• La Caverne

    Extrait du livre de José Saramago 

    « La Caverne «  

     

    Résumé :  

    À soixante ans, Cipriano Algor a tort de penser que son existence ne connaîtra plus de grands bouleversements. Potier, il partage son temps entre son atelier et la maison qu'il partage avec sa fille, Marta, et son gendre, Marçal. Quand les dirigeants du centre commercial qu'il approvisionne en vaisselle lui annoncent qu'ils se passeront désormais de ses services, sa vie se brise en mille morceaux... 

    Voici quelques phrases  philosophiques extraites de ce livre. 

     

    « Il est vrai que jeunesse ne sait ce qu’elle peut et que vieillesse ne peut ce qu’elle sait. » 

     

    « Cipriano Algor mit la fourgonnette en marche. Il s'était laissé distraire par la démolition des immeubles et il voulait à présent regagner le temps perdu, paroles insensées s'il en fut, expression absurde avec laquelle nous pensons tromper la dure réalité qui veut qu'aucun temps perdu ne puisse être retrouvé, comme si, contrairement à cette vérité, nous croyions que le temps que nous jugions perdu à tout jamais avait finalement décidé de s’arrêter et d’attendre, avec la patience de qui a tout le temps du monde devant lui, que nous nous apercevions de son absence. » 

     

    « Montrez-vous compréhensif, ce qui doit être sera, comme dit le dicton, le monde ne s’arrêtera pas de tourner, si les gens dont vous dépendez vous donnent une promotion, il ne vous reste plus qu’à élever les mains vers le ciel et remercier, ce serait de la bêtise de tourner le dos à la chance quand elle vous fait signe. » 

     

    « Les jours sont tous pareil, ce sont les heures qui varient, quand les jours s’achèvent ils ont toujours leurs vingt-quatre heures au grand complet, même quand elles ne contiennent rien, mais ce n’est pas le cas ni de vos heures ni de vos jours » 

     

    « Autoritaires, paralysantes, circulaires, parfois elliptiques, les phrases à effet, appelées aussi dans un esprit facétieux pépites d'or, sont un des fléaux les plus pernicieux qui aient ravagé le monde. Nous disons aux irréfléchis, Connais-toi toi-même, comme si se connaître n'était pas la cinquième opération de l'arithmétique humaine et la plus ardue, nous disons aux abouliques, Vouloir c'est pouvoir, comme si les réalités bestiales du monde ne s'amusaient pas à intervertir chaque jour la position relative de ces verbes, nous disons aux indécis, II faut commencer par le commencement, comme si ce commencement était l'extrémité toujours visible d'un fil mal enroulé, qu'il suffirait de tirer et de continuer à tirer jusqu'à parvenir à l'autre extrémité, celle de la fin, et comme si, entre la première et la seconde, nous avions eu entre les mains un fil lisse et continu le long duquel il n'avait pas été nécessaire de défaire des nœuds ni de débrouiller des étranglements, ce qui est impensable dans la vie des écheveaux et si une autre expression à effet nous est permise, dans les écheveaux de la vie » 

     

    « Le temps est un maître de cérémonie qui finit toujours par nous mettre à la place qui nous revient, nous avançons, nous nous arrêtons et nous reculons à son commandement, notre erreur c’est d’imaginer que nous pouvons inverser l’ordre des choses. » 

     

    « Les moments n’arrivent jamais ni trop tard, ni trop tôt, ils arrivent à leur heure à eux, nous n’avons pas à les remercier de la coïncidence, quand elle se produit, entre ce qu’ils avaient à proposer et ce dont nous avions besoin. » 

     

    « Les rêves humains sont ainsi, parfois ils s'emparent d'objets réels et les transforment en visions, d'autres fois ils font jouer le délire à cache-cache avec la réalité, voilà pourquoi nous reconnaissons si souvent que nous ne savons plus où nous en sommes, le rêve nous tire d'un côté, la réalité nous pousse de l'autre, en fait la ligne droite n'existe que dans la géométrie et même là elle n'est qu'une abstraction. » 

     

    « Personne n’ignore que très souvent même les silences qui paraissent éloquents donnent lieu à des interprétations erronés avec des conséquences graves et parfois fatales. » 

     

    « Je crois que dans la vie, il y a des situations où nous devons nous laisser emporter par le courant des événements, comme si les forces pour lui résister nous manquaient. Mais soudain, nous nous rendons compte que le fleuve nous est devenu favorable, personne d’autre ne s’en est aperçu, seulement nous, un spectateur pensera que nous sommes sur le point de faire naufrage, or jamais notre navigation n’a été aussi ferme. «  

     

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