• La ruse des écoliers

     

    SAGESSES ET MALICES DE LA PERSE

     

    La ruse des écoliers

    Dans un petit village, un maître très autoritaire faisait la classe. Il punissait sévèrement les enfants, les corrigeait avec un bâton et les écrasait de devoirs, À la longue, certaines nuits, les enfants faisaient de terribles cauchemars dans lesquels le maître, le visage déformé par la colère et la méchanceté, les pourchassait dans les rues du village, en les menaçant de sa férule. Tous les matins, lorsqu'ils prenaient le chemin de l'école, les élèves espéraient que leur terrible maître serait malade. Mais, tous les matins, assis à son bureau, le maître les attendait, avec ses vieux livres et un nouveau bâton.

    Un jour, après la classe, les élèves se fixèrent un rendez-vous secret en dehors du village, afin d'examiner cette terrifiante situation : ils convinrent qu'il fallait vite trouver une solution. Mais certains avaient tellement peur du maître et de ses punitions qu'ils refusaient toutes les propositions. D'autres, les plus souvent punis, suggéraient de poser des pièges pour blesser le maître ; mais tous leurs plans étaient puérils. Enfin, le plus malin des enfants s'écria : « J'ai une idée. Si on est tous solidaires, mon plan marchera. » A la demande de tous, il exposa son plan. Plus tard, les enfants se séparèrent et, rentrés chez eux, ils se préparèrent secrètement à bien tenir leur rôle.

    Le lendemain, le premier élève arriva en classe. Il salua le maître puis il le regarda attentivement» II s'écria alors :

    - Oh, maître ! Que vous êtes pâle ! Le maître, agacé, lui répondit :

    -  Prends ta place et ne dis pas n'importe quoi ! Je vais très bien.

    Le deuxième élève entra dans la classe. À son tour, il s’inquiéta de la santé du maître :

    - Maître ! Pourquoi êtes-vous si jaune ? Avez-vous de la fièvre ?

    Le maître, qui commençait à douter de sa santé, répondit brutalement :

    -  Non, je me sens bien! Et va donc à ta place !

    Sur ce, le troisième élève arriva. Il s'inquiéta aussi :

    — De quoi souffrez-vous, maître ?

    De la même façon, tous les élèves entrèrent en classe en questionnant le maître sur les causes de sa pâleur. Et le doute du maître se transforma, question après question, en une certitude : il se sentait faible. D'anciennes maladies ressurgissaient en lui. De petites douleurs oubliées devenaient insupportables. Sans plus hésiter, il proclama la fermeture de la classe.

    Le maître s'empressa de retourner chez lui où il trouva son épouse :

    - Femme ! Je suis gravement malade, dit-il. Je suis pâle et j'ai une forte fièvre, mais toi tu n'as rien remarqué.

    La pauvre femme regarda attentivement son mari; sur son visage, elle ne voyait rien d'alarmant. Elle lui en fit d'ailleurs la remarque. Mal lui en prit : aussitôt, le maître s'énerva et, sous le coup de la colère, il transpirait, il s'échauffait. Son épouse commença elle aussi à croire à cette maladie. Enfin, inquiète et pleine de sollicitude, elle conseilla à son mari de se mettre au lit. « Pendant ce temps, je vais te préparer une bonne soupe », l’assura-t-elle.

    De leur côté, les enfants purent enfin jouer dans les rues du village.

     

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