• Pensées revigorantes (11)

    « Comment saurait-on être heureux quand il y a tant de malheurs dans le monde ? Voilà bien la coupable logique qui hante nos consciences culpabilisées. Souscrire à cette logique revient à ajouter un peu plus aux malheurs du monde. On le voit : la bonne conscience a peu de choses à voir avec la vraie conscience, de même que la bonne volonté a peu de rapport avec la vraie volonté... On n'aide pas des malheureux en étant malheureux avec eux, mais en leur apportant de la joie. Celui qui est dans une affliction profonde le sait bien : ce qu'il recherche, c'est moins la compassion que le mot qui lui rendra espoir, le geste qui lui redonnera confiance, le sourire qui fera renaître de la lumière dans sa nuit. Aussi bien gagnerions-nous à entretenir comme la plus fructueuse des sagesses, ce que les Anciens appelaient l'équanimité — cette égalité d'âme grâce à laquelle nous sommes portés à ne jamais nous départir de cette confiance tranquille et de cette joie profonde qui reposent sur la conviction que tout a un sens, même les souffrances, même les épreuves. »

     

    « Dans toutes les circonstances de la vie où il nous est demandé un choix majeur, il est moins important de connaître le but que de se mettre en mouvement. C'est ce que voulait signifier Saint-Exupéry lorsqu'il disait : « Je tracerai mon sillon sans d'abord comprendre. Simplement, j'irai... » Toute notre faiblesse vient de notre besoin d'obtenir des garanties avant de nous engager, de vouloir savoir avant d'entreprendre, de nous assurer de recevoir avant de donner. Alors même que l'engagement, le sentiment de mission, et le don doivent naître non pas d'une preuve, mais d'une intime conviction, qui repose à la fois sur un élan intérieur et sur un risque. Nous sommes grands lorsque nous consentons à troquer nos sages vêtements de gestionnaire contre le tissu rustique du pionnier. Oui, lorsque nous sommes capables de remplacer le savant calcul par l'élan, et la prudence par l'enthousiasme ! »

     

    « Pourquoi nous acharner sur ce qui cloche dans le monde ou autour de nous-mêmes ? Insister sur ce qui ne va pas, c'est donner la vedette à toute forme de contrariétés ! Souligner la faute, c'est lui donner l'occasion de distiller son poison une seconde fois. Au contraire, cherchons l'antidote ! Et pour ce faire, persévérons dans la confiance, redoublons d'optimisme, soyons des acharnés de la solution possible quand tous les autres affirment que cela ne marchera pas, que l'on a tout essayé. Apprenons à interdire de séjour dans notre esprit toutes ces inclinations malheureuses qui tendraient à considérer que les mauvaises choses sont de l’ordre de la fatalité, et les bonnes de l'ordre du miracle. À toute blessure existe un baume souverain, à tout problème une solution satisfaisante, à toute faute une chance de salut, à toute erreur une vérité réparatrice. »

    (François Garagnon)


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