectifs profonds et forts. »

     

    « Nous avons souvent tendance à fouiller  notre mémoire, à nous replonger dans le passé, mais aussi à nous projeter dans le futur, à imaginer ce que nous allons faire ou devenir. C’est tout à fait compréhensible. A une condition toutefois : que ces deux penchants ne prennent pas des proportions envahissantes au détriment de la qualité d’attention et d’action dans l’instant présent. En ce sens, un bon rapport au temps est essentiel pour bien mener sa vie. »

     

    « Bien intégrer son passé signifie s'en souvenir certes, vivre avec, mais ne pas le ressasser en permanence, qu'il s'agisse d'ailleurs de bons ou de mauvais souvenirs. Nous devons, en particulier, nous efforcer d'éviter les remords, les «j'aurais dû». Nous avons tous commis des erreurs et nous en commettrons encore. Il est légitime de le regretter. Il faut même les reconnaître pour en tirer des leçons et éviter de les répéter. Mais, dans la mesure où on ne peut plus revenir sur une erreur passée, où la loi de la vie et de l'univers interdit de rebrousser le chemin du temps pour changer de direction au croisement où l'on s'est égaré, il est inutile de se morfondre. »

     

    « Le remord est un poison de l’esprit qui, de surcroît nous empêche de mobiliser, dans le présent, les forces nécessaires pour changer et pour continuer d’évoluer. »

     

     


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