• Minuscule traité acide de spiritualité

    Extraits de : Minuscule traité acide de spiritualité

    De MAURICE BELLET

     

    Voici un drôle de petit livre aussi indispensable que décapant Quatre textes pour déplacer avec bonheur nos façons de croire et de penser. Le premier est le propos d'un homme d'Église qui, conscient de ses responsabilités, s'efforce de penser la situation présente de la foi, ce qu'elle exige, ce que les croyants peuvent y faire. Le second envisage des situations douloureuses, critiques, désespérées, pour témoigner d'une espérance qui peut survivre ou revivre dans l'horreur. Le troisième est une parabole contemporaine autour d'un voyage qui pourrait être, dans la situation présente, la Voie où l'être humain s'initie à cet amour premier qui est le plus-que-nécessaire. Le quatrième est une suite de plaisanteries pour mettre la vraie gaieté au cœur du très essentiel.

     

    Maurice Bellet, né en 1923, est prêtre et psychanalyste, théologien et philosophe. Son œuvre considérable est traduite dans le monde entier.

     

    Dieu de l'Évangile, même s'il s'accorde avec ce qu'une juste raison exige, dépasse nos vues humaines et ébranle toute vaine prétention de la raison. Il est pour nous en celui dont saint Paul, encore dit qu'il est l'image du Dieu invisible : Jésus < Christ et Seigneur. En lui, Dieu se montre comme amour infini des hommes et, par cet amour même, comme celui qui sépare l'homme des puissances de mort et l'introduit dans la vie et la liberté.

    Ce ne sont pas là des pensées que l’usure des temps rendrait sans force et épuisées. Cela, pour qui l’entend, est toujours neuf, d’une puissance incomparable créant à chaque moment de l’histoire des hommes cette humanité nouvelle, à la fois donnée dans le Christ et éveillant, en tous et en chacun, l’énergie de l’Esprit capable de changer  toutes choses et de délivrer du mal.

     

    « Il convient donc à ceux, qui, dans l’Église, désirent penser avec vigueur la situation présente, et cela est ouvert à tous, de se tenir avec une égale ardeur dans l’écoute de la parole vivante, dont l’Écriture avec l’Église, porte témoignage, et dans la création audacieuse de ce que le monde attend, pour que la lumière de l’Évangile y brille à nouveau dans sa bienheureuse clarté.

     

    « C’est au sein du peuple fidèle, et souvent parmi les plus humbles, que l’Esprit se plaît à commencer ce qui sera joie pour l’Église et salut pour les humains. »

     

    « Ainsi, frères et sœurs bien aimés, devons-nous travailler de toutes nos forces à faire advenir ce que nous demandons à notre Père : que ton règne vienne, que ta volonté soit faite, toi qui veux que tous les hommes soient sauvés. Les temps peuvent nous paraître durs, ils l’ont toujours été, malgré les apparences. Il nous suffit que nous soit donné chaque jour notre pain quotidien, la grâce de la présence en nous du Christ Sauveur. Et les difficultés mêmes où nous sommes seront l'occasion d'une foi plus grande et d'une espérance raffermie. »

     

    « Si vous vous sentez nul et lamentable, avec une vie morne devant vous ou une vie ratée derrière vous, n'en croyez rien. Car même si c'est vrai, ce n'est pas la vérité, la vérité de vous-même, si vous pouviez ôter cette pancarte qu'on vous a mise dans le dos et connaître, au fond de vous, votre désir et vos dons.

    Et Même si, selon les critères que l’on admet aujourd’hui, vous êtes en effet nul et lamentable, cela ne vous juge pas. Il suffi que vous ayez au cœur l’unique étincelle, la source cachée, la graine qui n’a pas trouvé terre où pousser, pour que vous ayez à plein la dignité humaine. Et qui sait le fruit d'une vie ? Il y a des gens brillants, dont la réussite est futile ou désastreuse, et des inconnus qui ont dit un jour la parole juste à celui ou celle qui, à partir de là, a créé une œuvre incomparable. Si vous croyez en Dieu, sachez que croire en Dieu est croire qu'il vous est donné de vivre, et que ce don vous justifie, et qu'à partir de là vous saurez bien donner le fruit qui est le vôtre, peut-être peu visible, peut-être bien peu de chose aux yeux du monde, mais qui sait ? Peut-être plus grand que vos espoirs. »

     

    « Ce qui juge un être humain, hors, de tout jugement de ce monde, c’est le chemin qu’il fait. Ceux qui viennent de l’abîme, s’ils arrivent jusqu’au seuil de la vérité, n’est-ce pas chose prodigieuse ? »

     

     
     

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