• Pensées revigorantes (10)

    « Le théâtre de notre vie est fréquenté par des couples étranges, très unis malgré leurs différences : la joie et la souffrance, la crainte et l'espérance, le bien et le mal...

    Certaines circonstances nous permettent de mieux saisir le sens de leur paradoxal attachement mutuel : si les abîmes du mal n'existaient pas, l'homme déploierait-il la même vigueur pour conquérir les sommets du bien ? Si la crainte ne tempérait pas l'espérance, n'aurait-on pas la fâcheuse tendance à dégrader cette dernière en la transformant en suffisance ? Et comment pourrait-on apprécier la pleine saveur de la joie, si la tristesse ou la souffrance ne nous en faisaient pas sentir le désir, l'attente, la réalité précieuse, fragmentaire et tellement fragile ? Le sourire né des pleurs, la joie au-delà de la souffrance, c'est l'Himalaya de nos joies sur terre, la plus haute altitude accessible à nos sentiments, l'air le plus pur que nous puissions respirer. Parce qu'il s'agit d'une joie conquise, d'une joie de conversion, d'une trouée de lumière perçue dans les ténèbres profondes et qui annonce une nouvelle clarté dans notre vie. »

    « Et même si nous ne le percevons pas toujours, il y a toujours de la beauté derrière l’apparence des choses. Au soir de notre vie, dit Saint Jean de la Croix, nous serons jugés sur l’amour. Est-ce que l’amour sinon cet élan insistant à ne voir que de la beauté, dans les personnes, les évènements, le monde, la vie-même malgré son apparente dureté ? »

    « Nous avons tendance à considérer que la joie dépend des circonstances extérieures, alors qu'elle est d'abord une inclination du dedans. En doutez-vous ? Comment expliquez-vous alors que ceux dont on dit qu'ils ont "tout pour être heureux" le soient si peu ? Et que pour recueillir les sourires d'enfants les plus radieux, il faille se rendre dans les lieux les plus misérables de la planète, comme à Calcutta dans ce bidonville paradoxalement surnommé « la Cité de la Joie » ? D'où vient que la joie jaillit avec une telle pureté du cœur des miséreux, comme la rosé qui ne saurait mieux s'épanouir que dans le fumier ? La joie ? Tu peux aller la chercher au bout du monde, en des lieux réputés paradisiaques, mais si tu ne la possèdes pas déjà en toi, tu ne la trouveras pas. »


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